Black Templar Tome I
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L'espace emplissait la baie d'observation de la passerelle de commandement du Revenant. Même à cette distance des réacteurs, il pouvait sentir leurs pulsations dans le sol de son navire. Il avait donné l'ordre de caler sa vitesse sur les autres navires qui l'encadraient. Il détourna les yeux du vide intersidéral, pour reporter son attention sur la table hololythique au milieu de la pièce. Les volets blindés se rétractèrent pour protéger la passerelle.
Leur formation faisait pâle figure. Cinq navires, de tonnage différent, alignés dans un simulacre de formation standard. Ils étaient trop peu nombreux. Ström le savait. Le vaisseau de ligne de l'inquisiteur Karlhaurss, armé de son puissant canon nova de proue, menait la charge. Ses deux navires d'escorte le suivaient de près, le Revenant, et le navire des adeptes de Mars, les suivaient dans leurs sillages. Ils se dirigeaient aux trois quarts de leur vitesse maximale, vers le vecteur de sortie Warp utilisé par les Ork. L'astropathe personnel de l'inquisiteur avait senti les remous du Warp changer dans cette partie de l'espace. Cela ne pouvait dire que deux choses. L'astropathe était extrêmement puissant pour sentir une telle chose, ou la flotte qui approchait était réellement énorme, ou les deux, et que les Orks n'utiliseraient pas le point de Mandeville éloigné du système. Ils arriveraient presque au corps à corps de la planète sur laquelle était bloqué le sergent Brüner, ses hommes, et un régiment Mordian.
Deux flèches vertes partirent des bais du navire du Magos, filant vers la planète. Ström avait entendu sur les ondes vox que le Mechanicus déployait ses deux atouts. Les informations récupérées par le Magos à la surface devaient être d'une importance capitale pour déployer un tel effectif. D'une simple pensée de son esprit, la table hololythique afficha le trajet des navettes, et leur consommation de carburant. Elles n'auraient pas assez pour un voyage retour dans les cales du navire. Elle larguerait leur chargement et sur le chemin de retour, tomberaient en rade. C'était très courageux, ou très stupide. Le capitaine Ström ne savait pas encore quoi choisir. Mais il se rappela que ce n'était que des hommes machines qui pilotaient ce genre de navettes. Le Mechanicus devait en avoir d'autres en réserves pour gâcher des ressources aussi précieuses. La fin, justifie les moyens.
Une alarme résonna deux fois sur la passerelle de commandement.
-Sortie Warp d'urgence ennemie détectée, droit devant nous capitaine ! Héla un officier penché sur sa console.
-Branle-bas de combat ! Chargez la lance lourde de proue, le canon de bombardement, et les pièces navales ! Que toutes les équipes antifeu et les équipes anti abordages se tiennent prête. Ordonna d'une voix calme mais puissante le capitaine.
Ses officiers répercutèrent ses ordres sous ses yeux. La passerelle fut prise dans une agitation martiale contenue. Ses hommes se tenaient prêt.
Pour lui-même, Ström, mâchouillant son cigare presque consumé, dit dans un souffle en regardant se multiplier les runes rouges ennemies qui entraient dans l'espace réel :
-Ils arrivent. Bonne chance sergent.
Les cahots de la route faisaient trembler la cabine surchargée. Les suspensions faisaient leur office, mais les aspérités du terrain, combiné à la vitesse folle à laquelle ils roulaient, menaçaient de les faire sortir de la route à tout moment. Brüner avait toute confiance en Rudikher et ses hommes pour les mener à bon port. Ils approchaient de la ville abandonnée, réquisitionnée par la Garde Impériale. C'était le seul endroit possible, pour organiser une résistance digne de ce nom, et avoir une chance de quitter cette planète.
Par le hublot, Brüner voyait distinctement des mausolées sortir des sables. Des monolithes de la même pierre noire comme la nuit qu'ils avaient vu dans la grotte sous la montagne, émerger des poussières. En sortait des guerriers nécrons, qui se mettaient en marche instinctivement vers la ville. Ils ignoraient les véhicules qui traversaient le désert comme des flèches.
De véritables cohortes de machines de mort se mettaient en marche vers la ville. Une marée paraissant inarrêtable, au milieu de ses bandes de guerriers lévitaient des destroyers ou des seigneurs destroyers, plus imposant et lourdement armés. Çà et là, des transports nécrons ressemblant plus à des insectes de métaux, suivaient la vague de guerriers. Elle était disparate, pour l'instant, mais de plus en plus d'ennemis sortaient de sous terre pour venir purger toute vie sur la planète.
Les nécrons étaient une race antédiluvienne, parcourant les étoiles avant même que l'homme ne vienne au monde. D'après les légendes, après une terrible guerre qui leur coûta cher en vie, ils s'enfermèrent d'eux même dans des tombeaux, sous les surfaces de planètes. Attendant que la vie dans la galaxie, reprennent son cours et devienne florissante. Quand un stade fut atteint, les mondes tombeaux nécrons, revinrent à la vie un à un, purgeant des franges entières de secteurs. Leur but, détruire toute vie et amener l'empire nécron à sa gloire d'antan.
