Black Templar Tome II

Chapitre 19 : Une Mer De Sang

6680 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/06/2021 10:29

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La torpille toucha le navire Ork sur son tribord avant. La tête à force réactive perfora les couches successives de blindages empilées les unes sur les autres sans réelle logique. Après avoir perforé l’épaisseur de plusieurs dizaines de mètre, l’esprit de la machine prit la décision de détonner. La charge primaire et secondaire fonctionna de concert, l’une décuplant la force de l’autre, dans une orgie de destruction proprement abominable. Le tout en une seconde tout au plus. Tout ce qui ne fut pas oblitérer fut aspiré dans le vide spatial. Des coursives, des ponts entiers, avec leurs matelots Orks furent détruit dans un cône de feu. La violence de l’impact fut telle que le navire Ork dévia de sa trajectoire de quelques degrés en plein sur celle du Revenant lancé à pleine vitesse.

La scène se passa comme au ralentit. Ström distingua nettement les monceaux de ferrailles et de blindage se détacher de la super structure touchée par la torpille impériale. Les canons de son propre navire continuaient de marteler le croiseur Ork touché. Le canon de bombardement ouvrit le feu, à bout portant, sa flamme de tir, roussi la peinture jaune et abimée du navire en perdition.


Brüner avait disparu, présentant un abordage Ork en règle il était parti en courant rejoindre ses hommes et les soldats de défense du navire pour contrer l’attaque. Ström était le seul officier supérieur sur la passerelle. Juste avant l’impact inévitable, il le vit. Un énorme poing. Pas ceux qu’on voyait sur les bannières Orks. C’était une parodie d’une pièce d’armure Astartes, nul doute là-dessus. C’était leur relique, celle que cherchait ses maitres, les Black Templars. Elle était quelque part, au sein de cette flotte. S’ils survivaient à cette journée, peut-être aurait-il une chance de la récupérer des mains froides et mortes du chef de guerre de cette Waagh.


Le blindage frontal du Revenant percuta celui du croiseur Ork. Aux vues de son tonnage, de sa vitesse, et de son angle d’impact, le Revenant ne dévia pas de sa trajectoire. Il repoussa simplement le croiseur qui partit en vrille légèrement sur la droite du navire Astartes qui continua sa route, dans la voie toute tracée que les torpilles venaient de lui ouvrir.

Autour des deux géants d’adamantium et d’acier, les explosions fleurissaient comme des feux d’artifice pendant une fête religieuse célébrant un sain quelconque sur un monde cardinal. Les navires explosaient, les escorteurs étaient pris dans les orbes de chaleurs ardentes, et se faisaient annihiler. Peu de navire coulèrent suite à cette attaque, mais les dommages étaient grandioses. Une des torpilles toucha la baie de lancement d’un immense croiseur en pleine phase de largage spatial vers la surface. Elle perfora le bouclier atmosphérique pour détonner dans sa soute à passager. Des régiments entiers furent incinérés, presque dix mille âmes Orks disparurent en une seconde, puis c’est le ventre du navire qui se contorsionna quand les explosions secondaires et les feux se répandirent comme une trainée de poudre tout le long de sa coque. Moteur coupé, générateur éteint, il plongea vers l’atmosphère de la planète en dessous de lui, rejoindre ses congénères pour s’écraser dans une ceinture de montagne aux neiges éternelles.


Ström essayait de se remettre debout après l’impact. Une aide de camp, beaucoup plus jeune que lui, l’aida et sans attendre un remerciement, reparti au pas de course vers sa console qui crachait des étincelles inquiétantes, un serviteur mort sur elle, qui commençait à prendre feu. Ström le savait, beaucoup de ses hommes étaient soit mort ou blessés pendant l’impact monstrueux. Pourtant les tirs reprirent. Les flancs du Revenant s’illuminèrent quand une bordée à bout portant pulvérisa tout le côté bâbord du croiseur Ork qui venait de lancer ses propres modules d’abordages.

 

 

               

Brüner attendait patiemment dans la pénombre. Le vacarme dans les coursives primaires et secondaires qui couraient le long de son navire n’allaient qu’en s’amplifiant. L’acoustique des corridors et des couloirs était particulière, si bien qu’elle résonnait quelque fois contre la pierre, et se perdait dans les hauts plafonds illuminés par les braséros disséminé tout du long. Le croiseur Astartes continuait de recevoir de nombreux tirs, si bien qu’on les entendait se fracasser contre son blindage, et son bouclier encore levé, mais les torpilles d’abordages avaient réussi à faire leur chemin jusque à l’intérieur du navire. Brüner pouvait entendre distinctement l’échos des fusillades et les cris de ses hommes malgré l’épaisseur des ponts en dessous et au-dessus de lui. Il avait disposé ses hommes de sortent que l’avancée Ork qui était inévitable, il l’avait vu dès l’instant où ce croiseur Ork avait forcé son passage pour leur bloquer le leur, ne puisse pas progresser plus que de raison à l’intérieur du Revenant. Brüner savait pertinemment aussi qu’à chaque seconde gagnée c’était un kilomètre parcourut dans l’espace vers les lignes impériales qui résistaient encore.


