Black Templar Tome II

Chapitre 9 : Murus Exterior

8383 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/04/2021 19:24

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Il faisait froid. Son affichage rétinien lui indiquait que la température chutait en flèche dû aux changements climatiques brusques des entrées dans l’atmosphère des nombreux vaisseaux de débarquements et de transports. Il commençait même à neiger, et il se fit la réflexion que le Palais de L’Empereur n’avait pas vu de neige depuis de nombreux millénaires. Cette pensée le fit sourire dans son armure de légionnaire. Le vacarme de l’artillerie continu et distant, berçait ses pensées emmêlées et confuses.

Brüner réalisa qu’il n’était pas là où il devrait être, et qu’il n’était pas qui il devait être. Où était-il ? Il posa une main armurée sur les contreforts de la muraille sur laquelle il était posté. Un détail attira son attention. Son armure n’avait pas sa couleur habituelle, elle était jaune. D’un jaune qu’il aurait pu reconnaitre entre mille.


-Impressionnant n’est-ce pas ? Lui envoya par vox une voix inconnue.

Il tourna la tête, et pu voir un autre légionnaire, surement posté avec lui sur cette section des remparts. Ne sachant que dire il garda le silence. Son sosie prit encore la parole :

-Il neige sur le Palais de notre Père à tous. Un moment de calme avant la fureur qui arrive.


Comme pour répondre à sa phrase, le grondement rauque des explosions rugirent sur la plaine devant le mur du Palais. Elles venaient du site d’atterrissage, une centaine de kilomètres plus loin, où ses frères se battaient encore pour défendre le seul moyen d’arriver ou de quitter Terra. Les flammes, hautes de plusieurs centaines de mètres, illuminèrent au loin, en de petits points ce qui devait être un affrontement à grande échelle. Un pur massacre.

Soudain Brüner réalisa ce pour quoi il était ici. Il était un Imperial Fist, défendant ce qu’il semblait être le Monde de l’Imperium, Terra, il y a dix mille ans. Durant l’Hérésie d’Horus. Il n’était plus un digne guerrier des Black Templars, descendant des Imperial Fists. Non, il faisait partie d’une des légions qui défendit de leurs corps le Palais Impérial. Ce qu’il contemplait c’était Terra. Le Monde d’où tout était parti. Le berceau de l’Humanité. Et il était attaqué dans ses heures les plus sombres par ses propres fils, détournés de la lumière de leur Père. Il leur ferait payer.


-Le ciel pleur une dernière fois pour nous, mon frère. Répondit simplement Brüner dans un murmure empli de tristesse.

 

               

Le ciel était maintenant un torrent de chaos. Les armes anti aériennes tiraient sans discontinuer et les batteries d’artilleries tapissaient la plaine sous le mur, d’obus et de shrapnels surchauffés, balayant des régiments entiers de soldats corrompus. Des rapports vox rapportaient même l’apparition de démons au sein des rangs ennemis, que les défenseurs peinaient à abattre.

La situation était critique. Les attaquants venaient déjà de franchir le mur d’enceinte par deux fois. Les fusillades au corps à corps et les combats avaient décimé les soldats humains autour d’eux. Brüner et son frère n’était plus qu’à la tête d’une simple compagnie sur cette portion du mur du Palais.

Ils avaient cessé de tirer par les meurtrières sur les masses informes de milliers de gardes qui couraient en hurlant vers eux, en contrebas, pour commencer à défendre leurs vies sur le mur. Des machines impies jamais vu jusque-là, aussi haute que le mur lui-même, venaient déverser par leurs passerelles des torrents d’ennemis à l’assaut du Palais Impérial.


Quelques-unes avaient été détruite en chemin, mais trop peu. Des légionnaires dédiés aux services du Chaos, équipés de réacteurs dorsaux avaient même franchis le mur, pour massacrer les servants des armes capables d’abattre ces monstruosités mécaniques.

La bataille grondait aux pieds du mur, et au niveau de la porte qui amenait vers les jardins intérieurs du Palais. L’artillerie grondait toujours, les obus de tous calibres filaient au-dessus des têtes des deux Astartes encore présent sur cette section. Au cours de la dernière vague, les derniers soldats humains étaient tombés. Des berserks de Khorne avaient franchis les créneaux du mur, taillant en pièces les rares gardes qui tiraient de toutes leurs armes pour les arrêter. Le mur était en feu, certaines parties tombaient au bas des contreforts, la maçonnerie se délitait sous les tirs en approche. Un Thunderhawk des Blood Angels passa en rase motte, fournissant un tir de barrage, balayant les remparts de ses tirs de bolters lourds sur tout ce qui s’y trouvait. Il fut touché par des tirs croisés de laser d’une puissance incroyable, le transperçant en plein vol. Ses réacteurs implosèrent sous les tirs, et il perdit rapidement de l’altitude.

Le choc de la carlingue contre la pierre et de l’adamantium du mur, le fracassa dans une boule de feu et de métal inimaginable. Tous les capteurs du heaume de Brüner s’allumèrent sous la chaleur et le danger. Son harnois de guerre essaya de lui faire garder son équilibre malgré l’onde de choc.

 

               

Le dernier humain mourra dans ses mains. Il se vidait de son sang sans que Brüner ou son frère ne puissent faire quoi que ce soit. Son frère lui posa une main amicale sur son épaulière, l’exhortant à continuer le combat.


-Une nouvelle vague approche, mon frère. Viens avec moi, nous ne pouvons plus rien pour eux.