Le Comptent of Death passa au sommet d'une dune à toute allure, suivi de prêt des autres véhicules. Soulevant des tempêtes de poussières derrière leurs chenilles. Le sommet donnait sur un vaste étendu de caillasse ensevelie sous le sable et la poussière. Battue par les vents, on pouvait quand même voir les silhouettes sans vie et décharnées, avancer. La ville était en état de siège. Des explosions, suivies de hauts champignons de flammes venaient roussir le sable. Les salves de laser partaient des murs, fauchant l'avancer nécron, et un tir lent mais dense leurs répondaient. Des frappes d'artilleries, des tirs traçants partaient en tous sens. Remplissant l'espace de tirs mortels entre les deux camps dans une lutte à mort.
Les gardes impériaux défendaient déjà chèrement leurs vies. Ils étaient attaqués, de toutes parts. Brüner ordonna d'accélérer et de prévenir les forces en présence qu'ils arrivaient à toute allure.
Les gardes Mordian poussèrent le portail de fortune sur le côté pour laisser l'accès à la route principale allant dans la ville, ouvert. Les trois véhicules s'engouffrèrent, noyant la scène dans des vagues de poussières. Ils le refermèrent tout de suite après le passage des véhicules blindés. Plus aucune force alliée n'était au dehors des murs. Ils étaient littéralement encerclés par une planète hostile.
Le Contempt s'arrêta dans un dérapage sur le sol de la place centrale, à côté du puis du village. Il avait bien changé depuis leur arrivée. Des sacs de sables, des fortifications, des emplacements d'armes lourdes avaient été placés tout autour du périmètre. Dans les trous béants des murs extérieurs des équipes de feu avaient pris positions. Les toits effondrés des bâtisses protégeaient les tireurs de précisions ou les observateurs d'artilleries. Dans les jardins intérieurs, à l'abris des murs, ou dans des trous de combats, les mortiers lourds et légers délivraient un tir continu et précis sur un ennemi qu'ils ne voyaient pas.
L'effervescence était totale, des soldats les bras chargés de bandes de munitions ou de caisses d'obus, couraient de positions en positions, faisant la liaison entre les réserves et les nids d'armes. L'officier Mordian était dans son bunker, une pièce à vivre aussi large qu'une habitation commune, recouverte de plaques de blindage et de sacs de sables. Il faisait la liaison entre les différents secteurs de la ville, mettant en place des tirs croisés visant à stopper une phalange ennemie trop nombreuse, ou des tirs d'artilleries pour détruite les nécrons les plus coriaces.
Les hommes de Brüner avaient refait leur plein de munitions dans le Contempt, ses racks de chargeurs avaient été vidé. Seul Johann gardait son bolter lourd avec la bande de munitions arrachées depuis l'incident dans la caverne.
Le Defiance, avait dû faire plusieurs allers et retours entre la surface et l'orbite. Des caisses d'équipements et de munitions au symbole des Black Templars étaient empilée et rangées dans les bâtiments. Brüner sorti de son véhicule, et informa l'officier Mordian qu'ils étaient sur le terrain.
-Loué soit L'Empereur-Dieu. Nous vous croyions perdu. Le Lieutenant-colonel Stradh reprit ses esprits après une demi-seconde où il s'autorisa à souffler de soulagement. Nous sommes attaqués sur tout le périmètre. Nous avons l'avantage du terrain. Ils doivent progresser à découvert pour nous atteindre.
Pour l'instant nous avons l'avantage du volume de tir, et nous avons assez de réserves pour les tenir à distance, mais je pense que nous manquerons de munitions avant de manquer d'ennemis.
La répartie fit sourire Brüner sous son casque, au milieu de la place, le brouhaha des armes lourdes résonant sur la pierre des édifices qui l'encerclait lui et ses hommes.
-Nous avons besoin de vous et vos hommes sur le périmètre. Tout le soutient disponible est requis monseigneur. Si une position faiblie, vous devrez peut-être aller la soutenir. Si un des secteurs de la ville recule, c'est toute la ville qui tombe. Vous avez des nouvelles de l'orbite ? je n'arrive pas à les joindre monseigneur.
-Concentrez-vous sur la bataille colonel. Lui lança Brüner, d'un ton cassant. Ils sont en train de faire leur maximum eux aussi. Nous sommes dans une guerre totale. Ni eux, ni nous ne devons reculer, sinon nous mourrons tous. Gardez la foi. Terminé.
Sans attendre il donna ses ordres. Le Contempt ferma sa soute à passager et reparti en trombe. Il avait reçu l'ordre de se positionner à la porte principale. Il positionnerait son blindage frontal directement contre la barricade, la renforçant. Rudikher rajoutera sa puissance de feu à celle de la section qui la défendait. Avec un transport de troupe Rhino en plus, cette section devrait tenir quelques temps de plus.
Les deux transports chimères restant partirent eux aussi. Ils se positionneraient, dissimulés derrière des murs effondrés, faisant cracher la mort de leurs armes de tourelles et de caisses. Toutes les ressources devaient être utilisées.
