Black Templar Tome II

Chapitre 18 : A La Poursuite De La Bête

7284 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/05/2021 21:02

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Ses blessures ne guérissaient pas aussi vite qu’il l’aurait voulu. Les entrainements dans les hangars du Revenant avaient repris seulement quelques jours après leur retour sur le croiseur d’attaque. C’était pour eux une façon d’assimiler le traumatisme des combats au sol. La Waagh d’Orks sauvages avait bien faillit les annihiler, mais ils s’en étaient sorti de justesse. Malheureusement pour leurs autres frères, l’histoire c’était finie autrement.

Leur navire traversait l’espace dans le silence le plus absolue, tout réacteurs poussés à fond pour les emmener vers le point de saut choisi. Sa coque reflétait par intermittence les rayons d’un soleil lointain, la planète qu’ils quittaient dans leurs dos. Les Black Templars avaient apposé leur sceau sur la balise du système, de sorte que n’importe quelle force expéditionnaire qui passerait par-là, saurait que la planète n’était plus habitable ou re colonisable, à moins qu’une force armée soit assez folle ou nombreuse pour la reprendre des mains des Orks.


L’analyse des armures et de leurs esprits de la machine de leurs frères retrouvés leur apprirent beaucoup plus que ce qu’ils avaient imaginé. Les Orks avaient eu leur possession la relique du chapitre, le sergent mort en était convaincu. C’était la seule explication logique, au fait qu’un Ork lambda puisse lever une si grande armée et raser des planètes entières. Comment et où il l’avait trouvé restait un mystère, mais les armures de leurs frères morts leur apprirent qu’ils avaient vu, eux aussi des fresques, des peintures et aussi des idoles de flammes du Poing. Le doute n’était plus permis. Le sergent Brüner et ses hommes devaient retrouver cette Waagh, et récupérer ce qui leur appartenait. Seule la question d’où chercher cette Waagh restait.


Brüner, dans son pragmatisme froid, avait eu pour idée de fouiller les données de la balise du système, qui enregistrait chaque entrée et sortie Warp du secteur, et ils trouvèrent bien une quantité gigantesque de signaux non impériaux quitter le système vers une direction précise. La piste était toute tracée. Gauron, avait ensuite demandé comment retrouver une telle Waagh dans tout ce pan de la galaxie, la réponse du sergent fut claire et précise. Ils leur suffisaient de suivre les appels de détresse des populations sur le point d’être massacré, et remonter la pile de cadavre que la Waagh laisserait derrière elle.

En quelques jours, le Revenant pourfendit le vide spatial, prêt à se lancer à la poursuite d’une Waagh innombrable.

Les armures de leurs frères furent exposées dans le Hall des Héros du croiseur, aux côtés de celle de Tantion et celle de Luther, ainsi que celle qui avaient été retrouvées sur Arx. Maintenant une haie d’honneur attendait ceux qui passait par le Hall, dans la lumière des flammes des braseros et des torches, sous les bannières aux couleurs du chapitre. Les corps furent inhumés dans les cryptes, aux côtés de leurs frères, dans le silence relatif, du ronronnement perpétuel des moteurs, un kilomètre plus loin.

               

Brüner était dans ses quartiers. Il ne portait que sa simple bure de prière et s’occupait méticuleusement de ses armes. Son bolter reposait à côté de lui, sur son râtelier, sans chargeur. Son serf s’en était occupé avec grands soins, et avait même réussi à faire disparaitre les éraflures et les chocs grâce à une poudre abrasive et beaucoup d’abnégation. Brüner s’occupait quant à lui de son épée. Il était en train de graisser les lanières de cuir du manche, ainsi que le pommeau en forme de crâne grimaçant. La lame semblait impeccable, malgré les chocs répétés contre le métal et les os de ses ennemis. Le serf ne s’occupait pas de son épée, seul lui pouvait y avoir accès, ce qui n’empêchait pas le serf de l’admirer.

Il était au fond de la pièce, en silence. Il prenait dans ses mains bolt par bolt pour les y insérer dans les chargeurs vides. De temps à autres il risquait un œil vers son seigneur, tandis que ses mains s’affairaient. Les munitions paraissaient immenses dans celles du serf, alors que dans celles du sergent, elle ne ressemblait qu’à une simple cartouche. C’était là une des nombreuses différences qui séparaient le sergent et son serf. Il faisait presque deux mètres quarante, sans son armure, alors que son serf, quoique bien bâtis après une vie de service et de combat, ne faisait qu’un mètre quatre-vingt. Les mains du sergent faisaient la taille de sa tête, qu’il aurait pu écraser sans un effort. Brüner se reconcentra sur sa tâche, et le serf ne sembla pas s’émouvoir de ces différences outre mesures. Il continuait de prendre à pleine main, bolt par bolt, remplissant des chargeurs qu’il devait porter en peinant jusqu’à la table d’armement.


-Monseigneur. Risqua le serf, brisant le silence de la pièce glacée.

-Je t’écoute. Répondit simplement Brüner en remettant son épée au fourreau, accroché au mur en face de lui, à côté de son bolter.

