Black Templar Tome II

Chapitre 10 : La Fin De Leur Monde

3961 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/04/2021 08:43

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Le bolter lourd crachait un torrent de bolts vers les cultistes et les hybrides qui franchissaient le talus. Pour l’instant il tenait en respect toute l’avancée d’infanterie genestealer à lui seul. Soudain Brenn arrêta de tirer. Le vacarme cessa d’un coup mais l’échos des tirs résonna longtemps le long de la rue principale.


-Je suis à sec mon lieutenant ! Quand ils vont le comprendre, ça va mal se passer !


Le lieutenant continuait de tirer avec son fusil laser sur les formes et ombres qui passaient de couvert en couvert. Les explosions et les cris des mourants résonnaient tout autour de lui. Brenn abandonna son bolter lourd fumant, le canon surchauffé, presque à blanc, refroidir dans la nuit perpétuelle de la ruche. Il avait saisi son fusil laser réglementaire lui aussi, et c’était rapproché de son officier.


-La colonne de véhicules semble être arrêtée mon lieutenant, mais ils passent encore entre les barricades !

-Préviens le capitaine qu’on ne pourra pas tenir éternellement ici, demande du renfort à la radio.


Brenn saisit le poste radio et son combiné. Il venait de les arracher au cadavre du précédent soldat qui s’occupait des communications. Un trou fumant lui avait emporté la moitié supérieure du thorax. Il avait aspergé le trou de combat et le poste de son sang et de ses entrailles. Brenn commença à communiquer avec le commandement, pendant que le lieutenant continuait d’arroser, maintenant en automatique, les barricades et les abords de sa ligne défensive.

Dans la nuit, une violente explosion rugit juste à côté de sa position. Il reçut une pluie de terre, de ferrobéton et d’immondices. Il réalisa que c’étaient des bouts de ses propres hommes. Une des positions sur sa droite venait d’être soufflée par une charge de démolition, qui avait annihilé tout dans un rayon de dix mètres.


-Ils sont à portée de grenade à main !


Il replongea à couvert, pour recharger son fusil. Les cellules énergétiques venaient tapisser le fond de la position du lieutenant et du soldat Brenn.


-Mon lieutenant, le capitaine vient de mourir. Ça fait de vous le dernier officier sur le terrain. Annonça Brenn, toujours avec le combiné dans les mains. Le lieutenant laissa échapper un juron, tout en finissant de recharger.

-Bordel, comment ce con a-t-il pu mourir au pire moment ?


Brenn comprit aussitôt son nouveau rôle en enfilant les bretelles pour transporter le poste radio.


-S’ils sont assez prêt pour nous lancer des grenades, alors on est assez prêt pour leur en envoyer non ?


Brenn sourit et dégoupilla une grappe de grenades de réserve pour les tendre au lieutenant qui les lança par-dessus le parapet qui recevait de plus en plus de tir. Avant qu’elles ne détonnent non loin, le lieutenant quitta le poste de combat, Brenn derrière lui, rattaché par le câble de combiné.


-Replis vers la cathédrale ! Replis ! Replis ! Replis !

Les grenades explosèrent, leur faisant gagner assez de temps pour espérer rejoindre les portes en bois et en acier qui fermaient l’entrée de la cathédrale, pendant que la vague genestealer les poursuivait de prêt dans les cratères d’obus, les carcasses de véhicules renversées, et les tirs qui fusaient.

               

Dans les ombres d’un des bâtiments encore debout dans les alentours, la créature observait la dernière charge de ses milliers de fils et filles qu’elle avait engendrée au fil des longues années passées dans les égouts et les mines de la ruche. D’un bond puissant de ses membres inférieurs, elle se propulsa vers la façade d’un autre bâtiment, enfonçant ses griffes puissantes dans la roche et les briques pour se stabiliser. Accrochée à la façade, dans la pénombre, elle observait. C’était le moment final avant sa victoire complète. Malgré le fait qu’elle avait été débusquée des profondeurs par les Tueurs comme elle les appelaient, elle devait voir de ses propres yeux sa victoire finale.

Ce n’était pas une envie anodine. C’était un besoin. Insatiable. Comme si c’était inscrit dans son patrimoine génétique. D’une simple pensée elle demanda à ses milliers de fils de charger, de massacrer tout sur son passage. Le temps était compté.

