Black Templar Tome II

Chapitre 24 : La Nuit Tombe

4264 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/08/2021 09:50

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La forteresse était en ébullition. Brüner et ses hommes venaient de passer par les portes démolies, et déjà des équipes d’ouvriers recrutés à la hâte et d’autres escouade de miliciens recrutés parmi les civiles sauvés in extremis, venaient en bloquer l’accès avec des débris, des gravats et tout ce qu’ils pouvaient trouver ou avaient sous la main.


Les lourds patins d’atterrissage du Thunderhawk de transport touchèrent le sol, soulevant un nuage épais de poussière. Les équipes de miliciens emmenés les corps de morts et s’occupaient des blessés comme ils pouvaient. Brüner ordonna à Gauron d’aller aider ceux qui pouvait encore l’être, et donner la paix de l’Empereur à ceux qui étaient perdu. C’était une hécatombe. Partout où regardait le sergent Astartes, il voyait des cadavres défigurés, à peine reconnaissable, et à d’autres endroits on pouvait voir ceux des Drukharis, en lambeaux eux aussi. Brüner s’arrêta avec ses hommes au milieu de la cour centrale pour se retourner vers le néophyte qui les avait suivis jusque dans la forêt. Il avait failli mourir là-bas, mais son combat désespéré avec alerté les initiés du sergent Brüner sur un mouvement ennemi dans leur dos. Par son action insensée, il avait surement sauvé un ou plusieurs de ses hommes. Il ne lui montrerait aucune reconnaissance inappropriée, et le réprimanderait sur le gâchis de son sacrifice s’il avait été mort. Mourir dans un combat comme celui-là aurait été un gâchis des dons que l’Empereur-Dieu leur avait tous fais, à eux, les élus de l’Empereur. Ses Anges.


-Qui commande ici ?


La question demeura sans réponse. A la hâte, trois escouades de miliciens, habillés en guenilles, leurs armes en bandoulières tentèrent de former plusieurs lignes pour une revue d’inspection. Au lieu de voir des soldats de carrière, il avait plutôt l’impression de voir des civils qui imitaient des soldats professionnels. Pour l’instant il ne dit rien, et contenta de scruter chaque visage, chaque homme et chaque néophyte.

Il en compta huit. Ils avaient tous revêtus la même armure carapace, noire, marqué de la croix des croisés, celle des Black Templars. Ils avaient tous leurs heaumes sur leurs têtes, et étaient armés de façon disparate. D’un simple coup d’œil, le sergent Brüner remarqua qu’ils étaient encore loin de devenir des initiés du chapitre. Ils étaient encore des apprentis, des novices. Avide de combats certes, mais encore fragiles, et indomptés. Ils n’avaient pas encore reçu tous les organes qui les auraient transformés en de véritable Astartes. L’attaque Drukharis sur cette planète les avaient surement coupés dans leur intronisation et leur formation initiale.


Alors que le sergent Brüner s’apprêtait à poser une nouvelle fois sa question, un des néophytes sortis des rangs en faisant un seul pas, tandis que les turbines du Thunderhawk perdaient en régime.


-Moi, monseigneur. Répondit celui qui c’était avancé.

Il enleva son casque, laissant voir son visage fatigué, blessé au niveau d’un œil, mais pourtant plein de vie et de détermination.

-Où sont vos officiers ? Où sont nos frères ? Demanda Brüner commençant à perdre patience.

 

Frère Konrad patrouillait sur le mur de la forteresse, et intrigué regardait de temps à autres vers la cour intérieure. Il vit les rares défenseurs réunis devant son officier et répondre à ses questions. Il rit intérieurement. Quiconque était passé à la question devant son sergent, passait un sale quart d’heure. Mais aux vues des combats qu’ils venaient tous de vivre, le jeune néophyte avait connu pire. Konrad rapporta son attention sur un point minuscule dans le ciel, les survolant. Le Defiance effectuait des tours, haut dans les nuages, surveillant chaque possible mouvement ennemi, protégeant l’autre Thunderhawk de transport, alors qu’il était au sol, le moment où il était le plus vulnérable. Konrad reprit son chemin de ronde, bolter stalker contre la poitrine, pendant que les néophytes donnaient leur rapport.