Brüner ordonna que chaque binôme de combat rejoigne une position de tir, emportant avec chacun d'entre eux une réserve de munitions, qu'ils déposeraient au sol, évitant au soldat de venir les ravitailler trop souvent. Johann trouva un nouveau paquetage dorsal de munitions qu'il prit sous son bras, tenant dans l'autre, son bolter. Son binôme l'aiderait plus tard à le revêtir. Gauron profita du moment de relative accalmie pour soigner les blessures de tout le monde. Examinant aussi le bras de Makloff. Une fois le tout fait, Makloff parti rejoindre ses hommes, le bras toujours en écharpe, le visage balafré, et un pistolet laser en main.
Brüner vit que l'adepte de Mars avait ressorti le corps du magos du transport, et le traînait vers le centre de commandement. Le sergent n'y prêta pas la moindre attention, et parti rejoindre le chapelain Markus, sur la section de bâtiments qu'ils devaient défendre.
Le spectacle fut époustouflant. Le no man's land entre la ville et les premières dunes grouillait de guerriers nécrons avançant sur eux. Les tirs qui partaient du rez-de-chaussée, et des étages au-dessus venaient faucher les machines antiques.
Le sergent avait choisi un bâtiment à trois étages, tenue par une escouade au grand complet de Mordian. Au deuxième étage il était seul, son sac de chargeurs de rechanges à ses pieds, et son autre sac de grenades aussi. Markus était dans un bâtiment adjacent, il pouvait le voir par le trou dans le mur fait par un tir énergétique nécron à haut puissance.
Au-dessus de Brüner claquait une arme à balle solide. C'était le bruit d'un fusil de gros calibre de précision. Le Mordian qui l'utilisait devait préférer les cartouches aux lasers. Il actionnait dans un rythme de métronome la culasse pour recharger son arme. Aux côtés du tireur de précision, Brüner entendait le bourdonnement d'un poste radio, un observateur à la jumelle guidait les tirs de mortiers.
Les tirs partirent, les trois mortiers de quatre-vingt millimètres cachés dans l'arrière court du bâtiment crachèrent leurs obus en cloche qui détonnèrent dans le sable, cinq cents mètres plus loin. Envoyant quatre guerriers nécrons au tapis. Les obus en explosant libéraient un champ de mort et de shrapnels qui lacéraient les chairs des soldats. Mais les nécrons n'étaient pas des soldats comme les autres, et les éclats d'obus ne leur faisaient pas autant de dégâts qu'escompté. Les Mordians continuaient tout de même le tir.
Le bolter lourd en dessous de lui, donna de la voix. Faisant trembler les linteaux et le plancher. Brüner épaula son bolter, à genoux derrière une fenêtre depuis longtemps brisée, et ajouta sa puissance de feu à celle des gardes, essayant d'endiguer la vague de guerrier mécanique qui voulait les purger.
La réalité s'effondra. L'ouverture dans l'espace réel recracha l'armada Ork qui sortait sans aucune forme de sécurité, de distance minimale entre les vaisseaux, à des vitesses folles pour des translations hors de l'Immaterium. Ils avaient choisi de ne pas sortir au point de Mandeville le plus proche, un passage plus calme dans les courants enfiévrés du Warp.
Cela n'arrangeait en rien les affaires du capitaine Ström et de l'armada impériale. C'étaient comme s'ils étaient apparu au visage de la flotte de l'Empereur. La prenant par surprise. L'engagement était inévitable. Les impériaux se devaient de charger les Ork, encaisser leur puissance de feu, et attirer leur attention loin du combat qui se déroulait sur la planète dans leur dos. Si un seul Ork entreprenait un largage spatial de troupe sur la surface, le sergent Brüner et toutes les forces au sol n'aurait aucun moyen de se battre sur deux fronts.
Les forces navales se devaient d'ouvrir ce second front aussi loin que possible de l'autre. Trouver un moyen de les briser et retourner récupérer toutes les forces laissées en arrière. La tâche s'avérerait rude.
-Nous détectons de nombreux signaux capitaine ! Une armada complète, identification des navires en cours. Informa un officier proche de la retraite dans son uniforme aux couleurs passées. Ils devaient porter le même depuis son incorporation, il a de ça des dizaines d'années.
-Signaux énergétiques contradictoires ! On dirait... Un autre officier, celui chargé des scans d'augures hésita devant les rapports qu'il lisait, transmis par les antennes longues portée du Revenant, lui rapportaient.
-On dirait des explosions, au sein même de leur flotte ! Nous n'avons pourtant fait tirer aucune pièce.
-Leurs transition Warp est plus qu'hasardeuse. Les navires les plus faibles se brisent dû à la brutalité du retour dans un espace là où la physique fait lois. Leur déclara calmement, assis sur son trône le capitaine Ström.
En effet, dans la déchirure de sortie Warp de la flottille Ork, se fut le chaos. Certains navires arrivèrent dans la réalité à des vitesses folles. La décélération liquéfiait littéralement les matelots Orkoïdes, projetés sur les parois de leur navire. Les blindages d'acier se fracturèrent, certains navires d'escorte se rompirent en deux, dans des explosions de gaz, et de combustibles instables. Un navire d'un tonnage conséquent se translata dans la réalité, mais en travers de la flotte, un navire semblable à celui si, arriva à toute allure du Warp, et le percuta. Le premier fut coupé en deux par la collision, l'autre poursuit sa route mais fut pris dans l'explosion. Ils détonnèrent tous les deux dans une boule de plasma surchauffé, une sphère de mort, aussi large d'une ville impériale.
