Black Templar Tome I

Chapitre 16 : Une Lueur Dans La Tempête

7175 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/12/2020 18:29

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L'atmosphère de l'habitacle était étouffante, cela faisait bien longtemps que la climatisation ne fonctionnait plus, elle ne soufflait plus que de l'air chaud, alors, le chef de char avait décidé de l'arrêter. Il se mit debout sur son siège et déverrouilla l'écoutille juste au-dessus de lui. Il dut la pousser avec son épaule pour l'ouvrir, l'air extérieur pénétra dans la tourelle, l'air était aussi chaud que celui de dedans, il n'était pas sûr que ce fusse une si bonne idée. Il s'en fichait. Il alluma une cigarette, en protégeant son briquet de ses mains. L'air chargé de sable venait lui fouetter le visage. Il entendait dans les écouteurs fixés sur ses oreilles, sous son casque de tankiste, les rapports radios de la formation dont il faisait partie. Une nouvelle rafale de vent cinglante, vint lui labourer les parties exposées de son corps aux éléments.


Il tourna le dos aux dunes qui se trouvaient devant son char pour se protéger. Derrière son Leman Russ qu'il chérissait tant, le suivait de près deux autres Leman Russ. Il connaissait personnellement les chefs de ces chars, c'était des amis proches. Ils avaient combattu ensemble. Et aujourd'hui cela pourrait être bien la fin de tout ça. Cinquante mètres sur sa droite un autre escadron de trois chars fonçaient à travers la pleine aride, et sur sa gauche un autre escadron de trois autres chars. Trois escadrons au complet de Leman Russ, le char le plus répandu et le plus robuste de la garde impériale. Il salua d'un grand geste de la main un autre chef de char qui fumait lui aussi une cigarette à la tourelle de son tank. Il lui rendit son geste.

Derrière ces trois impressionnants escadrons suivaient une quinzaine de transports de troupes chimère, ils étaient presque impossibles à voir, les chenilles des engins devant eux, soulevaient tant de poussière dans l'air qu'ils étaient complètement cachés. Un léger vent de nord-ouest venait faire dévier le nuage de poussière, libérant un peu de visibilité aux pilotes des transports. Ils devaient vivre un enfer, piloté pendant des heures, suffocant par tant de poussière qui rentrait par les meurtrières qui leur servaient à piloter. Il n'y pensa plus. Il avait une mission plus importante à mener. Il lança sa cigarette presque finie dans le sable, elle tomba et s'éteignit quand les chenilles des chimères l'écrasèrent.

Il sauta dans le fauteuil défoncé de son poste de commandement et ouvrit une liaison vox avec les autres escadrons.


-Vérifiez vos positionnements, resserrez la formation en pointe, flanc droit vous dérivez de quelques degrés.

-Affirmatif, on se repositionne.


Ils roulaient depuis le matin, les pilotes commençaient à fatiguer avec cette chaleur, et s'éloignaient un peu de la formation convenue en pointe de flèche. Les soleils jumeaux de la planète étaient presque à leurs zéniths, ils leur restaient presque deux cycles entiers Terran de lumière naturelle, avant une nuit de soixante-douze heures. Il n'arrivait pas à se faire à ce cycle solaire.

Il avait laissé la trappe ouverte, permettant d'aérer les odeurs corporelles de ses tankistes. Ils n'avaient pas pu se laver correctement depuis presque deux semaines, et l'air devenait presque irrespirable. Sur une planète aussi désertique, l'eau était une ressource rare, et elle n'était pas gâchée pour laver les corps des soldats.


Il s'alluma une autre cigarette dans l'habitacle de la tourelle, c'était formellement prohibé mais vu le combat à venir, il pouvait aussi bien mourir d'une explosion secondaire dans son propre char avec une cigarette mal éteinte, pour ce que cela changeait. Il y a deux semaines, le colonel de son régiment parti avec la majeure partie de ses hommes reprendre une ville au milieu du désert, dans la campagne visant à reprendre cette planète et le secteur aux mains d'une armée hérétiques, étrangement bien armée et organisée. Il était tombé lui et ses hommes dans une embuscade, ses forces quasiment détruite, incapable de battre en retraite et de sortir de la ville en question. La dernière transmission qu'il put envoyer à son arrière garde, c'est-à-dire Marrik et ses hommes, expliquait qu'ils étaient retranchés dans un quartier de la ville, en sous nombre, encerclé, et leurs munitions baissaient rapidement. C'était il y a trois jours.

Marrik et ses escadrons avaient fait route immédiatement pour renforcer d'une manière ou d'une autre les forces survivantes du colonel. Il avait hérité du commandement de l'arrière garde, quand le chef de compagnie tomba lui et son char dans un trou, apparemment anodin. Il avait eu le temps de sortir de sa tourelle en demandant qu'on le treuil hors de là. Le trou avait alors refermé sur lui ses mâchoires pleines de dents. Ils avaient découvert que des monstres de la faune locale s'enfouissaient sous le sable pour surprendre les malchanceux. Ils avaient alors perdu un chef de compagnie complètement dépassé par les événements et surtout un Leman Russ Vanquisher, un char inestimable, son canon anti-char ne pouvait plus être construit dans tout l'Imperium. A cette pensée Marrik soupira et exhala la fumée de sa cigarette. Il la jeta par la trappe et la re-verrouilla. Il jeta un regard à l'intérieur de son char, tous ses hommes dormaient, sauf le pilote. Ils étaient assis sur des caisses de munitions vides, ou adossés à la paroi blindée, coinçant leurs têtes comme ils le pouvaient avec leurs casques. Le tireur du canon laser avant s'était avachi sur l’affût de son canon et dormait profondément. Le voyage avait été long, ses hommes et lui-même étaient exténués. Il ne s'autorisa pas à dormir, il continua de surveiller la route devant eux à travers les optiques de la tourelle, la ville était proche et ils avaient leur colonel à sauver.


