Black Templar Tome II

Chapitre 7 : L’Heure Du Jugement

6206 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 18/04/2021 19:06

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De l’eau lui coulait sur le visage. C’était une humiliation de plus. Il ne pensait pas pouvoir en accepter une de plus. Cela faisait plus de six mois maintenant qu’il avait tout perdu. Son statut, sa fortune, et son honneur. Il avait fui aux premières rumeurs de représailles sur leur groupe secret. Il rigola intérieurement à ce nom, parce qu’il s’agissait exactement de ça. Tout avait commencé par une découverte dans les plaines battues par les vents de pièces d’armures Astartes. Un collectionneur privé mis la main dessus et fit taire, aux vues de la dangerosité des objets, toutes personnes en relation pour cet achat. Mais l’envie d’agrandir sa collection se fit grandissante. C’est ainsi que plusieurs familles influentes, mirent leurs relations, leurs ressources et leurs lois du silence aux profits de l’accumulation de reliques rares. Même des contrebandiers et des pilleurs renommés firent escale périodiquement pour revendre les biens les plus précieux.

Et maintenant il devait se terrer comme un ras dans les égouts de sa cité ruche, alors qu’il la contrôlait il y avait à peine quelques semaines. Il était un ponte de l’Administratum. Rien ne pouvait arriver, transiter ou partir de cette planète sans son accord. Il avait la main mise sur les informations et les marchandises. Et quiconque contrôle les informations, contrôle le monde. Chantage, assassinat, il usait de tout ce qu’il voulait pour arriver à ses fins. Et quand l’affaire faisait trop de bruit, il l’effaçait des archives. Purement et simplement.


Quelque fois un officier de l’Arbites ou haut gradé des défenses planétaires venaient mettre son nez dans ses affaires. Mais à chaque fois, ce petit fouineur recevait son affectation pour une base militaire minable proche des pôles de la planète dans la demi-heure, ou un accident malheureux survenait.

Pour arriver à ce résultat, il usait de ses hommes de mains. Un jour, un homme à l’allure étrange se présenta à lui, vêtu bizarrement, vouté, albinos, à l’allure peu recommandable. Il semblait vouloir faire ses preuves et avait exécuté sans sourciller une famille complète d’opposants politiques, hommes, femmes, et enfants. Depuis ce jour, cet homme, louche, était à son service, et avait ramené avec lui, d’autres individus semblables. Ils formaient maintenant sa garde rapprochée, et personne n’osait approcher en la voyait.


Durant ses nombreuses années à la tête de l’Administratum de Arx, il avait vu nombres de rapports alarmants sur les disparitions d’enfants ou de femmes dans ses mêmes égouts où il se terrait maintenant. L’ironie le fit à peine sourire. Les rapports faisaient état de disparitions d’enfant juste après leur naissance, comme s’ils n’avaient jamais existé. D’autres parlaient de disparitions en tout genre, mais un point les reliait toutes. Les personnes disparues réapparaissaient toujours. Quelques jours plus tard. Complètement hagard, perdu, dans le vague. Après une période de convalescence, elles reprenaient toutes leurs vies minables et fondaient des familles. Il trembla dans ses robes trempées à l’idée de se faire enlever dans ses tunnels miteux et poisseux. Le poids de son pistolet bolter dissimulé dans les couches de ses habits le rassura un peu.

 

-J’ai déjà payé ! La place me revient de droit. Hurla un homme de l’autre côté du collecteur d’eau de pluie.

Il était entouré par une quinzaine d’hommes en armes, à l’air patibulaire, fatigué, épuisé, mais hargneux. Ils étaient lourdement protégés dans leurs gilets pare-balle et pare-éclats. C’était les restes de la force de sécurité de ce noble qui hurlait. Quand la situation commença à déraper et qu’ils en perdaient le contrôle, les coupables de vol et de recels de bien Astartes prirent la fuite. Beaucoup tentèrent de quitter la planète par le moyen de leurs navettes personnelles. Toutes sans exception furent abattues en plein vol ou sur le site d’atterrissage tuant tous les occupants. Personne ne pouvait quitter la planète sans l’accord des Astartes enragés.


