Black Templar Tome II

Chapitre 32 : Epilogue

Chapitre final

2889 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/09/2021 18:55

Retrouvez le Tome II sur : https://www.wattpad.com/story/251252843-black-templar-tome-ii











La Bête dormait dans un silence absolu. Aucune vibration ou tremblement ne venait parcourir sa peau. Elle était tapie là, dans les décombre et attendait que sa proie approche. Elle n’avait pas bougé depuis une dizaine d’heure, préférant laisser partir les proies de trop petites tailles à son goût. Elle attendait une pièce de choix, quelque chose qui valait le coup de sortir de sa cachette pour tuer. Bien sûr, les proies pouvaient se défendre, et même la blesser. Mais l’effet de surprise, et surtout sa soif de sang, compensait ce léger désagrément. Avant qu’elle ne puisse riposter, la proie serait déjà morte.

Soudain, le sol trembla légèrement. Les décombres sous lesquels la Bête était tapie bougèrent imperceptiblement. De la poussière blanchâtre tomba sur sa peau sombre et impénétrable. Elle sentie ces vibrations jusque dans son corps. Cela ne voulait dire qu’une chose, les proies approchaient. Le bruit des moteurs, des roues et des chenilles d’acier sur le pavé résonnait dans toute la basse Ruche. Au loin, le fracas de l’artillerie venait déranger la relative tranquillité du quartier où c’était installé la Bête pour chasser. Un vol de bombardiers Maraudeurs de la flotte Impériale survola sa position à une vitesse folle. Ils partirent dans une accession en flèche vers les nuages, surement vers un objectif inconnu pour le commun des mortels.


L’atmosphère était moite. La climatisation était depuis longtemps arrêtée, depuis qu’ils avaient fait halte et arrêté aussi les moteurs. Thomaas effleurait les commandes de rotations et de tirs de ses doigts gantés. L’envie d’ouvrir le feu était grande, mais il devait attendre. Il bougea imperceptiblement la tête pour regarder son chef de char, au-dessus de lui dans la tourelle. Rudikher secoua négativement la tête en faisant un signe de la main pour lui ordonner d’attendre. Plus bas, Valdemar avait l’index suspendu au bouton d’allumage moteur. Mais le silence régnait à l’intérieur du Hunter’s Bane alors qu’au dehors, la colonne blindée Ork faisait un raffut de tous les diables en approchant. On pouvait entendre les tambours de guerre, et les chants, alors que les blindés fracassaient la route qui n’était pas conçue pour supporter un tel poids.

Le char Predator attendait dans le silence. Rudikher, le chef de char, avait ordonné de rentrer dans un bâtiment d’apparence fragile, et alors que le blindé Astartes défonçaient ses murs, le bâtiment d’écroula sur eux. Les trappes et les écoutilles fermées, les pierres rebondirent sur le blindage, le recouvrant d’une épaisse poussière de plâtre et de brique. Ils attendirent comme ça une dizaine d’heures, dans le silence et l’immobilité la plus totale. Le piège était en place et n’attendait plus qu’une proie pour se refermer sur elle.

 

Les vibrations s’accentuèrent. C’était maintenant sûr que la colonne blindée qui devait être imposante, passerait devant la position du Hunter’s Bane. Thomaas essuya la sueur qui lui perlait sur le front du revers de son uniforme noir des Black Templars. Il n’avait pas d’armure énergétique comme les hommes du sergent Brüner, mais portait une simple armure carapace, comme tous les tankistes Astartes, bien plus pratique pour se mouvoir dans des environnements aussi exigus. Soudain, dans le collimateur de son autocanon, la silhouette d’un camion de transport blindé Ork, passa. Des Orks à pied, bien plus petit étaient entrain de marcher à côté. Thomaas avait, il y a plusieurs heures, réglé son viseur sur le grossissement le plus faible, de sorte à voir le plus grand angle devant le char. Avec ce grossissement il pouvait voir l’avant du blindage de caisse, mais aussi les planches, les briques et les parpaings qui reposaient dessus.