On aurait pu penser que cette action navale désastreuse aurait sapée le moral des Orks. Mais c'était tout l'inverse. Ils ne vivaient que pour le combat et la violence. Voir leurs compagnons massacrés, dans des manœuvres aussi lamentables de celles-ci les faisaient enrager. Ils étaient plus que déterminés à en découdre maintenant. Et surtout ils pouvaient se permettre de telle perte. Ils étaient bien plus nombreux.
Dans cette sortie Warp imprévue et chaotique, ils perdirent deux croiseurs lourds, qui c'étaient percutés, et une pleine poignée d'escorteurs de tous types. Le résultat ne se fit pas même sentir sur les augures longues portée. La vague Ork approchait.
Toutes les armes étaient chargées. Les rapports des ponts d'artilleries signalaient que les obus étaient dans les affûts des canons colossaux qui parcouraient les deux flancs du Revenant. Les matelots, et les artilleurs attendaient patiemment le début du combat inéducable, pour recharger aussi vite que possible leurs pièces, pour délivrer un barrage de feu et de fureur. La lance laser lourde proue et le canon de bombardement étaient eux aussi chargés et n'attendaient qu'un ordre. Les rapports préliminaires concernant les boucliers étaient encourageants. Une seule tuile de protection énergétique connaissait une inconstance dans sa mise en tension. Les ingénieurs avaient travaillé d'arrache pieds pour remettre le Revenant en état de combattre depuis leur départ, et leur premier vrai affrontement naval approchait. Ils étaient prêts.
Ström le savait, la manœuvre était sensiblement la même sur tous les navires de leur frêle armada. Le visage de l'amiral Humard apparu sur l'hololythe.
-A tous les capitaines, je mènerais la charge. Nous avons à notre bord un canon Nova, nous devons faire valoir cet atout pour diminuer leur nombre.
Pour la première fois, Ström était bien d'accord avec lui. Mais ils restaient à plus d'un contre cinq.
-Que toutes les escadrilles se tiennent prête. La première passe devra viser leurs capacités de déploiement de force aéronavale.
Encore une fois Ström lui donnait raison. Les impériaux avaient peut-être le désavantage d'être en sous nombre, mais leur précision d'artillerie et leur puissance de feu les compensaient. Les Orks avaient de leur côté la sauvagerie, le blindage et le nombre.
-Nous devrions après le premier tir de canon Nova, leur présenter notre flanc, leur envoyer une pleine bordée, et attirer leur attention loin de la planète. Nous les maintiendrons à distance avec un puissante tir de barrage précis, concentrant nos tirs sur les navires déjà touchés. Argumenta Ström, aux autres capitaines, dont les visages verts holographiques flottaient en dessous de celui de Humard bien plus grand.
-Vous obéirez surtout à mes ordres, capitaine. Le cingla Humard. Nous ferons comme je l'ai dit.
Comment cet homme a pu accéder à un poste aussi élevé. Les plans de batailles ne survivent pas au contact de l'ennemi. Tout bon officier le savait. C'est pourquoi il faut savoir improviser, que chaque rouage de la machine militaire sache son rôle.
-Je demande tout de même que le Defiance mène la première vague de chasseurs bombardiers. Demanda le plus humblement possible le capitaine Ström, cachant son mépris justifié.
-Accordé, messieurs, bonne chasse.
La transmission se coupa. Les hommes de Ström le regardaient.
-Vous savez ce que vous avez à faire ! Exécution messieurs ! Ordonna-t-il à l'assemblée.
D'un geste discret il fit venir son officier responsable des équipages de bord, lui chuchotant à l'oreille.
-Lieutenant, faites mettre en alerte les équipes de défenses du navire. Qu'elles se positionnent sur toutes les coursives externes, et aussi les équipes anti-feu.
-Aussi tôt capitaine ? Son inquiétude étant justifiée, le combat n'avait pas encore commencé.
-Oui lieutenant, mieux vaut se préparer au pire avec lui.
Le Revenant filait dans l'espace, protégeant le flanc droit de la formation de combat de l'armada impériale. Le navire des technoprêtres protégeait le flanc gauche. Au centre de la formation, l'impressionnant croiseur de type Mars, escortés par ses deux chiens de garde, naviguaient à bonne allure vers leurs ennemis. La distance entre les deux ennemis mortels diminuait à grande vitesse, l'affrontement était inévitable.
La section de frère Johann, et de son binôme avait reçu une touche directe d'un seigneur destroyer nécron. Brüner s'informa de leur statut. Johann se relevait péniblement des décombres d'un étage du bâtiment où il c'était positionné, son armure recouverte de poussière rouge de briques.
-Je vais bien, frère sergent. Nombreux morts chez la garde impériale. J'ai l'impression que ces nécrons ont une dent contre moi.
La réflexion de Johann fit sourire le sergent. Depuis le début de l'opération, on aurait dit que Johann avait connu les pires blessures, et il le prenait avec philosophie. Brüner le savait, la réserve de rage de Johann augmentait à chaque attaque. Il la libérerait par le feu de son bolter lourd, il n'en doutait pas. Les nécrons regretteraient amèrement leurs gestes.
