Black Templar Tome II

Chapitre 14 : Tempête De Feu

6034 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/05/2021 19:55

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La pluie tombait à verse. La chaussée détrempée semblait briller à chaque éclair qui venait zébrer un ciel lourd et bas. Brüner et ses hommes attendaient patiemment, à couvert plus qu’à l’abris du ciel déchainé. Dord et Lyderic portait toujours la dépouille de leur frère. La couche de poussière et de crasse avait disparu de son armure, dû à l’averse qui se déversait dessus. Ils avaient refusé à l’unisson de le déposer au sol, préférant le porter pendant de longues minutes plutôt que le laisser à terre. C’était leur manière à eux de lui rendre hommage. Leurs muscles leur brulaient, congestionné par la charge qu’ils avaient eu à porter jusqu’ici, mais ils tenaient bon.

Maintenant qu’il était à l’air libre, Brüner sentit le parfum d’un air pur. Il ne s’en était pas rendu compte tout de suite, mais dans les profondeurs des fondations du bloc hab, l’air été vicié, lourd, et épais. Malgré les filtres du respirateur de son armure, cela laissait un arrière-goût sur la langue. Une sorte de note musquée.

C’était maintenant qu’il réalisa d’où provenait ce parfum immonde.


Le bloc hab, ainsi que toutes les constructions identiques devaient en être remplie. Des spores Orks. Les sous-sols, les endroits à l’abris des intempéries, dans la chaleur moite des profondeurs, c’était là que proliféraient les spores Orks et donc les nouvelles générations de leur espèce guerrière. C’était de véritable incubateur. Il aurait fallu passer toute la ville au lance flamme, pièce par pièce, et encore, on trouverait des traces importantes dans l’air ambiant, dans les vents qui charriaient ces immondes champignons même jusqu’à l’autre bout de cette planète.

 Maintenant à l’air libre, c’était l’odeur du sel marin qui prenait le dessus sur toutes les autres odeurs. Ils patientaient, leurs armures noires de jais détrempées, leurs tabars d’un blanc étincelant dans la tempête qui faisait rage.

               

Kantor avait trouvé l’endroit le plus proche et le plus dégagé pour une évacuation aérienne. Le plan était simple. Envoyer l’armure trouvée et son porteur en orbite à bord du Revenant pour pouvoir y extraire les données des autres frères encore présent sur cette planète. C’était leur seule carte à jouer. L’atterrissage dans cette partie de la ville était risqué. Il préviendrait surement malgré le vacarme ambiant que des étrangers foulaient le territoire des Orks. Mais Brüner n’avait pas le choix. Pas si près de son but. Il observait la place dégagée devant lui, bolter levé, prêt à tout.

La place était immense. Une dizaine de voies et de rues piétonnes venaient s’y greffer de tous les points cardinaux, comme si elle attirait en son centre toute la population de la cité. Cela avait dû être, dans un passé lointain, un point central du commerce de la ville. De hauts immeubles venaient la ceinturer de toute part, de sorte qu’elle était presque à l’abris des intempéries qui fouettaient les faubourgs. A une époque elle aurait été magnifique. Brüner ne pût s’empêcher d’imaginer les étales, les magasins, et les vendeurs itinérants qui venaient ici chaque semaine pour espérer vendre leurs denrées. Malgré la pluie perpétuelle, les citoyens sortaient de leurs demeures pendant leur seul jour de repos, après une semaine harassante dans les usines et les hauts fourneaux, pour dépenser leurs maigres salaires.


Au centre, brisée, allongée sur le flanc, une statue gisait face contre terre. Elle représentait un héros Astartes inconnu. Son épée surement levée vers le ciel, du temps où elle contemplait la place de toute sa hauteur. Aujourd’hui, elle ne représentait qu’un échec de plus. Partout autour, reposait avec elle les sacs de sables de barricades écroulées. Des carcasses de Leman Russ rouillées, et des blocs de ferrobéton détruits. Ici avait dû, avoir eu lieu le plus gros des affrontements. Le vacarme des bolters et des canons avaient dû briser les moindres fenêtres des habitations alentours, pendant que les Orks fondaient sur les régiments retranchés de la garde. Il ne restait plus que le vent et la pluie torrentielle qui venaient parcourir ses rues vides, sans âme.