Ce devait être un enfer, en bas à la surface, pensa Brüner. Il tenait ferment son bolter dans ses mains, serrant la poignée pistolet, et le garde main de toutes ses forces. Ses cœurs s’emballèrent quand il imagina des hordes d’Orks foncer vers les cités encore debout. Des régiments entiers s’élancer dans la bataille, sur les plaines, entre les vallées et les montagnes dans des affrontements titanesques pendant que l’artillerie et les défenses rapprochées visaient le ciel pour empêcher les renforts ennemis de débarquer en nombre. Le massacre devait être horrible, intense et d’envergure apocalyptique. Brüner ne voulait qu’une chose. Y être.

Sa place était d’y aller, de s’y plonger et d’y ressortir victorieux. Il s’imaginait prendre le commandement d’une frange de l’armée régulière, ses hommes l’épaulant et combattant à ses côtés. Était-ce une vision ou son imagination ? Il ne le savait pas. Il ne ressentait aucune fierté à cela, c’était son devoir qui lui imposait. Il était un guerrier, et mourir pour les citoyens de l’Imperium rentrait dans ses prérogatives. Mais il était aussi un être plus qu’humain. Il était un Astartes. Un ange de l’Empereur-Dieu. Il avait une autre mission à mener, bien plus vaste, bien plus importante. N’importe qui aurait pu plonger dans la mêlée et s’y sacrifier. C’était plus difficile de retenir ses instincts de mort, et de penser sur un plan plus large. Mourir ici revenait à laisser ce Boss Ork prospérer, et continuer de ravager l’Imperium Nihilus. Il devait être arrêter. Et pour cela, il devait être vaincu, et la relique qu’il portait partout où il allait, récupérée.

Un guerrier se devait de voir et comprendre quand un combat était perdu d’avance. C’était dans ses gènes, dans son analyse du sens tactique d’une situation. Ce monde était déjà perdu, mais penser qu’un Black Templar fuirait le champ de bataille pour se replier était une grave erreur. Un baroud d’honneur, voilà ce que cherchait le sergent Brüner, et il était bien déterminé à trouver ce qu’il cherchait.

 

               

Un groupe d’Orks passa devant sa position. Ils n’avaient aucune tactique, aucune formation militaire dans leur déplacement. Ils ne vérifiaient pas les angles probables où aurait pu se cacher un ennemi. Ils progressaient sur le sol de pierre des coursives primaires comme si les lieux leur appartenaient. Brüner remarqua leur posture, toujours aussi vouté, malade, mais moins que ceux qu’il avait vu et massacrer à la surface de la précédente planète. Ils étaient aussi armés, d’armes rudimentaire, assemblées de bric et de broc, mais semblaient puissante aux vues de leurs calibres. Une quinzaine passa devant lui, sans le remarquer. Quand le dernier le dépassa, Brüner sorti des ombres. Il avait sorti son seul poignard dans sa main droite. La lame monomoléculaire ne scintillait pas dans les lueurs des braséros qui brûlaient dans la coursive de pierre.


Brüner émergea derrière le trainard et lui planta sa lame en plein sternum. La lame rencontra les cotes qui protégeaient l’accès au cœur immense de l’Ork, en les brisant d’un coup sec, quand elle ne les coupa pas nettement. Brüner avait des connaissances de l’anatomie Orkoïde, implantées dans son esprit pendant son endoctrinement. Il connaissait chaque espèce, chaque race, et leur constitution, pour mieux les détruire.

La main gauche de Brüner aurait pu étrangler l’Ork pour l’empêcher de hurler de douleur ou de rage pour prévenir ses congénères, mais le sergent préféra lui enfoncer son poing directement dans la gorge, lui cassant les dents sur son passage. Le résultat fut le même, dans le sang, l’Ork mourut sans un bruit.

Brüner inversa sa prise, sa main gauche tenant son poignard, presque enfoncé jusqu’à la garde dans le cœur de l’Ork, dégoulinant de sang sur la pierre, restait debout, le sergent le maintenant en place. Malgré le poids mort du corps, Brüner s’en servit de bouclier quand il dégaina de sa main droite libre son pistolet bolter. Dans un geste naturel il ouvrit le feu dans le dos du reste du groupe qui ne se doutait de rien.