Alors ils c’étaient cachés en attendant un moyen de se sauver, soit grâce leur influence soit grâce à leur colossale fortune. Et un léger espoir sembla fleurir quand plusieurs navettes civiles arrivèrent dans les spatioports de la cité ruche. Il y avait toujours un capitaine à soudoyer, un prix à payer pour pouvoir passer au travers des mailles du filet. Ils le savaient tous.

Le petit bonhomme qui hurlait de l’autre côté des égouts avaient surement déjà payé à prix d’or sa place dans une des navettes stationnées au-dessus d’eux. Mais il avait lui aussi payé, ainsi que tous les représentants nobles qui c’étaient retrouvés ici. C’était le seul chemin depuis les égouts jusqu’à la surface pour accéder en toute discrétion au spatioport. Il eut une idée.


-Et à quoi ressemblait-il, celui qui vous a vendu ce billet par hasard ? Demanda-t-il calmement.

-Quoi ? Lui aboya en retour le petit homme énervé.

-Ce capitaine qui vous à promit une échappatoire, à quoi ressemblait-il ? C’est pourtant simple.

-Il était grand, les cheveux blancs, commença-t-il la voix chevrotante sous la colère. Une petite cicatrice sous l’œil gauche.


A peine eut-il finit sa phrase que le coup de pistolet bolter le percuta au niveau de la poitrine. La détonation le souleva de terre, dans une explosion d’hémoglobine rougeoyante, avant qu’il ne retombe dans les trente centimètres de fanges dans laquelle ils baignaient tous. Les cinquante personnes présentes furent toutes surprise, sauf ses gardes qui pointèrent à leur tour leurs armes sur les gardes du corps du noble mort.


-Il semblerait que ce soit le même capitaine qui nous a vendu la même place. Et je ne sais pas pour vous, mais je compte quitter ce rocher au plus vite. Alors si ça ne vous dérange pas, je prends congé de vos illustres personnages. Bon vent mes amis.

Et il se dirigea d’un pas décidé vers l’échelle qui menait au spatioport juste au-dessus de leurs têtes. Il était à mit chemin, pataugeant dans la fange, quand un de ses gardes nouvellement recrutés se figea pour regarder vers un des tunnels annexes. Il sembla renifler l’air, et ses acolytes si figèrent eux aussi, comme s’ils ne faisaient qu’une seule et même personne. Soudain, une des portes de maintenance sauta sous une violente déflagration, et la fureur de l’Empereur rugit dans l’espace confiné du réservoir d’eau.

 

              

Frère Maximilian venait de décharger deux cartouches de chevrotines à bout portant dans les gonds de la porte rouillé qu’il avait en face de lui. Derrière lui son binôme attendait aussi le signal depuis des heures. Ils avaient attendu que tous les participants de ce piège simple mais fonctionnel, n’arrivent. Ils avaient laissé cette navette se poser et avaient attendu que ce capitaine vende ses places à prix d’or. Ils avaient laissé les rares nobles et autres bureaucrates corrompus, aux abois, approcher de cette unique porte de sortie qui semblait inespérée. Ils avaient même attendu lorsqu’un coup de feu avait retenti. Ils s’entretuaient. Très bien pensa frère Maximilian, cela en fera déjà moins à purger. Soudain le signal avait sonné sur le réseau vox. Le sergent Brüner avait donné ses ordres. Il avait empoigné son fusil à pompe et avait posé son canon sur le premier gond. Le coup parti et retenti, filtré par son heaume de guerre. Le gond de métal vola en éclat, il appuya le canon sur le deuxième et il disparut lui aussi dans une flamme de tir. Le recul aurait arraché le bras d’un homme, mais pour un Astartes ce n’était qu’une légère force qui venait aboyer dans ses mains. Il recula d’un pas et enfonça la porte qui tombait déjà à la renverse vers l’intérieur du réservoir d’eau. Ils entrèrent à deux, toutes armes hurlantes. Au même moment le reste de l’escouade de croisés resserra la nasse, fauchant les vies qui s’y trouvaient.


