Black Templar Tome I

Chapitre 12 : Les Profondeurs

9359 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/12/2020 20:45


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Elle était là, dos à la montagne, baignant dans son ombre. Son donjon, une immense tour de pierres noires, luisantes de crasse dû à la fumée de tir des canons, trônait au centre d'une cour intérieure. A son sommet, des créneaux de fer forgé, où étaient empalés les cadavres des défenseurs, protégeaient une batterie Hydra anti-aérienne. D'étranges formes se balançaient, suspendu à des cordes, tendues depuis les meurtrières. D'une simple pensée les optiques de son casque effectuèrent un agrandissement de l'image et firent une mise au point. C'était les officiers défais, qui commandaient cette forteresse, qui bringuebalaient au grès des vents des montagnes. Tout autour de cette place forte, de hautes murailles hérissées de canons, de postions d'armes lourdes, et bunkers dominaient de toute leur hauteur le no man's land jusqu'à la lisière de la forêt. Toute la longueur des contreforts était renforcée de sac de sable et de plaques anti-explosions. A intervalle régulier, sur les sommets des tours de guets de pierre, avait été monté des batteries anti-aériennes, ou des autocanons, tournés vers le ciel. Des sentinelles immobiles, habillées de couleurs sombres fixaient l'horizon. Guettant le moindre mouvement. Des rafales de vents glaçantes emmenaient des tourbillons de neiges par-dessus les murs de pierres noires de suie. D'immenses braseros, où brûlaient un bois huileux et nauséabond faisaient fondre la neige sur le chemin de ronde. Des escouades entières de soldats ennemis patrouillaient les remparts, prêts à tout moment, à renforcer un point faible de la ligne de défense.


Les carcasses des intercepteurs Fury qui avaient servis de diversion pour leur débarquement avorté, ne brûlaient plus. Une carcasse noircie par les incendies gisait là, écrasé au pied des remparts, l'intercepteur avait été sectionné en deux par les tirs traçants. Son immatriculation impossible à lire tellement la carlingue était brûlée.

Ils étaient cachés à l'orée de la forêt, derrière les troncs des pins, sous des branchages, les réacteurs de leurs armures tournant au ralenti, indétectable. Ils avaient tous vu les clichés pris depuis le Revenant, en orbite. Ils savaient que dans la cour intérieure, des baraquements préfabriqués abritaient au moins deux compagnies de combat. Une surveillance prolongée avait montré une grande organisation, les tours de garde étaient précis, ainsi que les relèves le long des remparts. Les exercices physiques des troupes stationnées étaient longs et exigeants, ce qui prouvait qu'ils ne manquaient ni de vivre ni de munitions, cette base arrière envoyait des escadrons de sabotages, de guérilla et de reconnaissances partout dans les vallées plus basses. Ils avaient pillé la quasi-totalité des stocks de la garnison impériale stationnée dans la forteresse.

Une imagerie thermique en profondeur montrait bien que les monte-charges toujours actifs, ramenaient les obus d'artillerie des bunkers à munitions situés sous le donjon. Elle avait aussi permis de détecter un système de tunnels avancés sous la montagne, l'épaisseur de la roche interférant avec l'imagerie, la surveillance s'arrêtait à quelques mètres de la surface.


Les trois basiliks volés à la garde, envoyaient leurs obus régulièrement et aucun signe ne montrait que le manque de munition se faisait sentir. Ils avaient été mis sur des plateformes hydrauliques qui pouvaient tourner à trois cent soixante degrés, permettant d'engager n'importe qu'elle cible dans les cinquante kilomètres. Aucune vallée n'était protégée de la menace. Une structure de préfabriquée à l'est avait attirés leur attention, aucun cliché n'avait pu montrer ce qu'il y avait dessous, l'épaisseur du blindage et les filets de camouflages obstruant la vue. Pourtant, régulièrement des gaz d'échappement s'en échappaient. Les hérétiques avaient en leur possession un parc de véhicule actif.

Il devint vite clair lors de l'étude leur cible que le haut commandement ennemi était stationné dans le donjon. Des plaques de blindages avaient été rivetées à la pierre, assurant une meilleure protection des étages sensibles. Des antennes longues portées avaient été rajoutées sur le versant nord du donjon où devait se trouver leur salle radio. C'était là que se terrait la bête. Et ils devaient la décapiter, pour mettre fin à cette guerre qui ravageait cette planète. C'était là le dernier bastion de l'ennemi. Il n'abandonnerait pas aussi facilement. C'était les derniers spasmes d'une bête féroce qui agonise.

Les canons des basiliks donnèrent de la voix, faisant trembler le sol et les arbres, de la neige tomba sur les guerriers tapis dans les ombres. Les obus sifflèrent au-dessus de leurs têtes, ils visaient le convoi des gardes impériaux approchant par la route de montagne, plus bas. Les Astartes devaient agir vite, sinon il ne resterait plus rien d'eux.


Le sergent Brüner fixa de ses optiques la grande porte de la forteresse. Elle était immense, au moins une dizaine de mètres de hauteur, cernée par deux immenses tours de garde, sombres et imposantes, gardant l'entrée du dernier bastion ennemi. Selon les rapports, la place forte était tombée en une nuit. On ne savait pas d'où étaient venus les soldats du grand ennemi. Ils firent beaucoup de prisonniers, et toujours selon les communications des derniers survivants apeurés, suppliant pour l'envoi de renforts, barricadés dans le donjon aperçurent d'horribles profanations. Ils pouvaient voir par les rares fenêtres, les femmes soldats de la garde se faire violer sur les remparts par les soldats hérétiques, éventrant les recrues, immolant vivants les sous-officiers. Un vol de reconnaissance passa au-dessus de la forteresse quelques heures plus tard, et les clichés pris furent immédiatement scellés par les plus hautes autorités de la planète, craignant l'impact qu'ils auraient eu sur les troupes. L'équipage de la navette fut exécuté pour ne pas dévoiler ce qu'ils avaient vu. Les rares survivants de l'attaque avaient été traîné par les cheveux ou les pieds dans les tunnels, pour ne plus en ressortir, et certains cadavres étaient emmenés à la grande porte.

Le sergent pouvait le voir distinctement maintenant. Les corps étaient cloués aux battants, enroulés dans des barbelés, dans une imitation du grand Aquila impérial. Tous imbriqués les uns dans les autres, cadavres mutilés, brulés, éventrés, dans une grande fresque barbare à la gloire des dieux noirs, profanant le symbole impérial. Ce crime n'allait pas rester impuni. Chaque Astartes présent, jura de venger ses défenseurs, de laver l'honneur impérial et de purger le mal insidieux contenu dans ces murs.


Ils s'élancèrent à découvert.


