Black Templar Tome III

Chapitre 3 : Percer Les Nuages

5792 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/01/2022 12:19


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D'aussi loin qu’il se rappelait, il avait toujours rêvé de voler. Il avait toujours regardé le ciel de sa planète avec une admiration teinté d’excitation à l’idée qu’un jour, lui aussi, pourrait voler, haut dans les nuages comme un oiseau. Ce sentiment ne fit que s'accentuer tour au long de son enfance, jusqu’au beau jour, où, parti dans les montagnes, seul, faisant l’école buissonnière, il c’était posé sur un éperon rocheux à flanc de falaise pour admirer la vue de toute la vallée où il habitait avec ses parents.


C’était une dure vie qu’ils menaient tous. Son père travaillait aux mines de métaux précieux. Son travail était pénible mais relativement stable et peu dangereux pour sa santé. Rien à voir avec ceux qui travaillait dans les mines de charbons ou pire, les mines de gaz. Sa mère était institutrice au village voisin, si bien que quand il séchait l’école pour aller se balader ou errer dans la montagne, elle était au courant avant même d’être rentré dans leur petite maison.

Malgré les punitions et les gifles, il recommençait toujours à vagabonder au lieu d’aller à l’école. Préférant la compagnie des nuages et des oiseaux à celles de ses camarades. Il était allongé sur son rocher, les pieds dans le vide. Les oiseaux, habitués par sa présence, venaient picorer dans sa main les restes d’une miche de pain. Soudain, comme alertés par un message qu’eux seuls pouvaient entendre, ils s’envolèrent.

Alerté lui aussi, le jeune garçon se releva d’un bond. En une seconde, plus aucun oiseau ne pouvait être aperçu. Il s’approcha du bord de l’éperon rocheux pour voir ce qui se tramait mais ne vit rien. Le silence régnait sur la vallée. C’est alors qu’un vacarme comme il n’en avait jamais entendu vint se répercuter sur les montagnes alentours. Une silhouette argentée, filant à toute allure venait de pénétrer dans la vallée par le col Nord. Le garçon devait mettre ses mains devant ses yeux pour ne pas être éboulis par le soleil que la forme floue mettait toujours dans son dos.

Soudain, la chose effectua un virage à toute vitesse avec une extrême adresse, et commença à orienter son nez aérodynamique vers la crête où se tenait le garçon. L’engin sembla même accélérer. Le garçon se dit qu’il allait mourir aujourd’hui, la chose fonçait sur lui et ne semblait pas vouloir changer de cap. Au dernier moment, le pilote qui manœuvrait cet engin donna un violent coup de post combustion et tira sur les commandes.

Mais c’était trop tard. Le garçon, apeuré, et déséquilibré par la poussée des stratoréacteurs du chasseur Thunderbolt, bascula dans le vide. Le garçon garda un souvenir intact et très précis de sa chute. Il se rappela distinctement de l’emblème peint sur les ailes et la queue de l’appareil quand il le survola à presque Mach un. Un aigle rouge, tenant dans ses griffes une planète, la sienne, Gorst. Il avait vu de nombreuses fois les affiches et les films de propagandes pour la Marine Impériale, incitant les jeunes à s’engager et devenir pilote. Peu y arrivaient et beaucoup finissaient mécanicien ou dans un régiment d’infanterie de la Garde. Pourtant le garçon les reconnut du premier coup d’œil, alors qu’il tombait dans la forêt sous lui, vingt mètres plus bas.


Il survécu. Son père, à la tête d’une vingtaine d’hommes des équipes de la scierie voisine vinrent effectuer des battues pour le retrouver. Dans sa chute les pins et les branches des grands arbres centenaires amortirent sa chute. Le jeune garçon atterri même sur un tapis de brindilles de pins sèches comme un matelas. Dans sa chute il se factura un bras et une jambe. Immobilisé par la douleur et ses blessures il resta là, à admirer le ciel bleu, pendant trois jours, jusqu’à ce que l’on retrouve.


