Black Templar Tome II

Chapitre 31 : Le Retour Des Anges

8305 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/09/2021 18:52

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Le muret derrière lequel il venait de se jeter à couvert vola en éclat quand l'arme lourde de l'autre côté de la petite place rugit de nouveau. Ils n'avaient même pas réussi la moitié du trajet prévu par le commandement vers les faubourgs de la ville qu'ils étaient tombés dans une embuscade Ork, grossière mais efficace. Le transport Chimère du lieutenant Dreswick et de son escouade fut prit dans un feu croisé intense et meurtrier. Les tirs d’armes légères et lourdes pleurent sur le blindage, jusqu’à ce qu’une roquette vienne soulever le train avant du véhicule, l’immobilisant au plus mauvais endroit possible. La colonne de transports était bloquée par la carcasse fumante du véhicule de tête qui avait à peine eu le temps de s’engager hors de la petite rue qui donnait sur la place centrale de ce quartier d’habitation.

Le lieutenant avait ordonné un débarquement d’urgence aux équipages des trois chimères de transport. Le deuxième peloton sorti au trot sous le feu ennemi. Quelques soldats tombèrent, coupés en deux par les rafales d’une mitrailleuse lourde dissimulée dans les ombres d’un bâtiment détruit. L’équipage de la chimère de tête, encore active mais immobilisée commença à répliquer. Le multi laser de tourelle donna de la voix, envoyant par rafales contrôlées ses rayons ardents d’un rouge vif vers les peaux vertes de l’autre côté de la place.


C’était l’occasion qu’attendait le lieutenant Dreswick. Il regroupa ses hommes paniqués alors que les explosions et les pertes s’accumulaient. Quelque soldat assez téméraire répondait par des tirs de fusils laser vers les positions Ork supposées. Le commandant du transport Chimère osa sortir la tête au dehors pour se saisir de la mitrailleuse sur pivot. Un mouvement sec il arma l’arme et commença et délivrer un feu soutenu ajoutant sa puissance de feu à celle de la tourelle laser de son véhicule. Le feu ennemi sembla diminuer mais restait assez intense pour obliger les gardes impériaux à rester à couvert.


-Bordel, ils n’étaient pas censés être ici aussi vite ! Lança le sergent du premier peloton. Un homme robuste mais rude, aux joues toujours mal rasées.

-Les relevés aériens les donnaient à vingt quatre heures de marche des faubourgs de la ville. Comment le renseignement à pu se gourer à ce point ? Ajouta l'adjudant du troisième peloton.


Leur conversation fut interrompue par les cris d’un soldat qui fut touché juste sous le genou par le ricochet d’un projectile Ork. Même dévié de sa trajectoire initiale, il avait gardé assez de force pour lui arracher le tibia ainsi qu’une bonne partie du pieds. L’homme tomba à la renverse, hurlant de douleur, tenant son moignon horriblement arraché. Il aspergeait ses camarades qui tentaient de le calmer et stopper l’hémorragie.

Le lieutenant Dreswick ne pouvait pas donner tort à ses hommes. Les ordres du commandement du bataillon étaient clairs. Dreswick et sa compagnie devaient faire mouvement vers les abords de la cité Ruche pour mettre en place une ligne défensive contre l’avancée Ork. D’après les calculs des officiers supérieurs, le timing devait être serré mais était largement atteignable. Sauf que les Orks étaient déjà dans la ville basse, et avaient prit en embuscade la compagnie alors qu’elle faisait mouvement vers son objectif.

Les paramètres de mission et la situation venaient de changer à une vitesse alarmante. Ce n’était plus une mission de prise de position et de défense mais bien un assaut direct pour tenter de déloger des Orks déjà bien ancrés dans la ville basse. Dreswick imagina facilement que si son unité venait à être décimée c’était une réelle autoroute qui se dessinait pour les Orks jusqu’à la Ruche principale qui s’élevait dans leur dos. Les unités impériales mettraient un temps précieux pour se redéployer. Le dispositif complet serait enfoncé et risquerait de s’écrouler.

-Radio ! Appela le lieutenant. Transmettez au bataillon que nous avons été prit en embuscade par une force inconnue d’Ork. Nos informations sont périmées. Demande de renforts sur notre position immédiatement.

Le soldat qui portait la radio, avait tout noté sur une feuille avec une vibroplume. Ces stylos réputés incassable et qui n’avaient pas besoin d’encre n’avaient jamais déçu un soldat qui en avait besoin. Le radio commença à parler dans son combiné après avoir rentrés les bons codes d’accès dans son poste et donné ses indicatifs sur le réseau vox. La fusillade continuait de plus belle, quand tout a coup la mitrailleuse montée sur le transport Chimère se tut. Le chef de char gisait sur le blindage. La partie supérieure de son thorax, coupée au niveau de la taille, gisait sur le blindage. Les jambes étaient retombées dedans. Les hommes hurlaient déjà de rage à l’intérieur alors que le cadavre de leur officier leur tombait dessus depuis la trappe. Les cris ne durèrent pas bien longtemps alors qu’une roquette hurlante vint frapper le blindé déjà immobilisé.

L’explosion emporta le véhicule, un bon pan de mur derrière lequel il était caché et aussi quelques hommes de l’escouade à couvert derrière lui. Les shrapnels broyèrent les corps. Les médecins de combats jetèrent les soldats en feu au sol pour les éteindre alors que les mitrailleuses venaient frapper les hommes qui tentaient de répondre par un feu nourri de fusils laser.


-Il faut qu’on fasse mouvement et vite. Nous sommes des cibles faciles ici. A peine le lieutenant eut-il fini sa phrase qu’un tir chanceux vint perforer le ventre et la poitrine d’un soldat qui venait de se lever de derrière son couvert pour lâcher quelques tirs bien sentis à pleine puissance. Il retomba lourdement sur sol, presque coupé en deux dans une gerbe de sang immonde. Aucun brancardier ni médecin de combat ne vint l’aider, son sort était clos avant même qu’il ne touche le sol.