Il avait soif, il suffoquait dans la tourelle de son char, le Beauty of Destruction. Il avait fini sa gourde depuis des heures et il n'avait pas reçu de ravitaillement et il ne croyait pas que c'était d'actualité. Les soleils tapaient de leurs rayons sur le métal du blindage, cuisant les hommes à l'intérieur. Mais qu'est-ce-qui avait poussé les colons de l'Imperium de s'installer sur cette planète désertique ?

Il rigola intérieurement, le colonel leur avait expliqué à l'occasion d'un bivouac dans le désert en pleine nuit, il avait créé un immense camp, des bâches tendues sur les blindages des tanks endormis, les protégeant du froid de la nuit, d'immenses feu, creusés dans le sable, où les hommes mangeaient leurs rations.

Il leur avait expliqué que des milliers de sondes furent envoyées à travers la galaxie, pour trouver des mondes potentiellement habitables. Une sonde trouva ce monde, et envoya rapport sur rapport aux flottes de colons parties chercher un refuge et un monde à conquérir. Cette sonde robuste mais archaïque envoyait un rapport, précis de la faune, de la flore à intervalle régulier prédéfini, ce rapport était constitué d'un cliché de sa surface, tous les sept jours, à la même heure, aussi précis qu'un métronome. Et les rapports reçus étaient encourageant, mais ce qui les mena à leur perte.

La sonde rapporta que c'était une planète aride mais où poussait une végétation dense et robuste. Des immenses régions du désert étaient recouvertes de végétations, apportant un climat tempéré par endroit. Des lieux où les colons pourraient construire des avants postes et des villages et y développer des industries avec le concourt du Mechanicum. Les colons furent parachutés, corps et bien, des familles entières dans des capsules automatisées passant au-dessus de la planète, par millier. Ils ne trouvèrent qu'un désert, vide de vie. De sable et de roche sans fin. Marrik ne put imaginer la détresse des hommes et femmes quand ils réalisèrent leur erreur. Pendant les cycles diurnes, les arbres qui constituaient la majorité de la végétation s'enfouissaient dans le sable, se cachant des rayons du soleil meurtrier pendant des jours. Cette végétation jusque-là inconnue se déplaçait sous terre lentement mais surement grâce à leurs immenses racines enfouis dans le sol, vers des points d'eau qui apparaissaient pendant les longues nuits. Si bien que les colons qui établirent leurs campements prêts de points d'eau, furent balayés par la force des arbres gigantesques qui sortirent du sol la nuit tombée, cherchant la rosée du soir et la fraîcheur de l'air. La faune elle aussi était particuliers, pour se protéger du soleil, certains oiseaux locaux, passaient les quatre jours de cycles diurnes à voler haut dans les nuages, cherchant la fraîcheur, s'aidant des courants ascendants pour ne jamais atterrir, certains animaux terrestres s'enfouissaient profondément dans le sable, et suivaient les mouvements perpétuels des forêts.


Les colons bloqués sur cette planète moururent en masse dans les premier temps, incapable de s'acclimater ou de s'adapter. Mais différents groupes s'organisèrent en villages nomades, suivant les forêts souterraines, guettant leurs sorties des sables, chassant les animaux qui y trouvaient refuges la nuit. Un semblant de civilisation subsista, jusqu'à ce que le Mechanicum arrive sur cette planète oubliée de tous pour constater l'avancement d'une des colonies de l'Imperium. Très vite, ils apportèrent une technologie à ultrason extrêmement puissante, pulsée directement dans le sol, empêchant les forêts vagabondes d'émerger dans certains secteurs bien définis. Les nomades se sédentarisèrent dans des villes du désert, tournées vers l'exploitation minières des sous-sols riches en métaux et minéraux, utiles à l'effort de guerre de l'Humanité. C'était il y presque deux milles années.

Une communication vox entrante le fit sursauter, ses écouteurs grésillant le sortirent de sa torpeur.


- Mouvement dans les nuages, sur nos six heures. Entendit-il dans ses écouteurs, moites de sueur qui lui coulait de son front et de ses tempes.

-Quelqu'un à un visuel ? Qu'est-ce-que c'est ? Demanda-t-il.

-Aucune idée, on dirait un appareil ennemi lourd, je l'ai vu passer dans les nuages, son ombre a été portée un instant, j'ai presque cru à un mirage. Lui répondit un chef de char sur sa gauche.

Il ne pouvait pas se permettre de risquer le succès de sa mission, sur la base d'une observation d'un soldat fatigué et déshydraté.

-A toute la formation dispositif de combat, ouvrez les yeux et braquez vos canons vers le ciel. Ordonna-t-il.