Son père ne le gronda même pas, mais le ramena en l’emportant dans ses bras à sa mère qui en pleures le gifla puis le couvrit d’amour pendant toute sa convalescence. Le garçon, encore plâtré commença à parler de ce qu’il avait vu et des raisons de sa chute. Malgré les supplications de sa mère, il n’en démordit pas. Il voulait devenir pilote.

Ses parents abdiquèrent. Sa mère lui fit promettre de ne plus rater un seul court d’école et en échange elle lui apprendrait tout ce qu’elle savait en mathématiques, physique, trigonométrie et météorologie. Ils passèrent, mère et fils, des nuits entières à étudier, alors que son père se faisait de plus en plus absent. Jusqu’au jour, où, sa mère, après une leçon interminable sur la déformation des matériaux dans des conditions difficiles, ne lui dise en refermant le manuel, qu’elle venait de lui apprendre tout ce qu’elle savait déjà.

Le lendemain il était dans la seule carriole qui allait vers la cité la plus proche, à une semaine à pied. Le jeune garçon apprit plus tard que son père effectuait plus du double de ses horaires et de son cota à la mine pour pouvoir lui payer son voyage, ses études et le matériel nécessaire pour atteindre son rêve, devenir pilote. Il fut reçu à l’académie haut la main, grâce aux à ses efforts et ceux de sa mère.

Ses parents, en larmes, lui dirent adieu sur la place du village, devant l’église de L’Empereur-Dieu avant que la carriole ne prenne de la vitesse et ne s’engage sur la route sinueuse des montagnes. Sa mère ne put rien dire tellement elle pleurait, alors que son père lui dit une dernière parole :


-Je passe ma vie sous terre, mais maintenant je vais scruter le ciel pour t’apercevoir.


Le garçon pleura longtemps dans le véhicule qui l’éloignait de ses parents mais quand il fut trop épuisé pour continuer de pleurer il se jura de devenir pilote, et qu’un jour il survolerait à plein régime les contreforts de sa vallée. Qu’il défendrait sa planète depuis les airs, contre tous ses ennemis. Il se jura tout ça alors qu’il franchissait les grilles de métal sombre de l’académie des pilotes cadets.

 

Le garçon était devenu un homme. Il survolait à grande vitesse le champ de bataille de la Basse Ruche Terfon. Il actionna la manette des gaz à fond en butée pour activer la postcombustion. Ses réacteurs le propulsèrent encore plus vite comme si c’était possible. Son chasseur Thunderbolt filait à la vitesse d’un bolt. Le jeune pilote tira les commandes vers lui amenant son engin dans une courbe ascendante vertigineuse.

Il n’avait pas tout abandonné, fait tant de sacrifices, et c’était autant entraîné pour ne pas ajouter à son tableau de chasse une dizaine de victoires aérienne. Sur sa carlingue, trônait fièrement trois crânes Ork stylisés peints à la main à la peinture noire sur sa carlingue blanche os. Depuis le début de l’invasion il avait réussi à détruire trois cibles, et les avaient confirmées. Et il comptait bien ne pas s’arrêter là.

Nombre de ses camarades étaient tombés aux champs d’honneur. Les Orks volaient dans des engins bruyants, puissants et meurtriers, capable du meilleur comme du pire. Et vu le nombre de chasseurs et de bombardiers capable d’être déployés par l’ennemi, le jeune lieutenant aurait bien l’occasion d’en descendre encore quelqu’un.

La manette de direction tremblait avec force alors que l’appareil grimpait à une vitesse folle. Encore quelques pieds et il percerait la couche nuageuse basse et dense. Son radar de proximité lui indiquait ses coéquipiers effectuer la même manœuvre sur ses flancs pour essayer de dépasser la tempête qui grondait sous eux pour récupérer un visuel dégagé, pour pouvoir combattre les contacts qui approchaient.

Son radar lui indiquait aussi la formation de chasseurs bombardiers Maraudeurs qui attendaient que les environs soient sûrs pour effectuer leurs missions de soutien aérien rapproché. Pour l’instant ils survolaient l’espace aérien impérial dans de larges courbes pour temporiser.