-Tous mort, monseigneur. Il y a eu beaucoup de morts. Répondit Thomaas.

-Et votre chapelain ? Demanda Markus, s’avançant d’un pas.

-Monseigneur Manfred ? Ce fut le dernier à mourir messeigneurs. Il est tombé là-bas, dans la forêt, quand nous avons chargé ces pourritures xénos. Nous avons réussi à ramener sa dépouille dans nos murs. Répondit encore une fois Thomaas.

-J’ai connu très brièvement Manfred, informa Markus à l’assemblée. Un chef autoritaire, un tortionnaire pour d’autres, mais un chevalier Black Templar sans égal.


Montrez-moi sa dépouille.

Thomaas fit un signe de tête à un néophyte derrière lui, qui sorti aussitôt du rang pour conduire le chapelain Markus vers son homologue décédé. Gauron, l’apothicaire qui avait entendu la conversation sur le réseau vox, emboita le pas à Markus, pour l’aider et recueillir le patrimoine génétique, si c’était encore possible. Ils disparurent en passant les portes du donjon principal, en ruine, pour descendre dans les caves et bunkers enterrés sous la forteresse.


-Néophyte, fais-moi ton rapport, maintenant. Ordonna Brüner, croisant ses bras qui puissants en travers de sa poitrine.

-Monseigneur, cela fait maintenant quatre-vingt-treize jours que nous sommes attaqués par une puissance Drukharis aux effectifs inconnus. Aux premiers jours nous avons perdu nos systèmes de défenses automatisés, ainsi que notre initié techmarine. La deuxième vague fut plus dure que la précédente, et ils réussirent à franchir nos murs une première fois. Beaucoup de néophytes sont tombés ce jour-là et encore plus de civil. Après le premier mois, les Drukharis tentèrent de nous attirer en dehors de nos murs.


-Et qu’avez-vous fait ? Demanda Lyderic, aux côtés de son officier.

-Nous avons chargé, droit sur eux. Notre seigneur Manfred fut le dernier des initiés à mourir dans la forêt. Je l’ai vu de mes propres yeux, poignarder un Drukhari avec les os d’une de ses mains tranchées. Répondit le néophyte.

Un air d’hilarité parcourut l’assemblée. Thomaas fut abasourdi. Il ne s’attendait pas à une telle réponse de la part de ces géants austère et silencieux. Le frère Johann, ria même de bon cœur à la nouvelle.


-Une fin honorable, néophyte ! Lança un des Anges, voyant qu’il ne comprenait pas.

Thomaas ne put qu’hocher de la tête pour leur montrer qu’il comprenait. Ils ne vivaient tous, que pour la guerre, et une autre mort aurait été déshonorante. Thomaas se demanda si quand il allait mourir inévitablement sur un champ de bataille, demain ou dans cent ans, sa mort imposerait le respect de ses frères de bataille. S’il survivait aussi longtemps.

-Poursuis. Aboya un des géants.


Il le reconnut, c’était celui qui l’avait sauvé dans le sous-bois. Celui au bouclier, à l’épée énergétique. Celui qui était recouvert d’une épaisse cotte de maille.


-Nous avons réussi à sauver un peu moins de deux milles civils au total. Nous manquons de place dans nos souterrains, mais nous sommes assis sur un stock de munitions et d’armes conséquent. Nous manquons seulement de guerriers. Toutes les répliques du chapitre entreposées ici sont intactes, et notre parc de véhicule l’est tout autant. Vous venez de nous sauver, et je vous en remercie. Thomaas s’inclina, imité par les autres néophytes et les quelques miliciens.

-Relèves-toi néophyte. Rien n’est encore fini. D’autre Drukharis vont arriver bientôt. Nous avons juste réussi à gagner du temps. Je vais avoir besoin de toi encore. Nous procéderons donc au repli de toute nos forces, et nos ressources hors de la forteresse. Conclut Brüner. Osmound ? Demanda-t-il dans le réseau vox connecté au Revenant en orbite.

