Black Templar Tome II

Chapitre 17 : Le Temps Des Héros

8655 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/05/2021 11:14

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Brüner se relevait péniblement. Sa bouche tuméfiée laissait couler du sang le long de son gorgerin de céramite, et sur son tabar. Dehors, la Horde Ork tambourinait la porte hermétique blindée de leurs poings et de leurs armes, sans grand succès. Brüner et ses hommes venaient de gagner du temps pour se regrouper, se réarmer et repartir à l’attaque. Les Orks trouveraient un moyen pour pénétrer l’édifice, ils en étaient sûr, mais ils venaient de s’aménager quelques minutes de répits.

L’annonce du sergent avait eu l’effet d’une bombe. Ses hommes c’étaient regroupés autour de lui. Karl tenait toujours à bout de bras son lance flamme, la veilleuse allumée pour illuminer la solennité de la scène. Gauron tendit son bras droit pour aider son officier à se relever et commença à examiner ses blessures, quand Brüner reprit la parole. Sa voix résonna dans le lieu clos et large, ses hommes suspendus à ses lèvres blessées :


-Nous l’avons trouvé mes frères. Enfin. Répéta le sergent qui reprenait sa respiration.

-Mais parlez donc ! Répondit le chapelain qui poussa le cercle d’Astartes autour de lui pour s’approcher.

-Sur la façade de ce bâtiment. Je l’ai vu. Ou du moins une représentation d’elle. Ajouta Brüner.

-Comment cela est-il possible ? Demanda Johann, perplexe.


Brüner quelques secondes de pause, grimaçants quand Gauron retira d’un coup sec un des éclats fichés dans son plastron depuis le tir de roquette. Il y injecta tout de suite après un liquide de solidification pour reboucher l’entaille. Le liquide au contact de l’air s’expansa, et se solidifia. C’était une réparation d’urgence, pour essayer de redonner à l’armure sa solidité d’avant. Le liquide chimique quant à lui était nocif pour la peau du porteur en dessous. Il brûla très gravement l’abdomen du sergent, mais c’était habituel. Tous les Astartes, à partir d’un certains âges, n’étaient plus que cicatrice et blessures. Une venait de s’ajouter à son corps qui cicatrisait déjà.


-Ils l’ont vu, ils ont peut-être même été à son contact. Reprit Brüner les dents serrées par la douleur.

Gauron prit un seconde pour reculer et regarder son officier dans les yeux.

-C’est possible. Pour ceux qui ont déjà affronté les Orks vous savez tous que c’est possible.

Dord toujours aussi silencieux dans des moments de calme pareil, prit la parole :

-J’ai déjà vu ça, pendant mes années en tant qu’initié. Ils prennent en idole des objets de puissance, ou même des symboles de puissance pour icône.

-Et les Orks qui nous affrontons ont été abandonné par leur ancienne Waagh, c’est même une nouvelle génération d’Ork qui a grandi sans leurs frères. Ce pourrait-il que leur idole ou ce qu’elle représente, fut transmis oralement ou même imprimé dans leur croyance sauvage ? Réfléchis Lyderic à voix haute.

-C’est tout à fait possible. Répondit Gauron en commençant les sutures des plaies sur le visage de Brüner.


Les agrafes que posait Gauron sur les entailles se fermaient automatiquement au contact du sang. Les plaies étaient fermées en une seconde, puis il pulvérisa un agent anti bactérien directement dessus, et cicatrisant. Elles laisseraient quand même de vilaines cicatrices vu leurs profondeurs.


-Il n’y a qu’un chef de guerre Ork assez puissant ou charismatique pour lever une Waagh assez nombreuse pour prendre une planète comme celle-ci en si peu de temps. C’était la voix de Konrad.


Il était à l’écart du groupe, scrutant l’intérieur du patio vers l’intérieur du bâtiment. Son fusil stalker fermement tenu dans ses mains. Les Astartes se retournèrent vers lui. Il venait de dire à haute voix ce que tous pensaient.

-Où il a dans sa possession, notre relique. C’était la voix du sergent.

 

Markus prit le temps de la réflexion :


-Il y a beaucoup de zones d’ombre autour de tout ceci. Nous n’avons aucune certitude pour l’instant.

-Mais la piste se réchauffe mes frères. Brüner se tenait debout au centre du cercle de ses hommes. Markus lui donna une pleine musette de chargeurs pleins. Brüner commença à remplir ses portes chargeurs vides. Ses hommes, commencèrent eux aussi à partager le peu de munition qu’ils avaient récupéré. Johann inspectait son bolter lourd, Maximilian vérifiait les bandes de cartouches de fusil à pompe sur son armure. Tous se préparaient.

-Trouvons le reste de l’escouade de nos frères disparus, ils sont ici. Leurs données confirmeront ou infirmeront notre hypothèse. Nous touchons au but. Déclara Brüner.


Il inséra un chargeur plein dans son arme et relâcha l’arrêtoir de culasse qui amena un bolt dans la chambre de son arme. Six chargeurs, avec celui engagé dans son arme, sept. Les niveaux de munitions étaient bas.


-Revenant ici unité au sol. Extraction demandée sur le toit du bâtiment cible. Nous quittons cette planète.


Le Revenant accusa la réception de l’ordre du sergent. Le Defiance était encore en chemin vers le navire en orbite. Il faudrait le temps qu’il y arrive, recharge et réapprovisionne puis fasse le chemin inverse. Cela leur laisserait assez de temps pour trouver leurs frères et rejoindre leur zone d’extraction. Enfin, Brüner l’espérait.

Des cris résonnèrent dans les couloirs. Les Astartes firent volt face. Ils étaient entrés. Ils avaient réussi à entrer par un autre accès. La Horde arrivait. Karl éteignit la veilleuse de son lance flamme, les plongeant dans le noir. Ils étaient maintenant plus difficiles à repérer. Brüner commença à remettre son heaume, quand Maximilian parti en avant pour les guider. Son fusil à pompe serait un excellent allié dans ces corridors et pièces exigus.


