Black Templar Tome I

Chapitre 28 : Dernier Carré

8856 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/02/2021 09:17

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Le sergent Brüner se dirigea vers le bunker de commandement impérial. La ville était meurtrie. Des équipes de gardes essayaient temps bien que mal d’éteindre les incendies, mais la plupart continuaient, faisant s’effondrer sur eux même les bâtiments déjà endommagés par les tirs.

Les nécrons c’étaient repliés en bon ordre quand ils perdirent le seigneur dans ce combat coûteux et suicidaire. Beaucoup de gardes impériaux avaient succombés aux tirs et aux explosions. Mais leur sacrifice avait permis d’arriver au contact de cette menace. Dord et Tantion, réussirent à le terrasser, mais Tantion succomba, dans une débauche de violence. Il continua de faire son devoir, comme ses serments lui commandaient jusqu’à la dernière seconde de sa longue vie de guerrier de l’Empereur-Dieu.

Brüner pénétra dans le bunker à l’atmosphère surchauffée, souleva un pan de bâche anti-gaz pour se diriger vers les pièces attenantes à celles de communications, où les échanges radio allaient bon train.

Il passa un couloir de sac de sable, renforcé de plaques anti-explosion, pour enfin arriver sur la pièce le plus au fond, baignée dans une demie-pénombre. Il ouvrit la porte pour s’y engouffrer.

 

Ses hommes l’attendaient. Tous ceux qui étaient encore en état de se battre. Maximilian, gravement touché pendant une fusillade sur le mur extérieur, n’était pas présent. Karl lui non plus était absent, surement confiné dans le Médicae réservé aux Astartes, il avait perdu un bras dans sa charge vers le seigneur nécron. Son organisme avait pris le relais, lui faisant oublier la douleur, pour continuer le combat, mais il devait maintenant être dans les mains de l’apothicaire, qui s’acharnerait pour sauver ce qui pouvait encore l’être. Et Tantion, reposait au centre de la pièce. En armure complète, quoique endommagée. Il reposait allonger le dos sur une table d’opération. Un drap blanc, maculé de son sang, était posé entre lui et la table. Ses blessures étaient terribles. Son ventre à moitié déchiqueté et ouvert à l’air libre par le coup de lance, était lui aussi recouvert par décence par un autre linceul de mousseline fine.

Ses membres brisés avaient quelques angles saugrenus, on devinait malgré l’armure, des fractures ouvertes qui perçaient la peau et parfois les parties molles de son armure d’Astartes. Ses os modifiés avaient percé les jointures.


Ses hommes étaient tous autour de la dépouille. Huit Astartes et le sergent. Leurs pertes étaient terribles. Un pan de sa force était manquant. Le chapelain Markus était dans l’ombre, plus loin de la dépouille. Il avait allumé un brasero qu’il faisait se balancer par une chainette d’argent. L’encensoir diffusait un doux parfum d’encens qui embaumait la pièce, malgré la puanteur de la mort.

Dans un chuintement de dépressurisation, Brüner retira son casque, qu’il attacha à sa ceinture. Son visage toucha enfin l’air de la pièce. Il était frais, et il apaisa ses blessures à vif. Son nez était entaillé en trois endroits distinct. Le cartilage avait été sectionné par des shrapnels qui avait balafrés son casque dans des explosions rapprochées.


Une de ses pommettes était brisée, par un choc violent sur le coqué de son casque dans le corps à corps qui les avaient amenés aux pieds du seigneur nécron déchu. Ce n’était que la partie visible de l’iceberg, sous les couches d’adamantium et de céramite, son corps lui aussi était en piteux état. Mais sa volonté et son armure le maintenait en vie. Il regarda ses hommes en arc de cercle autour de la dépouille de leur frère, et comprit aussitôt que tous étaient blessés.

Johann, portait son bolter lourd à une main. C’était lui qui avait subi le plus de blessures dans les catacombes. Son armure était gravement touchée, son réacteur alimentant à peine en énergie les fibres musculaires synthétiques qui la parcourait.

Même s’il ne l’avouerait jamais, il y avait quelque chose de différent dans la respiration du chapelain au fond de la pièce. Grâce à son ouïe, Brüner détecta qu’il respirait mal. Surement une blessure aux poumons. Tous étaient blessés, leurs armures roussies, leurs tabars brulés, déchirés. Mais ils étaient présents, et le sergent le savait, ils étaient encore en état de se battre, jusqu’à la mort. La dépouille de leur frère attestait de leur détermination sans faille. Le chapelain Markus entonna un chant profond, rendu rauque par les haut-parleurs de son casque de combat. Comme un seul homme, les Astartes présent, têtes nues, prièrent en silence. Accompagnant dans sa mort leur frère, comme il avait vécu. Sans un mot.

 

La cérémonie toucha à sa fin. Deux Astartes de part et d’autre du corps allongé, déplièrent une bannière aux couleurs du chapitre. Ils recouvrirent le corps jusqu’à la poitrine, Gauron, l’apothicaire du groupe s’approcha à son tour. Son narthécium dans sa main, vibrait déjà, quand ses outils tranchants s’activaient.

Il transperça la cuirasse comme si n’avait été que du papier, enfonçant scalpel et écarteur dans la nouvelle plaie qui ne saigna pas, du torse de Tantion. Il retira enfin, dans la plus grande délicatesse, et le plus profond respect, une petite glande, pas plus grosse qu’une grenade à main, de la plaie. Il l’enfouit d’un geste dans un conteneur de verre blindé, qui possédait son propre champ de stase.


Tous avaient déjà admirer ce cérémoniel. Chaque Astartes recevait à sa création, une glande progénoïde qui permettait à chaque guerrier de se développer physiquement et psychologiquement, avec l’aide de ses autres organes implantés tout du long du processus. 

Chaque glande eu appartenu à un guerrier Astartes, transmettant par son biais, sa mémoire génétique et même sa longue expérience accumulée durant sa longue vie jonchée de guerre et de massacre. Ainsi, le corps du néophyte, durant sa longue carrière, formera au niveau de la gorge, et de la poitrine, deux autres glandes progénoïdes. Avant de quitter la croisade, tous les hommes du sergent Brüner, ainsi que lui-même se virent retirer une de leur première glande. Elles viendraient enrichir le patrimoine génétique de la croisade. Permettant de créer de nouvelles recrues, qui elles aussi devront transmettre leur patrimoine.