-En approche. Une minute. C’était la voix de Hasmond.


Son Thunderhawk approchait. D’un seul geste de la main Brüner déploya ses hommes dans un arc de cercle parfait. Ils n’étaient pas assez nombreux pour couvrir toute la place, mais ils c’étaient positionné de sorte à au moins voir les points d’accès les plus proches en cas d’attaque. Un transport aérien était le plus vulnérable dans sa phase de décollage mais aussi d’atterrissage. Les Astartes au sol surveillaient adroitement l’arrivée du cuirassé volant.

Le son de ses trois stratoréacteurs résonnaient sur toute la place. Ils auraient fait vibrer les fenêtres des habitants, mais il n’en restait plus rien depuis des éons. Les patins du Defiance étaient déployés, et il n’était plus qu’à une dizaine de mètres du sol, sa rampe avant située juste sous son cockpit s’ouvrait déjà. Brüner, Lyderic, et Dord s’élancèrent à découvert. Ils étaient appuyés par le reste de l’escouade. Dord et Lyderic portaient toujours le corps sans vie de leur frère pour le faire embarquer dans l’appareil et l’extraire.

La première chose que vit Brüner quand la rampe s’abaissa complètement et qu’elle toucha le sol, fut une silhouette connue. Son serf personnel, en treillis complet, gilet par balles et tactique sur son torse, un fusil laser dans les mains, descendait la rampe à leur rencontre. Brüner réalisa soudainement l’ampleur des pertes qu’ils avaient subis durant les six derniers mois. L’équipage du Revenant était exsangue. Il manquait terriblement de personnel, si bien que le serf personnel du sergent Brüner devait embarquer et quitter le navire pour leur prêter main forte. Le serf sembla comme dans son élément, braquant son fusil sur les ombres alentours comme s’il s’attendait à voir surgir une menace.


-J’ai préparé une table sanglée pour le seigneur Astartes que vous avez trouvé, monseigneur. Hurla le serf en baissant la tête en signe de déférence. Il devait crier pour ce faire entendre malgré le raffut des réacteurs qui tournait au ralenti.

-Je ne t’ai jamais ordonné de quitter le croiseur serf ! S’emporta dans la tempête le sergent, aux pieds de la rampe d’accès. 

-Mon devoir est de vous protéger et de vous servir monseigneur. Où que vous soyez, je servirais. Répondit simplement le serf, les yeux braqués sur les alentours de la place.


Brüner aurait pu le tuer sur place pour lui avoir répondu. Il était dans la force de l’âge, armé et préparé, mais son corps frêle d’homme normal était fragile. Il aurait pu le tuer d’une seule main, sans effort. Mais il se ravisa. Ce qu’il avait pris pour de la défiance n’était que la preuve de son implication et du respect de ses serments prêtés envers le chapitre et son maitre. Le vox hurla :


-Contacts ! Contacts !


C’est à ce moment-là que la Horde décida de charger.

 

Hasmond, le pilote du Thunderhawk Defiance, choisissait lui-même avant chaque mission son armement. Il prenait le temps d’inspecter chaque sous munitions installés sous ses ailes, chaque affût de canons laser, et chaque bolters lourds. Il vérifiait même aussi, son canon de bombardement dorsal. Arpentant la carlingue avant chaque théâtre d’opération. Son investissement était tel qu’il choisissait aussi la composition des ceintures de bolts que ses bolters lourds cracheraient.

Pour des missions d’appuis au sol, Hasmond privilégiait une seule composition, viable à ses yeux. Un bolt à fragmentation, un bolt anti blindage et un traçant. Dans cet ordre précis, sur chaque bande de deux milles munitions. Cette composition avait fait ses preuves. Aucun ennemi ne pouvait y échapper.

              

Les huit bolters lourds ouvrirent le feu alors que le Thunderhawk était encore au sol. Le vacarme de la canonnade, freins de bouches et des douilles vides surchauffées, résonnèrent sur la place impériale comme des sons de cloches d’un destin qui approche. La carlingue s’illumina dans l’orage perpétuel sous le barrage de tir déversé. Les tirs traçants filèrent vers leurs cibles qui se déversaient des immeubles alentour, des hab bloc et de leurs cachettes. Vu du ciel, on aurait dit une fourmilière qu’on aurait foulé à coups de pieds et qui envoyaient ses gardes débusquer l’intru responsable.