-J’ai entendu, frère sergent, je déploie nos servitors. Répondit sa voix robotique et sans ton.

Les rampes du Thunderhawk de transports s’ouvrirent dans la poussière, quand une dizaine de servitors décérébrés en sortirent, sur chenilles ou claudiquant sur leurs membres améliorés, se dirigeant vers la forteresse, alors que l’évacuation commençait.

 

 

-Je n’aurais jamais pensé trouver de survivant ici. Seulement des morts. Et même dans les décombres et la noirceur la plus totale, le chapitre a survécu. Grâce à ce néophyte. Pointa Dord du menton à son sergent.


Brüner se retourna pour regarder là où pointait le champion de sa croisade. Il était au milieu des hommes et des autres néophytes. Il portait les caisses de munitions et d’armes qui commençaient à s’empiler autour de la zone d’atterrissage improvisée. Brüner ne confirma ni n’infirma les propos de Dord. Il garda ses pensées pour lui. Mais il était impressionné par ce qu’avais fait une poignée de néophytes, coupés de toute ligne de commandement et de hiérarchie. Naturellement ils c’étaient trouvé un chef, un leader même. Il les avait menés à la bataille, et leur avait permis de survivre aussi loin. Il leur tous beaucoup à apprendre, mais c’était un bon début.


Huit néophytes contre une cabale entière. Voilà un combat qui alimenterait une légende pour une vide entière. A peine les mots se formèrent dans son esprit que les lumiglobes et les projecteurs encore en état de fonctionner dans la forteresse s’illuminèrent d’une lumière blanche crue. Les rayons de lumières peinaient à percer l’épaisse poussière qui virevoltait dans les environs. Osmound, le techmarine du Revenant, toujours enfermé dans ses quartiers en orbite, avait envoyé avec la première vague, un contingent de servitors pour aider les Astartes au sol. Depuis bientôt une heure, les hommes machines décérébrés avaient œuvré pour remettre en route le système de défense automatisé et le courant.

Brüner avait appris de la bouche du néophyte qui avait reçu le nom de Thomaas en baptême à son entrée dans le chapitre, que les Drukharis, le matin du vingt septièmes jours, juste avant l’aube, l’heure la plus critique dans une bataille, quand les vigies et les gardes commençaient à s’endormir de fatigue, ils avaient frappé. Quand le soleil pointa à travers les nuages, les défenseurs ne retrouvèrent que des corps sans tête, ou éventrés. Les gardes et les sentinelles de cette nuit-là, toute massacrées. Mais surtout, leur système de défense désactivé par manque de courant. Le Generatorium, saboté.

Personne n’avait les connaissances pour le réparer, ni même espérer le faire fonctionner. L’initié Techmarine était mort plus tôt, et son savoir allait leur manquer à tous.

Une forteresse Astartes de recrutement comme celle-ci était en majorité du temps, inhabitée ou alors très peu peuplée. Peu de chapitre avec les effectifs pour maintenir une garnison de ce nom ou même y laisser une armée en arrière. C’est pourquoi elles étaient toutes équipé dans la majorité des cas de moyens de défense automatisés.

 

Brüner vit luire dans la nuit qui tombait, les optiques rouges des bolters lourds automatisés, dissimulés dans la roche des remparts, à des endroits stratégiques. Evidemment, beaucoup avaient été détruit, mais encore quelqu’un était encore en état de servir. Ils étaient tous reliés à des systèmes de visés sophistiqué qui scrutaient méticuleusement les environs à la recherche de la moindre menace. Les armes lourdes étaient alimentées par de longue bande de cartouches, presque infinies, conçues pour durer des éons, protégeant la forteresse et ses vestiges de toutes menaces extérieures.