Sans attendre il ouvrit une ligne vox avec son équipage.

-Canon principal à six heures, chargez un explosif !


Il cria presque dans son vox portatif, ce qui fit sursauter de peur son équipages qui dormait. Mais ce n'était pas des soldats tout nouvellement recrutés. C'était des vétérans endurcis, ils avaient vu bon nombre de combat et y avaient survécu. La tourelle pivota aussi rapidement que le permettait ses servomoteurs électriques, le chargeur saisit un obus explosif sur les racks en dessous de la tourelle, il pivotait avec elle, sur son axe, il était courbé sur la passerelle grillagée en dessous d'elle, la chambre du canon était ouverte, il y inséra l'énorme obus de ses bras puissants, rompus à cet exercice. Il ferma la culasse de l'arme en appuyant sur le levier d'armement.


-Prêt ! Hurla-t-il.


La tourelle s'immobilisa sur les arrières du char, son énorme obusier pointant vers le ciel. Le pilote avait ralenti l'allure pour pouvoir effectuer un tir en mouvement mais aussi rester assez mobile pour éviter une attaque aérienne et des tirs en approche.

Marrik sorti de sa tourelle et émergea sous la chaleur du désert de sable et de rocaille. Il saisit la mitrailleuse sur pivot, positionnée à côté de sa trappe d'accès. Il arracha la house de protection, et la fourra dans son compartiment, dans la tourelle. Il tira violemment le levier d'armement. Elle était approvisionnée et chargée. Il l'orienta vers le ciel, cherchant une cible. Il actionna le réseau vox.


-Je ne savais pas que l'Ennemi avait une force de frappe aérienne. Ce n'était pas une question, seulement une affirmation, et il savait que ses hommes n'en savaient pas plus.


Les chars positionnés sur ses flancs et derrière lui orientaient leurs canons de tous types vers le ciel, cherchant une quelconque menace. Un char était particulièrement exposé à une attaque aérienne. Son blindage de toit était plutôt inexistant par rapport à son blindage frontal. Et ses armes n'étaient pas forgées pour détruire des cibles supersoniques et volantes. Seul le char du sergent Hemkel avait une chance de riposter et de toucher un appareil. Il possédait un canon Punisher, capable de tirer un véritable barrage d'obus explosifs vers les cieux. Marrick avait déjà vu les dégâts qu'un canon pouvait faire sur la chair d'êtres humains. Les transports chimères orientaient eux aussi leurs tourelles à bolter lourd ou laser vers les cieux, ils étaient exposés.


-Sur nos sept heures, en approche rapide, un vaisseau lourd ! Hurla un chef de char paniqué.

Surgissant des nuages à pleine vitesse, un énorme vaisseau apparu, il fonçait vers eux, dans leur dos, dans leur angle mort, il avait une trajectoire parfaite pour une passe de mitraillage. Il était énorme. Des proportions gigantesques. Marrick n'en avait jamais vu de cette taille. Il orienta sa mitrailleuse sur pivot vers la forme noir et menaçante. Il s'apprêta à appuyer sur les gâchettes quand ses écouteurs crachèrent à plein volume des ordres.

-Force Black Templar en approche sur vos six heures, n'ouvrez pas le feu. Renforcement du bataillon blindé de la Garde Impériale en cours.

Cette voix était mécanique, sans vie, presque artificielle. Elle lui rappelait les voix qu'il avait entendu dans les hauts parleurs des vaisseaux de transits qui l'amenaient de zone de guerre en zone de guerre. Elle était pleine de parasite, mais parfaitement audible. Il fit un effort surhumain pour ne pas ouvrir le feu sur ce mastodonte volant.

-N'ouvrez pas le feu ! Ce sont des Astartes ! Ils sont avec nous !


Il y eu une vague de soulagement, certains chefs de char oublièrent de couper leur micro et on les entendit rigoler nerveusement ou soupirer fort. L'équipage de Marrick se détendit perceptiblement, l'atmosphère changea aussi brutalement qu'elle avait changée à l'annonce du supposé contact.

Le mastodonte arriva presque au-dessus du char de Marrick, ses turbines s'orientèrent vers le sol, pour le faire ralentir et lui permettre de voler en vol stationnaire. Il cala sa vitesse sur la vitesse du convoi impérial. Il soulevait des tonnes de poussière dans les airs, Marrick du mettre ses mains devant ses yeux et son foulard devant sa bouche et son nez pour voir le spectacle.


Ce n'était pas un cuirassé de combat, il n'avait aucune arme, sous son ventre creusé, quatre énormes pinces trônaient. Et dans les deux pinces les plus proches de son cockpit, fermement maintenus, il y avait un véhicule, noir lui aussi, peint une énorme croix blanche sur ses flancs, et sur son blindage frontal, trônait fièrement un crâne humain hurlant, blanc lui aussi, constatant avec le noir du blindage. Ce devait être un véhicule, lui aussi de transport, une sorte de véhicule chimère, l'équivalent pour les guerriers de l'Empereur. Il n'en avait jamais vu, peu d'hommes pouvaient se targuer d'avoir vu un Astartes. Le mastodonte volant, lui aussi noir comme la nuit, portait l'insigne des Black Templars sur ses flancs. Il continua sa course, se rapprochant dangereusement du sol. D'un coup, quand il fut à moins d'un mètre du sol rocheux, le blindé accroché actionna ses chenilles, à pleins régimes, ses tuyères arrière crachèrent une fumée noire, les chenilles mordaient dans l'air. Les pinces libèrent le blindé, en pleine course, la colonne n'ayant pas ralenti.