La deuxième glande, celle-là même que frère Gauron tenait dans sa main, dans son bocal de liquide translucide bleuté, était retirée à la mort du guerrier, par un apothicaire.


C’était un spectacle saisissant. Tous retinrent leurs souffles, quand Gauron attacha le conteneur à sa ceinture. C’était l’avenir des leurs qui étaient en jeu, purement et simplement. L’avenir du chapitre, l’avenir de l’Imperium tout entier. La continuité de la race de défenseur qui le protège. La fine couche de glace qui retient les océans de ceux qui veulent le détruire.

La bannière fut entièrement tirée sur le corps sans vie de Tantion, enveloppé dedans. Ce fut son linceul, drapé des couleurs de ce qu’il avait juré de défendre. Jusqu’à son dernier souffle. Dans la fumée des encens sacrés, tous posèrent une main sur son corps, lui disant un dernier au revoir, un geste, une pensée, et quittèrent la pièce. Seuls, restèrent Dord, a genoux devant son frère, ayant besoin de rester seul avec lui, pendant que le chapelain, blessé mais déterminé à accomplir son office, récitait les derniers sacrements pour le dernier voyage de la dépouille de Tantion.

 

Brüner rentra en dernier dans le stratégium du bunker de commandement Mordian. Les tirs à l’extérieur avaient cessé. Mais le silence n’y avait pas encore sa place. A sa place régnait un brouhaha indescriptible de matériels transportés, de caisses de munitions déballés, et de gardes criant des ordres à leurs hommes, pour préparer le prochain assaut. Et il ne faisait aucun doute, qu’il serait le dernier.

Ses Astartes rechargeaient déjà leurs armes, et leurs équipements en attendant leur sergent. Frère Luther tendit à Brüner lorsqu’il entra une sacoche remplie de chargeurs neufs et de grenades, qu’il posa sur la table centrale et entreprit de les insérer dans ses portes chargeurs.


-Lieutenant-colonel, votre rapport. Ordonna sans attendre Brüner, avec un chargeur neuf dans sa main, qu’il inséra dans son bolter.

-Nous avons perdu la moitié de nos effectifs. Nos blessés sont en train d’être rassemblés au centre médical, mais il y en a trop, nous ne pouvons tous les trier, et par manque de chirurgien ou de médecin, nous en perdrons une grande partie.

D’un simple mouvement de tête, Brüner envoya Gauron qui quitta la pièce, vers le Médicae sur la place du marché. Il aiderait comme il pouvait, essayant de sauver autant de vie humaine que possible. Avant de sortir, il ouvrit une ligne vox avec son sergent l’informant qu’il avait dû amputer le bras de frère Konrad, plus haut que là où il avait été touché. La lame nécron sembla lui avoir fait plus de dégât que prévu. La blessure ne cessait de saigner, mais surtout les chairs autour de la plaie, commençaient à se nécroser à une vitesse alarmante. Gauron dû avec l’aval de Konrad, mal en point, sectionner une partie encore viable, son bras pour arrêter les dégâts. Il avait pris la nouvelle avait sérieux, et avait insisté pour regarder l’opération de ses propres yeux, refusant de détourner le regard, de son membre qui le quittait. Gauron souleva le plan de toile de l’entrée du bunker et disparu au pas de course vers les cris des mourants et des blessés.


-Nous ne sommes plus assez nombreux pour tenir la première ligne de défense. Nous sommes trop écartés. Continua le lieutenant-colonel, dans son uniforme d’apparat impeccable malgré la situation.

-En effet, surenchéri le capitaine Makloff. Nous devons regrouper nos forces sur la deuxième et dernière ligne. Concentrer nos armes lourdes restantes dans des couloirs de tirs précis et meurtrier. Ils ne doivent en aucun cas arriver au contact de nos forces. Nous ne serons pas assez nombreux pour les repousser sinon.

Tous hochèrent de la tête à ces mots.

-Je viens d’ordonner à nos dernières pièces d’artillerie de se regrouper. Nous aurons un appui précis, si nous arrivons à les regrouper dans des goulets d’étranglement, leurs nombres ne comptera pas. L’informa l’officier Mordian.

Brüner avait fini de mettre ses chargeurs et grenades en place, il était paré pour la bataille.

-Ici, finit-il par dire en pointant son doigt sur la carte stratégique au centre de la pièce. Cette section à connue le plus de dégâts, presque tous les bâtiments ont été rasé à cet endroit précis. Il n’y a plus qu’un no man’s land jusqu’à nous sur toute ce pan de la ville. Ça serait presque un champ de tir idéal. Je vais redéployer mes hommes en fonction.


A peine eut-il fini sa phrase qu’il regarda dans les yeux le frère Johann, qui haussa une épaule en souriant. Il saisit son bolter lourd, il remplissait un coin entier du bunker aux vues de sa carrure et son paquetage dorsal de munitions.

-Je déploie aussi mon blindé pour appuyer toute cette zone. Déclara Brüner, en ouvrant une liaison vox avec le Contempt qui attendait dans la cour avec son équipage incomplet.


Frère Rudikher paru étrangement de bonne humeur en entendant l’ordre de son officier. Il avait soif de combat, et il savait qu’il allait faire la différence sur cette partie dégagée du champ de bataille. Son char de combat Rhino mettrait son blindage en protection des gardes alentours.

-Messieurs, ajouta le sergent Brüner en se penchant sur la table, dans un geste de profonde fatigue. Je pense que nous devons vider nos armureries, nos réserves de munitions doivent être distribuées. Nous aurons besoin de tout engager dans cette bataille, sinon nous perdrons tout.

-On me rapporte que la suite du Magos décédé, répare comme elle peut nos Chevaliers. Ils ne seront pas de trop. Rapporta Makloff.

Une forme sortie des ombres pour s’avancer vers eux. Elle était frêle, mais marchait d’un pas assuré.