-Ici leader bleu, j’ai au radar une trentaine de signaux ennemi en approche rapide. Résonna la voix du capitaine qui menait son escadron au combat aujourd’hui.


Le tout jeune lieutenant était ailier dans cette mission. Il suivait à la trace les trois autres appareils qui complétaient sa formation. Plus loin de quelques nautiques, une autre formation de quatre autres Thunderbolt s’alignaient sur le nuage de contacts ennemis qui fonçaient sur eux. Soudain va verrière s’illumina. Le verre blindé s’assombrit pour atténuer les rayons du soleil qui vinrent à sa rencontre. La carlingue cessa de trembler quand il dépassa la couche de turbulence. Il baissa doucement la commande de propulsion, économisant le carburant. Il lui restait la moitié de son plein, cela devrait être suffisant pour le combat qui allait arriver.

Ils devaient engager le combat le plus vite possible et le plus loin des lignes impériales. Il ne fallait leur laisser aucune chance de délivrer leurs armements au-dessus des têtes des Gardes Impériaux déjà engagé au sol. Et d’après les échanges vox, le combat était mal engagé.


-D’après le renseignement et nos radars longues portée, la masse d’ennemis comporte des chasseurs et des bombardiers. Nous allons prendre de l’altitude pour piquer sur eux avec le soleil dans le dos. Objectif principal, les bombardiers ennemis, ensuite les chasseurs. Leader rouge vous serez en second. Escadrille bleue, je passe en tête. Bonne chasse.

 

Le lieutenant regarda sur sa gauche. Volait trois Thunderbolt identique au siens, leurs carlingues blanche os, et sur leurs queues, peint d’un rouge sang, un aigle, enserrant un globe terrestre, Gorst. Il venait d’être affecté aux Aigles Écarlates, une des meilleures escadres de chasse de la planète et il avait survécu à son premier vol de combat. Et en plus, son tableau de chasse n’était pas vide. Pour l’instant le jeune lieutenant se débrouillait bien. L’escadrille rouge prit encore de l’altitude, se rapprochant toujours des contacts Orks. La bleue les suivait de prêt mais toujours en retrait. En un seul passage par surprise, ils pourraient inverser la tendance et avec un peu de chance gagner cette bataille. Le lieutenant se reconcentra et continua son ascension.

 

C’était l’heure. Les deux escadrilles, huit appareils au total, venaient d’effectuer une large boucle pour pouvoir piquer sur la formation Ork depuis le travers et depuis le haut. Une attaque parfaite.


-Mise en tension des armes. Je prends le bombardier de tête, les autres répartissez vous vos cibles. Bonne chance messieurs, faites un carnage.

Le lieutenant accusa réception de ses ordres et activa ses armes. D’une simple pression du doigt il mit en tension ses deux canons laser auto alimentés, de nez. Les armes surpuissantes auraient pu découper un appareil ennemi en quelques tirs, mais les munitions étaient précieuses sur ce type d’armement. Il n’avait que trente tirs au total et mieux fallait ne pas manquer sa cible. Quatre autocanons à projectile traçants, explosif et incendiaires venaient s’ajouter en plus de l'armement principal, ainsi que deux missiles air air en bout d’aile. Le jeune lieutenant voyait clairement la traînée de condensation que laissait le carénage aérodynamique de ses ailes dans l’air froid en altitude alors qu’il fonçait, encadré de ses camarades.


Il activa aussi le préchauffage de ses missiles ainsi que la tête de guidage de l’esprit de la machine des deux engins. Ce traitement s’il était répété était mauvais pour la durée de vie d’un tel engin de mort, mais il savait qu’il les utiliserait aujourd’hui, ou qu’il mourrait en essayant. Il ne comptait pas revenir à la base avec une seule munition ou obus en réserve. Il allait se battre comme un lion.

Huit contre trente. Voilà une histoire qui mériterait d’être raconté, si encore il resterait quelqu’un pour la raconter. Les médailles il s’en moquait. Tout ce qu’il voulait c’était accomplir sa mission. Retenir la marée verte sur terre comme dans les airs quelques instants de plus, qui permettraient de sauver une dizaine de vies, peu être plus. C’était ses parents, son village qu’il sauvait à chaque mission réussie et par l’Empereur-Dieu, il y arriverait.