Le blindé heurta le plancher des vaches violemment, ses suspensions amortirent un maximum le choc brutal, mais il ne ralenti même pas, ses chenilles dérapèrent dans le sable, il souleva un épais nuage de poussière dans l'air. Il se stabilisa, gagna de la vitesse et s'incorpora dans la formation de Marrick. Cela n'avait pas duré plus de deux minutes. Un largage et un déploiement rapide et efficace. C'était bel et bien les Anges de L'Empereur. Le véhicule volant prit de l'altitude, il put voir la peinture de guerre sous sa carlingue, un aigle bicéphale impérial, ses ailes déployés, peintes sous les ailes de l'appareil, et ses griffes pleines de serres tranchantes sous les plus petites ailes avant. Ce devait être un spectacle époustouflant pour les ennemis de l'Imperium de voir un véhicule pareil passé au-dessus de soi, le symbole impérial les toisant depuis les airs. Une personnification de la colère de l'Empereur Dieu. L'appareil prit de l'altitude rapidement, et quand Marrick regarda dans le ciel, le voyant s'éloigner, il distingua dans le ciel, bien plus haut, une minuscule silhouette d'un autre appareil qui les survolait. Surement un autre mastodonte, qui couvrait leur avancée. Il retourna dans l'habitacle de tourelle, soulagé.


-Vous êtes au sol Sergent Brüner. Bonne chasse.


C'était la voix mécanique du pilote lobotomisé dans le Thunderhawk de transport qui résonnait dans son casque. Il n'avait ni la souplesse ou le talent en combat dans le pilotage que pouvait avoir frère Hasmond, mais il pilotait son engin de façon académique et droite. Le sergent Brüner était en manque d'effectif et il devait laisser le pilotage de cet appareil aux soins d'un équipage de pilote-servitors.

Ils étaient plongés dans la pénombre du compartiment du Rhino, le chapelain Markus assis en face de lui, dans la cabine de pilotage, sur son strapontin, renforcé pour supporter le poids d'un Astartes en armure. Brüner était en face de lui. Frère Drescott, officier des communications du véhicule assurait la liaison avec le Revenant en orbite et le Defiance en vol au-dessus d'eux. Dans son compartiment de commandement Rudikher exaltait. Il était enfin sur le terrain, dans son véhicule, après tant de temps passé à le remettre en état, il pouvait enfin être sur un théâtre d'opération, il pouvait servir l'Empereur et son chapitre. Le pilote négociait les obstacles sur le chemin de façon habile, l'entrainement théorique intensif avait payé. Le véhicule cahotait légèrement, ses suspensions absorbant la majorité des secousses de la piste rocheuses.

Le sergent Brüner risqua un œil vers le compartiment passager. Deux rangés de cinq Astartes chacune se faisaient face. Ses hommes étaient à l'étroit et lui aussi dans le transport, mais ils étaient équipés, motivés et prêt au combat. Chacun vérifiait son équipement, ou récitait des psaumes de batailles. Ils avaient une mission, et ils l'accompliraient.

Il ouvrit une liaison vox avec la colonne blindé impériale.


-Qui est en charge de cette mission ? Questionna-t-il. Sa voix rendue agressive et froide par le biais des hauts parleurs de son casque.

-Lieutenant Marrik, chef de char, commandant du convoi de secours, monseigneur. A vos ordres. Lui répondit le garde d'une voix hésitante.

-Je suis le sergent Brüner, du chapitre des Black Templars, douzième croisade d'expiation. Se présenta le sergent. Quels sont vos ordres lieutenant ?

Le lieutenant Marrick s'éclaircit la gorge, pour essayer d'enlever le sable qui s'y engouffrait, le faisant tousser.

-Nous devons pénétrer dans la ville, pour secourir le colonel et les restes de notre régiment et poursuivre l'attaque pour reprendre la ville. Chaque escadron prendra un itinéraire différent une fois la cité atteinte, pour maximiser nos chances de succès. Récita Marrick, il avait appris ses ordres de missions par cœur.

- Bien lieutenant. Nos objectifs convergent. Nous devons retrouver votre colonel et le débriefer. Ses moyens de communications sont détruits ?

-Absolument monseigneur, cela fait vingt-deux heures que nous n'avons plus de contact vox. Et nous ne savons qu'approximativement sa dernière position.

-Très bien. Nous renforcerons votre escadron. Sergent Brüner terminé. Il coupa la liaison vox.

Marrick, complètement éberlué regarda ses hommes dans son char avec de grands yeux. Ils avaient tous entendu la conversation, et eux aussi étaient apeurés ou surpris. Marrick avait eu l'impression d'avoir subis un interrogatoire et en était ressorti lessiver. Mais au fond de lui une lueur d'espoir revenait à la vie. Ils avaient peut-être une chance de s'en sortir, les Anges de la Mort étaient avec eux.