Les bolts explosèrent dans les dos des Orks qui mirent plusieurs secondes avant de réagir. Les épines dorsales furent sectionnées, les poumons perforés. Le sang giclait à chaque projectile à détection de masse qui percutait un ennemi. Brüner avançait vers ses cibles, tandis qu’elles tombaient. Les Orks se retournèrent enfin pour faire face à la menace qui venait de derrière eux et ouvrirent le feu.


Le corps derrière lequel le sergent Brüner se tenait vola en éclat quand les projectiles de tout calibre de ses anciens camarades le saccagèrent. L’Ork mort que tenait fermement debout Brüner avec son poignard dans son thorax commençait à se convulser sous les décharges de balles qui venaient impacter ses chairs. Quelques balles perforèrent le corps pour toucher l’armure de Brüner derrière, mais ayant perdu leur puissance d’impact, elles ne firent qu’égratigner la peinture noire comme la nuit. Le cadavre du premier Ork mort tomba au sol. Il n’était plus qu’un tronc sanguinolent. Brüner n’avait pas pour autant arrêté de tirer avec son pistolet bolter, et continuer avancer vers le reste du groupe qui tentait de l’arrêter. Il rechargea en un éclair, son chargeur vide tomba au sol, quand il arriva au contact. Son poignard sorti du thorax de l’Ork mort pour filer droit sur le crâne d’un autre dans un mouvement descendant. Avant même que l’Ork ciblé ne puisse réagir, il avait un poignard de trente centimètres d’acier monomoléculaire fiché dans la boîte crânienne. Son cerveau pulvérisé ne donna qu’un ordre à son corps, celui d’ouvrir sa gueule béante, garnie de crocs, dans un hébétement d’étonnement. D’une violente torsion du poignet, il dégagea la lame d’un coup sec, vers la gauche. La lame résistante arracha les restes du visage du pauvre Ork qui tomba lui aussi à terre, laissant une trace sanglante derrière le sergent qui continuait d’avancer et de massacrer à tour de bras.


Brüner venait d’achever presque tout le groupe au complet. Un dernier Ork le regardait en essayant de recharger son énorme arme. Ses pattes balourdes faisaient tomber au sol les chargeurs de cartouches démesurées quand il essaya d’insérer un chargeur neuf. Brüner sourit dans son casque, ses cœurs tapaient dans sa poitrine, mais il n’était pas fatigué. Il se sentait en pleine forme, là où il devait être et savait que ses hommes faisaient de même partout dans le navire. Dans son oreillette les rapports fusaient comme quoi ils repoussaient efficacement les forces ennemies d’abordages. Ses hommes et les hommes du Revenant étaient maintenant des vétérans. Ils avaient déjà combattu des Orks et même bien pire. Le combat n’était qu’à sens unique.

L’Ork finit enfin par recharger. L’œil expert du sergent remarqua qu’il s’agissait de munitions explosives, à faible pouvoir perforant. Ses tirs ne pourraient rien contre son armure. Il allait savourer ce moment. Il mit genoux à terre, épaule gauche en avant, cachant sa tête derrière l’énorme épaulière aux couleurs des Black Templars. La rafale soutenue percuta la céramite et les alliages blindés en ricochant sans laisser de dommage visible. L’Ork vida son chargeur d’une traite, le visage apeuré. Brüner se remit debout, la peinture à peine éraflée de son armure laissait encore voir l’héraldique des Anges de L’Empereur-Dieu. Il allait faire un exemple, il serait sans pitié pour ses ennemis. Il se rua sur l’Ork, épée au clair, hurlant le nom de son primarque.

 

Frère Konrad était en position de tir accroupi, dos à un mur qui finissait le corridor devant lui long d’une centaine de mètres, en cul de sac. Sa position était idéale. Il n’était en hauteur comme à son habitude, dû à son armement de précision, mais au niveau du sol. Il avait choisi cette position précise car elle couvrait une partie vitale du navire. Ce long couloir courant le long du navire amenait vers les différents points à défendre. S’il devait mettre un point d’arrêt à l’avancée Ork c’était bien ici. Son fusil bolter stalker reposait dans ses mains, son bras gauche, le coude posé sur un de ses genoux. On aurait dit une statue de marbre sombre, il ne bougeait pas d’un pouce. Autour de lui résonnaient les tirs des pièces navales et les impacts sur le bouclier du Revenant qui filait droit vers leurs alliés encore en train de se battre. A ses pieds attendaient patiemment des chargeurs de dix cartouches, neuf. Son rechargement serait plus rapide d’au moins une seconde s’il n’avait pas besoin de les chercher dans ses portes chargeurs de son armure.