-Je vous présente encore mes excuses pour vous avoir suivi à terre, pendant votre combat. Je ne voulais pas…

-Ne t’excuse pas encore une fois, ou sinon je t’empêcherais de parler moi-même. La menace était palpable, mais le serf ne se sentit pas en danger. Le ton du sergent était doux, malgré sa voix, et aucune tension n’apparaissait sur son visage. Tu as prouvé que tu me servirais quoi qu’il arrive. C’est à moi de voir dans tes actions et tes gestes ton implication, au lieu de voir des choses qui m’insupporte.

-Comment ça monseigneur ?


Brüner rit intérieurement. Son serf et lui commençait une conversation, comme si deux soldats parlaient après un combat éprouvant. Brüner lui donna le bénéfice du doute, attendant de voir si son serviteur oublierait la place qu’il occupait en posant trop de questions, et le laissa parler.


-Des fois j’oublie que je suis plus qu’humain. Et vos comportements sont souvent loin des standards Astartes. Je n’arrive pas à tolérer ça. Lui répondit Brüner.


Le serf parut comprendre, et hocha simplement la tête, baissant les yeux sur le chargeur qu’il venait de remplir. Mais il ne l’apporta pas tout de suite à la table sur laquelle gisait une bonne dizaine.


-Tu as surement encore une question, serf. Je t’autorise à la poser, mais seulement une.

Le serf sembla étonné, mais se retint de demander comment il avait deviné, ça aurait été gâcher sa question.

-J’ai une demande plutôt, monseigneur. J’aimerais avoir votre bénédiction.


Le sergent Brüner se leva, fronçant les sourcils, et avança vers son serviteur, qu’il dépassa. Il entreprit d’ouvrir le compartiment où était stocké son armure. Les portes s’ouvrirent et le regard froid des optiques lui renvoya le sien. Elle était magnifique. Le serf l’avait presque remis à neuf, avec l’aide du Techmarine Osmound parait-il. Il avait fait du bon travail.


-Ma bénédiction ? Pour quoi ?

-Pour me marier monseigneur.

Brüner se retourna pour regarder son serf. Il tremblait de peur.

-Te marier ?

-Oui monseigneur, les mariages son prohibés sur les vaisseaux de combats, mais quand certaines conditions sont remplies, comme le fait que la mission en cours devient une mission de durée indéterminée, les mariages sont autorisés, et…

-Je connais le règlement serf. Trancha Brüner, les bras en travers de la poitrine. Pourquoi parais-tu si effrayé ?

-C’est que… Elle ne le sait pas encore monseigneur. Je préférerais cent fois retourner sur cette planète que lui demander sa main.

Le trait d’humour passa au-dessus de la tête du sergent comme une roquette défectueuse Ork.

-Si cela n’affecte pas tons servage, tes compétences, et ton implication, ni la sienne. Tu as ma bénédiction. Ce sera à toi, et toi seul de gérer l’aspect pratique de ton mariage. Le reste ne n’intéresse pas. Va lui annoncer.


Le serf pali de plus belle.


-C’est un ordre, serf. La voix gutturale de Brüner sembla marquer la fin de cette conversation.

-Oui monseigneur. Répondit-il en se levant et faisant mine de sortir de la pièce. Le sergent tourna lui tourna le dos, contemplant encore son armure qui avait observé toute la scène. La porte de ses quartiers se referma, dans un chuintement.

Le serf se tint au mur le plus proche de peur de perdre connaissance et s’autorisa à souffler tout le stress hors de son corps d’un coup. Les jambes flageolantes il se dirigea vers les quartiers de l’équipage, à cette heure elle devait surement l’attendre chez lui. Dans la pénombre des corridors et des hauts plafonds, il commença à tourner dans sa tête la meilleure façon de lui faire sa demande, jurant à chaque fois que sa proposition lui paraissait déplacée ou trop timide. 

 

 

               

Trente-trois planètes trente-trois mondes impériaux détruits. Une honte, une infamie. Les jours avaient fait place aux semaines, aux mois et enfin aux années. Presque vingt-deux longs mois venaient de passer, et la piste semblait plus récente que jamais. Le sergent Brüner avec ses hommes avait pris l’habitude, à chaque nouveau système qu’il découvrait, ravagé par la Waagh Ork qu’ils poursuivaient, de se rendre dans le Strategium, où le capitaine les attendaient.


-Encore un autre, messeigneurs. Déclara calmement le capitaine Ström.


La vigueur et la hargne avaient quitté son regard de glace. Les débuts d’une fatigue plus grandissante se lisait sur ses traits tirés. Des mèches de cheveux blancs commençaient à poindre dans sa chevelure jusque-là, sombre comme la nuit.

