Black Templar Tome II

Chapitre 6 : Dies Irae

7616 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/04/2021 07:59

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Il faisait noir, aussi noir que les sous-sols d’une cité ruche pouvaient l’être. Dramer suivait les vois de chemins de fer comme il pouvait, trébuchant sur les gravats et autres obstacles qu’il n’arrivait pas bien à discerner à cause du manque de profondeur qu’il avait de son environnement, dû à ses jumelles de vision nocturne. Il était seul, personne n’avait osé quitter la relative sécurité de la ville pour venir enquêter sur les événements étranges qui secouaient la région. Il rigola intérieurement, il avait encore pour habitude d’appeler ça « la ville », alors que le nom officiel était, « site de forage interne Béta-Deux ». L’air était glacé. Il referma comme il put son col de manteau, jouant avec la bandoulière de son vieux fusil laser de dotation. Il l’avait gardé après son service militaire dans la milice de la planète. Il le gênait plus qu’autre chose, mais il l’avait pris quand même, avec quelques chargeurs énergétiques de rechange, juste au cas où. Les tunnels regorgeaient de pièges mortels, des éboulis, mais aussi des animaux des profondeurs, et parfois même des pillards et autres voleurs vivants eux aussi dans les tunnels.


Le site de forage interne Béta-Deux, était le plus éloignés des veines et des galeries de prospection. Mais il était le plus proche du monte-charge qui les amènerait vers le niveau supérieur, là où d’autres sites de forages étaient installés. Il y avait cinq niveaux pour pouvoir atteindre la réelle surface de la planète.

Dramer avait vu rarement la lumière du soleil depuis qu’il était devenu mineur pour le compte d’un cartel de marchands et de prospecteurs. Il avait quitté l’uniforme pour le troquer contre un bleu de travail, qui était maintenant noir, dû à la combustion des déchets et des feux qui les réchauffaient dans les profondeurs de la terre.


La compagnie avait décidé, voilà bien des années, d’installer directement les mineurs et leurs familles dans des logements de fortunes au plus près des puits de minages et de la machinerie. N’ayant aucun moyen de négociation, c’était à contre cœur qu’ils s’enfoncèrent dans les entrailles de la terre, pour faire leur métier. Ils virent le soleil une derrière fois, et s’engouffrèrent avec le peu de bien personnels qu’ils avaient, dans une descente vers le centre du monde.

Ils c’étaient entassés les uns sur les autres, dans des habitations préfabriquées, au confort relatif, et à l’allure spartiate. Mais c’était chez eux. Certains groupes de mineurs avaient aménagés les habitations pour correspondre à un semblant de cité impériale, comme à la surface, avec en son milieu l’église du Très Saint Empereur-Dieu de l’Humanité. D’autres les avaient installés dans un souci fonctionnel, plus que décoratif. Mais Dramer, qui était maintenant contremaitre principal de Béta-Deux, celui qui gérait les équipes de mineurs et leurs familles, avait hérité d’une « ville » bien particulière. Le premier contremaitre l’avait agencé comme un village plus qu’une ville. Les maisons regardaient vers l’extérieur, comme des remparts artificiels, avec les rares échoppes aux pieds des bâtisses entassées les unes sur les autres, jusqu’au plafond.


Car oui, il n’y avait plus de ciel dans les tunnels. Et les habitations allaient jusqu’à tutoyer le plafond de pierre humide, pour optimiser la place disponible. D’ailleurs, il faisait froid dans les tunnels, très froid. Les génératrices fournissaient un courant électrique constant, tournant nuit et jour, pour alimenter les chauffages publics et les résidences mal isolées. Des feux, dans des tonneaux de métal, venaient réchauffer les rares passant qui se baladaient dans les ruelles sombres, entre deux roulements de travail. Le carburant nécessaire pour alimenter toutes ces petites villes venait du monte-charge, toutes leurs denrées aussi. Leur survie dépendait de la surface, eux, n’étaient là que pour travailler, et vivre sur leurs lieux de travail.

Il n’y avait pas de jour et de nuit, tout le rythme de travail était dicté par une horloge posée en plein milieu du centre-ville, et une sirène venait briser les heures de la nuit, et annoncer la relève de jour, son écho se répercutant dans les tunnels alentours.

Une voie ferrée venait traverser Béta-Deux, comme une cicatrice au milieu d’un visage, mais cette cicatrice était vitale. Il y avait beaucoup de villes de forage à ce niveau de la terre, et Béta-Deux était la dernière destination pour accéder au monte-charge. La ville de Dramer était en quelque sorte le seul point pour quitter ou entrer dans ce site de forage. C’était un guet, un péage, un passage obligatoire vers la surface.

               

Voilà maintenant deux jours que la draisine, ainsi que tous les wagons qui étaient censé transporter le carburant, les vivres et les outils de rechanges, vers les villes les plus éloignées du monte-charge n’était pas revenu. Dramer, dans son bureau, redoutait les pénalités de salaires pour ses hommes, car ils avaient tous une famille à nourrir. Lui n’avait personne.