La fusillade à sens unique ne gênait en rien le sergent Brüner toujours aux pieds de la rampe avant du Thunderhawk. Son heaume filtrait les sons trop forts pour les rendre supportables. Dord et Lyderic étaient encore dans le compartiment passager pour y déposer le corps de leur frère. Le serf du sergent avait épaulé son fusil et commençait à tirer sur les formes des Orks qui se dessinaient à l’autre bout de la place, à deux cent mètres. Brüner fit volte-face, épaula lui aussi son bolter, amenant sa nouvelle optique devant son œil et appuya sur la détente. Dans son dos, Dord et Lyderic sortirent en trombe du Thunderhawk toujours au sol, mais ils avaient chargé leurs bras de sacoches de chargeurs supplémentaires devant l’importance de la fusillade en cours. Les trois Astartes étaient au sol, dans un arc de cercle devant le nez du Thunderhawk qui continuait de marteler de ses bolters et de ses canons lasers toute l’esplanade devant lui sur cent quatre-vingt degrés.


-Décollage ! Maintenant ! Hurla Brüner au pilote qui enclenchait déjà ses rétrofusées.


Le Thunderhawk commença son ascension, toujours en train de délivrer un barrage de bolts et de laser sur la foule enragée qui fonçait sur eux depuis les immeubles adjacents à la place. Avant que la rampe ne se verrouille, Brüner lâcha un dernier regard à son serf qui continuait de tirer tout en prenant de la hauteur. Il s’arrêta dans sa tâche, et regarda en retour son seigneur. Il frappa son torse d’un poing droit fort et ferme pour saluer son officier. Quand celui-ci lui répondit d’un simple hochement de tête avant de retourner son attention sur la fusillade en cours.

 

Les flashs des tirs venaient illuminer le cockpit malgré le filtre lumineux qu’appliquait l’esprit de la machine de l’appareil au verre blindé de l’habitacle. Hasmond voyait très clairement à travers les optiques de son casque de vol et l’affichage holographique devant lui que l’esprit de la machine de son appareil peinait à afficher les runes de contacts qui s’agglutinaient au sol. Le compteur ne faisait que grimper. Mille, mille cinq cents, deux milles… Toute la cité leur tombait dessus. L’appareil était en vol stationnaire, à environ quinze mètres du sol, et mitraillait tout ce qui passait devant lui. L’artilleur ne comptait pas les munitions qu’il déversait sur la horde qui approchait. Les tourelles bolters lourds jumelées laissaient des sillons sanglants partout où elles étaient pointées. Les bolts explosifs venaient faire éclater les chairs. Les membres étaient arrachés, transpercés. Les bolts anti blindage venaient perforer les quelques couverts derrières lesquels les plus intelligents des Orks « sauvages » venaient s’abriter. Carcasses de transports, murs des échoppes et des bâtiments étaient perforés avec la même facilité. Rien ne pouvait survivre. Les tirs traçants indiquaient à l’artilleur comment et où corriger ses tirs. Les canons lasers dorsaux venaient strier l’air de leurs rayons ardents, incinérant les Orks trop sûr d’eux qui chargeaient à découvert. Les compteurs de munitions descendants à une vitesse hallucinante. La pluie qui tombait depuis le ciel, c’était mêlée aux douilles surchauffées qui tapissaient le sol sous le mastodonte volant qui ne s’arrêtait pas de tirer.