Une alerte psychique vint lui perforer le crâne, comme si des aiguilles lui étaient enfoncée dans son lob frontal surdéveloppé. Ses fils l’avertissaient que les Tueurs approchaient. Sans attendre, elle délogea ses membres griffus de la pierre pour plonger vers le sol à une vitesse folle. A peine toucha-t-elle le sol, qu’elle commença à se mouvoir à la vitesse d’une balle au milieu du carnage, esquivant les tirs et les explosions, fonçant vers les rares gardes impériaux encore en vie pour les achever et terminer son œuvre.

 

               

Ils étaient acculés. Le lieutenant et le soldat Brenn était presque dos à dos, proche de la porte principale de la cathédrale, vendant chèrement leurs vies. Ils étaient entourés de gardes impériaux d’autres escouades et d’autres compagnies, combattant eux aussi pour leur survie. Les tirs des genestealers frappaient les murs et les corps sans distinction, il n’y avait presque aucun couvert aussi prêt du bâtiment impérial. C’était un corps à corps sanglant. Les baïonnettes perforaient la chair et la chitine, quand les griffes et les outils de chantiers mutilaient les membres.

Le lieutenant venait de déverser un torrent de lasers en automatique vers un groupe déterminé, les perforant de ses tirs surchauffés, quand une explosion proche vint le plaquer au sol. Ses tympans vrillaient, il n’entendait plus rien, seul sa vision brouillée pouvait le guider dans ce malstrom de combats. Il senti quelque chose le tirer en arrière, vers une pierre tombale encore intact, qui pourrait servir de couverture. Il risqua un œil derrière lui, les jambes trainant sur le sol. Brenn le tirait d’une main de son bras puissant, de l’autre il tirait au pistolet laser sur les choses qui fonçaient sur eux.

Le lieutenant remarqua un mouvement furtif et rapide à la périphérie de son champ de vision, une chose gigantesque qu’il n’avait jamais vu venait de passer devant lui et le soldat Brenn trop occupé pour la voir. Soudain la terre trembla comme si un obus de mortier venait de leur tomber sur la tête. Le lieutenant leva les yeux pour voir la chose qui venait de tomber au sol. Elle devait s’être caché dans les hautes tours de la cathédrale, et avait attendu son moment. Maintenant elle se montrait.


Elle devait faire cinq ou six mètres de haut, tout en armure de chitine écœurante, luisante de liquide divers. Sa tête bulbeuse et mauve, venait encadrer des yeux aussi perçants que ceux d’un reptile des mondes sauvages. C’était le parangon de ce qu’avait affronter le régiment du lieutenant jusque-là. Le père de toutes ces choses. Le patriarche. Il sembla s’élever, ses jambes se déplièrent et de toute sa hauteur, son abjecte langue sortie de sa bouche pour humer l’air. Quand il eut fini, son regard se posa sur les deux gardes en mauvaises postures. Brenn lâcha le lieutenant, brandissant son pistolet laser à deux mains, il ouvrit le feu. Le lieutenant limita ouvrant le feu à son tour avec son fusil laser.


Les tirs ricochèrent sans aucun dommage sur la carapace corporelle de l’affreuse créature difforme. Ses dents luisantes de bave et de mucus, apparurent dans la pénombre de la nuit perpétuelle, sa langue les caressant pour la curée. Brenn s’immobilisa, et tomba, foudroyé en une seconde, les mains sur les tempes, il se griffait le visage tout en hurlant des choses incompréhensibles.

Le lieutenant continua de tirer, jusqu’à ce que son fusil laser soit vide. Il le lança à la figure de la bête, l’arme ricocha contre son armure. Il dégaina à son tour son pistolet laser, et avant même qu’il ne put à son tour, défendre sa vie, la créature fondit sur lui.

Dans un hurlement de rage animale, le patriarche chargea le garde au sol. Le lieutenant n’aurait jamais pensé que la mort aurait pu ressembler à ça. Aucune douleur, seule une lumière crue et dure perça ses paupières fermées pour ses derniers instants en vie.