Au fur et à mesure de leur traque, les cadavres c’étaient amoncelés. Les Black Templars ne découvraient que des systèmes stellaires détruits, ravagés. Même leur recherche quoique rapide de survivant c’étaient avérées infructueuses. Les Orks ne laissaient derrière eux que des ruines et des morts. Les Black Templars avaient même commencé à calculer les pertes subis, les dommages et les affronts faits à un Imperium ravagé de l’intérieur. Gauron, l’apothicaire rajoutait sur ses listes chaque donnée qu’il pouvait, la liste grimpait de jour en jour, Osmound le techmarine, enfermé dans ses quartiers, compilaient les résultats. Les chiffres étaient astronomiques. Presque cinquante milliards de morts, et la Waagh s’sévissait encore.


-Des indices ? Une piste ? Nous rapprochons nous d’eux ? Demanda Karl, de l’autre côté de la table hololithyque.

-Nous étudions en ce moment même les données, mais il semblerait qu’une force gigantesque de navires viennent de quitter ce système. Les remous du Warp sont secoués de façon trop importante pour que ce soit une coïncidence. Quelque chose à perforé le voile de l’Immaterium récemment. Quelque chose d’énorme.

Une personne rentra dans le stratégium par une porte dérobée. Brüner ne l’a reconnu pas tout de suite, et elle les dépassa sans un regard vers lui, regardant le sol droit devant elle, les mains chargées de pages noircies d’information. Il l’a reconnu enfin. Le lieutenant Mara. Cela faisait bientôt un peu moins de dix mois qu’il ne l’avait pas vu sur le pont de commandement ou dans les quartiers d’équipage. Elle avait l’air fatigué, les yeux cernés de noir, les traits tirés. Brüner la regarda faire, quand elle posa les documents sur la table avec empressement. Les pages se firent scanner par la table et s’affichèrent à la vue de tous.


-Messeigneurs, ce monde est mort. La résistance au sol à été détruite, il ne reste rien à part des Orks.

Les clichés montraient des vues aérospatiales des cités les plus importantes en ruines. Les rues étaient jonchées de cadavres, de carcasses de véhicules et de décombres.

-Mais j’ai peut-être une bonne nouvelle. Aux vues de ce que nous pouvons voir, les combats sont « récents ». Déclara Mara en pointant de la main les vues aériennes.


Quelque chose à son doigt attira la lumière dans la demie obscurité. Une bague. Plus précisément un anneau, simple, en argent pur, à son annulaire gauche, de ce que pouvait voir de sa place le sergent Brüner. Il fit le lien. Son humeur s’assombrit. C’était alors elle, celle dont son serf lui avait caché son existence. Comme il elle entendit ses pensées, elle ramena d’un geste vif sa main derrière son dos, pour la cacher.

« Les humains… » pensa le sergent Brüner. Il était tellement au-dessus de ces considérations qu’il avait presque oublié ce qu’était l’amour, ou toute les choses qu’y s’y rapportaient. Pourtant il avait été il y a bien longtemps un simple humain. Mais sa mémoire semblait confuse, presque dans une brume permanente, et cela avait surement à faire avec son endoctrinement et son initiation chez les Astartes. Il en était sûr. Pourtant il savait qu’il avait eu un père et une mère. Il le sentait, dans son être. Et il se rappelait aussi autre chose, un sentiment d’amour. Pas filial ou maternel, non autre chose. Plus profond. Il avait connu l’amour. Mais c’était derrière lui maintenant.


-Deux semaines, peut-être moins. Répéta Gauron, reprenant les mots de Mara.

-Oui, ici et ici, sur les cités détruites surement en dernier, les incendies ravagent encore certains quartiers. Répondit Mara, la table faisant des agrandissements au-dessus des continents concernés.

Les flammes et les fumées des incendies cachaient presque la vision qu’ils avaient du sol, mais quand les vents chassaient les colonnes noires de suies, on pouvait voir les bâtisses et les monuments s’effondrer sous leurs poids quand les flammes finissaient par ronger leurs fondations. C’était beau, mais d’une beauté triste et simple. Ils regardaient un monde se consumer, sans pouvoir rien faire.


-Nous captons par intermittence des flux vidéo et audios de la surface. Partout des Hordes d’Orks massacrent les gardes impériaux et les forces de défense planétaire encore en train de se battre. Ils abordent tous un symbole en forme de poing.

-Ce sont eux. Ils l’ont avec eux c’est sûr. Gauron sembla s’emporter frappant du poing la table holographique au centre de la pièce. Ses frères hochèrent la tête, partageant ses pensées.


Soudain la passerelle hurla un signal sonore. Les scanners longues portées intra systèmes venaient de repérer un contact. Un autre navire, peut-être plus. Une ordonnance entra en courant dans le Stratégium.


-Deux navires ennemi, faible tonnage, se préparant à un saut Warp. Signature confirmée, Ork. Nous attendons vos ordres.

Brüner fixait le capitaine Ström qui encaissa la nouvelle.

-Moteur en avant toute ! Restez dans leur sillage, ne nous faites pas repérer, masquez notre silhouette avec la planète entre eux et nous. Ordonna le capitaine.

Le lieutenant Mara sembla comprendre ce qui allait se passer.

-Poursuivons les. Conclu Dord, les mains posées sur la table hololythique qui affichait une cité ruche qui s’effondrait sur elle-même dans les flammes d’une guerre qu’elle ne s’attendait à avoir eu à livrer.