-C’est en parti de mon fait, si ces vénérables machines furent endommagées. Mes bombes ont détonné aux pieds de nos Chevaliers. Lança la femme qui venait d’approcher.

-Je vous présente le lieutenant Mara, messeigneurs. Lança Makloff.


Elle salua l’assemblée, en regardant le sergent Brüner.

-Ne vous excusez pas, lieutenant, vous nous avez tous sauvé là-bas. C’est moi qui dois vous remercier. Lui répondit calmement le sergent Brüner, passablement surpris.


C’était une femme. Cette simple pensée, fusa dans son esprit. Il n’avait pourtant pas remarqué ce détail, futile pour un surhomme comme lui. C’était une considération à des années lumières de son univers de guerre et de mort. Une femme les avait sauvés. Il n’en ressenti aucun gène. Elle semblait capable dans son métier, et digne. Tout ce qui importait à ses yeux. Les Black Templars ne recrutaient aucune femme dans les rangs de leurs serfs, c’étaient la tradition, mais quand il se fit cette réflexion, il lui apparut que le bunker de commandement Mordian était parsemé de femmes, aux postes de communications, et aux tablettes de données cyber data. Il se refocalisa sur le briefing en cours.


-Montrez-moi, où sont stationnés nos Chevaliers. Ordonna-t-il.

Le lieutenant Mara lui montra sur la carte.

En effet, les adeptes de Mars, n’ayant pas le matériel nécessaire pour assurer une réparation et un approvisionnement optimal, avaient été repéré sur les toits des bâtisses encore debout. Les Chevaliers impériaux c’étaient alors stationnés devant ses bâtiments, et effectuaient les rites de rechargement comme ils pouvaient, dans les rafales de vent et de sable.

-Je dois maintenant vous poser la question qui nous brûle tous les lèvres monseigneur. Commença prudemment le lieutenant-colonel Mordian.

-Je sais ce que vous allez dire, je n’ai aucune information sur l’heure d’arrivée de notre extraction. Nous devons résister encore, du mieux que nous pouvons.


Nous avons gagné de précieuses minutes en terrassant ce seigneur nécron. Une heure, peut être deux. Déclara Brüner qui c’était redressé fièrement, en adressant un regard à Dord qui était entré dans le bunker à leur suite.

Il bomba lui aussi le torse en grognant de satisfaction. Il avait arraché une courte victoire en détruisant le seigneur nécron qui menaient ces légions sur eux. Cette victoire fut coûteuse en vies humaines et Astartes. Mais ils avaient réussi à les faire reculer. Aucun doute qu’ils reviendraient, et ils les attendraient.

-Messieurs, vous avez vos ordres. L’Empereur-Dieu vous protège. Conclu Brüner en enfilant son casque de combat, sale et abimé.

Il sorti du bunker avec ses hommes sur ses talons. Il se retrouva à la lumière du jour qui aucunement ne l’éblouie comme les gardes impériaux autours de lui. Ses yeux et les optiques de son casque faisant le travail d’atténuer les fortes luminosités pour lui.

Une agitation certaine régnait autour de lui, les gardes Mordians, et les forces de défenses du Revenant, couraient en tous sens, apportant des munitions, des fusils, des grenades ou des bandes de munitions vers les positions de tirs. D’autres apportaient de l’eau, des rations de nourritures et des pansements vers les lignes de défenses. Et dans l’autre sens, des brancards remplis de corps mutilés affluaient vers le Médicae, plus loin sur sa droite.

Brüner aperçu les silhouettes imposantes des Chevaliers Kord et de son frère, plus petit. Un rapide zoom de ses optiques, lui permit de distinguer les adeptes de Mars grouillant autour d’eux, réparant les colosses comme ils pouvaient. Il donna ses ordres, ses hommes dans son dos se dispersèrent par binôme, vers leur position, vérifiant sur leur passage les emplacements d’armes lourdes, encourageant par leur présence les gardes qui les regardaient avec admiration et crainte.

Brüner regarda vers le ciel, espérant voir un navire, ou les signes d’un combat spatial. Soudain il crut distinguer une lueur vive dans le ciel, mais c’était surement un reflet de la couche d’ozone de la planète, ou l’entrée dans l’atmosphère d’un débris lointain. Il espérait que le Revenant, où qu’il soit s’en sortait mieux qu’eux.


-Allons-y chapelain, nous avons encore du travail.

Markus hocha de la tête, et ils partirent au gallot dans la poussière, renforcer la dernière ligne de défense impériale de la planète.


En l’absence de gravité, les débris gros comme des blocs d’habitations volaient en tous sens. Le Revenant venait de perforer et de traverser de part en part le croiseur Ork qui se disloquait dans son sillage, coupé en deux. Les deux moitiés détruites, aux bords tranchants, enflammés par les explosions silencieuses dans l’espace profond, avaient balafré la coque du Revenant qui continuait sa route à pleine vitesse, malgré les dégâts subis.


-Lourds dégâts à la coque, capitaine ! Pont vingt-six à trente-sept dépressurisés. Perte de liquide de refroidissement, rupture de canalisation primaire et secondaire, le réacteurs numéro un est en surchauffe. Nombreux blessés dans l’équipage, et aux postes de tirs. Nous n’avons plus de communications longues portées. Rapporta, affolé un officier au-dessus de sa table de données.

-Colmatez les brèches, occupez-vous des blessés, mais surtout tenez vos positions, le combat n’est pas fini. Ordonna d’une voix ferme, en se relevant après l’impact le capitaine Ström. Il avait perdu son cigare de ses lèvres.

-Tirs ennemis en approche !


Des explosions fleurirent sur les boucliers du Revenant, dans des gerbes de flammes, la bulle protectrice s’illumina d’un feu bleuté quand elle dévia des explosions qui auraient pu rasée une ville entière

-Bouclier déjà à cinquante pour cent, leur volume de tir est phénoménal ! Nous ne tiendrons pas une autre bordée. Hurla pour se faire entendre l’officier préposé aux boucliers du navire.

Les explosions étaient presque continues sur les flancs du Revenant, on aurait dit qu’il était pris dans une tempête de feu qui n’arrivait pas à percer sa protection énergétique.