Brüner risqua un œil par la fenêtre brisée derrière laquelle il c'était positionné pour regarder la section de la ville où était frère Johann. Un trou béant aux bords rougeoyant de chaleur venait ouvrir le mur d'enceinte. Les cadavres Mordian gisaient au sol. Même quelques-uns avaient été soufflés hors de la ville et reposaient sur le sable du désert, à moitié démembrés et consumés.
Les Mordians c'étaient précipités dans la brèche, la fermant de leurs corps, comme une muraille humaine, pendant que d'autres cherchaient des objets, des plaques de blindages et des sacs de sable pour la fermer. Certains mettaient leurs gilets par balles et leurs corps en opposition à l'avance ennemie. Ils n'avaient jamais cessé de tirer durant toute l'opération.
Une telle abnégation était remarquable. Le régiment complet avait compris l'urgence et le désespoir de leur situation. Le cœur du sergent se réchauffa devant cette preuve de bravoure. C'était pour cela qu'il se battait.
Le seigneur destroyer nécron fut détruit par les tirs combinés de deux canons lasers postés plus loin sur la ligne de défense. Il brûlait d'un feu électrique étrange dans le sable, le noircissant.
L'attaque nécron ne semblait pas faiblir.
Brüner se remit à couvert et épaula son bolter. Deux tirs partirent successivement. Un guerrier nécron mordit la poussière, ne se relevant pas. Le nid d'arme lourde dans le bâtiment à côté, ratissait les dunes plus loin, de rafales contrôlées et précises. Un autre ennemi aurait cessé son attaque devant autant de perte, mais pas les nécrons. La peur ou même les sentiments leurs étaient inconnu.
Soudain, une phalange complète de guerriers émergea de derrière une dune. Brüner bascula son bolter vers ces cibles. C'était une menace sérieuse pour le secteur qu'il défendait. Tout en tirant, il contacta directement la batterie de mortiers.
-Mission de tir prioritaire sur coordonnées. Envoyez un six coups.
Sans attendre, son armure envoya par voie noosphérique au récepteur de l'officier de tir les coordonnées. Les gardes Mordians s'activèrent, allant chercher les obus dans les réserves enterrées pendant que les autres orientaient les tubes vers la menace. Les mortiers crachèrent leurs cargaisons de mort dans le ciel.
Les explosions vinrent cueillir les guerriers mécaniques. Trois séries d'explosions fleurirent au milieu de leur formation, puis trois autres. Le sable fut projeté haut dans le ciel. Quand il retomba, il ne restait plus que deux guerriers. Les tirs combinés de fusils lasers en virent à bout, les grillant sur place.
Brüner rechargea son bolter, le chargeur vide tomba au sol. Il nageait littéralement dans les douilles de bolter vide. Combien de temps encore pouvaient-ils tenir à ce rythme ?
L'attaque continuait sur tout le périmètre, dans les tirs, la fumée, et les cris des blessés.
La distance entre les deux flottes diminuait à chaque instant. Elles se fonçaient en plein dessus, dans un tête à tête mortel. Le capitaine Ström le savait, ce n'était plus qu'une question de temps avant que les impériaux ouvrent le feu. Les images projetées sur l'hololythe principal, indiquait la portée effective et optimale de chaque armement du Revenant, par des cercles concentriques autour de lui. C'était la toute la différence entre un combat naval et un combat au sol. Un fantassin n'avait aucune information ou presque, et devait extrapoler des stratégies et des mouvements à partir de rien. Dans un combat naval, le flot d'informations était si dense qu'il fallait mettre en place une stratégie en connaissant tous les paramètres et savoir les trier.
Ça y est, ce n'est plus qu'une question de seconde pensa le capitaine Ström. A peine cette pensée parcourue son esprit que le Defense of Graïa, le navire de l'inquisiteur ouvrit le feu.
Le canon Nova cracha son obus, accéléré magnétiquement. L'obus, forgé dans des alliages de métaux hyper dense, parti à une fraction de la vitesse de la lumière.
L'impact fut cataclysmique. Un vaisseau d'escorte Ork, naviguant aux encablures d'un croiseur bien plus massif que lui fut touché. Le navire fut littéralement oblitéré. La moindre molécule qui le composait fut anéanties dans une explosion de gaz, de feu, et de plasma surchauffé. L'explosion et son onde de choc se dilatèrent dans l'espace sur trois cents soixante degrés, dans une sphère de feu. A l'échelle galactique, l'explosion était minuscule, mais en réalité, elle faisait presque une centaine de kilomètres de diamètres. Un escorteur se pensant à l'abris, bien plus bas que l'impact sur le plan galactique, avançait à grande allure pour arriver au contact des impériaux le premier. Il fut pris lui aussi dans l'explosion. Il se trouvait à la limite de la frontière de fureur plasmatique. Toute sa poupe fut incinérée en moins d'une demie seconde. Des tonnes de métal et de coursives, fondues dans l'espace. L'onde de choc fracassa le reste, le balayant dans le vide spatial comme un fétu de paille.