La navette posée sur le parvis du spatioport semblait en bonne état. Elle était bien entretenue, et semblait pouvoir faire un saut Warp pour quitter le système. Son capitaine mettait un point d’honneur à l’entretenir convenablement, mais c’était surtout pour attirer des clientèles fortunées, et passer au-dessus de tout soupçon. C’était grâce à ses trafics en tout genre qu’il arrivait à vivre se train de vie luxueux. Mais rien n’empêcha le missile Hellstrike de perforer le blindage de la navette pour y détonner. Elle fut soufflée dans un champignon de feu et de flammes, tuant tous les membres d’équipages présent qui y faisaient la maintenance avant un autre décollage. La piste d’atterrissage sembla s’embraser sur plusieurs centaines de mètres, le ferrobéton se craquela, un cratère immense s’ouvrit dans le sol, où la carcasse se consuma pendant de longues heures. Le Defiance passa en rase motte au-dessus de sa proie pour s’assurer de sa destruction dans un tonnerre de stratoréacteurs lancés à plein régime. Le pilote, constatant son œuvre dans un demi sourire, fit son rapport.


-Cible aérienne neutralisée, nous venons de leur couper leur voie de replie. Bonne chasse frère sergent, Terminé.


Le massacre était tout bonnement superbe. Le bolter du sergent Brüner aboyait son chant de guerre. Il alignait calmement son viseur monté sur son arme sur les torses de ses cibles. Il calait chaque coup de feu sur un de ses pas, quand il sortait de la pénombre d’un des tunnels, le frère chapelain Markus entonnait un chant de guerre, hurlant dans ses hauts parleurs de sa voix éraillée. Le spectacle devait être effrayant pensa le sergent tout en avançant vers la lumière du collecteur d’eau. Toutes les issues étaient bloquées, et des Astartes, hurlant, tirant et criant leur rage leur tombait dessus de tous côtés. Des formes en armures énergétiques, noires comme la nuit, arrivaient pour les purger. Plus de discussion possible. C’était la fin.

Leur défense fut hargneuse mais insuffisante. Les tirs de lasers et d’armes à projectiles solides claquèrent dans la pénombre vers les formes en armures qui approchaient. Ils ricochèrent où les manquèrent. Il semblait impossible de les arrêter. Un garde prit pour cible un des géants qui rechargeaient calmement son énorme arme, faisant tomber son chargeur vide dans la fange et en prenant un autre dans ses protes chargeurs. Il regardait pendant l’opération l’homme qui lui vidait son fusil laser en automatique dessus. Tous les tirs furent absorbés ou ricochèrent et il leva enfin son bolter pour lui tirer un unique bolt dans la poitrine. Il fut coupé en deux et parti à la renverse dans l’eau croupie. Le géant l’ignora complétement et reprit le tir.


Ceux qui opposèrent le plus de résistance furent les gardes qui avaient accompagnés l’homme qui venait de tuer un des nobles d’un tir d’une arme dissimulée. Frère Konrad venait de le perdre dans la foule, l’homme venait de prendre ses jambes à son coup et avait disparu de son viseur. Konrad était en surplomb de la scène, sur une corniche d’où il attendait depuis des heures en silence, son bolter stalker dans les mains. Il voyait la scène depuis les hauteurs et le spectacle était fabuleux. Les cinquante hérétiques prirent au piège se faisait hacher menu sans distinction. L’eau croupie au sol se teintait de rouge. Les soldats étranges qu’il avait vu au début semblait se mouvoir comme un seul homme, s’appuyant de leurs tirs quand il fallait, se repliant sans une once de doute alors que leurs pertes augmentaient à chaque battement de cœur, vers un tunnel d’où ne sortait aucun géant en armure.


Soudain, Konrad le vit. L’homme qui avait disparu venait de réapparaitre dans son viseur. Il grimpait une échelle à toute allure, s’emmêlant les mains et les pieds dans son long manteau de fourrure. Il grimpait à l’échelle qui aurait dû le mener à la navette plus haut sur la piste. Mais d’après le son de l’explosion qui venait de résonner, délogeant de la poussière de la maçonnerie et qui avait fait trembler les murs autour d’eux. Elle n’existait plus. Konrad aligna calmement son arme sur sa cible et pressa la queue de détente. Il ne visa pas la tête ou le buste de l’homme. Le tir lui faucha le bras qui allait saisir le prochain barreau de l’échelle. Il fut pulvérisé, et son moignon se saisit que le vide. Il tomba à la renverse, sur le dos, d’une vingtaine de mètres dans le vide, rejoignant les tirs, les explosions et le massacre de ses congénères plus bas. Il percuta le sol à une vitesse folle, son squelette réduit en miette et ses organes en bouillie, qui sortirent de son corps dans un flot d’immondices sanguinolentes.