Ça y était, il voyait enfin les traînées de condensation de l’escadre ennemie. Par l’Empereur ils étaient nombreux et volaient sans aucune formation standard. Les bombardiers étaient tantôt regroupés par trois ou quatre et tantôt certains étaient seuls, complètement sans protection. Les chasseurs qui justement devaient les protéger, tournaient, moteurs poussés au maximum, autour d’eux comme des mouches. Des fumées grasses sortaient de leurs turbines et de leurs stratoréacteurs de fortune, et malgré l’apparence désastreuse de leurs appareils, force était de constater qu’ils volaient, et donnaient du fil à retordre à la marine impériale.

Pour l’instant, les huit aigles écarlates n’étaient pas encore détectés. Le soleil brillait dans leurs dos, éblouissant quiconque essayerait de regarder vers eux. Ils avaient l’avantage de la vitesse, de la position, de la surprise. Eux avaient l’avantage de la puissance et du nombre. Le lieutenant remarqua l'armement défensif du bombardier de tête. Des mitrailleuses montées sur coupoles rotatives venaient pointer vers le ciel. Chaque appareil emmenait avec lui un chargement surpuissant de bombes variées mais aussi une dizaine d’Orks et de Grots, prêt à ouvrir le feu et surcharger les cieux de rafales traçantes. Une fois repéré, le combat allait devenir plus que compliqué.

Le leader rouge commença sa manœuvre. Dans une large boucle il amena le nez de son appareil vers le sol dans une trajectoire d’interception presque parfaite. Le lieutenant suivi, une seconde plus tard, amenant son appareil dans le sillage de son leader et de ses alliés mais dérivant de quelques degrés pour l’amener sur sa cible. Un bombardier peint d’un jaune maladif, un poing ressemblant étrangement à un poing énergétique Astartes, d’un noir sale, dans un style Orkoïde, peint sur chaque aile.

Il réduisit sa vitesse pour lui laisser le temps d’aligner sa cible avec son armement. Il verrouilla son masque respirateur en place pour un combat à haute altitude alors qu’il se rapprochait à grande vitesse de l’énorme aéronef porteur Ork.

Huit contre trente. C’était comme cela que commençait les légendes.


-J’ai accroché le bombardier de tête au radar. J’attaque ! Hurla le leader de tête.


Un missile air air s’embrasa et une fumée blanche sorti de son réacteur intégré. L’esprit de la machine guida l’engin droit sur la cible, ciblant la source de chaleur des réacteurs ennemis avec une précision mortelle. Le bombardier fut touché juste au dessus de son aile gauche, proche de la carlingue. L’explosion fut tellement puissante, que la tourelle rotative du dessus fut arrachée par la force de l’impact. Une demie seconde plus tard, le bombardier se brisa en deux puis en trois alors que la force de l’air et sa vitesse, le retournèrent sur le ventre. Dans un hurlement sinistre il plongea vers le sol.

Le leader rouge était un pilote d’expérience, après cette première victoire éclatante, il avait encore une fenêtre de tir suffisante pour une autre passe. Tout en changeant de sélection d’armement, il bascula sur ses autocanons quadruples et dévia sa trajectoire sur un chasseur Ork d’un rouge sang, désemparé par la violence de l’attaque. Le leader actionna la commande de tir une demi seconde. Une volée de plusieurs dizaines de projectiles explosifs et incendiaires sortit des quadri tubes. Cinq sur la quarantaine touchèrent l’appareil Ork. Il vola en éclat, s’embrasant comme une torche et plongea vers le sol alors que son réservoir implosa à son tour. Le leader passa à la vitesse d’un bolt entre le reste de la formation Ork, effectuant une ressource positive vers le haut pour prendre de l’altitude, déjà hors de portée des tirs de ripostes du reste de la formation ennemie. Ses équipiers suivirent alors que les tirs traçants commencèrent à s’élever dans les airs.

