Black Templar Tome I

Chapitre 20 : Avancer Coûte Que Coûte

1521 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/01/2021 19:55


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Le sergent s'avança dans le hangar. Il était vêtu de son habit traditionnel, une bure de tissu rêche, noire et attachée par un nœud en son devant. Il approcha du Contempt Of Death, en face de lui. Les équipes de réparations avaient bien œuvré. Les stigmates de la bataille à la surface de la planète avaient presque disparu. Les plaques de blindages avaient été ressoudées et renforcées, une couche d'enduit passée, et les sections touchées, repeintes. On aurait dit que le transport Rhino sortait de sa chaîne de montage. Rudikher était sur le toit, assis et regardait son sergent approcher.


-Mes respects sergent. Dit-il en saluant.


Depuis leur retour depuis la surface, Rudikher, le chef de char avait personnellement supervisé avec ses hommes et son équipe de servitors lobotomisés, les réparations. Il passait les cycles diurnes et nocturnes du croiseur à entretenir son engin. Il paraissait qu'il dormait même dedans. Il s'acharnait pour être opérationnel le plus vite possible et c'était tout à son honneur.

Autour du blindé, gisaient des servitors, désactivés, sans tache, la tête basse. Ils semblaient endormis, mais ce n'étaient que des machines emprisonnées dans des corps d'humains. Impossible qu'elles puissent rêver.


-Où sont vos hommes ? Demanda le sergent aux pieds du blindé.

-Je les ai renvoyés pour la journée. Nous avons fini la maintenance quotidienne. Il est opérationnel. Dit-il en tapotant de sa main gantée le haut du toit blindé.

Le son fut sourd, contre le blindage en adamantium.

-J'ai demandé à un serf de m'apporter une collation, vous voulez vous joindre à moi ?

-Volontiers frère.


Rudikher portait des habits de travail à sa corpulence. Généralement les équipages de char Astartes mettaient rarement la main à la patte pour les entretiens et les réparations de leurs véhicules. Mais Rudikher mettait un point d'honneur à y participer. Ses mains étaient pleines de cambouis, il les essuyait avec un chiffon propre depuis un moment mais rien n'y faisait. Brüner monta sur le blindage, et s'assit à côté de son guerrier. On pouvait entendre un sas s'ouvrir et un serf courir, poussant un chariot à roulettes rempli de provisions. Le serf, essoufflé s'arrêta devant le blindé, et commença à faire monter les couverts et la nourriture. Une fois terminé le sergent le congédia et sans un mot, il reparti, cette fois en marchant, par là où il était arrivé.


-Serf ! Héla Rudikher. Vas en cuisine et demandes-y qu'on te serve un bon repas chaud, dis-leur que je me porte garant de toi.

Le serf se retourna surpris, et s'inclina. Il reparti au trot vers les cuisines. Il avait l'autorisation d'un Astartes de changer de menu. Cela le changerait de la bouillie protéinée qu'ils mangeaient matin, midi et soir. Rudikher regarda le sergent et ne put retenir son sourire devant le serf qui courrait.

-Je m'occuperais de son cas plus tard, il est strictement interdit de courir dans les coursives de ce navire. Argumenta Rudikher. Mais c'est un bon serf, nous l'avons recueilli sur la prison spatiale. Il ne m'a jamais fait défaut et me sers bien.

-Il parait que Makloff à bien formé nos nouvelles recrues. Elles ont été incorporées dans nos rangs. L'informa le sergent Brüner.

-Oui, et il paraîtrait que les pertes lors des entraînements ont été plus hautes que les projections de notre Apothicaire.

-En effet, nous ne garderons que les meilleurs. Le chapitre ne peut se permettre d'avoir des faibles dans ses rangs. Rudikher hocha la tête à ces mots.


Il entreprit de soulever le couvercle d'une immense soupière de métal. Un épais fumet odorant en sorti et noya le visage de l'Astartes qui huma le parfum de ce repas. Un Black Templar ne se noyait pas dans les flatteries, ni les atouts clinquants. Mais il se devait de connaitre la politique, les arts et la guerre. Les arts de la table en faisaient partie. C'était dans l'éducation d'un chevalier. Il versa d'une louche le contenu de la soupière dans deux écuelles de fer forgé. Une épaisse soupe de poisson y coula. Il rompit une immense miche de pain en deux et tendis l'écuelle et le pain à son sergent. Brüner trempa sa cuillère en bois et y goûta. Son soldat attendit que son officier commence le repas et le suivi. La soupe de poisson était douce et chaude. Une sauce épicée venait relever le tout. Rudikher commençait à tremper d'énormes quignons de pains pour en sucer la sauce. La soupe réchauffa les deux Astartes, dans le hangar glacé, sur le toit du blindé. Rudikher posa son écuelle et entreprit de s'essuyer la bouche avant de parler.