Soudain il les vit. Ils débouchèrent par une des intersections. Il aligna tout de suite son optique à son œil, pour les voir plus précisément. Les runes de distances s’affichèrent quand l’esprit de la machine et de son optique montée sur son arme, en duo, calculèrent ensemble les données qu’il avait besoin. La netteté et la qualité de son optique lui permirent de voir les Orks aussi prêt qu’aucun humain n’aurait pu le faire de son vivant. Leur peau verte était bien plus claire que celles qu’il avait déjà vu, il pensa que c’était surement dû au manque de lumière naturelle d’un soleil quand ils passaient aussi longtemps enfermés dans leurs navires immondes. Il coupa le flot de ses pensées, pour se concentrer sur sa tâche.


Il ne pût s’empêcher de sourire quand il aperçut, remontant de la colonne Ork d’immense boucliers fabriqués avec des matériaux de récupération. Les Orks avaient parodiés des sortes de boucliers d’abordages, censés les protéger les tirs ennemis lors des combats en milieu clos des navires qu’ils attaquaient. Sur leurs faces, peints de manières grotesques, un poing, semblable à celui d’un poing énergétique Astartes, reposait fièrement.

Konrad actionna le mécanisme pour relâcher le chargeur en place, il tinta au sol. De sa main forte, il tira la culasse en place pour libérer le bolt engagé. Il inséra un nouveau chargeur, marqué un ruban rouge sombre sur sa base. Il relâcha la culasse qui inséra un bolt dans la chambre de l’arme. Il était prêt à tirer. Il aligna son viseur sur la première ligne ennemie qui continuait de progresser. Il ne voyait qu’un mur de métal, les Orks cachés derrière leurs boucliers artisanaux. Il vida ses poumons, et appuya sur la queue de détente. A cette distance, c’était impossible de manquer son tir.

Le bolt perforant frappa le bouclier, au niveau de l’abdomen de l’Ork qui le portait, pourtant convaincu d’être protégé. Quand le bolt frappa le métal, sa tête en diamant de synthèse perfora aisément la couche blindée. Quand le projectile Astartes ressorti du bouclier de l’autre côté, c’était accompagné de shrapnels et d’autres débris qu’il avait occasionné dans sa course. Puis le cœur explosif du bolt détonna. L’Ork tomba à la renverse. La horde s’arrêta net. Le bouclier tomba au sol, révélant ceux qui se sentaient en sécurité.


Konrad ouvrit à nouveau le feu. Un autre porteur de bouclier d’abordage tomba. La parodie de tortue blindée sembla s’agiter. Quelque chose les tuait un par un, et ne semblait pas se soucier du matériel de protection qu’ils avaient apportés avec eux. Konrad ne put s’empêcher d’insulter l’intelligence des Orks qu’il regardait dans son viseur.


-Il vous faut un peu plus que ça pour m’arrêter. Murmura-t-il pour lui-même.

Il pressa la détente, encore et encore. Les Orks tombèrent.

-Tu as dit quelque chose mon frère ? Répondit sur le vox Maximilian.

-Non mon frère, attends mon signal, j’ai presque fini avec eux.

Konrad vida le reste de son chargeur de bolt perforant. La casi totalité des porteurs de boucliers étaient mort, un trou gros comme le poing dans la tête, ou dans le thorax. Ceux de derrière commençaient à paniquer. Konrad visa le rang suivant, les bolts perforants sur pénétrant les corps dépourvus de plaques de protection. Un bolt perforant deux Orks de part en part avant de détonner dans le dos d’un des leurs, tuant un troisième.

Le canon fumant du bolter stalker se tût, le chargeur vide tomba au sol.

-A ton tour, mon frère.

 

Maximilian sorti de sa cachette. Konrad l’aperçut derrière la colonne d’assaut Ork.