 

Des cris de joie s’élevèrent dans le réseau vox de l’escadrille impériale. Deux ennemis abattu d’entrée de jeu. Ce pilote était vraiment un as. Son expérience venait de parler pour lui alors que deux météores de carlingues tordues tombaient vers le sol sans avoir pu délivrer leur chargement. Le moral des pilotes impériaux était au plus haut alors que la totalité de l'attaque commençait. Le tout jeune lieutenant avait sa cible en visuel. Il avait bien observé son leader de patrouille et pensait qu’il pouvait faire pareil. Son missile commençait à accrocher la signature thermique du bombardier ennemi, droit devant. Il n’attendait plus que le signal. C’est alors qu’une pluie de tirs fondit sur lui. Un torrent de balles traçantes envahirent sa verrière. Dans un réflexe surhumain il fit d’écrire à son appareil lancé à pleine vitesse un très serré lacet. Quelque chose toucha la carlingue, sûrement un tir, mais aucune alerte ou sirène ne sonnèrent. C’est alors que l’esprit de la machine de son missile accrocha quelque chose.


Il déverrouilla le cache du bouton de tir et en appuyant sur la commande, murmura pour lui-même, Fox deux. Un nuage blanc surchauffé sorti de la tuyère du missile qui partit comme une flèche, droit sur sa cible qui continuait de tirer à volonté vers le lieutenant et ses alliés. Il aurait dû sortir des arcs de tirs mais il voulait regarder le résultat de son tout premier tir de missile en mission de combat, il continua sur sa trajectoire. Alors qu’il s’attendait à un impact propre, le missile au dernier moment sembla bifurquer et passa à trois ou quatre mètres de la queue du bombardier sans le toucher ni d’étonner. Le lieutenant fut estomaqué dans son cockpit, et réalisa soudain qu’il venait de gâcher un tir précieux et une chance en or. Déterminé à envoyer au sol cette cible, il continua sa route et activa ses canons lasers. Il arrivait trop vite, sa fenêtre de tir serait courte et plus il se rapprochait, plus les tirs de défense seraient précis contre les chasseurs impériaux. Il commença à tirer une longue rafale alors que le jaune de la carlingue apparu dans son viseur.

Il l’avait touché, il en était sûr. Il dépassa le bombardier à une vitesse folle, proche de la collision alors que les mitrailleuses Ork peinaient à le suivre. Il entama sa ressource pour reprendre de l’altitude et en regardant vers le haut de sa verrière pour observer sa cible qui continuait sa route péniblement. Il volait toujours. La rafale de canons laser n’avaient pas eu l’effet escompté. Une légère fumée noire sortait d’un des réacteurs, et le lieutenant était sûr, elle n’y était pas il y avait quelques minutes.


-Ce n’est pas comme ça que tu vas y arriver petit, rejoins-nous pour une deuxième passe. C’était la voix de son leader de patrouille.


Son action n’était pas passé inaperçu. Le vox commençait à résonner de tous les rapports de contacts et de destructions des huit aigles écarlates qui venaient d’attaquer. En une seule passe, quatre bombardiers et trois chasseurs venaient d’être pulvérisés. Un score honorable et le lieutenant aurait bien aimé ajouter un autre au tableau de chasse total. Soudain sur sa droite, une boule de feu aveuglante faillit presque l’éblouir. Un tir chanceux des armes lourde Ork venaient de toucher un Thunderbolt qui prenait de l’altitude. Tout son armement venait d’exploser en plein ciel dans une immense boule de shrapnels.

Ils n’étaient plus que sept.


-OK, suivez-moi, formation serrée. On en dégomme un maximum en une seule passe puis on se sépare. Chacun prendra un chasseur Ork en chasse. Gardez toujours un ailier en visuel, couvrez-vous mutuellement. On y va les gars ! Allez !