               

Il entendait des pas approcher. Il était sûr que personne ne pouvait le voir dans cette pénombre, pourtant il se tenait debout, immobile au milieu du passage. Au son des ennemis qui approchaient, ils pouvaient deviner qu’ils étaient une petite dizaine. Ils avaient pris le tunnel que les Astartes avait laissé inoccupé, comme le plan l’avait prévu. Toujours laisser une porte de sortie à l’animal acculé, alors vous pourrez l’abattre. Si un piège se révélait trop efficace et que la proie se sentait condamné alors elle défendrait sa vie coute que coute, dans un combat acharné. Alors là elle pourrait faire son baroud d’honneur, et faire des dégâts. Alors qu’une porte de sortie visible casserait son moral en voyant fuir les autres, et serait aussi tenté de fuir. Alors là, la dernière phase entrerait en action, et le massacre serait complet.


Johann leva son bolter lourd au niveau de sa poitrine, les pieds fermement ancrés au sol, et ouvrit le feu. Les mécanismes électriques de l’approvisionnement de sa réserve de munitions sur son paquetage dorsal prirent vie, alimentant l’énorme arme en munitions explosives. Le bolter lourd aboya dans le tunnel, son écho ressembla au cri rauque d’un monstre. La flamme de tir continu éclaira son casque noir de jais, marqué de la croix des templiers. Les corps furent hachés, les bolts explosèrent dans l’eau, la maçonnerie et les corps désarticulés. Ils tombèrent les uns sur les autres, dans l’espace confiné rempli de vapeur de sang pulvérisée, et de fumée de tirs. Johann avança tout en tirant, le recul de l’arme qui crachait la mort l’empêchait d’avancer aussi vite qu’a son habitude, mais il maintenait la pression sur la queue de détente. Il laissait derrière lui une trainée de douilles en laitons vides et fumantes qui tombaient dans l’eau et ses immondices. Il écrasait les survivants et les morts de ses bottes, tout en continuant à tirer, émergeant dans le réservoir d’eau principal où les rares survivants étaient en train d’être achevés. 


Dord se releva lentement. Il était à genoux et noyait un homme de ses mains dans la fange à leurs pieds. Sa cotte de maille ne reflétait aucune lumière, et avait quelques légères traces de brûlures là où les tirs de lasers l’avaient touché. Sans grand dommage. Il avait mené la charge et avait fauché de nombreuses vies aujourd’hui. Un tir de bolter tonna, et un des rares combattants ennemis encore en vie s’écroula au sol. Il tenait dans sa main une grenade dégoupillée, dans un geste désespéré, elle détonna proche de son cadavre dans l’eau. Dans un geyser d’eau sale il se fit pulvériser, aspergeant la scène de ses organes. Les Astartes l’ignorèrent complètement.


Brüner déambulait dans le réservoir plein de cadavres humains. Il passait entre les monticules de corps désarticulés, cherchant le moindre signe de vie. Son heaume de combat enregistrait la scène et compilait les visages connus de la cité avec les victimes d’aujourd’hui. Les nobles recherchés par ses hommes étaient presque tous retrouvés et assassinés comme la loi le voulait. Encore quelqu’un semblait introuvable, mais il était probable qu’ils se soient terrer si profondément dans la cité, que les maladies, ou les gangs ne les tues eux-mêmes. Ou alors ils c’étaient suicidés depuis bien longtemps dans un endroit encore inconnu. Malgré tout la chasse continuait temps que des preuves solides et tangibles ne fussent découverte.

Un poids s’enleva des épaules du sergent Brüner quand il arriva au-dessus de l’agent de l’Administratum qui avait essayé de fuir par l’échelle menant à la piste de l’astroport. Il ne restait rien de lui, le tir de précision de Konrad et la chute l’avaient massacré. La purge avait durée six longs mois mais elle était finie. Les artefacts volés presque tous retrouvés et mis en sécurité à bord du Revenant. Le hall des héros était maintenant plein d’anciennes armures de héros oubliés. Le patrimoine génétique du chapitre sauvé. Il s’autorisa à souffler longuement et il retira son casque.