Il ouvrit le feu de son fusil à pompe. A cette distance, inutile de viser. La première cartouche de chevrotine de gros calibre, hacha menu tout ce qui se trouvait dans un cône mortel devant Maximilian. Il actionna le mécanisme de rechargement de ses bras puissants. Son fusil à pompe rugit de nouveau. Il c’était entrainé pour expédier une volée mortelle le plus rapidement possible. Il tira, encore et encore. Les six cartouches furent tirées en quelques secondes. Les Orks n’eurent même pas le temps de se retourner. La puissance de son arme de courte portée venait de pulvériser les corps comme des cibles d’entrainement en carton. Le sang, la fumée, et les cris des mourants en plus. Maximilian était tellement proche de ses cibles, qu’il était recouvert de sang, de viscères et de fragments d’os qui dégoulinaient dans une bouillie de son armure. Il saisit de sa main gauche en un mouvement, quatre nouvelles cartouches, pendant que de sa main droite, il retourna son fusil à pompe, le puit de chargement vers le plafond. Il inséra deux cartouches par deux cartouches, à une vitesse folle. En à peine trois secondes il venait de recharger son arme. Mais il ne restait plus rien de ses ennemis. Il dégaina son pistolet bolter de sa main droite, son fusil à pompe reposant contre son plastron blindé, par sa sangle, pendant qu’il achevait les survivants d’un unique bolt à bout portant.


-Passons à une autre coursive, voxa-t-il à son frère à l’autre bout du corridor quand il acheva le dernier Ork dans une gerbe de sang. 


Les rapports tombaient les uns après les autres dans l’oreillettes du sergent Brüner. Les Orks étaient repoussés. Ils n’avaient pas réussi à prendre pieds à bord du Revenant. C’était en parti dû à la vitesse à laquelle ils c’étaient attaqué au navire Astartes. Leur abordage avait été limité dans le temps, peu de navette et de torpilles d’abordages avaient réussi à passer, et les défenseurs étaient prêt. Le massacre repoussa les Orks vers des culs de sac, où ils furent exterminés jusqu’au dernier. Brüner courait dans les coursives vers le pont de commandement. Il était couvert de sang, et une de ses épaules le faisait souffrir. Son corps se remettait déjà de ses blessures légères.

Sous ses pieds, les pièces d’artillerie navale de son navire ne tiraient pas avec le rythme de métronome habituel. Pourtant le fracas des explosions et des coques qui se pulvérise retentissaient encore. Le sergent ouvrit une liaison vox directe avec le capitaine Ström sur la passerelle de commandement :


-Pourquoi avons-nous cessé de tirer capitaine ?

-Monseigneur, nous consommons trop de munitions. Toutes nos pièces tirent depuis trop longtemps, nos racks de munitions primaires et secondaires sont vides. Il nous faut attendre que les chargeurs automatiques apportent à nos équipes les munitions depuis les soutes à munitions.

Brüner encaissa la nouvelle, et réalisa que cela faisait maintenant presque trois heures que le Revenant avait engagé le combat. Il tirait à volonté depuis le début, expédiant obus sur obus vers tout ce qui se trouvait à portée pour se frayer un chemin vers leurs lignes.

-Où sommes-nous de nos alliés ? Demanda le sergent toujours en train de se rendre sur le pont principal, rejoins par ses hommes.

-Nous faisons la jonction. Je rentre en contact avec eux. Ström terminé.

 

Les volets blindés de la passerelle s’ouvrirent. La dernière fois qu’ils c’étaient fermés c’étaient sur une baie panoramique remplie de navires ennemis qui cherchaient à les bloquer au milieu d’eux. Comme une meute requins essayant maladroitement de bloquer leur proie dans l’immensité d’un océan de débris en fusion, en pleine guerre spatiale. Ström contempla la froide et dure réalité. La baie ne donnait plus que sur trois navires, endommagés pour la plupart, toujours en train de faire feu vers les Orks qui poursuivaient le Revenant, loin derrière lui. Le navire Astartes avait lui aussi subit quelques dommages, mais minimes. Quelques tuiles du bouclier Void avaient été désactivées, et des tirs en approche avaient réussi à pénétrer son enveloppe. Le blindage avait tenu bon, mais quelques coursives et quartiers d’équipages furent touchés. Les incendies furent maitrisés à temps par les équipes anti feu. Les pertes en hommes étaient basses, vu le besoin en personnel, personne ne se trouvait proche des quartiers en question lors des tirs.

Le croiseur de classe Gothic continuait de martyriser les Orks de ses batteries de lances laser à une cadence infernale. Son armement de flanc ressemblait fortement à celui qu’emportait le Revenant sur sa proue. A la différence prête que le Gothic en possédait quatre de chaque bord de son armature surblindée.

Ström ordonna qu’on transmette immédiatement les codes de transpondeurs et d’identifications au navire amiral de la force impériale encore en état de se battre. A peine eut-il été transmis qu’une communication fut ouverte depuis le croiseur :


-Ici le Pride Of The Foe, ravis de vous voir Revenant. Nous avons tous admiré votre sortie et votre action d’éclat. Soyez-en convaincu que ce passage sera raconté partout où l’Empereur nous enverra.

Le capitaine Ström, malgré l’urgence de la situation, remarqua le ton avec lequel le Pride s’adressa à eux.

