Black Templar Tome II

Chapitre 13 : Le Dernier Cercle

4714 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 29/04/2021 08:40

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-Aucune lumière. Vision nocturne.


L’ordre fut donné. Les Astartes s’y attendait. Ils étaient tous posté dans l’entrée principale du bloc d’habitation, à l’abris de la pluie battante. La large entrée s’ouvrait sur une esplanade et un patio intérieur, donnant sur les différents logements et autres renfoncements dans le bâtiment. Konrad avec son fusil de précision, tenait l’entrée, jetant des regards vers l’extérieur. Aux vues de son équipement, si un combat rapproché s’enclenchait, il lui serait presque impossible de combattre efficacement. De manière implicite il surveillerait les alentours du bloc, et fermerait la marche. Il garderait libre d’accès la seule sortie connue de ce dédale. Maximilian qui d’habitude fermait la marche du groupe passa en tête, son fusil à pompe serait une bénédiction dans les corridors et les couloirs étroits des logements impériaux.


Un voile vert s’abaissa sur les yeux du sergent quand il activa sa vision nocturne. En quelque secondes il put voir comme en plein jour. L’intérieur du bloc était sombre et sale. Cela devait faire des années, voir mêmes des dizaines d’années que les lieux avaient été abandonnés. A l’abris du vent, partout gisait des ossements, humains et Orks. Les uniformes avaient pourri sur les cadavres, et les crânes grimaçants apparaissaient dans la pénombre, à travers les optiques du sergent. Il avait envoyé en avant-garde frère Maximilian qui fouillait les étages supérieurs. Cela devait faire une bonne heure qu’ils avaient pénétré, mais toujours aucune trace de leurs frères. Kantor était resté à l’entrée, et faisait son rapport d’un simple bip d’activation de sa rune de communication pour rapporter que le secteur était clair.


A chaque embranchement Brüner s’attendait à voir apparaitre la gueule béante, garnie de croc d’un Ork lui sauter dessus, mais rien ne vint. Il se tint prêt. Le bolter sanglé autour de son torse, par-dessus son tabar et ses portes chargeurs. Il avait sur lui son équipement habituel, mais il doutait que cela fut assez si la situation dégenrerait. Et il en était sûr, elle finissait toujours par dégénérer. Dans cet espace exigu, l’optique de visée montée sur son arme l’handicapait. Le grossissement de sa lunette l’empêchait de viser correctement à courte portée, mais il avait pallié à ce handicap à bord du Revenant toujours en orbite.

A chaque affrontement à courte portée, il avait appris à incliner la carcasse de son arme sur la gauche de quelques degrés de sorte, à ce que son œil directeur, pour le tir, ne soit plus aligné avec son optique. Il lui avait fallut des heures d’entrainement et de mise en situation. Il était maintenant capable dans un réflex d’aligner son arme avec une cible rapprochée, pour ensuite refaire aligner son œil et son optique sur une autre beaucoup plus loin. Le manque de vitesse au rechargement, avec cette nouvelle prise de son bolter, mais le manque optimal du contrôle du recul, était compensé par la versatilité de sa portée d’engagement. Presque tous ses hommes avaient amélioré leurs équipements quand ils avaient découvert les objets volés de leur chapitre dans les entrailles de Arx. Maintenant ces reliques étaient dans les mains des dignes successeurs des héros qui les avaient portées autrefois. Chaque Astartes rendraient hommage à la mémoire de ceux qui avaient trépassés.

               

Quand cette idée passa dans l’esprit de Brüner tandis qu’il avançait dans les couloirs, quasiment dans le noir avec ses hommes, dans une progression silencieuse, il repensa au navire qui les attendait en orbite.

La traversée de la Cicatrix, avait été mouvementée. Un quart de l’équipage était mort, ou porté disparus. Quand le champ de Geller c’était effondré, ce furent les hommes d’équipages qui partirent les premiers. Possédés par des puissances démoniaques ils s’attaquèrent à leurs frères et sœurs, massacrant tout sur leur passage. Et vint ensuite les créatures elles-mêmes. Brüner en était sûr, l’équipage devait encore découvrir des charniers à bord, et devait envoyer directement dans l’espace les cadavres des hommes, et des monstres dans le vide spatial, purgeant les corridors par les flammes, pour nettoyer le croiseur d’attaque. L’équipage avait été ébranlé plus que chaque Astartes pouvait imaginer. La situation était critique. Le Holly Thunder était maintenant silencieux.