Le problème était récurant. Les équipes de mineurs qui devaient déchargés le train auto piloté de provisions, étaient trop exténuées après douze heures par jour de forçat, et mettaient plus de temps que prévu. Ou un éboulis sur la voie l’empêchait de revenir vers Béta-Deux, et donc vers la surface. Dramer avait alors aussitôt saisit son combiné, pour joindre par ligne téléphonique, la prochaine ville sur la ligne de la voie ferrée pour avoir leur rapport. Béta-Trois lui avait tout simplement dit que la draisine n’était pas arrivée de la prochaine ville, encore plus profond dans les tunnels, et qu’ils ne pouvaient donc pas leur renvoyer.

Dramer fit un rapide calcul et décida d’aller voir par lui-même de quoi il en retournait. Il répondit simplement « j’arrive » et raccrocha.

Il c’était préparé pour la dizaine de kilomètres dans les tunnels jusqu’à la prochaine ville du mieux qu’il pouvait. Il avait pris dans la maigre armurerie de la ville, une des rares paires de lunettes à vision nocturne pour se diriger dans les tunnels. Il n’aurait plus qu’à suivre la voie ferrée, il ne pouvait pas se perdre.

 

               

Cela faisait presque heure qu’il marchait dans le noir, et au rythme où il allait, il lui faudrait encore une autre heure pour arriver à Béta-Trois. La voie ferrée semblait en bon état, même s’il prenait quelques notes sur un calepin concernant l’état des tunnels, creusés il y a une centaine d’années. Il enverrait le plus vite possible une équipe de réparation pour un léger éboulis qui pourrait devenir plus grave si rien n’était fait. Une bourrasque glacée vint le percuter, lui glaçant le sang, et le visage. Il s’arrêta, enleva ses jumelles pour les essuyer. Dans le laps de temps qu’il fallut pour les nettoyer, il se retrouva dans un noir complet. Il fonctionnait au touché, et les remis vite sur son crâne pour enfin voir. Un léger malaise vint le saisir. Le noir complet, pour le reste de sa vie. Voilà pourquoi il avait signé. Il saisit son courage à deux mains, et continua.

Plus on se rapprochait du centre d’une planète, plus la température aurait été élevée. Mais pas ici, pas sur Arx. Le climat était déréglé, la météo aussi, à la surface. Et les tempêtes, assez forte pour déplacer des roches de métaux précieux dans les plaines de la surface, venaient jusque dans les profondeurs chasser le peu de chaleur qu’il y avait, pour glacer le sang de ceux qui essayaient de travailler pour remplir leurs quotas de minerais.

Dramer aimait bien se balader dans les tunnels. Il était seul et dans un silence qui était quasi un luxe, vu le brouhaha d’une ville minière où il était obligé de vivre. Il profitait de ces moments pour réfléchir, à tête reposée, faisant le point sur sa vie.

Il avait entendu parler, il y a de ça six mois environ, qu’un groupe d’Astartes étaient descendus sur la planète. C’était une rumeur, mais elle semblait fondée. Ce qui était incroyable, c’était le fait qu’ils fassent parti du même chapitre que ceux qui avaient aidés à la libération de cette planète. Mais la rumeur disait aussi que ces Black Templars avaient exécutés en place publique le gouverneur de la planète. Ils l’avaient écartelé sur le parvis de l’église de la cité ruche, comme un vulgaire criminel. Les raisons de cette exécution restaient vagues, mais Dramer restait confiant dans le bon droit des Anges de L’Empereur. Pourtant les rumeurs que les Astartes n’épargnaient personne de l’entourage proche ou éloigné du gouverneur, dans des massacres sans nom, commençait à se répandre sur toute la haute ruche et la basse.


A la suite de ces rumeurs, un mouvement de révolte commença à voir le jour dans Béta-Deux. Dramer dut ordonner quelques exécutions et punitions pour ramener l’ordre. Quand ces braises de révoltes n’étaient pas éteintes à temps, alors c’était tout un site de forage entier qui faisait sécession, comme Gamma-Six, ou Alpha-Huit avant lui. Et une société de pillards alors voyait le jour, vivant de pillages, d’attaques et de massacres contre les autres sites de forage encore loyaux à l’Empereur, et encore ravitaillés.

Les attaques de charognards étaient monnaie courante, surtout contre les sites qui gardaient l’entrée du seul accès à la surface.

Comme si cela ne suffisait pas, les rapports de disparitions et d’enlèvements augmentaient. Et cela coïncidait dangereusement avec l’arrivée des Astartes. Comme si leur arrivait avait réveillé quelque chose endormie dans les profondeurs. Dramer était contremaitre, ancien soldat fatigué, mais il n’était pas enquêteur, et ne savait par où commencer pour découvrir la vérité sur ses affaires qui se multipliaient. Des enfants en bas âges, et même des adolescents quelque fois disparaissaient en pleine nuit, entre deux roulements d’équipes de forage.

Il avait fait une demande à l’Arbites, qui avait simplement répondu qu’ils envoyaient quelqu’un. C’était, il y a bientôt cinq ans. Il y avait d’autres niveaux au-dessus de lui, avec chacun leurs problèmes, et eux était au plus profond du puit de minage. Ils devraient être patient, ils avaient tous une chose en commun, et c’était les disparitions.