-Gauron m’a informé qu’il avait réussi à extraire le patrimoine génétique des quatre de nos cinq frères tombés ici. Y compris celui du chapelain Manfred. Il les a scellés dans un container cryogénique et l’a chargé à bord du Thunderhawk. Le patrimoine du chapitre sera mis en lieu sûr en premier. L’informa Dord.


Brüner hocha de la tête tout en regardant le navire de transport blindé se préparer à décoller. A l’avant, les servitors avaient amarré aux pinces de levage et de transport, le module d’atterrissage qu’avaient utilisé Brüner et ses hommes pour atterrir en pleine bataille. Brüner ne voulait rien laisser à ses ennemis quand ils quitteraient cette planète. Les civils qui avaient quittés les caves et les souterrains de la forteresse, se bousculaient en file indienne pour entrer dans le compartiment passagers amarré sur le reste des pinces pneumatique du Thunderhawk, à l’arrière de celui-ci. Quelques hommes au sergent supervisaient la première rotation de leur transport, tandis que le Defiance survolait toujours la zone. Une sirène retentit, et la rampe d’embarquement commença à se refermer. Chargé à son plein potentiel en charge, le pilote venait de donner l’ordre de décoller. Les néophytes, les Astartes et les civils dégagèrent la piste aussi vite qu’ils le purent quand les stratoréacteurs s’enclenchèrent pour arracher la carlingue en montée verticale à la gravité de ce monde. Dord et Brüner regardèrent la scène depuis les remparts. Les gyrophares orangés projetaient sur le sol des ombres fantomatiques, puis, dans un fracas, quand le Thunderhawk c’était élevé à environ cinquante mètre du sol, le pilote cybernétique enclencha la post combustion. L’appareil de transport prit de la vitesse en un éclair, tout en prenant de l’altitude. Il disparut en moins d’une minute, et le vacarme de ses réacteurs poussés à leur maximum, aussi.

La forteresse se retrouva plongée dans le silence le plus total. Après un instant à regarder dans le ciel qui commençait à laisser poindre les points scintillants qu’étaient les étoiles, les équipes au sol reprirent le travail pour préparer la deuxième rotation du navire de transport.


- Equipe au sol, ici Defiance, nous prenons en charge le Thunderhawk de transport et l’escortons. Temps estimé avant deuxième rotation, quatre-vingt-dix minutes. Terminé.

 

Markus arriva sur les remparts à la rencontre de Dord et du sergent Brüner, alors que Hasmond, le pilote du Defiance venait de les informer qu’ils seraient seuls pendant plus d’une heure et demie.


-Frère sergent, le repli vers le Revenant avancent à grande vitesse. Nous avons déjà pu extraire les réserves du patrimoine génétique de notre chapitre, quelques caisses d’armes et une bonne centaine de civils. J’ai calculé qu’il nous faudrait encore une quinzaine de rotation de notre Thunderhawk de transport pour espérer ne rien laisser ici.

Le sergent Brüner fit rapidement le calcul.

-C’est impossible. Nous avons moins de vingt quatre heures au total avant qu’une autre cabale Drukharis, ou pire, que tous les groupuscules xénos de la planète ne convergent vers notre position, et nous ne tiendrons pas face à une telle menace. Nous devons procéder autrement. Trancha le sergent pensif. Nous n’avons pas le choix, le Defiance devra lui aussi se poser et transport autant de ressources que possible. Nous perdrons notre appui aérien pour un temps, mais c’est la seule solution pour que tout et tout le monde puisse quitter cette planète.

Dord et Markus hochèrent de la tête, approuvant ce que venait de dire leur officier.

-Mais ce n’est pas tout, frère sergent. J’ai pu ouvrir aussi les hangars sous la surface. Ajouta Markus, qui croisa les bras sur sa poitrine armurée.

-Parlez, frère chapelain. Demanda Dord.

-Nous sommes en train de fouiller chaque crypte, chaque entrepôt souterrain et chaque bunker avec l’aide des servitors. Nous avons pour l’instant trouvé une profusion d’armes et de munitions, mais aussi des armures énergétiques. L’accès aux hangars à véhicules nous sont encore interdit, mais nous travaillons dessus.