Brüner se releva et vérifia son bolter. Il ne lui restait plus que deux chargeurs pleins avec celui engagé. Son frère était lui aussi presque à court de munition, mais il avait dégainé son épée énergétique qui luisait d’une lueur malveillante bleutée. Brüner activa son arme dans son autre main. Il eut un hoquet de surprise quand il réalisa que ce n’était pas sa fidèle épée qu’il avait dans la main. C’était un gigantesque poing énergétique, orné d’or et d’argent. Des runes ciselées le parcourait et les sceaux de pureté et de batailles flottaient dans le vent chargé des fumées des incendies et des explosions.

Il n’était pas le sergent Brüner des Black Templars, il était un des champions de L’Empereur qui vécut dix mille années plus tôt. Et il portait à son bras la relique du poing de Dorn. Celle pour laquelle il était parti en exil loin des siens dans le temps présent. Il devait la retrouver. Il commença à réaliser que tout ceci était les souvenirs d’un autre, il devait continuer sa propre quête, suivre son propre destin.

Dans les cris des mourants, les tirs, et les explosions, les deux frères chargèrent leurs ennemis qui envahissaient les remparts qui hurlaient aux vents leurs haines de l’Empereur-Dieu de l’Humanité. Plongeant dans le chaos de la guerre qui devait mettre fin à toutes les autres.

 

               

Les secousses de l’habitacle le ramenèrent aux temps présents. Brüner cligna des yeux pour chasser les dernières bribes d’une vision de cauchemar d’une guerre qui avait plus de dix mille ans. Le Chapelain Markus, assis en face de lui le regardait avec insistance à travers les optiques rouge sang de son casque qui luisaient dans la pénombre.


-Vous êtes avec nous frère sergent ? Demanda calmement Markus sur un canal privé vox.

-Oui frère Chapelain. Brüner hésita à parler de ce qu’il avait vu. J’ai eu, une sorte de vision du passé.

-Nous, Black Templars, ne tolérons aucun psyker dans nos rangs. Rappela Markus.


Brüner le savait bien. La haine de la mutation prenait le pas sur tout pour un templier. Même s’il ne pouvait espérer se repérer dans le Warp sans navigateur, ils ne toléraient aucun mage, sorcier ou archiviste dans leurs rangs. Le Chapelain enleva avec une lenteur prudente sa main du pistolet bolter accroché à sa cuisse dans son holster.


-Certains de vos hommes ont eu, eux aussi des visions ou des rêves durant ces derniers jours. Il semblerait que l’anomalie Warp qui s’est ouvert à des milliers d’années-lumière aurait un rapport avec ce que nous voyons tous. J’ai moi-même eu ce genre de vision. Avoua-t-il à demi-mots.

-Pensez-vous qu’une quelconque contamination nous aurait atteint Chapelain ? Demanda Brüner se penchait vers lui, les coudes sur les cuisses.

-Si nous nous posons la question, alors ce n’est pas un premier pas vers notre damnation. Le fou ne se questionne jamais de l’être. Répondit Markus. Et j’aurais mis fin moi-même à notre corruption.


Brüner imagina sans mal le Chapelain Markus passer à la question Brüner et ses hommes pour y trouver la moindre trace de corruption, et trouva même l’idée que le Chapelain puisse lui-même se supprimer s’il avait des soupçons envers lui-même. Il était le gardien de leurs âmes et de leurs consciences.


-Il semblerait qu’un message veuille passer par nous alors. Répondit simplement Brüner en réfléchissant à haute voix avec Markus. 

-Qu’on veuille nous montrer quelque chose ou nous dire quelque chose ne nous éloignera pas de notre mission frère sergent. A nous d’avancer et de voir en chemin les signes.

-Bien parlé, conclu Brüner en ouvrant une liaison directe avec ses dix Astartes assis à ses côtés dans le compartiment passagers du Contempt of Death. Vous connaissez nos ordres. Nous affrontons une incursion d’un culte genestealer qui fut découvert assez tôt. Nos forces au sol, ou ce qu’il en reste, résistent encore depuis plus d’une semaine dans certains quartiers. L’Arbites à fait jonction avec un des derniers régiments de garde que nous avons amenés ici. Leur situation est désespérée, et notre mission est de couper la tête à ce fléau.

-Nous savons aussi qu’ils sont tous guidés par un patriarche. Une bête immonde et gigantesque qui contamine nos concitoyens pendant des années jusqu’à se constituer une véritable armée. Nous devons le débusquer, et le tuer. Avant qu’il ne juge bon d’appeler une vrille complète tyrannides dans ce secteur. S’il y arrive, toute vie disparaitra dans les dix années lumières autour d’ici. Et nous n’y pourrons plus rien. Ajouta Markus.

-Nous allons-nous infiltrer dans les niveaux inférieurs de la ruche pour le débusquer. Selon nos rapports il se cacherait où tout à commencer. Dans les mines, au plus profond. Le Defiance et le Revenant restent en orbite. Nous devons garder l’effet de surprise pour nous le plus longtemps possible.


La descente dans l’atmosphère fut brutale. Le Thunderhawk de transport piqua presque à la verticale avec les débris du spatioport qui tombaient, attirés par la gravité sur la surface de la planète depuis sa destruction. Aux yeux des senseurs longue portée, le Thunderhawk passa pour un tas de débris tombant plus vite que ses voisins. Leur insertion fut rapide et sans bavure.


-Après notre débarquement, notre transport ira se poser dans les plaines de la planète. Nous n’aurons aucun support aérien, ou d’artillerie orbitale avant d’avoir trouvé ce monstre et de l’avoir purgé. Conclu Brüner.

-Accrochez-vous ! Hurla dans le vox le pilote du Contempt of Death, quand le transport Rhino se détacha de la carlingue du Thunderhawk de transport toujours en vol en rase motte de la plaine pour une chute de plusieurs mètres.