-Mes respects capitaine, nous sommes ici pour vous prêter main forte, j’ai à mon bord une croisade Black Templars. Mais notre mission dépasse grandement se simple combat spatial.

Son interlocuteur, jusque-là invisible les avertit que sa table holographique avait subi des dommages conséquents lors du dernier affrontement. Seule, la voix de celui qui commandait le Pride Of The Foe résonnait sur le pont du navire Astartes.

-Je ne suis pas capitaine de ce navire monseigneur, je suis le second de ce bâtiment. L’officier commandant nous à quitté presque au début de cette guerre. Lui répondit la voix amusée.

-Mes condoléances, lieutenant. Beaucoup d’hommes bons sont mort aujourd’hui. Répondit Ström interrogatif.

-Mon défunt capitaine c’est donné la mort quand la bataille lui sembla perdue. Honte sur lui et sa lignée de traitres. La voix fit une pause. De toute façon, je n’aimais pas sa façon de naviguer.


Ström fut estomaqué. Un simple lieutenant, se retrouvait aux commandes d’un navire aussi immense, aussi jeune, à en croire le timbre de sa voix, et pourtant il restait stoïque, presque amusé, et restait pourtant motivé malgré la menace qui arrivait. Il n’avait même pas relevé la remarque sur le fait que des Astartes combattaient à ses côtés. Soit il avait à faire à un fou, soit un être courageux et déterminé comme il en existe peu.


-Je vois que vous avez la situation bien en main lieutenant. J’arrive par votre poupe bâbord dans un large arc de cercle pour me positionner en étagement positif sur votre position. Je joins mes tirs aux votre.


Le lieutenant du Pride accusa simplement bonne réception du message sans répondre.

Son navire semblait avoir subit des dommages, mais les incendies qu’avaient vu Ström sur l’Occulus, semblait avoir été eux aussi maitrisés. Un rapide coup d’œil aux écrans incrustés dans les accoudoirs de son trône de commandement lui indiqua que les réserves de munitions continuaient de monter vers ses canons depuis les cales. Les deux escorteurs qui encadraient le croiseur Gothic, assuraient une protection et une puissance de feu non négligeable. La ligne impériale était enfin constituée, pourtant les Orks continuaient d’avancer, sur les talons du Revenant.

Ström se tourna vers les Astartes qui entraient sur la passerelle. Les pas de certains laissaient des traces rouges de sangs, et même quelques bouts de chairs gisaient par terre, surement arraché aux corps de leurs ennemis, qui avaient tenté de les aborder. Brüner avait enlevé son casque et un léger sourire s’affichait sur son visage. Après tant de temps passé à naviguer, à poursuivre ces satanés Orks, ils ne purent que contempler l’étendu des dégâts sans pour autant venger ceux qui avaient péri ou simplement combattre un ennemi qui leur échappait. C’était en ce moment même une libération pour tout l’équipage du Revenant, qui pouvait déchainer leur haine et purger leur frustration accumulée.


Les cheveux brun, coupés court, de Brüner était humide de transpiration et certaines mèches étaient collées à son front. Ils encadraient un visage dur, et soucieux, parcourut de quelques légères cicatrices. Son nez, brisé plusieurs fois avaient été toujours soigné à temps, mais avait un angle légèrement penché sur la droite, presque imperceptible à l’œil nu. Quand, rarement Ström voyait le visage de son officier, il imagina sans peine les blessures du reste de leurs corps après tant d’années à combattre. Il se fit la réflexion que chaque Astartes d’un même chapitre étaient considérés comme frères envers les uns et les autres. Ils ignoraient le comment du pourquoi, mais tous se ressemblaient malgré leurs différences. C’était la dure loi du génie génétique.

La plupart des Black Templars, comme leur primarque avant eux, et leur maitre de chapitre, Sigismund, beaucoup étaient blond. Il arrivait même qu’à la fin de leur initiation, et de l’implantation de leurs derniers organes bio ingeneré, certains frères de batailles, perdent leur couleur naturelle de cheveux pour devenir au fil des années blond vénitien ou même blanc. Pas Brüner.

Malgré le sang du primarque qui courait dans ses veines, ses origines d’une des planètes de recrutement diverse où il fut trouvé, avaient pris le dessus sur le sang d’un Dieu vivant. Il était brun, sombre comme la nuit, et ce léger détail le séparait encore de ses frères.

 

               

-Ce lieutenant m’a l’air enjoué à l’idée de mourir, commença Brüner en rentrant à la suite de ses hommes.

Ils venaient surement tous d’entendre la conversation qu’il avait eu avec le Pride.