               

Il avait tiré son dernier obus dans le Warp même, touchant la créature gargantuesque qui entravait le Revenant dans le Warp. Ses serviteurs furent massacrés, et les rares survivants dispatchés dans les équipes de tirs des autres pièces navales. Sur les huit pièces d’artillerie de flanc, plus que sept pouvaient encore tirer. A un rythme bien en deçà des attendus. Dû aux pertes au seins des serfs et des membres des équipes de rechargement.

Le Revenant n’était pas blessé dans sa chair ni sa peau. Mais dans son âme. Dans ce qui faisait sa force, son équipage.

Les coursives étaient maintenant plus silencieuses que jamais. Les serviteurs et les serfs qui d’habitude marchaient en silence dans les coursives, naviguant des armureries aux salles d’entrainements, des chambres de prières de leurs maitres Astartes aux passerelles de commandement, ce comptait sur les doigts d’une seule main. Le Revenant était vide. Exsangue.

Par chance, le serf du sergent Brüner avait survécu. Il avait entendu parler d’un baroud d’honneur formidable, d’un équipage de défense du navire contre une horde de démon assoiffé d’âmes devant les portes d’accès aux cryptes biologique Astartes. Le serf s’y trouvait et à même participé à les repousser.

Le coup d’éclat du Holly Thunder fut brodé sur la bannière de la croisade d’expiation. Maintenant, ses reflets dorés, par tous les combats, les batailles et les morts qui venaient la traverser. Elle trônait fièrement dans la chapelle principale du Revenant, blessé, mais tout prêt à se défendre.

 

               

-Frère sergent. J’ai trouvé quelque chose. Voxa Maximilian. Sa voix résonna dans les oreillettes des heaumes de tout les membres de l’escouade de croisés. Je vous donne ma position.


Les neuf Astartes regardaient impassiblement les maigres indices au sol. Des douilles de bolts, trainaient dans le couloir. Dans la poussière. Des ossements d’Ork venaient même les recouvrirent par endroits. On aurait dit que les douilles semblaient moins vieilles que les ravages des combats qui avaient eu lieu ici. Les frères Black Templar étaient eux aussi passé ici, mais en combattant.


-Plus loin par là-bas, j’ai repéré des impacts dans les murs. Des bolts. J’en suis sûr. Ajouta Maximilian, toujours sur le vox, pour limiter les bruits que faisaient déjà leurs armures.

-Mais sortaient-ils de ce bloc ? Ou se dirigeaient-ils vers l’intérieur ? Demanda Gauron, l’apothicaire du groupe. C’était la question qu’ils se posaient tous.

-Il semblerait que le combat qu’ils aient livré continue vers les sous-bassement du bloc hab.

-Ils étaient talonnés par une force importante Ork. La voix de Dord résonna elle aussi dans leurs oreilles. Il se releva du sol, il venait de d’examiner lui les traces.

-Nous suivrons alors nous aussi leur chemin. Mais prudence. Préparez-vous à vous défendre et désengager au moindre signe ennemi. Nous ne pouvons nous permettre de nous enliser dans une fusillade dans un endroit aussi exigu.

Neuf runes vertes lui répondirent par l’affirmative.

 

               

Plus Brüner et ses hommes s’enfonçaient dans les corridors et les couloirs jonchés de détritus et de cadavres décomposés, plus il se refaisait les scènes dans son esprit. Ici, avait eut lieu deux combats distinct. Le premier, le plus vieux, celui des gardes impériaux qui défendaient leur planète. Un combat perdu d’avance, mais qui avait fait rage. Les murs et le sol étaient grêlés d’impacts de lasers et d’armes de petits calibres comparés aux bolters Astartes. Puis un autre combat, plus récent, mais aussi ancien par rapport à ce que Brüner en ce moment même observait. Les frères qu’ils cherchaient avaient combattu ici, s’enfonçant sous la surface pour essayer d’échapper à un ennemi qui les avaient acculés, par surprise surement.


-Du sang. Rapporta Maximilian, le plus en avant de l’escouade. Je le marque et j’avance.