-J'ai vu les consignes que vous avez données, sergent. Les nouvelles recrues des forces de défenses du navire ont accueilli dans leurs escouades de vétérans, des novices. Et ils logent sans distinctions, dans les mêmes baraquements. C'est osé, mais habile. Ils seront acceptés beaucoup plus facilement si rien ne les distingue des autres.


-C'est ce qu'on m'a toujours appris. C'est comme ça que fonctionne notre chapitre. Lui répondit le sergent. D'où vient ce poisson ? Je ne crois pas en avoir vu sur l'inventaire, des denrées de ce type.

-Lors de notre approvisionnement sur la station, les gardes de la prison nous ont fait envoyer des cargaisons entières de poissons de la surface. Ils n'en ont jamais vu ou goûté pour la plupart. C'est un véritable honneur pour nous. Lui apprit-il.

Ils continuaient de manger en silence. Rudikher semblait préoccupé.

-Parle-moi, soldat. Lui ordonna le sergent Brüner.

-Depuis que nous sommes partis, nous n'avons pas eu de pistes sérieuses, à part la dernière que nous avons trouvée. Ce pourrait-il que tous les frères que nous cherchions soit mort ou disparu ? Sommes-nous condamnés à courir après des fantômes ?


Il faisait référence à la discussion qu'ils avaient tous eu dans le Strategium un peu plus tôt, en revenant de la dernière campagne. Ils avaient appris qu'une des croisades d'expiation avait décidé de quitter le régiment de la garde qu'elle suivait, pour ne plus jamais refaire surface.

-J'ai décidé de faire confiance à tous mes frères de bataille. Sans exception, si la septième croisade a décidé de se séparer de ces gardes impériaux et de continuer seule, alors elle avait de bonnes raisons. Lui dit le sergent.

-J'en suis conscient sergent. Seulement comment pouvons-nous être sûrs de ne pas faire fausse route encore une fois ?

Sur Orka VIII, ils n'avaient trouvé que les vestiges d'une guerre qui avait prélevé un lourd tribut chez une autre croisade. Ses membres étaient tombés un à un avant de pouvoir poursuivre leur quête.

-Nous trouverons ce pour quoi nous sommes partis loin des nôtres. Sans fléchir, nous apporterons la justice qu'importe où nous irons. Nous retrouverons nos frères, mort ou vivant, pour leur apporter la paix qu'ils méritent. Je te le promets. Le sergent Brüner avait pris un ton grave et solennel. Il croyait en ce qu'il disait.

- Je trinque à ça sergent !


Ils burent, et finirent leurs assiettes. Rudikher leur servi deux tasses de recaff brûlante. La boisson chaude et fumante, leur réchauffait les mains.

-Comment vont les hommes ? Demanda le sergent Brüner.

-Certains sont préoccupés, d'autres soignent leurs blessures. Mais tous sont prêt et s’entraînent dur. C'était un rude combat que nous avons livré.

-Il est vrai. Vous nous avez sauvé plus d'une fois en bas. L'en remercia le sergent.

Rudikher accepta le compliment, inclinant légèrement sa tête.

-C'est grâce à elle. Cette bête. Il tapota encore de son gobelet le toit du Rhino. Elle est plus solide qu'on pourrait le croire.


Brüner eu un léger sourire. Rudikher parlait vraiment de son blindé comme d'une monture dont il était le cavalier. C'était peut-être pour ça qu'il était un très bon chef de char et un très bon tankiste. Il aimait ce qu'il faisait et les hommes sous ses ordres l'aimaient pour ça.

-Vous devriez sangler le blindé et l'arrimer dans la cale. Nous ne tarderons pas à effectuer un saut Warp. Nous faisons cap vers notre prochain objectif frère Rudikher. Lui annonça le sergent.

-A la bonne heure. Un large sourire illumina son visage bourru.

Il claqua trois fois dans ses mains, le son se répercutant sur les parois du hangar vide. Les servitors se réveillèrent de leur transe, des diodes s'allumèrent, les chenilles grincèrent, les optiques de leurs yeux projetaient une aura rouge autour du blindé.


-Rangez moi tout ça, nous partons ! Lança-t-il aux machines lobotomisées.

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