Au sol les rares survivants presque morts de faim ou de soif, qui essayaient d’échapper aux patrouilles Orks laissées sur place, priaient le ciel, implorant un pardon divin ou un signe quel qu’il soit. Les moteurs rugissant du Revenant luirent comme une étoile filante quand ils démarrèrent. Les visages marqués par la guerre pleurèrent en pensant à une aide qui n’arriverait jamais, mais l’Empereur-Dieu les avaient entendus. Ils allaient mourir, pour une cause qui les dépassait, mais pas en vain. Les Anges de l’Empereur-Dieu les vengerait. Le Revenant s’éloignait de la gravité de la planète à toute allure, abandonnant chaque homme, femme et enfant qui ne serait pas oublié, ni sauvé, mais vengé. Mais pas aujourd’hui, pas encore. La mort les accueillit à bras ouvert, dans son étreinte glacée, mais bientôt c’est le feu de la guerre portée en plein cœur Ork qui brûlerait, brandit par les plus sanguinaires et pieux guerriers qui eurent jamais arpenté la galaxie. Les Black Templars.

 

 

 

 

 

 

Le Revenant dérivait littéralement dans l’espace. Tous moteurs éteints, boucliers abaissés. Aux yeux des scanners et auspex ennemi il n’était qu’une épave de plus, dévirant paisiblement dans l’espace déchiré par les tirs et les explosions. Toutes les fonctions du navire étaient en sommeil ou éteinte. Les réparations avaient cessé, et les forges et les armureries avaient fermées. L’ordre avait été donné à l’équipage, même les routines journalières des serfs et des esclaves se faisaient en silence sous peine de châtiment physique. La discrétion était leur arme. Ils erraient au milieu d’une flotte Ork, plus grande que n’importe quelle croisade Black Templar.


Ils avaient suivi les eux navires de faible tonnage Ork dans leur saut Warp, suivant le reste de leur flotte. Le saut avait duré deux semaines entières, où les images et les données récupérées en orbite de la dernière planète détruite avaient fini de consolider leurs hypothèses. Cette Waagh Ork avait bien en sa possession leur relique. Mais aucune image pix ou flux vidéo n’avait réussi à capturer leur chef. Les Orks ne respectaient que la force brute, le courage et la violence. Les combats ne devaient pas être assez brutaux pour que leur chef ne daigne combattre lui-même. Laissant ses guerriers faire la sale besogne. Quoi qu’il en soit les Black Templar avaient la ferme intention de le débusquer et de lui reprendre ce qui leur revenait de droit.

A peine eussent-ils pénétrer dans l’espace connu, que le capitaine du Revenant coupa ses moteurs, et baissa ses boucliers. Ils arrivèrent dans une véritable zone de conflit, comme il en était possible de voir qu’une fois en une vie d’homme. Le point de Mandeville du système était assez rapproché de la planète principale pour que quand le navire Astartes ne réapparaissent aux trousses des croiseurs légers Ork, il fut pris dans le balais spatial d’une bataille spatiale. Dérivant au milieu des navires bulbeux et blindés des Orks, les tirs lasers fusaient.


La planète principale tournait paisiblement sur elle-même, ainsi que ses trois lunes, dans un halo bleuté presque féérique. Mais la puissance de feu qu’elle déversait vers le vide spatial était tout autre. Ses batteries de lances lasers de surface et ses silos de missiles envoyaient un feu constant sur les ennemis qui tournaient autour, larguant sans relâche les navettes et les modules d’atterrissage chargés des bêtes qui allaient massacrer sa population.

Les armes du Revenant étaient chargées et parées, mais pour l’instant elles restaient muettes. Si les Astartes montraient signe de vie, ou ouvraient le feu, alors la flotte Ork les anéantiraient en une seconde. C’était contre la nature même des Astartes de se cacher, mais la fin justifie toujours les moyens. Le pragmatisme l’emportait sur la rage pure. Brüner, maussade avait ordonné de procéder ainsi.

               

Dans la pénombre et le silence relatif d’une passerelle où une vingtaine d’officiers vaguaient à leurs tâches dans le plus grand des silences, volets blindés fermés vers l’extérieur, Brüner s’adressa au capitaine, toujours son cigare aux lèvres, assis sur son trône de commandement :


-Combien sont-ils ?

Ström secoua la tête d’un air négatif, désabusé.

-Cent quarante-sept navire de tout tonnage. Peut-être plus cachés derrière les lunes ou de l’autre côté de la planète. Nos auspex fonctionnent au minimum de leur capacité. Et les débris n’aident pas.


Brüner encaissa la nouvelle. Presque cent cinquante navire Ork, tous chargé de bêtes féroces, prêtes à se battre et mourir. Ses calculs l’amenèrent à des chiffres astronomiques des forces adverses. C’était impossible. Une Waagh sans précédent, de ce côté de l’Imperium. Elle ravagerait tout sur son passage. C’était une annihilatrice de civilisation.