               

C’était une marée Orkoïde. Brüner les voyait très clairement dans la lunette de son bolter. Ils étaient innombrables, furieux et nu. Leurs peaux étaient couvertes de tatouages grossier indiscernable à cette distance. Ils étaient armés chichement. Quelques balles et autres projectiles venaient frapper le sol autour de lui, mais sans grande précision ni grand dommage. C’était leur nombre qui était leur force. Et leur sauvagerie. Pour l’instant le Defiance les maintenaient en respect. Mais temps qu’il restait avec eux, il était impossible de pouvoir localiser les dépouilles de leurs autres frères dans la cité. Il devait repartir en orbite et là seulement ils pourraient savoir où aller ensuite. Sauf que leur temps ici était compté. La marée arrivait. Brüner éjecta son chargeur vide au sol, pour en prendre un nouveau de sa besace de déchargement remplie d’autres et repris le tir. Il ordonna en même temps au reste de ses hommes de le rejoindre sur l’esplanade. Ils devaient rester grouper. Leur survie en dépendait. Il entendit dans son dos, les martellements de bottes blindés de ses hommes qui arrivaient. Johann, dans son élan grimpa sur le toit d’un transport, pour s’y camper fermement. Il leva son bolter lourd et commença à déverser sur la Horde un torrent de ses propres bolts.

Même à travers la carlingue, Hasmond pouvait entendre la fusillade en dessous de lui. Mais il percevait un autre son. Ou plutôt d’autres sons. Plus lointains, plus graves et profonds. Soudain la ligne de bâtiment haut de cinquante mètres devant lui s’embrasa. Des feux de toutes formes et tailles prirent sur les toits et par les fenêtres. Il en était sûr, c’était les Orks qui allumaient des feux d’alarme ou de défiance envers les Astartes qui avaient pénétrés sur leur domaine.

Ses armes continuaient de marteler les bâtiments et les abords de la place. Les corps ennemis tombaient par dizaine. Taillés en deux par la puissance des bolts, hachés par les éclats de maçonneries, pulvérisés par les rayons laser. Hasmond commença à faire pivoter son appareil sur la droite. Son artilleur comprit aussitôt et arrosa la nouvelle zone de rafales soutenues. Les corps tombaient comme des fétus de paille, mais là où un ennemi se serait enfuit, les Orks semblaient enragés, et galvanisés par leurs pertes. Hasmond fit décrire un virage sur la gauche, toujours en vol stationnaire. De nouveaux feux prirent vie sur les toits des bâtiments, et quelques-uns sur la façade de l’un d’eux. L’artilleur activa le canon de bombardement qui rugit.

 

               

Le projectile toucha l’origine du départ du feu. Un tir direct. L’explosion souffla les flammes dans une orgie de poussière et de shrapnels surchauffés. La façade commença même à s’effondrer devant la puissance dégagée de l’explosion à peine contenue. Les bolters lourds martelaient le pavé sans discontinuer. Les cibles Orks tombaient sous les tirs combinés de l’escouade et du Thunderhawk. Les runes de tués au combat montaient aussi vite que les munitions descendaient. Johann hurlait sans s’arrêter, en chœur avec son bolter lourd qui arrachait la vie à ses ennemis. Dord et Markus tiraient au pistolet bolter, sur les rares cibles qui osaient s’approcher de trop prêt. Kantor aspergea même un groupe d’Ork, avec son lance flamme. Les Orks nus furent brûlé avant même d’avoir pu atteindre les croisés. Leur peau se décollant de leurs os, aucune armure ou habits n’auraient pu les protéger d’une telle violence brute. Maximilian avait chargé des balles dans son fusils à pompe et même à distance ses cartouches de chevrotines faisaient un massacre. Il alternait entre ses munitions tout en rechargeant, explosant les crânes et les abdomens de tirs bien placés. Le massacre était grandiose. Mais la Horde approchait.


-Préparez-vous à faire mouvement ! Hurla pour se faire entendre le sergent Brüner qui rechargeait une nouvelle fois.


Il en était à son deuxième chargeur, et cumulait environ une trentaine de tués au combat. En verrouillant l’arrêtoir de culasse pour un nouveau tir après avoir rechargé, il donna ses ordres.


-Defiance, ici unité au sol. Nous chargeons droit devant. Dégagez-nous la voie sur la rue principale et repartez en orbite aussi vite que possible. Nous aurons besoin de votre appui quand vous aurez déposé l’objectif en orbite.

-Affirmatif frère sergent. Bonne chance. Terminé. Conclu Hasmond.

-Vos ordres frère pilote ? Demanda l’artilleur, toujours en train de pulvériser littéralement la Horde sous eux.

-On les fracasse. Rugit Hasmond dans un cri rauque.