               

Dramer se releva de sa pause. Il était assis sur les rails froides, et il écoutait le son des tunnels. L’eau qui tombait de la pierre contre la pierre plus bas, l’échos du moindre de ses mouvements. Il remit son sac à dos, un vieux modèle de la garde impériale, et reprit son fusil laser qu’il accrocha à sa sangle, sur sa poitrine. Le poids de tout son équipement lui alourdit le dos, mais il était fort. Il avait été soldat et travaillait depuis dans les mines. Son dos puissant pouvait encaisser encore plus de contraintes.

Quand il reprit sa marche, il remarqua que le câble de télécommunication qui avait été tiré il y a des années ne suivait plus la voie ferrée mais disparaissait vers un embranchement creusé dans la pierre. Tout le long du tunnel principal, il y avait d’autres, plus petit, dans les renfoncements de la roche, pour permettre à l’époque aux mineurs d’y installer leurs campements, ou de se mettre à l’abris de la draisine qui passait sur la voie. Le câble semblait s’y faufiler.

Sans une hésitation il épaula son fusil laser, il garda la sureté mise, mais au moindre signe de danger, il le ferait basculer en coup par coup d’un rapide mouvement du pouce pour faire face. Les tunnels regorgeaient de monstres et d’animaux en tout genre. Des animaux monstrueux, albinos, se nourrissant de cadavres de leurs congénères, ou de monstres mutants, dû aux infiltrations de produits chimiques qui arrivaient de la surface. Ils s’attaquaient souvent aux câbles ou autres conducteurs, prenant ceux-ci pour de la nourriture et causaient des coupures radio entre villes. Ils étaient obligés d’envoyer des équipes de maintenance pour les réparer. Cela s’apparentait à lutter indéfiniment contre un agresseur invisible. Une guerre d’usure. Mais ce sabotage devait être récent, Dramer avait eu un contact avec Béta-Trois il y avait seulement quelques heures. Il était bien déterminé à tuer la chose qui avait rongé le câble, et rejoindre la prochaine ville. Il pénétra dans le renfoncement sombre, perçant les ténèbres de ses optiques de vision de nuit.

               

Aucune trace du moindre animal ou mutant. Le câble était là, coupé en deux, net et sans bavure. Il enleva ses jumelles pour allumer une petite lampe torche accrochée à son épaule pour mieux y voir. Il laissa ses yeux s’habituer à la luminosité, pour ne pas se faire éblouir. Il put examiner la ligne téléphonique sabotée. C’était étrange. Très étrange. Elle était coupée net, comme si une lame l’avait sectionnée d’un coup. Un animal n’aurait jamais pu faire ça volontairement. Il l’aurait secouée, mâchouillée, peut-être même trainée sur plusieurs mètres. Là, c’était l’œuvre d’un humain. C’était volontaire. Quelqu’un aurait voulu isoler les villes plus loin sur la ligne de Béta-Deux. Et c’était frais. Les coupables étaient même peut-être encore dans les parages. Il repassa son fusil devant lui, prêt à l’emploi quand soudain le câble sectionné sembla bouger.

               

D’un coup, sans prévenir, il bougea bel et bien d’un centimètre vers Béta-Trois et le tunnel. Dramer crut halluciner. Le câble bougeait tout seul devant ses yeux. Il n’en croyait pas sa propre vue. Mais comme pour répondre à ses questionnements, d’un coup sec il disparut, tiré par une force surhumaine vers le tunnel principal.

Choqué, le souffle court, il éteignit sa lampe torche, et remit ses lunettes de vision nocturne pour se précipiter vers le tunnel. Il était bien déterminé à attraper les responsables et les faire payer les sanctions économiques pour retard de sa ville au prix fort. Quand il fut presque arrivé au tunnel, un sentiment de gène profonde le prit dans ses entrailles, et ralentit le pas juste avant de passer l’embranchement. C’est là qu’il les vit. Trois formes, humanoïdes, ça il en était sûr, mais imposantes et larges. Il n’en avait jamais vu comme ça, on aurait dit des bossus. Ils étaient trop loin pour qu’il les voit distinctement à cause de la faible résolution de ses optiques vieillissantes.


Dans un réflex il se colla à la paroi de pierre suintante d’eau de ruissellement, trempant ses habits mais dissimulant sa silhouette trop visible si eux aussi pouvaient voir dans le noir comme lui.

« Des bandits, des hérétiques » pensa-t-il aussitôt. Comment cela était-il possible ? Comment avaient-ils fait pour dépasser Béta-Trois et circuler librement entre les deux villes ? La ville était tombée sous le joux hérétiques ? Etaient-ils dissident ?

Cela expliquerait leur refus de renvoyer le chariot de ravitaillement pour la surface, ou pensaient-ils l’utiliser pour qu’eux remontent à la surface. Sans qu’il s’en aperçoive les formes avaient disparu dans les ténèbres, s’y déplaçant comme des ombres, comme si elles y étaient nées.