-A-t-on repéré leur navire amiral ? Où serait leur chef ? Demanda Brüner.


Il était seul sur la passerelle, ses hommes avaient été déployés en armes et armures complètes dans les coursives, ainsi que toutes les forces de défenses du navire et la garde rapprochées du sergent c’était jointe aux autres soldats, leur prêtant mains fortes. Ils étaient postés aux endroits stratégiques, prêt à repousser n’importe quel abordage ou menace. Il était fréquent que les Orks envoyaient des équipes de récupérations dans les débris spatiaux pour y récupérer équipements et denrées utiles, et même parfois dans des Space Hulks, qu’ils s’appropriaient. Mais pour l’instant, ils semblaient obnubilés par la guerre à la surface de ce monde assiégé.


Le capitaine n’eut pas le temps de répondre, quand l’acier du navire grinça de façon alarmante. Une masse de titane, d’acier, d’adamantium et d’autres alliages, lancée à pleine vitesse, passa tout prêt de la passerelle du Revenant, à la vitesse d’un bolt. Respectant les consignes de discrétion, une ordonnance, préposé aux auspex, leva un index vers le plafond de la passerelle, montrant à tous, par où le croiseur Ork les frôlait, toutes ses armes hurlant dans un brouhaha impressionnant de fureur. Il tirait vers la surface de tous ses canons surchauffés par le tir continu qu’il fournissait. L’équipage autour du sergent sembla blêmir, quand le son distinctif des modules de largages qui quittaient à pleine vitesse le ventre du navire Ork se fit entendre. Même Brüner leva les yeux vers le haut, s’imaginait sans peine la distance qui les séparaient. Il était convaincu que s’il pouvait voir à travers le blindage de son propre navire, il aurait pu voir dans les yeux le commandant ennemi qui hurlait sur ses troupes sur sa propre passerelle.


L’impact toucha le croiseur lourd Astartes juste sur la gauche de son canon de bombardement, à sa proue. Quelque chose griffa la coque du Revenant. Le son du métal torturé résonna à travers tout le navire, qui sous l’impact parti dans une vrille de quelques degrés sur son tribord. Une partie du blindage frontale, ainsi que les ornements qu’y s’y trouvaient furent coupé net par la coque du navire qui venait de les percuter. Les moteurs éteints, l’équipage ne rétablit pas l’assiette du navire et le laissèrent dériver comme cela. Le navire Ork était passé extrêmement proche et avait même touché le navire Astartes. L’équipage, accroché aux rambardes, retenant leur respiration, s’autorisèrent de souffler, quand la canonnade s’éloigna et que le largage spatial sembla diminuer à mesure qu’il s’éloignait d’eux à pleine vitesse, comme si de rien n’était.


Mais le repos fut de courte durée. Les alarmes ne sonnèrent pas, mais leurs lueurs rougeoyantes firent dessiner des formes sur les visages terrifiés de l’équipage. Brüner, s’approcha du trône de Ström et ils échangèrent un regard entendu. « Tir en approche ». Voilà ce que signalait l’alarme.

Les batteries orbitales et terrestre venaient de prendre pour cible le navire Ork qui effectuait son largage en bonne et due forme. Les rayons pourpres et azurs fendirent l’atmosphère puis l’espace, suivant les indications que les observateurs et les batteries d’auspex qui scrutaient l’espace proche. Le premier rayon passa loin de la coque du navire Ork. Les frictions qu’exerçaient l’atmosphère sur les rayons qui les traversaient à toute vitesse, leur faisaient perdre soit de l’énergie soit en précision. Le premier rayon passa si proche du Revenant que l’équipage crut qu’ils étaient la cible des tirs. Une section du blindage tribord fut presque touchée, son adamantium surchauffé, presque rouge incandescent, refroidissait dans le vide spatial quand les autres tirs pulvérisèrent le croiseur Ork qui continuait de s’éloigner.


Toute sa poupe se disloqua sous les tirs plus précis que le premier. Il toucher sous son ventre, les lasers perforèrent sa coque et son blindage, incinérant tout sur leurs passages. Les couches de blindages successive qui résistèrent, craquèrent au niveau de leur soudures avec les autres sections, et c’est la partie arrière des moteurs qui se fracassa. Surement mal entretenue ou construite, les réacteurs implosèrent sous la violence internes du feu qui se propageait. Coupé en deux, le croiseur percuta des débris déjà là bien avant lui. Des épaves impériales disloquées elles aussi dans les premiers temps de la bataille spatiale, commencé il y à déjà presque une semaine, et d’autres navires Orks. Dans sa spirale folle, attirée par la gravité de la planète en dessous qui continuait de mitrailler l’espace vers d’autres cibles, le croiseur Ork percuta aussi des navires d’escortes, prit dans son étreintes, fracassé contre sa coque en feu. Comme des comètes, les débris s’embrasèrent quand ils rentrèrent dans l’atmosphère saturée de tir, pour s’écraser dans les océans et sur les continents déjà en guerre à la surface.