Le groupe après une minute de marche entre les salles à moitié effondrées et hangar de stockage des fondations du hab bloc, trouva la tâche qu’avait signalé Maximilian. Gauron, naturellement s’approcha. Un scalpel sorti de son narthécium accroché à son gantelet, et il vint gratter la surface de plastbéton, en faisant en tomber dans une minuscule fiole. Il ne fallut pas une seconde pour que le liquide à l’intérieur ne réagisse au sang.


-Astartes. Confirma l’apothicaire. Et d’après la quantité, et la projection. Un Astartes blessé gravement. Un jet artériel. Il n’a pas pu faire beaucoup plus de distance après ça.

L’humeur s’assombrit plus que qu’elle ne pouvait l’être dans le groupe. Un message vox, de nouveau de Maximilian les sorti de leur introspection.

-Contact ennemi.

 

               

Il était ramassé sur lui-même. Dans la pénombre. Son armure tournait au ralenti, son générateur au minimum pour alimenter sa vision nocturne et les fonctions les plus basiques. Au moindre mouvement, ses fibres musculaires synthétiques et ses servomoteurs reprendront leur activité, mais pour l’instant, cela n’était pas nécessaire. Il avait perçu en premier une odeur. Une odeur corporelle, de saleté, presque un musc animal. Et même à travers les grilles respiratoires de son heaume, cette odeur lui restait sur la langue. Il l’a reconnu. Ork. Son cerveau entrainé la distingua de toutes les odeurs ancrées artificiellement dans son esprit par endoctrinement. Il avait été entrainé pour ça. Deux silhouettes apparurent devant son viseur. Il épaula son fusil à pompe, mais retint son doigt sur la queue de détente. Lui voyait comme en plein jour, alors que ses deux opposants, à première vue ne voyait rien. Ils se déplaçaient de manières voutées. Leurs doigts crochus raclaient le mur pour essayer de se guider dans les tunnels qu’ils arpentaient surement depuis longtemps. Maximilian rapporta sa rencontre, et dégaina son poignard long comme un bras humain de son étui à sa hanche. Pour lui, ce n’était qu’un couteau. Son sergent lui ordonna de faire ça en silence. Il sourit sous son casque.

-Un travail à l’arme blanche. Je m’en occupe. Voxa-t-il.

 

Le premier Ork se déplaçait avec confiance comme si les lieux lui appartenaient. Il tâtait le mur, l’autre le suivait, moins confiant. Ils sentaient tous les deux forts. Ils sentaient la crasse, et la transpiration. Comme s’ils ne ce n’étaient jamais lavé. Et c’était surement le cas. Dans son esprit étroit, il savait très bien qu’a environ deux mètres il y avait un embranchement vers la droite. Sa main chercha le vide pour lui signaler quand tourner quand elle rencontra quelque chose qui n’était pas du ferrobéton.

Maximilian ne put résister à ce plaisir sadique qu’il aimait sentir sur le visage d’un ennemi qui s’apprêtait à mourir mais qui ne s’y attendait pas. Il c’était mit accroupi, au niveau de là où aurait dû toucher la main de l’Ork qui se guidait dans le noir. La main de l’Ork toucha son heaume, avec un mouvement de recul, comme quand on touche quelque chose qui ne devrait pas se trouver là. Avant même qu’il ne puisse émettre le moindre son, une lame de trente centimètres vint se planter directement dans sa bouche, perforant la langue, la trachée, et la colonne vertébrale, loin derrière le cuir de sa peau, et ses muscles. L’autre ressenti plus l’agression qu’il ne la vit. Le sang chaud de son homologue l’aspergea. Avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, toujours son poignard planté dans la bouche de part en part de son ennemi, Maximilian lui agrippa la trachée. Il pouvait l’étrangler, mais cela prendrait trop de temps et ferait trop de bruit. D’un coup sec de ses doigts profondément enfoncés dans la peau de son coup, il tira un coup violent. Toute la gorge de l’Ork fut arrachée. Maximilian, dans le noir total fut aspergé de sang Ork, quand dans un silence presque total, les deux cadavres tombèrent au sol.


-Menace éliminée frère sergent.