Il respira, calmant sa respiration après ce combat dur mais court, respirant l’odeur de la mort et des égouts mais c’était un doux parfum après avoir puni les hommes qui avaient volé les biens du chapitre et de l’Empereur-Dieu. Une mission accomplie. Son devoir rempli, même s’il restait encore beaucoup à faire. Dans tout ce qu’ils avaient trouvé, il n’y avait pas encore leur but ultime. L’artefact de leur croisade. Le poing du champion de l’Empereur. Ceux pour quoi ils étaient bannis. Ceux pour quoi ils ne pouvaient faire marche arrière. Ils devaient continuer.

Le lance flamme de frère Karl crachait de longues langues flammes dans le réservoir, aspergeant les cadavres qui brûlaient même sous l’eau, grâce au puissant liquide inflammable qui les transformaient en torches immondes. Brüner fit demi-tour, laissant le cadavre en robe dans son dos, s’approchant du chapelain Markus, il remarqua un cadavre suspect, la face dans la fange. Il s’arrêta et le retourna face à lui du bout de sa botte blindée. Il était chauve, presque albinos, ses doigts crochus tenaient encore son fusil laser, malgré le trou béant dans sa poitrine. Son manteau épais lui couvrait le corps, des chevilles jusqu’au coup. Brüner mit genoux à terre et ouvrit d’un coup le manteau du mort. Le spectacle le prit de court.


Le coup de bolter lui avait transpercé le thorax de part en part, détonnant dans son dos, lui arrachant presque la colonne. Mais ce qu’il avait sur la poitrine le stupéfia, car il ne s’attendait pas à voir cela ici. Un membre supplémentaire venait sortir de son corps. Il était enroulé dans des bandes, surement pour cacher sa difformité et passer inaperçu au sein des gardes qu’ils venaient de massacrer.

Brüner se releva précipitamment, hurlant ses ordres en remettant son casque :


-Karl, purifie-moi tous ces cadavres par le feu, rien ne doit rester. Dit-il en approchant de Markus, en alerte sous les mouvements et les ordres brusques de son sergent. Defiance, rendez-vous au point d’extraction alpha immédiatement, nous partons tout de suite. Prévenez le Revenant en orbite, passez en alerte maximale. Que toutes les équipes de défense du navire bloquent les accès. Contactez aussi les deux navires de transports de la garde de faire de même.


-Frère sergent, que ce passe-t-il ? Demanda Markus, faisant jouer les muscles de son épaule en faisant tournoyer son crozius.

Brüner montra d’un coup de menton le cadavre au sol derrière lui qu’il venait d’examiner.

-Eux ? Ici ? Markus cracha au sol sur le cadavre. Maximilian approcha à son tour, questionnant son supérieur hiérarchique. Nous venons de perdre l’initiative, répondit gravement Brüner, le regard sombre.


L’atmosphère dans l’habitacle du Thunderhawk était lourde. Il était lancé à pleine vitesse, franchissant le mur du son pour rejoindre l’orbite à toute vitesse. Le sergent Brüner venait de se lever et tenait debout grâce aux fixations magnétiques de ses bottes blindées et il se tenait d’un bras aux arceaux au plafond du compartiment passager. Ses hommes le regardaient, le chapelain Markus surveillait la scène comme à son habitude. L’hololythe de bataille prit vie, et illumina la scène d’une sphère vert pâle, montrant une vue détaillée de leur prochain objectif. Le port de réparation en espace profond qui gravitait autour de la planète qu’ils venaient de quitter. 


-Mes frères, nous avons éliminé la menace que constituaient ces hérétiques, qui nous ont dépouillés de nos reliques et de notre patrimoine. Mais nous avons découvert plus. Débuta le sergent. Markus se leva à son tour pour prendre la parole dans les secousses de la carlingue.

-Un culte genestealer. Dans sa phase terminale, ou approchant. Lança le chapelain.


Ils avaient été tous les deux témoins à la surface de preuves accablantes. Ils avaient découvert un cadavre dans le réservoir, là où la cavale des nobles de la ruche avait finie, un cadavre avec un membre en plus. Des griffes difformes venaient finir ce membre immonde. Les preuves étaient là, après plusieurs vérifications, d’autres gardes abattus avaient ce genre de difformités. Cela expliquait leur apparence. Chauve, pâle de peau, portant des lunettes aux verres épais pour les protéger de la lumière. Ils avaient tenté d’infiltrer les hautes sphères de la noblesse dirigeante, et avaient même presque réussi. Mais l’arrivée des Astartes, éliminant les membres qu’ils essayaient de contaminés depuis des années avait chamboulé leurs projets.