La neige crissait sous ses bottes blindées à chaque enjambée. Ses guerriers le suivaient à la trace, courant eux aussi, leurs tabars claquant au vent, tête en avant, dans un sprint vers les contreforts noirs de la forteresse hérétique. Les canons à l'intérieur des murs tonnèrent à nouveau, cachant le son de leur approche frontale des portes. Ses muscles étaient en feu, sa respiration lourde malgré sa physionomie améliorée, toute la fatigue des combats et de leur accession des sommets pour les mener là commençait à se faire sentir. Ils couraient à toute vitesse, avalant la distance qui les séparait des portes. C'est à ce moment-là qu'une des sentinelles les aperçut, dans un calme olympien dû aux années d'expériences des combats, le soldat ennemi épaula son fusil laser prêt à tirer sur les guerriers de l'empereur complètement à découvert.


Ils avaient parcouru la moitié du chemin, quand il l'aperçu, il marchait le long des meurtrières, s'arrêta, eu un mouvement de surprise et les visa de son arme. Le soldat ennemi s'envola littéralement, il fut arraché de la vision du sergent dans une explosion d'hémoglobine. Le parapet fut noyé sous les rafales de bolter lourd de frère Johann resté sous le couvert des arbres. L'alerte était donnée. Des sirènes résonnèrent dans la cour. Les soldats hérétiques affluaient des tours de gardes vers les murs, pour prendre leur position de tir. Les bolts de gros calibres venaient les faucher, le peu de soldat qui venaient à passer la tête par-dessus du parapet pour ouvrir le feu sur les Astartes, essuyaient des tirs mortellement précis de l'arme lourde de frère Johann.

Les tirs soutenus délogeaient des blocs de maçonneries entiers des murs au-dessus de la porte principale, le sergent voyait les soldats démembrés tomber à la renverse du haut des remparts quand leur couvert volait en éclat. Une pluie de roche et de viscères tombait des hauts des remparts. Il ne fallut pas longtemps pour qu'une riposte organisée soit mise en place. Ils ne leur restaient que quelques mètres à parcourir, grâce au tir de suppression de leur frère, ils avaient pu atteindre la porte sans grand dangers. Les quelques volées de laser qui avaient été tirés contre eux avaient manqué de précision, ou leurs armures les avaient encaissés. Le sergent avait reçu plusieurs tirs de fusils laser et la peinture de ses épaulières commençait à s'effriter, révélant le gris métallique de la céramite à nu.

Il venait de lâcher trois rafales soutenues sur la section désignée du mur d'enceinte, ses frères étaient bientôt à couvert au pied de la porte. Il devait se relocaliser, ses tirs traçants indiquant aussi aux ennemis d'où il tirait. Il souleva son bolter lourd par le garde main, de la pierre contre laquelle il l'avait calé pour minimiser son recul, quand son univers immédiat devint un enfer.


Les sections d'infanteries avaient mis plus de temps que d'ordinaires pour l'localiser la provenance des tirs aux vues de la soudaineté et de la férocité de l'attaque. Les moyens de défense de la porte principale avaient été grandement touchés, les officiers hérétiques avaient alors ordonnés de rediriger les armes lourdes des autres sections des remparts pour faire taire le feu de soutient qui venait des arbres.

Les obus de mortier le manquèrent, tombèrent trop court, faisant des trous dans la neige, l'aspergeant de terre. Les obus des bolter et des autocanons explosèrent autour de lui. Réduisant en charpie tout son couvert. Un obus de mortier tomba à ses pieds et le projeta contre une roche deux mètres plus loin. Le choc le sonna légèrement, il essayait de ramper, plus profondément dans la forêt, à l'abri des tirs de toutes les sections des murs.

Ils étaient arrivés. Au pied de la grande porte. Le sergent risqua un coup d'œil derrière lui. Un torrent de tir traçant venant des murs convergeaient vers la position de frère Johann. Annihilant toute la section de forêt où il se trouvait. Des obus explosaient plus loin dans le sous-bois, l'éclairant par intermittences.


-Fixez les charges à fusion. Ordonna-t-il.

Ses hommes s'exécutèrent. Ils saisirent les charges à fusion de leurs ceintures et les fixèrent aux points faibles de la porte. D'ici ils pouvaient voir les visages des martyres cloués aux battants. Leurs visages étaient figés dans des rictus de douleur, de chagrin ou de terreur insurmontables. Certains cadavres étaient un patchwork de membres d'autres gardes, comme un puzzle humain où les pièces ne correspondaient pas.

Un tir de laser vint le sortir de ses observations, il le toucha à la tête, son heaume dévia le tir. Le tir venait du haut, il pouvait voir les soldats ennemis tirer depuis les mâchicoulis dix mètres plus haut. Une avalanche de tir tomba sur eux. Frère Johann me pouvait plus exercer son tir de suppression sur la section de rempart, et l'Empereur seul, savait s'il était encore en vie.

-Tir d'appuis ! Aboya le sergent à ses hommes dans le réseau vox.


Il fit un pas de retrait pour avoir une vision dégagée de sa cible, épaula son arme en même temps que trois de ses guerriers pendant que les autres finissaient de fixer les charges à fusion, ils ne devaient pas en avoir pour très longtemps. Sa mire trouva la cible. Il pressa la détente. La tête du soldat disparu dans un nuage d'esquilles d'os et de cervelle rose. Un autre venait de prendre sa place, et un autre encore dans l'ouverture à côté de lui. Il appuya encore cinq fois sur la détente, ses frères l'imitaient. Ils envoyèrent un déluge de bolts qui explosèrent contre la maçonnerie, délogeant de gros bloc de pierre. Ils durent se coller à la muraille pour éviter d'être écraser sous les débris. Les cadavres plurent en même temps que les roches du parapet. Un cri informe venant d'un soldat ennemi qui tombait, disparu dans il tomba les jambes en premiers, qui perforèrent sa cage thoracique, sous la violence du contact au sol. Des uniformes remplis de bouillie humaine gisaient au milieu de l'esplanade devant la grande porte.


-Grenades fumigènes et à fragmentations sur le chemin de ronde ! Préparez-vous à déclencher les charges !

A cet ordre, ils formèrent une ligne sous le parapet, chaque binôme dégoupillant une grenade de chaque type, prêt à lancer, ils firent trois pas en arrière, pour avoir assez d'angle de lancer, et de leurs bras puissants, jetèrent par-dessus les créneaux des grappes de grenades en un arc de lancer parfait.