Il savait qu’il faudrait au moins deux bonnes minutes pour que le groupe principal ne le rejoigne. Alors il prit le temps, toujours dans le noir complet d’observer les premiers cadavres de cette campagne. Au début il ne l’avait pas vu, avec l’adrénaline des meurtres qu’il venait de commettre. Mais ces deux Orks étaient bien différent de ceux qu’il avait déjà vu sur image pix ou aux entrainements lors de son initiation. Ils étaient nus, comme des vers. Un, avait bien un pagne pour essayer de cacher ses parties, mais il était fait d’un cuir peu résistant et couvrant. Il supposa qu’il était fait de cuir humain, et à cette idée la rage vint lui faire vriller les tempes. Il essaya de garder le contrôle de ses cœurs qui s’emballaient. Aucun n’avait d’arme à feu, ce qui le surprit aussi. Le premier avait bien un gourdin dans une main, mais cela restait une arme digne d’un barbare d’une tribu oubliée. Les Orks aimaient le bruit des armes à feu puissantes, et le tranchant d’armes blanches létales. Rien de comparable à ces deux cadavres. Perplexe, il reprit la progression.

 

-Votre avis apothicaire ? Demanda le plus calmement possible dans le vox, frère Karl.


Gauron était à genoux près du cadavre du premier Ork à terre. Il l’examinait depuis une bonne minute.


-J’ai déjà entendu parler de ce genre de particularité.

-Moi aussi, ajouta le chapelain, qui surveillait leurs arrières.

-Il semblerait que quand une Waagh quitte un endroit, ou une planète en l’occurrence, ils abandonnent aussi des spores. Et quand une nouvelle génération d’Ork vient au monde, elle est alors coupée de tout. Que ce soit des évolutions technologiques, militaires ou social. C’est une nouvelle société qui voit le jour, chaque fois qu’une Waagh prend une planète et s’en va.

Johann grogna dans son heaume. De dégout et de colère. Il partit vers l’avant de la formation, avec son bolter lourd.

-Nous avons donc à faire avec une nouvelle Waagh mais plus sauvage ?

-Je pense oui. Ils sont presque à un stade grégaire. Des sortes d’Orks sauvages. Approuva Gauron.

-Nous avons donc l’avantage de la technologie, de la puissance de feu et de la surprise. Lança frère Karl.

-Mais ils ont l’avantage du nombre, de la sauvagerie et nous ne pouvons partir sans ce pour quoi nous sommes ici. Répliqua le sergent. Ne sous estimez pas nos ennemis. Nos frères l’ont fait. Ils l’ont payé de leurs vies. Cachez leurs corps du mieux que vous pouvez. Il ne faut pas qu’une autre patrouille ne les trouve ici.

-Et connaissant le goût des Orks pour le pillage, ils ont peu être des armes à distance. La prudence reste de mise.

 

               

Cela faisait maintenant deux heures complètes qu’ils fouillaient les sous-sols labyrinthiques du bloc hab. Le signal que recevait les Astartes sur leurs affichages têtes hautes, leur signalait bel et bien qu’un Astartes était présent. Ou du moins son armure. Le signal n’émettait plus, seules les armures des hommes du sergent Brüner envoyait un signal qui ricochait contre le récepteur de leur frère disparu. Il était en réception seule, et pas en émission. Son armure était depuis longtemps sans énergie.

Brüner avait ordonné de rester un minimum groupé mais de se déployer sur une zone plus vaste pour couvrir plus de terrain. Rester trop longtemps ici leur faisait prendre de trop grands risques. Ils savaient tous très bien que les Orks aimaient les combats et vénéraient le lieu de ceci. Ils y restaient aux alentours comme une mouche sur un cadavre. Surement habités d’un sentiment de nostalgie après un massacre, comme si arpenter les lieux pouvait leur faire ressentir le plaisir qu’ils avaient eu ici.


Et à voir les dégâts dans les sous-sols, c’était un véritable enfer de tirs et d’explosions qu’avaient enduré les Astartes de la croisade d’expiation oubliée. Les murs étaient criblés d’impacts de bolter. Certains pans entiers c’étaient effondrés sous le déluge de tirs. Des ossements par centaines venaient s’agglutiner dans des couloirs. Quelques fois, les Astartes du sergent Brüner devaient dégager à mains nues le passage des montagnes d’ossements.

Brüner se trouvait devant une porte verrouillée. Le bois à moitié pourri semblait ne plus tenir seul. La peinture semblait tenir l’ensemble par miracle. Il tenta de tourner la poigné sans grand succès. D’un coup sec, il enfonça le poing dans le bois pour soulever la porte et la dégager de ses gonds. Il entra dans ce qui semblait une salle de réserve. Le spectacle lui glaça le sang.