-Nous venons de fouler au pied un nid de frelons mes frères. Nous ne savons pas jusqu’où s’étend la menace. Peut-être que toute la ruche sous nos pieds est perdue. J’ai ordonné de sécuriser les abords du Revenant, toujours en cale sèche s’ils entreprennent une action contre nous. Nos forces de défenses et notre garde d’honneur de cinq cents hommes sont sur le pied de guerre. Brüner s’interrompit dans son briefing quand Hasmond, le pilote du Thunderhawk l’informa de la suite des événements.

-Par l’Empereur-Dieu, cela doit faire des années qu’ils se sont infiltré dans la ruche, murmura frère Konrad.

-Notre équipage nous rapporte des départs de tirs de la part des ouvriers qui travaillent sur notre navire. Des échauffourées ont éclaté dans la station et le port. Nous n’avons plus le choix. Décida Brüner.

-Frères, préparez-vous. Vérifications de l’équipement ! Hurla le chapelain, quand la carlingue vibra encore une dernière fois avant d’entrer dans l’espace. Les sirènes continuèrent de sonner dans l’habitacle, et une voix robotique informa les passagers qui s’équipaient et vérifiaient l’équipement de leurs frères qu’ils ne leur restaient plus qu’une poignée de minutes avant un débarquement.

-Notre mission est simple. Nous passons à l’attaque. Nous débarquons sur la station, nous sécurisons les accès au Revenant pour lui permettre de quitter le port et les quais de réparation. Nous sécurisons l’armement défensif du port pour que notre retraite se fasse sans encombre et nous chations tout ce qui se dresse sur notre chemin. Aboya le sergent.

-Chaque chose en son temps mes frères, ajouta le chapelain. Nous punirons cette vermine à la surface quand le moment viendra.

-Je veux des actions propres et sans bavure. Il y a encore des civils innocents sur cette station. Surveillez vos secteurs. J’ai ordonné que les régiments de garde que nous avons trouvé dans l’espace il y plusieurs mois se tiennent prêt à l’action, nous aurons besoin de toute l’aide disponible. Que l’Empereur vous guide mes frères. Conclu-t-il en s’approchant du chapelain pour prendre de nouveaux chargeurs complets aux râteliers, et vérifier leurs équipements mutuels. L’alarme sonnait toujours annonçant qu’il ne restait plus qu’une minute avant un débarquement mouvementé.

 

               

Rien ne se passa comme prévu. A peine eussent-ils débarqué par la rampe d’accès principale sous le cockpit du Thunderhawk qu’un violent feu de barrage vint les cibler. Les tirs frappèrent le blindage du navire qui venait de se poser dans le rugissement de ses réacteurs qui refroidissaient. N’importe quels autres individus auraient hésité devant le barrage déployé pour les arrêter. Les croisés Black Templars sortirent en bon ordre, comme la grêle de projectiles qui ricochaient contre leurs armures n’étaient qu’une légère pluie. Dans le vox d’escouade l’apothicaire du groupe rapporta des contacts à l’avant de la formation. Diligemment, les Astartes ripostèrent. Ils firent parler la poudre.


Des hybrides et des acolytes, aux quatre membres chitineux, armés de fusils, de pistolets lasers, et d’armes blanches de mineurs ouvrirent le feu depuis le sol mais aussi depuis les hauteurs du hangar où débarquèrent les Astartes. Ils avaient réagi avec vitesse et précision, quand l’information leur parvint depuis la surface qu’ils étaient découvert, une impulsion synaptique fit frémir tous les serviteurs de ce culte longtemps cachés. La créature qui commandait cette marée de massacre ne comptait pas passer à l’action aussitôt, mais maintenant qu’elle était découverte, il ne restait plus que l’action. A la surface et en orbite sur le chantier naval, les massacres commencèrent. Les camarades et les collègues de longues dates se firent égorger par les leurs sans leur laisser la moindre chance. Toutes les strates de la société étaient gangrénées par cette peste génétique assoiffée de massacres.