Un autre soldat enjamba le cadavre qui continuait d’asperger la poussière de sang artériel chaud. Il reprit la même position pour continuer le tir. Les hommes hurlaient. Les ordres ainsi que les balles pleuvaient.


-Adjudant, vous prenez la seconde section pour passer sur le flanc droit, au niveau des magasins en ruines. La troisième section sera menée par le major Parks. Je prends la première section pour passer au centre.


Les deux officiers de carrière hochèrent vivement la tête. Ils savaient exactement quoi faire et comment faire. Ils allaient charger droit sur l’ennemi. La manœuvre aurait pu être jugée périlleuse voir complètement suicidaire pour un observateur extérieur. Mais elle était savamment pensée. Ce n’était pas une charge sans réelle stratégie. Les hommes sortiraient à découvert, et s’élanceront vers les positions Orks. Les trois pelotons progresseraient en quinconce. Les deux appuyant le troisième de tir précis. Des hommes mourront. Mais la compagnie arriverait à son objectif, quoi qu’il en coûte. La manœuvre serait ardue sans appuis d’artillerie ou aérien. Les soldats devraient compter seulement sur leurs armes d’appuis et mitrailleuses pour appliquer un feu suffisant pour avancer.

La place était longue d’une cinquantaine de mètres tout au plus. Une formalité pour un garde impérial de courir sur cette distance à toute vitesse malgré le poids de son paquetage et de son fusil. Mais rajoutez les explosions, les tirs de mitrailleuses et les débris qui volaient dans tous les sens, et une formalité devenait un défi.


-Mur de fumigènes à mon signal. Mettez vous en position. Ne démarrez qu’après que je sois sorti à découvert. Conclu Dreswick.


Les autres partirent vers leurs unités respectives pour faire passer le mot et les préparer pour ce qui allait suivre. Dreswick n’avait pourtant pas terminé pour donner ses ordres et saisit le combiné que lui tendait son soldat chargé aux communications. Le poids du poste vox sur le dos du soldat semblait lui peser mais il ne disait rien. Les blessures les plus répandues dans les rangs de la garde étaient dus notamment au poids des équipements que devaient transporter les soldats du rang sur des kilomètres. Les dos étaient blessés, malmenés et au final usés par les guerres. Aussi vite que le moral ou les bottes des soldats.


-Compagnie Sierra à Compagnie Bravo. Karlton amènes tes hommes sur mon flanc droit. On est au contact rapproché ici. Tout ce qui passera dans ta zone de feu ne doit pas nous contourner.

-Ici compagnie Bravo, c’est bien reçu Dreswick. Ils ne passeront pas, comptes sur nous. Résonna la voix du première lieutenant Karlton, un homme droit, peut être trop parfois, mais un guerrier et un meneur d’hommes comme il s’en faisait rarement.


Dreswick passa sur l’autre fréquence pour communiquer avec la compagnie, celle de Fitz.


-Compagnie Foxtrot, lieutenant Fitz, amenez votre compagnie sur mon flanc gauche. Nous subissons de lourdes pertes et nous nous apprêtons à charger l’ennemi. Je ne dois pas être pris par le flanc pendant mon mouvement, c’est bien compris ? Envoya dans le combiné le lieutenant Dreswick.


Le ton avait changé. Le vouvoiement était de rigueur avec cet officier où aucun lien autre que professionnel ne pouvait être tissé. Les échanges étaient froids entre les deux hommes alors que Dreswick aimait à connaître ses hommes et ses homologues. Dreswick avait du mal à se sortir des pensées cette petite phrase comme quoi il n’aimait pas cette officier et celui-ci depuis tous ces mois n’avaient rien fait pour changer cette idée.


-Lieutenant Dreswick, ici compagnie Foxtrot, soyez informé que je suis sous un feu ennemi d’armes légères, j’ai demandé à ma colonne de s’immobiliser pour débarquement et mouvement. Répondit sa voix hautaine et monotone.

À cet instant Dreswick se demanda s’il était vraiment stupide ou il était un réel bon acteur. Fritz était connu pour être un carriériste, revanchard, borné, sûrement née avec un manuel d’infanterie et le règlement du régiment dans les mains. On ne pouvait pas s’attendre à une réelle idée venant de cet officier qui me pensait qu’avec les œillères de ce qu’il avait déjà vu ou déjà fait. Aucune initiative ou adaptation à son environnement. Et pire que tout, quand un autre officier faisait preuve de ces qualités qui lui faisaient atrocement défaut, il n’hésitait de leur rappeler le règlement ou les passages à la lettre des manuels scolaires de l’école des officiers d’infanterie de Gorst.


Le lieutenant Dreswick n’eut aucun mal à imaginer Fritz demander à sa compagnie de faire halte sous un feu ennemi anodin juste pour respecter le règlement militaire à la lettre et ainsi ne pas devoir respecter la demande de renfort de Dreswick.


-Écoutes moi bien Bern. Dreswick venait de l’appeler par son prénom sur le vox inter unité. Si tu ne fais pas mouvement dans la minute avec ta compagnie pour m’appuyer, je te jure que si je m’en sors vivant je viendrais moi-même te tuer de mes propres mains et si je meurs, je te prie de me croire que je viendrais te hanter toi et tes descendants.

-Répétez compagnie Sierra, il y a des interférences. Répondit d’une voix encore plus hautaine Fritz.


Dreswick parut exploser de rage mais se retint. Pas devant les hommes, Pensa-t-il. Surtout pas avant une charge d’infanterie comme celle-ci. Ses sous officiers étaient au courant de cette situation entre les deux hommes mais aux

vues de leurs grades ils ne pouvaient pas faire grand-chose. Des hommes étaient morts à cause de son comportement indigne d’un officier et d’autre mourront encore. Beaucoup de soldats de la compagnie Sierra souhaitait la mort du lieutenant Fritz. Mais dans sa sagesse infinie, L’Empereur-Dieu de l’Humanité épargnait sa vie malgré les batailles qui se succédaient.