Les pertes que subissaient la flotte Ork, n’étaient qu’une goutte d’eau dans un océan. Les navires Orkoïdes continuaient leur approche, tout en tirant et en déversant leurs hordes d’assaut à la surface. On aurait dit un essaim de mouches, tournoyant au-dessus d’une charogne qui essayait tant bien que mal de les éloigner.

 

-Du mouvement repéré. Au-dessus du pôle magnétique Nord de la planète. On dirait une force impériale qui résiste. De nombreux croiseurs et frégates Ork convergent vers leur position. Ils ne tiendront pas longtemps. Rapporta Ström.


La table holographique se focalisa sur la zone indiquée. Le pôle Nord et sa région spatiale, résistait encore. Une poignée de batteries de défenses orbitale étaient encore actives, et délivraient un feu continu sur les assaillants qui convergeaient vers eux. Les batteries de défenses étaient surement automatisées, quoiqu’il dût y avoir à l’intérieur quelques prêtres pour veiller à leur bon fonctionnement. Leurs canons d’artillerie et leurs lances lasers, pilonnaient continuellement les ennemis.

Au milieu des cinq batteries de défenses restantes, trois navires impériaux, essayaient avec beaucoup de difficultés de repousser les Orks, de leur zone de largage, temps qu’ils tenaient bon, une invasion à grande échelle des cités en dessous d’eux était retardée. Ils achetaient du temps avec leur sang, et des volées d’obus.

Un croiseur de classe Gothic, ancien et datée, menait la résistance spatiale. Il délivrait des tirs continus de ses batteries de lances laser lourdes, ses traits d’énergies concentrées bleutées fendaient l’espace profond, fracassant les boucliers, et faisant fondre les blindages.

Les croiseurs Gothic, généralement utilisés en réserve et en appuis, dû à leur armement à longue portée, incapable de se défendre efficacement contre des ennemis multiples s’il n’était pas accompagné d’escortes, étaient pourtant un atout inestimable. L’officier qui avait commandé cette flotte de défense n’avait pas partagé cet avis, et avait laissé en retrait, son unique croiseur de classe Gothic en réserve, avec une maigre escorte. Deux croiseurs légers Dauntless. Et c’était surement grâce à ce manque de vision de leur officier que les trois navires étaient encore en état e naviguer et de combattre. Leurs frères et leurs amis reposaient dans l’espace, détruit, en feu, massacrés par les Orks.


A eux trois, ils repoussaient une invasion complète. Ils faisaient payer un lourd tribut à chaque millier de kilomètre que parcourait les Orks. Les salves d’obus de gros calibre des Dauntless et les tirs de lances lasers surchauffées venaient fracasser un navire qui repartait lécher ses plaies, ou mourrait dans des gerbes de flammes et de plasma. Les commandants impériaux étaient doués. Ils coordonnaient leurs tirs avec facilité et précision. Aucun gaspillage de ressource n’était permis. Ils étaient dans une transe guerrière. Un état de grâce malgré les dégâts qu’ils avaient subi. Le croiseur Gothic semblait endommagé modérément. Quelques incendies peinaient à être éteint dans ses coursives tertiaires. Son équipage devait être sur tous les fronts. 

Soudain un tir chanceux percuta une des stations de défense, qui fut vaporisé en un instant. L’affût de son canon tordu et arraché de sa structure, dériva dans le vide spatial, tandis que les Orks, à ce signal redoublèrent d’agressivité. Les impériaux venaient de perdre un cinquième de leur puissance de feu secondaire. Un pan du pôle Nord n’était plus défendu, une brèche était ouverte. Les défenseurs n’avaient plus que deux solutions, soit se redéployer pour couvrir le secteur maintenant ouvert aux avances Ork, mais cela voulait dire encore diviser leurs forces déjà maigres, soit tenter une sortie, et infliger autant de dommages que possible, quitte à se sacrifier dans un orage de tirs et d’explosions au milieu de la flotte qui arrivait sur eux. Contre toute attente, ils chargèrent, droit sur l’ennemi.

 

               

Brüner le remarqua le premier, car à leur place il aurait fait pareil. Être un Black Templar ne voulait dire qu’une chose, face à l’adversité, la méthode la plus dure à prendre sera forcément la meilleure. Un croisé ne recule pas, ne se repli pas, il charge droit devant, qu’importe le prix, qu’importe le coût, qu’importe les pertes.


-Contactez les. Dîtes leur de tenir leur position aussi longtemps que possible. Nous n’allons pas les laisser mourir seul. C’est un ordre.

Ström comprit ce qui allait se passer. A la seconde où le Revenant sortirait de son silence radio, les Orks comprendraient qu’un navire impérial se cachait parmi eux et les débris de la bataille spatiale. Ils devaient faire tous vite.

-Ici le capitaine du Revenant du chapitre des Black Templars ! Retenez l’attaque ! Je répète, retenez l’attaque à tout prix !


Brüner n’hésita pas une seconde et sorti du stratégium vers la passerelle, passant les portes blindées qui s’ouvraient. Ström sur ses talons, parlant dans son micro oreillette, vers la flotte survivante impériale. Brüner prit les rênes de la passerelle tandis que le capitaine finissait d’avertir les survivants. Le statut d’Astartes du Revenant contribuait à instaurer et justifier leur prise de pouvoir dans la bataille navale en cours.