Rudikher dans la coupole de sa tourelle de commandement fit un signe à Thomaas. Il lui signa dans un langage militaire d’attendre que le deuxième véhicule ne passât, et d’attaquer le troisième. Thomaas hocha de la tête, et vint se pencher pour toucher l’épaule de Valdemar aux commandes. Lui aussi comprit que l’heure était venue. Thomaas toucha enfin les commandes de tirs, sans pour autant les actionner. Le réseau interne du vox dans le char transmit le murmure de la voix de Rudikher :


-Chargez les perforants. En attente d’allumage moteur.


Sans un bruit, Thomaas vint enclencher le bouton de sélection de munitions de l’autocanon. C’était une arme magnifique. L’autocanon de modèle Syrtis du Prédator Destructor était une arme à double alimentation par bande, d’obus de trente sept millimètres. La particularité de ce canon ancien mais fiable était que le tireur pouvait choisir à n’importe quel moment le type d’obus qui viendrait approvisionner son arme. Ainsi des obus flèche anti blindage ou des obus hautement explosifs alimentés par chargeur automatique par bande venaient s’insérer automatiquement dans la culasse du canon.

Le changement en approvisionnement débuta et le clac caractéristique de changement d’obus se fit entendre. Thomaas vit clairement dans son viseur la gueule horrible d’un Ork s’immobiliser juste devant son véhicule et d’un air interrogatif essayer de voir ce qui se tramait dans les décombres de la bâtisse. Il n’avait pas encore donné l’alerte, ce qui était une erreur tactique du gout de Rudikher. Il leur ferait payer.


-Allumage moteur.


Valdemar actionna le démarreur. Les quatre moteurs de deux milles huit cents chevaux démarrèrent aux quarts de tour dans une fumée grasse et bleutée qui sorti des échappements arrière et avant. Le rugissement de ce monstre de puissance couvrit même le bruit du convoi Ork qui passait juste devant. L’Ork comprit aussitôt ce qui allait se passer et son horrible gueule s’ouvrit pour qu’il pousse un cri d’alarme alors que le troisième véhicule blindé ne passe derrière lui.


Thomaas changea le mode de tir pour semi-automatique. Il tirerait à l’économie, pour cette fois. Il pressa la commande de tir. Le premier obus flèche sorti à la vitesse de l’éclair du canon, envoyant une épaisse fumée de tir par le frein de bouche de l’autocanon. Engoncé dans son sabot, ses trois parties se séparèrent juste après le tir, envoyant le projectile en uranium appauvrit et adamantium de synthèse, droit vers le flanc du véhicule. Les obus flèches étaient transportés dans les airs par un sabot pour l’aider à sortir du canon. Juste après cette sortie, le sabot se séparaient en trois projectiles secondaires, lancés à la même vitesse que la munition principale. Tout chef de char savait que tirer ce genre de munition alors qu’une unité amie se trouvait devant son char reviendrait à la tailler en pièce. Pour ce qui était d’une unité ennemie, cela était une autre histoire.

L’Ork qui avait réussi à repérer le Hunter’s Bane fut le premier broyé par les parties du sabot. Son corps disparu dans une brume rose quand il fut percuté par les projectiles secondaires inhérent au tir. Thomaas tira trois fois à l’autocanon, entre chaque coup il donna un léger coup sur la droite de ses commandes pour faire décrire un léger arc de cercle à l’armement principal. Il vit clairement les trois obus flèche pénétrer profondément dans le blindage. Le véhicule blindé Ork sembla s’embraser quand ses munitions et son équipage prirent feu. Même à travers le blindage du Predator et les gravats qui les séparaient, Thomaas put sentir la morsure de cette chaleur atroce.

-En avant toute ! Sors-moi ce véhicule de la route ! Hurla Rudikher à Valdemar, son pilote.