Dramer s’autorisa à souffler. Il tomba genoux au sol, le cœur battant, sa tête le lançait, et il transpirait à grosses gouttes malgré le froid ambiant. Il n’avait pas une seconde pensée qu’il aurait pu tomber sur une menace dix fois plus importante que lui et son fusil. Il aurait pu mourir sans avoir une chance de riposter. Son action était stupide, inconsciente et indigne d’un soldat comme lui. Il s’en voulait. Mais il se ressaisit. Il ne laissa aucune place à la peur et s’arma de courage.

Il devait mettre cette affaire au clair, quoi qu’il en coûte. Il ne pouvait pas rebrousser chemin et appeler aux armes. Il n’avait aucune preuve de la sédition de Béta-

Trois.

Il devait en avoir le cœur net, et peut-être même les aider s’ils résistaient encore. Il déposa son sac à terre et sorti le peu d’équipement qu’il avait pour faire face à la menace. S’ils étaient plus nombreux que lui alors il lui faudrait tout l’équipement nécessaire. Il sorti deux fusées de détresse qu’il fallait craquer pour qu’une lumière vive rougeâtre en sorte pendant une demie heure. Les mineurs s’en servaient pour éclairer les tunnels quand un incident arrivait. Il pouvait les éblouir avec au besoin. Il sorti aussi son unique grenade à fragmentation, aussi ancienne que son fusil. Il redoutait quelle fonctionnait encore, mais il ‘accrocha à la bandoulière de chargeurs sur sa poitrine. Il se maudit de pas en avoir pris plus. Et enfin il accrocha son piolet de mineur à sa ceinture. C’était un outil plus pratique que beau, mais il était en acier forgé, résistant et coupant. Il lui avait sauvé la vie plus d’une fois dans les tunnels.

Il reprit le chemin, faisant encore plus attentions aux bruits alentours, et aux siens, vérifiant chaque embranchement sur sa route, continuant vers Béta-Trois, quoi qu’il pût y trouver.

 

               

Ça y était. Il était presque arrivé. Il voyait enfin une douce lumière au bout du tunnel et c’étaient les lumières de Béta-Trois. Aucune trace des choses qu’il avait vu dans les tunnels. Il commença même à douter de ce qu’il avait vu, nombreux étaient ceux, qui à cause de la noirceur des lieux, et d’être seuls, livrés à eux-mêmes dans les tunnels, perdaient la raison. Quelque chose cependant laissait un arrière-goût de doute dans la bouche de Dramer, mais son instinct de survie lui disait de continuer, d’aller trouver refuge auprès de cette ville en apparence normale. Il lui restait à parcourir environ cinq cents mètres, quand il réalisa enfin ce qui n’allait pas. Le goût dans sa bouche n’était pas un sentiment d’amertume, ou de malaise. C’était un goût de cuivre et suie. A cette distance, les feux de la ville, qui devaient la chauffer et l’éclairer n’auraient pas dû faire autant de fumée. Et la musique qui venait à ses oreilles, quelque chose n’allait pas. Les notes ne ressemblaient à aucune chanson de mineurs qu’il connaissait. Prit d’un sentiment de peur incontrôlable, il commença à courir à grandes foulées vers la ville, pour en avoir le cœur net. 


Il venait d’arriver, à bout de souffle, assez prêt pour enfin voir et entendre ce qu’il se passait. Il enleva ses jumelles à vision nocturne, et ce qu’il voyait maintenant était horrible. Béta-Trois était en feu. La musique qu’il croyait s’élever des hauts parleurs de la ville après une journée de labeur dans les puits de minages n’en était pas. C’étaient les cris des mourants, des blessés, et de ceux qui, hagards, marchaient dans les rues pendant que les habitants se faisaient massacrer.

Dramer cru s’évanouir. Il venait de revoir les mêmes formes humanoïdes qu’il avait croisé dans les tunnels. Elles étaient là, debout, le dos courbé par leurs colonnes vertébrales incomplètes et tombantes, à massacrer les mineurs qui défendaient leurs vies et leurs familles. Certains étaient purement achevé de coup de pioches ou de disqueuses à roches dans leurs chairs. Mais la plupart étaient trainés, vers l’Empereur-Dieu sait où. Les femmes étaient tirées par les cheveux vers les recoins sombres des mines, et les autres massacrés et jetés dans les feux des habitations qui s’effondraient sur elles même. Dramer n’avait jamais vu ça de sa vie. Ce n’étaient pas des pillards, on aurait dit qu’eux se contentait de tuer ou emmener ceux qui pouvait l’être avec eux dans les profondeurs. Quand tout à coup une de cette chose tourna sa tête imberbe et carnassière vers lui. Il ne vit que ses yeux, deux globes ronds inexpressifs au milieu d’un visage humain déformé. Ses yeux brillèrent dans la lumière des flammes qui dansaient autour de lui. Ils luirent d’une lueur qu’on ne voyait que dans ceux des animaux qui pouvaient voir dans le noir. Ses deux billes qui lui servaient d’yeux se posèrent sur Dramer, accroupi dans le noir, et il hurla en pointant un doigt vers lui. Ils l’avaient vu.