 

C’était l’heure. Les trois pelotons étaient en position. Du coin de l’œil, le lieutenant vit son Adjudant donner ses derniers ordres. Il donna le signal avec son oreillettes vox, la ligne d’homme s’ébroua alors que les lance-grenades commençaient à expédier dans des tirs en cloches les grenades fumigènes vers le centre de la place centrale. Les Orks sentirent quelque chose se passer, et redoublèrent d’ardeur dans leurs tirs de mitrailleuses.


-On attends que les fumigènes fassent effet. Voxa Dreswick dans son oreillette.

Les hommes étaient tendus. Ce n’était pas leur premier combat, mais une certaine appréhension les prenait avant des moments comme ceux-là.

-En avant ! Hurla le lieutenant, reprit par tous les officiers des trois pelotons.

Et les hommes s’élancèrent en hurlant, en tirant avec leurs fusils laser, tandis qu’un simple écran de fumée les protégeait des tirs qui continuaient de pleuvoir.

 




Dreswick passa à quelques mètres de la carcasse du transport de troupe détruit. Le feu qui ravageait sa carcasse lui roussi la peau du visage. Le brasier était important mais ne semblait pas vouloir s’étendre aux bâtiments alentour. Le lieutenant courait à bon rythme. Son entrainement physique lors de ses classes, et celui qu’il s’infligeait continuellement depuis des années le servait bien. Il tenait fermement son fusil accroché à son armure carapace par sa bandoulière. Ses hommes étaient tous autour de lui, courant à la même vitesse.

Le mur de fumigène s’arrêtait quelque part vers le milieu de la place. Les grenades n’avaient pas eu assez de portée pour atteindre l’autre côté. Le reste de la traversée se ferait complètement à découvert. Soudain des tirs traçants percèrent la couche de fumée blanche chimique. Un trio d’hommes tomba tête en avant sur le pavé, fauchés par une rafale chanceuse. Dreswick baissa la tête en courant, il accéléra le pas. Sa respiration se faisait de plus en plus lourde. Son rythme cardiaque montait lui aussi en même temps que son appréhension.


-Nous progressons bien dans les ruines sur votre droite, lieutenant. L’avertit la seconde section. Vous attirez la majeure partie de leur feu. Je me mets en position.


Dreswick prit une profonde inspiration. Il ne savait pas pourquoi mais il refusait de respirer la fumée des grenades depuis qu’il était entré dans la Garde. Surement à cause des rumeurs de soldats exposés à ces fumées chimiques qui étaient mort de maladies étranges peu de temps après. Comme si mourir de maladie alors que l’on servait dans la Garde Impériale n’était pas un luxe absolu. Dreswick franchit le premier le mur de fumée. Il faillit trébucher et s’étaler de tout son long sur la chaussée alors qu’un pavé déchaussé trainait sur le sol. A peine sorti-t-il de la fumée, qu’il reprit une grande goulée d’air frai, mais c’est à ce moment que les mitrailleuses vinrent les cueillir.  

Le premier peloton se retrouva à découvert devant un mur de peaux vertes. Les grenades avaient été bien trop courte que prévu. Il leur restait presque trente mètres complètement à découvert à parcourir. Les hommes moururent. Dreswick courrait toujours. S’arrêter là, plonger à plat ventre, revenait à se suicider. Il fallait continuer. Les cris des mourant commençaient à monter à ses oreilles. Même blessés les hommes essayaient d’atteindre un couvert. Un soldat du premier peloton venait de se faire sectionner les deux jambes par une rafale soutenue. Ses moignons maculaient la pierre du sol, alors qu’il tentait vainement de ramper vers le reste de ses camarades. Il hurlait de douleur et de rage à chaque mètre qu’il faisait, alors qu’une seconde rafale le coupa en deux. Les Orks mitraillaient sans distinction, les vivants, les blessés et les morts avec une férocité presque inhumaine.

Mais ne tombent-ils jamais à court de munition, se demanda le lieutenant Dreswick alors que des éclats de pavé venaient lui entailler le visage. Les tirs Orks venaient de le manquer de peu et avaient taper juste sous sa botte droite. A quelques centimètres il aurait perdu son pied. Ses hommes le suivaient toujours dans son dos, avalant la distance, alors qu’ils continuaient de mourir.


-Nous sommes en place, tir d’appuis, résonna son oreillette.


Au même moment un tir formidable surgit des ruines des magasins sur son flanc droit. Il reconnut instinctivement le stataco des bolters lourds de la Garde. Son adjudant commandant le second peloton venait d’arriver en place. Pile au bon moment. Il venait d’installer les armes collectives pour un tir d’appuis et de suppression sur les bâtiments tenus par les Orks de l’autre côté de la place. Les tirs traçants se répondaient maintenant. L’adjudant venait d’ordonner au reste de son infanterie d’apporter un feu nourri de leurs fusils vers les mêmes bâtiments cibles. La fusillade n’était plus à sens unique. Et c’était un réel échange de tirs en bonne et due forme qui commençait. Dreswick avec le reste de ses hommes se lança à couvert de la fontaine depuis longtemps sèche. Il atterrit lourdement contre le pavé, accompagné de son radio et de quelques escouades. Aussitôt à couvert ses hommes ouvrirent le feu sur les ennemis pour l’instant invisible de l’autre côté. Dreswick n’attendit pas une seule seconde et joignit lui aussi ses tirs à ceux de ses hommes. Le recul familier de son fusil laser tambourina son épaule droite alors qu’il vidait d’une traite en semi-automatique son chargeur énergétique. Les tirs répétés venaient roussir la pierre de la fontaine derrière laquelle il était abrité. Ses hommes plus économes délivraient des tirs continus mais digne d’un métronome.