-Boucliers au maximum ! Surchargez les ! Moteurs poussés au maximum, batteries feu à volonté ! Résonna la voix de Brüner sur la passerelle tandis que les systèmes au ralenti du navire se réveillaient les uns après les autres. Barreur, trouvez nous un passage vers nos forces encore entrai de se battre dans l’espace, nous allons faire jonction avec elles.


Le Revenant se réveilla en quelques secondes quand ses moteurs éteints, s’embrasèrent sous la poussée de plasma surchauffées qui en sortait en de longues langues de flammes de plusieurs centaines de mètres derrière lui. Il fut propulsé vers l’avant, ses boucliers scintillants luirent dans l’éclats des explosions lointaines, des lueurs de la bataille spatiale autour de lui, et du soleil mourant à plusieurs centaines de milliers de kilomètres de là. Le Revenant ne se cachait plus. Comme un fauve sortant de cage, il rugit toute sa haine vers ses ennemis.

Le Holy Thunder maintenant réparé, fut le premier à rugir. Ce fut comme si l’esprit de la machine du canon, depuis trop longtemps muet, n’avait attendu que ce moment. A peine une rune ennemi s’aligna sur ses organes de visée, que le canon rugit une gerbe de flamme de tir, son obus parti une seconde avant ceux de ses frères le long de la coque du croiseur Astartes. Le Revenant ouvrit le feu de toutes ses armes en même temps. Sa coque, ses flèches, son blindage et sa cathédrale arrière sembla s’embraser, quand ses canons, et ses armes de défenses rapprochées ouvrirent le feu sur les navires Orks surpris de se faire engager au milieu de leur propre ligne.


Les navires Orks explosèrent, percutés par les obus de gros calibres. Les navettes, chasseurs et bombardiers peau verte furent oblitérés par les tirs concentrés des batteries de défense laser Astartes. Le Revenant, n’attendant pas son dû, fonça à travers le vide spatial, négociant chaque virage, passant sous des carcasses en feu de navire Ork et Impériaux mêlés, attirés par la gravité de la planète en dessous, où à sa surface des explosions, et les fumées des incendies se voyaient même à cette distance.


-Aux forces Impériales encore en état de se battre, appuyez notre avancée ! Nous arrivons sur vous. Averti Ström dans le vox intra système.

Le navire de classe Gothic et son escorte accusèrent réception du message.

-Barrage de torpilles en approche, cela vous dégagera un couloir. Ce sont nos dernières, bonne chasse.


Après presque un demi-tour serré, les trois navires impériaux ouvrirent leurs tubes lances torpilles en même temps dans une synchronisation presque parfaite. Quatorze torpilles sortirent des tubes blindés à l’avant des navires, dans des gerbes de combustion et de flammes. Elles partirent à une vitesse folle, gagnant encore de la vitesse, jusqu’à atteindre leurs vitesses de croisières quelques centaines de kilomètres après. Le croiseur Gothic et son escorte, après avoir lancé leur cargaison, refirent leur demi-tour, présentant leurs flancs pou une bordée bien sentie.

La dispersion des torpilles ressemblait à un éventail. A première vue on aurait dit que les torpilles visaient directement le Revenant qui fonçait droit sur elles. Mais le regard de Ström, rompu aux tactiques impériales et à son armement, distingua un passage dans le mur d’engins explosifs qui fendaient l’abysse.


-Ici, dans le cadran six, nous avons un passage. Moteur en avant toute !


La passerelle trembla quand les canons de chaque côté du navire ouvrirent le feu presque à l’unisson. Le combat était rapproché, presque au corps à corps. Les débris venaient ricocher contre la coque ou contre les boucliers quand ils étaient trop importants. Les navires Orks, peu réputés pour leur manœuvrabilité, mettaient un temps précieux pour changer de cap et prendre en chasse le navire Astartes qui les dépassait tout en tirant de ses armes. Quelques tirs touchèrent le Revenant, tandis qu’il continuait sa course folle.

Une torpille était un engin hors de prix. C’était un engin de mort parfait. Tout son principe reposait sur un principe simple. Attacher une quantité d’explosif surpuissant au moteur le plus perfectionné qu’il soit.

La tête perforante de la torpille, filait dans l’espace, aux côtés de ses sœurs à des vitesses vertigineuses, propulsés par un réacteur plasmatique miniature. Chaque torpille avait le pouvoir de perforer les couches de métaux les plus solides, et les blindages les plus résistants, et quand sa première mission était remplie et que la cible était touchée, alors son cœur explosif incinérait littéralement ce qui était encore en vie. Une torpille bien placée pouvait handicaper ou même estropier le plus fort et puissant des navires, quel que soit l’ennemi en face. Deux torpilles pouvaient absolument couler n’importe qu’elle menace.