Le lieutenant effectua dans le sillage de son leader une large boucle sur la droite en faisant piquer du nez vers le sol son appareil lancé à toute vitesse. Ils traversèrent une couche nuageuse. A peine l’eussent ils traversé et que les gouttelettes de condensation venaient accrocher la verrière que les tirs ennemis reprirent. Le lieutenant bascula sur ses canons laser. Suite à sa première passe peu fructueuse, il ne lui restait qu’une dizaine de tirs. C’était largement suffisant pensa-t-il. Soudain, le nez du Thunderbolt de son leader d’escadrille s’illumina comme un soleil quand il ouvrit le feu. Il vida d’une seule traite toutes ses batteries laser. Il n’y allait pas à l’économie mais la nécessité de réduire l’écart du nombre était primordial.

 

Les cibles étaient serrées. Les bombardiers volaient presque aile contre aile, combinant leurs tirs de défenses dans un simili bouclier de protection de tirs traçants. Quelques chasseurs ennemis volaient encore avec eux comme pour donner d’autre cible à attaquer aux impériaux. Mais le lieutenant remarqua presque instantanément qu’ils étaient beaucoup moins nombreux que lors de la première passe. Ils n’avaient pas réussi à détruire autant d’aéronefs alors où étaient les autres ?


Dans son viseur apparut un bombardier qui semblait endommagé. Il le reconnut, c’était celui qu’il avait manqué de peu lors de la première passe. Comme si lui aussi l’avait reconnu, il ouvrit le feu sur le lieutenant qui fonçait sur lui par le travers arrière gauche comme une flèche.

Cette fois je ne te manquerais pas. Le vox grésillait et rapportait chaque victoire aérienne confirmée. La deuxième passe semblait bien engagée. Quand les calculateurs de tirs sonnèrent leurs chants de verrouillage, il pressa la gâchette. Un torrent de dars laser rouge rubis illuminèrent son cockpit. Quelque chose explosa. Les tirs surchargés prévu pour percer les blindages les plus coriaces, venaient de perforer sans difficulté la carlingue et une de ses ailes. Mais l’appareil semblait voler encore en ligne droite. Les tirs de mitrailleuses c’étaient tues. Le lieutenant imagina sans difficulté le corps de L’Ork mort les mains raides sur les commandes de tirs, du sang plein l’habitacle. Il passa sur ses autocanons et envoya une rafale bien sentie au même endroit. L’aile déjà endommagée s’arracha envoyant l’appareil ennemi dans une spirale tournoyante droit vers le sol. La force centripète envoyait l’équipages Ork valser en dehors de la carlingue avec les éclats des explosions secondaires dans des débauches de fumées noires des incendies.

Enfin détruit, pensa le lieutenant, jubilant dans son appareil. Le combat aérien faisait rage. Des cris de peur et de douleur se firent entendre sur les ondes. Des Thunderbolt étaient abattu alors que les Orks toujours plus nombreux que les impériaux essayaient de les abattre. Les chasseurs de la marine se défendaient bien et répliquaient. C’était un balais aérien grandiose où chacun se battait pour sa propre survie.

Le lieutenant admirait cela par sa verrière. Il n’avait jamais vu un combat de cette ampleur. Les tirs et les appareils lancés à pleine vitesse se croisaient. Des missiles venaient détonner contre les carlingues des chasseurs supersonique. C’était un chaos sans nom.


Le tout jeune lieutenant en oublia même une des règles élémentaires, toujours rester en mouvement, ne jamais faire une cible facile. Des tirs le prirent pour cible. Il sursauta et fit plonger son appareil dans la couche nuageuse en dessous de lui. Les chasseurs Ork qui le prirent en chasse ouvrirent le feu à volonté sur lui mais il était maintenant à couvert dans les nuages et en deux virages très simples ils avaient perdu sa trace. Il s’autorisa de souffler quelques secondes et fit le point sur son carburant et ses munitions. Quand soudain il crut voir quelque chose se déplacer sous la couche nuageuse, à quelques centaines de pieds en dessous de lui.