 

               

Sa course à rebrousse chemin était rapide mais maladroite. Il trébuchait sur les cailloux de la voie ferrée, son sac s’agitait dans son dos. Les cris des mourants et des kidnappés continuaient de résonner dans son dos, mais aussi les cris inhumains des choses qui le poursuivaient sur les graviers derrière lui. Elles se rapprochaient à vive allure, il en était sûr, il était impossible de les distancer. Il serait mort dans quelques minutes, ou même pire. Il ne voulait surtout pas être emmené dans les tunnels. Il se rappela son entrainement, et s’arrêta. Dans un mouvement il jeta son sac à terre et mis ses lunettes à visions nocturnes sur son nez. Il les vit. Ses formes, armés jusqu’aux dents. La lueur de la ville derrière ses poursuivants l’empêchait de bien voir à quoi elles ressemblaient, mais vu les cris qu’elles lui lançaient, il fallait les tuer. Il mit genoux à terre et épaula son fusil laser. Le carnage commença.

Son chargeur vide tomba au sol dans un claquement sourd qui se répercuta après le vacarme de la fusillade soutenue. Ses yeux lui faisaient mal, dû aux flashs de tirs de son fusil laser. Il inséra un nouveau chargeur, et appuya sur l’arrêtoir de la lentille optique pour réarmer son arme. Son canon fumait, les corps de ses poursuivants gisaient au sol. Il fit un rapide calcul. Il n’aurait jamais assez de munitions pour tous les abattre. Il lui avait fallu cinq tirs bien placés pour arriver à bout de la première forme qui courait vers lui. Il n’avait vu que la pioche de mineur qu’il tenait dans les mains. Il ne lui restait plus que trois chargeurs pleins, et si elles étaient toutes aussi résistante que la première vague, il ne pourrait jamais les arrêter. Il se releva et reparti en trombe vers la noirceur du tunnel et de Béta-Trois.

Les cris des autres formes hurlèrent leur rage en continuant leur poursuite.

Dramer les entendaient encore approcher. Elles gagnaient du terrain et sans nul doute qu’être passé au-dessus des cadavres de leurs compagnons, atrocement mutilés par les tirs laser, elles étaient encore plus enragées, comme si c’était possible. Il devait faire halte, dans une minute elles seraient sur lui. Il enleva une bretelle de son sac à dos qui pesait une tonne, pour prendre dans une poche de rangement une fusée éclairante. Il la tapa sur la crosse de son fusil et une flamme rouge de combustion en sorti. Il la lança derrière lui. Il lui sembla que les créatures ralentirent, craignant peut-être que ce ne fut un piège ou une grenade. Dramer accéléra encore, en nage, le cœur battant, les tympans douloureux, sur encore une cinquantaine de mètre. Il lança son sac au sol et s’arrêta pour faire face à ses poursuivants. Il décida d’un mouvement du pouce de mettre son fusil laser sur la charge maximum. Chaque tir serait deux fois plus puissant qu’un tir normal, mais la charge demandée à son chargeur énergétique serait plus forte. Il n’aurait pas autant de tir que pour la première fusillade. Chaque tir devrait compter.


Il s’allongea sur la roche et le gravier humide, dans la froideur du tunnel, prenant position sur son sac, comme on lui avait appris pour le tir à longue distance. La toile et les affaires dedans épousaient la forme du sol, le donnant un appui au-dessus des rails, et un net avantage au tir. Quelque chose passa prêt de la fusée de détresse qui brûlait assez fort pour éclairer la moitié du tunnel dans sa largeur. Il les voyait, des ombres floues, rapides, meurtrières. Ses jumelles à vision nocturne ne lui donnaient pas un avantage, mais rééquilibrait la balance dans ce combat. Ces créatures semblaient guidées par leur odorat, ou leur envie de meurtre et voyaient dans le noir comme en plein jour. Il ouvrit le feu. Son tir, plus épais qu’un tir classique fendit la distance qui les séparaient. Une forme fut touchée. Ses habits, ou les lambeaux qui étaient auparavant ses habits, s’embrasèrent aux contours de sa blessure, et la chose s’affala face contre terre.

Des tirs laser partirent des ténèbres devant lui. Il sursauta. Il ne s’attendait pas à recevoir un tir de riposte. Ces créatures savaient donc utiliser des armes. Elles avaient aussi pillé l’armurerie de Béta-Trois. Sans prendre le temps d’y penser, il riposta de plus belle, vidant son chargeur, laser après laser, repeignant le ferrobéton du tunnel avec le sang de ceux qui avaient attaqué Béta-Trois et massacré les mineurs.

Son deuxième chargeur était vide. Il était parti plus vite que le premier. Il l’éjecta d’une pression du pouce sur l’éjecteur, sur la carcasse de l’arme pour en insérer un nouveau. Il lui suffisait maintenant d’un ou deux tirs bien placés pour venir à bout de ses créatures, mais à chaque fois qu’il rechargeait, elles gagnaient du terrain. Les tirs lasers ennemis se faisaient plus proche, et plus nombreux. Un tir venait de frapper le sol à coté de Dramer qui reçut des éclats de pierre dans le visage. Il n’était pas gravement blessé, mais une légère douleur, et une coulée de sang venait lui couler sur le front.