Dreswick rechargea en un éclair, éjectant la cellule vide au sol, sans la récupérer. Le temps n’était pas à la récupération. Ils luttaient pour leurs vies. Il risqua un œil à découvert, pour apercevoir leur objectif. Les Orks étaient toujours là, mais leurs tirs semblaient se calmer. Pourtant des rafales de mitrailleuses lourdes venaient encore mordre la pierre des murets qui tenaient bon, pour l’instant. Les Orks commençaient à diviser leurs tirs, vers le premier et second peloton, qui suivait les ordres à la lettre. Les bolters lourds de l’adjudant continuaient de marteler la façade des bâtiments ennemis, décrochant des pans de maçonneries énormes et faisaient taire les nids d’armes lourdes. Le reste de l’infanterie qui n’appuyait pas le premier peloton du lieutenant Dreswick, progressait rapidement dans les décombres des magasins.

Essoufflés, Dreswick demanda le combiné de la radio à son porteur, alors qu’une rafale soutenue vint les refaire plonger à couvert. A quelques mètres un homme appela un médecin.


-Compagnie Bravo, où vous en êtes ?

-Content de vous entendre Sierra. Nous sommes au contact rapproché, en danger d’être submergé sur votre flanc droit. Nous avons surpris une force Ork qui tentait de vous contourner. Nous avons des Boys, des Commandos et des porteurs d’armes lourdes ici ! Dreswick, nous ne sommes pas tombés sur des éclaireurs Orks, mais bien une Waagh entière. Comment le renseignement à pu se planter à ce point ?

-Karlton, ils ne doivent pas passer. Répondit simplement Dreswick. Je prends mon objectif et puis je vous envoi le second peloton pour libérer la pression.

-Compagnie Bravo, c’est bien compris. Terminé.


La communication s’interrompit dans les craquements des projectiles en approche et les déflagrations des grenades. Dreswick tendit le combiné au soldat portant la radio, et activa son oreillette pour communiquer avec le troisième peloton, normalement sur sa gauche. Le mouvement et la progression du major Parks étaient des plus simple. Il avait hérité de la partie du champ de bataille le moins en ruine. Il devait progresser entre les arches et les bâtiments qui abritaient les boutiques et les magasins qui tenaient encore debout. La progression serait facile et à l’abris des tirs ennemis. C’était lui qui pouvait se rapprocher le plus des bâtiments cibles pour appuyer le reste des pelotons.


-Parks, où tu en es ? Demanda Dreswick.

-Nous progressons bien, pas de contact ennemi pour… Parks laissa la phrase suspendue sans la finir.

-Parks, au rapport, ordonna le lieutenant Dreswick toujours à couvert, sous le feu ennemi.

-Mes hommes viennent de me signaler du mouvement droit devant notre formation. Je pense… Embuscade ! La voix de Parks dérailla, quand les tirs de fusils lasers hurlèrent dans son oreillette.

 

Dreswick n’eut aucun besoin de tendre l’oreille pour entendre la fusillade à courte portée acharnée qui commença dans les magasins sur sa gauche. Les hommes hurlaient, et les armes aussi, quand tout à coup une vitrine qui miraculeusement était intacte vola en éclat avec toute la partie de mur qui la tenait. Le souffle de l’explosions envoya valser des débris de verre partout sur la place, alors que des flammes venaient dévorer ce qui restait encore en place.


-Embuscade Ork sur ma position. Ils pénètrent dans mes bâtiments par les rues adjacentes. Mais où est le lieutenant Fritz avec ses hommes ? Demanda la voix inquiète de Parks. On se fait massacrer ici ! La communication se coupa encore, Dreswick en était sûr, c’était le fusil laser de Parks qui tirait en automatique.


Le lieutenant n’avait pas beaucoup d’option à déployer. Le flanc droit semblait tenir. Le deuxième peloton faisait un travail remarquable et la compagnie Bravo tenait les abords de sa position. Mais combien de temps tiendraient-ils ? Le troisième peloton se faisait massacrer, et il n’y aurait plus rien à sauver si Dreswick ne faisait pas quelque chose maintenant.


-Radio ! Hurla lieutenant hors de lui, alors que ses hommes continuaient de faire feu, lançant des regards inquiets vers les positions de Parks d’où leur provenait des bruits de fusillades et des cris de douleur. Compagnie Foxtrot, Fritz, fais mouvement maintenant sur mon flanc droit, c’est un ordre.


La réponse de Fritz n’arriva pas aux oreilles du lieutenant qui lança le combiné au porteur de vox. Sans attendre Dreswick sauta à découvert, imité par ses hommes. Sans un mot, l’adjudant du second peloton, donna ses ordres pour intensifier le feu sur les positions Orks retranchées, il devait tenir avec son peloton, pour l’instant, le centre et le flanc droit, alors que Dreswick fonçait porter assistance au troisième.

 



Ses bottes claquaient sur le sol, alors que dans son dos, les tirs pleuvaient, et ses hommes le suivait. Il courut à en perdre haleine. Il n’avait pas d’autre objectif que d’arriver le plus vite possible à couvert, dans les magasins. Il visa l’ouverture béante que venait de créer l’explosion qui avait éventrée la boutique. Le verre crissa sous ses bottes alors qu’il approchait de la devanture. Il sauta dedans, ses hommes sur ses talons et pointa son fusil laser devant lui.



-Déployez-vous, nettoyez toutes les pièces, faites la jonction avec le troisième peloton. Cria hors d’haleine le lieutenant.


Son porteur vox le suivait de près, tandis que trois autres soldats faisaient de même. Le lieutenant en tête de formation commença à progresser. Son fusil laser était bien calé dans le creux de son épaule. Le canon légèrement baissé vers le sol, il ne voulait pas tuer ou blesser un de ses hommes par inadvertance. Il pénétra dans l’arrière-boutique. Un des murs semblait effondré, et donnait sur un couloir qui desservait presque tous les magasins de la rue. Ce devait être par là que les marchands recevaient leurs denrées et produits et ensuite remplissaient leurs étals.