Les hurlements des moteurs firent trembler ce qui restait des bâtiments alentours, alors que les chenilles d’adamantium mordirent dans les gravats et la poussière pour sortir la masse du char de son nid. Le Hunter’s sorti en trombe, renversant tout et quiconque se trouvait sur son chemin. Il écrasa une poignée d’Orks qui tentaient de l’arrêter en lui tirant dessus à bout portant. Mais le blindage était trois fois sanctifié, construit il y avait de ça plus de mille ans. C’était une relique bénie de l’Omnimessie mais aussi de l’Empereur-Dieu. Rien ne pouvait l’arrêter.


-Canon à neuf heures. Détruit l’avant de la colonne !


Thomaas s’exécuta, sachant pertinemment que son chef de char savait ce qu’il faisait. D’une simple rotation du poignet, il actionna les commandes de la tourelle. Les servomoteurs électriques, maintenant alimenté par les dynamos et les accumulateurs du char, orientèrent la tourelle avec précision. Les stabilisateurs entrèrent eux aussi en action quand le char négocia les trous dans le bitume et le pavé, alors qu’il sortait du bâtiment en ruine qui l’avait abrité. L’arrière un véhicule apparu dans le viseur de Thomaas. Il n’avait pas encore réalisé qu’un de ses alliés venait de se faire faucher par des tirs précis et meurtrier. Thomaas actionna la commande de tir trois nouvelles fois. A cette distance, la puissance cinétique des obus flèches vinrent retourner le char comme si ce n’était qu’un jouet alors que les explosions secondaires et les flammes vinrent ronger son blindage peint d’un jaune affreux. Rudikher commandait les bolters lourds de flanc, et avec les deux manettes de par et d’autres de son siège de commandement, balayait aisément l’infanterie Ork autour de la colonne ennemie. Soudain une explosion survint encore, mais à l’avant de la colonne peau verte. Thomaas se demanda même comment cela était-il possible, il n’avait pas encore ouvert le feu sur le premier char. Rudikher comprit aussitôt ce qui c’était passé, et voxa :


-Ce sont tes tirs précédents. Surpénétration. Chargez des explosifs.


Comme si cette explication suffit il ordonna de tourner la tourelle à trois heures, ainsi que d’orienter le blindage du char vers cette même direction. Thomaas comprit, alors qu’il exécutait les ordres. Les obus flèche, réputés pour leur grand pouvoir de pénétration de blindage, venaient de pénétrer de part en part le deuxième blindé, le réduisant à l’état de scories brûlantes, et avaient même réussi à ressortir de l’autre côté du blindage pour détruire le premier blindé. Le pouvoir de pénétration de ce canon rendait Thomaas bouche bée. Il se reconcentra sur sa mission quand il aperçut dans son viseur le reste de la colonne ennemie.

Le blindage du Hunter’s venait de pousser sous sa masse la carcasse brûlante du premier véhicule détruit. Valdemar faisait un travail remarquable en tant que pilote de char, même si l’expérience dans la pratique venait à lui manquer. Thomaas aligna son canon sur ses cibles. Une dizaine de mètres les séparaient alors que l’avant du char Predator se mettait en face du reste des Orks désemparés. Rudikher ouvrit le feu de ses bolters lourds de part et d’autre du char, envoyant des rafales contrôlées sur les Orks à pied. Les bolts mordirent dans les chairs, dans les murs et dans le métal des camions de transport sans réel blindage. Les Orks tentèrent un déchargement d’urgence alors que Rudikher continuait de les faucher sans distinction.


Thomaas ouvrit le feu. Les obus explosifs vinrent percuter les corps et les véhicules de l’arrière de la colonne. Des nuages roses de chairs explosées venaient de temps à autres remplacer les explosions et les shrapnels qui volaient en tout sens. Le véhicule le plus proche du Hunter’s était un camion bâché. Thomaas dut le réduire en cendre pour pouvoir continuer d’arroser avec parcimonie le reste de la colonne. En une minute tout fut fini. L’autocanon refroidissait dans l’air matinal alors que les douilles vides de bolters lourd finissaient de tomber au sol. Les incendies se propageaient de véhicules détruits en véhicules détruits. Partout gisaient des corps de peau vertes massacrés.


-Rien en vue, beau travail néophyte. Commenta Rudikher depuis les optiques de sa coupole. Rotation trente degrés gauche, faits nous passer par ce magasin, tourelle à douze heures.