 

              

Brüner s’élança en premier au milieu de l’esplanade. Ses hommes le suivirent de prêt. Dord sur sa gauche, Markus sur sa droite, le reste dans un arc de cercle parfait. Johann descendit de son promontoire pour se joindre à ses frères. Les Astartes lâchaient quelques tirs tout en courant, un exercice difficile, mais pas pour eux. Ils fonçaient droit dans la gueule du loup, les Orks rugirent en s’apercevant que leurs proies venaient à eux. Dord rangea son pistolet dans son holster pour dégainer son épée, son pavois déjà dans son autre main, Markus activa son crozius, son champ disrupteur faisant évaporer les gouttes d’eaux qui tombaient dessus. Chaque Astartes prit dans leurs mains leurs armes de corps à corps, ils chargeaient un adversaire cent fois supérieur en nombre. Une charge digne des sagas, des légendes. Une charge qui serait gravée dans les annales du chapitre, si tantôt qu’ils y survivent pour que quelqu’un raconte ces événements. Les croisés chargèrent, droit devant. Hurlant des prières, des menaces et des jurons. Les éclairs se reflétèrent sur leurs armures, leurs tabars, et leurs armes, tandis que la pluie lavait le sang répandu sur le sol pavé. Le Thunderhawk, dominant la scène, tirait toujours, amoindrissant la Horde qui menaçait de les submerger. Soudain il tira de toutes ses armes, quand le fracas de armures et des épées, rencontrant la chair, résonna sur l’esplanades des Héros oubliés.

Le Defiance commençait à encaisser des tirs. Ils étaient peu nombreux et imprécis, mais son équipage nota que les Orks dit « sauvage » savaient utiliser des armes. Surement de récupération, mal entretenues, mais ils avaient les connaissances pour les retourner contre leurs ennemis. Soudain un départ de roquette fut signalé. L’esprit de la machine fit retentir une alarme stridente quand elle détecta le projectile qui vrombissait vers eux. La roquette devait être en piteux état. Elle ne vola pas droit et une fumée noire la suivait, comme si son cœur propulseur était malade. Elle passa loin du Thunderhawk pour aller s’écraser de l’autre côté de l’esplanade, dans un fracas de pierres et de feu.


Aussitôt, l’artilleur tourna les bolters lourds vers l’origine du tir pour venir balayer les attroupements. Les corps étaient déchiquetés, fondus et tordus. Les façades des immeubles, coulés dans du ferrobéton se défaisaient à chaque tir qui venait perforer les devantures. A certains endroits, les corps commençaient à s’empiler. Quand Hasmond reçu ses ordres, le corps à corps en dessous de lui avait déjà commencé. Le sergent Brüner était aux prises avec la Horde pur essayer de se frayer un chemin vers l’avenue principale. Droit devant lui. Hasmond activa ses armements d’ailes et donna ses ordres. Il actionna lui-même la gâchette de tir quand ses paniers de roquettes prirent vie.


Brüner avait sorti son épée, dans son autre main son pistolet bolter aboyait. La mêlée était totale. Dord avait pris la tête, balayant de son épée énergétique les corps. Markus l’accompagnait, chantant à tue-tête des psaumes de batailles. Chaque Astartes restaient prêt de son frère. Un frère isolé dans cette mêlée était un frère mort. L’unité était la clef. Brüner avait perdu le compte des tués. Son immense épée sombre tranchait les chairs et les armes dérisoires que brandissaient les Orks. Ils ne portaient presque aucun vêtement, à part des pagnes et d’autres habits archaïques. Soudain sur sa gauche, il entendit un cri. Ce n’était pas le cri rauque d’un Ork mais celui d’un de ses hommes. Il bouscula de ses épaulières les formes qui l’empêchaient de passer pour tomber nez à nez avec un groupe d’Ork enchevêtré sur une masse au sol. Sans une hésitation, il tira à bout portant dans la masse de corps. Les dos explosèrent, les tripes volèrent et les rares Orks encore en vie furent passé au fil de l’épée. Brüner se jeta dans la masse. Fracassant des crânes et des os avec la crosse de son arme de poing à sec. Il trouva enfin un gantelet armuré qui dépassait du tas de cadavre. Il était noir de jais, celui d’un Black Templar. Il agrippa le gantelet et le tira de toutes ses forces. La carrure de Johann sorti du monticule de corps.