Contempt of Death ici Defiance, sommes en couverture à huit mille mètres d'altitude, nous avons l'objectif en visuel, terminé.


Le transport Rhino tanguait et brinquebalait sur les aspérités du sol rocailleux de la piste qui menait à la cité ennemie. Les suspensions en absorbaient la plupart, et le sergent Brüner ne les ressentait même pas, engoncé dans son armure de bataille. Il commença à vérifier son équipement. Après l'escarmouche qui avait failli finir en désastre notamment à cause d'un manque de munition et d'un ennemi inattendu, il avait ordonné l'augmentation de l'emport de chaque soldat en munitions. Il vérifia ses six doubles portes chargeurs sur les côtés de son armure. Ils étaient bien tous en place, ainsi qu'un chargeur engagé. Ses trois grenades étaient à sa ceinture, son pistolet bolter attaché dans son holster à sa cuisse droite. Son épée était bien rangée dans son fourreau, à sa taille. Il l'avait un peu décalé pour pouvoir s’asseoir dans cet espace confiné. Il accrocha son arme au clip de sa sangle un point. Et déposa son bolter sur ses cuisses. Le chapelain Markus vérifiait lui aussi équipement en vue de la bataille à venir.

Rudikher se retourna et baissa la tête, son siège de chef de char était un peu surélevé par rapport au plancher du véhicule, il portait son armure carapace complète, bien moins contraignante pour se déplacer dans un char. Il n'avait pas encore mis son casque de bataille.


-Sergent Brüner, nous verrons la ville après cette butte.

-Très bien je vais avertir le convoi. Lui répondit-il.

Il ouvrit une liaison avec le lieutenant Marrick.

-Lieutenant, l'objectif se trouve derrière cette butte, nous devons prendre nos espacements de combat et quitter cette piste, elle est surement piégée.

-Affirmatif monseigneur, j'allais donner l'ordre.

-Que vos tireurs se tiennent prêt. Nous nous attendons à une défense acharnée. Terminé.

Les trois colonnes de véhicules quittèrent la route dans un nuage de poussière. Si les forces du Grand Ennemi regardaient dans cette direction depuis les contreforts de la cité, il n'y aurait aucun élément de surprise. L'approche mécanisée manquait de subtilité, mais apportait une force de frappe indéniable. Les colonnes s'espacèrent, les trois Leman Russ de tête prirent une formation en triangle, et les Chimères derrières eux, prirent une formation en losange. Comme le voulait le Tactitae Imperialis. Le Contempt of Death, prit position entre les transports et les chars du lieutenant Marrick.

-Très bien les gars, l'objectif se trouve après cette butte, pilote garde ce cap et cette vitesse, tourelles à douze heure, canon principal aussi. Préparez-vous à du contact. Ordonna-t-il.


Une effervescence renouvelée prit le compartiment du char pendant que son équipage se préparait au combat.

Les moteurs des véhicules montèrent dans les tours, pour gravir la butte escarpée de pierres, quand ils surgirent sur l'autre versant, sur une pente douce, ils la virent. La cité dans le sable.

Elle n'avait pas de mur ni de muraille, les habitations les plus vétustes venaient s'agglutiner sur les contreforts de la ville, elle était entourée de petites maisons de pierre ou de sable durcit à la chaux. Les maisons les plus excentré du centre-ville, souffraient des vents violents et des tempêtes de sable récurrentes. C'est pourquoi elles avaient toutes des volets de bois ou de matériaux de récupérations fermés. Ou même pour les plus aisés, de tonnelles de tissus colorés pour les abriter du soleil. Recouvrant tout l'horizon, une mer de maisons, collées les unes aux autres, parfois de petits bâtiments à plusieurs étages, et plus le regard allait vers l'intérieur de la cité, plus les bâtiments grandissaient et gagnaient des étages, et les rues étroites regorgeaient de demeures, ayant des jardins intérieurs, à l'abri du soleil meurtrier.

La ville fut prise en une nuit. Ses forces de défense en sous nombre furent massacrées et ses habitants réduit en esclavages. On nu plus aucune nouvelle de leur sort.


Rudikher voyait maintenant le monstre devant eux, une mer de bloc d'habitations et de quartiers résidentiels. Trouver le colonel de la garde dans ce labyrinthe sera une mission ardue. Plus encore si l'Ennemi s'en mêlait. Il voyait des vecteurs d'approche possibles à travers les optiques de sa coupole de commandement. Ils étaient à environ quatre cents mètres des habitations de la cité. Il décida de sortir. Il déverrouilla sa trappe et sorti à l'air libre. Il avait enfilé son casque et était protégé du sable et du vent. Il porta à ses yeux sa paire de magnoculaire. Aucun signe de mouvement. Elle semblait abandonnée. A cette distance, n'importe qui aurait déjà ouvert le feu sur une ligne de blindée aussi importante. Ne les laissant pas la moindre chance de s'approcher plus prêt. Il vit le chef de char, juste devant lui faire de même et regarder avec ses jumelles, les abords de la cité.


-Tireur, tu vois le moindre contact ? Passe en vision thermique si besoin.

-Je ne vois rien mon lieutenant, et puis du fichu sable c'est incrusté sur les optiques thermiques, j'ai beaucoup de parasites sur le viseur.