-Il à l’air jeune, mais compétent. Nous avons peut-être une chance à ses côtés. Répondit Ström.

-Très bien, nous prenons le commandement de la bataille. Ordonna Brüner sans attendre, se postant devant la baie d’observation grande ouverte sur le vide spatial, le pôle nord de la planète et la minuscule flotte impériale.


Ström hocha énergiquement de la tête et commença à donner ses ordres sur la passerelle. Ses officiers et ses ordonnances relayaient tout sur leurs consoles de contrôle et par vox aux autres navires en orbite haute.


-Alignez-nous avec le Pride Of The Foe, toutes nos batteries bâbord prêtes à ouvrir le feu. Ordonna Ström, puis il ordonna qu’on ouvre une liaison directe avec les navires restants qui naviguaient autour de lui, assez proche, telle une pointe de lance qui fendait l’abime. Suivez-moi ! Nous devons attirer les Orks loin de la planète, et leur causer un maximum de dommage. Leur attention doit se braquer sur nous. Ström consulta les données qui défilaient dans son accoudoir. Solid Faith, vous me recevez ?


Une voix cybernétique lui répondit, le commandant du croiseur léger Dauntless avait perdu depuis des années une partie de sa gorge dans une bataille spatiale autour d’un port impérial attaqué. Il ne parlait maintenant que par l’intermédiaire d’un vox greffé à son larynx.


-Je vous reçois monseigneur.

-Je vous dépêche en arrière de la formation. Contactez nos forces au sol, et fournissez tout l’appuis orbital que vous pourrez.

-Bien monseigneur.

Aussitôt le Solid se désengagea en commençant un tir de barrage vers les forces ennemies au sol. La formation impériale semblait prête, le Revenant menait la danse, en dessous de lui le Pride Of The Foe et le dernier croiseur léger Dauntless, dans une formation serrée, présentaient leurs flancs, prêt à faire feu. C’est à ce moment, que les Orks choisirent de charger, droit devant, sans aucune forme de stratégie. La batterie orbitale la plus proche ne cessa de tirer en continu sur ce qui arrivait à sa portée. Son canon de bombardement tonnait dans le silence spatial jusqu’à ce que le feu d’une dizaine de croiseurs Orks viennent à bout de ses boucliers. La station sembla encaisser les tirs, mais les incendies et des portions de son blindage étaient arrachés à chaque impact. Un croiseur Ork lancé à pleine vitesse la percuta de flanc. Le navire ennemi ne sembla impacté, mais la station vola en éclat. Il ne faisait aucun doute que ces débris seraient récupérés pour armer une frégate ou navire Ork quand ils auraient gagné la bataille.

 

-Nous venons de perdre une autre station orbitale de défense monseigneur ! Rapporta une ordonnance.

Ström encaissa la nouvelle. Ils étaient trop nombreux. Même sans stratégie, une marée comme celle-là était inarrêtable. Brüner se tourna vers le capitaine et hocha la tête d’une manière entendue. Ström donna l’ordre.

 

La ligne impériale au grand complet ouvrit le feu en même temps. Les flancs du Pride s’illuminèrent comme si un soleil venait de naitre, ses batteries lancèrent leurs rayons ardents bleutés, filant et avalant la distance qui les séparaient de leurs cibles. Le Revenant ouvrit lui aussi le feu de ses batteries d’artillerie, maintenant alimentées en munitions, son canon dorsal de bombardement et sa lance lourde de proue, eux aussi ouvrirent le feu de concert. Le dernier Dauntless, à l’armement plus léger, joignit ses tirs. Un véritable mur de feu fut expédié vers les Orks qui arrivaient droit sur eux.

 

 

La bataille durait depuis presque onze heures sans discontinuer. Les Orks gagnaient du terrain, aussi difficile qu’il était de tracé une ligne de bataille entre les navires sous le commandement du capitaine Ström. La force impériale reculait petit à petit. La destruction de la troisième station de défense orbitale marqua un coup d’arrêt pour les Astartes et leurs alliés, mais ils continuaient de se défendre comme des lions. Le Pride était un atout indiscutable. Ses canons et la précisions de ses tirs infligeaient des dommages horribles aux Orks qui pouvaient se permettre de lourdes pertes sans en souffrir. Le tableau de chasse de tous les navires survivants Impériaux s’agrandissait d’heure en heure. Les navires de petit tonnage que détruisait le Revenant ou le Pride n’était même plus comptabilisé par les officiers qui étaient tous exténués, mais ils continuaient, quoi qu’il en coute. Ils savaient tous que malgré la fatigue et les blessures, les conditions dans les salles des machines et les chambres de tirs des batteries d’artillerie étaient monstrueusement horrible. Les esclaves, les servitors et les serfs étaient en souffrance, au bord de la perte de connaissance sous l’effort, mais ils tenaient, par le fouet ou les prières qui résonnaient dans les vox des navires.