A l'intérieur l'air était irrespirable. Les canons des basiliks crachaient la mort sur les ennemis qui approchaient par la route. La fumée des tirs descendait comme une chape sur la terre boueuse de la cour, entourant les positions de sac de sables autour des affûts. Les ordres aboyés par les officiers hérétiques résonnaient contre les murs de pierres, des sections entières d'infanterie convergeaient des baraquements. Certaines devaient encore s'équiper, pris dans la confusion de la première attaque. Une arme lourde avait pris pour cible le grand portail. Ils avaient subi de lourdes pertes. Et d'après les premiers renseignements, des formes immenses avaient réussis à traverser le champ de batailles avant d'avoir pu être inquiété par le moindre tir de riposte. Ils avaient enfin réussi à localiser la provenance des tirs venant de la forêt, leur riposte ne s'était pas fait attendre, et toute cette section de forêt avait été rasée de la carte. Seuls des fumerolles des incendies causés par les explosions des obus et des tirs d'armes lourdes bougeaient au grès des vents.


Une fusillade éclata au niveau de la grande porte. Le son des tirs des armes lasers devint presque continu quand le son distinctif d'armes à bolt retentit. Elle fit taire la fusillade des défenseurs. Des cris de douleurs retentirent sur toute la section des portes. Des soldats tombèrent à la renverse, fous de douleur, dans la cour de la forteresse, leur membres manquants, leurs cages thoraciques perforées, pour s'écraser dix mètres plus bas, mettant fin à leurs souffrances.

Soudain une tempête d'explosions et de fumées vint enlacer le chemin de ronde. Les soldats reçurent à leurs pieds d'énormes grenades d'Astartes. Les plus chanceux furent pris de surprise quand une épaisse fumée blanche en sorti, les aspirant dans leur couverture cotonneuse, puis vinrent exploser les grenades à fragmentations. Créant des zones mortelles de cinq mètres autour d'elles, envoyant des shrapnels chauffés à blanc pour lacérer les chairs des soldats humains. Certains furent pulvérisés aussi simplement qu'un claquement de doigts quand elles explosèrent à bout portant d'eux. Comme des jouets de chiffons ils furent balayés par les rafales d'explosions de grenades explosant en même temps. L'attention des lignes de défenses intérieurs, à couvert des sacs de sable et des nids de mitrailleuses postées dans la cour se concentra sur les remparts, voyant leurs frères impies déchiqueter, mutilés, mourant dans des gerbes de sang.


C'est à ce moment-là que les portes volèrent en éclats. Les charges à fusion possédaient un cœur instable qui une fois libéré produisait une chaleur intense avant de s'auto-consommer dans sa quête de destruction. Les Astartes avaient placés les charges sur les emplacements supposés des gonds les plus bas de la porte, ne pouvant pas atteindre les autres, ils jetèrent leurs charges qui s'arrima la porte avec leurs attaches magnétiques. Les charges rentrèrent en fusion, libérant une chaleur telle, qu'elles pouvaient venir à bout des blindages de chars. Les gonds fondirent, dans des cascades de métal en fusion, perlant sur le sol. Quand le dernier eu quasiment fini de fondre, elle s'effondra sur elle-même et tomba dans la cour de la forteresse, maintenant ouverte.

Elle toucha le sol, ce qui produisit un grondement de tonnerre et de métal torturé. Le sol en trembla. Elle souleva une nappe de poussière, et de neige. La combustion des charges à fusion avait provoqué une fumée dense et chimique, bloquant la vue et l'approche là où c'était tenu la porte impie, quelques instants plus tôt. Quand le choc fut passé, les soldats ennemis n'attendirent pas les ordres de leurs officiers, et ouvrirent le feu de toutes leurs armes sur le passage nouvellement créé. Rien de vivant ne pouvait survivre à ça.


L'ascension avait été rapide, s'aidant de son couteau de combat comme piolet, il l'avait enfoncé dans les joints fixant les blocs de pierre entre eux, pour se hisser jusqu'au chemin de ronde noyé dans la fumée. Ses guerriers faisaient de même, créant de nouvelles prises d'escalades avec leurs poings armurés, frappant la pierre friable et les aspérités des blocs de maçonneries. Quand ils arrivèrent au niveau des créneaux, d'une impulsion de ses jambes, et prenant appuis avec sa lame de combat il sauta d'un bond puissant au cœur de la fumée. Ses bottes blindées claquèrent contre la pierre froide. Ils étaient dedans.

La détonation des grenades fumigènes et les explosions avaient recouvert toute cette section du mur. Une fumée opaque et dense cachait la cour intérieure ainsi que le reste des remparts. Il activa la vision thermique de son heaume de guerre. Le sol était jonché de cadavres encore chauds, se vidant de leur sang par des membres arrachés ou des têtes broyés. Il aperçut les formes massives et froides de ses guerriers de dessiner dans son affichage.

Un simple ordre résonna dans les casques de ses hommes.


-En silence mes frères.

Ils s'avancèrent, couteau de combat dégainé ou à mains nues, pour achever les survivants. Certains soldats étaient à genoux, cherchant leurs membres arrachés, d'autres pleuraient toute leur douleur aux dieux sombres qu'ils avaient choisi de suivre. Un bon nombre déambulaient sans but, choqués du massacre qui venait d'avoir lieu. Le sergent Brüner planta son couteau de combat dans la nuque d'un soldat hagard, la lame ressortie par son cou dans une giclée sang, il s'effondra. Un autre essayait de se relever péniblement, criant de douleur, sa jambe droite manquait, il se servait de son fusil comme béquille. Le sergent mis fin à ses souffrances d'un coup de poing en plein visage. Il n'avait pas vu le coup venir dans cette épaisse fumée. Le coup lui brisa les dents et la nuque. La force de l'impact l'envoya au sol sans autre ménagement. Ses hommes massacraient le peu de survivants qu'il restait. C'était une boucherie, les soldats ennemis complètement déboussolés se fessaient massacrer sans voir venir les anges de l'Empereur.

Une fusillade intense venait de l'intérieur de la cour, comme il l'avait prévu, un tir de barrage intensif était dirigé contre la porte principale, empêchant toute intrusion au niveau du sol. Mais ils étaient sur les remparts surplombant l'intérieur de la cour, au-dessus des portes effondrées. Avec un champ de vision dégagé sur les forces en contre bas. Ils sortirent de la fumée, pointant leurs armes sur la cour et ouvrirent le feu.

Les bolts explosèrent au milieu de positions défensives ennemies en contrebas. Taillant en pièces les sacs de sable et corps humains avec la même facilité. Le bolter aboyait dans sa main, crachant la mort, il se tenait debout, ferment campé sur ses jambes, visant les runes rouges ennemis les unes après les autres. A chaque bolt, il faisait ce pour quoi il était fait, tuer, purger et protéger les domaines de l'Empereur. Il s'aperçu qu'il criait des sons inarticulés retransmis dans son haut parleur, ses hommes libéraient eux aussi leur rage contenue trop longtemps devant tant d'atrocités. Ils devaient purger les xénos, mutants et hérétiques.