Sur la droite à trois cents mètres, Rudikher crut voir quelque chose bouger. Sans attendre il saisit le fulgurant sur pivot et actionna d'un mouvement sec la culasse d'armement et la tourna vers sa cible, son arme était prête à faire feu. Il continua à scruter les bâtisses inhabitées.

L'Astartes dans le char derrière lui avait pris on son arme sur pivot et la pointait sur quelque chose, Marrick tourna ses jumelles vers la direction que pointait le géant en armure de son arme.

-Defiance, nous approchons de la cité, avez-vous un contact ennemi en visuel ?

-Négatif sergent. C'était la voix de Hasmond.

-Et sur le spectre thermique ?

-Toujours rien sergent. Les toiles tendues autour des bâtisses nous empêchent de voir correctement. Et la chaleur réverbérée par la pierre brouille nos auspex. Terminé.


La maison qu'il fixait intensément semblait vide, mais il avait un mauvais pressentiment. Marrick continuait de la fixer, elle était louche, soudain il réalisa pourquoi. Son volet de bois qui devait protéger sa pièce principale des tempêtes de sable s'ouvrait petit à petit, quelqu'un mettait en batterie une arme lourde, il retomba lourdement dans sa tourelle tout en activant une liaison vox.

-Contact ennemi ! Azimut trois cent trente, trois cent cinquante mètres, maison à un étage, auvent rouge, tourelle, feu !

Les servomoteurs de la tourelle l'amenèrent vers la cible, mais l'Ennemi ouvrit le feu avant les chars de l'Empereur.

Ce fut comme si la ligne de bâtiments s'embrasa. L'approche de la division blindée de Marrick n'était pas passée inaperçue. Elle soulevait par les nombreuses chenilles un nuage de poussière haut de plusieurs centaines de mètres. L'Ennemi avait eu tout le temps d'organiser ses défenses, se cachant dans les bâtiments qui bordaient la ville, cachant les affûts des armes lourdes volées dans les arsenaux de la cité vers le désert. Ils les avaient dissimulés derrière les murs et les auvents de toiles. Ils étaient tapis, et attendaient patiemment que la colonne se rapproche. Quand ils furent à découvert ils déversèrent l'enfer sur les chars impériaux, ne leur laissant aucune chance.


Les tirs traçants partirent en même temps de tous les bâtiments. Les bolters lourd, et les autocanons crachèrent un torrent d'obus de tout calibre vers les blindés. Ils étaient peu efficaces contre leurs blindages, et ricochaient. A l'intérieur des chars qui continuaient d'avancer, le nombre de tirs qui faisaient mouche augmenta en intensité, si bien que le bruit de ricocher était bientôt continu. L'équipage était mal à l'aise et la tension montait à chaque tir. Marrick regarda dans ses optiques, à l'abri dans sa tourelle, la concentration de tir était phénoménale pour les arrêter, l'habitacle de son char était rempli de fumée de tir, son canon de bataille tirait obus sur obus, sur les supposés départs de tir qui venaient de la ville.


-Charge un incendiaire ! Même cible, rez-de-chaussée, allumes les ! Ordonna Marrick.

-Prêt ! Hurla le chargeur.

-Envoyé ! Répondit le tireur.


Le recul du canon secoua l'équipage et une fumée nocive sorti de la culasse. L'obus fila vers sa cible et toucha une fenêtre du rez-de-chaussée, le phosphore blanc contenu dedans détonna et aspergea de particules chauffées à plusieurs centaines de degrés les occupants de la bâtisse. Une épaisse fumée noire s'en dégagea, des corps brûlaient sûrement, Marrick ne pouvait le confirmer aux jumelles. Mais sa cible était neutralisée, les ennemis brulés vifs. La douille fumante sortie de la culasse de l'arme et vint rebondir que le sol grillagé de la tourelle, dans un bac de récupération, venant s'ajouter aux douilles déjà tirées.


-Nouvelle cible, charge un explosif, quatre cent mètre, azimut deux cent soixante-quatorze, bâtiment à trois étages, réduis-le-moi en cendre !

Le canon de bataille s'aligna et fit feu.


Le chef de char Rudikher lâchait rafale sur rafale de son fulgurant de tourelle. Il effectuait un tir de suppression concentré et efficace, sur chaque bâtiment suspect ou bien vers un départ de tir. Son transport Rhino absorbait bien les tirs en approches, et la colonne de char ripostait convenablement, détruisant de nombreuses positions fortifiées camouflées ennemies. Il se fit la réflexion que la riposte de l'Ennemi manquait d'arme de plus gros calibres. Ils progressaient trop bien.

Le barrage d'artillerie les prit au dépourvue. Une pluie de d'obus de mortier tomba sur les trois colonnes progressant sur le no man's land désertique jusqu'aux contreforts de la ville. Un char était bien blindé sur sa face frontale et ses cotés. Mais la seule partie non blindée était son toit. Il était vulnérable à n'importe qu'elle attaque venant du dessus, les tankistes le savaient bien. Ils devaient rester en mouvement. Ils feraient une cible plus difficile à toucher pour l'artillerie, qui creusait des cratères de sable noircis derrière et devant les chars impériaux. Marrick verrouilla la trappe de sa tourelle, les explosions de l'artillerie faisaient rentrer du sable dans le compartiment.