Le véhicule toucha le sol, ses suspensions luttant contre l’insertion brutale mais habituelle, et parti en trombe dans le désert de poussière chimique et toxique. Fonçant vers l’immense cité ruche qui dominait de sa taille l’horizon monochrome. Le Rhino roula à tombeaux ouverts vers les sorties d’égouts de la ville, qui déversaient directement leurs liquides corrosifs issu de l’industrie lourde de la cité, dans le désert. Allumant ses feux, moteur hurlant, ils franchirent une des conduites, aussi large qu’une coupole d’une cathédrale, avant de disparaitre dans les ténèbres.

 

               

La progression était longue et pénible. Les Astartes à pieds formaient un cordon de sécurité en se déplaçant le plus discrètement possible, toutes lumières éteintes, seules les optiques de leurs casques permettant de percer la noirceur autour d’eux. Ils pataugeaient dans une fange toxique et nauséabonde qui leur arrivait jusqu’aux chevilles. Le moteur tournant presque au ralenti du Rhino qui avançait derrière eux. Rudikher, le chef du char à sa tourelle, pointant son fulgurant sur toutes les menaces possibles. On l’entendait régulièrement jurer et se plaindre du traitement de la boue corrosive au sol qui maculait son char, et du temps qu’il lui faudrait pour le nettoyer.

Quand ils furent bien avancés, Rudikher arrêta ses réflexions, se concentrant sur la tâche à venir. La tension monta au sein du groupe des Astartes.

               

Les rapports venant de la surface étaient mauvais. L’Arbites, les forces de sécurité de la cité ruche, avaient presque abandonné. Leurs casernes incendiées, leurs places fortes et armureries, pillées. Ils durent reculer devant les charges des manifestants en colère de leur inaction face au danger qui les guettait, mais aussi à cause des répressions brutales. Mais durant les nuits les plus sombres c’étaient les cris des mourants et des blessés qui venaient résonner dans les rues vides de la cité. Et les Arbites, cantonnés dans leurs baraquements ne purent se résigner à sortir pour défendre la population. Au fil des jours les manifestations se furent plus rares, les manifestants moins nombreux. Chaque nuit, les citoyens se faisaient massacrer par des créatures sorties des tunnels et des puits des mines.

Puis au troisième jour, vinrent les attentats. Des charges explosives dissimulées sous des véhicules depuis longtemps abandonnés tuèrent les rares escouades d’Arbites qui sortaient explorer les rues maintenant silencieuses. Le chaos reprit. Les travailleurs qui habitaient les mêmes blocs d’habitation que leurs voisins pendant des années, se réveillaient la nuit pour massacrer leurs anciens amis. Le sang coula dans les rues, les immeubles furent emplis de fureur et de rage sauvage. Bientôt les rares survivants se précipitèrent vers les refuges qui tenaient encore debout. Ils se comptaient sur les doigts d’une main, et leurs nombres diminuaient de jour en jour, sous les attaques, maintenant au grand jour du culte.


Et débarquèrent enfin le régiment de gardes en orbite depuis des mois. Ils semblèrent frêles quand leurs jambes flageolantes s’habituèrent à la gravité de la planète, depuis trop longtemps parqué sur leur navire et sa gravité artificielle. Mais ils se reprirent vite, et rallièrent le peu d’Arbites encore en vie dans la cité qui leur expliquèrent que des monstres génétiquement corrompus se cachaient dans la population, attendant de massacrer leurs anciens amis sans distinction.

Leur temps passé ensemble durant ces longs mois en orbite et depuis leurs incorporations dans la Garde Impériale joua en leur faveur. Chacun se connaissait personnellement, et aucun hybrides ou cultiste n’arriva à s’immiscer dans le régiment qui venait d’atterrir.

Après des combats acharnés pour essayer de reprendre certains quartiers de la ville, et des corps à corps désespérés, ils ne firent que perdre du terrain, sur un ennemi qui connaissait la cité mieux qu’eux et qui semblait de prime abord, s’être préparé depuis des années à tuer tout humain sur ce monde désolé.

Les forces impériales ne purent que se réfugier au seul endroit encore debout, protégeant dans ses cryptes les quelques centaines de civils encore en vie. La Cathédrale de l’Empereur-Dieu de l’Humanité de Arx.

 

               

Une violente secousse vint déloger de la poussière du plafond du conduit d’égout dans lequel ils se trouvaient. La détonation devait être gigantesque pour être ressenti à cette distance, loin au-dessus d’eux, à la surface. La Garde se battait encore là-haut et mourrait. Il ne faisait aucun doute, que quand les forces du culte auraient décimés les rares survivants, le patriarche qui commandait cette force, appellerait à travers le Warp leurs frères tyrannides pour la curée.

Brüner baissa le regard pour regarder devant lui et se promit que cela n’arriverait, sur son honneur. Même s’il devait en mourir. Ce système habitait plusieurs milliards d’âmes de citoyens impériaux dévoués à l’Empereur-Dieu, il ne pouvait se résigner à les abandonner à leur sort. Ils continuèrent leur progression dans l’immense conduit de drainage de la cité.


Au bout d’une longue marche éprouvante, ils finirent par arriver dans un des collecteurs d’eau de pluie semblable à celui où ils avaient massacré les derniers membres corrompu de la caste dirigeante de la citée, qui essayaient de fuir. Celui si était assez large pour accueillir tout un bloc d’habitation impérial. Le transport Rhino s’arrêta au centre, son moteur au ralenti. Rudikher disparu à l’intérieur, laissant son bolter sur pivot, pour ressortir quelques secondes après. Il regarda le sergent Brüner pour lui signifier qu’ils étaient au bon endroit. Le conducteur du Rhino actionna un cogitateur dans l’engin qui se connecta aux systèmes du collecteurs. Après quelques secondes sans que rien n’opère, le sol trembla légèrement, et une porte de plusieurs tonnes, aussi rouillée qu’elle pouvait l’être s’éleva sur des rails eux aussi rouillés, mais qui semblait être graissés régulièrement.