Ils virent sur les auspex de la salle de contrôle qui venait de tomber dans leurs mains qu’un vaisseau Black Templar arrivait à portée de la station, et d’un simple ordre psychique, des escouades entières d’hybrides venant de dévaliser les arsenaux impériaux de la station convergèrent sur le hangar d’arrivée. Ils avaient eu à peine le temps de se mettre à couvert, quand le monstre d’acier et d’adamantium ouvrit sa rampe. La fusillade débuta.

Les tirs étaient nombreux, mais peu précis. Même si leurs armures absorbaient les tirs sans broncher, un unique projectile chanceux pouvait avoir raison d’eux. Ils étaient puissants, rapide, et sans peur, mais pas immortel. Brüner était satisfait de ses hommes. Le déploiement au sol c’était fait sans accro. Ses dix hommes et lui-même avaient formés d’instinct un arc de cercle devant la rampe abaissée, tout en tirant de leurs armes. Chaque tir de bolter emportait un hybride ou un soldat contaminé par la peste genestealer, dans des orgies de sang.


Brüner remarqua des renforts arriver depuis les passerelles de maintenance au-dessus du hangar. Il aligna le canon de son arme avec ses cibles qu’affichait son heaume de bataille. Autour de lui ses hommes lâchaient bolt sur bolt, fauchant les vies devant eux. Soudain il le vit plus clairement. Une sorte de bête bossue et à l’aspect maladif. Ses vêtements déchirés par ses propres griffes qu’il n’essayait même plus de dissimuler. Une langue trois fois plus longue que la normale venait asperger de salive des crocs difformes. Il épaula son bolter, sa cible apparue dans le viseur qu’il avait monté sur son arme et pressa la détente une unique fois. La bête tomba, une moitié de crâne pulvérisée. Il pressa encore trois fois la détente, et trois autres formes tombèrent. Ses hommes, eux aussi massacraient de leurs tirs précis ceux qui tentaient de les arrêter.

Frère Johann n’avait pas encore ouvert le feu de son bolter lourd, par crainte d’endommager le matériel et la station. Brüner lui enleva sa réticence d’un ordre.


-Johann ! Massacre-les ! Hurla-t-il par les hauts parleurs de son heaume.

Johann fit deux pas en avant de la formation, se campa fermement sur ses jambes et ouvrit le feu. Il resta appuyé sur la queue de détente presque quinze secondes en tout, déversant un véritable bain de bolts et une marée de douilles brulantes. Les caisses de matériels, les conduites de gaz, et les chariots élévateurs derrières lesquels les hybrides avaient sauté à couvert, furent broyés par la rafale de bolter lourd.


Le Thunderhawk commençait déjà à redécoller. Sa rampe se ferma quand il prit de la hauteur, ses fusées de propulsions tournées vers le sol, l’arrachant à la gravité. Avant d’entamer son demie tour pour quitter le hangar et rejoindre le Revenant, il ouvrit le feu de ses six bolters lourds. Il balaya les hauteurs et le niveau du sol du hangar, le moindre couvert fut retourné, fracassé par les tirs explosifs. Les corps tombaient des passerelles pour s’écraser au sol, et se faire pulvériser une nouvelle fois par une nouvelle rafale. Les Astartes au sol arrêtèrent de tirer devant la débauche de violence, économisant les munitions. Un chariot élévateur se retourna sous une rafale de bolters lourds et percuta une conduite de gaz. Une violente explosion surgit de son réacteur à charge fissible. Elle consuma les rares hybrides dans les alentours et la chaleur déployée se souleva pour atteindre la passerelle juste au-dessus. Ceux en haut furent littéralement cuit par la déflagration. Leurs habits prirent feu et leur peau se détacha de leurs os. Dans des bruits de craquement, la chitine qui recouvrait leur peau commençait à craqueler. Le peu qui était encore en vie fuirent à toute jambe vers les couloirs de la station d’où résonnaient le bruit d’autres combats et des cris de citoyens impériaux encore en vie, vendant chèrement leurs vies. Le hangar était conquis.

Dord hurla de rage et s’élança en avant, le reste des Astartes le suivirent comme un seul homme, pendant que le Thunderhawk finissait son demie tour et se propulsait à toute vitesse dans l’espace dans des rugissements de réacteurs.