-Plusieurs tuiles de boucliers ont disjonctées, notre coque est exposée aux tirs ! Comme pour répondre à cette déclaration alarmante, le navire trembla sous le tir qui le perfora.

               

L’équipe incendie du lieutenant Hasheden, essayait maintenant depuis une demie heure de circonscrire un incendie de grande ampleur sur les abords du pont secondaire quarante-sept. L’obus Ork toucha leur coursive, incinérant les plus chanceux, la dépressurisation et le froid spatial tuèrent les autres quand ils furent éjectés dans le vide spatial. La section entière de coursive fut aspirée dans le vide, dans un nuage de gaz solidifié, et de feu sous gravité zéro.

-Les deux navires Ork restant se positionnent pour nous prendre en tenaille, nous allons passer entre les deux. L’informa l’officier en charge des scanners de détections.

Le capitaine Makloff reconnut ce genre de tactique, malgré la stupidité apparente des Orks, ils pouvaient de temps à autre faire preuve de discernement.

-Préparez-vous à l’abordage ! Que nos équipes de défenses se positionnent sur les coursives bâbord. Que la lance laser, et le canon de bombardement ciblent le croiseur Ork. Que nos pièces d’artillerie attendent mon ordre pour tirer. Il venait de mettre un nouveau cigare dans sa bouche et tenait fermement la carte hololythique au milieu de la pièce.

Il regardait fixement les deux runes des navires Ork se rapprochant à grande vitesse, vers son navire, en tirant de toutes leurs armes. La détonation et le recul du canon de bombardement firent trembler le pont quand ils ripostèrent.

 

              

Le caporal Kurgan tenait fermement son fusil à pompe contre sa poitrine. Il été debout dans une coursive secondaire sombre avec son escouade, sur le bâbord du Revenant semblait-il. Même à cette distance il pouvait sentir le canon de bombardement tirer avec son rythme de métronome, mais il sentait aussi à chaque vibration qui faisait trembler le sol grillagé à chaque impact sur les boucliers du navire Astartes. Le lieutenant passa devant lui, le regardant de haut en bas, Kurgan sembla terrorisé par cet officier de la flotte Black Templar à l’apparence aussi austère, que son caractère.


-Chargez votre arme caporal Kurgan. Munitions solides. Ordonna-t-il, avant de passer au soldat suivant, vérifiant lui aussi son équipement.

Fébrile, mais déterminé, Kurgan actionna le système à pompe de son fusil pour le décharger des cartouches au-dedans. Il récupéra dans sa main les cinq cartouches de chevrotines de gros calibres, et les rangea dans sa musette à munition. Il en sorti cinq autres, d’une couleur différente. C’était dans cartouche à balle solide, à haut pouvoir d’arrêt. Il en inséra une directement dans la chambre de son arme, et inséra le reste dans le chargeur tubulaire sous le canon. Il était prêt.


Le lieutenant c’était arrêté au sas hermétique donnant sur la coursive principale, et attendait patiemment. Il vérifiait sa montre, mais aussi le petit écran encastré dans le mur qui lui donnait des informations sur l’état de la coursive suivant derrière la porte. De temps à autre il faisait vrombir la lame de son épée tronçonneuse, ce qui faisait sursauter les soldats déjà sous pression.

Soudain le vacarme commença. Une fusillade proprement ahurissante qui semblait se produire juste à coté de ses oreilles, comme des coups de tonnerre dans les couloirs qui l’entourait. Kurgan comprit vite que ce n’était que les tourelles de défenses rapprochées qui ouvraient le feu sur une menace invisible derrière les mètres de blindage et le vide spatial.


Et puis le vacarme, comme si c’était possible, redoubla. Les pièces d’artillerie, deux ponts en dessous du siens, ouvrirent le feu à l’unisson, comme un coup de glas funèbre sonnant la mort des ennemis de l’Imperium. Les tourelles de défenses continuèrent à tirer, sans discontinuer, envoyant obus, roquettes et lasers vers les ennemis qui approchaient. Car c’étaient bien leur but. Détruire tout ce qui approchait du Revenant. Kurgan le savait, ce n’était pas bon signe. Les chaines de treuillages des obus, des magasins à munitions vers les pièces d’artillerie prirent vie, et englobèrent la coursive des cliquetis infernaux des chaines en adamantium et des moteurs qui gémissaient sous la charge transportée.

Soudain les impacts jetèrent à terre les gardes qui attendaient dans la coursive. L’éclairage de secours prit le relais quand la lumière crue disparue, pour baigner la scène dans une lueur rouge fantomatique.


-Quesque c’était ? Murmura un garde en ce relevant, massant la bosse qu’il avait sur un avant-bras.

Ce devait être une jeune recrue, qui n’avait jamais connu un abordage. Il semblait terrifier. Un soldat, plus âge, au dos courbé par le poids de son équipement et le poids des années, le fusilla du regard :

-Ferme-là ! Ce sont les Orks, ils arrivent. Lui répondit-il dans le même murmure.

C’est ce moment précis que choisi le lieutenant pour donner ses ordres :

-Préparez vos armes, ils sont là. Messieurs, ils ne doivent pas atteindre nos pièces d’artillerie, ou nous mourront tous. Tenez-vous prêt. Son épée tronçonneuse hurla avec le métal du navire malmené par les torpilles d’abordages.

 

               

Ils attendaient encore, devant le sas hermétique. Le lieutenant communiquait grâce à son oreillette avec une autre escouade, dans une autre coursive. Kurgan, juste derrière le lieutenant n’arrivait pas à entendre la conversation, à cause du vacarme ambiant.

Le caporal Kurgan espérait que les tourelles de défenses avaient emportées un grand nombre de torpilles d’abordage Ork avant qu’elles n’atteignent leur navire. Mais une part de lui savait aussi que la navire Ork qui leur tirait dessus était très proche d’eux. Et que la distance à parcourir avec une torpille était alors très courte. Les tourelles auraient eu le plus grand mal pour les intercepter.