-Personne ne meurt aujourd’hui, c’est un ordre.

La vision nocturne s’abaissa sur ses yeux, quand son casque se verrouilla, et dans une parfaite synchronisation les Astartes s’enfoncèrent dans les ténèbres, quand des hurlements inhumains de bêtes folles et sauvages résonnèrent dans la tour depuis longtemps abandonnée.

 

               

La progression était dure. A intervalles réguliers, les croisés entendaient tambouriner ou marcher dans les étages supérieurs ou inférieurs. Les Orks avaient envahis les lieux, ils en étaient sûr. Et c’était normal. Ils connaissaient les lieux depuis plusieurs dizaines d’années, et c’étaient eux qui avaient réussi à installer cette idole, ce poing, par un moyen ou un autre, pour l’allumer au moment qu’ils auraient jugé propice. Peut-être que c’est la présence des Black Templars qui avait tout déclenché. Brüner n’en savait rien. Il attendait patiemment l’épaule gauche posée contre une arche de béton qui menait vers un espace plus dégagé du centre du hab bloc. Il surveillait son secteur, bolter levé, quand ses hommes passaient dans son dos pour continuer d’avancer. Maximilian était au-devant de la progression et marquait d’une légère entaille sur les murs là où le reste de l’escouade devait passer.

La pénombre à l’intérieur était casi totale. Quelques fois, des halos de lumières se dessinaient, quand un des logements en feu qui servaient pour la fresque grotesque sur la façade projetait les ombres et la lumière orangée des flammes chimiques. Les incendies au départ localisés semblaient prendre de l’importance et gagner les appartements exigu alentours. La tour commençait à s’embraser.

Brüner vit du mouvement droit devant lui. Il activa son vox sans parler, deux fois très rapidement. « Contacts ». L’escouade dans le silence le plus complet se fixa, et se mit à couvert, armes braquées. Cinq formes d’Orks venaient de passer. Ils avaient réussi à se mouvoir entre la position de Maximilian devant et celle du reste de l’escouade. Ces Orks devaient être ceux qui avaient mis le feu à leur idole païenne.


-Contacts arrière. Voxa Konrad. Quatre. Avance rapide sur nous, ils ne nous ont pas encore vu.

-Engagez à mon signal. Ordonna Brüner.


La discrétion n’était plus de mise. Les actions devaient être rapide et brutale, sous peine de se retrouver bloquer sur le poids d’une horde qu’ils ne pouvaient pas arrêter. Et les issues de secours dans un espace aussi exigu, étaient limitées. Le temps pressait. Brüner épaula son bolter. La tête de L’Ork de tête apparue dans son viseur. Un tir simple à cette distance. Le plus dur serait de toucher les autres avants qu’ils ne repèrent leurs positions.

Brüner expira lentement, et pressa la queue de détente. L’Ork de tête, tomba mollement, comme atteint de mort naturelle sans aucune explication. C’est quand le bolt explosa, après lui avoir transpercé la tête, que ses congénères comprirent. Brüner se mit debout pour avoir une meilleure vision sur le reste de ses cibles. Il ouvrit le feu. Un deuxième tomba. Le bolt avait arraché son bras et une bonne partie de son thorax, dans une gerbe de sang qui macula le béton grisâtre. Le troisième eu le temps de repérer l’origine des tirs dans la pénombre et chargea. Markus arriva, son épaule contre un mur pour s’appuyer, et ouvrit le feu, en deux bolts bien placés, il envoya l’Ork mordre la poussière. Son cadavre glissa dans son élan sur le sol, dans une flaque immonde qui grandissait de seconde en seconde. Le dernier c’était mis à couvert. Il se sentait protégé derrière un balcon donnant sur l’espace ouvert au centre de la tour d’hab bloc. Brüner pouvait l’entendre. Ses bras longs trainaient par terre, et par intermittence son dos bossus dépassait de derrière sa barricade improvisée. Il bascula son bolter en rafale, et ouvrit le feu. Les quatre bolts partirent droit sur leur cible. Le ferrobéton fut pulvérisé. La maçonnerie vola en éclat, et fut délitée. Un jet artériel de sang infect sur le reste de la barricade informa Brüner que sa cible était au sol.


Derrière lui, à la fin de la formation, les tirs de bolter se taisaient. Les menaces qui arrivaient par derrière avaient été neutralisé. L’échos des tirs et des cris résonnèrent longtemps quand les couloirs vides et les corridors abandonnés. Soudain, comme venu des tréfonds de la terre, les champs de guerre résonnèrent. Quelques cris se firent entendre au même niveau du hab qu’où se trouvait les Astartes. La Horde assoupie était de nouveau réveillée. Et elle savait où ils étaient.


-Frère Maximilian, as-tu localisé nos frères ?

-Le signal est faible, surement dévié par la superstructure du bâtiment. J’ai des traces de bolts, de sang et de combat. Ancien je dirais. La communication vox se coupa. La détonation d’un fusil à pompe retentit. Je continue la progression.

-Revenant, ici unité au sol, nous sommes bientôt sur l’objectif. Extraction immédiate.

-Ici Revenant, le Defiance se pose en ce moment même, nous commençons le ravitaillement. Heure d’arrivée sur l’objectif, quarante-sept minutes. Tenez-bon. La communication se coupa, quand les croisés ouvrirent le feu sur un groupe qui venait d’émerger des ombres, des torches à la main, chargeant droit sur eux.