Valdemar régit aussitôt et fit tourner l’avant de son char vers la gauche, alors que les chenilles tournaient et mordaient le sol pour faire tourner le char. Thomaas orienta le canon vers l’avant du char, scrutant ses optiques et des senseurs à la recherche de la moindre menace alors que dans leurs dos le convoi ennemi brûlait avec intensité. Sans aucune difficulté, le Hunters’ Bane pénétra dans le mur du magasin ciblé, renversant et défonçant les murs, pour en ressortir de l’autre côté à la recherche de sa nouvelle proie.

 

 



La vue était saisissante pensa le sergent Brüner. La basse Ruche était en feu. Partout où il regardait, des petits points lumineux venaient lui indiquer une fusillade en cours et même à cette distance il ne pouvait imaginer toute la violence qui se déroulait là-bas. Il se rappela aisément son débarquement orbital aux premières heures de cette bataille, quand il était venu, lui et ses hommes, renforcer cette compagnie de Garde Impériaux en si mauvaise posture. Depuis cet instant, il y avait vingt-six jours, la ligne de bataille n’avait pas bougée. Et ce, grâce aux efforts de ces hommes ordinaires et de ces Anges de l’Empereur-Dieu. Cette compagnie reçut des renforts bien après, mais tint bon, jusqu’à ce que la relève n’arrive pour leur permettre de se réarmer et se regrouper. Depuis, c’était un chaos général. Les Orks continuaient de charger en voulant forcer le passage, alors que des régiments entiers de chars et d’infanterie arrivaient pour combler les trous dans la ligne de bataille. Il n’y avait pas un jour sans combat, ni attaque, ni contrattaque. Seul le paysage avait changé. Du coté impérial, quelques bâtisses des bidonvilles tenaient encore debout, alors que l’artillerie Ork venait pilonner inlassablement ces mêmes quartiers et les contreforts de la Ruche, sur lesquels le sergent Brüner des Black Templars observait tout ceci. Derrière lui se tenait la Ruche. Quelques incendies persistaient, alors que le dernier raids aériens Orks venait d’être repoussé. Ils étaient têtus et déterminés, ça, le sergent Brüner ne pouvait pas leur refuser. Ils envoyaient escadrons après escadrons, larguant leurs bombes incendiaires alors que les batteries Hydra les abattaient comme des mouches, mais à chaque raid aérien c’était un canon ou un bloc d’habitation qui venait à être détruit et des centaines de vies perdues. Au fil du temps, l’eau venait à bout de la roche.


-Il est l’heure, résonna la voix du chapelain Markus dans son dos.


Brüner se retourna, tête nue, son casque dans une main. Il hocha imperceptiblement de la tête quand il vit tous ses hommes en armes et armures, parés au combat. Le son des réacteurs du Thunderhawk Defiance montèrent en régime alors que le pilote s’apprêtait à décoller. Brüner tourna le dos au spectacle d’une planète qui combattait sa fin, et ses bottes, dont la pointe était dans le vide, l’amenèrent vers ses Astartes. Il enfila son heaume de guerre, tandis qu’il se saisissait de son bolter. Son épée, qui ne l’avait jamais quittée tambourinait sa hanche dans son fourreau à chaque pas. Ses hommes étaient montés dans le compartiment passagers, et Brüner les y rejoignit, montant sur la rampe d’embarquement alors que le Defiance décollait. Il put voir un cité entière prête à donner sa vie, et tout ce qu’elle avait de plus précieux pour survivre un jour de plus. Ce spectacle lui inspira une grande confiance et un sentiment de fierté qui courut dans ses veines et dans ses cœurs alors que les sirènes d’alertes des raids aériens résonnèrent une nouvelle fois, et que les batteries Hydra ouvrirent le feu vers un ciel noir d’appareils Orks.


Non, rien n’était fini. Et par L’Empereur-Dieu de L’Humanité, les Black Templars auraient leur mot à dire avant l’apocalypse. 




Laisser un commentaire ?