Le lieutenant bougea, il pianota quelques secondes sur la console, et paru satisfait. Il venait de vérifier si la pressurisation de la coursive suivante était bonne. Qu’importe ce qui les avaient percutés, ils avaient colmaté les brèches derrière eux. Dans le cas contraire, tout ce qui se trouvait dans cette coursive aurait été aspiré vers l’extérieur, et les serfs du chapitre des Black Templar seraient parti défendre une autre coursive. Rien ne survivait longtemps au froid du vide spatial. Le lieutenant entra le code et la porte hermétique se déverrouilla pour s’ouvrir sur l’enfer.

               

Des cascades d’étincelles tombaient du plafond, des éclairages détruit dans les secousses quand les torpilles perforèrent la coque. Les quelques ampoules et lumiglobes encore en état, illuminaient partiellement un chaos indescriptible. Des pans de chemin de ronde grillagé n’existaient plus, renversé par des débris de coque qui étaient tombés du plafond. Des départs d’incendies venaient parachever la scène, où des caisses de matériel mal rangé venaient barrer le passage.

Une autre escouade émergea d’une coursive parallèle à celle du caporal Kurgan. Ils se mirent tous à couvert, dans les espaces laissés entre les poutres de soutènement, et les renfoncements de rangements. Ils allumèrent leurs lampes torches. Ils ne virent rien au début. La coursive avait été complètement ravagée, mais ils ne voyaient pas par quoi. C’est quand un soldat, leva le canon de son arme, sous laquelle sa lampe éclairait les parois qu’ils les virent. Les torpilles.

Il y en avait une multitude. Tout le coté bâbord de la coursive en était piqueté. Peinte dans des couleurs criardes, parfois rouges vives, d’autres peintes de damiers étranges, elles refroidissaient après avoir perforé autant de couches de blindages.

A défaut d’être très précise, elles étaient nombreuses. Ils avaient perforé et atterrit cinq à dix bons mètres au-dessus de la chaussée du couloir principal. Kurgan et ses compagnons devaient lever la tête pour les regarder. L’escouade qui les avait renforcés était la plus en avant, juste sous les torpilles. Quand des bruits de métal résonnant sur le métal se firent entendre. Kurgan pensa que c’était sûrement des débris qui ricochaient ou rebondissaient sur la coque externe, mais il réalisa que le son venait directement des torpilles surchauffées.


-Préparez-vous à vous défendre ! Hurla le lieutenant de l’escouade la plus avancée.

A ce moment, les portes des premières torpilles explosèrent vers l’extérieur, aspergeant la scène de shrapnels enflammés, et à leur suite, une avalanche de peaux verte en sorti, en hurlant leur champ de guerre tribaux.

 

               

La première s’écrasa lourdement sur le sol grillagé du couloir. Les Orks devaient sauter presque dix mètres dans le vide pour atteindre le sol. Les gardes impériaux de la flotte du chapitre, ouvrirent le feu dans une orgie de tirs lasers et de projectiles solides, réduisant en charpie le peu qui ne succombaient pas à la chute. Certains Orks touchèrent le sol, leurs rotules se brisant sous l’impact, leurs membres inférieurs fracturés. Mais ils rampèrent quand même vers les gardes qui essayaient de les achever à bout portant de leurs armes.

L’Ork moyen était résistant, musculeux, vif et hargneux. Il ne sentait pas la douleur et sa peau aussi dure que du cuir encaissait aisément les balles, les coups de couteaux et les lasers. Pour en mettre un hors de combat, un homme seul devait vider une grande quantité de munition, et au corps à corps, seul, il n’avait aucune chance.


La deuxième vague arriva aussi vite que la première, sortant des torpilles d’abordages, aussi enragée que leurs camarades déjà au sol, rendu fous par l’odeur des incendies et le vacarme de la fusillade, ils sautèrent.

Les soldats de l’autre escouade tinrent bon une minute avant que la seconde vague ne leur tombe dessus. Littéralement. Les gardes se retrouvèrent écrasés par les bottes blindées, et les hachoirs rouillés qu’utilisaient les Orks. Les couteaux Ork, gros comme des épées impériales rentraient dans la chair, décapitaient, éventraient, avant que son propriétaire, ne mette fin au calvaire des suppliciés en leur brisant la colonne de leurs mains, ou en enfonçant ses crocs pointus qui garnissaient leurs gueules, dans leurs gorges.


Kurgan actionna le mécanisme de rechargement de son arme, amenant une cartouche dans la chambre de son fusil à pompe et appuya sur la détente. Le coup parti droit sur la poitrine de l’Ork en face de lui. Il était en train de massacre un des gardes de l’autres escouade en lui arrachant les jambes l’une après l’autre. Le tir fit fleurir une gerbe de sang visqueux et des esquilles d’os dans toutes les directions. L’Ork surpris, se tourna vers Kurgan et chargea vers lui. Kurgan refit feu, la tête de l’Ork fut vaporisée par le tir. Il était à sec. Il plongea à couvert pour recharger. A chaque seconde écoulée, l’escouade la plus en avant se faisait piétiner. Kurgan n’avait jamais vu d’Ork d’aussi prêt, et c’était un spectacle effroyable. Il inséra une cartouche directement dans la chambre de son arme, et se saisit de deux cartouches dans le creux de sa main, il les inséra les deux dans un même mouvement comme on le lui avait appris à l’entrainement, il réédita l’opération. Il était paré. Il sorti de son couvert, pour découvrir une horde d’Ork en armure complète et portant des boucliers aussi gros que des portes de fours qu’il avait déjà vu dans les Manufactorums des cités ruches de son enfance. Il ouvrit le feu, les projectiles solides ricochèrent contre l’épais blindage qu’avaient déployés ces Orks spécialistes de l’abordage.


Soudain, le lieutenant de l’autre escouade passa devant lui, Kurgan se retint de tirer. Le lieutenant se jeta à couvert à côté de lui, pendant que les gardes autour d’eux essayaient temps bien que mal de ralentir la progression de la marée verte blindée.

Tout en tirant avec son pistolet bolter, le lieutenant regarda Kurgan et lui demanda :


-T’es pas de mon unité toi. Envoie-moi une grenade vers ces monstres et repli toi vers le sas. Maintenant.