 

               

Les patins en adamantium touchèrent le sol du pont du Revenant en orbite. Dans des hurlements de turbines qui diminuaient en puissance et qui refroidissaient, les équipes de servitors décérébrés foncèrent pour réapprovisionner et ravitailler le géant blindé. Hasmond dans son cockpit observait la scène. Les servitors étaient trop peu nombreux. D’habitude, quatre ou cinq équipes complètes venaient s’occuper de la maintenance de l’engin pendant des missions de guerre. Seules, deux équipes, constituées des survivants des autres équipes venaient s’en occuper. La dernière translation Warp pour traverser la Faille avait prélevée une lourde tribu. Les chalumeaux greffés à la place des mains de certains, déversaient déjà des gerbes d’étincelles sur la carlingue, quand les équipes de maintenance essayaient de réparer les dégâts subis pour la prochaine sortie. D’autre approchaient avec des missiles Hellstrike ou des bombes à accrocher sous les ailles du Thunderhawk. Des chariots entiers de bolts suivaient. Au détour d’un chariot élévateur, Hasmond surprit un groupe d’homme habillés tout de noir, la garde personnelle du sergent Brüner. Les survivants du régiment Mordian, qui avaient pu être sauvé, avant que leur régiment ne fusse détruit jusqu’au dernier homme. Ils avaient alors prêté allégeance au Chapitre et au sergent. Ils étaient maintenant cantonnés à la défense du navire et quelques fois à la protection de ses officiers supérieurs. Hasmond vit au milieu de cette escouade, une silhouette qu’il connaissait bien, baignant dans son halo de fumée de cigare. Elle se planta devant la rampe d’accès avant du Thunderhawk. Hasmond détacha les sangles de son harnais et alla à sa rencontre.

Ses bottes claquaient sur le pont du Defiance. Des équipes de serviteurs, chargés de bandes de munitions de gros calibres passaient à côté de Hasmond, pour aller dans l’autre sens. Ils enfournaient, mécaniquement, les bandes dans les chargeurs automatiques qui tiraient les bandes pour alimenter les bolters lourds en bout d’aile ou sur le fuselage. On entendait courir dans la carlingue, les munitions chargées dans les dispositifs électriques qui tournaient à plein régime.

Hasmond portait sa tenue de vol. Ce n’était pas une armure énergétique à proprement parlé, mais plus une combinaison étanche et pressurisée, pour encaisser les forces gravitationnelles du vol atmosphérique et spatial. Elle se rapprochait plus d’une armure carapace, toujours aux couleurs des Black Templars.

Le capitaine Ström l’attendait en bas de la rampe, dans un nuage de fumée de cigare. Hasmond approcha et salua. Le capitaine lui rendit son salut.


-Ils l’ont trouvé, monseigneur.

Hasmond ne bougea pas d’un pouce. S’il était surpris, il ne le laissa pas transparaitre.

-Qu’elle est leur situation au sol ? Demanda le capitaine, son cigare dans un coin de la bouche.

-Mauvaise. Répondit simplement Hasmond.

-Ramenez-les en vie, monseigneur. S’il vous plait. Ström tourna les talons, et parti, entouré de ses gardes du corps.

L’oreillette vox d’Hasmond prit vie, c’était son équipage :

-Que voulais le capitaine ?

Hasmond rentra dans son vaisseau, poussant énergiquement les servitors trop lent pour se pousser. La rage et la détermination pouvait se lire sur son visage tandis qu’il s’enfonçait dans les profondeurs de sa monture.

-Les nouvelles sont mauvaises. Préparez-vous au décollage.

 

               

Ils devaient marcher sur un tapis de corps. Les Astartes progressaient presque au corps à corps. Les corridors étaient assez larges pour laisser passer de front deux Astartes épaules contre épaules. Maximilian avait rejoint le reste de l’escouade et les guidait, de front avec Dord à ses côtés. Ce dernier tailladait sans relâche et quand son bras droit, armé de son épée n’était pas encore prêt pour un coup dévastateur, il donnait de son bras gauche des coups de bouclier sourd, qui fracassaient les os, et les chairs. A deux il se frayait un chemin sanglant. Ils piétinaient littéralement un parterre de cadavres sanglants. Il était tellement épais que la distance jusqu’au plafond, plutôt bas, adapté pour un humain ordinaire, se réduisait. Brüner était au centre de la formation, et donnait ses ordres. Karl à ses côtés, Gauron et Markus devant lui. Johann tenait l’arrière de la formation avec Lyderic. C’était comme progresser dans une caverne, où rugissait à l’extérieur un orage de tous les diables. A n’importe quel moment, une vague pouvait les submerger et les noyers.


-Karl, fais-nous gagner du temps, incendie nos arrières, maintenant !

Karl laissa passer ses frères devant lui, il rejoignit Johann, à la place de Lyderic, et actionna son lance flamme. La langue de feu rugit depuis le canon déjà surchauffé. Le prométhium gélifié s’embrasa quand il fut expulsé du réservoir en touchant la veilleuse. Dans un environnement aussi serré, une arme pareille faisait des dommages considérables. Tout son champ de vision fut empli de flammes et de douleur. Les cadavres au sol qu’ils laissaient dans leur sillage s’embrasèrent comme des torches. La peau craquela, le sang fut vaporisé. Les Orks qui les poursuivaient s’embrasèrent à leur tour. Leur formation serrée joua en leur défaveur. Les uns mirent feu aux autres. Les cris résonnèrent dans le bloc hab. Ils griffèrent leur peau pour apaiser leur douleur. Aveugles, apeurés et incapables de s’échapper, ils brulèrent sur place.


-Droit devant ! Hurla Maximilian, tout en déchargeant son fusil à pompe sur la Horde devant lui. La chevrotine perforait les corps et leur puissance faisait valser les Orks. A chaque détonation, une grappe d’Orks tombaient au sol, gravement mutilé. Dord venait achever les rares qui n’étaient pas mort. Ils piétinaient nerveusement ceux qui passaient sous ses bottes.

-Ca se dégage droit devant, quinze mètres. Résonna la voix de Dord dans le vox. Elle était calme, trop calme pour un affrontement pareil. Il était lui-même qu’au cœur d’un combat comme celui-ci. Il était à sa place.


Il y était. Leurs frères disparus étaient droits devant eux. Les Orks respectaient bien les lieux des combats les plus sanglants, et comme ils avaient surement fait pour l’autre emplacement de leur frère précédemment trouvé, ils n’y auraient pas touché. Dord et Maximilian débouchèrent sur un couloir qui semblait propre, presque neuf, comparé aux autres qu’ils avaient empruntés depuis peu. Malgré les impacts de laser, de bolts, de lames et les douilles au sol, on aurait dit qu’il n’avait pas bougé ou changé depuis des décennies. Aucun Ork n’était venu ici.