-Mais nous manquons de bras et d’hommes pour amener ses armes à la guerre, conclut Brüner.

-C’est exact. Nous avons à notre disposition un véritable arsenal, d’armes qui ont appartenu à des héros de légende, mais nous manquons de guerriers. Avoua Markus. J’ai commencé la compilation avec l’aide de notre Techmarine Osmound en orbite, pour inventorier et suivre le transport de nos ressources.

Brüner et Dord à la nouvelle, hochèrent eux aussi de la tête. Chaque bolt, roquettes, grenades ou même métaux précieux qu’ils pouvaient extraire des réserves de la forteresse était un effort de guerre en plus qui pourraient les aider à stopper la Waagh Ork qui continuait de sévir sur Gorst.

-J’ai aussi retrouvé nos reliques. La voix de Markus n’était plus qu’un murmure rauque à la mention des saintes reliques du chapitre.

-Lesquelles ? Demanda Dord qui se retourna vers le chapelain.

-Le tome septième tome de la foie, rédigé par notre illustre et honoré sénéchal Merchold. Tous les fragments de son armure et de sa main droite sont encore conservés et sous scellés. Tout est intact. Assura Markus.


Il était connu que chaque forteresse de recrutement, ou seulement d’occupation Black Templar, mais aussi celles des autres chapitres renfermaient dans leurs seins bien plus qu’elles ne laissaient paraitre à l’extérieur. Au-dedans s’étendait de véritables galeries et autres cryptes, cachées dans la noirceur, sous la terre, mais aussi les biens les plus précieux du chapitre. Ces lieux étaient considérés comme sacrés, mais à la seule condition qu’une ou plusieurs reliques y soit entreposée. Ici, gisait un véritable arsenal, capable d’armer mais aussi pour former les nouvelles recrues du chapitre. Il était dur de faire parvenir du matériel sur chaque monde de recrutement, alors les chapitres entreposaient assez pour tenir un siège, ou entrainement des générations entières de néophytes et de recrues. Mais surtout, les reliques des Héros, mort depuis longtemps pour l’Imperium.

Les tomes de la foi avaient été rédigés il y a bien longtemps, par un sénéchal, nommé Merchold. A l’époque de ces événements, il n’avait pas encore atteint ce rang prestigieux, il n’était qu’un initié parmi tant d’autres. Au cours d’une campagne d’extermination d’une poche de résistance hérétique sur Germiane XVIII. Après une bataille acharnée de plusieurs jours qu’ils remportèrent lui et ses frères, sur le chemin de retour, son Thunderhawk fut abattu par une créature volante monstrueuse. Seul rescapé du crash, il se dégagea péniblement des débris en feu et des corps de ses frères morts. Il dû se résigner à poursuivre sa route seul, à pied, avec les maigres provisions et munitions qu’il avait pu trouver dans la carlingue en flammes. Il entreprit un voyage de plusieurs mois, vers l’avant-poste Black Templars le plus proche, son appareil et ses membres déclarés comme perdu au combat. Poursuivit par la créature volante et les animaux sauvage de la planète, il réussit, en combat singulier à terrasser le Helldrake, dans un combat qu’il décrira lui-même comme « impensable et impossible ». Son chemin de croix, sur plusieurs centaines de kilomètres lui inspira pendant sa marche la rédaction de sept tomes, nommés sommairement Tome de la Foi.

Il fut accueilli par ses frères et célébrer comme un héros. Il gravit les échelons de la hiérarchie du chapitre à une vitesse vertigineuse, si bien que ses concurrents ne purent rivaliser devant l’étendu de son charisme et de l’aura de bienveillance qu’avaient pour lui ses frères après de tels exploits. Il arriva enfin sénéchal, et rédigea ce qui allait être pour lui son magnum opus, son seul et unique chef d’œuvre, en sept exemplaires.