C’était un charnier.


Des monticules d’os et d’habits en décomposition. Il devait y avoir une centaine, peu être plus. Y gisait là, des familles de citoyens impériaux. D’un coup d’œil expert il remarqua les incisions sur les fémurs et les tibias. C’était une réserve de nourriture. Les Orks y avaient jeté les hommes et les femmes encore en vie, les enfermant pour les dévorer plus tard. Avant de jeter les os rongés dans la pièce avec ceux encore vivants. Brüner entraperçu sous le monticule d’autre os, plus petits. Ceux d’enfants.

Il reste là, à contempler la scène. Sans un mot. Sans un bruit. Il priait en silence.


-Qu’avez-vous trouvé frère sergent ? Demanda Markus qui arriva dans son dos.


Brüner mit quelques secondes avant de lui répondre.


-De quoi vous faire vieillir, chapelain.


Markus prit lui aussi le temps de la contemplation.


-Aucune atrocité qu’on pourrait leur faire subir ne punirait ce blasphème. Lança-t-il dans un souffle.

-Et pourtant ma vengeance va s’abattre sur eux. Je ne peux peu être pas tous les venger. Mais tout ça ne restera pas impuni je le jure.

Comme il put, Brüner remit la porte en place, comme pour sceller la dernière demeure de tous ces citoyens massacrés injustement. Le spectacle de ces corps d’enfants eux aussi massacrés le révulsa. Sa rage montait tel une mer déchainée. Il ne contrôlait presque plus les flots qui tentaient de le submerger.

-Notre devoir passera avant la vengeance, frère sergent. Lui rappela Markus en le suivant du regard, sur un canal vox privé.

-Bien sûr, lui répondit le sergent avant d’ajouter pour lui-même dans un souffle. Mais tout ceci devient maintenant très personnel.

 

               

Il gisait là. Comme assis, dans un sommeil sans rêve. Dans le silence et le calme des profondeurs des fondations du bloc hab. Si l’esprit de la machine de l’armure de Maximilian ne recherchait pas activement l’armure de son frère depuis longtemps disparu, il serait surement passé à côté de lui sans le voir. Les traces des combats et de la fusillade à courte portée ici, étaient à leur paroxysme. Plus aucun mur, cloison ou parties du sol n’étaient intact. Maximilian marchait littéralement sur un tapis de douilles poussiéreuses et d’os Orks de toutes tailles. Frère Maximilian remarqua cependant dans tout ce charnier quelque chose. Des os Orks étaient comme fondu et agglomérés à d’autres dans des formes saugrenues. Quelques traces de ferrobéton à l’autre bout du corridor venaient confirmer ses soupçons. Maximilian parla dans son vox, une unique phrase qui résonna dans les esprits de ses frères :


-Je l’ai trouvé.


Quand ils arrivèrent, ils trouvèrent Maximilian un genou à terre devant un forme sombre contre le mur. Maximilian semblait prier, son heaume dans sa main armurée, la tête basse, dans un murmure il prononçait des mots pour l’âme et le destin de son frère enfin retrouvé. Il ressemblait en tout point aux hommes du sergent Brüner. Son armure noire de jais à l’effigie des Black Templars semblait encore fonctionnelle, malgré les lourds dégâts qu’elle avait subis. C’était un modèle ancien, celui juste avant la Mark VIII du sergent Brüner et de ses hommes. Le modèle standard que portait la majorité des Astartes en service actif. Elle ne possédait pas le gorgerin ni les plaques d’armures supplémentaire du modèle Errant. Le tabar du frère décédé recouvrait encore à moitié son armure, et le symbole des Black Templars était lui aussi à moitié dévoré par la moisissure. Les dommages que ce porteur avait subis et elle aussi rapportait un combat acharné. Ses épaulières étaient balafrées de coups d’armes blanches. Les faisceaux de câbles et de muscles synthétiques étaient quasiment à l’air libre. Mais c’était au niveau de la poitrine que l’armure était perforée de part en part, surement à l’aide d’une lance archaïque ou d’une arme d’hast. Le coup n’avait laissé aucune chance au porteur de l’armure et il c’était effondré, au sol, mort en quelques secondes.