Le croiseur Ork résista un peu mieux. Ses boucliers encaissèrent une grande partie de cette puissance destructrice. Ils disjonctèrent les uns après les autres sous cette fureur, mais la vague d'énergie le toucha quand même. Les couches de blindages successives fondirent dans des gouttelettes de métaux de la taille de chars d'assauts, créant des projectiles véloces et dangereux. L'air dans les coursives extérieures du navire Ork s'embrassa sous la chaleur, carbonisant ses occupants. Des réactions en chaines, virent faire exploser une bonne partie des baies d'artilleries de chaque flanc. La moitié de ses réacteurs se coupèrent l'espace d'une minute suivant le tir de canon nova, faisant dériver sa trajectoire. Le croiseur gravement touché, percuta de toute sa vitesse et sa masse, un escorteur Ork qui se pensait à l'abris à l'ombre de son compagnon massif. L'impact le pulvérisa sur sa coque. Les structures rentrèrent en contact, et même à certains endroits s'emboitèrent dans un agglomérat improbable.
-Coup au but ! cria un officier, responsable des augures longues portées.
-Ne criez pas victoire trop vite messieurs, rapport de dommages, tout de suite. Ordonna Ström.
Il ne voulait surtout pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. L'ennemi restait en très net supériorité numérique. Mais le premier sang leur revenait de droit, c'était encourageant.
-Détections de trois explosions mineures, trois signaux de navires de petits tonnages ont disparu, un croiseur lourd Ork est sévèrement touché, ses capacités offensives gravement diminuées. L'officier peinait à cacher son excitation.
-Ouvrez moi une liaison avec l'amiral, vite.
Le visage de l'amiral apparu sur l'hololythe.
-Félicitations pour le premier sang amiral, nous devrions maintenant leur présenter notre flanc et leur envoyer bordée sur bordée en gardant nos distances.
Le sourire de l'amiral fier de son coup d'éclats disparu.
-Négatif capitaine, nous poursuivons notre lancée, j'ai calculé que nous pouvons tirer encore une fois au canon Nova, c'est un avantage que nous ne devons pas négliger. Et je vous conseille de me suivre. Terminé.
La communication se coupa nette, sans que Ström puisse répondre. De rage, il frappa le cerclage en inox de l'hololythe. L'amiral ne respectait pas même ses propres plans. Ils les menaient à leurs pertes. En les rapprochant autant de leur ennemi, ils seraient à portée de leurs armements, et la supériorité technologique des impériaux seraient annulées par le surnombre des Orks.
-Capitaine, nous sommes à portée de lance ! Héla l'officier responsable de l'artillerie.
-Feu à volonté ! Ordonna le capitaine, le regard plein de fureur. Et ordonnez le décollage du Thunderhawk, maintenant.
Les alarmes jaunes et rouges en prévision du lancement du Thunderhawk illuminaient le hangar avec leur lumières stroboscopiques. Le régime des moteurs montait dans les tours dans le vacarme suraigus des turboréacteurs. Frère Hasmond, le pilote, vérifiait une dernière fois sa checklist d'avant décollage. Les niveaux étaient au vert, les surfaces de contrôle de toute la carlingue répondaient bien. L'armement était prêt. Il vérifia une dernière fois, en se penchant sur droite du cockpit pour regarder sa cargaison sous ses ailes. Il y voyait bien ses bombes à plasma et à fusion. Il avait opté pour une sélection d'armement de bombardement spatial. Il devait mener la première vague de chasseurs bombardiers vers la flotte Ork.
Les volets blindés du hangar s'ouvrirent. Le champ de force atmosphérique bleuté retint l'oxygène qui aurait dû être aspiré à l'extérieur. Au moment où les portes furent ouvertes à mi-parcours, le laser de proue, positionné sous le hangar ouvrit le feu. Un laser imposant, bleu profond, vint inonder de lumière crue le hangar et disparaitre dans l'instant vers le vide spatial. Les alarmes du cockpit s'agitèrent devant la débauche de puissance qu'elles venaient de capter, le pont trembla.
Hasmond les fit taire d'une simple pression d'un bouton. Les augures et auspex détectèrent le coup au but, plusieurs centaines de kilomètres plus loin. Trop loin pour qu'a l'œil nu il puisse le voir. Apparemment, se fiant à ses appareils, il avait fait de lourd dégât. Sans attendre, il actionna ses propulseurs verticaux, qui le soulevèrent du sol. Il actionna ses quatre turboréacteurs à plein régime, les alarmes rugirent, il parcourut la centaine de mètres qui le séparait du vide spatial, collé à son siège, quand le canon de bombardement situé au-dessus du hangar rugit à son tour.
Il fit décrire à son appareil un large virage sur la gauche, lançant son engin encore plus vite, observant la flotte impériale qui avançait tout en tirant de ses armes de proue. Hasmond, sanglé dans son siège, aux commandes de son mastodonte de métal, filait rejoindre et prendre la tête des escadrilles, amener la mort chez leurs ennemis.
-Coup au but capitaine !