-Dord, Maximilian, partez jusqu’au prochain croisement, sécurisez l’accès et défendez nos positions. Lyderic, Gauron, allez les soutenir. Karl et Johann, vous restez ici, tenez la position. Formez un cordon de défense, je vais trouver nos frères. Markus avec moi.


Les ordres étaient donnés. Les quatre Astartes de tête, partirent au trot. Il était probable que ce « sanctuaire » ne tienne pas longtemps quand la soif de combat et de vengeance des Orks prendrait le dessus. Markus suivait son officier, son crozius était recouvert de viscères Orks et de sang qui gouttait au sol. La fusillade devenait distante, ses hommes contenaient pour l’instant un ennemi qui rechignait encore à violer l’endroit révéré. Markus activa une seconde son arme, qui brilla puisement d’un champ de réfraction bleuté qui surchauffa les immondices dessus. Un fumet de viande grillée infecte se dégagea dans le corridor presque vide. Brüner prit la tête du binôme. Son affichage rétinien lui indiqua que l’armure encore alimenté d’un des Astartes disparu était dans une pièce adjacente. Brüner se planta devant une porte et la pulvérisa d’un coup de pied vengeur.

La porte sortie de ses gonds. Elle tomba dans un fracas sur un parterre d’ossements en tout genre, les réduisant en poussières dans un nuage de fines particules. Les Astartes entrèrent, armes levées. Prêt à répondre à n’importe qu’elle menace. Ils ne trouvèrent que les armures de leurs frères, qui les regardaient d’un œil sérieux, affalés contre le mur opposé, armes encore à la main, mort, depuis des dizaines d’années.


-Nous les avons trouvés, préparez-vous à l’extraction.

 

Markus et Brüner étaient accroupis aux côtés des trois Astartes. Deux semblaient être en mort les premiers, et gisaient face contre le sol, le dernier, celui qui avait les insignes de sergent, était assis, comme assoupis. La profonde entaille en travers de son heaume, trahissait qu’il n’était pas vivant. La blessure avait dû être profonde, voir même fatale. Mais Brüner était convaincu qu’il avait combattu longtemps même après l’avoir subi. Son épée était encore fermement tenue dans sa main, son bolter aussi. Brüner savait qu’il était encore impossible de la détacher de son porteur. Même dans la mort, il tenait ses armes comme au premier jour. Un véritable croisé. Markus regarda Brüner droit dans les yeux, à travers les optiques rouge sang de son casque et hocha la tête en silence. Ils commencèrent à les prendre un à un pour les amener dans le couloir, où la fusillade retentissait encore.

Ils venaient de déplacer les deux premiers croisés, Johann était arrivé, et avait prit à lui tout seul sur son épaule, le cadavre en armure complète du premier frère. Il portait dans son autre main, son bolter lourd. Il ne pouvait plus tirer et comptait sur Lyderic pour l’appuyer et le protéger jusqu’au point d’extraction.


-Suis-moi de prêt et ne ralentit pas l’allure frère. Une fois lancé, je ne m’arrête pas.


Lyderic impressionné par la force de son frère qui portait sur ses épaules une charge impressionnante ne répondit rien, et parti en courant devant lui, balayant les lieux de son bolters, tandis que les pas lourds de Johann martelaient le sol.

Markus prit le second cadavre sur son épaule. Pistolet bolter toujours dans son autre main, il semblait plus tassé sur lui-même par la charge. Mais il suivit Johann et Lyderic, d’un pas assuré. Dord était venu, il c’était proposé pour porter le cadavre du sergent. Il attendait patiemment devant la pièce où il reposait en silence. Son tombeau. Brüner était seul devant le sergent mort. Il fit un pas dans sa direction, quand d’un mouvement vif, il lui sembla que le cadavre avait bougé. Oui, il en était sûr. Il avait bougé. Il fit un autre pas, le heaume du sergent mort tourna la tête et le fixa. Brüner secoua la tête, décontenancé. Non ce n’était pas possible. Il murmura une prière dans un souffle quand il souleva son frère :


-Je vous ramène chez vous, mes frères. Donnez-moi votre force, et je vous vengerais, jusqu’au dernier.


Le cadavre le bougea plus. Il le souleva et le posa sur son épaule, pour le sortir d’ici. Il le donna à Dord qui avait rangé épée et pavois, pour prendre le cadavre en armure de ses deux mains. Konrad le suivait pour l’appuyer. Brüner jeta un dernier regard vers la pièce désormais vide et répéta mentalement sa prière. Ils devaient sortir d’ici. Il prit la tête de son escouade, quand Karl voxa dans un cri :


-Bidon vide ! Ils arrivent ! Courez !

 

              

Soixante treizième étages. Plus que vingt jusqu’au toit. Johann semblait épuisé, Markus et Dord aussi, mais ne disaient rien. Brüner ouvrait la voie. De temps à autre il ouvrait le feu sur une ombre au bout d’un embranchement, et une forme tombait. On aurait dit que la Horde les poursuivaient mais n’essayaient pas de les bloquer vers la sortie. Ou peu être qu’ils étaient trop rapides pour elle. Brüner comptait bien profiter de cet avantage. Les bottes de ses hommes résonnaient dans son dos. Il bifurqua à droite, puis à gauche et commença à recharger. D’après les plans, un accès aux étages supérieurs était droit devant eux. C’était une erreur. Ne jamais entreprendre un mouvement sans pouvoir se défendre au préalable. L’impact fut tonitruant. L’Ork qui le percuta avait prit son élan depuis l’autre bout du hab bloc. Ses muscles noueux et puissants le lançaient tel un bolide vers ses cibles. Sa mauvaise vision était compensée par son odorat et son instinct de tueur. Il était grand. Et gros. Et chez les Orks cela voulait dire être le chef.