Vu l’ancienneté de dégâts et des blessures, il ne faisait aucun doute que l’Astartes à l’intérieur n’était plus qu’un tas d’ossements comme ceux qui l’entourait. Mais il tenait encore fièrement dans ses mains, son arme.


Elle était longue, d’un métal encore brillant et ancien. Son réservoir était quasiment vide, et aucune recharge n’était plus accroché à la ceinture de son ancien propriétaire. Mais elle paraissait encore redoutable, comme si elle pouvait encore mordre et se défendre. Comme si la vie de son porteur vivait encore en elle. Frère Karl fut le premier à poser les mains dessus, avec l’aval de ses frères qui le regardait en silence. Il mit son lance flamme éteint en bandoulière pour se saisir du fusil à plasma de son frère tombé aux champs d’honneurs.

D’une pression du pouce il activa la rune de démarrage de l’arme. Une lueur de mise en tension du liquide du réservoir illumina le corridor où se trouvait les Astartes. Il l’éteignit aussitôt, pour les replonger dans le noir, et éviter de ce faire repérer dans la pénombre.


-Encore un seul tir, même après toutes ces années, cette antique arme est encore active. Rapporta Karl.

Le chapelain Markus prit la parole dans le vox d’escouade.

-Une arme digne des Astartes. Aussi brutale et têtue que nous.

Quelques Astartes hochèrent la tête, en souriant tristement sous leurs heaumes.

-je jure sur ma vie, que ce leg de nos frères ne sera pas gaspillé. Sa voix rugira, encore une fois. La voix de Karl tonna aux oreilles de tous dans le vox.

Cette promesse les traversa tous comme un seul homme, quand il passa sa nouvelle arme en bandoulière dans son dos. C’était un serment de l’instant. Une prière de bataille. Un ancien rite sacré chez les guerriers de l’Empereur-Dieu. Karl était son nouveau porteur, sous témoins.

 

               

Gauron se releva. Son analyse du cadavre ne révéla rien de nouveau. Ses organes ainsi que ses implants étaient depuis longtemps retournés à la poussière. Aucun patrimoine génétique ne pouvait plus être sauvé. Mais il rapporta que la dépouille et la manière dont ils l’avaient trouvé, étaient dans un état presque impeccable. Comme s’ils avaient trouvé un véritable mausolée. Les Orks, malgré leur tendance à piller et souiller tout ce qu’ils voyaient, n’avaient pas osé toucher cette dépouille. Gauron s’en trouva circonspect. Il formula avec ses frères, une théorie, comme quoi les Orks, avec un certain respect pour leurs adversaires n’avaient osé toucher sa dépouille. Malgré toutes ces années. Cela corroborait bien l’autre théorie comme quoi ils étaient retrouvés à un état grégaire.


-La cellule énergétique de son armure est vide. Informa le groupe Gauron, toujours au chevet. Mais elle à dû, à l’époque, enregistrer le reste de la fusillade et de la bataille de nos frères disparus. Elle est d’une importance capitale.

-Qui le portera avec moi ? Demanda soudain Dord qui sortait de son silence habituel.

Lyderic s’avança, et à deux, dans la plus simple déférence, entreprirent de porter l’armure, son porteur encore à l’intérieur. Ils se positionnèrent au milieu de la formation, encombré par l’imposante masse de leur frère décédé. La décision était venue comme une évidence. Ils ne pouvaient laisser un des leurs ici-bas. Et les informations collectées avec ses derniers instants pourraient les guider vers le reste de l’escouade disparue.

-Kantor. Contourne le bloc hab par le Sud, Sud-Ouest. Trouve nous une sortie, et guide nous jusqu’à une zone d’atterrissage et d’évacuation pour notre frère. Notre croisade en dépend. Brüner coupa la liaison, sans attendre la confirmation de Kantor, lui faisant entièrement confiance.

L’escouade reprit sa progression dans les couloirs sombres, hantés par les morts et la souffrance d’une autre époque.

 

              

Surgissant des ombres, la masse de Kantor ce découpa dans le ciel zébré d’éclairs, quand il s’élança sous la pluie torrentielle. Il parti au pas de course, de couvert en couvert, en éclaireur, trouver un chemin de sortie pour le reste de l’escouade encore à l’intérieur. Comme un fantôme il déplaça dans les restes d’une ville morte, d’un monde depuis longtemps oublié.

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