Des cris ainsi que des grognements suivis de tirs leur parvinrent depuis la gauche. D’un mouvement de son bras faible, Dreswick ordonna à quelques soldats de la colonne qui le suivaient, de partir par là-bas pour nettoyer la menace. Pour l’instant aucun signe du troisième peloton, ni de Parks. Dreswick continua sur la droite, suivi par ses hommes. Une fusillade de tous les diables hurla à l’étage du même bâtiment dans lequel ils se trouvaient. Les hommes regardèrent le plafond se demandant ce qui pouvait bien se passer en haut. Dreswick continua la progression. Soudain à l’autre bout du couloir, une bête surgit. A elle seule, elle remplissait l’entièreté de l’espace disponible. Sa peau vert sombre était recouverte de gris-gris et amulettes faites d’os humains, mais aussi de plaques d’armures solides. Sans attendre Dreswick mit genoux à terre, et ouvrit le feu. Les hommes derrières lui, debout, ne pouvait pas faire autre chose que d’ouvrir le feu eux aussi.


Dreswick pressa la détente en premier. Son fusil rugit son cri habituel. Le premier tir atteignit la créature à l’épaule. Son armure sembla encaisser le tir sans dommage. Mais le lieutenant n’avait pas prévu de s’arrêter en si bon chemin. Il pressa encore, encore et encore la queue de détente. Il faisait mouche, il le savait. La créature était alignée dans ses organes de visée. Ses hommes derrière lui ouvrirent le feu eux aussi. Un mur de lasers fut expédié en quelques secondes, mais l’Ork ne sembla pas vouloir mourir.


Il tourna sa gueule garnie de crocs vers eux, dans un sourire carnassier. Il se tourna d’un coup, pointant vers les Gardes son horrible arme à bande. Il pressa la détente, envoyant lui aussi un déluge de feu. Les hommes derrière le lieutenant furent broyés sous les balles. Dreswick reçut une giclée chaude dans le cou, aspergeant son uniforme. Il n’osa pas imaginer ce qui se passait derrière lui. Mais à aucun moment ses hommes, ni lui n’arrêtèrent de tirer. La bête semblait saigner abondement de plusieurs blessures. Mais refusait de tomber. Alors qu’elle tirait presque à bout portant sur les Gardes impuissants. Mais, un clic distinctif retentit. L’arme Ork s’arrêta de tirer. Dreswick ne sut jamais si elle ne ce n’était pas enraillée ou était arrivée à court de munition, mais elle s’arrêta de massacrer ses hommes. Sans attendre, il se remit debout et chargea.

 


Il courut tout en tirant à la hanche. Il venait de faire passer son arme en automatique, d’un simple mouvement du pouce alors qu’il avalait la distance entre lui et l’Ork. La bête semblait s’escrimer à vouloir réparer son arme mais n’y arrivait pas alors que les tirs du lieutenant mordaient dans sa peau ou le mur derrière elle, sans distinction. Dreswick vit distinctement la chair s’ouvrir sous ses tirs, mais pas assez profondément pour lui infliger de réelles blessures, pourtant il continua de tirer. A peine à cinq mètres de la créature, un autre fusil laser lui tira dessus, mais par la gauche, d’un angle du couloir qu’il ne put voir. Sous le feu combiné des deux fusils, l’Ork lâcha son arme, baignant dans son propre sang, et tomba face la première sur le sol de bois. Dreswick arriva en hurlant sur le cadavre encore chaud, monta dessus et entreprit de vider le reste de son chargeur sur le sommet du crâne de l’Ork. Il lui fallut presque trois tirs pour percer son crâne résistant et d’une immonde mélasse de cervelle Ork cuite n’en sorte. Ils étaient résistants, aucun doute là-dessus, mais pas impossible à tuer.

Emergea de sa droite, le canon de fusil laser fumant, le major Parks. Il semblait blesser mais en état de se battre. Quelques hommes à lui, du troisième peloton le suivait.


-Content de vous voir, mon lieutenant. Lui lança-t-il.

-Quels sont les pertes, major ? Demanda Dreswick lui tendant une main amicale, tout en descendant du cadavre de l’Ork mort qui encombrait le couloir.

-Une quinzaine d’hommes manquent à l’appel. Ils ont enfoncé notre flanc, et sont partout dans les magasins entre nous et notre objectif. Lui rapporta Parks, alors que Dreswick rechargeait son fusil laser.

-La mission continue. Nous allons progresser par les bâtiments pour lancer l’attaque sur le bâtiment cible. Le lieutenant Fritz ne devrait plus tarder pour nous appuyer.


Parks cracha par terre au son du nom du lieutenant de la compagnie Bravo. Beaucoup de ses hommes étaient mort à cause de la lenteur ou de son incompétence à arriver les appuyer. Un spasme musculaire vint faire bouger l’énorme main de l’Ork mort, si précis, que la patte saisit la botte du lieutenant Dreswick. D’un réflexe surhumain, le radio du lieutenant, envoya un tir pleine puissance dans le crâne déjà broyé du cadavre, aspergeant les hommes autour de lui. Tous le regardèrent, et il hocha simplement les épaules. Quelques sourires apparurent sur les visages abimés et blessés des Gardes.


-Aller messieurs, on fait mouvement ordonna, lieutenant.

 






Dreswick, Parks et ce qui restait des deux pelotons étaient en sueur sous leurs casque lourds. Beaucoup étaient mort sur le chemin qui les avaient amenés ici. Le dédale de pièces de rangement et des magasins à l’abandon c’était avéré être un labyrinthe mortel. Des Orks sortaient des murs, tendant des embuscades sommaires mais efficaces. Le nombre des hommes du lieutenant Dreswick s’amenuisait de minute en minute. Même le lieutenant avait abattu à bout portant trois de ces horreurs, vidant en automatique ses chargeurs automatique. A chaque créature verte abattu, c’était une poignée d’hommes qui mourraient. Le combat était inégal. Les Orks pénétraient par les fenêtres et les portes défoncées. Le flanc gauche était complètement exposé. Le massacre continuait.