 

Le spectacle à l’intérieur était pire que celui du hangar où était empilé les corps d’une centaine d’hybrides de différentes générations de genestealer Ils étaient à l’intérieur. Ils venaient de pénétrer les coursives internes après être sorti du hangar. La coursive du port stellaire était vitrée sur tout le long, des baies panoramiques blindées donnaient sur l’intérieur de la station de réparation. Dans une des cales sèches, aussi grande qu’une ville entière, reposait le Revenant, amarré, attaché aux câbles et poulies de la station. Les Astartes qui mirent le pieds dans le port n’eurent pas le loisir d’admirer le spectacle grandiose des cales vides, où trônait au centre leur navire multi centenaire.

A peine eussent-ils franchit le sas hermétique pour entrer dans le port que les cris des mourants, la fumée des feux et le bruit des fusillades envahirent leurs sens en alerte. Ils prirent une position défensive à la sortie du sas, couvrant les deux accès. Un violent combat se déroulait à une cinquantaine de mètres sur la droite du groupe d’Astartes quand Gauron, l’apothicaire hurla sur le vox :


-Contact à droite ! Des civils en danger !


Comme un seul homme, le groupe de droite ouvrit le feu, éliminant une bonne partie de la menace sur les civils, mais un corps à corps venait d’éclater et il était impossible d’ouvrir le feu sans risquer de toucher un innocent. Gauron avança de deux pas vers le groupe de civil, quand une explosion justement aux abords du groupes en difficultés le souffla. Il se retrouva sur le dos, sonné. Une bonne partie du couloir venait d’exploser sans aucune raison, il ne restait plus qu’un cratère fumant et des corps éparpillés. Frère Luther l’aida à se relever et reprendre ses esprits. Brüner arriva lui aussi au niveau de Gauron pour donner ses ordres.


-Dispersez-vous par binôme de combat, vous connaissez vos ordres. Avancez vite, ne vous retrouvez pas agglutiné dans des combats perdus d’avance. Nous ne pourrons pas sauver tout le monde aujourd’hui mes frères. A la fin de sa phrase, le groupe qui gardait l’accès gauche ouvrit le feu, abatant une escouade complète d’hybrides qui venaient de franchir l’angle du mur.

-Je vous guiderais depuis les plans que j’ai en ma possession, résonna la voix de Osmound, le Techmarine, toujours à bord du Revenant. Frère sergent je vous informe que tous les accès au navire ont été bouclés, nos forces de défenses ne rapportent aucune intrusion malgré nos pertes. Sous surveillons chaque accès.


Tout l’équipage est en alerte.


-Bien frère Techmarine. Commencez la procédure de désarrimage immédiatement. Ordonna le sergent.

-Négatifs frère sergent. Je n’ai aucun accès d’ici. Il va falloir l’entamer depuis le centre de commandement du port, je vous transmets l’itinéraire sur vos affichages.

Brüner fit un signe de tête à ses hommes qui partirent en trombe, par binôme vers leurs objectifs stratégiques dans toute la station.

-Et quand est-il des forces de la garde impériale toujours en orbite ? S’enquit le chapelain Markus.

-Un des deux navires a commencé sa progression vers l’orbite basse et un largage de troupe massive sur la capitale pour contenir le chaos qui a commencé à la surface. L’arbites et les forces de défenses sont submergés par les forces du culte. Des bannières à l’effigie de leurs dieux flottent déjà sur bon nombres de spires de la ruche.

-Et le deuxième navire ? Demanda Dord qui parla enfin depuis longtemps. Sa voix ressemblait aux grondements d’un moteur de tank.

-Il ne réponds toujours pas, champion de l’Empereur. Répondit le Techmarine en employant son titre honorifique. Je recommence nos appels et je vous tiendrais au courant en temps voulu.


La station trembla encore quand une explosion lointaine secoua les fondations. Brüner, Markus et Dord se regardèrent. Dord était seul, il avait perdu son binôme de combat il y a de ça longtemps, et avait rejoint l’escouade de commandement de l’escouade de croisés. Brüner et Markus n’avaient fait aucune objection, et il était un atout inestimable pour cette croisade.


-Allons trouver cette salle de contrôle mes frères. Ordonna le sergent Brüner, qui rechargeait son arme avec un chargeur plein, et commença sa progression tactique dans les couloirs où gisaient des morts par dizaines, dans le vacarme des incendies et des fusillades, ses frères sur ses talons.

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