Effectivement, le laser de proue avait touché de plein fouet un escorteur Ork. Dans la première seconde, on aurait dit que ses boucliers résisteraient. D'un coup, les boucliers Void jaunes maladifs Ork cédèrent en cascade, dans des effondrements électriques, les pilonnes saturèrent dans des geysers d'étincelles. Le rayon perfora le navire de la proue à la poupe de part en part, continuant sa course comme si de rien n'était. Les lumières s'éteignirent dans le navire, son générateur surement touché. Il prit de la gîte, comme un monstre marin mortellement touché, flottant sur le ventre, se vidant de son sang. L'obus du canon de bombardement le rata d'une centaine de mètre, mais explosa à ses côtés. L'explosion l'acheva, provoquant des feux secondaires sur toutes sa longueur, l'escorteur désemparé était détruit.
-Mes félicitations aux artilleurs de la lance lourde, et corrections du tir du canon de bombardement, s'il vous plait messieurs.
Ça y est, le capitaine Ström était dans son élément. Il était calme, analysait toutes les informations qu'il recevait. Il était comme un poisson dans l'eau. Les navires impériaux n'avaient pas beaucoup d'arme de proue, ils étaient cependant surarmés sur leurs flancs. Ils étaient conçus pour délivrer des barrages de tirs et résister à ceux qui lui étaient envoyés.
Les navires qui escortaient le Defense Of Graïa ouvrirent eux aussi le feu. Un de ces navires expédia ses quatre torpilles. Vu la concentration du nombre d'ennemis devant eux, les torpilles plus lentes que les tirs de lance, ne pouvaient pas manquer leur cible. Une des techniques impériales était de saturer une zone de torpilles, l'ennemi esquiveraient alors cette zone. Dans cette manœuvre d'esquive, ils deviendraient prévisibles et seraient une proie facile pour l'artillerie.
Malheureusement ils ne disposaient pas assez de tubes lances torpilles pour une telle tactique.
-L'ennemi réplique ! Hurla un officier penché sur son pupitre de données.
Le tir les toucha de plein fouet.
Les nécrons c'étaient désengagés. Les guerriers lents et malhabiles c'étaient fait tailler en pièces dans leur retraite. Ils avaient disparu derrière les dunes, retournant dans les blocs de pierres noires qui les faisaient sortir de sous la couche terrestre.
C'est à ce moment que l'ampleur du carnage leur vint. La ville était en ruine. Les bâtiments tenaient encore debout, mais pour certains ils étaient à moitié effondrés. Les nécrons avaient infligés avec leurs tirs surpuissants de lourdes pertes chez les Mordians qui avaient tenu bon. Certaines parties du mur d'enceinte étaient effondrées, les Mordians s'attelaient déjà à la tache de renforcer ces parties vulnérables avec tout ce qu'ils trouvaient, bloc de maçonneries ou sac de sable.
Brüner retira son casque dans un chuintement de dépressurisation, et senti l'atmosphère suffocante de la pièce, le vent du désert rentrant par la fenêtre brisée qu'il avait pris pour couverture. Il s'adossa au mur, le désert dans le dos, et s'autorisa à souffler. Il entendait que quelqu'un montait par le même escalier qu'il avait pris une heure plus tôt.
Une ordonnance, un jeune soldat en formation passa la tête par le chambranle et eut un hoquet de surprise. Il ne s'attendait pas à voir un Astartes dans cette pièce. Il portait un lourd bidon d'eau sanglé à ses épaules et un quart dans une main.
D'un geste de la main il demanda au garçon de s'approcher. Ce qu'il fit dans un geste mêlé de peur et d'admiration. Il lui servit un quart d'eau, qu'il but d'une traite. L'eau était fraiche et désaltérante. Partout dans la ville, des soldats devaient courir de position en position apportant des fournitures et des rations aux soldats épuisés par le désert.
Sans un mot, Brüner se leva, enfila son casque, sous les yeux cois du futur soldat.
-Va porter de l'eau aux autres soldats, et ramène-moi des munitions à cette position. Je reviens. La puissance du vox du casque du sergent fit sursauter le garçon qui s'empressa de hocher la tête dans un signe de compréhension.
Brüner avait descendu l'escalier et c'était retrouvé dans la cour arrière de la bâtisse. L'effervescence était totale. Des gardes Mordians couraient dans tous les sens, apportant des grenades, des munitions ou des armes aux sections de défenses qui en avaient besoin. Les servants des trois mortiers lourds dans leurs trous de combat, attendaient que leurs pièces refroidissent. Ils amenaient les obus vers leurs positions, dans des caisses chargées de paille pour amortir les chocs. Brüner traversa le village vers le bunker de commandement du lieutenant-colonel. Il demanda le statut de ses hommes sur la ligne de communication d'escouade. Tous allaient bien. Même Johann qui était gravement touché depuis leur empoignade dans les catacombes. Certains de ses hommes rapportaient de lourdes pertes en homme et en matériel sur leur zone de défense.
Brüner croisa des gardes courir, portant un bolter lourd à deux, vers la section de frère Kantor. Le nid de mitrailleuse avait subi une touche directe, ses servants tués sur le coup et l'arme rendue inutilisable.
Brüner arriva devant le bunker improvisé de commandement. Il y trouva Makloff, toujours un bras en écharpe, le visage en sang, en pleine discussion avec le lieutenant-colonel Mordian.