 

               

Le canon de bombardement du croiseur d’attaque lourd Astartes était tourné vers le dessus du hangar et pilonnait les ventres des navires au-dessus de lui à un rythme effréné. Les ventres mous des navires Orks explosaient quand les obus hautement explosifs les percutaient. Sans nul doute que les équipes de rechargement du canon de proue étaient en sueur et en nage pour imposer une cadence de rechargement si élevée. Mais ils savaient tous que la situation était désespérée. Les contres maitres n’avaient nul besoin de recourir à la violence pour leur imposer ce rythme. Ils les haranguaient de prière et de parole de l’Empereur-Dieu, à chaque impact, qui se faisait ressentir au sein même du navire Astartes, l’équipage savait que leur devoir n’était pas en vain et n’était pas fini.

La lance lourde de proue donnait de la voix. Son canon long surchauffé, refroidissait lentement dans la froideur de l’espace profond, tandis que ses accumulateurs énergétiques emmagasinaient la puissance nécessaire pour un nouveau tir. Le rayon laser, bleuté et incandescent, sortait du canon à un rythme respectable, fendant le vide devant le navire. Chaque tir venait percuter un navire ou un débris trop dangereux sur sa course. L’objectif n’était plus de détruire un maximum d’ennemi, mais de faire un maximum de dégâts, semer la confusion dans la flotte ennemie.


Une nouvelle bordée illumina les flancs du Revenant qui subissait de plus en plus de tirs ennemis. Le barrage Orks envoyait tellement de projectiles que certains touchaient leurs propres frères qui eux même prenait pour cible les leurs. La bataille déjà brouillonne prenait des allures de chaos indescriptible. Le navire Astartes filait au milieu de tout cela, continuant de tirer à volonté sur chaque cible qui se présentait à sa portée. Le massacre était magistral.

La baie d’observation était voilée par les épaisses couches de blindages, mais l’équipage pouvait aisément voir ce qu’il se passait au dehors, avec une baie panoramique hololythique verte en surimpression qui s’affichait. La vue était grandiose. On voyait le corps du navire fendre l’abime, toutes ses armes faisant feu, et son canon de bombardement, loin devant, ouvrir lui aussi le feu, jusqu’à ce que son recul ne vienne les secouer.


- Tir en approche !


La passerelle était en effervescence après ce temps passer dans le silence pour échapper aussi longtemps aux détections Orks. Les officiers relayaient les ordres du capitaine, et rapportaient les informations quand ils étaient exécutés. Mais le volume de données à traiter était énorme pour un équipage aussi amoindrit que celui du Revenant.


-Bouclier à soixante treize pour cent. Nous subissons des dégâts.


Les tirs en approche se multipliaient. Trop nombreux et dense pour que le bouclier toujours en surcharge ne puisse se recharger assez entre chaque obus. Il descendait de manière alarmante. Avant même que l’officier responsable des radars et auspex de pointe ne rapporte ce qu’il voyait, Ström le vit. Un croiseur Ork, immense, fonçant sur un vecteur d’interception, venait d’apparaitre sur la baie hololythique. Il venait d’émerger de derrière amas d’épaves dérivantes, moteurs lancés à plein régime. Il ne faisait aucun doute qu’il était là pour eux. Sa trajectoire quoi qu’incertaine, était calculée pour leur bloquer le passage dans le corridor dégagé par le reste de la flotte impériale.


-Nouvelle cible ! Dans le cent vingt. Feu à volonté. Hurla Ström.


Aussitôt les canons du flanc tribord ouvrirent le feu sur la cible. Les calculs furent pressés par le temps, deux obus manquèrent leur cible, mais les deux autres la touchèrent sur le flanc, explosant contre ses boucliers à plein potentiel. Sans grand dommage, dans des gerbes de flammes et des champignons de shrapnels, ricochant contre la surface énergétique jaune maladive Ork. Le canon de bombardement tourna lui aussi, vers tribord pour joindre ses tirs à ceux des batteries du flanc gauche, pour une nouvelle bordée.

Ström voyait clairement maintenant le chemin tracé à coup d’obus et de lasers, par le reste de la flotte impériale. A travers le maelström, et le chaos ambiant, il voyait dans une ouverture aussi minuscule qu’un navire d’escorte, à un millier de kilomètres de là, les lignes qui tenaient encore, avec le croiseur Gothic qui appuyait leur avancée de ses batteries de lances lourdes de flancs. Ils étaient si proche, et pourtant si lointain. Ström douta de pouvoir y arriver, de pouvoir les y mener vivant. Il ferait de son mieux.

Quand le doute ne fut plus permis, il donna ses ordres, en même temps que le flanc tribord entier tira de concert sur le navire qui tentait de les harponner :


-Préparez-vous à un abordage en règle messieurs ! Préparez-vous à l’impact ! Ordonna Ström, avant d’ajouter pour lui-même. Satanés Orks.


En effet l’impact fut brutal, les lumières s’éteignirent sur le pont du Revenant, mordant toujours les navires qui l’entouraient sous leur masse, comme un chien enragé, acculé, attaquant quiconque était assez fou pour tenter de l’arrêter. 

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