 

               

Il rouvrit les yeux. Cela ne ressemblait en rien à l’idée qu’il c’était fait de la mort. Son nouveau monde ressemblait étrangement à l’ancien. Il était allongé dans la boue, les décombres, et le sang. Toute trace de l’affreuse et gigantesque créature qui avait fondue sur lui avait disparu. A la place, les immenses portes en fer forgé et sculptées à l’effigie d’une antique bataille pour la libération de Arx, gisaient au sol, dans la poussière, écrasant les corps des gardes, des arbitres et des hybrides, sans distinction. Eberlué, le lieutenant rampa vers l’entrée de cathédrale, ouverte sur les éléments extérieurs et les combats qui continuaient de faire rage. Le rugissement d’un moteur hurlait à plein régime dans l’acoustique particulière du lieu de culte impérial.

 

               

Le transport Rhino avait percuté le patriarche à toute vitesse. Le blindé Astartes avait sauté sur les marches de marbres en les broyant sous ses chenilles d’adamantium, ses suspensions sautant sur les chaos de la route. Le Contempt, était méconnaissable. Son blindage perforé, sale et en mauvais état. Il avait fallu de longs jours pour que son équipage et les Astartes du sergent Brüner réussissent à déjouer l’embuscade du culte loin sous la surface du monde de Arx. L’embuscade c’était alors retournée contre les hybrides des profondeurs, et une traque avait alors débutée. Brüner et ses hommes traquèrent sans relâche le patriarche dans les mines pour l’y débusquer et le faire sortir au grand jour.


Il était là maintenant, empalé contre le mur de la cathédrale, sur la lame de bulldozer nouvellement montée sur le châssis du transport Rhino. Les Astartes à l’intérieur sortirent par la rampe arrière, lentement, comme un ballet morbide. Ils étaient tous aussi mal en point que le transport dont ils sortaient, mais ils étaient tous là. Marchant pas par pas, ils approchèrent de la créature sonnée, mais qui essayaient de se débattre de la poigne d’acier de la lame de bulldozer qui la maintenait en place. A chaque coup de ses muscles hypertrophiés, le véhicules se soulevait du sol pour y retomber lourdement. Rudikher, le chef de char passa la tête par la trappe pour se saisir de son arme montée sur pivot pour la pointer sur l’animal blessé, mais encore dangereux.

Pendant ce temps les onze membre de l’escouade du sergent Brüner approchèrent en arc de cercle, de part et d’autre du blindé pour se mettre à cinq pas de la créature. Le sergent Brüner, fatigué, harassé par la traque de plusieurs jours arriva en dernier, l’épée au fourreau, son pistolet bolter sorti de son étui. Plus aucun sceau de pureté de son armure ne voletait au vent. Ils avaient tous été arrachés, ou souillés par des immondices durant les derniers jours. Le blanc de son tabar ne brillait plus dans la nuit, mais la croix de croisés d’un noir de jais apparaissait encore dans la pénombre de la cathédrale presque détruite.

Ses hommes n’étaient pas en meilleur état, mais ils étaient tous en armes. Bolter lourd, lance flamme, fusils à pompes et de précision et bolters levés devant eux. Ils attendaient tous un signal.


-Avez-vous un mot à dire avant la fin frère sergent ? Demanda le chapelain Markus, quand son casque à tête de mort se tourna vers lui.

A cet instant, la créature sembla se détendre, allongea le coup vers le plafond et le ciel artificiel de la Ruche en fermant ses yeux reptiliens. Il semblait se concentrer pour quelque chose. Avant que son message télépathique ne puisse partir à travers les étoiles. La voix du sergent gronda dans la pénombre.

-Non.


A l’unisson toute l’escouade et le blindé ouvrit le feu dans les flashs stroboscopiques de leurs tirs et le tonnerre de leurs armes, éradiquant une bonne fois pour toute la créature qui avait un mit un monde impérial à genoux. Dans un déluge de sang, et de morts, il était maintenant vengé.

 

               

Tous les volets blindés du Revenant étaient clos. Il avait mis sur ordre du capitaine Ström ses moteurs en panne et attendait patiemment à l’arrêt dans l’espace réel, flottait mollement dans le vide spatial. La lueur d’un soleil lointain venait accrocher l’adamantium et les couches de blindage de son armature. Son passage dans le port en espace profond de la planète Arx avant sa destruction lui avait permis de regagner un fragment de son état d’origine, voilà bientôt deux millénaires. Les réparations avaient été longues, coûteuses, mais elles avaient valu le coup. Le Revenant était maintenant prêt à reprendre du service actif, armé, protégé et prêt à accomplir sa mission partout où il serait nécessaire. L’insigne des Black Templars trônaient fièrement sur sa coque, scrutant le vide spatial à la recherche d’un ennemi. Comme une figure de proue des navires anciens.


