Black Templar Tome III

Chapitre 4 : Vulnerant Omnes, Ultima Necat

4167 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/01/2022 16:53

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« Non, je vais vous dire moi les gars, ce que c’est un héros. Quand tout le monde fuit dans une direction, un héros c’est celui qui se lève fièrement et va vers la menace. Dans sa tête, il n’y a qu’une chose qui résonne : On y va, on va au carton, et qu’importe les conséquences. » Extrait de conversation entre soldats de la Garde Impériale.

 

 

Tout n’était que chaos. Et lui, n’était que fureur. Ses bottes blindées dérapaient sur les gravats maculés de sang humain et xenos. Les gyrostabilisateurs et les servomoteurs de son armure fonctionnaient à plein potentiel pour garder leur porteur debout alors qu’il combattait pour sa survie. Les douilles vides et brûlantes tombaient au sol dans des cascades ininterrompue, rejoignant les cadavres au sol qui gisaient dans leur propre sang.

Le sergent Brüner devait se tenir sur les décombres fumants d’un ancien bloc hab à ce qu’il pouvait voir. Il avait été complètement rasé par un tir d’artillerie Ork, quelques minutes plus tôt. Il c’était alors jeté dans la poussière et le feu à la tête d’une cinquantaine de Gardes Impériaux pour s’interposer à toute avancée ennemie après leur tir de barrage qui aurait appuyé leur progression.


Ils avaient rencontré l’infanterie Ork de front. Ils chargèrent épée au clair et baïonnette au canon, chaque camp hurlant sa rage envers l’autre alors que les corps s’entrechoquèrent. Le massacre ne fut que plus écœurant. Chaque Ork emmenait dans la mort cinq soldats. Comme attirés par la fureur des combats, des renforts de chaque race arrivaient pour se joindre à la mêlée. Le sang coula dans les caniveaux défoncés. Il avait perdu de vue depuis de longues minutes ses hommes. Les autres Astartes de son escouade de croisés devaient combattre eux aussi dans les parages, surement à quelques rues de là, au corps à corps, défendant chaque mètre de la cité Ruche en flammes. Pour l’instant il n’y avait aucun moyen de joindre le reste de la force Black Templar avec lui.

Les tirs d’armes lourdes et légères Ork fracassaient sans distinction aussi la pierre que la chair. Les hommes tombaient autour du sergent qui restait debout, envers et contre tout, tel un phare dans la nuit pleine de massacre qu’était ce champ de bataille. Une rafale vint le percuter comme les torrents percutaient les rocher sur une rive. Il ne bougea pas d’un pouce, mais son corps hurla de douleur. Son tabar fut perforé par les tirs qui ne réussirent pas à pénétrer son armure, explosant à sa surface, laissant des marques, toujours plus nombreuses, qui venaient s’accumuler aux fils des mois de campagnes. Son armure fit son devoir et protégea son porteur des projectiles Orks. Mais des lésions internes vinrent faire hurler dans son armure le sergent.


Ses cotes explosées vinrent percer sous la peau. Son sang chaud coula dans ses jambières. Il ne pouvait pas le voir d’ici, mais il savait que ses blessures étaient horribles, mais toujours moins que si la céramite avait laissée passer les balles Ork. Des alarmes sonnèrent dans son heaume. Arythmie cardiaque, hémorragie, fractures ouvertes annonçaient les runes sur son affichage rétinien. Il les ignora toutes. Il fit décrire à son épée un arc ascendant, pointe vers son ennemi, qui, prit dans son élan vint se ficher dessus. Emporté par son propre poids, l’Ork s’effondra sur la lame, luisante de son sang, agissant comme un lubrifiant pour faciliter son éventrement. Ses viscères vinrent tomber au sol, comme un sac de linges sales.