Elle s’ouvrit sur d’autre corridors tout aussi larges que les autres passages qu’ils avaient empruntés jusque-là, mais beaucoup plus bas de plafond. Des violentes rafales de vent vinrent percuter leurs armures, sans qu’ils n’en ressentent le moindre souffle. L’accès aux mines était devant eux. Brüner prit la tête de ses hommes, les autres le suivaient, le Rhino ferma la marche, quand le sas du collecteur de pluie se referma derrière eux.

 

               

Cela faisait maintenant des heures qu’ils progressaient dans les entrailles de la cité ruche. Et ils étaient tous bien conscient qu’ils venaient juste d’effleurer la surface des innombrables tunnels et puits de forages. Le ronronnement distant et régulier de la plateforme de descente vers les puits plus profond des mines de Arx les descendait à bonne vitesse vers les profondeurs de la terre.

Sur leur chemin ils n’avaient vu que mort et destruction. Les camps de repos des mineurs et des civils étaient retournés. Détruits. Les incendies avaient ravagé les tentes et les abris préfabriqués. Le sang tapissait les rues qui serpentaient entre les habitations et le sables et la terre étaient gorgés de sang coagulé depuis longtemps dans des taches brunes immondes et malodorantes. Mais ils n’avaient trouvé aucun corps. Nulle part. Au bout du troisième camp ils abandonnèrent l’idée de trouver des survivants ou encore des résistants, si c’était encore possible. Ils devaient tous avoir été emportés dans les tréfonds des mines pour être changer ou incorporer le culte qui sévissait.


Le transport Rhino était au centre du monte-charge. Malgré sa masse, il n’occupait qu’une petite surface disponible, la monte chargée était conçue pour amener dans les entrailles des mines des engins deux à trois fois plus gros et imposants, ainsi que des vivres et des outils en un seul voyage.

Les parois suintantes d’eau et d’autre liquides reflétaient la lumière des torches et des phares du Contempt. Brüner avait ordonné d’allumer leurs projecteurs de leurs armures quand ils avaient activé le monte-charge. Il n’y avait pas d’autres moyens de descendre dans les mines, et l’effet de surprise venait de disparaitre quand l’acier rouillé et l’adamantium grinça quand ils les descendirent au fond du puit. Une lumière chaude irradiait d’en dessous d’eux par le sol grillagé, et enfin après de longues minutes ils purent voir d’où elle provenait. Le monte-charge passa ce qui devait être son premier arrêt, le premier niveau en dessous du sol de la ruche. Une immense ouverture, creusée à ce qui semblait, par des mains humaines il y de ça des centaines d’années, ouvrait la roche pour accéder au premier tronçon de galeries de ce niveau.


Dans leur descente longue et bruyante, ils purent apercevoir l’ampleur du carnage qu’avait subis cette veine de la mine. Des engins de chantier renversés brûlaient encore, dans des cendres de leurs blocs moteurs. Des monticules de cadavres jonchaient le sol, et la fumée des incendies venaient lécher le plafond, le rendant noir de suie. Ici les cadavres n’avaient pas encore disparu. Maintenant Brüner était sûr que la menace venait de plus profondément et qu’elle avait mis des années entières pour accéder aux niveaux supérieurs. Le niveau où ils se trouvaient était le dernier qui avait résisté avant que la menace du culte n’atteigne la surface, peut-être restait-il encore des survivants à ce niveau, mais ils ne pouvaient pas se résigner à s’arrêter et aller les sauver. S’ils ne trouvaient pas le patriarche à temps c’était des milliards d’âmes qui périraient.

Ils dépassèrent le premier niveau, quittant les flammes et les cadavres qui se consumaient.


-Notre présence n’est plus un secret pour eux. Réfléchis Maximilian sur le vox.

-En effet, mais pourtant ils nous laissent progresser. Renchérit Johann.

-Si un plan ne se déroule que trop bien, alors vous foncez dans un piège. Commenta Markus.

-Un précepte du Codex Astartes. Lui répondit Brüner en regardant le chapelain qui haussa des épaules.

-Nous rejetons ce livre en bloc, mais ses préceptes sont parfois concordants avec ce que nous vivons. Ironisa le chapelain.

-Nous sommes peut-être assoiffé de sang hérétique, mais nous ne sommes pas pour autant décérébrés. Conclu Brüner. Ils savent que nous sommes là, et ils vont tenter quelque chose pour nous stopper, restez sur vos gardes mes frères.

Le monte-charge continua sa route, les descendant dans les profondeurs de la terre, passant devant chaque niveau des mines, s’enfonçant à chaque plus dans les macabres découvertes d’une population attaquée depuis les tréfonds de sa propre cité.

 

               

Ils progressaient vite. Trop vite. Même le sergent Brüner s’attendait à une certaine résistance quand ils avaient atteint l’étage le plus bas de la mine. Le monte-charge c’était immobilisé en heur la plateforme qui le réceptionnait au sol. Les Astartes se déployèrent en bonne et due forme, couvrant chaque passage. Ne repérant aucune menace, ils continuèrent leur progression vers le groupement de préfabriqués le plus éloignés du monte-charge, celui avec lequel on avait perdu contact au tout début quand on croyait encore que cette rupture de communication était due à un éboulement ou un coup de grisou dans les profondeurs de la terre.