La physionomie des Orks était étrange. Un Ork « naissait » avec presque une taille adulte, mais ne finissait sa croissance que quand il croisait un Ork plus fort que lui. Toute leur race ne reposait que sur des rapports de force sauvage et débridée. Si bien qu’un Ork assez fort, pouvait n’arrêter de grandir que bien des années après sa naissance. Et temps qu’il vaincrait ses rivaux, il ne cesserait sa croissance. Un Ork fort et puissant, amassait alors richesses, technologies, et surtout pouvoir. Les Orks, plus petits, et donc plus faible, gravitaient autour de lui, comme des papillons autour d’une source de lumière. Une Waagh naissait.

L’Ork qui percuta le sergent Brüner, devait faire trois mètres au garrot. Tout en muscles nouveaux, sous une peau de cuir vert sombre. Il devait être plus intelligent que la moyenne, car il avait désossé lui-même un transport chimère détruit de la garde pour revêtir ses protections balistiques comme une armure. Elle tenait grossièrement, par des chaines ou des câbles électriques dénudés. C’était grotesque, mais son armure improvisée lui donnait une carrure encore plus immense. Ses épaules frottaient contre le béton des murs, sa tête raclait contre le plafond. C’était le prédateur le plus dangereux du secteur. La bête qui les pourchassait. Et leur rencontre fut brutale.


Brüner eut le souffle coupé. Littéralement. L’impact chassa l’air de ses trois poumons d’un coup sec. Ses jambes quittèrent le sol, et son corps fut soulevé du sol. Il était embroché sur les défenses sortant d’une bouche d’où des crocs sortaient. L’Ork le saisit par les épaules, tout en continuant sa course folle.

Dord qui suivait de prêt le sergent Brüner, ne vit qu’une fraction de seconde de la scène. Son officier tourna sur la gauche, en criant qu’il avait vu un accès aux étages supérieurs, avant de disparaitre d’un coup, emmené dans la charge folle d’une bête non identifiée, dans le sens inverse.

La bête fut emportée par son élan, et le dos de Brüner percuta quelque chose. Un mur de béton. Ils le perforèrent de leurs corps, emportés par la force et la vitesse de l’Ork monstrueux. A l’impact, le sergent perdit connaissance, pour la retrouver quand ils percutèrent un second mur qu’ils fracassèrent à deux eux aussi. Ils étaient pris dans un ballet mortel. L’Ork hurlait de rage et de frustration, il essayait de mordre le sergent, mais il était inaccessible, son corps fiché dans ses défenses d’ivoire. Le sergent se ressaisit. Son épée était inaccessible, son bolter pendait à son harnais et il n’avait pas eut le temps de le recharger, d’ailleurs son chargeur plein était tombé au sol après le premier impact. Seul, restait son couteau de combat, à sa botte. De sa seule main libre, il sen saisit et commença à taillader l’Ork qui ne voulait pas s’arrêter de courir, traversant pièce par pièce le hab bloc en défonçant les murs sur son passage. Le sang de l’Ork lui éclaboussait le heaume et son armure. Parfois, son couteau dentelé glissait sur une plaque d’armure, laissant un profond sillon dans une gerbe d’étincelles. Le dos du sergent percuta encore un mur, mais c’est le vide et la gravité qui l’attirait vers le sol qu’il sentit quand il perdit encore connaissance.


Le coup qu’il ressenti cassa quelque chose dans son corps. Il revint à lui. La chute fut brutale. Ils heurtaient, l’un mêlée à l’autre, dans une spirale mortelle. Ils touchèrent une surface dure, Brüner qui tombait dos vers le sol, parti en vrille pour se retrouver au-dessus de l’Ork. La pluie ne tombait sur eux, il ne voyait pas les lueurs de la cité Ruche en flamme. Ils étaient encore dans le bloc hab, surement une cage d’ascenseurs, ou de monte charges. La chute libre dura trois secondes, toujours se battant contre l’Ork, le sol se dessina derrière son affreuse gueule, ses yeux jaunes maladifs ne virent pas leur point de chute qu’ils percutèrent ensemble.


-Frère sergent, vous m’entendez ? Une voix résonna dans son esprit. Frère sergent ?

-Est-il mort ? Demanda une autre voix.

-Sa rune est encore active. Nous devons descendre l’aider.

-Nous ne pouvons pas redescendre pour l’aider, la mission avant tout. Le ton était houleux, les voix s’entrechoquaient.

Les voix se turent. Il perdit connaissance.

« Erik, lève-toi ».


Il rampait. Son bolter emplissait son champ de vision. Il reposait sur le côté, sans chargeur, sa sangle arrachée. Il rampait vers lui, une trainée sombre de sang le suivait. Derrière lui la bête bougeait encore, elle essayait de le suivre, de ramper vers lui, le poursuivant. Ils étaient au fond de la cage d’ascenseur, brisés par leur chute. Dans son malheur, l’Ork avait percuté le sol en premier et avait amorti celle du sergent qui avait lui aussi quand même touché le sol. Au contact du béton et du métal, le croc sur lequel il était empalé c’était cassé et il avait roulé, à quelques mètres de la créature. Brüner n’était qu’à un bras de distance de son arme. Il rampa une dernière fois, poussant sur ses jambes qui le firent souffrir. Surement une fracture, il ignora la douleur. Le goût du sang, son propre sang envahissait sa bouche, la douleur lui vrilla les tempes et obscurcit sa vision. Il posa une main armurée sur la carcasse de son arme et la saisit quand la bête derrière lui le saisit à la cheville. Il fut tiré d’un coup sec vers l’immense Ork qui devait avoir le dos brisé et sa colonne aussi, car il ne bougeait plus ses jambes, mais seulement ses bras. Brüner se saisit de son bolter, crosse en avant et commença à frapper l’Ork en plein visage.

Il tambourina comme un diable la face de l’Ork handicapé au sol. Fracassant ce qui restait de sa bouche. L’Ork sembla surprit, et desserra sa prise sur l’Astartes. Brüner pivota dans un coup de rein pour saisir un chargeur sur son armure et en inséra un neuf dans son arme. Il pressa l’arrêtoir de glissière de son arme, pour glisser un bolt neuf dans la chambre de tir, et pressa le canon sur le crâne difforme de l’Ork.