Le sergent se retourna pour faire face à la horde qui arrivait sur lui. D’une seule main, le bras tendu, il vida le reste du chargeur de son bolter. Les tirs presque à bout portant vinrent pulvériser les corps qui se pressaient contre lui, lui faisant gagner de l’espace et un temps précieux. Quand la masse de corps fut ouverte par ses tirs et ceux des gardes, combinés, un projectile à haute vélocité vint fondre sur lui.

L’impact fut assourdissant, même pour lui, à l’intérieur de son armure. Le sergent tomba à genoux sous la violence de l’impact. Les alarmes sonnèrent. Il était touché en plein thorax. Le projectile n’avait pas pénétré, des shrapnels avaient surement causés de lourds dommages à son corps et son armure. Il laissa tomber son bolter toujours accroché à son armure par sa sangle, sur le côté. Il mit un poing à terre, essayant de reprendre son souffle, alors que les hommes et les femmes de la Garde Impériale se pressait autour de lui pour l’aider de leur feu laser.

Le sergent Erik Brüner des Black Templars fit la seule chose qu’il savait faire dans ces moments-là. D’un seul mouvement il se redressa de toute sa hauteur. Les Gardes autours de lui, qui le pensaient, blessé, le regardèrent avec admiration. Blessé, son armure plus qu’endommagé, son tabar maculé de sang et en lambeaux, il se tenait encore debout. Le sergent de sa main droite dégaina son épée, et de sa main gauche vint frapper l’endroit exact de sa blessure de toute sa force. Son coup sur son propre corps, vint relancer la douleur qui déjà disparaissait sous l’effet de sa physionomie améliorée et des antalgiques administrés par son armure directement dans sa moelle épinière. La douleur se réveilla, il grogna comme un animal, ses yeux injectés de sang et de fureur, il venait attiser sa propre haine et sa férocité déjà décuplée par les combats. Dans un long cri il chargea droit devant, dévalant les gravats sur lesquels il avait prit position quelques minutes plus tôt. Les Gardes le suivirent, sans se poser de question, voyant un des Anges de l’Empereur charger un force ennemie innombrable.

Epaule en avant, il vint percuter la ligne Ork qui essayait de les ralentir. Mais c’était impossible. Il était lancé à pleine vitesse. Il ne voyait plus rien dans ce brouillard de violence. Seuls ses ennemis attiraient son attention, il avançait tel un automate, fauchant les vies par automatisme, à une vitesse prodigieuse malgré ses blessures.

Son épée s’abattait. Quelques Orks musculeux venait croiser le fer avec lui. Il parait facilement leurs haches ou leurs lames avec la sienne, et venait donner des coups de poings armurés de son autre main, fracturant les crânes, ou arrachant les gorges des Orks trop courageux pour s’opposer à lui. En une ou deux touches passes d’arme, un Ork tombait. Les Gardes qui le suivaient, peinaient à maintenir l’écart qu’il creusait à lui seul. Soudain un éclair vert suivit d’un flash immonde vint percuter la ligne impériale qui avançait.

Le sergent n’arrivait plus à bouger. Il était dans une position inconfortable, son épée immobile dans son bras lui aussi à l’arrêt, dans un mouvement descendant. Son geste c’était arrêté à quelques centimètres du torse d’un Ork juste en face de lui. L’Ork lui non plus n’en revenait pas. Il venait d’être sauvé par un pouvoir qui dépassait sa compréhension. Le sergent et les Gardes autour de lui, étaient immobile, tels des marionnettes dans un cirque macabre, dans une aura verdâtre.


Le sergent transpirait abondement. Tous ses muscles en feu, il essayait temps bien que mal de faire se mouvoir la moindre de ses fibres musculaires, mais rien ne répondait. Même les afficheurs de son heaume peinaient à suivre ce qu’il se passait, alors que ses ennemis, eux, se mouvait normalement et commençait à approcher de lui. A l’orée de sa perception, quelque chose bougea. Un Ork vouté, qui se déplaçait en claudiquant à l’aide d’un bâton tout aussi tordu que sa colonne vertébrale s’approchait d’eux, une main tendue. Le sergent Brüner remarqua tout de suite ses yeux, qui brûlaient littéralement d’un feu éthéré.