-Ils avaient dit vrai alors.


Devant eux, sur la table holographique, tournait lentement, dans une lueur verte, une représentation de la plus immonde et immense déchirure de la réalité qu’ils n’avaient jamais vue.

Les autorités impériales de Arx les avaient avertis d’une perturbation dans le Warp. Leurs psykers avaient hurlés jusqu’à mourir, leurs cordes vocales arrachées de leurs propres mains, devant l’ampleur psychique qui les avait assaillis. L’Imperium était maintenant coupé en deux, par une balafre longue de plusieurs centaines d’années lumières. Ses reflets mauves venaient vomir des couleurs que le monde réel n’aurait jamais dû voir.

Quand elle apparut, des mondes entiers furent engloutis sous les vagues Warp de malström pur. Rien ne survécut, et ceux encore assez chanceux pour habiter des mondes à la frontière de la cicatrice Warp, devinrent fou rien quand la regardant. Tout ce qui existait de l’autre côté, était seul. Coupé de tout, de tout convois de ravitaillement, de renforts et même de la lumière de l’Astromonican. S’ils ne survivaient pas seuls, alors ils étaient finis.

               

Brüner regardait avec sérieux, les bras croisés sur la poitrine, la table holographique. Il avait ordonné qu’on s’approche le plus prêt possible de la faille Warp qu’on appelait maintenant la Cicatrix Maledictum. Leur piste, leur objectif avait été repéré depuis longtemps, et le chemin pour y parvenir avait été long et semé d’embuches. Mais ils y étaient enfin arrivés. Mais ce dressait devant eux un mur infranchissable. Un mur métaphysique de haine et de rage pure. Impossible de traverser sans être annihilé. Mais de l’autre côté, ils avaient trouvé, une piste. La seule pour ainsi dire qui en vaille la peine. Il y à des années, une autre croisade d’expiation a emprunté ce même chemin qui les a conduits sur une planète. De l’autre côté de la faille cette croisade disparue, mais toutes les raisons portaient à croire, qu’elle suivait une véritable traque.


C’était la plus sérieuse des pistes que le sergent Brüner et ses hommes avaient trouvés depuis qu’ils étaient parti.

Le navire Astartes était à environ deux années lumières de la Cicatrix, tout moteur à l’arrêt, mais pourtant Brüner dans son armure complète, debout dans le stratégium du navire, dans l’endroit le mieux protégé du Revenant sentait un inconfort permanent. L’influence Warp était casi perpétuelle. Une sorte de démangeaison sous la peau. Des murmures dans les coursives de son âme. Il était prêt et avait vu pire. Ses hommes, eux aussi semblait encaisser l’influence qui semblait vomir dans la réalité depuis l’immondice qui séparait les deux parties de l’Imperium de l’Humanité.

Mais cela devait être une horreur pour l’équipage humain. Le capitaine Ström qui commandait le navire transpirait abondement, et semblait gêné. Ses nuits étaient tâchées de cauchemars horribles, et les murmures dans le noir de choses qui n’existait pas dans cette réalité venaient saper le calme et la rigueur de ce marin de carrière.


-Je me fiche de comment nous ferons, nous devons traverser cette faille et nous rendre de l’autre côté. Répéta encore une fois Brüner qui essaya de garder son calme.

-Nous sommes dans une impasse monseigneur, répliqua Ström, allumant un autre cigare pour le mettre aux coins de sa bouche. Les courants qui semblent s’agiter dans cette faille Warp, semblent fort et incertain. Notre astropathe refuse de sortir de ses appartements tellement il est effrayé par cette chose. Il parle de la mer de toutes les âmes.

-Nous ne pouvons faire marche arrière capitaine, rien ne nous retient dans cette partie de l’Imperium. Et si nous ne traversons pas, nous serons bannis à jamais de chez nous. J’ordonne que l’on traverse. Ordonna Brüner, s’appuyant de ses poings sur les contours de la table.

-J’entends bien monseigneur. Mais…

-Il n’y a pas de mais, capitaine, coupa court Markus qui s’approcha à son tour.

Son casque à tête de mort, semblait danser dans les lueurs de la table hololithique qui montrait encore et toujours la taille immense de la cicatrice de malheur.