Le coup de feu fut silencieux, comme un bruit humide avant que la charge n’explose dans sa cervelle. Cet Ork était tellement gigantesque, que quand son cerveau explosa, ses muscles ne resurent l’information que bien plus tard, il tenait encore ferment l’Astartes, prêt à la broyer. Brüner pressa la détente, encore et encore et encore.


Il s’affala au dos au sol, à côté du chef de guerre Ork qui se vidait de son sang par la plaie béante qu’il avait à la place de la tête. Brüner reposait dans une mare de sang peau verte.


-J’ai entendu des bolts en bas ! Hurla une voix dans son oreillette.

-Il est encore vivant il faut descendre !

Brüner consultât son affichage tête haute. Sa chute avait aggravé les dommages de sa lentille gauche qui était maintenant complétement fendu. Son corps n’était pas non plus en très bon état. Plusieurs lésions internes, un poumon perforé, une jambe fracturée. Son armure sur son ordre lui envoya une dose massive d’adrénaline directement dans son épine dorsale. Il se releva, la douleur disparue. Il savait que ce n’était plus qu’une question de temps avant que les effets des drogues de combat ne s’en aille. Il devait faire vite.

-J’arrive mes frères. Rendez-vous sur le toit. Sa voix n’avait pas sa force habituelle, mais un ordre était un ordre.

Ils reprirent leur progression.

-Nous attirerons la majeure partie de la Horde sur nous, frère-sergent. Bonne chance.


La fusillade reprit de plus belle en haut de la cage d’ascenseur. Brüner regarda dans son heaume les informations qui défilaient. Il avait échoué vingt étages plus bas, l’ascension allait être brutale. Des cris résonnèrent dans son dos, quelques Orks, attirés par le bruit, chargèrent vers leurs origines. Brüner vit volt face et ouvrit le feu tout en marchant droit devant. Ses flashs de tirs illuminèrent son environnement, quand les douilles brulantes ricochèrent contre les murs. A peine eut-il éliminé la menace qu’il bifurqua et courut tout en boitillant, pour rejoindre ses hommes.

 

               

La pluie était douce sur son visage. Dord venait d’enlever son heaume, après avoir déposé le cadavre de son frère qu’il avait porté jusqu’ici. Il avait du mal à respirer. Même son organisme surhumain peinait à oxygéner son corps après un tel effort. Le reste de l’escouade de croisés était aussi atour de lui. Le sergent retrouvé, reposait aux côtés de ses hommes, et les Astartes du sergent Brüner reprenaient leur souffle comme ils pouvaient. Dord remit son casque en place, dans le son de son verrouillage. En l’absence du sergent, Markus aurait dû prendre le commandement, mais il laissait Dord guider les autres. Il voyait peut-être en lui un leader né. Il donnait quand même certains ordres et veillaient à ceux que donnaient Dord soit respecté.  Le champion de l’escouade semblait inquiet. Le sergent Brüner c’était fait charger devant lui par un Ork à la carrure qu’il n’avait jamais vu de sa carrière. Une bête immense, brutale et hargneuse. Le sergent était tombé, ils avaient tous vu sa rune dévaler les étages, dans le puit d’un monte-charge, vingt étages plus bas et depuis sa rune ambrée ne cessait de vaciller. Leur officier, encore en vie, se battait pour les rejoindre.

Mais les ordres étaient les ordres. Dord ce devait de les respecter, ainsi que tout autre Astartes, quelque soit son titre, son ancienneté, ou son rang. C’était le fardeau du guerrier.


Les Astartes formaient un cordon avec en son centre un espace assez large pour laisser se poser un Thunderhawk. Ils attendaient l’extraction par la voie des airs, mais elle peinait à arriver. Dans les armures de leurs frères retrouvés se cachaient la réponse aux secrets qu’ils avaient trouvés ici. Savoir si cette bande d’Orks sauvage avaient été en contact avec leur relique perdue, d’où leur intérêt pour cette idole qui flamboyait encore sur la façade de l’hab bloc qu’ils venaient de gravir.


-Extraction prévue dans douze minutes. Tenez-bon. Résonna la voix d’Hasmond sur le réseau vox.

Dord accusa réception du message.

-Ne lâchez rien mes frères ! Le tonnerre gronda comme pour répondre aux cris de guerres qu’hurlèrent les Astartes sur le toit.

-J’entends quelque chose, voxa Konrad. Quelque chose gratte le plastbéton.

-Surement un tympan percé. J’ai moi-même les oreilles qui sifflent après ces tirs de roquettes dans les ruelles.

-Non c’est autre chose mes frères.


Konrad armé de son fusil stalker, marcha vers le bord du toit. Le temps, l’orage et la pluie rendait difficile de voir à plus de quelques dizaines de mètres devant eux, mais il se rapprocha quand même, son instinct le poussait à aller plus loin. Le pourtour du toit était dépourvu de rambardes. Peu nombreux étaient les citoyens assez fous pour s’aventurer aussi haut, sans protection, à la merci du climat et des éclairs. Konrad arriva au bord, le bout de sa botte dans le vide, son talon sur le béton. Il regardait l’horizon, quand quelque chose attira son regard. Il baissa la tête, et activa la vision thermique de son casque.


-Ils escaladent les façades du bâtiment ! Ils sont sur nous !

Il ouvrit le feu, à bout portant sur le premier Ork qui se issais sur le toit d’un bolt en plein thorax. Sa vision thermique était remplie de point de chaleur, plus qu’il ne pouvait compter. Ils escaladaient depuis le sol, à la force des bras, utilisant les fenêtres, les trous dans la maçonnerie comme prise pour monter jusqu’à eux. Les Astartes sur un ordre de Dord, agrandirent le dispositif de défense jusqu’au pourtour du toit, ils ouvrirent le feu vers le sol, fauchant ceux qui essayaient de monter. Au même moment, franchirent la porte de l’accès aux étages inférieurs des Orks furieux. Johann qui gardait l’accès ouvrit lui aussi le feu de son bolter lourd.