Une simple pensée traversa l’esprit de Brüner alors que le sorcier Ork venait lui faire face. Magie.

Le massacre commença alors que le chaman Ork ordonna dans sa langue gutturale de tuer les impériaux immobilisés par ses pouvoirs hors normes. Les guerriers Orks commencèrent leur office. Les lames entrèrent dans les corps qui ne pouvaient se défendre. Les Orks y prenaient un réel plaisir. Eviscérant les Gardes avec une lenteur sadique. Les boyaux tombaient au sol, et les gorges tranchées venaient se vider alors que les corps continuaient de rester debout, comme en pause.


Le sergent regardait tout ça de ses yeux, alors qu’un guerrier ork arrivait pour lui asséner le coup de grâce. Il voyait bien la soif sanguinaire de celui qui allait le tuer. Engoncé dans un corps et une armure qui ne répondait plus à aucun de ses ordres, il ne pouvait que bouillir de rage et de frustration. Il aurait voulu hurler, grogner ou même cligner des yeux, mais ça lui était impossible. L’Ork arriva à sa portée, sa gueule garnie de crocs à a peine un centimètre de son heaume, envoyant les exhalaisons pestilentielles de son haleine sur sa visière. Il sorti lentement son couteau cranté et rouillé, et lui plongea dans les tripes avec une force folle. La lame perfora les couches d’adamantium et de céramite avec difficulté, utilisant les dommages déjà présents comme guide pour trouver ses organes vitaux. La douleur fut intense, presque insoutenable. Le sang coula, l’Ork jubila. Soudain, un tir d’une extrême précision vint percuter le chaman. Le projectile détonna contre un champ de force invisible, mais le sorcier Ork vacilla assez de temps pour perdre sa concentration. Le sergent retrouva ses capacités de mouvement une fraction de seconde. De sa main gauche, il saisit l’Ork en face de lui à la gorge, cramponnant fermement sa trachée. La rage dans les yeux du monstre, disparue. De la surprise, mêlée de crainte l’avait remplacée. Le sergent d’un coup sec arracha sa gorge, dans un geste ample. Il fut aspergé de sang chaud, qu’il ne senti pas.


-Un sorcier ! Abattez-le ! Hurla de toutes ses forces retrouvées le sergent par les hauts parleurs de son de son armure de bataille.

-Je vous appuis frère sergent ! Résonna la voix de Konrad sur le réseau vox.



C’était lui qui venait d’asséner un tir de précision de son fusil stalker. Un autre Ork tomba aux pieds du sergent qui retrouvait à peine les sensations dans ses membres engourdis. Les rares Gardes impériaux autour de lui se relevaient péniblement après un tel contre coup psychique, et un cri de guerre et de ralliement formidable résonna dans le dos de Brüner qui avança droit vers le sorcier Ork.

Il frappait, tranchait et arrachait les membres de chaque ennemi trop fou pour s’opposer à lui. A lui seul, il menait une charge puissante au cœur du dispositif Ork. Le chaman semblait vouloir canaliser un autre pouvoir. D’un violent coup d’épaulière, le sergent envoya un Ork d’imposante stature au sol, se frayant un chemin vers l’abomination xénos qui utilisait des pouvoirs maudits et interdits. Le chaman tenta de le frapper de son bâton. Le sergent se laissa frapper et le bois de son arme se fracassa contre la céramite. Brüner saisit le sorcier d’une main, le soulevant de terre comme s’il n’était rien et le trancha en deux au niveau de la taille. Les jambes du chaman tombèrent au sol, sans vie. L’autre moitié du sorcier Ork encore en l’air sous sa poigne.

-Meurs ! Hurla le sergent à la face du chaman encore en vie, tentant de se débattre.