Il rapprocha son appareil de la limite des nuages pour voir deux chasseurs Ork d’un rouge tape à l’œil escorter un imposant bombardier surarmé lancé à pleine vitesse. Profitant de la confusion de la bataille aérienne au dessus d’eux, ils étaient entrain de s’échapper et de se diriger vers leurs zones de bombardement sans être inquiété. Le lieutenant ne réfléchit pas une seule seconde alors qu’il était seul contre trois. Il rapporta à la radio qu’il venait de repérer trois fuyards et qu’il s’en occupait. Il fonça vers ses cibles.

Il n’avait pas beaucoup d’option. Une seule en vérité. S’il se focalisait ses efforts sur le bombardier en premier, son escorte ne ferait qu’une bouchée de lui. Il devait éliminer les deux chasseurs en premier. Et pour faire cela il lui faudrait beaucoup de chance ou beaucoup de courage. C’était décidé, il arma le seul missile air air qui lui restait. Il regarda son aile droite. En bout d’aile, attendait patiemment son engin, son esprit de la machine cherchant déjà à accrocher quelque chose au radar.


Le lieutenant arriva à tout vitesse dans le sillage des Orks qui ne semblaient pas l’avoir repéré. C’était une chance inespérée. Son radar émit un bip significatif et d’une simple pression envoya un missile d’une centaine de kilos droit sur l’arrière du chasseur Ork le plus proche. Le lieutenant fit prendre quelques degrés à son chasseur pour amener son nez et son viseur sur la queue du deuxième chasseur. Son plan était simple, quand son missile ferait mouche, il ouvrirait le feu sur le deuxième chasseur, ne lui laissant aucune chance avec un tir canon presque à bout portant.

Son plan vola en éclat quand son missile bifurqua une nouvelle fois de se verrouillant sur la cible qui émettait le plus de chaleur. L’appareil que tenait le lieutenant dans son viseur fut vaporisé par le tir. Une boule de feu apparu, des shrapnels s’envolèrent dans toutes les directions. Le lieutenant dû entamer une manœuvre d’évitement au dernier moment, pour espérer éviter les débris. Si un seul venait à entrer dans une de ses tuyères, son appareil rejoindrait les autres qui brûlaient au sol.

Les Orks l’avaient repéré. Le bombardier ouvrit le feu de toutes ses mitrailleuses arrière sur lui alors que le premier chasseur effectuait un virage serré pour entamer un combat aérien. Le lieutenant bascula sur ses autocanons, les seules armes qui lui restaient, et commença le combat.

 

L’Ork était doué malgré le tas de ferraille qu’il pilotait. Le lieutenant avait le plus grand mal à le garder dans son viseur et même à rester derrière lui. Tantôt son adversaire prenait de la vitesse, tantôt il ralentissait jusqu’à la limite du décrochage et il venait toujours croiser le bombardier qui aidait son allié de ses tirs. Le pilote de la marine avait été touché plusieurs fois. Un trou gros comme un poing venait perforer son aile droite. Il pouvait voir le sol à travers son fuselage et c’était mauvais signe. Sa portance et ses capacités de manœuvre diminuaient à chaque dégâts subis. Si son système électrique ou hydraulique rendait l’âme alors il ne fêterait jamais son trentième anniversaire.

Il appuya sur la gâchette. Cinquante obus de gros calibres partirent mais aucun ne fit mouche. Le chasseur Ork filait comme le vent, sortant du collimateur de visée juste avant que les obus ne le fracassent. Ça y était, il entamait encore une large courbe pour amener son adversaire vers le bombardier qui l’attendait. Il l’avait sûrement prévenu par radio. Le lieutenant savait qu’il n’y en avait plus pour très longtemps. Il suivit son adversaire dans sa courbe et réfléchit à la vitesse de l’éclair. L’Ork ne pouvait pas passer devant le bombardier sous peine de collision. Il ne pouvait le passer que par le dessus ou le dessous. Le lieutenant prit le pari. Au dessus. Il amena son appareil quelques degrés au-dessus du chasseur Ork. Dès qu’il dépasserait l’immense porteur de bombes, il ouvrirait le feu d’une bonne rafale bien sentie. Il allait le découper.