La fusée de détresse commença à s’éteindre. Le remarquant, il sorti sa deuxième et dernière, la tapa sur sa crosse pour l’allumer, pour la lancer le plus loin possible. Au même moment, un tir vint le frapper à la main. Une douleur cuisante se répandit dans tout son bras, l’irradiant. Il laissa échapper un juron, faisant tomber la fusée de détresse maintenant allumée non loin de lui. Il regarda sa main à travers les optiques verdâtres de sa vision de nuit. Sur ses cinq doigts, il n’en restait plus qu’un, son pouce. Les autres étaient sois arrachés, sois fondu par la puissance du tir. Sous l’adrénaline, il cria un borborygme à la face de celles qui continuait de foncer sur lui en hurlant des cris ignobles.


Il se rappela son entrainement, épaula son fusil et le tint de son bras amputé comme il put, mettant juste son avant-bras sous le canon pour porter l’arme. Il continua à tirer. Il avait perdu le fil de cibles abattues, mais il savait qu’il n’y arriverait pas. Il vendrait chèrement sa vie, comme il pouvait. La deuxième fusée qu’il venait d’allumer fut jetée à travers le tunnel par une paire de mains crochues, dans ce moment de lumière stroboscopique il crut discerner des uniformes de mineurs. Ces créatures portaient les habits de ses anciens camarades ? Non, ces créatures sont ses anciens camarades. Cela expliquerait alors les disparitions depuis des années. Ils avaient changé. Ils étaient devenus plus que ça, des choses immondes. A cette pensée il eut un haut le cœur, quand un tir vint le percuter sur le sommet du crâne. Lui arrachant ses jumelles mais aussi une bande de cuir chevelu. Dans un réflexe il bascula son fusil en automatique et vida le reste de son chargeur, abatant les créatures qui continuaient de le charger.

Il rechargeait péniblement, à une main. Sa dernière rafale avait sans doute calmé les ardeurs des choses des ténèbres. Quand il aperçut, dans le noir maintenant total du tunnel une lueur qui approchait. La lumière de la fusée de détresse et la clarté qui approchait rendait difficile son identification, mais le phare de lumières jaunâtres éclaira les parois larges du tunnel dans lequel il était. Il les vit. Une foule, nombreuses. Faisant presque la queue pour venir le tuer. Ils étaient une foule, une masse. Une ruche. Ils attendaient en rang serrés, que leur tour vienne pour venir l’attaquer. Il se releva, épaula son fusil et dans un dernier cri vida son chargeur sur ses choses.


Il reconnut dans ses derniers instants la formes qui approchait dans le tunnel. C’était la draisine de ravitaillement. Elle venait de Béta-Trois et allait vers sa ville. Une dernière pensée lui traversa l’esprit quand le percuteur de crystal ne trouva plus aucune énergie dans son arme à réfracter pour tirer. Sa ville accueillerait ce train à bras ouverts, et elle tomberait sous l’attaque de ses choses de la nuit. Une ombre passa derrière lui, et dans un cri de rage pure, une pioche vint le cueillir dans les côtes. Il perdit presque connaissance instantanément, la créature se servit du manche de la pioche enfoncée dans sa victime pour le trainer vers une des bifurcations, à l’abris des regards de ses congénères pour le massacrer. Dans un ultime geste de défiance, Dramer dégoupilla sa grenade du seul pouce de sa main gauche. L’explosion retentit dans les tunnels, soufflant un air chaud et toxiques de poussière et de fycelène. Mais dans les profondeurs, aucun humain ne l’entendit.

 

               

La poussière retombait lourdement dans les bourrasques du vent qui s’engouffrait par les bais vitrées, soufflées vers l’extérieur par l’explosion qui venait débranler une des tours est de la haute spire. Le sergent Brüner avançait lentement dans les décombres, poussant du bout du pieds des blocs de maçonneries qui auraient pu tuer un homme. Il entendait dans le fond du hall au hautes colonnes les bruits étouffés de ses hommes qui achevaient les rares survivants avec leurs lames. Economisant les munitions. Son vox prit vie, la voix de frère Konrad résonna dans son casque :


-Notre cible s’enfuit avec deux gardes survivants par une passerelle dissimulée vers une autre tour de la spire frère sergent. J’ai un angle de tir.

-Abattez-les.


Brüner continua d’avancer dans la poussière, Konrad sur sa droite, visait par une des fenêtres détruites l’extérieur. Un tir retenti. Ce n’était pas le bruit habituel d’un bolter, mais il était plus sifflant, moins brutal. Le tir de bolter stalker toucha sa cible, à quatre cent mètres d’ici, puis deux autres, toujours aussi puissant. Les bolts explosèrent dans les chairs des hérétiques, les coupant en deux, net. Ils s’enfuyaient après l’attaque des Astartes sur les habitations de ce noble. Konrad, se releva, tenant son bolter stalker fumant d’une main et dégainant son pistolet bolter dans une autre, allant aider ses frères.


-Cibles abattues, frère sergent.