Il lança le corps contre le sol de toute sa force. La tête du xénos se pulvérisa au contact du béton froid, aspergeant les alentours d’un sang perverti par les pouvoirs du Warp. Le sergent sembla défaillir. L’hémorragie de ses blessures commençaient à saper son énergie et sa force. Il posa un genou au sol, alors qu’une main puissante vint le soutenir par en dessous son épaule. Il ne tomba pas, un de ses hommes était avec lui. Il ne pouvait pas perdre.


-Je vous tiens, monseigneur. C’était la voix de Gauron, son apothicaire.


Au même moment, le reste de son escouade émergea des débris et les dépassèrent, assurant un feu de soutient et mettant en place une bulle de protection contre les Orks qui commençaient à fuir devant une telle action de la part des Black Templars. Une bombe de deux cents cinquante kilos guidés depuis les airs à environ dix mille pieds depuis un chasseur Maraudeurs en survole de la zone, vint impacter le sol avec une force casi divine. L’explosion vint oblitérer tout un bâtiment, où une équipe de tir Orks avaient prit position. Le chapelain Markus guidait les tirs de soutient aérien rapprocher avec précision grâce à l’esprit de la machine de son armure de guerre, par voix noosphérique jusqu’aux chasseurs bombardiers en survole.


-Vous venez de sauver le district commercial, mais la ville est assiégée frère sergent, lui rapporta Gauron.


Son narthécium et ses ustensiles commençaient déjà à chanter pour essayer de contrôler le flot de sang qui sortait du corps du sergent. Les mousses antiseptiques et les liquides d’auto-coagulation entraient déjà dans son corps, alors que les mains expertes de Gauron faisaient leur office.

Le lance flammes de Karl hurla sur la droite. D’une seule langue de flammes surchauffées il incinéra une quinzaine d’Orks qui tentaient une percée par une rue adjacente. Les corps se consumèrent dans des cris de douleur et de peur pures. Johann de son bolter lourd, par rafales longues protégeaient le groupe, fauchant tout ce qui arrivait à sa portée.

Brüner, l’esprit embrumé par les narcotiques semblaient distant, mais Gauron de son autre main sur son oreillette, semblait hocher de la tête.


-Monseigneur, percée significative dans la Ruche ! Les unités en réserve rapportent des commandos ennemis dans tous les niveaux inférieurs. Ils ont réussi à percer nos défenses.

Brüner chassa la brume de son esprit en secouant vivement la tête. Comment cela était-il possible ? Toute cette attaque n’avait servi qu’à dégarnir leurs défenses. C’était une stratégie digne d’un chef Ork expérimenté. Leur cible était bien là, le Big Boss Ork était sur Terfon.

-Capitaine Ström, au rapport. Demanda par vox le sergent Brüner qui se remettait déjà difficilement debout.


La liaison se fit, parasitée par les tirs et les explosions d’une bataille spatiale d’envergure.


-Seigneur, les Orks percent nos défenses, leur objectif semble être la ruche. Nous tentons de contenir leur avancée, mais ils sont trop nombreux, je recommande une extraction d’urgence vers une autre ruche. Terfon est perdu, monseigneur.


-Retenez-les aussi longtemps que possible capitaine. Nous nous dirigeons vers Terfon, Brüner terminé.


Comme pour répondre à son ordre, le Contempt et le Hunter’s apparurent depuis la brume depuis l’arrière de leur ligne. Le char Predator tirait presque à volonté de toutes ses armes, son autocanon crachait obus explosif après obus explosif, réduisant l’infanterie ennemie à l’état de pulpe sanguinolente. Les bombes guidées larguées depuis les Maraudeurs venaient exploser non loin d’eux, sur des cibles qu’ils ne voyaient pas. Brüner ordonna la retraite, vers le transport Rhino, qui tirait au fulgurant lui aussi pour appuyer les Black Templars qui fonçaient vers sa soute à passager.