C'était leur mission.


Il appuya sur la détente, le bolt parti et il ressenti le recul de son arme, sa cible explosa et s'effondra sur son arme lourde, le canon pointa vers le ciel, il était surchauffé et des vapeurs de tirs s'en échappaient. Il mit genou à terre pour réaliser un tir à une plus grande distance, des soldats sortaient de baraquements situés sur le flanc gauche de la forteresse, collés aux remparts, il vida le reste de son chargeur, dans l'encadrement de la porte. Les deux soldats qui sortirent en trombe furent fauchés net. L'un d'eux, sous la puissance de l'impact fut propulsé là d'où il venait, l'autre fut plaqué contre le mur du baraquement, la moitié de l'estomac, vaporisé, l'aspergeant de sang. Le reste des bolts perforèrent la tôle des préfabriqués et détonèrent dedans. Tuant tout ce qui essayait de sortir. Il changea de chargeur, appuya sur le mécanisme pour le libérer, il le laissa tomber au sol, en inséra un nouveau, le dernier de sa sacoche supplémentaire et repris le tir.

Ses hommes continuaient à faire feu aussi. L'intérieur de la cour était un charnier, les murs de sac de sable qui étaient encore debout, étaient recouverts de cadavres ou de membres arrachés, la boue du sol était trempée de sang. Les armes lourdes restaient muettes, complémentent détruites ou leurs servants éparpillés autour d'elles. Les renforts convergeaient des autres sections des murs vers eux par les chemins de rondes.


-Dispersions ! Par binômes de combat ! Nettoyez-moi les tours, et toutes les positions d'armes lourdes ! Faites-moi taire ces canons ! Aboya-t-il dans le vox.

-Avant-garde 2-9, ici Revenant. Multiples contacts convergent vers votre position. Un autre groupe tente de fuir par les tunnels sous le donjon. Il indiqua qu'il avait pris connaissances des nouveaux paramètres de mission.

Toute la forteresse voulait leur mort.

Des rugissements de moteur se firent entendre, les bêtes mécaniques s'étaient réveillées, des soldats y convergeaient en courant, ils réussirent à en faucher avec des tirs concentrés, plusieurs soldats s'effondrèrent la tête dans la boue, horriblement mutilés.

-Chapelain avec moi ! Nous allons détruire ces véhicules !

Tous se dispersèrent.


Il prit tout son élan et appuya de tout son poids, d'un coup de pied rageur il enfonça la porte en bois ancien, renforcé de tiges de métal ouvragées. Elle s'effondra vers l'intérieur, faisant soulever un nuage de poussière. Il entra sans un moment d'hésitations dans la tour de gardes protégeant la grande porte, sans savoir la menace qu'ils les y attendaient. Une fois passée le chambranle, il partit sur la droite de la pièce tout en vidant son chargeur sur les défenseurs qui les attendaient de pied ferme. Il mit genou à terre et visait les soldats barricadés derrières des tables renversées comme couverts improvisés. Frère Hank sur ses talons, il passa la porte effondrée une demie seconde plus tard, ajoutant sa puissance de feu. Il reçut un tir de laser en plein casque, il absorba la plupart de la puissance du tir, mais sa tête fut projetée vers l'arrière violemment, son crane heurta l'intérieur de son heaume capitonné. Il senti le sang couler le long de sa tête, son cuir chevelu était légèrement ouvert, il ne s'en préoccupa même pas. Il reçut plusieurs autres tirs, sans grand danger, il les encaissa. Son frère de bataille vit qu'il fut touché et balaya la pièce en vidant le reste de son chargeur. Les bolts perforèrent aisément les couverts improvisés, les corps derrières furent pulvérisés. La fusillade prit fin avec le dernier hérétique mordant la poussière. Le sol de la salle de pierre était recouvert de douilles de bolter, frère Lyderic et Hank rechargèrent leurs armes en laissant tomber leurs chargeurs vide au sol, le sang coula jusqu'à eux et trempa les semelles de leurs bottes blindées. Ils échangèrent un regard et un signe de tête convenu, et reprirent l'accession de la tour de garde qu'ils avaient bien l'intention de nettoyer de toute présence ennemie.

Ils escaladèrent quatre à quatre les marches menant jusqu'au toit, la fusillade et les cris de douleurs d'humains qu'on massacre leur parvenaient de l'autres tour, qui encadraient la grande porte de la forteresse. Frère Dord et Tantion massacraient violemment toute résistance ennemie de l'autre côté du chemin de ronde. Ils entendirent des bruits de bottes descendant rapidement l'escalier qu'ils empruntaient, des soldats ennemis ne voulaient pas être bloqués sur le toit et tentaient leur chance par les escaliers. Les Astartes accélèrent le rythme et les rencontrèrent de face, ne ralentissant même pas, ils les piétinèrent, épaule en avant, frère


Lyderic les renversaient et deux paires de jambes surhumaines et amurées piétinaient les soldats du grand ennemi. Les marches devinèrent poisseuses et une rivière de sang descendait vers le bas des marches, vers la salle principale, saccagée, dont les murs étaient recouverts de leurs camarades. Un retardataire venait d'arriver par le haut des marches, frère Lyderic le saisit par la gorge, de sa main droite et le souleva au-dessus du sol. Ils finirent l'ascension des marches avec leur prisonnier, en train d'étouffer sous l'emprise de frère Lyderic, qui défonça la porte qui menait au toit avec son corps, dans un bruit de bois et d'os qui craquèrent. Ils arrivèrent au sommet, à l'air libre, un vent glaçant chargé de neige les accueilli, frère Lyderic sans autre forme de procès lança dans le vide le soldat qui était toujours dans sa main droite, il alla s'écraser quinze mètres plus, dans un bruit écœurant.


-Groupe Lyderic, tour Ouest sécurisée, en position.