Konrad avait trouvé cet antique fusil dans la collection de l’ancien gouverneur, exécuté sur place publique après la découverte de sa collection. Des myriades d’objets plus vieux que le plus vieux des Astartes du chapitre des Black Templars. Konrad était le meilleur tireur de l’escouade de croisés, et c’est tout naturellement que le chapelain avec l’aval de Brüner et du Techmarine du Revenant, lui en avait fait dotation. Malgré les démangeaisons de sa prothèse cybernétique au bras, il était revenu au niveau de tir d’avant sa blessure. Et même mieux encore. Son bolter stalker ne laissait aucune chance à ses cibles. Son optique de visée, montée sur la carcasse, effectuait des grossissements précis et les informations tel que le vent, la distance et l’hygrométrie étaient calculés en temps réel. C’était une arme mortelle dans des mains Astartes. Mais dans celles de Konrad, c’était une arme d’annihilation pure et simple.

Frère Konrad disparu dans la poussière qui commençait à retomber sur le sol, et le son de son pistolet bolter aboya à trois reprises. Brüner s’enfonça lui aussi dans la soupe de plâtre qui voletait y voyant sans aucune gêne grâce à son casque qui filtrait son environnement visuel et sonore.

Il vit quelque chose se déplacer sur le sol. Une longue trainée de sang ocre menait jusqu’à un blessé qui rampait le plus loin possible des Astartes. Brüner le vit se retourner dans un geste de défis un pistolet laser dans une main. Il le laissa lui tirer dessus. Le tir le toucha à une épaulière. Il ne ressenti même pas la puissance du tir, ni sa chaleur. L’adamantium et la céramite de son harnois absorbèrent le choc. Il épaula son bolter, mais dans une posture particulière. Il le fit pivoter de quinze degrés sur la gauche, pour ne pas avoir à viser par l’optique qu’il avait monté lui-même sur le rail supérieur de la carcasse de son arme. Il avait un zoom d’environ quatre fois, et il était trop prêt pour avoir à viser avec. Il visa au jugé, et tira une fois.


Le bolt détonna dans le thorax de sa cible. Aspergeant le sol d’une bouillie qui aurait été son cœur, ses poumons et ses os. Il expira avant que sa tête ne touche le sol. Brüner l’enjamba comme s’il n’existait pas. Pour émerger de la poussière qui tombait enfin sur le sol de marbre blanc souillé, sur une pièce large et haute de plafond, où des colonnades d’un marbre veiné de noir et d’or venait porter une voûte exquise.

Dord était au milieu de la pièce, achevant à grands coups de son épée énergétique désactivée les rares survivants qu’il avait laissé dans sa charge furieuse. Il y avait à peine quelques minutes, il avait mené la charge, accompagné de son groupe de combat. Il avait posé des charges à fusions sur les chambranles de la porte principale de cette villa de la haute spire. Il était alors sorti en premier, essuyant le feu nourri des rares gardes trop stupides ou trop cupides, encore loyal au noble à qui ils avaient juré obéissance, alors qu’il était coupable d’hérésie et de bien d’autres crimes. Ce même noble qui c’était enfui, les laissant mourir pour lui permettre de gagner quelques secondes d’avance sur le destin qui l’avait rattrapé.


Dord avait essuyé le plus gros du feu des gardes à couverts, qui essayaient de ralentir l’inexorable avancée Astartes. Son pavois de combat, avait absorbé la plupart des tirs de fusils laser, et d’autres armes à projectiles solides. Quand les rares gardes du corps avaient ouvert le feu avec une arme lourde, Dord avait plongé à couvert, derrière les colonnades, mais toujours en attirant le feu ennemi. Les rares tirs qui passaient sous sa garde ricochaient contre l’artefact qu’il avait revêtu il y de ça six mois dans les entrailles du Revenant après leur découverte du musée du gouverneur déchu.

Au début il avait été réticent, ne voulant pas porter la cotte de maille d’un héros oublié, anonyme. Il avait eu de longues conversations avec le chapelain Markus, qui lui avait fait entendre raison. Le pragmatisme l’avait emporté. Cette cotte de maille, en adamantium pure et naturel était une pure relique. Elle était portée entre l’armure, et le tabar Black Templar, et la discrétion n’était pas permise avec ce genre de protection. Mais elle était d’une solidité à toute épreuve. Là où la résistance d’une armure Mark VIII Astartes venait à faiblir, cette cotte venait la sublimer.

               

Le Revenant était maintenant un sanctuaire. Ils avaient ramené de la surface nombre de reliques et d’artefacts Astartes disparu. Mais la relique qu’ils cherchaient tous, le Poing Du Champion de l’Empereur, ce pour quoi ils étaient tous en exil, loin des leurs, demeurait introuvable. Il ne serait pas aussi aisé de la retrouver.

Dans le hall des guerriers à bord du Revenant, reposait uniquement, pendant de longues années, dans sa vitrine de champ de stase, l’armure du défunt frère Tantion. Ce fut un coup dur pour la croisade, qui perdit un frère d’arme, un grand guerrier, et un pilier silencieux de cette fraternité. Dord, qui fut le plus proche de son frère que de tout autres, sombra dans un silence vengeur, choisissant ses mots avec parcimonie à chaque fois qu’il prenait la parole, comme pour rendre hommage à son frère qui avait fait vœux de silence.