-Ordonnez à vos hommes de travailler à une solution. Trouvez un moyen, quel qu’il soit pour traverser. Nous touchons au but, et reculer n’est pas envisageable.

-Je vais faire de mon mieux messeigneurs. Je vais ordonner à notre astropathe et notre navigateur de scruter la faille pour y déceler un passage, un guet peut-être. Qui nous permettrait de passer.


Brüner doutait que cette anomalie Warp fonctionna comme cela. Comme une rivière qu’il fallait traverser, mais si l’esprit du capitaine appréhendait cette chose de la sorte pour la comprendre alors il le laisserait faire. Ses hommes semblaient aussi soucieux que lui quant à la traversé de la faille mais c’était un voyage nécessaire.


-Ils ne vont pas apprécier, mais c’est leur devoir. Continua le capitaine, parlant à voix haute pour expliquer ce qui allait suivre dans les jours suivants. Mais je me dois d’ajouter, que si nous arrivons à traverser, et que nous menons à bien notre mission, nous serions coupés de la lumière du phare de l’Empereur. Je ne sais pas si nous pourrions revenir un jour de l’autre côté.

Le sergent Brüner coupa court aux craintes du capitaine :

-Nous sommes déjà bannis de notre foyer, seule notre mission compte. Si nous arrivons à la mener à bien, c’est la lumière de l’Empereur qui nous trouvera.

-Trouvez-nous un moyen de passer, conclu Dord, frappant la paume de sa main avec son poing.

 

Il leur fallut deux semaines complètes pour déceler une accalmie assez stable pour tenter une traversée. L’astropathe du navire et le navigateur travaillèrent de concert pour enfin voir dans les affres de la faille Warp un passage assez large et calme pour ne pas fracasser le navire pourtant résistant qu’était le Revenant.

L’astropathe était au bout de ses forces. Cela faisait maintenant trois jours qu’il n’avait pas quitté ses appartements et avaient refusé de voir qui que ce soit. On disait qu’il avait pleuré du sang pendant de longs jours et avait perdu la vue après cela, tellement il avait passé de temps à scruter la Cicatrix Maledictum.

 

               

Brüner était avec ses hommes sur la passerelle de commandement. Depuis les quelques semaines qu’ils avaient tous passé aux abords de la cicatrice du Warp, les actes de violences et d’insubordination à bord avaient augmenté drastiquement parmi l’équipage. La présence du Warp dans la réalité, altérait les comportements des humains normaux. Les Astartes étaient seulement tendu. Parés au combat.


-Capitaine, veuillez procéder, je vous prie.

Le capitaine Ström hocha silencieusement la tête et donna ses ordres. Les moteurs conventionnels du Revenant reprirent vie dans des gerbes de plasma surchauffés qui sortirent des tuyères de ses réacteurs poussés à plein régime.

-Activation du saut Warp dans une minute. Rapporta un matelot de sa console.


Le navire commençait à trembler quand son moteur à propulsions s’activa. Le navigateur, relié au navire, commençait à communier avec la machine pour ouvrit une déchirure dans la réalité assez grande pour laisser entrer le navire. Avec le cap qu’ils venaient de prendre, ils passeraient forcément par la cicatrice qui les attendaient. Mauve, rouge, d’un calme imperturbable à l’œil nu, alors qu’elle n’était que la manifestation extérieure des émotions humaines les plus viles.


-Champ de Geller mit sous tension. Puissance maximale. Tous les voyants sont au vert mon capitaine.

Ström se tourna vers le sergent Brüner toujours les bras croisés sur son torse, ses hommes derrière lui, tous en armes et en armure, dans la même posture, attendant avec impatience la suite de leur voyage. Brüner hocha de la tête pour inciter le capitaine à donner l’ordre.

-Le navigateur nous signale que nous nous éloignons déjà de la lumière de l’Astromonican. Nous perdons sa lueur.

-Faites-nous traverser capitaine.


A ses mots, le Revenant bondit de la réalité vers la faille Warp qui les emmènerait vers sa sœur jumelle, un million de fois plus puissante. Balloté par des courants immatériels, le navire Astartes disparu de cette réalité pour perforer de sa coque puissante et de ses boucliers les vagues d’émotions d’un Imperium empêtré dans une guerre constante et une souffrance éternelle. 

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