-Officier, au rapport. Ordonna Brüner qui devait se tasser sous le toit blindé du bunker vu sa taille.
-Les nécrons se sont repliés en masse. Nous les avons peut-être mis en déroute. Supputa le lieutenant-colonel.
-Négatif. Ils se replient que pour se regrouper, et attaquer de plus belle. Les nécrons ne fuient pas. Des nouvelles de l'orbite ?
Un officier penché sur le poste vox longue portée tendit une feuille de parchemin qui sortait du boitier de transcription.
Le lieutenant-colonel la lut.
-Nous avons le premier sang, et le combat continu de faire rage. Plusieurs vaisseaux ennemis détruits, mais ils poursuivent leur avancée sur nous. Surement obnubilé par les ondes énergétiques qui émanent de la montagne. Les Orks n'aiment que le combat et le pillage.
Makloff pouffa devant les mots du lieutenant-colonel, échangeant un jeu de regard entendu. Les Orks étaient prévisibles et sanguinaires.
-Quelles sont nos pertes ? S'inquiéta Brüner.
-Une centaine de morts sur tout le périmètre. Et une cinquantaine de blessés. Vos hommes nous apportent un réel avantage. Combien de temps avons-nous avant la prochaine attaque ?
Brüner sembla réfléchir, les nécrons savaient que les gardes et ses hommes étaient pris au piège sans moyen d'extraction. S'il était à leur place, il attaquerait le plus vite possible, ne laissant que peu de temps à ses ennemis de se réorganiser.
-Moins d'une heure. Leur dit-il.
-Je fais en ce moment même réapprovisionner les positions de défense en munitions et en carburant. Leur déclara Makloff.
Des gardes de défenses du Revenant et Mordian revenaient aux positions arrière les bras chargés de sac de chargeurs de fusils lasers, vides. Les cellules énergétiques pouvaient tirer un grand nombre de coups, mais une fois vide il fallait les recharger. Les soldats les ramenaient aux centres de rechargement, des positions où des générateurs thermiques fournissaient le courant nécessaire à leur rechargement. Certains régiments, dans des situations critiques, rechargeaient leurs cellules en les plongeant dans le feu ou en les laissant au soleil. Ce traitement réduisait considérablement leur durée de vie. Des cellules fraichement rechargées étaient transportées aux soldats sur le front.
Les deux chimères restantes et le Rhino Astartes étaient en ce moment même ravitaillés en carburant. Les armes lasers des chimères devaient être alimentées par l'énergie produite par le moteur en marche, tournant au ralenti, pareil pour le système électrique d'alimentation de l'armement du Rhino. Des soldats chargés de bidons de prométhium couraient vers leurs positions.
-Informez l'orbite que nous tenons bon. Ordonna Brüner en sortant du bunker.
-Nous avons connu pire, répondit le lieutenant-colonel, en reprenant sa discussion avec le capitaine Makloff, penchés au-dessus d'une carte topographique de la région.
Brüner reparti vers le bâtiment qu'il défendait. Il vit le chapelain Markus debout, autour de lui des gardes à genoux priaient avec lui. Il s'occupait personnellement de leur résistance religieuse. Leurs corps endurcis par la guerre tiendraient bon. Brüner se joignit à eux, lui aussi priant à l'ombre de la bâtisse. Il espérait qu'ils allaient tous survivre assez longtemps pour que la flotte brise le moral des Orks et viennent les chercher. Mais il savait que tous ne survivraient pas.
La prière finie, il échangea quelques mots avec le chapelain. Markus lui assura que cette section des défenses ne tomberait sous aucun prétexte. Brüner approuva cette détermination qu'il transmettait aux soldats alentours.
Leur conversation fut brutalement interrompue quand une sentinelle hurla que l'ennemi était en approche. Sans attendre, Brüner parti au pas de charge à son ancienne position à la fenêtre. De nouveaux chargeurs de bolter dans un sac, reposaient aux pieds de son couvert. Le garçon avait rempli sa mission. Un bref coup d'œil à son chronomètre de mission l'informa qu'ils n'avaient attendu que trente-sept minutes. Le vrai combat commençait. Le bolter lourd du nid de mitrailleuse en dessous de lui ouvrit le feu. Les tirs traçants vinrent cueillir les guerriers qui escaladaient déjà les dunes pour se répandre comme une nuée de sauterelles. Ils étaient bien plus nombreux que lors de la première vague. Des scarabées, gros comme des roulements de chenilles, slalomaient entre les guerriers, les accompagnant à la guerre.
Tout en tirant bolt après bolt, Brüner jugea que c'était un combat perdu d’avance, ils ne pourraient jamais repousser cette vague. C'est à ce moment-là que deux gigantesques navettes percèrent la voûte céleste dans un bang supersonique, et passèrent à grande vitesse dans un virage serré au-dessus de la ville. Leurs ailles laissant des trainées de condensation, et leurs carlingues surchauffées, refroidissaient déjà à l'air ambiante du désert. Elles lâchèrent leurs cargaisons devant les murs, percutant le sable meuble, faisant trembler toute la ville comme un tremblement de terre de fin du monde.