Son ton ne laissait aucune place à une quelconque discussion. Kurgan regarda derrière lui pour vois les membres de sa propre escouade appuyer de leur tirs leur retraite vers le prochain sas blindé. Dans un mouvement fluide, le soldat Kurgan arma une grenade, la dégoupilla et la lança de toute ses forces vers le mur de boucliers d’abordage qui lui faisait face. Il se releva, et vida son chargeur vers les Orks pour faire bonne figure.

Le lieutenant resta en position, et continuait de tirer au pistolet bolter, ses tirs ricochant contre les boucliers, certains pénétraient une faiblesse de l’acier et détonnaient à l’intérieur de la phalange Ork. Un des assaillant mortellement blessés tombaient au sol, aussitôt remplacé par un autre qui récupéraient le bouclier des mains raides de son compagnon.


Kurgan ne put pas voir pendant qu’il se repliait le carnage que sa grenade fit. Pendant son repli, un Ork massif portant un bouclier dans une main et dans l’autre un énorme pistolet à projectile solide le visa dans le dos. Pour prendre sa visée, il dut décaler son bouclier de combat, et la grenade en détonnant à ses pieds, l’aspergea de shrapnels surchauffés à une vitesse ahurissante. Il fut soulevé de terre, criblé d’éclats au visage. Les autres durent marquer l’arrêt, soufflé par l’explosion, se protégeant comme ils pouvaient. L’Ork prit dans l’explosion n’était pas mort, mais blessé gravement. Ses yeux étaient transpercés d’éclats de métal, son visage n’était qu’une bouillie.

Kurgan arriva à une nouvelle position de combat avec le reste de son escouade qui tirait maintenant presque en continu vers le fond du couloir d’où les Orks continuaient d’arriver en masse, se déversant des torpilles. On aurait dit que le flot d’ennemis ne se tarirait jamais.

Son lieutenant, lui aussi à couvert, plus en avant que lui hurla ses ordres :


-Replis vers la porte blindée ! Toi, reste ici et couvre-nous avec ton lance-flamme, ne laisse rien passer.

-Mais nous avons encore des hommes à nous là-bas. Hurla Kurgan à son officier qui soit ne l’entendit pas, soit l’ignora

               

Comme pour répondre à sa phrase, un hurlement de guerre survint du fond du couloir, vers l’ancienne position du soldat Kurgan. L’autre lieutenant, sabre énergétique au clair, pistolet bolter dans l’autre main, sorti de son couvert, chargeant avec le peu qui restait de ses hommes le mur Ork impénétrable. C’était le moment qu’ils choisirent pour se replier vers la porte colossale vers l’autre coursive. Kurgan ne pout voir à travers le rugissement du lance flamme de son compagnon et le brasier qu’il libéra, l’officier, tel un héros antique, sur un monticule de cadavres de ses hommes et de ses ennemis, résister une poignée de seconde, sabrant de gauche à droite, emportant les têtes et les bras, dans des éruptions de sangs visqueux et nauséabonds, tirant à bout portant de son pistolet. Ses hommes à ses pieds se battaient vaillamment pour permettre à Kurgan de s’enfuir avec les siens. Un immense Ork, plus grand, plus fort et plus rapide que ses congénères, surgit de la masse et se rua sur le lieutenant hurlant de rage dans la débauche de violence.

L’affrontement se finit en une seconde. Il l’avait saisi, et en un mouvement sec, il lui avait brisé tous les os de son corps. Il gisait, inerte dans la poigne du Nob Ork, qui d’un coup, écartela le cadavre du lieutenant, jetant les deux parties inertes de part et d’autre du monticule de cadavres. L’avance Ork reprit de plus belle, tous les gardes, massacrés, gisaient au sol.


Kurgan courait aussi vite qu’il pouvait, à perdre haleine. Un autre soldat le devançait de quelques mètres. Il voyait la porte blindée, ils y étayent presque. Son lieutenant attendait déjà, un soldat pianotait sur l’écran de contrôle de l’autre côté. Les pas lourds du porteur de lance flamme, résonnaient dans le dos de Kurgan qui ne s’en souciait guère. Ils couraient pour leur vie.

Kurgan passa enfin la porte, lorsqu’il entendit son lieutenant hurler au garde à la console :


-Verrouillez, c’est un ordre !


Sans discuter, surement à cause du pistolet pointé sur sa tempe, le garde actionna le mécanisme. Kurgan se retourna pour voir le porteur de lance flamme courir vers lui. Il pouvait y arriver, il restait qu’une poignée de mètres à parcourir. Quand il fut touché à la jambe par un projectile Ork. Elle fut sectionnée proprement et simplement. Il dégringola au sol, sur le chambranle du sas. Il se ferma sur lui, en un éclair, le sectionnant en deux. Les cris de douleurs du garde encore en vie, l’autre partie de son corps de l’autre côté de la porte, prirent fin quand le lieutenant l’acheva d’un laser en plein crâne.


-Cette section est perdue. Soldat, va rejoindre le reste de ton unité.

Kurgan se retourna pour voir le reste de sa section, entourée d’une autre escouade qui venait les renforcer. Ils étaient tous à couvert, faisant face à la porte blindée maculée de sang du soldat coupé en deux, derrière des sacs de sables, des caisses de matériels empilées, et un bolter lourd sur trépieds. Le soldat Kurgan sauta à couvert, et entreprit de recharger son fusil. Il le cala sur un sac de sable et regarda la porte qu’ils venaient tous de passer. Le lieutenant survivant, actionna son épée tronçonneuse, qui hurla son chant de mort dans la coursive. Il était debout sur des caisses de munitions, et harangua la foule autour de lui :

-Ils ne passeront pas ! Nous les arrêtons ici ! Préparez-vous à vous défendre, soldat de l’Imperium, pour le chapitre ! Pour l’Empereur-Dieu de l’Humanité !

Kurgan actionna le mécanisme de pompe de son fusil, quand de violents coups résonnèrent contre la porte, ainsi que les cris stridents des disqueuses à métaux qu’utilisaient les Orks pour les atteindre. Les rires et les hurlements de rage sourde résonnaient derrière la porte qui commençait à se tordre sous la violence innommable des Orks.

