Black Templar Tome I

Chapitre 11 : La Forêt Gelée

9129 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/11/2020 18:48

Retrouvez les autres chapitres sur: https://www.wattpad.com/story/210971996-black-templar






La tempête de neige c'était calmée. Quelques rares flocons tombaient çà et là. Une légère brume était tombée sur la forêt glacée. Les maigres rayons de soleils peinaient à percer la cime des arbres.

Un minuscule flocon vînt se déposer délicatement sur le frein de bouche du Bolter du sergent. Genou droit à terre, son immense épaulière contre le tronc centenaire d'un pin, il était immobile.

Seulement quelques minutes s'étaient écoulées depuis l'alerte. Frère Konrad, toujours en avant de l'escouade de croisés avait activé deux fois son vox très rapidement sans parler, ce qui produisit deux grésillements dans les écouteurs intégrés aux casques des Astartes de l'escouade. Un avertissement d'un danger très proche.

Le sergent se risqua de rompre le silence radio, voyant la rune représentant Konrad immobile, cent mètres devant eux.


-Fère, rapport de situation.

-Contact. Force de l'Archi-ennemi. Progression rapide. Espacement important. Une compagnie peut-être plus, escouade de commandement, armes lourdes, ports grenades. Ils ont comme une sorte de cape dans lesquelles ils sont enroulés. En attente d'ordre. Voxa Konrad d'une voix particulièrement calme.

-A quelle distance sont-ils de toi frère ? demanda le sergent.

-Cinquante mètres, et en approche. Il doit s'agir des renforts qui se dirigent vers leurs positions avancées.

-Replis toi immédiatement sur notre position. Terminé.

A ces mots, Konrad recula précautionneusement de quelques pas, toujours face à la menace, faisant attention à marcher à reculons dans ses propres pas, laissés dans la neige. Quand il eut dépassé un énorme pin, il courut le plus vite possible, en évitant les troncs pour rejoindre ses lignes.

-Allié en approche, voxa-t-il.

Ils sont quasiment sur nous pensa le sergent. Impossible de les éviter. S'ils voient les pas dans la neige de ses guerriers, l'alerte sera donnée et l'attaque de leur objectif principal sera grandement compromise. Il sut ce qu'il devait faire.

-A tous, l'Ennemi est sur nous. Important effectif. Frère Maximilian regroupement sur nous. Dispositif et espacement de combat. Rejoignez vos binômes, mettez en place vos secteurs de tirs !

Tous se mirent en mouvement, prenant couvert du mieux qu'ils purent. Derrière des formations rocheuses, dans des tranchées naturelles, derrières des arbres morts, étendus dans la forêt. Ils se dispersèrent par deux tous en écoutant les ordres de leur sergent.

-Je veux ton Bolter lourd sur notre flanc droit frère.

-Reçu sergent. Répondit Johann courant pour mettre en batterie son imposante arme sur une souche.

-Economie des munitions. Coup par coup. Frère Johann, rafales courtes. Frère Karl, n'utilises pas ton lance flamme, ou qu'en dernier recours. Nous ne sommes pas encore sur notre objectif principal mes frères, ne gâchons pas nos ressources.


C'est à ce moment-là que sorti de la brume frère Konrad, courant à toute allure, il repéra sur l'affichage de son casque, l'emplacement de son binôme de combat, il courut jusqu'à lui et sauta d'un bond fluide et puissant au-dessus un arbre renversé pour atterrir sans un bruit dans une aspérité du terrain qui servirait de trou de combat.


-L'ennemi est plus nombreux que nous. Ils risquent d'essayer de nous submerger par les flancs. Je vous rappelle que nous devons, sous aucun prétexte être découverts par la force principale de la forteresse ennemie avant notre attaque principale. Cible prioritaire, les moyens de communications longues portées de l'ennemi. Ensuite sa tête, son escouade de commandement. Et enfin les armes lourdes.

Le silence régnait sur la ligne de défense des Astartes. Malgré tous les ordres transmis, aucun son ne sortait des armures partiellement recouvertes de neige. Les armures Astartes étant complètement hermétiques et scellées aux éléments extérieurs.

Il vit enfin le dernier binôme prendre position sur leur flanc gauche. Tous avaient pris leurs lignes de tirs, couvrant les angles morts de leurs frères. Dans un instant, l'espace entre les deux forces armées allait devenir un champ de mort.

-Vérifiez vos armes, couvrez-vous mutuellement. Pour l'Empereur.

Ils accusèrent réception de leurs ordres, et d'une seule et même voix, tous répondirent

-Pour L'Empereur.

Le sergent ouvrit une ligne de communication personnelle avec le Revenant.

-Revenant, ici Avant-Garde 2-9. Engageons l'ennemi. Force importante. J'ai besoin d'une observation orbitale sur ma position.