L'apothicaire Gauron et le frère Karl venaient de dépasser les arches de la tour Ouest, ils se déplaçaient en courant le long des autres sections de murs, vers l'Ouest. Ils dépassèrent les braseros qui libéraient une fumée âcre. Ils avaient enfin en visuel leur cible. Une batterie Hydra positionnée sur le mur, entourée de sacs de sable, un important contingent de gardes surveillants son approche. Les hérétiques postés à couvert les virent foncer vers eux. Ils ouvrirent tout de suite le feu, tirant de véritables volées de laser sur eux. Ils sautèrent à couverts dans des renfoncements de pierres des créneaux. Frère Karl atterri lourdement dans un bruit de métal qui racle la pierre, son couvert peinant à cacher son importante masse. Une arme lourde ouvrit le feu sur eux. Arrachant des morceaux de leur couvert, Frère Gauron était caché derrière des caisses de munitions vides, elles volèrent en éclat, une prochaine rafale et ça serait fini de lui. Des tirs virent exploser dans la ligne hérétique, envoyant plusieurs au tapis. Des membres furent arrachés, des corps explosèrent. C'était le moment. Frère Karl pris son lance flamme contre lui et chargea, l'apothicaire sur ses talons, il arriva sur les sacs, surplombant de toute sa taille le nid de mitrailleuse, et aspergea les survivants. Une langue de prométhium sous pression sorti du canon de son arme, la veilleuse y mis feu instantanément et le grondement caractéristique du lance flamme se fit entendre. Le gel inflammable colla aux vêtements de grands froids des gardes renégats et à leur peau, la faisant fondre. Sous la chaleur leur peau commençait à craqueler et se décoller de leurs os. Certains soldats agonisants, griffèrent de leurs ongles en sang, les jambières de frère Karl, qui se délectait du spectacle. Frère Gauron à ses côtés, les laissait brûler. Ils sautèrent tous les deux dans la position défensive, Gauron pris une grappe de grenades rangées dans une caisse de munitions intactes, en dégoupilla une et la lança sur l’affût des canons Hydra pointés vers le ciel. Ils sautèrent hors de la position de combat, et coururent vers la prochaine position anti aérienne, plus loin sur le mur.


-Merci pour le tir de soutiens groupe Lyderic. Comme pour ponctuer sa phrase, les grenades de sabotages explosèrent, tordant les canons et rendant la batterie complètement inutilisable dans un bruit de métal torturé. Le stock de mutinons pris feu et des explosions secondaires firent disparaître l'ancienne position défensive, dispersant dans les airs les cadavres restés dedans. Ils foncèrent vers les sections restantes du mur. Les flammes éclairant leur progression vers leurs prochains massacres.


Les ronronnements des moteurs montèrent en régime, le sergent Brüner et le chapelain Markus couraient sur la face Est de la muraille, mitraillant une position Hydra tout en fonçant dessus. Ils enjambèrent les sacs de sables et massacrèrent les gardes dedans. Le sergent donna un coup d'estoc avec le canon de son arme dans un soldat ennemi, le choc lui brisa les cotes, les enfonçant dans sa poitrine. Un autre tomba sur le ventre devant la charge des Astartes, essayant de ramper hors du trou de combat, le sergent lui enfonça son bolter dans les reins et pressa la détente une fois, un son étouffé de détonation se fit entendre, et le bolt explosa dans son bassin, aspergeant les deux guerriers de sang artériel. Le chapelain massacrait à grand coup de crozius tout ce qui passait à sa portée. Le champ réfracteur de son arme libérait une énergie telle, qu'elle vaporisait les membres et les os. Ils avaient assez avancé pour avoir un angle de vu le garage à véhicules. Ils aperçurent des soldats en tenue de tankistes faire le plein à la hâte d'une chimère volée de la garde impériale, ses emblèmes arrachés et sa peinture régimentaire souillée. Le chapelain continuait de faucher les vies de son arme de force, sorti du trou de combat et vint au corps à corps avec des soldats essayant de renforcer cette position. Des chants et des catéchismes de batailles sortaient à un volume inhumain de ses hauts parleurs.


Le sergent cala son arme sur un sac de sable et pris pour cible les tankistes, plus bas. Son arme aboya trois fois, deux bolts touchèrent le soldat qui faisait le plein du véhicule. L'énorme bidon de prométhium raffiné qu'il calait contre son torse pour remplir le réservoir, tomba au sol aspergeant le blindage du char de carburant hautement inflammable. Le sergent vida le reste de son chargeur dans les barils rangés derrière le char de transport et rechargea son arme, il ne lui restait plus que cinq chargeurs pleins. Quand les bolts perforèrent le métal et explosèrent dedans, une réaction en chaîne fit exploser la réserve de carburant du hangar à véhicule. La chimère fut engloutie par les flammes, incinérant les occupants du véhicule par les trappes encore ouvertes. Une explosion titanesque souleva le toit du hangar à véhicule, créant un champignon de flamme et de fumée haut de plusieurs mètres.

Un rugissement de moteur plus grave se fit entendre, et un Leman Rus en feu sorti du mur de flamme. Ses chenilles mordaient dans la boue pour le faire avancer et sortir du brasier. Ses trappes étaient fermées hermétiquement. Le prométhium ne brûlant que sur le blindage du char. Ses tourelles s'alignèrent sur la section du chemin de garde qu'occupait le combat au corps à corps du chapelain Markus, il continuait de massacrer à tour de bras, les soldats qui le chargeaient à la baïonnette. Il ne pouvait pas avoir vu le blindé sortir des flammes.


-A terre chapelain ! Maintenant !

Le chapelain s'exécuta sans un moment d'hésitation, sautant au sol, son armure raclant sur la pierre. Le Leman Russ hérétique ouvrit le feu de ses trois bolter lourd de coque. Mitraillant copieusement la section du mur où ses compagnons se trouvaient. Ils furent proprement déchiquetés par les obus lourds, essayant de toucher l'Astartes à couvert au sol. Le chapelain fut recouvert de morceaux de maçonneries et de cadavres hérétiques qui tombaient sous les balles. L'obusier de bataille tonna, le coup passa au-dessus de la muraille, avec les flammes chimiques qui brûlaient sur le char, les optiques avaient dû être touchés. Le tir manqua sa cible. Sans hésiter une seule seconde le sergent sauta dans la cour du haut du mur. Dix mètres de chute, il se réceptionna au sol dans une roulade, quoiqu'assez souple aux vues de son armure énergétique, il ressenti le choc de l'impact dans ses tibias renforcés par la chirurgie lors de son initiation. Sur son affichage tête haute, une alerte surgit, micro fracture au niveau de ses jambes, il l'avait senti, son armure lui injecta massivement des analgésiques et des drogues de combat. Il venait de se réceptionner dans la boue et courut du plus vite qu'il pouvait vers le char ennemi. Il continuait de tirer ses obus vers la section du mur du chapelain Markus. Son obusier tonna une deuxième fois, l'énorme obus toucha la section intérieure des remparts créant un trou dans le chemin de ronde. Les bolts de gros calibres claquant contre la pierre.