Brüner c’étaient tenu sur la passerelle tout du long, lui et ses hommes observaient attentivement, sans relâcher leur concentration sur ce qui se passait autour d’eux. Ils c’étaient tenu prêt à un autre abordage, mais rien ne vint. On aurait pu comparer la ligne impériale à une digue immense, faite de canons et de lances laser, tenant de repousser vague après vague, grignotant la terre ferme qu’elle tentait de protéger. Par six fois, les boucliers du Revenant et des autres navires avaient disjoncté sous la puissance des tirs ennemis. Mais les équipes de réparations avaient œuvré d’arrachepied pour les remettre en ligne, pendant que les obus frappaient les coques bénites par l’Empereur-Dieu.


Les rapports de la surface étaient alarmants. Il n’y avait plus aucun front. Les unités de gardes étaient isolées sous la marée Ork, les stocks de munitions baissaient à un rythme alarmant. Seuls les officiers expérimentés pouvaient gérer ces îlots de défense au milieu d’un océan de crocs et de muscles qui tenaient de les submerger. Bientôt le constat que tout le monde entrevoyait, résonna comme une évidence. Le dernier croiseur Dauntless de la flotte, qui fournissait des tirs orbitaux sur les ordres des forces au sol, tirait de plus en plus prêt de leurs positions. Quand l’ordre arriva depuis la surface de tirer à volonté sur les mêmes coordonnées connues de régiment encore actif, Brüner donna ses ordres.

Les unités débordées, dans un dernier élan guerrier, appelaient des frappes sur leurs têtes. Dans des explosions titanesques, ils mourraient dans des orgies d’obus et de feu, emportant des milliers d’Orks dans la mort de leur régiment et de leur monde presque mort. Brüner la mine sombre, écoutant les rapports du dernier bastion humain à la surface, se tourna vers Ström.


-Nous acceptons votre requête colonel, coordonnées de tirs confirmées. Clama Brüner sur la passerelle.

Le réseau vox chargé d’interférence, où le bruit des explosions et des mourants sonnaient en arrière-plan, la voix d’un officier de la garde répondit simplement :

-L’Empereur vous garde monseigneur. La communication coupa net.


Le Dauntless se positionna à la verticale du dernier bastion humain et ouvrit le feu. Loin en dessous de lui, sur une étendue de plusieurs dizaines de kilomètres tout fut brulé, vaporisé, jusqu’à la dernière molécule d’oxygène. Dans un silence total depuis l’orbite, le champignon du tir orbital retombait paresseusement sur la croute terrestre.

-Désengageons-nous messieurs. Faites route vers le prochain point de Mandeville. Nous n’avons plus rien à sauver ici. Mais continuez le tir, attirez-moi ces Orks dans notre sillage. C’est ailleurs que notre véritable combat se livrera.

Les officiers et les serfs opinèrent du chef et commençaient à relayer les ordres du sergent Astartes.

-Trouvez nous un monde à défendre. Trouvez-nous un endroit où nous pourrons mourir dignement au nom de l’Empereur. Rajouta Brüner.

Markus le regardait intensément. Ce n’était pas dans la mentalité des Black Templars de se replier devant un combat, mais le pragmatisme demandait beaucoup plus que ce que l’honneur réclamait. Les choix définissaient les hommes, et les Anges de l’Empereur, comme chacun devait faire des choix. Dur, mais juste.

-Nous ne pouvons pas sauver tout le monde, déclara Markus, dont le visage à tête de mort regardait chaque Astartes et humain sur la passerelle de ses optiques rougeoyantes.


Brüner entamait sa sortie par la porte de la passerelle, en murmurant pour lui-même :


-Je mourrais en essayant.

Il s’interrompit quand un officier hurla à son tour :

-Des renforts ennemis viennent de sortir de l’ombre de la lune la plus proche ! Nombreux navires de tout tonnage. Nous détectons ce qu’il semblerait être un navire de taille importante. Surement leur navire amiral.

Ström comprit ce qu’il devait faire.

-Concentrez les tirs sur lui, attirez l’attention du chef de guerre. Qu’il n’ait que d’yeux que pour nous et puis faites-nous sauter dans le Warp.


Dans le ronronnement des moteurs Warp qui montaient en régime et le tremblement des ponts d’artillerie qui continuaient de faire feu, Brüner quitta la passerelle, le cœur lourd, et la haine bouillonnait en lui comme une mer de sang.

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