Si quelqu’un d’encore vivant dans la cité Ruche regardait la scène depuis une certaine distance, il aurait parlé d’un tour en flamme, où au sommet, combattaient de minuscule point lumineux, un monstre aux multiples tentacules, tentant d’atteindre son sommet. Des lucioles retenaient, dans des flashs stroboscopiques une fourmilière de rage et de haine qui fondait sur eux.

 

L’approche se faisait sans encombre, malgré les trous d’airs, et la rentrée atmosphérique turbulente. Hasmond pilotait son appareil d’une main de maitre. Ils avaient réussi à faire le plein, mais les stocks de munitions n’étaient pas au maximum. Ils avaient fait au plus vite. Quand ils arrivèrent dans l’atmosphère de la planète et que la carlingue refroidissait en même temps que la pluie s’abattait sur elle par rafales, Hasmond repensa à ce que lui avait dit le capitaine du Revenant, en orbite. « Ils l’avaient trouvé ». Comment cela était-il possible ? Ici, sur la planète ? Hasmond réfléchissait et imaginait toutes les possibilités. Peut-être avaient-ils tous une chance de rentrer chez eux ? Après toutes ces années ?

Sa rêverie cessa quand des cris de guerre et explosions lui parvinrent au milieu des communications vox parasitées par la tempête.

-Mission de tir ! Mission de tir ! Defiance, purgez la tour depuis l’extérieur, du bas vers le haut. Ils escaladent les façades !

Hasmond, se reconcentra en une seconde, et commença sa descente. L’affichage en surimpression projeté sur le verre blindé de son cockpit, lui signala des tirs depuis le sommet. A cette distance c’était de minuscules flashs lumineux, mais d’expérience il savait que c’était une fusillade dure et âpre. Il fit piquer du nez son appareil en inclinant son aile gauche vers le sol, dans une spirale descendante. Toutes armes parées. Il approchait de la tour d’hab bloc à une vitesse basse, quand il vit pour la deuxième fois, sur une de ses faces, le poing énormes de flammes, brulé dans la nuit noire. Des formes se déplaçaient autour, comme des formes arachnides, ou des serpents, mais c’étaient des Orks qui gravissaient la tour depuis l’extérieur pour atteindre les Astartes au sommet. Il commença l’attaque.

               

Le reste de l’escouade de croisés se défendaient comme ils pouvaient. Johann tenait tout une partie du toit et l’escalier d’accès qu’ils avaient emprunté. Ses munitions diminuaient à un rythme alarmant. Ses bolts pulvérisait le béton et les corps sans distinction. Les autres, dans un périmètre défensif étendu, tirait vers le sol. Karl, aspergeait les étages inférieurs depuis le toit de son lance flammes presque vide. Des torches humaines tombaient vers le sol quand le prométhium enflammé les toucha. Lyderic tirait au coup par coup, emportant à chaque bolt un Ork qui essayait de les atteindre. Il tirait dans les gueules aux yeux jaune vif qui le regardaient depuis les étages inférieurs, explosant les gueules, dans des geysers de cervelles. Les Orks qui tombaient, parfois, emportaient avec eux, d’autres congénères qui dégringolaient jusqu’au sol, des centaines de mètres plus bas.


-Je suis à sec !


Le premier compte rendu de munition fut rendu. C’était Konrad, il commençait déjà à reculer vers le point central de leur position défensive, les trois cadavres Astartes. Il avait dégainé son couteau de combat, pistolet à la main. Ce fut ensuite Lyderic, puis Karl, puis Maximilian. Ils étaient tous à court de munition. Markus arriva en dernier avec Dord. Johann, quant à lui tirait ses dernières cartouches, renvoyant par-dessus le parapet, un groupe d’Ork qui avaient réussi à se hisser aussi haut. Les Astartes, tous dos à dos, dégainèrent leurs épées, et leurs couteaux de combat. Ils n’étaient pas encore morts et ils ne mourraient pas sans un dernier combat.

 

               

Brüner n’était plus qu’un berserk des anciens mythes. Un guerrier sauvage, plus instinctif que conscient. Plus réflexe que réflexion. Il tirait, rechargeait et tailladait de son épée sombre, chaque Ork qu’il croisait. Il venait de se frayer un chemin vers les étages supérieurs à coups de bolts et d’épée. Il ne lui restait plus que quelques étages quand le hab bloc trembla. Ce n’est que bien après que les déflagrations se firent entendre. Un bombardement. Il en était sûr. Le Thunderhawk Defiance était ici, pour les sauver. Il reprit sa progression dans les corridors.

Les Orks les chargeaient par vagues. Dord menait la résistance. A chaque vague, il levait bien haut son épée énergétique au-dessus de sa tête, vers le ciel et les éclairs, pour défier les Orks qui montaient et arrivaient sur eux et rallier les hommes autour de lui. Il haranguait les Astartes de discours haineux vis-à-vis des xénos et des traitres. Markus quant à lui martelait chaque phrase de Dord d’un : 


-C’est la volonté de L’Empereur-Dieu !


Les Astartes commençaient à comprendre que la situation était maintenant incertaine. Les corps Orks s’empilaient. Quand ils chargeaient la ligne, les Astartes les attendaient patiemment sur leurs positions, fermement ancrés sur leurs jambes, armes blanches à la main. Les corps à corps éclataient partout. Le sang giclait, et coulaient du toit comme des rivières pourpres vers le sol.

Le sol trembla et le rugissement des réacteurs résonnèrent sur la place, le toit du hab et la cité Ruche. Les bombes incendiaires explosèrent aux pieds de la tour, pulvérisant le bitume, les marches et la Waagh qui essayait d’escalader la tour. Le bombardement venait de couper les renforts ennemis, mais pour combien de temps, et surtout, il restait un certain nombre d’Orks qui montaient toujours, depuis l’intérieur et l’extérieur.