Jusqu’à ce que la compagnie Bravo de Fritz n’arrive enfin. Les blindés repoussèrent l’avancée Ork de leurs tirs précis alors que l’infanterie débarquait en nombre des chimères. D’un rapide coup d’œil sur la rue, Dreswick pu voir qu’ils n’avaient pas eut beaucoup de perte, ni n’avaient pas rencontré beaucoup de résistance. Il mit dans un coin de sa tête qu’il devrait avoir une discussion à ce sujet avec Fritz.

 

Un rugissement dans le ciel vint faire trembler le plafond craquelé du bâtiment dans lequel ils se trouvaient, faisant tomber une poudre de plâtre épaisse sur leurs uniformes abîmés.


-Des bombardiers ennemis ? Demanda un homme à demi voix comme S’ils auraient pu l’entendre à cette distance et à cette vitesse.

-Négatif soldat. Sinon on serait déjà mort. Répondit Parks à son soldat pour le faire taire.


Une minute plus tard, le vacarme d’un bombardement lointain leur parvint même à travers les murs épais du bloc de bâtiment. Ils étaient dans une impasse. Devant eux un mur de brique rouge leur barrait le passage. Ils étaient au premier étage de la bâtisse et d’après les rapports vox, au deuxième étage, la situation était identique. Le reste du peloton était n’avait aucun moyen de traverser, de l’autre côté, le bâtiment cible. Dreswick posa sa main gantée sur le mur. Même à travers la pierre il les senti. Les vibrations à chaque rafale d’armes lourdes. Les Orks étaient de l’autre côté, tout proche. A certains moments entre deux tirs, on pouvait même entendre leurs rires ou leurs chants de guerre. Le lieutenant Dreswick prit sa décision.


-Charges explosives, ordonna-t-il.


Les soldats sortirent de leurs sacoches des charges explosives. De puissants explosifs attachés à des plaques de métal qui orienteraient les explosions vers la direction opposée à la plaque. Un matériel parfait pour percer les blindages ou les surfaces récalcitrantes. Les hommes placèrent les charges contre le mur et déroulèrent les cordons détonants. Le lieutenant en tête de colonne, il se plaça de part et d’autre de la charge contre le mur de brique. Il mènerait la charge de l’autre côté du mur, quoi qu’il arrive, il avancerait. Il sorti une grenade et dégoupilla l’engin. La cuillère de l’explosif encore en place, fermement tenue, elle ne pouvait pas encore exploser. Parks de l’autre côté de la charge avait fait la même chose. La seule surprise de l’explosif d’effraction ne suffirait pas à déstabiliser les Orks de l’autre côté. Au signal ils enverraient deux grenades et ensuite investiront les lieux.

L’atmosphère était lourde. L’air sentait le sang, la crasse et la sueur. Les soldats vérifiaient leurs armes avant l’assaut alors qu’au dehors les explosions, les cris et les fusillades hurlaient leurs chants de guerre. Le lieutenant Dreswick donna l’ordre sur le vox, pour que la seconde colonne d’assaut attaque en même temps à l’étage au-dessus d’eux. C’était le moment. Il frappa sur le coté de son casque lourd deux fois du poing. L’artificier enclencha la commande de mise à feu. Soudain un air chaud rempli de poussière les aspergea quand le pan de mur fut soufflé par une explosion contenue. Les oreilles du lieutenant sifflèrent alors que la poussière commençait à peine à retomber. Sans attendre il lança sa grenade d’un simple geste du poignet vers l’intérieur. Celle de Parks suivit elle aussi le même chemin. On entendit distinctement le bruit métallique des objets qui roulaient à terre. Trois secondes plus tard qui parurent interminable, deux autres explosions vinrent secouer la bâtisse. Dreswick à couvert, épaula son fusil laser et fut le premier à enjamber les décombres alors que les cris de douleurs et de surprise des Orks derrière le mur se firent entendre.


Le lieutenant se retrouva dans une pièce tout à fait semblable à celle qu’il venait de quitter, au seul détail qu’elle était remplie de cadavres d’Orks démembrés et atrocement mutilés. S’il n’avait pas eu l’idée de lancer ces grenades, ils se seraient retrouvé nez à nez avec une poignée complète d’Orks aussi grands et forts les uns que les autres. Dans un combat au corps à corps comme celui-là, aucun doute n’était à avoir sur sa conclusion.

Dreswick balaya la pièce du canon de son fusil, cherchant la moindre menace à portée. Rien. Seulement des cadavres, qui avaient repeint les murs de leurs viscères et de leur sang. Un cadavre sembla bouger, Dreswick vint lui coller deux tirs rapides en plein thorax. Le cadavre se contorsionna puis retomba au sol, encore plus défiguré qu’avant. Ses hommes investirent la pièce, fonçant vers les couloirs plus loin, répétant la même stratégie. Défoncer la porte, y envoyer une grenade et monter à l’assaut pour finir les survivants. Cette pièce n’’abritait aucune mitrailleuse ou pièces lourde. Ce devait être une salle de stockage de munitions ou autres. Des cris et des coups de feu, surement de fusils laser, résonnèrent au fond du couloir. Le nettoyage devait bien se passer. Dreswick actionna son oreillette :


-Peloton deux, ici un et trois. Nous sommes dans le bâtiment cible, halte au fond. Attendez mon signal nous rejoindre. Terminé.

Les tirs de bolters lourd contre la façade du bâtiment s’arrêtèrent presque aussitôt. Les servants devaient déjà être entrain de démonter les affûts et les bipieds pour se préparer à faire mouvement et rejoindre leur officier ainsi que le premier peloton.