Haletant, son armure cabossée mais encore intacte, il n’arriva même pas à formuler un merci, seulement un hochement de tête plein de gratitude. Maintenant sur pieds, il recommença à se défendre. Si le sergent Brüner ne faisait rien, ils seraient chacun isolé et envoyé au tapis. Et l’issus du combat ne faisait aucun doute. Frère Karl se débrouillait bien mieux que ses frères. Il tailladait les ennemis les plus proches de lui de son couteau de combat, et quand il pouvait, il envoyait des jets de prométhium enflammés dans la foule. Les Orks apeurés par la puissance de son lance flamme essayaient temps bien que mal de reculer, mais la pression des corps de leurs congénères derrières eux les en empêchaient. Karl les massacrait par poignées entières.

Maximilian n’était pas en reste non plus. Son fusil à pompe dans un corps à corps aussi serré était une bénédiction. A chaque cartouche tirée de plombs de gros calibres, les corps volaient comme des feuilles soufflées par le vent. A chaque impact le sang giclait sur les Orks à coté et les Black Templars qui avançaient coûte que coûte. La Horde perdait du terrain, mais à chaque erreur elle pouvait se retourner contre ses assaillants.

               

Le ciel s’embrasa au-dessus d’eux. La fumée de départs des tirs de roquettes submergea les ailes du Defiance qui tirait toujours en de longues rafales avec ses bolters lourds. Hasmond, le pilote, vida les paniers de roquettes en quelques secondes, faisant décrire un arc de cercle à son appareil de droite à gauche. Les engins volants percutèrent la masse de corps qui se pressaient pour rejoindre le combat au sol. Les charges explosives soulevèrent dans le ciel les cadavres. Des bains d’hémoglobines explosèrent dans des geysers immondes. Hasmond vit même à travers la fureur de sa verrière un corps soulevé à plus de vingt mètres du sol par une explosion, avant de retomber brutalement au sol, désarticulé. Les roquettes détruisirent le peu qui reste des rez-de-chaussée, premier et second étage des hauts bâtiments autour de la place, qui donnaient sur la rue principale. La maçonnerie se délitait devant le tir de barrage intensif et le feu purificateur du Thunderhawk.


En une seconde, le pilote actionna les commandes de puissance, et le cuirassé volant parti en trombe, quittant son vol stationnaire. Il fonçait droit vers la rue principale, l’objectif des Astartes encore empêtrés dans un combat au corps à corps. Avant de prendre de l’altitude, l’artilleur du cuirassé lâcha les grappes de bombes qui percutèrent le sol à pleine vitesse.

Dû à la proximité du bombardement et du Defiance, les bombes furent armées avec un retardateur intégré dans l’esprit de la machine de leurs têtes explosives. Elles percutèrent le sol dans un premier temps avec la force cinétique d’un coup de canon de bataille. Perforant le bitume, le fracassant sous leurs masses. Une des quatre bombes, une incendiaire, ricocha contre le sol pour finir sa course folle la baie vitrée d’un magasin adjacent aux combats.

               

Le Thunderhawk venait de disparaitre dans les nuages et leur seul appuis avec lui. Il fonçait maintenant vers le Revenant en orbite. Leur salut se trouvait à bord. Ils devaient localiser le reste de leurs frères disparus avant que toute la cité ruche ne les égorges et les massacre. Brüner enfonçait son épée dans les corps qui se pressaient contre lui. La lame était rouge de sang. Son armure couverture d’immondices, le blanc de son tabar commençait à disparaitre. Il était épaule contre épaule avec ses hommes. Ils avançaient de front, les uns collés aux autres. Maximilian à sa droite hurla qu’il rechargeait son arme. Il continua quand même à avancer. Brüner et l’Astartes qui était de l’autre côté de Maximilian l’appuyèrent pendant ce rechargement. Maximilian rechargeait deux cartouches par deux cartouches, en trois mouvements secs il avait fini. Il arma la culasse et son fusil à pompe rugit. Un cône de cinq mètres devant eux fut ouvert par la première décharge de chevrotine de gros calibre. Puis il réarma et tira encore, et encore. Les Astartes marchaient sur les corps. Ecrasant les mourants, et les morts sans distinctions.