Ils dépassèrent la première ville minière qui bloquait le passage avec son agglomérat de préfabriqués et de toiles de tentes au milieu de la galerie de la mine sans encombre. Le transport Rhino fermait la marche, encadré par quatre Astartes de l’escouade. Il peinait à se faufiler à travers les blocs d’habitations. Pourtant sa masse et sa puissance de feu était un atout non négligeable pour affronter ce qu’il pensait trouver ici-bas. Les onze Black Templar ne trouvèrent aucune trace de corps dans les décombres des habitations impériales, seulement les traces de durs combats, aussi brutaux que courts.

Frère Konrad et Maximilian partirent en éclaireur, Konrad assurant le tir à longue distance avec son nouveau fusil stalker et Maximilian surveillait les arrières de son frère de son fusil à pompe. Ils ne rapportèrent aucun contact et donnèrent leur aval pour que le groupe continue d’avancer.

Les galeries étaient venteuses, et humides. Brüner voyait dans la pénombre l’eau qui coulait sur les parois pendant qu’il progressait avec ses hommes sur les rails qu’un wagonnet ou une draisine de réapprovisionnement devait surement prendre régulièrement pour continuer de lier le village de mineur le plus éloigné à la cité du dessus. Il marchait à bon rythme quand l’Astartes devant lui poussa du bout de sa botte blindé une pierre qui en tombant du monticule sur laquelle elle se trouvait qu’elle fit en tomber une poignée de plus vers le bas du talus.

Quelque chose attira l’œil du sergent, une forme qui n’aurait jamais dû se trouver là. Une gaine de plastec verte foncée. Il réagit dans un réflex purement inhumain en ouvrant son canal vox pour avertir le transport Rhino qui continuait d’avancer dans les fumées de son pot d’échappement.


-Marche arrière ! Recule frère ! Hurla le sergent dans le vox.


Rudikher sembla surprit, mais plongea dans le compartiment à toute vitesse, lâchant son bolter sur pivot. Une demie seconde plus tard, le plafond de la mine leur tomba dessus dans une explosion millimétrée. 

 

L’explosion n’était pas faite pour les tuer. Brüner le réalisa que trop tard, elle avait été placée minutieusement pour détonner au milieu de leur formation pour les séparer avec des milliers de tonnes de roches, impossible à déplacer. Une série de charges de démolition astucieusement placée dans des trou percés de longues dates détonnèrent en cascade sur tout le pourtour de la galerie. La roche fut pulvérisée dans des morceaux gros comme des véhicules de chantier. Le plafond sembla tenir un moment mais céda sous son propre poids. Brüner reçu le souffle de pleine face, et fut poussé vers l’intérieur de la mine quand le Rhino et les quatre Astartes reculèrent avec le véhicule. Rudikher avait fait reculer son char au bon moment. Son blindage encaissa la roche qui lui tombait dessus, laissant des traces sur sa peinture. Il ne put s’empêcher de pester et de lancer des insultes alors que la situation était grave. Son moteur hurlait en marche arrière. Il ne pouvait pas rouler aussi vite qu’à son habitude avec cette vitesse engagée. Gauron qui était proche du transport, avec Johann, Lyderic, et Luther reculait comme il pouvait quand la galerie explosa.

Luther fut pris dans une tempête de shrapnels de roche tombant à terre. Gauron se jeta sur lui, le saisit par son gorgerin avant qu’il n’ait eu le temps de bouger pour le tirer hors de la zone de l’effondrement. Il le traina sur cinq mètres avant qu’il ne reprenne ses esprits et se mette à courir vers la sortie et le monte-charge de là où ils venaient tous. Le groupe était maintenant séparé.

               

La poussière retombait paresseusement depuis moins d’une minute quand Maximilian et Konrad hurlèrent dans l’autre section de la mine dans le vox des rapports de contacts qui convergeaient vers eux. Brüner quitta des yeux l’éboulement qui aurait pu tous les ensevelir, pour voir la galerie illuminée par les flashs de tirs et les aboiements des bolters. Il regardait le fond de la mine, la seule sortie connue dans leurs dos, bloquée.


-Contact avant ! Cria t-il dans son vox quand il épaula son bolter.


Son affichage était saturé de runes ennemis qui fonçaient sur eux. Des hybrides de toutes tailles, des acolytes et d’autres créatures plus horribles encore rampaient sur les parois avec l’aide de leurs griffes et de leurs membres supplémentaires. On aurait dit que le couloir de pierre froide et humide grouillait de vers aussi carnassier que pouvait l’être le culte. Tout le culte du fond de cette mine les attaquait. Il vida son chargeur, faisant pleuvoir les bolts et les douilles vides sur le sol. Les flashs de son bolter illuminaient comme un stroboscope le fond de la galerie. Dans son dos, le brouhaha du bolter sur pivot du transport Rhino et des bolters de ses hommes résonnèrent, étouffés à cause de la couche de pierre qui les séparaient. Ils étaient attaqués de tous les côtés, bloqués dans les entrailles de Arx.

 

               

-Reporte le tir à droite ! Hurla-t-il pour se faire entendre malgré le staccato du bolter lourd à ses côtés qui crachaient des rafales de bolts traçants et explosifs.

Il baissa les jumelles de ses yeux pour voir les tirs partir sur les cibles qu’il avait désigné à son servant d’arme lourde, allongé dans les gravats de la cathédrale, fauchant les ombres qui sautaient de couvert en couvert. Deux des formes immondes furent fauchées en plein vol, hachées menu par les tirs explosifs.

-Halte au tir, économise tes munitions.