 

               

-Nos forces de défense reculent sur tout le périmètre, nous perdons du terrain. Coursives bâbord primaires perdues. Rapporta un officier, don du sang s’écoulait d’une plaie à sa tête.

-Ils doivent tenir bon. Transmettez leur l’ordre de défendre l’accès à nos pièces d’artillerie. Ordonna Ström en pointant du doigt l’officier à qui il s’adressait.

-Nous continuons de subir des tirs du croiseur Ork et de son navire d’escorte. Ils viennent de nous dépasser et commencent un demi-tour pour nous présenter leur flanc. Récita un servitor enchâssé dans sa table de contrôle.


L’officier qui aurait dû rapporter ces informations gisaient mort, dans une mare de sang, son crâne fracassé par un débris tombé du plafond, quand la passerelle trembla sous les tirs.


-Non, ça ne se passera pas comme ça. Demi-tour pleine puissance présentez notre proue à ces monstres et concentrez le feu sur le navire d’escorte. Machine pleine puissance. Nous allons les passer par le travers arrière. Exécution. Coupa Ström malgré l’agitation sur la passerelle.

-Contact en approche rapide ! Hurla un serf, paniqué à l’idée que des renforts ennemis puissent encore arriver.

-Comment cela est-il possible ? Demanda Ström. Identification, dépêchez-vous.

-Négative, ce sont nos alliés. Le Defense Of Graïa et le navire du Mechanicus. Répondit aussitôt le serf.

-Ils viennent nous prêter main forte ? Essaya de demander un officier responsable des boucliers.

-Négatif, ils n’ouvrent pas le feu et passe sur notre tribord à quelques encablures. Ils se dirigent vers la planète à pleine vitesse.

-Mais par l’Empereur que fabriquent-ils ? Fulmina Ström sur son siège de commandement pendant que son navire effectuait une rotation parfaite avec l’aide de ses rétrofusées, avant de foncer droit sur l’ennemi plus fort qui essayait de faire pareil.


Quand ils firent face au croiseur et à son escorte, le Revenant ouvrit aussitôt le feu de son armement de proue, expédiant laser et obus de gros calibre sur le plus petit navire Ork. La riposte ne se fit pas attendre. Les serfs, matelots et officier reprenaient leur équilibre sous la rotation soudaine du navire, et eurent à peine le temps de se remettre de leurs émotions quand les tirs ennemis reprirent sur leur bouclier faiblissant.

-Amenez-moi assez prêt d’eux pour que je vois moi-même la peur quand je vais les exterminer ! Hurla de rage Ström agrippé à son trône de commandement dans un nuage de fumée de cigalho.

 

               

Brüner avait perdu depuis longtemps le fil du temps qui s’écoulait autour de lui. Il n’était que rage, fureur, adrénaline et devoir. Il rechargeait son arme et fouillant le ciel de ses yeux à la recherche de la moindre navette d’extraction. Il défendait une section de la ligne de défense particulièrement âpre. Des nuées de scarabées gros comme des rongeurs voletaient vers eux, fondant sur les Mordians et les serfs du chapitre, les lacérant avec leurs griffes dissimulées. Quand ils repartaient, il ne restait qu’un amas de chair sanguinolente. Brüner appuya sur la détente de son arme, cinq bolts partirent à la suite, pulvérisant le nuage de scarabées qui approchaient à grande vitesse. Ils se replièrent en vrombissant derrière une ruine, attendant le bon moment pour revenir à la charge. Mais toute cette manœuvre n’était là que pour cacher l’avancée plus lente de leurs frères guerriers.

Une phalange complète sorti de derrière un bâtiment en ouvrant le feu sur la section de Brüner. Il plongea à couvert, sous les tirs vert émeraude surchargés. Les gardes autour de lui n’avaient aucune autre option que de se lever, se faire faucher par les tirs ennemis, seulement pour riposter. Ils ne pouvaient se résigner à rester à couvert, pour attendre la mort. La détermination à son paroxysme.

Le sergent Brüner vit une silhouette fine et élancée courir vers lui, dépassant les équipes de mortiers tirant presque à la verticale, délivrant un tir continu et rapprochés des lignes de défense. Il la reconnut. Le lieutenant Mara. Elle tenait dans sa main son pistolet laser de service, et se cola au parapet de sacs de sables et de blocs de plastbéton à côté de lui.


-Quesque vous faite là lieutenant ? Demanda Brüner passablement amusé.

-Il n’y plus aucune unité non combattante, monseigneur. Et je refuse d’être un poids mort sans mon appareil.


Il sourit sous son casque. Il se releva de derrière son couvert, imité par elle aussi, et tirèrent quelques coups pour repousser les ennemis qui approchaient. Une volée de tirs leur fut adressés, ils replongèrent à couvert.

-Le périmètre s’effondre, nous n’avons plus beaucoup de temps à tenir. Lui lança l’Astartes à travers les grilles de son heaume de bataille.

Mara paru réfléchir intensément, puis elle sembla réaliser quelque chose d’important.

-Mon appareil c’est crashé son loin. Si son arme de queue est encore opérationnelle, je peux peut-être nous acheter quelques précieuses minutes. Lui répondit-elle avec un regard aussi froid que l’acier.


Brüner risqua un œil par-dessus le parapet. Il le voyait, son chasseur Maraudeur. Le nez planté dans le sol, une de ses ailes arrachées, l’autre tordu. Les deux affuts du poste de mitrailleur arrière regardait vers le ciel.


-Chapelain Markus, appela-t-il à la radio.

-Frère sergent ?

-Nous allons faire une percée jusqu’à l’appareil du lieutenant Mara. Couvrez-nous, nous allons vous faire gagner du temps sur cette horde. L’informa-t-il d’une voix neutre.

-Frère sergent, je ne peux pas vous laisser charger en territoire ennemi. Il est de mon devoir de vous protéger. Lança Markus, à une cinquantaine de mètre du sergent, le regardant par les orbites vides de son casque à tête de mort grimaçante.