C’est à ce moment que les bombes explosèrent. Le souffle bien que lointain de cent mètre, vint chambouler la formation Ork et Astartes. Mais c’est dernier si attendait, et l’avait même ordonné. Les bombes incendiaires répandirent une vague de feu purificateur sur toute la longueur de la rue principale. Les Orks qui se trouvaient trop proche de l’épicentre furent juste soufflés, comme s’ils n’avaient jamais existé. Les autres s’arrachèrent la peau pour essayer d’endiguer le feu qui les dévorait. Mais le prométhium et ses variantes militarisées collait sur n’importe qu’elle surface. Il brûlait même sous l’eau. Les corps fondus tombèrent au sol quand les bombes à fragmentation détonnèrent.


La première c’était enfoncé profondément dans la route de goudron, le fracassant à son contact. Elle était enfoncée d’un mètre ou deux quand elle explosa. Ce fut comme un séisme, la route se craquela, comme tirée vers le ciel, avant de retomber comme un soufflet. Les Corps furent bousculées, les Orks alentours tombèrent à la renverse, quand les shrapnels et le feu les chassèrent. La seconde détonna à la surface de la route, sur un rayon de deux cent mètres, de véritables missiles d’éclats de métal vinrent perforer les chairs presque nues des Orks.

La Horde fut troublée. Elle stoppa son élan devant la débauche de violence qui venait de se passer dans son dos. Pendant une seconde elle sembla faiblir. Les Astartes saisirent le moment et poussèrent encore plus en avant. Dord menait la charge. Son épée scintillante d’énergie frappant les corps, perforait les armures et tranchait les armes faites de bric et de broc. La ligne Astartes pouvait enfin respirer, et la fusillade reprit de plus belle quand le corps à corps s’espaça. Brüner tirait dans le dos des Orks qui essayaient de fuir et ceux qui lui faisaient encore face. La rue principale était en feu. Les bombes l’avaient défiguré. Les Astartes s’y engouffrèrent comme un seul homme, foulant de leurs bottes blindées les corps encore en train de brûler sous la pluie battante.


-Ici le Revenant, nous avons d’important signaux de vie qui convergent encore votre position. La Horde que vous venez de traverser se regroupe derrière vous et vous prend en chasse, monseigneur.

               

C’était la voix du capitaine Ström. Depuis l’orbite il avait sûrement, grâce à ses capteurs et radars une vision d’ensemble de la situation. Les runes rouges qui signalaient un Ork, fourmillaient sur son affichage. Il rapporta ses observations au sergent et ses hommes au sol.


-Je vous conseil de mettre de la distance entre vous et le lieu du bombardement. Nous détectons encore plus de contacts autour qui convergent vers vous.

-Bien reçu, répondit le sergent hors d’haleine après une course terrible, une fusillade et un corps à corps sanglant.


Tout autour de lui ses hommes se retournaient par intermittence pour tirer sur la Horde qui les poursuivaient. Ils avaient eu de la chance de la franchir une fois, sans blessé ou mort. Cette chance ne serait pas éternelle. Brüner se retourna lui aussi en dépassant Lyderic qui rechargeait, genoux à terre. Il vida son chargeur d’une traite sur la masse de corps qui semblait effrayée de franchir le mur de flammes bombes incendiaires. Brüner rechargea en faisant demi-tour, suivant ses hommes. Son chargeur vide tomba au sol, au milieu des corps désarticulés, et le la route fracassée.

-Combien de temps avant que le Defiance ne soit à bord ? Demanda-t-il.

-Environ trente-sept minutes monseigneur. Tenez bon, Revenant terminé.

Brüner courait à un rythme soutenu, ses hommes le suivait. Les tirs ricochaient autour de lui et ses hommes répliquaient pendant qu’ils quittaient les abords de la place.

-Konrad, par en avant, trouve-nous un endroit où nous regrouper. Cessez le feu, nous devons disparaitre. Semons nos poursuivants.