-Il me faut de nouvelles boîtes de cartouches mon lieutenant. Répondit l’artilleur qui hurlait. Ses tympans devaient encore vibrer du tir continu qu’il venait de délivrer.


Le lieutenant lui fit signe de se taire, et ordonna à une ordonnance d’aller chercher de nouvelles boites et des nouvelles bandes de cartouches à l’armurerie dans la cathédrale. Ses hommes le regardaient avec insistance, leurs yeux cherchaient son regard, le questionnant sur la marche à suivre. Il passa derrière eux, inspectait leur trou de combat et la ligne défensive qu’ils avaient installés à la hâte, et échangeait avec eux un mot ou une parole d’encouragement.


-Continuez comme ça les gars, on va les avoir.


Des sourires fatigués lui répondaient, les soldats étaient épuisés à cause des combats qui duraient sans interruption depuis des jours. Le culte avait gagné du terrain, et la force expéditionnaire impériale qui avait débarqué aux premières heures du conflits depuis l’orbite fut attaquée sur le tarmac même du spatioport. Des cinq milles hommes qui arrivèrent depuis l’orbite, il n’en restait plus guère que deux milles. Affamés, épuisés, mais résolu à se battre. Ce qu’il restait de l’Arbites, les forces de contrôle de la loi dans la cité, les avaient rejoints à l’aube du troisième jour, et ils c’étaient tous enterré aux pieds de la cathédrale, et dans ses faubourgs, ne pouvant plus mener d’actions de reconquête ou d’attaque. Ils étaient maintenant sur la défensive.

Quelques civils avaient réussi à rejoindre la cathédrale entre deux attaques ennemies, mais leur officier supérieur prit la décision de ne plus accepter aucun réfugié. La centaine de civils qui avait été secourut et placés dans les catacombes de la cathédrale avaient au début semblé normaux, mais quand les attaques semblèrent s’accélérer, des membres du culte camouflés en civil commencèrent le massacre de l’intérieur. Le lieutenant avait même vu de ses yeux les atrocités qui c’étaient produites dans les catacombes, et avait même participer à la patrouille qui avait traqués les membres du culte dans les entrailles de la cathédrale. Le peu de civil qui était encore en vie était terrifiés des horreurs qui pouvaient leur arriver en dehors, mais aussi dans ses murs saints. Alors le régiment avait repoussé chaque groupe de civil en guenilles qui c’étaient approchés du cordon de défense, craignant que des membres du culte dissimulés n’arrivent à pénétrer le périmètre.


Sous les insultes, les pleurs et les crachats, les pauvres âmes retournèrent dans la ville à feu et à sang, pour mourir de faim ou de la main du culte qui rôdait dans les parages.

Le lieutenant risqua un œil vers le ciel, mais ne vit rien qui lui plut. Les rames de transports arrêtées, les autoroutes de béton et de plastacier et les blocs d’habitations des niveaux supérieurs servaient de ciel à la cathédrale de cette partie de la ruche. Les hommes et les femmes qui vivaient ici, vivaient les uns sur les autres, au sens propre du therme. Le plafond des uns était le sol des autres, si bien que quand on vivait dans une ruche de cette taille, dans un niveau modeste, on pouvait passer sa vie sans voir le ciel. Il imagina une seconde comment ces citoyens pouvaient endurer ceci. Soudain une pluie douce lui tomba sur le visage. Il se surprit à fermer les yeux pour profiter de la fraicheur du liquide qui tombait. Il se rappela ce qu’avait dit un des prêtres encore en vie de la cathédrale quand ils avaient défoncé les portes pour s’abriter du culte qui les pourchassaient et avaient commencé à poser leurs postes de combat autour de l’édifice. 


-Il ne pleut jamais ici-bas. Si du liquide tombe du ciel, n’en aillez pas dans les yeux ou la bouche. C’est surement une canalisation des niveaux supérieurs qui est rompue.

Le lieutenant baissa la tête, la mine sombre, quand un de ses hommes approcha.

-Je n’ai trouvé que deux boîtes de bolts mon lieutenant. Nous sommes bientôt à sec. Le capitaine nous demande d’économiser nos munitions.

-Viens suis moi.

Le lieutenant parti le dos courbé derrières les sacs de sable et les positions de ses hommes pour rejoindre son poste, vers le bolter lourd.

 

               

-Fais-moi un topo, Brenn. Ordonna le lieutenant allongé dans le trou à côté du servant de bolter lourd.

-Il me reste deux bandes complètes et une demie mon lieutenant. Impossible de trouver les moindres munitions, on est saigné à blanc. Au moins il nous reste assez de cellules énergétiques pour nous défendre, mais s’ils nous attaquent avec leurs blindés, autant leur jeter des pierres.


Le train d’humour fit sourire le lieutenant, qui enfila son casque, son écouteur sur une oreille. Il héla un garde de la deuxième ligne de défense avec un lance missile sur une épaule. Il lui demanda combien de roquettes anti-char il lui restait, il répondit d’un signe de la main en levant trois doigts, c’étaient les seuls qui lui restaient, les autres avaient fini dans la gorge d’un hybride qui les avaient attaqués la nuit dernière.