-Au Rhino ! Nous allons sur Terfon ! Alors que les Black Templars se désengageaient avec un professionnalisme exacerbé, dans leurs dos la toute la Ruche semblait s’embraser, les moteurs des véhicules grondèrent comme en réponse aux combats à venir.

 




-Ciblez moi ces transports, ils ne doivent pas décharger leurs infanteries, qu’importe ce que ça nous coute. Ordonna le capitaine Ström.


Les Orks les avaient pris par surprise. Une simple escarmouche comme ils en avaient connu depuis des mois, venaient de se transformer en bataille spatiale rangée. Le Revenant tirait sans discontinuer de ses deux bordées, il était presque encerclé de navires de guerre et de transports ennemis. Ses boucliers encaissaient salves après salves. Pour l’instant ils tenaient. Le Revenant infligeait des dégâts considérables aux Orks qui tentaient un largage orbital en bonne et due forme. Pourtant des navettes et l’équivalents de modules de largage venaient tomber de leurs soutes boursoufflées remplie d’Orks assoiffés de combats. A la droite du Revenant venait s’aligner à pleine vitesse un croiseur lourd impérial. Sur ses flancs grêlés d’impacts son nom de guerre venait briller dans les feux et les explosions sous gravité zéro, le Fist of the First. Ses batteries lasers et ses volées d’obus de macros canons venaient s’ajouter à ceux du navire Astartes. Soudain sur son bâbord, des éclairs jaillirent, comme un soleil naissant. Un navire de transport Ork fut touché en son centre, et sembla imploser. L’onde de choc vint lécher les boucliers du croiseur d’attaque lourd Astartes, alors que la coque se brisait dans un feu nucléaire. Tout fut incinérer. Les tirs d’une puissance quasi divine venaient d’oblitérer un plein régiment qui commençait son attaque vers la surface.


-Ici le lieutenant Mara, à bord du Pride of the Foe, nous vous appuyons sur votre bâbord. Rien ne passera par-là, je vous envoie quelques navires d’escorte, mais nous tentons d’arrêter une marée. L’inévitable ne peut être que retardé.

-Le sergent Brüner est toujours à la surface. Achetons-lui du temps, de nos vies si c’est nécessaire, répondit simplement Ström.

-Affirmatif, je me positionne, bonne chasse capitaine.


Le pont du Revenant trembla comme si l’adamantium de sa superstructure allait céder, mais elle tient bon. Ses boucliers commençaient à céder, mais il répliqua d’une volée solide avec précision. Deux navires de petits tonnages furent touchés et blessé, mais continuaient leurs chemins. Le Fist approcha comme un prédateur alléché par l’odeur du sang, et presque à bout portant décocha une pleine volée de macro canons. Les deux navires furent broyés par la violence des tirs. A chaque minute qui passaient plus d’Orks tombaient vers la surface, vers la Ruche presque sans défense. La débâcle à la surface devait être du même ordre que dans l’espace au-dessus d’eux. Ström pria pour que le sergent réussisse la mission qu’il c’était fixé, qu’importe sa teneur.

 

La colonne des deux chars Astartes s’immobilisa. Ils venaient de remonter presque trente kilomètres à bonne allure d’une voie bitumée impériale. De part et d’autre de cette voie, quittant la ville et s’enfonçant dans les étendues en guerre de la planète, deux files ininterrompues de Gardes Impériaux, certains blessés, d’autres sans armes et en sang, fuyant la zone des combats vers un point de ralliement quelconque. Certains s’arrêtaient, abasourdies, pour regarder les deux véhicules Astartes qui fonçaient vers la cité Ruche en feu. D’autres priaient ou faisaient le signe de l’Aquila, puis reprenaient leurs marches. Des char Leman Russ et des transports chimères à l’arrêt parsemaient les bords de la route, détruit, ou abandonnés. Depuis longtemps maintenant, l’escadrille de Maraudeurs en appuis, étaient rentré à leurs bases, pour refaire le plein et être réarmés pour être envoyés sur un autre théâtre d’opération. Terfon était perdu.