-Bien reçu, bonne chasse. Terminé.


Il le savait, ils étaient prêts. Certains récitaient des catéchismes de bataille, d'autres priaient à deux sur un canal privé. Il remontât très lentement le levier d'armement de son Bolter, jusqu'à mi-course. Il le savait déjà, mais il vérifiait quand même, un bolt était bien engagé dans la chambre de son arme. Il relâcha le levier de son arme. Dans un claquement métallique il se verrouilla. Son arme était prête. L'affichage de son casque indiquait la position de ses guerriers, ainsi que dans le coin inférieur gauche, le nombre de bolts dans son chargeur et son arme, ainsi que le nombre de chargeurs qu'il portait sur lui. Il savait inconsciemment, que chacun de ses guerriers faisaient de même sur toute la longueur de leur ligne défensive. Il aperçut à quelques dizaines de mètres sur leur flanc droit, le Champion de son escouade de croisés. Il était genoux à terre, son pavois fixé au canon d'avant-bras gauche, son pistolet bolter dans son autre main amurée. Son immense épée était au fourreau, elle ne lui serait d'aucune aide dans cet affrontement à distance. Son binôme de combat à couvert à ses côtés. Silencieux comme à son habitude. Il avait fait vœux de silence des années auparavant, son ami parlant pour lui quand il était nécessaire. Il avait pour habitude de communiquer par la langue des signes ou par écris via l'interface de son armure.

Le chapelain situé à cinq mètres du sergent vérifiait lui aussi son équipement aux vues de l'escarmouche à venir. Il lui adressa la parole par vox.


-Une parole chapelain avant la bataille ?

Le chapelain activa le canal vox vers toute l'escouade.

-Visez juste mes frères, soyez sans pitié. Que chaque bolt compte. Bien plus nous attends encore. Dans la tourmente de la bataille, je serais à vos côtés. Loué soit l'Empereur Dieu.

Soudain, ils aperçurent du mouvement entre les arbres. Des silhouettes, progressant de couvert en couvert.

« Ils arrivent. »


A travers les optiques de son casque le sergent pouvait les voir distinctement. Des hommes, armés lourdement pour des humains, enroulés dans leur cape de camouflage, pour éviter les reconnaissances aériennes. Ils portaient des casques lourds ainsi que des respirateurs, les aidants dans leur déplacement dans les montagnes du secteur, à haute altitude.

Ils progressaient dans la brume, avec l'assurance des soldats de carrière. Ils devaient bien avant tous ces événements, être des gardes impériaux comme il en existe des millions, mais ils avaient décidé de vouer allégeance aux puissances de la Ruine. Des stigmates de flagellations, et d'auto mutilation apparaissaient sur les quelques parties visibles de leur chair sous les vêtements de grand froid.

Ils avançaient vite, marchant dans la neige, recouverte d'une chape de brouillard. Ils devaient gravir un petit monticule de terre pour arriver aux positions des Astartes. Quand chaque soldat escaladait cet obstacle, les défenseurs pouvaient identifier leurs cibles prioritaires. Les interfaces des armures des Légionnaires marquaient par un losange rouge rubis chaque soldat qui avançait vers eux. Cet affichage consommait de la puissance de calcul des armures, de sortes que pas plus de vingt contacts pouvaient être marqués simultanément. A chaque fois que le guerrier bougeait sa tête dans une direction, l'armure fessait en sorte de marquer assez de cible pour arriver à un total de vingt.

Les hérétiques, qui avaient renoncé à la lumière de l'Empereur pour quelconque bienfaits du Chaos, marchaient dans cette partie de la montagne avec trop d'assurance, laissant peu d'espace entre les groupes de combats, laissant les postes radios exposés. Les Astartes comptaient bien exploiter ces erreurs.

Chaque Astartes prenait pour cible un élément vital de l'effectif ennemi. Le canal vox prit vit, dans un murmure le sergent dit :


-J'ai compté sept postes radios, une escouade de commandement, deux autocanons, un bolter lourd et environ cent soldats ennemis. Confirmé ?

Onze bips affirmatifs lui répondirent.

-Tir simultané. Feu à volonté sur mon ordre.


A ces mots, l'esprit de la machine de son armure activa une interface qui sollicitait une grande partie des ressources de calcul de son cogitateur embarqué. Sur son affichage tête haute apparu un laser vert qui indiquait la visée de son bolter. Il le braqua sur le torse d'un porteur de vox. Onze autres lasers verts apparurent, uniquement visible des Astartes, indiquant chaque cible pointée par leurs armes respectives, pour qu'aucun guerrier ne prenne le même soldat pour cible. A son ordre, onze bolter aboieront leurs chants de guerre. Onze bolts autopropulsés traverseront le champ de bataille pour se loger dans les chairs de l'ennemi. Onze corps tomberont, presque coupés en deux par la puissance de l'ogive explosive.