Les tirs du bombardier ne se firent pas attendre. Quelques balles vinrent taper la carlingue, et comme il s’y attendait le chasseur Ork esquiva au dernier moment son allié. La rafale d’obus d’autocanons le découpa comme s’il n’avait été fait que de papier. Le pilote a l’intérieur n’eut pas le temps de souffrir. Il fut pulvérisé lui et son chasseur en débris de feu, étalés sur plus de deux kilomètres au sol.

Pas le temps de profiter de sa victoire. Dans un virage serré, le lieutenant amena son Thunderbolt sur les arrières du bombardier. La plus mauvaise approche possible, complètement à découvert sans les arcs de tirs de toutes ses mitrailleuses arrière. Les tirs pleurent. Le lieutenant ne pouvait qu’esquiver et essayer de riposter. Ses tirs manquaient de précision, touchant trop rarement et à des endroits de faible importance, son ennemi. Il vit que ses soutes à bombes commençaient à s’ouvrit. D’un geste rageur il actionna sa commande de tir. Rien. Il était à sec.

Il fit un rapide tour. Il ne lui restait rien. Absolument plus aucune munition. Le jeune lieutenant n’avait plus qu’une idée en tête. Mener à bien sa mission quand un obus vint exploser sa verrière avant. Les éclats de verre vinrent lui cisailler le visage alors que l’air entrain par l’impact dans un vacarme assourdissant. Il actionna sa commande de gaz à fond et amena son chasseur sur l’aile droite du bombardier. Ils se touchaient presque. D’ici il pouvait voir les affreuse gueules des pilotes et de l’artilleurs qui tentait d’aligner sa mitrailleuse sur son chasseur. A cette distance il ne pourrait pas le manquer, il n’avait plus de temps. Il se saisit de ses commandes et d’un violent coup sec fit un virage sur sa gauche. Les appareils se percutèrent à pleine vitesse.


Le bombardier se brisa, et parti dans une spirale infernale sans avoir pu délivrer son chargement mortel. Le lieutenant lui aussi parti dans une vrille incontrôlée, toutes alarmes hurlantes. Il vola un peu plus longtemps que son ennemi qui fonça vers le sol pour s’écraser. Le lieutenant ne voyait plus rien ni n’entendait plus rien. Ses doigts peinaient à actionner son siège éjectable. S’il s'éjectait tête vers le bas, c’était fini de lui. Il inspira un grand coup et tira la poignée d’éjection.

 

Sa tête le faisait souffrir et son bras aussi. Il était allongé au sol dans des ruines, toujours attaché à son fauteuil de pilote. Il se détacha et commença à marcher dans les décombres de la cité Ruche qu’il avait promis de défendre quand trois cents mètres devant lui, tombé du ciel, un appareil Ork vint s’écraser contre un bloc d’habitations en flammes. Soudain, trois chasseurs Thunderbolt passèrent en rase motte au dessus de lui, dans le hurlement de leurs moteurs.


-Je vous avais dis qu’il n’était pas mort ! Je l'ai vu s’éjecter !

-Bravo fiston, nous avons tout vu. C’était la voix de son leader d’escadrille. Je ne sais pas si tu vas faire du mitard ou recevoir une médaille, tu viens de bousiller un appareil à plusieurs millions de crédits !


Le lieutenant, toujours son casque de vol sur la tête n’en croyait pas ses oreilles. Il était vivant, et des témoins de son combat avait assisté à la scène. Il était un vrai pilote maintenant, son tableau de chasse bien rempli et encore une mission de supériorité aérienne menée à bien.


-Ne bouge pas d'ici, une patrouille de la Garde arrive pour te récupérer. Je ramène ces deux aigles au nid. On se voit là bas, pilote. Conclut le leader d’escadrille en coupant la communication.

Quatre survivants en se comptant lui aussi. La guerre avait prélevé son dû. Alors qu’il s’assit sur un tas de gravats regardant le chasseur Ork se consumer plus loin, son réseau vox grésilla une nouvelle fois :

-Escadrille de Maraudeurs, nous avons la supériorité des cieux. En attente de demande de frappe pour soutien aérien rapproché. A vous, unité au sol. 

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