Chacun de ces tomes fut confié à une croisade ou un héros qu’il l’aurait mérité. Et chacun de ces tomes fut entreposés dans les cryptes secrètes de certaines forteresses monastère comme celle que défendaient le sergent Brüner et ses hommes, jalousement gardé des yeux trop curieux, enfermant le savoir et le testament de la foi d’un Ange de l’Empereur-Dieu qui avait traversé l’enfer et en avait réchappé.


-Très bien, scelles le tome, il partira à bord du Revenant à la prochaine rotation, avec les dépouilles de nos frères tombés sur cette planète. Je veux qu’ils aient une place de choix dans le hall des héros et que leurs sépultures reposent aux côtés de nos frères tombés dans notre croisade. Personne ne sera oublié.


Ordonna calmement Brüner.


-Et pour les dépouilles des néophytes ? Demanda Markus, ses optiques fixées sur son sergent.

-Nous les emmenons avec nous, mais ils reposeront dans les mausolées des morts anonymes dans nos cryptes. Ils n’étaient pas encore des chevaliers des Black Templars, mais ils sont morts pour le chapitre, nous nous en souviendrons. Trancha Brüner. Cette bataille, ajouta-t-il, sera digne de figurer sur notre bannière, mais seulement quand elle sera finie.

Dord acquiesça et frappa du poing contre sa poitrine. Le son mat du choc de la céramite contre les alliages de métaux renforcés résonna pour montrer son approbation.


-Le défunt chapelain Manfred à aussi enregistré ses dernières volontés, sentant son heure venir. Il a ordonné à quiconque viendrait sauver sa forteresse et ses occupants de jurer de les protéger jusqu’à la mort et de venger ses morts.

-Ce sera fait, frère chapelain. Assura Brüner, gonflant la poitrine devant l’importance de la tâche.

-Il à aussi ajouter d’emporter sa dépouille dans des reliquaires pour que même dans la mort, ils poursuivent ses ennemis. Précisa Markus, le ton grave.

Dord sentant la solennité du moment fit un pas en retrait et mis ses mains sur le pommeau de son épée au fourreau. Il regardait la scène d’un air sérieux et attendait patiemment. Brüner ne put s’empêcher de sourire dans son heaume. Il ne se moqua pas des derniers vœux du chapelain disparu aux champs d’honneur, non, il constata avec admiration que même dans la mort, il restait un véritable Templar. Un être obstiné, colérique, mais n’ayant qu’une parole et que son honneur à défendre dans une galaxie en flamme.

-Je le jure, répondit simplement de sa voix grave le sergent, baissant la tête en signe de respect.

Dord dégaina son épée et fit d’écrire une passe d’arme adroite et rapide. La lame désactivée restait une arme mortelle, et après une passe d’escrime précise il la planta au sol.

-Et je vous y aiderais, frère sergent.

-Ainsi soit-il répondu Markus, je m’en vais m’occuper du reliquaire, l’Empereur-Dieu soit avec vous mes frères.


Il fit demi-tour et reparti vers le donjon et ses profondeurs comme il était venu, laissant seuls Dord et Brüner sur le chemin de ronde des remparts. Thomaas se remit au travail après avoir été témoin de ce qui venait de se passer. L’officier Astartes venait de jurer allégeance à quelque chose ou quelqu’un, il en était sûr, mais il ne s’avait pas de quoi il s’agissait. Mais il était confiant. Un chevalier n’avait qu’une parole, et la mort était un prix trop peu cher à payer pour s’en acquitter. 

Brüner se retourna pour contempler la plaine de poussière dans le soleil descendant. Bientôt le jour mourait, et la nuit prendrait sa place. Il sentit le poids du sermon qu’il venait de prêter. Comme les légionnaires antiques, il venait de mettre son honneur et sa vie dans la balance prêtant un serment inaliénable, et c’était un prix qu’il était prêt à payer. Il avait beaucoup de devoirs et d’obligations. Encore plus, il avait juré de protéger son prochain, ses hommes, ses frères et ses vassaux. Et c’était une triste nouvelle pour l’ennemi, il n’avait qu’une parole, et il était bien déterminé à s’acquitter de sa tâche quoi qu’il en coûte.

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