D'un bond, il se retrouva sur la tourelle. Il fixa son bolter à son armure par son attache magnétique et dégaina son épée pour la saisir à deux mains, pointe vers le bas, et l'enfonça dans le métal. Elle perfora profondément la tourelle du char, un cri de douleur lui parvint de la brèche créée. La trappe de commandement du char s'ouvrit, une silhouette en képis de chef de char émergea, un pistolet bolter à la main. Le sergent se rua sur la trappe et y donna un violent coup de poing, elle se referma sur le chef de char le renvoyant dans son habitacle, seul son bras était resté dehors tenant toujours pistolet, le sergent écrasa une première fois la trappe d'un violent coup de pied, il y mit tout son poids, un bruit d'os cassé lui parvint à travers les écouteurs de son casque. Il donna un autre coup de pied, écrasant encore le bras, un coup de feu parti tout seul du pistolet bolter encore attaché à la main de l'officier de blindés. Un troisième coup de pieds violent sur la trappe sectionna le bras juste en dessous de l'épaule, le chef de char s'écroulant dans son fauteuil à l'intérieur du blindé. Le sergent ouvrit une l'écoutille d'une main et dégoupilla une grenade à fragmentation de l'autre, c'était sa dernière, pour l'envoyer à l'intérieur de l'habitacle. Il referma la trappe et sauta du char. Des cris de paniques lui parvinrent de l'intérieur et furent coupés d'un coup quand l'explosion les souffla. Une épaisse fumée s'échappa du char détruit, ainsi qu'une odeur de chair humaine brûlée.


-Chapelain Markus, vous êtes toujours avec moi ? Il émergea de sous les décombres et les cadavres, en haut du mur son armure souillée de viscères et de sang ennemi.

-Toujours frère sergent.

-Nettoyons le reste de ces remparts ! En Avant !


Il monta d'un pas rapide malgré ses légères blessures, l'escalier de maintenance de la cour menant en haut des remparts, pour reprendre leur progression.

L'incendie du hangar à véhicule projetait les ombres démesurées par la perspective des Astartes sur les murs du donjon central. Ils continuèrent à pacifier cette section du mur.

Frère Dord et Tantion approchaient à grande vitesse de leur sergent, ils avaient nettoyé la tour Est, où se trouvait une des armureries ennemies. Les grenades réglées sur la détonation à retardement explosèrent dans la tour Est, supprimant les râteliers d'armes et les caisses de munitions ennemies de l'équation. Un début d'incendie se déclara dans la tour.


Les canons basiliks de l'autre côté de la forteresse tiraient toujours. Ils avaient reçu l'ordre de continuer à tirer à n'importe quel prix sur la colonne de gardes impériaux qui gravissaient la montagne pour atteindre la forteresse. Les servants qui rechargeaient les énormes canons étaient en sueur. Ils avaient enlevé leurs hauts d'uniformes, la transpiration les trempant. Ils étaient en marcels réglementaire de la garde, ou bien torse nu, la chaleur qu'ils dégageaient faisait comme un halo de buée sur leur peau. Dans leur accoutrement on pouvait voir les stigmates de leurs dévotions. Leurs corps auto mutilés par le fer, la lame ou le feu. Ou bien par des tatouages grotesques représentant des démons hurlant ou l'étoile à huit branches. Cela ne fit aucune différence quand les tirs du groupe Lyderic, de frère Gauron et Karl pulvérisèrent les positions de tir de l'artillerie. Les servants se faisaient massacrer par les tirs de bolter, ne pouvant plus recharger les canons ils abandonnèrent les obus au sol pour se mettre à couvert. Les quatre Astartes chargèrent les positions ennemies. Frère Karl noya la dernière position ennemie sous un torrent de flamme, il vida son bidon et en revissa un autre sous son arme, il lui restait plus que trois bidons pleins à sa ceinture. Frère Gauron perforait les cages thoraciques, cassait les membres et brisait les têtes d'une main de chirurgien, dans une économie d'effort, connaissant parfaitement bien l'anatomie humaine pour appliquer la pression et la force nécessaire pour accomplir son œuvre. Lyderic et Hank, dos à dos dans une position d'artillerie massacrait les servants à coup de couteaux ou de bolter à bout portant, ils étaient recouverts de sang, le blanc de leur tabar presque entièrement recouvert.

Une clameur vint des murs, et du reste des servants de canons. Retraite. Le mot avait été crié, hurlé même, par des gorges déchirées, broyées. Ils n'avaient aucune chance, ils devaient fuir vers le donjon, c'était leur seule chance de gagner quelques minutes vie de plus.


-A tous ! Ils battent en retraite, regroupement sur l'esplanade du Donjon ! C'est notre dernière charge, l'ennemi est à genoux ! Hurla le sergent dans le vox.


L'odeur du sang aiguisait ses sens, et renforçais sa volonté guerrière. Des quatre coins de la forteresse, ses hommes se ruèrent sur l'esplanade de pierre noire devant le donjon. Des gardes hérétiques couraient dans la boue pour pouvoir espérer passer les portes avant que le haut commandement ne les fermes. Gauron fixa sa dernière grenade à fragmentation sur un obus Trembleterre laissé par les servants. Il régla la détonation sur trente secondes, ce qui devrait leur laisser assez de temps pour se diriger vers l'esplanade. Il sorti de la position d'artillerie, ses frères trois frères sur ses talons.

Le bâtant de la porte du donjon commençait à se refermer. Doucement, sa masse était déplacée par les soldats de l'autre côté, qui s'escrimaient aux vues des dimensions et du poids de la porte. Ils poussaient de toutes leurs forces, d'autres de leurs camarades continuaient de rentrer à l'abri du donjon. La porte était bientôt fermée, des cris de supplications d'autres hérétiques, encore sur les marches de l'esplanade, leur demandant d'attendre avant de fermer leur parvinrent. Ils furent réduits au silence par des détonations incroyablement fortes d'arme à feu. La porte n'était qu'a quelque centimètre d'être fermée pour que le verrouillage automatique des portes, insère dedans des barres d'adamantine, renforçant sa résistance. Soudain elle ralenti. Puis se figea. Deux paires de poings armurés venaient de saisir le battant juste avant qu'elle ne franchise le seuil. Puis une autre paire de main, puis une autre. Dans des cris d'efforts, les Astartes, campés sur leurs jambes puissantes de l'autre côté de la porte, ils arc-boutaient, usant de leur force surhumaine et des servomoteurs de leurs armures pour inverser la course de la porte. Le sergent commençait à suer sous l'effort, avec l'aide de ses trois autres frères ils avaient réussi à stopper la porte juste avant qu'elle ne se ferme, ils devaient maintenant l'ouvrir assez pour faire passer un guerrier. Son réacteur à plein régime, le bruit de ses servomoteurs tournant au maximum de leurs capacités emplissaient l'environnement de son armure. Il était fermement cramponné à la porte, ses bottes enfoncées dans les moindres aspérités de l'esplanade.