D’un coup, un vacarme assourdissant vint résonner au-dessus de leurs têtes. La colonne d’assaut à l’étage supérieur avait l’air d’être en difficulté. Dreswick croisa le regard de Parks qui hocha de la tête presque immédiatement. Accompagné de cinq soldats ils gravirent les marches de l’escalier principal quatre à quatre. Trouver la pièce dans laquelle ils avaient pénétré ne fut pas difficile. Une violente fusillade à l’automatique y résonnait. Une forte odeur de poudre et de sang s’y échappait. Dreswick entra en premier dans la pièce, pour y voir un imposant Ork tenant dans ses mains le cadavre sans vie d’un de ses hommes. L’Ork dévorait littéralement le haut du corps de l’homme, mangeant aussi bien le tissu de son uniforme que ses chairs. Dreswick ouvrit le feu immédiatement, envoyant trois ou quatre tirs dans le dos du peau verte qui le firent se retourner. Parks et ses hommes entrèrent à leur tour, ajoutant leur puissance de feu. L’Ork tomba raide mort avant d’avoir pu se défendre sous l’avalanche de tirs laser. Quand tout à coup par l’entrée d’où il été entré dans la pièce, un autre ork surgit. Les hommes n’eurent pas le temps de se retourner, et d’un revers de sa hache il faucha trois hommes. Les thorax tombèrent au sol, loin des jambes, dans des geysers de sang artériels. Parks fut envoyé valser contre un mur, perdant son casque sous le choc. Dreswick, le plus proche du centre de la pièce, se retourna pour voir ses hommes morts dans des flaques de sang qui ne cessaient de grandir. L’immense Ork qui venait de tuer ses soldats, essayait temps bien que mal de retirer son hachoir de boucher de l’encadrement de porte dans lequel il venait de bloquer son arme. Complètement torse nu, sans armure aucune, recouvert de tatouages grotesque, il regardait fiévreusement le lieutenant, se léchant les babines dans un plaisir anticipé. Dreswick passa en automatique son fusil laser ainsi que sa puissance au maximum, d’une simple pression du pouce. Son fusil émit le sifflement discret mais caractéristique quand ses lentilles de focalisation internes se mettaient en place pour un tir à puissance maximale. Il épaula son fusil et ouvrit le feu.


Le premier tir le toucha en plein thorax, là où aurait dû se trouver son cœur. Le recul du tir envoya une décharge de force dans l’épaule du lieutenant qui s’y attendait. Le doigt toujours crispé sur la queue de détente, il envoya un autre tir, et un autre. La force des impacts firent reculer le peau verte, qui lâcha son arme, toujours fichée dans l’encadrement de la porte. L’Ork recula encore sous la douche de tir qu’envoyait le lieutenant, seul. L’ork tenta de mettre son avant-bras en opposition, comme pour se protéger du soleil ou de la pluie. En deux tirs précis, son bras fut sectionné. L’Ork continuait de reculer, jusqu’à ce que ses jambes ne rencontrent que le vide, et il dégringola dans l’escalier que venait d’emprunter Dreswick et Parks.


Dreswick regardait depuis le haut de l’escalier, avec dédain le corps du peau verte sans vie, plus bas. Il rechargea son fusil, laissant tomber sa cellule énergétique vide au sol, qui alla rejoindre le cadavre immonde. Des bruits de bottes résonnèrent venant d’en bas :


-Mon lieutenant, vous êtes toujours vivant ? Demanda un soldat.

-Oui, montez, dépêchez-vous ! Leur répondit-il aussitôt.


De l’autre côté du couloir, une forme humanoïde lui fit un signe de la main avant de l’interpeller :


-C’est sécurisé ici mon lieutenant ! Nids de mitrailleuses nettoyés !

Sans attendre le lieutenant donna l’ordre au second peloton de venir le rejoindre et renforcer sa position.

-Sur le toit, je veux des armes lourdes à ces fenêtres, ici, ici et ici. Des hommes et des tireurs de précisions ici et ici. Déployez-vous dans le bâtiment et ses alentours. Ce sera notre place forte, il faut arrêter la Waagh Ork ici.

-Bien mon lieutenant ! Répondirent les hommes qui partirent aussitôt au trot vers les positions à défendre.

Parks émergea de la pièce précédente, couvert de sang, de poussière et de décombres. Un filet de sang partait de son cuir chevelu pour venir lui barrer le visage alors qu’il avait remis son casque lourd.

-j’ai loupé quelque chose ?

-Nous devons trouver un accès au toit, vite. Répondit simplement Dreswick.

 

Dehors, c’était le chaos. Dreswick n’en croyait pas ses yeux. Il était sur le toit du bâtiment cible, celui qu’ils venaient tous de nettoyer. Il avait une vue globale de la situation à cette hauteur, et il parcourait l’horizon de ses jumelles réglementaires. Il était à couvert derrière un épais muret de plastbéton, et pour l’instant aucun tir ne les avaient pris pour cible. Ce n’était qu’une question de temps pensa-t-il.

Les hommes du deuxième peloton commençaient à entrer dans le bâtiment et prendre possession des lieux, venant aider leurs camarades du premier et troisième peloton en mauvais état. Partout où son regard se posait, c’était l’horreur. Les bas quartiers de la cité ruche s’étendaient presque jusqu’à l’horizon, et derrière s’étendait sur des centaines de kilomètres des plaines et des déserts. Le spectacle qu’admirait Dreswick et ses hommes n’était fait que de bâtisses et de bicoques en feu, où les explosions venaient raser des quartiers entiers des bidonvilles, alors que les silhouettes des Orks se dessinaient dans les ruelles sombres et étroites de la basse Ruche. Dreswick contemplait une Waagh qui aurait dû se trouver à plus d’une journée de marche d’ici, entrer et massacrer quiconque dans les quartiers de la Ruche. Sans même avoir avertit le haut commandement, il savait qu’avancer reviendrait à se lancer dans la gueule du loup. Ils devaient maintenir leurs positions et défendre cette ligne de bataille, aussi ténue que fragile. Des porteurs de bolters lourds arrivèrent enfin sur le toit, posant leurs imposantes armes sur leurs bipieds, visant les masses de corps d’Orks qui approchaient.