Quand ils ouvriront le feu, les lasers verts indiquant la visée de ses frères disparaîtront, le calcul des visées dans une fusillade soutenu ne pouvant être calculé par les esprits de la machine de leurs armures.


Sa visée verte suivait calmement le torse de sa cible. Anticipant chaque pas de côté quand il évitait une branche au sol, suivant le rythme de sa cible quand elle disparaissait derrière un arbre pour réapparaître quelques pas plus loin, le laser retombait toujours dessus, d'une précision mortelle.

Il inspira profondément, le doigt sur la gâchette, il expirait lentement, suivant toujours les mouvements du soldat ennemi. Il allait ressortir de derrière un tronc, il continuait sa route, sans savoir que son existence allait bientôt prendre fin dans une explosion sanguinolente. Soudain il se figea, regarda au sol, il venait de voir les traces au sol laissées par frère Konrad.

Maintenant.

Il pressa la détente, très lentement, sans à-coup. Son Bolter aboya. Il ressenti son recul familier. Onze autres détonations. Un vol d'oiseaux locaux s'envola non loin, effrayés par le vacarme. Son laser de visée disparu de son affichage. Le bolt fila droit vers sa cible. Un battement de cœur plus tard, il perfora la cage thoracique du porteur de vox ennemi. Quand la tête du bolt enregistra l'impact, elle déclencha son explosion, un centième de secondes plus tard, dans les chairs du soldat. Son thorax explosa de l'intérieur dans une brume visqueuse rose. Elle se solidifia rapidement au contact de l'air extérieur gelé. Il tomba la renverse. Face contre neige, entraîné par le poids du poste vox dans son dos. Onze autres soldats ennemis tombèrent à la renverse.


-Assurez-vous de la destruction complète des postes vox mes Frères. Ordonna le sergent calmement.

Il se redressa sur ses deux jambes, d'un seul mouvement fluide, pris un nouvel angle de visée sur le cadavre qu'il venait d'abattre, épaula son arme et tira un autre coup de feu. Etant debout il avait une nouvelle vision du cadavre qu'il avait perdu de vu quand il l'eut touché. Il avait une vue ascendante sur lui.

Cette fois le bolt toucha le haut du crâne du soldat allongé dans la neige. Il perfora son casque, la charge se déclencha quand le bolt ressorti au niveau de sa moelle épinière. Le bolt explosa entre le poste radio et les premières vertèbres. Un petit nuage rose de sang et d'étincelles ressorti du dos de l'hérétique confirmant sa destruction. La neige venait de prendre une couleur rouge sang. Le cadavre se vidant de son sang par les deux trous gros comme le poing que venaient de lui faire les bolts du sergent.

Sur toute la longueur de la ligne défensive, cette action se reproduisait, onze hérétiques mordirent la poussière. Et un deuxième coup de feu venait s'assurer leurs morts et la destruction de leur équipement.


Pris par surprise, ils ne réagirent pas instantanément. Le Sergent saisit cette occasion, épaula son bolter vers une autre cible complètement désemparée et tira. Son arme se cabra dans ses mains, son casque filtra l'éblouissant flash de sorti de bouche de son canon, le bolt fila droit sur la tête de sa cible. Il perfora la mâchoire du soldat, et explosa. La tête fut pulvérisée en un quart de seconde, aspergeant ses compagnons d'armes, d'esquilles d'os et de cervelle. La neige fut recouverte de sang, qui sortait à gros bouillon de la plaie béante qui servait de cou au soldat. Il tombât sur ses genoux, son fusil, attaché à son torse se planta dans le sol, son corps refusant de basculer, il resta là, assis, sans tête, se vidant de son sang par le cou.

D'autres détonations retentirent, ses frères avaient eux aussi saisis l'occasion, plusieurs autres ennemis s'écroulèrent, abreuvant la neige de leur sang. Sur sa droite une impressionnante rafale fut tirée. Le bolter lourd de frère Johann s'éveillait. Il avait pris pour cible l'escouade de commandement. D'une simple rafale courte il faucha la majeure partie de l'escouade. Les bolts de gros calibres explosèrent dans les membres des soldats. Un médecin de campagne ennemi fut démembré par deux bolts, son bras et sa jambe furent arrachés nets. Le porteur du lance grenade de l'escouade reçu deux bolts en plein torse, lorsqu'ils explosèrent une demie seconde plus tard, il était déjà mort, mais son torse fut pulvérisé. Quelques tendons et lambeaux de peau gardaient ensemble ses membres et sa tête en cohésion. Il s'effondra, aux trois quarts démembrés. Les autres bolts s'enfoncèrent dans les troncs des arbres, explosant et projetant des échardes grosses comme des doigts dans les airs. Le commandant ennemi tomba à la renverse de l'autre côté du talus, le bras gauche criblé d'éclats de bois, long comme des couteaux.