La position d'artillerie détonna. L'obus Trembleterre piégé déclencha des explosions secondaires dans les trois trous de combat cachant les canons. Les caisses de munitions détonnèrent sous la chaleur des flammes. Deux des canons tombèrent au sol, leur châssis ayant complètement fondu sous l'explosion ou tordu à cause de la puissante déflagration. Le troisième canon pointait encore bien haut malgré le sabotage, brûlant dans les flammes chimiques, rendu utilisable.

Ses sept hommes attendaient patiemment derrière lui. Ils ne pouvaient pas l'aider à tirer sur le battant de la grande porte, il n'y avait pas assez de place. Le chapelain les exhortait à donner tout ce qu'ils avaient à la gloire de l'empereur, pour ouvrir cette porte. Dans un halètement le sergent rugis :


-Aller ! Encore un effort !


Ses hommes grognèrent sous l'effort, leurs muscles tendus, prêt à rompre sous la charge. Le battant blindé commença à infléchir sa course. De quelques millimètres seulement, les hommes de l'autre côté commençaient à faiblir, ils n'avaient pas les capacités physiques des Astartes génétiquement améliorés, ils n'avaient pas leur rage, leur foi, leur équipement, ni leur volonté. Le battant s'entrouvrit d'un centimètre de plus, le sergent cria dans un dernier effort physique et la porte s'ouvrit d'une dizaine de centimètres de plus, c'était assez. Frère Luther posa un genou à terre dans l'entrebâillement et frère Maximilian debout au-dessus de lui, ils purent avoir maintenant l'angle nécessaire pour faucher les naïfs qui pensaient pouvoir arrêter les anges de l'Empereur. C'était des tirs à quasi bout portant. Le sang, les viscères et les membres des gardes qui poussaient la porte, aspergèrent les Astartes. D'un coup la résistance de ce côté de la porte disparu, et ils purent l'ouvrir complètement, comme un jeu d'enfant.

Les hérétiques de l'autre côté les attendaient, derrière des tables renversées, des bidons vides, des sacs de sable. Ils ouvrirent le feu sur la ligne de neuf légionnaires de l'Empereur. Les lasers ricochèrent sur leurs cuirasses, les shrapnels des grenades rebondissaient sur leurs épaulières ou leurs protèges tibias articulés. La riposte fut violente, l'air fut saturé d'échanges de tir à quelques mètres des deux parties. Un échange à quasi bout portant. A cette distance, les humains n'avaient aucune chance. L'air se rempli des fumées de tir de cordite, les torses volèrent en éclat, les intestins furent broyés sous les tirs, l'odeur du sang, des viscères et des excréments empli la pièce, les murs furent repeints avec le sang des impurs. Le dernier coup de feu retenti, achevant le dernier soldat agonisant.


-Frère Karl, Gauron, Luther, Maximilian, dans les étages ! Coupez la tête à cette vermine. Frère Dord et Tantion, sur le toit, faites taire cette batterie Hydra ! Aux autres, sécurisez un périmètre ! Tous s'exécutèrent promptement.


Six paires de bottes blindées gravissaient les marches quatre à quatre, comme le grondement du tonnerre, le bruit résonnait contre les murs. Ils arrivèrent à un palier, devant une porte fermée de l'intérieur. Des bruits venaient de dedans. Une agitation se faisait sentir, des bruits de mobilier déplacé, des armes qu'on charge, des discutions radios, des conversations nerveuses et pressées. Ils étaient bien devant le centre de commandement ennemi. Tous les officiers qu'il restait étaient là. La dernière tête de l'hydre qu'était l'ennemi. Le frère Dord et Tantion les dépassèrent en courant pour se diriger vers le toit du donjon. Frère Karl et Gauron sur la droite de la porte, et Luther et Maximilian sur la gauche. Ça sera à Luther d'enfoncer la porte. Les autres s'engouffreraient ensuite et couvriront tous les angles de la pièce, qu'importe la menace. Frère Luther se positionna devant la porte. Il fit un pas en arrière pour prendre son élan et asséna un violent coup de pied frontal au niveau de la serrure. La céramite de son armure enfonça le bois ancien, qui vola en éclats. La porte s'ouvrit d'un coup devant la puissance de l'Astartes. Une rafale de tir assourdissante retentis. Frère Luther fut projeté en arrière dans l'escalier par la puissance de l'impact. Il dégringola dans les marches disparaissant de la vue de ses camarades.


-Un autocanon. Voxa Frère Maximilian, à ses frères. Il risqua un coup d'œil par l'embrasure. Tout de suite des déflagrations d'obus de gros calibres détonèrent tout prêt de sa tête, et détonnèrent sur le mur derrière lui. Ils firent voler en éclats des pans de maçonnerie. Ouvrant des failles dans le mur extérieur du donjon. La lumière extérieure vint pénétrer dans le bastion, par ces ouvertures.

-Grenade et mouvement, ordonna frère Gauron. Frère Maximilian s'exécuta, dégoupilla une grenade de sa main encore libre, l'autre tenant fermement son arme contre lui, compta deux secondes et la jeta à l'intérieur.


L'autocanon essaya de toucher le bras qui dépassait, mais manqua. Frère Maximilian avait attendu pour jeter sa grenade, pour qu'aucun occupant de la pièce ne puisse leur relancer l'explosif, le délai étant trop court. Les tirs d'obus à haute vélocité ouvrirent encore plus le mur du donjon vers l'extérieur, on pouvait voir maintenant les incendies dont souffrait toute la forteresse par les fissures du mur, laissant même passer les cendres grosses comme des flocons de neige dans la pièce. La grenade explosa, projetant par la porte défoncée, poussière, sang et débris. Ils rentrèrent à l'intérieur se déployant en arc de cercle pour couvrir tous les angles, malgré le combattant qui leur manquait.

Ils ne trouvèrent à l'intérieur que des corps brisés, des membres déchiquetés, l'arme lourde reversée sur le côté, écrasant de son poids le soldat qui devait l'approvisionner, le tireur soufflé par l'explosion gisait sur le flanc, la moitié du corps manquante. Les derniers officiers qui n'étaient pas mort, rampaient vers le fond de la pièce, en saignant abondement. Les Astartes levèrent lentement leurs armes, les épaulèrent et ouvrirent le feu. Frère Karl noya la pièce sous le prométhium enflammé. Une langue de flamme vint consumer les documents papier qui traînaient au sol, ainsi que les émetteurs vox longues portée. Des étincelles sortaient des appareils détruits. Frère Gauron et Maximilian tirèrent un chargeur complet chacun s'assurant la mort de chaque ennemi dans la pièce. Les cadavres furent pulvérisés une deuxième fois, recevant plus de bolt que nécessaire pour assurer leurs trépas, les survivants furent hachés par les tirs. Des douilles brûlantes roulèrent sur le sol. La pièce avait été pacifiée.