-Ici compagnie Sierra pour toutes les autres compagnies, je prends position sur mon bâtiment. Marques le bâtiment sur le réseau vox, chuchotât-il au soldat porteur de radio qui bidouillait les touches de sa tablette pix verdâtre. On s’ancre ici. J’ai en visuel une force Ork inconnue et nombreuse en approche rapide. Dispersez-vous sur la ligne de bataille que je trace en ce moment même. Dreswick adressa un regard au porteur de vox qui hocha la tête et traça au stylet une ligne sur la carte tactique en temps réel. Bonne chance messieurs, que l’Empereur vous garde.

Tous les commandant de compagnie répondirent par l’affirmatif, alors qu’ils se déployaient eux aussi dans des bâtiments ou dans des ruelles qu’ils venaient tous d’arracher à l’avant-garde ennemie.


-Dreswick, ici Marlow avec la compagnie de réserve, je place mes mortiers dans la cour, proche de la fontaine, derrière ton bâtiment, pour un tir de soutient rapprocher. Tu pourrais me fournir une sécurité pour mes gars ?

Dreswick sourit pour lui-même. Enfin les choses commençaient à changer dans le bon sens. Il prit le combiné pour demander à la compagnie de Fritz de sécuriser les approches. Même si le lieutenant Fritz sembla réticent, il accepta de fournir sa compagnie en protection du seul support d’artillerie qu’ils avaient. Avec l’appuis de Marlow et de ses batteries de mortiers, la situation pouvait changer en leur faveur.

C’est à ce moment là que les Orks attaquèrent. Sans crier gare, les tirs commencèrent à pleuvoir sur le bâtiment de Dreswick et sur ses hommes. Le reste du convoi qui était resté en retrait arriva moteur hurlant, arrachant les bicoques des bidons villes avec leur lames bulldozer tandis que leurs armes tiraient à volonté. La Garde Impériale venait d’arriver à point nommer avec toute sa force de frappe pour contrer une avance Ork extraordinaire.


-Sortez vos boites à outils les gars, va y avoir du travail ! Hurla Parks à la radio.


Les bolters lourds et les autocanons ouvrirent le feu. Les abords du bâtiment eux aussi s’embrasèrent quand les compagnies du soixante quinzièmes régiments d’infanterie de Gorst, ouvrirent le feu dans un élan combiné. De sa position Dreswick pouvait voir des silhouettes innombrables passer de couvert en couvert dans la ville basse devant lui, qui s’étendait jusqu’à l’horizon. Les tirs de départs des mortiers derrière ses positions répondirent aux tirs en approche alors que le claquement des fusils laser venaient toucher les Orks qui chargeaient déjà les blindés qui venaient d’arriver. Un Hellhound de soutient vint asperger tous un quartier d’habitations, brûlant tout et tout le monde sur une cinquantaine de mètres. Les fumées et les explosions montaient déjà dans le ciel. Dreswick appelait frappe sur frappe d’artillerie, qui venaient mettre un coup d’arrêt, à chaque tentative de charge sur sa maigre ligne de bataille. Les demandes de munitions et d’obus pleuvaient déjà sur le réseau vox, demandant aux régiments du train un réapprovisionnement massif.


-Oh Empereur-Dieu, aide nous… murmura pour lui-même Dreswick alors qu’il avait oublié de coupé son micro vox.


Les cieux s’ouvrirent quand deux météores vinrent perforer les nuages et impacter le sol dans un fracas cosmique, fracassant la tôle des maisons des alentours, balayant tout dans un rayon de cinquante mètres, aussi bien les corps des Orks que les gravats. La pierre s’envola en l’air quand les deux objets de métal surchauffés touchèrent la terre à une vitesse folle, alors que leurs rétrofusées contrôlaient leurs descentes. Dreswick, l’avant-bras devant les yeux pour se protéger des éclats et des débris, n’avait jamais vu ça. Il pensa aussitôt que ce devait être des modules de débarquement ou quelque chose comme ça. Mais d’un modèle inconnu pour lui, et d’une taille inhabituelle. Ils étaient noirs comme la nuit, sur leurs flancs une croix noir sur fond blanc venait illuminer leurs carlingues surchauffées. Les rampes s’ouvrirent comme les pétales d’une fleur mortelle dans des chuintements de dépressurisation. Des géants en armures complètes en sortirent, dans les fumées des vapeurs de refroidissement, et des incendies environnant. Un des géants, un mastodonte tout en armure, en cotte de maille des pieds à la tête, portant un bouclier, et une épée qui luisait d’une lueur bleutée, qui faisait facilement la taille d’un homme, ouvrit les bras vers le ciel comme dans un geste de défis. Son cri de guerre fut long et brutal. Il sembla sortir d’une gorge qui n’était pas humaine. Emplie de rage, et de détermination. Dreswick contemplait la scène depuis son perchoir. Le cri ne lui glaça pas le sang, car il savait qui ils étaient. Il en avait entendu parler quand il était enfant. On lui avait parlé des exploits de ces géants invincible, en armure, qui marchaient sur les ennemis de l’Humanité. On lui avait enseigné à vénérer l’Empereur-Dieu, sinon la vengeance de ses Anges s’abattrait sur lui. Les géants ouvrirent le feu avec une précision mortelle. Des dizaines d’Orks moururent dans le feu, les bolts, les lames et les prières hurlées par les sauveurs de l’Humanité. Les Gardes impériaux joignirent leur feu, à ceux des géants qui venaient de débarquer quand, dans le réseau vox, une voix se fit finalement entendre. Comme si elle résonnait directement avec votre âme, elle s’adressa directement au lieutenant :


-Nous avons entendu votre appel et les Black Templars, y répondront. 




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