Soudain, un faisceau d'énergie pure l'aveugla même à travers les optiques de sa tourelle. Un bruit assourdissant lui parvint à travers les explosions et les détonations de son canon. Il tourna ses optiques vers l'arrière de sa colonne. Même à travers la poussière qu'il soulevait, il distingua le char Astartes, son tireur continuait de délivrer un tir continu et précis. Il distingua un des transports chimères sous sa responsabilité en difficulté. Un trou rougeoyant éclairait la scène, il avait été touché en plein milieu de son blindage frontal, le tir l'avait fait fondre et avait percé. Le véhicule ralentissait, le pilote avait dû être touché et un membre d'équipage devait dégager le cadavre pour reprendre sa place. Selon l'angle, Marrick calcula que le compartiment passager avait dû être touché. Ce devait être un vrai massacre, des gardes entassés dans le compartiment, collés les uns aux autres, pulvérisés par un coup de canons laser. Les survivants et les blessés, couverts des restes de leurs camarades hachés par la puissance du tir. Les viscères sur le plancher, bougeant avec les suspensions et les chaos du terrain. La poussière venait s'y mêler par le trou fait par le tir énergétique.


-Transport deux-neuf, vous êtes gravement touché, rapport de situation ! Voxa-t-il sur la liaison.

-Pilote mort, je suis aux commandes mon lieutenant, la majorité de mon équipage est mort, mais je reste dans votre sillage...


Le transport fut touché par deux autres tirs bleus profonds de canons laser. Le premier toucha sa chenille droite qui fondit sous la puissance, le second le toucha en plein poste de pilotage, il s'arrêta net, un feu secondaire venait de se déclencher à l'intérieur, brûlant vivant les rares survivants.

Marrick pivota ses optiques vers l'avant de la colonne.


-Ils ont des canons lasers, qui a vu les origines des tirs ? Demanda-t-il sur la fréquence.

A peine eut-il terminé sa question, un rayon d'énergie pure frôla sa tourelle, il fut sonné ainsi que tout son équipage, c'était comme être dans une fonderie de Mars, le bruit du métal en fusion résonna dans l'habitacle. Son char n'avait été que frôlé par le tir, mais un important bout de métal avait été emporté sous la charge laser. Le métal commençait déjà à refroidir à l'air libre. La colonne de gauche était la plus proche de l'origine des tirs des canons lasers.

-Départ de coups, le groupe de bâtiments à quatre étages en trois cents vingt-cinq, nombreuses armes lourdes ! Lui signala un chef de char.

-Toutes les armes sur cette cible, bolters de caisse tir de suppression sur cette zone ! Voxa-t-il à son équipage.

-Négatif lieutenant, lui ordonna une voix grave inspirant l'obéissance. C'était le sergent Brüner des Black Templar. Nous nous en occupons. Concentrez vos tirs sur les autres parties de la ville.

-Vous avez entendu, nouvelle cible, charge un perforant ! Azimut deux cent trente, deux cent cinquante mètres, fait moi s'écrouler cette terrasse, arme lourde et stock de munitions dessus !

-Prêt ! lui hurla le chargeur.

-C'est parti !


Le canon de bataille couvrit le vacarme des armes de caisses qui déversaient la mort sur les bâtiments ennemis.

-Defianceici Contempt of Death, cible prioritaire, armes lourdes, fantassins et artilleries sur coordonnées, anéantissez toutes résistance. Voxa Brüner au Thunderhawk qui les survolait.

-A vos ordres frères sergent.


A cet ordre, le frère Drescott, responsable des communications du Rhino saisis une manette sur son siège, elle contrôlait les désignateurs laser du blindé. Il les pointa vers les groupes de bâtiments, où au moins deux canons lasers étaient en batterie. C'était une menace très sérieuse pour les blindés impériaux à découvert. L'esprit de la machine du Contempt, traduisit en coordonnées le pointage laser vers le Thunderhawk en survol et lui transmit.

Frère Borgius vit apparaître sur l'affichage de son casque de vol les coordonnées d'attaque. Il sélectionna l'armement voulu, verrouilla la cible et enclencha deux interrupteurs sur son tableau de bord, ils passèrent du rouge au vert, et un bip long et continu résonna dans ses oreilles. « Cibles verrouillées ». Il pressa la gâchette de son manche de vol.


Le missile Hellstrike se décrocha de l'aile droite du Thunderhawk et tomba à l'horizontal vers la terre ferme. Son homologue sur l'aile gauche fit de même une demie seconde plus tard. Les motrices à réactions des missiles s'embrassèrent et une épaisse fumée blanche sortie de la tuyère de poussée. Les engins de morts prirent de la vitesse et dépassèrent le Thunderhawk à une vitesse folle. Hasmond put voir par la baie vitrée de sa cabine de pilotage, les missiles filer devant lui, sur deux kilomètres, celui de droite avait une légère avance sur l'autre. Quand le premier eu atteint le zénith de sa cible, il plongea selon un angle presque droit suivi du second, au-dessus du groupe de bâtiments.

Un nouveau tir de laser parti du quartier sur leur gauche. Un Leman Russ sur la droite de Rudikher fut touché à la chenille, il s'immobilisa d'un coup. Les chimères qui le suivaient durent faire un écart sur la piste, manquant de le percuter de plein fouet, le char était immobilisé.