Une détonation retentis sur le toit. La batterie antiaérienne Hydra avait été détruite. Un bruit suspect vint dans leur dos, dans l'escalier, frère Luther s'appuyait sur le chambranle de la porte, visiblement blessé. Ils se retournèrent comme un seul homme pointant leur arme sur leur frère, et les baissant aussi promptement l'ayant reconnu. Frère Gauron se précipita pour soutenir le blessé, et faire un diagnostic vital. L'obus l'avait touché en plein plastron, son gorgerin l'avait protégé du plus gros des shrapnels, son tabar avait pris à moitié feu avec le tir. Luther avait subi des fractures à sa plaque osseuse pectorale, un de ses poumons avait été perforé par les esquilles d'os. Il avait du mal à respirer mais il survivrait. Son armure lui injecta une importante dose d'analgésique dans son sang, il réussit à se mettre debout. Frère Gauron rendit compte sur le vox de l'escouade de croisés.


-Batterie Hydra détruite, et haut commandement neutralisé. Frère sergent, il manque le général ennemi. Aucun signe de lui, il n'est pas dans les cadavres à l'étage.

-Bien reçu. Regroupement sur ma position. Terminé.

Les six guerriers arrivèrent par les escaliers et rejoignirent le groupe restée dans la pièce principale par là où ils étaient entrés. La pièce était sens dessus dessous. Les cadavres jonchaient le sol, le sang commençait à coaguler sur les murs. L'odeur y était insupportable et malgré les filtres de leurs heaumes de bataille, ils pouvaient sentir l'odeur de la mort et de la guerre. Le sergent était en pleine transmission avec leur vaisseau en orbite.

-Revenant, ici Avant-Garde 2-9, nous avons nettoyé la forteresse, le haut commandement a été éliminé, mais aucune trace de leur officier supérieur, je répète, nous n'avons pas trouvé leur officier supérieur. Toutes leurs armes lourdes ont été détruites, l'approche de la forteresse est libre. Bien reçu ?

Le vox grésilla et la voix de l'opérateur radio du Revenant, se fit entendre.

-Bien reçu, la Garde Impériale est en chemin, elle vient de détruire la dernière poche de résistance sur la route, d'après les visuels orbitaux que nous avons. Ils devraient arriver sous peu pour prendre possession du terrain. D'après l'imagerie thermique, des contacts ce sont enfuis par les tunnels dans la montagne. L'entrée se situe dans le donjon, en dessous de vous. Elle doit être dissimulée. Terminé. La communication se coupa.

Ils étaient tous en cercle, tournés vers l'extérieur, leur sergent au centre. Il activa la communication avec frère Johann. Ils avaient perdu tout contact quand les défenses de la forteresse l'avaient pris pour cible. Depuis ils n'avaient pas eu le temps de s'enquérir de son état.

-Frère Johann, répond, voxa-t-il.

Aucune réponse. Il retenta sa chance. Un grésillement se fit entendre.

-Oui Frère sergent ?

Le reste de l'escouade de croisés, fut parcouru d'un frisson. Un des leurs avait survécu alors qu'ils le pensaient tous perdu. Certains soufflèrent profondément dans leur casque, laissant retomber un peu la pression accumulée, d'autre bougèrent imperceptiblement les épaules, pour relâcher leurs muscles. Tous partagèrent l'allégresse, d'un camarade revenu d'entre les morts, mais comme des guerriers. Sobrement et rapidement.

-A tous ! Dispersez-vous par groupe de combat, nous cherchons l'entrée des tunnels, l'officier supérieur ennemi c'est enfui avec quelques soldats hérétiques. Vérifiez votre équipement, notre combat n'est pas fini. Frère Johann rejoins nous, dans le donjon.


A ces mots, le sergent enleva son chargeur et le soupesa. Une moitié de chargeur. Il déchargea manuellement chaque bolt de son chargeur, et rempli la moitié du chargeur qu'il lui restait dans son porte chargeur. Il enfourna le chargeur vide dans la sacoche à l'arrière de son armure. Il réengagea son chargeur, vingt-neuf bolt, afficha son casque.

Ils ne mirent pas longtemps à trouver l'entrée camouflée. Ils retournèrent les rares meubles encore debout, ils la trouvèrent derrière une ancienne bibliothèque en bois massive, à deux ils purent la pousser le long du mur, révélant un long couloir descendant abruptement dans la montagne, dans un noir complet.


-Revenant, nous avons trouvé le passage. Terminé.


Il pointa frère Karl et Gauron, et pointa vers le tunnel. Karl prit la tête, le tunnel était tellement sombre qu'on ne voyait pas à plus de cinq mètres. Il ralluma la veilleuse de son lance flamme. S'il y avait encore des contacts dans ces tunnels, alors ça serait un combat à bout portant, dans des espaces isolés, confinés. Le lance-flamme était fait pour ce genre de combat. Gauron sur ses talons, l'énorme projecteur fixé sur son armure éclairant le passage. Le reste de l'escouade leur emboîta le pas, leur laissant une dizaine de mètres d'avance.

Cela faisait de longues minutes qu'ils progressaient dans ces tunnels. Ils avaient croisé diffèrent embranchement, Frère Karl et Gauron marquant chacun, d'une croix sur le bois des poutres porteuses, pour que le groupe qui les suivait les fouillent et les sécurisent. Ils n'avaient trouvé dans ces embranchements que des espaces de stockages de munitions, des cuisines improvisées, ou des lits de camps, mais plus ils s'enfonçaient, plus une sensation étrange s'emparait du groupe.


-Frère sergent, j'ai comme un pressentiment. Voxa Gauron.

L'audio était horrible, seulement quelques mètres les séparaient, et la ligne était saturée, presque inaudible. Des interférences saturaient le vox.

-Parle librement. Lui répondit-il.

-Mon projecteur n'éclaire pas plus loin que cinq mètres devant nous, pourtant je connais mon armure. Notre Techmarine là lui-même monté sur mon armure. C'est comme si ces profondeurs ne peuvent être percé par la lumière, comme un mur de noirceur. Et je sens comme une sensation étrange depuis que nous nous enfonçons dans ces tunnels.


Le sergent commençait à avoir une sensation étrange, ses poils s'hérissèrent sur sa nuque. Il ouvrit un canal vers leur vaisseau en orbite. Aucune réponse. La montagne interférait. Ils étaient coupés du monde. Le chapelain prit la parole. Un unique mot, qui confirma tous leurs soupçons. Qui aiguisa leur soif de meurtre.


-Je le sens aussi. Sorcellerie.

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