Comme un seul homme les Astartes cessèrent de répliquer. Après un virage dans une rue latérale, la Horde les perdit de vue. Les Astartes continuèrent la progression, tournant dans les rues, mettant de la distance entre eux et les Orks. La fusillade se calma. Konrad parti en avant, son fusil stalker devant lui, trouver une position idéale pour attendre les informations indispensables de l’orbite. Les Astartes épuisés, mais concentrés disparurent dans les ombres des bâtiments, sous la pluie, dans le vacarme des tambours de guerre qui résonnaient sur la cité morte.

 

               

Le silence était pesant. La Horde avait été semée, mais les Astartes restaient sur le qui-vive. Ils avaient essayé de ne rien perturber ou bouger quand ils rentrèrent à toute allure dans cet ancien commerce des faubourgs de la cité Ruche. Ils étaient enfin à l’abris de la pluie, leur dégoulinant de leurs armures cabossées faisaient des flaques d’eau sous leurs pieds. Ils étaient tous au fond de la boutique, le plus loin des fenêtres et des portes. Ils attendaient patiemment, cachés du reste de la rue. Lyderic était l’épaule contre une cloison, le plus proche de la porte d’entrée en bois vermoulus, dissimulé, et regardait activement en bas de la rue qu’ils venaient tous d’emprunter. Il ne voyait aucun mouvement.

Konrad, l’éclaireur du groupe, était monté sans qu’un ordre ne lui soit donné, dans ce qui était, surement les logements du personnel de la boutique, un étage au-dessus. Il c’était posté à une fenêtre qui donnait sur une avenue, son bolter stalker savamment calé contre son épaule et posé sur une table de nuit renversée. Il scrutait lui aussi le moindre signe d’avance ennemie.


Les autres étaient au fond du magasin. Ils rechargeaient leurs armes, ou complétaient leurs chargeurs à moitié utilisés, en vision de ce qui allait suivre. Lyderic et Dord avaient distribués le peu de munitions supplémentaires qu’ils avaient récupérés dans le Thunderhawk, à chaque Astartes de l’escouade de croisés. Gauron était aux soins de Johann, qui semblaient blessé, mais ne voulait pas l’admettre. Ils étaient dans ce qui semblait être lé réserve de la boutique, depuis longtemps vide. C’était l’endroit le plus éloigné, et insonorisé de leur point de chute.

Rien ne semblait avoir bougé depuis au moins cinquante années. Certains tasses et pichets de vin étaient encore en place sur des tables rondes simples mais fonctionnelles. Brüner regardait la scène, avec nostalgie et circonspection, en repassant les événements qui venaient de se dérouler. La Horde comme maintenant ils l’appelaient tous, était étrange. Ils avaient tous combattu les Orks au moins une fois dans leurs vies. Au moins pendant leur initiation. Et ces Orks ne ressemblaient en rien à ceux déjà rencontrés. Ils évoluaient en groupe, tiraient à l’arme à poudre, mais les ressemblances s’arrêtaient là. Il n’y avait aucune cohésion, ni semblant de tactique. Même des Orks normaux, aussi stupide soient-ils, avaient un début de sens tactique ou de stratégie. Mais pas ceux-là. Ils étaient sauvages. Livré à eux-mêmes.


-La Horde qui nous suit semble désorganisé, et sauvage. Voxa le sergent, pour formaliser ses pensées.

-Je n’ai jamais vu d’Orks se comporter comme cela. Confirma Maximilian, un chargeur à la main, en train de le compléter.

-Nous avons peut-être réveillé une fourmilière, mais leur avantage qu’est le nombre, ne jouera pas en leur faveur si nous manœuvrons intelligemment. Voxa


Gauron, l’apothicaire, dans une autre pièce, soignant Johann. 


-Ils n’ont pas de chef pour les guider. Voxa Brüner.

-J’en suis venu à la même conclusion. Répondit laconiquement Markus. Mais je ne sais pas encore si c’est un avantage pour nous, ou notre perte.

Deux bips d’activations vox sans aucune parole, les fit taire d’un seul coup. Ils n’avaient fait aucun bruit, toute leur conversation c’était déroulée sur leur réseau, mais Konrad avait repéré quelque chose.

-Contact, voxa-t-il.

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