Brüner ordonna la halte à ses véhicules aux niveaux des immenses portes de la cité. Le béton tombait en lambeaux vers le sol, cinquante mètres plus bas, et même d’ici on pouvait entendre le vacarme de fusillades en cours dans la cité. Les Orks étaient proche, et Brüner en était convaincu, le chef Ork aussi. Ils sortirent du transport Rhino, admirant le spectacle sombre et froid d’une ville qui mourrait. Quelques tourelles automatiques anti-aérienne tiraient encore vers les cieux, sur les immenses rochers remplis de guerriers Orks qui venaient s’écraser au sol et sur les navettes et modules de débarquement qui venaient s’écraser sur la Ruche.

Impossible d’endiguer un flot ininterrompu de créature xénos qui ne connaissaient que la guerre et ne vivaient que par elle. D’un simple ordre Brüner congédia les deux véhicules qui firent un demi-tour sur la voie centrale dans un nuage de poussière et commencèrent à accélérer. Les ordres de Rudikher, le chef de char du Predator de tête, étaient simples. Rallier un maximum de Gardes Impériaux et les guider vers la prochaine zone défendable. Leur montrer que le combat n’était pas fini, et que les Anges de l’Empereur étaient avec eux. Il prendrait le commandement de la prochaine cité, établissant les défenses et le réapprovisionnement, en attendant le retour de Brüner, et si dans le cas contraire, son officier ne reviendrait pas, mettre en place en dernier baroud d’honneur, freinant la Waagh le plus longtemps possible.

Brüner à la tête de ses hommes, sur une route déserte, contemplait lui aussi les portes de la villes, tombées depuis longtemps. Il devait se tordre le coup pour admirer la beauté froide d’une ville impériale. Un homme ordinaire n’aurait pu admirer toute la scène dans son entièreté d’un seul coup d’œil à moins d’être à plus d’une dizaine de kilomètre pour avoir assez de recul. Brüner fit le premier pas, et commença son avancée. Bolter au poing, épée au fourreau. Ses hommes lui emboitèrent le pas, décidés, silencieux, tabars et sceaux de pureté nouvellement renouvelés à bord du Rhino de transport. Ils avaient fait le plein en munitions et grenades après leurs âpres combats d’il y a quelques heures. Le Chapelain Markus, à la droite de Brüner regardaient avec amertume les soldats aux bords de la route, jugeant leur couardise. Dord, comme à son habitude, marchait droit devant lui, en silence, pavois et épée à la main, ignorant les regards qui se jetaient sur lui, mêlée de crainte et d’une admiration casi fanatique.


Les Astartes remontèrent droit vers la ville, remontant une file de Gardes Impériaux désœuvrés, qui fuyaient leur bastion, leurs foyers, loin des brasiers qui consumaient leurs anciens amis, et leurs familles. Quelques Gardes, s’arrêtèrent, pour regarder les neufs Astartes qui allaient droit vers ceux qu’eux fuyaient. Quelques-uns commencèrent à rallier d’autres, et un attroupement d’escouade et de régiments disparates commencèrent à suivre les Astartes, alors que la majorité fuyaient vers les plaines, la défaite gravée sur leurs visages blessés et en sang.

 

Brüner fit le premier pas dans l’ombre des portes tombées. Les deux statues d’anges et d’Astartes brisées, malmenées mais toujours debout, hautes de plusieurs dizaines de mètres, le fixaient et jugeaient ses actions en silence. Les neufs Astartes entrèrent dans la ville en feu, déterminés à trouver et tuer celui responsable de tout ceci. Ils trouveraient le xénos où qu’il se cache, la lumière de l’Empereur-Dieu guiderait leurs pas, illuminant chaque recoin, chaque rue, chaque artère d’une ville qui se mourrait. La guerre prendrait fin, d’une manière ou d’une autre, et les Anges de l’Empereur y veillerait personnellement. 

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