-Leman Russ deux-huit, sommes touchés, impossible de suivre la formation, nous abandonnons le char. Entendit Brüner sur les ondes.

-Négatif, continuez à appuyer notre avance, où c'est mon tireur qui vous détruira, lâches ! Beugla le lieutenant Marrick dans ses écouteurs.

Le sergent Brüner commença à comprendre pourquoi ses frères, il y bien des années avaient suivi ce régiment au combat dans leur quête, et étaient restés auprès deux.


Le char immobilisé fit une cible parfaite pour les observateurs d'artillerie. Les obus de mortiers tombèrent en succession sur son toit, l'éventrèrent et sous la puissance des munitions qui explosèrent dans son ventre, sa tourelle partie dans les airs, sa structure se retourna et brûla. Mais il n'avait pas cessé de répliquer vers ses meurtriers.

Rudikher lâcha encore une rafale, encore une et il devrait encore recharger son fulgurant. Soudain il eut un boom supersonique sur sa gauche, et un second, et le groupe de bâtiments ennemis fut vaporisé. Deux nuages de poussières s'élevèrent à plusieurs centaines de mètres de hauteur, les munitions stockées des armes lourdes détonèrent, ainsi que les trois mortiers cachés dans les jardins derrière un des bâtiments. Les occupants furent projetés contre les murs par le souffle. La puissance des missiles Hellstrike avait perforé les toits des bâtiments ciblés et avait détonnés à l'intérieur. Deux boules de feu purificatrices s'élevèrent dans le ciel et entre les bâtiments encore debout, incinérant les fantassins qui avaient survécu par miracle. Un quartier entier venait d'être détruit. Les bâtisses plus petites s'effondraient, leurs fondations malmenées par les explosions cataclysmiques. Une zone de mort de deux cents mètres venait d'être ouverte dans les faubourgs de la cité.


-Coup au but frère sergent, cible détruite, voxa Borgius d'une voix calme.

L'anéantissement d'un des points névralgiques de la défense de la cité mit un coup d'arrêt à la force d'occupation Ennemi. Les tirs provenant des autres quartiers de la ville se firent plus éparses et sporadiques. Marrick en profita pour sortir à l'air libre et se saisir de sa mitrailleuse sur pivot. Il vint ajouter sa puissance de feu, tirant sur les quelques bâtiments encore debout, qui étaient visés par les bolter lourds et les canons lasers de son escadron de char. Les canons principaux c'étaient tus, économisant leurs munitions, car le combat principal n'était qu'à venir. Les abords de la cité étaient en ruine, les murs étaient criblés de bolts et de balles, quand les maisons n'étaient pas éventrées par les obus de gros calibres. Des corps gisaient, désarticulés sur les affûts des armes, et des incendies commençaient à se répandre de bâtisse en bâtisse, attisés par le vent du désert. Le groupement de bâtiments touché par la frappe tactique de missiles Hellstrike était le plus gravement touché. L'immeuble de plusieurs étages s'affaissait sous son propre poids, ses fondations touchées par les incendies, les maisons alentours littéralement soufflées.


La formation blindée se sépara en trois colonnes distinctes, chacune prenant un itinéraire préétabli à l'aide des cartes qu'ils avaient en leur possession, vers le dernier emplacement connu de leur colonel. Une seule colonne aurait été trop vulnérable à une attaque dans les rues étroites de la cité. Le mantra du régiment de Marrick était de faire les choses toujours plusieurs fois pour être sur du résultat. Ils avaient donc multiplié leurs chances par trois. Au moins une de ces colonnes y arriverait en vie. Il en dépendait de la survie de leur colonel.

Le Leman Russ de Marrick approcha des bâtiments en ruine et en flamme, laissant derrière lui les carcasses de ses véhicules touchés, ils avaient perdu trois chimères en tout, leurs soldats massacrés, certains avaient réussi à s'extirper d'une carcasse en flamme et avaient été fauchés par les tirs de bolter lourd, ne leur laissant aucune chance. Ils avaient aussi perdu deux Leman Russ, la colonne du sergent Broodaw était bien affaiblie. Il était le seul blindé qui s'en était sorti, et il devait protéger ses véhicules de transports, seul.


-Lieutenant, nous prenons la tête. Terminé.


Le sergent Brüner venait d'annoncer cela sans attendre la moindre réponse de la part de Marrick, le véhicule Rhino accéléra, son moteur hurla, ses chenilles mordirent dans le sable et la roche pour passer devant le tank du lieutenant sans problème, Marrick se positionna derrière lui. Suivaient, quatre transports chimères survivants, et un Leman Russ qui ferma la colonne.

Ils arrivèrent sur une route beaucoup plus praticable, qui avait été travaillée de la main de l'homme, une artère qui menait vers le cœur de la ville, bien plus large que celles dans lesquelles les autres formations blindées s'apprêtaient à arpenter. Le transport Rhino passa sous les ombres que les immeubles en feu projetaient, frère Rudikher rechargea son arme sur pivot, allant chercher des caisses de munitions neuves pour alimenter son fulgurant. Ils pénétrèrent dans la ville maintenant silencieuse. 

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