Soudain la route principale qu’était chargée de couvrir le lieutenant et ses hommes sembla trembler. Il y avait environ six jours la terre avait tremblée. Devant l’inquiétude grandissante d’un effondrement de la ruche le capitaine du régiment, le seul officier supérieur encore en vie, avait envoyé une unité de reconnaissance vers l’épicentre de l’explosion supposée. L’unité descendit deux niveaux pour arriver au niveau du sol de la ruche et avait rapporté un cratère dans le sol, vers l’entrée de la mine principale. Ils avaient rapporté par radio que l’épicentre ne comportait aucun signe de brûlure ou de shrapnels. C’était comme si la terre et le bitume c’étaient affaissés sur eux même. Un garde supposa à la radio que c’était surement dû à un effondrement d’une des galeries des mines dans les profondeurs. Le dernier contact de la patrouille qui revenait vers la cathédrale fut un mélange de tirs, d’explosions et de cris. Ils ne revinrent jamais jusqu’à leurs lignes, massacrés par le culte.

-Encore un éboulement dans le sous-sol ? Supposa Brenn, le tireur du bolter lourd.

-Négatif soldat, ça ressemble plus à des moteurs. Hey toi ! Préviens le capitaine ! On a des véhicules en approche.

 

               

A peine eut-il finit sa phrase que des phares jaunes et puissants apparurent au carrefour devant la rue principale. C’étaient des mastodontes d’acier, des véhicules lourds et blindés. Leurs roues crantées semblaient négocier le terrain avec facilité, roulant sur les éboulis avec aisance et écrasant les véhicules civils déjà détruit quand il le fallait. Sans attendre, la procession de véhicules ouvrit le feu de toutes leurs armes sur la ligne impériale qui riposta avec leu peu qu’elle avait.

On aurait dit engins de chantiers ou de forages auxquels on aurait accroché et soudé des plaques de blindages supplémentaires. C’était littéralement des engins de constructions et de prospections civils qu’on avait militarisés. La demi pénombre perpétuelle du niveau dans lequel ils se trouvaient fut illuminé par le barrage de tirs de fusils lasers et des tirs à projectiles solides qui fusèrent de tous les côtés. Le culte surgit de toutes les rues adjacentes, ensevelissant sous le nombre les premières positions fortifiées impériales. Cet assaut n’avait rien à voir avec les assauts qu’ils avaient subit durant les longues semaines précédentes. C’était l’assaut final, quelque chose venait de déclencher la dernière vague ennemie, et les forces impériales étaient au plus mal.

Le lieutenant épaula son fusil laser en commença à tirer. Il vidait chargeur après chargeur, il était à son deuxième et continuait de tirer sans discontinuer. Il abattait les cibles qui se présentaient devant sa mire, logeant deux ou trois tirs qui auraient eu raison d’un simple humain, mais les créatures qu’il avait devant lui était loin d’être humaine. Un trou de combat sur sa droite fut attaqué au corps à corps, il ne put voir qu’une tempête de lames et de crocs transpercer la chair. Les cris de ses hommes résonnèrent dans la casi nuit permanente. Le lieutenant ordonna à son porteur de lance flamme d’incendier ce trou de combat. La langue de flammes chimiques embrasées aspergea le trou, brûlant les corps des gardes et des hybrides qui refluèrent vers l’extérieur du périmètre, leurs corps en feu.


-Continus de les retenir ! Tu nous sauves, continus soldat ! Hurla-t-il.


Il rechargea de nouveau. Le bolter lourd lâchait rafale sur rafale, mais très courtes, pour économiser les munitions. La principale menace était les véhicules qui continuaient de progresser malgré les barricades et les aspérités du terrain. Ils continuaient de déverser des soldats du culte de leur trappes arrière, mais aussi de tirer de leurs armes volées de coque.


-C’est le moment, détruit celui de tête ! Cria t-il au soldat porteur de lance-roquette.

Il se retourna vers le champ de bataille pour voir la roquette partir dans un nuage de fumée de mise à feu. Elle sembla partir droit vers le véhicule de tête, mais le rata d’une dizaine de mètres sur la gauche, pour s’enfoncer profondément dans la devanture d’un ancien magasin qui ce volatisa dans un tourbillon de feu et de poussière.

-Ce n’est pas toi paye ces roquettes alors apprends à viser ! Le lieutenant se retint de lui lancer une insulte pour ponctuer sa phrase quand il se retourna, mais il ne trouva que le soldat avachi que les sacs de sables, la poitrine transpercée par un tir puissant, le lance-roquette à terre. Le soldat chargé de le recharger, l’équipe fonctionnant par binôme, le saisit, mais à peine eut-il saisit l’engin, qu’un tir lui transperça le crâne avec une telle violence qu’il retomba dans son trou avec l’arme.

-Putain, un sniper ! Le lieutenant plongea à couvert et se saisit de ses jumelles.


Il osa sortir la tête de son couvert scrutant l’horizon de bâtiment encore debout pour déceler la présence du tireur embusqué. Un reflet attira son attention, une demie seconde plus tard, un tir lui frôla la joue. Il replongea à couvert en se saisissant de sa radio posée à côté de lui.

-Demande de mission de tir, bâtiment ennemi à trois étages, fenêtres de gauche, tireur embusqué. Envoyez un trois coups, terminé.

Son ordre venait de passer à l’équipe de trois mortiers vers les murs intérieurs de la cathédrale, à couvert derrière le mur d’enceinte qui tenait encore debout. La ruche était tellement grande que l’espace entre le sol de ce niveau et le plafond du niveau au-dessus permettaient des tirs en cloches d’artillerie légère comme les mortiers. Il entendit partir les coups des affûts surchauffés des mortiers, quand il se releva pour mitrailler en automatique la position du sniper ennemi.

Ses tirs laser frappèrent la maçonnerie, délogeant des parpaings ou des tuiles du toit, vaporisant la maçonnerie du vieux bâtiment. Quand les trois obus tombèrent. Ils fracassèrent le toit encore en état, pénétrant la charpente et détonnant dans les pièces à vivre de ce bloc d’habitation. Le dernier étage fut soufflé par les trois tirs, les fenêtres encore debout volèrent en éclats, tombant dans la rue, sur les hybrides et les soldats du culte qui progressaient à couvert.