-Je remonte la tour en spirale, passe de mitraillage. Informa Hasmond.


Son Thunderhawk en mode de vol stationnaire, ouvrit le feu de ses bolters lourds. Il broya les corps, et les façades, tout en remontant sur les langues de feu de ses rétrofusées jusqu’au toit. Les corps tombaient avec la maçonnerie. Le hab était coupé en deux par les tirs traçants, perforateurs et explosifs. Il achetait à prix d’or quelques précieuses minutes aux Astartes sur le toit.

Il ne restait plus que deux étages. Deux petits étages. Mais la masse d’Orks qui se pressaient la cage d’escalier pour accéder au toit était invraisemblable. Malgré leurs pertes, ils continuaient de monter vers leur fin.

Brüner, au coin d’un couloir, observait la masse de corps continuer de monter. Il ne pouvait passer par là, quand tout à coup, un bolt fila droit sur lui. Il plongea à terre. Depuis longtemps à court de munition, il se releva pour affronter ce qui lui avait tiré dessus, mais ne vit aucune menace. Seul, un trou gros comme le poing dans un mur une face de lui, lui indiqua que le tir venait de l’extérieur. Le rugissement des réacteurs et les phares du Thunderhawk passant devant lui indiquèrent que de l’autre côté, l’air libre l’attendait. Sans hésitation, il plaça sa charge thermique sur le mur, proche de l’impact de bolt.

L’épaisse maçonnerie fut fondue sous la chaleur abominable de la charge. Des gouttelettes de barres d’acier, et de roche fondue refroidissaient quand la pluie et le vent s’engouffrèrent dans le couloir. Brüner passa la tête par l’ouverture pour ne voir que le vide abyssal vers le sol. Il tourna la tête, le toit était proche.


-J’arrive mes frères, tenez-bon.

Il rengaina son épée, et dans sa main droite, planta son couteau dans les joints des murs. Il commença son ascension, aux côtés des Orks qui ne l’avaient pas encore vu.

 

Le Thunderhawk était en vol stationnaire, sa rampe baissée. Les Astartes tentaient encore de contenir la Waagh qui arrivait sur eux, quand le réseau vox réceptionna et transmit la voix du sergent Brüner. Un regain de vitalité se fit sentir, et les Astartes continuèrent de défendre la zone d’atterrissage intenable. L’artilleur du Defiance ouvrait le feu de ses bolters lourds par intermittence, balayant le reste du toit. Les Orks volaient comme des poupées de chiffons, broyés par les tirs. Les Astartes avaient déjà embraqués les cadavres de leurs frères, et tenaient l’accès à la rampe. Lyderic avait couru jusqu’au racks de munitions du compartiment passager et avait distribué à la volée quelques chargeurs. Dord quant à lui, seul, sous la pluie, le plus avancé, fauchait les Orks de son épée et brisait leurs os de son pavois.

Brüner manquait de prise, l’ascension était dure. Il servait des impacts de bolts dans la pierre comme de marches, mais plus le sommet approchait, moins il y en avait. Il ne restait plus que trois mètres avant le rebord du toit, et aucune prise. Il tira son couteau de son fourreau à sa botte, et essaya de le planter. La pointe ripa sur la pierre, laissant un profond sillon. Il réessaya. La pointe mordit dans quelque chose et se fixa. Il n’avait plus le choix, ses forces l’abandonnaient, ses bras étaient en feu. Il commença à donner de violent coup de poing sur le manche de son couteau planté dans la pierre pour l’y ficher.

Son poing armuré frappait encore et encore le manche. Chaque coup l’enfonçait de moins d’un centimètre, mais il devait l’y fixer assez fortement pour pouvoir s’y hisser dessus. Au quatrième coup, sa main se brisa sur le manche. Dans un cri de douleur, il continua de frapper.

 

               

Dord continuait de s’éloigner de la rampe du Thunderhawk. Il massacrait à tour de bras, mais ne vit pas l’Ork qui l’avait contourné par sa droite, dans son angle mort. La hache de l’Ork mordit son épaulière et ricocha dessus, glissant vers sa tête à toute vitesse. La lame frappa le côté droit du casque. Sonné, Dord tomba à genoux, tout en lançant un arc de cercle de son épée vers l’origine de l’attaque. Sa riposte n’était pas très précise, mais elle faucha l’Ork inconscient du danger. Il tomba par terre, tranché en deux. Dord se remit debout, quand sur sa gauche il vit une main, noire comme la nuit, aux couleurs des Black Templars, passer le parapet du toit. Le sergent Brüner se hissait difficilement jusqu’en haut, et roula sur le toit, épuisé. Dord sauta vers lui, tuant tout ceux qui se trouvait sur son chemin. Et saisit son officier fermement sous une aisselle. Il le porta, les jambes du sergent glissaient au sol, sans force.


-Je l’ai ! Décollage, maintenant ! Hurla-il sur le vox.

Les tirs pleurent autour d’eux. Les Orks tombaient, fauchés par les tirs d’appuis précis. Dord et Brüner, mal en point arrivèrent jusqu’à la rampe, où les attendaient les Astartes. Gauron courut jusqu’à Dord pour porter Brüner ensemble. Ils sautèrent à l’intérieur du Thunderhawk, quand les réacteurs atteignirent leur rugissement maximal et les arrachèrent à l’attraction de la planète. Brüner dans un dernier souffle donna son ordre :

-Revenant, purgez-les.


Loin en orbite, Ström donna ses ordres. La lance énergétique lourde monta en régime tandis que le Thunderhawk dans l’atmosphère s’éloignait à pleine vitesse. Elle ouvrit le feu droit sur sa cible, pulvérisant tout sur un rayon de cinq kilomètres, faisant bouillir la pluie dans la stratosphère jusqu’au sol, dans un éclair de lumière blanche, le hab bloc disparu. La croute terrestre se souleva sous la débauche de puissance de feu, et dix milles Orks disparurent en un battement de cœur, dans un cataclysme infernal. 

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