-Je refuse de laisser mourir tous ces pauvres soldats, ici, sur cette planète, et je ne compte pas mourir aujourd’hui. Et vous ?

-Et bien, je pense que moi non plus sergent. Votre action mériterait une ligne dans les annales de notre chapitre. Lui répondit-il. Brüner sentait presque un sourire sur le visage du chapelain quand il dit cette phrase.

-Seulement, si je survis à cela. Tenez-vous prêt. Ordonna Brüner en coupant la liaison. Lieutenant Mara, suivez-moi de prêt, ne vous arrêtez sous aucun prétexte. Nous nous retrouvons à l’épave.

Les gardes autours d’eux se tinrent prêt à délivrer un tir d’appuis. La position de bolter lourd avait cessé de tirer, en attendant les ordres.

               

               

Ils s’élancèrent ensemble, Brüner en avant mettant sa carrure en protection du lieutenant Mara derrière lui, tirant au jugé avec son pistolet laser. Au signal toute la ligne impériale ouvrit le feu à l’unisson, balayant la horde qui tentait de les submerger dans un feu nourri de lasers, et de bolts explosifs.

L’appareil n’était qu’à quelques dizaines de mètres de la ligne de défense. Brüner zigzaguait à travers les ruines et les bâtiments, sous les tirs qui crépitaient autour de lui. Soudain une main émergea de sous un monticule de gravât pour lui saisir la cheville. La force de la chose tordit la céramite de la cuirasse du sergent, qui senti même une douleur dans sa cheville. Il épaula son bolter et tira plusieurs fois dans la direction de la main métallique qui sortait des décombres, dans des geysers de poussières et de roches.

Mara venait de le dépasser et était dans sa lancée finale pour dépasser le bâtiment où c’était encastré l’appareil. Quand tout à coup cinq guerriers nécrons, sur sa droite, sortirent de leur couvert. Elle ne les avait même pas vu, tant le chaos ambiant était dense, et les explosions venaient parsemer le no man’s land tout autour d’eux.


Brüner épaula son bolter et ouvrit le feu. Il était complètement à découvert de ses nouveaux ennemis, mais décida d’attirer leur attention et leur feu sur lui. Il en faucha un au niveau du sternum par trois tirs précis. Quand les autres focalisèrent leur attention sur lui, Mara c’était déjà faufilé dans la carcasse de l’appareil.

Brüner reçu des tirs de ripostes des quatre autres nécrons. Il appuya sur la queue de détente, mais rien ne se produisit. Il était à sec. Au lieu de sauter à couvert, il resta à genoux, rechargeant le plus vite possible son arme tout en priant pour qu’il puisse accomplir son devoir encore une fois. Un tir le frôla à la tête, toutes les alarmes de son casque hurlèrent devant la débauche d’énergie. Il épaula de nouveau son arme et ouvrit le feu. Un autre mordit la poussière, quand un tir l’atteignit à l’épaule. Sous la violence de l’impact si fut projeté au sol. Une série d’explosions tonitruantes vinrent fleurirent à l’endroit exact où les trois guerriers nécrons restant étaient encore il y a quelques battements de cœur.

-Relevez-vous sergent, nous vous appuyons avec nos armes lourdes.

              

La douleur était saisissante. Son épaule engourdie. Il planta son poing gauche dans le sol pour s’aider à se relever, sous les tirs d’appuis traçants des bolters lourds et les sifflements des roquettes Mordiannes passant au-dessus de la tête, il reparti vers l’épave du Marauder.

Mara était à l’intérieur. Tout était sens dessus dessous. Les racks de rangements avaient été arrachés. La carlingue perforée en plusieurs endroits. Elle devait escalader littéralement vers la queue de l’appareil qui pointait vers le ciel vers le poste de mitrailleur.

Elle y trouva un de ses hommes, mort dans son siège, il n’avait même pas essayé de s’enfuir de son poste quand ils c’étaient posés, et était mort dans le crash. Récitant une prière, elle décrocha comme elle put, le cadavre tomba au sol et roula jusqu’au fond de l’appareil. Mara jura, et s’excusa auprès du corps de son mitrailleur de queue. Elle prit sa place, difficilement, et remit en tension la tourelle. Par quelle miracle la batterie externe fonctionnait-elle, elle ne le saurait jamais, mais le poste de tir était en tension. Elle vérifia les deux culasses des autocanons devant elle. Un levier d’armement était arrêté en milieu de parcourt. Une douille venait bloquer la culasse. Elle tira de toutes ses forces dessus, s’aidant de ses jambes dans le poste étroit de mitrailleur. La douille tomba, mais le levier restait bloqué.


Perdant patience, elle arma sa jambe et d’un coup de botte de combat, frappa le levier d’armement qui ne bougea pas. Les tirs nécrons commençaient à cibler l’appareil, les guerriers l’ayant vu entrer dedans et prendre place. Un vacarme assourdissant survint dans un cratère devant la queue de l’appareil. C’était le sergent Brüner des Black Templar. Son épaulière gauche entière était fondue par un tir, les bords encore accrochés à son armure rougeoyaient de chaleur. Le coté de son casque lui aussi était abîmé dans les tirs nécrons. Il se battait comme un dieu de la guerre, tirant au bolter, plongeant à couvert, dégoupillant une grenade, la jetant et reprenant le tir. Il jeta à terre un dépeceur qui avait essayé de le prendre à revers à l’aide son épée qui le perfora de part en part. Elle admira à travers le verre blindé sale, ce surhomme vendre chèrement sa vie.

               

Elle revint à elle, et entreprit de frapper de toute ses force le levier d’armement récalcitrant. Dans un tintement sonore il céda et revint en place. Les autocanons jumelés étaient parés. Elle saisit sans attendre les commandes de tirs, vit descendre à son niveau d’élévation le plus les affûts et ouvrit le feu. Les tirs traçants sur un rythme de métronome chaotiquement violent, perforèrent les cuirasses de métal vivant. Le lieutenant Mara sans discontinuer, actionna les commandes de tirs, pendant que les flashs des sorties de canons illuminaient son visage qui hurlait de rage face aux machines qui approchaient encore. 

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