-Ca a dû le calmer. Le lieutenant se jeta à découvert, vers la position du lance-roquette.


Il arriva dans le trou de combat, le cadavre de son soldat reposait sur le tube lanceur, se vidant de son sang. Il poussa le cadavre pour le saisir, le corps tomba au fond du trou pour continuer de se vider dans la boue et la poussière. Le lieutenant se saisit du sac à roquettes. Plus que deux. Il en prit une et entama le rechargement du tube. Il inséra la roquette par l’arrière et verrouilla le système de mise à feu sur le cul de la roquette anti-char. Il se posa sur le pourtour de sacs de sables, alignant son œil avec le système de visée. C’était un système simple, sans électronique. Plusieurs graduations marquaient la distance pour le tir. Il vit apparaitre dans son viseur, un des véhicules de tête passer par-dessus un monticule de gravats, pour franchir la rue principale. Derrière lui, d’autres véhicules le suivaient. S’il le bloquait ici, les véhicules blindés derrières se retrouveraient coincés, à la merci des tirs d’artillerie impérial. Il cala le lanceur sur son épaule endolorie, et patienta le bon moment.

               

Il devait prendre en compte la distance, le poids de la roquette anti-char plus lourde qu’une roquette à fragmentation, et surtout l’angle du blindage de sa cible. Le véhicule venait de franchir le talus, et s’écrasa dans un fracas sur le sol de l’autre côté, écrasant avec lui les pièges anti-char qui auraient dû le bloquer. Il appuya sur la queue de détente.

Le coup parti. La roquette fut mise à feu, sortant du tube à une vitesse folle. Le souffle du tir lui roussi le visage, quand il replongea dans le trou de combat. La roquette parcouru les deux cents mètres en une seconde à peine pour toucher le véhicule sur son toit.

La charge creuse se déclencha à l’impact. Un métal surchauffé fut propulsé en un point central sur le blindage, le faisant fondre et en le perforant comme si ce n’était que du beurre. Les projectiles surchauffés du blindage détruit et de la charge explosive perforèrent le compartiment passager, conducteur et moteur dans une gerbe de flammes. L’air même du compartiment s’embrasa, soufflant les pilotes et les passagers. Un des réservoirs de carburant prit feu quand une des réserves de munitions détonna. Le véhicule ne sembla pas bouger, sa masse l’empêcha de s’envoler sous l’explosion de la roquette, mais toutes ses portes et trappes furent soufflées par l’onde de choc de flammes.


L’explosion illumina le talus par lequel le culte essayait de passer. Quelques piétons furent soufflés avec le véhicule de minage. Le reste des véhicules régirent vite et virèrent de bord, pour passer sur l’autre côté du talus et de la rue. Quelques motos rugirent et passèrent par-dessus quand même, leurs pneus larges et leur habileté les aidant dans la manœuvre. Le bolter lourd hurla lui aussi, fauchant un moteur qui slalomait entre les cratères d’obus. Le reste des motos disparu sur le flanc droit de la cathédrale. Le lieutenant avait très peu de chance de toucher une de ses motos, il devait les laisser filer, préférant utiliser sa dernière roquette à bon escient. Il réarma le lanceur, toujours dans son trou de combat. Le sang du cadavre au fond maculait ses bottes. Il reposa le lanceur sur les sacs devant lui pour prendre une bonne visée. La fille d’engins de chantiers essayait de contourner le premier véhicule en flamme, broyant sous leurs chevilles la maçonnerie des bâtiments détruit.


La tourelle d’un ancien engin de forage de dessina dans sa mire. Ils avaient remplacé le découpeur au plasma de la tourelle par une sorte d’arme énergétique qui tirait des rayons ardents vers les forces impériales. Sans hésiter, le lieutenant aligna sa cible et tira. A peine eut-il tirer sa roquette qu’il lâcha le lanceur et à plat ventre rampa vers son ancienne position, proche du bolter lourd qui tirait encore. La roquette fila droit vers sa cible, comme la première fois, mais un chaos de la route fit sursauter le véhicule juste avant l’impact. La roquette tapa la chenille droite avec un angle défavorable, explosant contre le blindage.

L’explosion fut assez forte pour arracher des galets de roulement du blindé improvisé, arrachant par la même occasion sa chenille. Il s’immobilisa dans un grondement de moteur et commença à chercher l’imbécile qui avait voulu le détruire. Il ouvrit le feu sur l’ancienne position du lieutenant, les traits lasers perforèrent le goudron, la terre et les sacs de sable, balayant tout.

Le lieutenant regarda son artilleur de bolter à côté de lui, les deux surpris d’être encore en vie après la rafale laser du véhicule cultiste. Brenn, le tireur, haussa les épaules, en faisant mine qu’il l’avait échappé belle, le lieutenant hocha de la tête, et entreprit de rendre compte à la radio.


-Fille de blindés arrêtés sur le talus, demande de tir de barrage sur la zone, infanterie lourde en approche. Terminé.


Les échos des mortiers qui tiraient avec ses nouvelles coordonnées lui parvinrent, quand il épaula de nouveau son fusil pour voir sur le talus, des vagues de soldats du culte, brandissant des fanions et des bannières aux couleurs mauves écœurantes de leur foi génétique. Le bolter lourd ouvrit lui aussi le feu balayant le haut du talus, renvoyant de l’autre côté des corps désarticulés. Le lieutenant et ses hommes ouvrirent eux aussi le feu, tenant de repousser la vague genestealers qui fonça sur eux.

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