Maintenant le hall des guerriers étaient parsemés de chaque côté, de nombreuses armures Astartes retrouvées à la surface dans les cryptes ou les musées illégaux des dirigeants décadents. L’armure de Tantion n’était plus seule, une dizaine venaient embellir l’allée de hautes colonnes, où les braseros et les bannières veillaient sur les harnois d’anciens héros tombés. Seules les armures entièrement reconstituées en intégralité, et dont le l’illustre propriétaire fut identifié, pouvaient être exposés dans le hall. Nombreuses furent les pièces d’armes et d’armures dont le précédent possesseur furent oubliées, elles furent alors cataloguées, répertoriées et acheminées vers les armureries du Revenant. Les Black Templars étaient pragmatique, et il n’y avait pas meilleur moyen que de redonner vie à ses armes sans propriétaire dans la mort, que les amener une nouvelle fois sur le champ de bataille. Leur forger un nouveau nom de guerre. C’est ainsi que Dord porta cette cotte de maille, rendant hommage dans chaque action d’éclat qu’il menait, à ses ancêtres guerriers. A chaque bolt tiré de sa nouvelle arme, Konrad, entonnait une prière pour l’âme de ceux qui furent. Le chapitre vivait par ceux qui se tiennent toujours debout.

               

Mais le vrai trésor fut trouvé dans les conteneurs cryogéniques du gouverneur. Huit glandes progénoïdes intacts et pures furent découvertes. La façon dont elles furent conservées montra que le gouverneur, mort maintenant, savait de quoi il s’agissait. Aggravant son cas. Quand la nouvelle se répandit chez les Astartes, une vague de rage indescriptible les emporta. Ils se joignirent personnellement à la purge de chaque marchands, nobles ou administratifs qui connaissaient ce secret, mais n’avait rien dit. Il s’agissait du patrimoine génétique du chapitre. Ce qu’ils avaient de plus précieux. C’était leur passé, mais aussi leur avenir. Un élément indispensable à la création de nouvelles recrues.

Il fallut de longues semaines au techmarine Osmound, incapable de quitter le Revenant pour tout compiler, et inventorier tous les objets ramenés de la surface. Et son travail continuait de plus belle, à mesure que d’autres objets et reliques étaient trouvées pendant les purges des mois qui suivirent.

               

La fumée âcre de la navette dont se serait servie pour s’enfuir le gouverneur, brûlait encore, et montait haut dans le ciel. Le Thunderhawk Defiance, dans une passe canon l’avait anéanti, coupant toute retraite, avant de débarquer ses troupes à l’assaut de la villa. La fusillade n’avait duré que quelques minutes. La vitesse et la précision des Astartes balayèrent les défenses pourtant préparées et solides des rares gardes du corps restant.

Brüner s’approcha de Dord qui se relevait, et il activa d’une pression de son pouce le champ énergétique de son épée qui se mit à bourdonner dans des reflets bleutés. La chaleur et la puissance qui parcoururent la lame firent s’évaporer le sang dessus et les immondices dans une demi seconde. Il rengaina son arme dans son fourreau, désactivant son champ de puissance et reprit son pavois tombé au sol. Il était criblé d’impacts, mais aucun n’avait perforé l’alliage de métaux résistants.


-Un de moins. Lança Brüner à ses hommes qui se regroupaient autour de lui. Dord hocha simplement la tête. Nous enverrons nos forces du Revenant épauler les gardes impériaux pour fouiller chaque entrepôt et pièces de cette villa.

Certains Astartes acquiescèrent en silence, rechargeant leurs armes, et nettoyant leurs lames.

-Par où ce lâche s’enfuit-il ? Demanda calmement, du mieux qu’il put Brüner se tournant vers Konrad.

-Une flèche mineure de sa villa. Dans le cadran Est. Lui répondit-il.


Une voix mécanique résonna dans leurs heaumes à tous, c’était celle de frère Osmound, relayée par vox longue portée, par le Defiance, qui passa à toute vitesse devant les baies vitrées explosées.


-D’après l’imagerie orbitale et les plans de la ruche que j’examine en ce moment même, il se dirigeait vers un accès direct vers les égouts de la basse ruche.

Frère Maximilian prit la parole tout en rechargeant son fusil à pompe, lui aussi trouvé dans les armureries volées. Il venait de faire un carnage parmi les gardes du corps, à chaque cartouche tirée c’était un corps, coupé en deux qui s’écroulait.

-Pas étonnant qu’un rat veuille se cacher parmi les siens.


Quelques grognements d’approbations se firent entendre, frère Johann, cogna même son bolter lourd contre sa poitrine pour signifier son assentiment.


-Des rapports font état de la disparition des rares familles nobles dans ces mêmes égouts. Je pourrais délimiter nos recherches dans des secteurs spécifiques de la basse ruche. Ajouta de sa voix mécanique et distordue par les aléas climatiques, Osmound en orbite.

-Ce seraient les derniers traitres à trouver sur cette maudite planète. Souligna Karl, en vissant un nouveau bidon de prométhium à son lance flamme. J’ai hâte de les châtier.

-Alors leur fin les appelle. Trancha Brüner. Nous partons mes frères.

-La chasse nous appelle. Gronda la voix rauque de Dord, dans un grognement de colère sourde, quand il frappa le sol de son pavois blindé comme pour ponctuer sa phrase.

  

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