Ses trois douilles fumantes furent éjectées de son arme, elles vinrent s'écraser mollement dans la neige, la faisant fondre. Son affichage indiquait qu'il lui restait vingt-huit bolts dans son arme.

Il reprit son couvert, genoux au sol. Les soldats ennemis avaient enfin réagi. Ils s'étaient tous jetés au sol ou mis à couvert. Les icônes représentant les ennemis se fixèrent sur les emplacements de leurs dernières positions connues, et diminuèrent en taille, de sorte qu'elles ne gênent pas la vision des guerriers.

Au loin les cris des soldats ennemis mourant, venaient troubler le silence de mort après la courte fusillade.


-Rapport de contact. Ordonna le sergent d'une voix calme.

-Ici flanc gauche, nous avons neutralisé quatre porteurs de vox, ainsi qu'une arme lourde. Tous inutilisable. Voxa Frère Dord.

Il était chef de groupe de combat, assurant le commandement quand l'escouade était partagée en deux, le commandement du second groupe revenant au sergent.

-De notre côté trois stations vox ont été neutralisées. Tous leurs moyens de communications longues portées ont été détruits. Une arme lourde supplémentaire a été neutralisée. Frère Johann, as-tu un visuel sur le commandant ennemi ?

-J'ai neutralisé la majeure partie de son escouade de commandement. Répondit-il. Mais je crois bien qu'il est tombé de l'autre côté du talus pendant l'attaque, il est surement blessé mais...


C'est à ce moment précis que les soldats hérétiques ripostèrent. Un mur de tirs lasers fondit sur eux. L'arbre sur lequel était épaulé le sergent reçu quatre tirs directs, brûlant le bois devant la chaleur des tirs. Il baissa la tête par réflexe, deux autres tirs vinrent frapper son immense épaulière gauche, la céramite déviant la puissance des tirs, ne laissant qu'une partie de la peinture brûlée. Des échardes volant dans tous les sens virent rebondirent sans grand danger sur son armure énergétique.


Les armes lasers, tels que les fusils de la garde, n'étaient pas les armes les plus puissantes de la galaxie. Mais ils pouvaient être produit en grande quantité et étaient produit en grand nombre, vu leur faible coût de production. Un tir chanceux dans les jointures des armures, ou dans les systèmes de ventilation, comme la grille d'un casque Astartes, pouvaient être fatal. Ces soldats avaient la supériorité numérique en leur faveur.

Le tir venant de lignes ennemies s'intensifia, l'espace entre les deux belligérants se retrouva saturé de tir laser. Les Astartes ripostèrent. Le carnage commença.

Le torse d'un soldat ennemi apparu dans son viseur, il aligna le canon de son bolter sur cette nouvelle cible, immédiatement un losange rouge marqua cette nouvelle cible. Deux tirs partirent. Le soldat ennemi fut projeté en arrière sous la puissance du tir. La rune passa du rouge au noir et disparu en une fraction de seconde. Un autre ennemi mort. Plus que vingt-six bolts avant de recharger.

Le tir de riposte des Astartes était précis et meurtrier, économisant les munitions, là où celui des hérétiques était nourri et imprécis.

Les lasers frappèrent les arbres et les pierres derrières lesquelles les Guerriers de L'Empereur étaient à couvert, les criblant de tirs. Là où les hérétiques mitraillaient de longues secondes avant de replonger à couvert, les Astartes sortaient de leur couvert d'un pas énergique, ou prenaient une ligne de tir, lâchaient deux tirs meurtriers et disparaissaient. A chaque bolt, un ennemi tombait, quasiment démembré.

Le bolter lourd de frère Johann donna de la voix sur le flanc gauche. Une longue rafale. Les bolts de gros calibres explosèrent dans les arbres, les troncs derrières lesquels étaient abrités les ennemis furent vaporisés. Trois arbres furent coupés en deux, ainsi que les soldats à leurs pieds. Les arbres tombèrent sur le champ de bataille, dans un vacarme assourdissant, cachant le son de la fusillade. Des soldats ennemis, focalisés sur la fusillade, ne virent pas les arbres leur tomber dessus et se firent écraser sans ménagement.

Les arbres couchés, firent de nouveaux couverts pour les soldats ennemis. Ils reprirent les tirs, aussi soutenu qu'avant, compensant les pertes qu'ils venaient de subir.


Un soldat ennemi venait de disparaître derrière un arbre, il était surement dos contre lui, rechargeant son fusil laser, il croyait qu'il était à couvert. Le sergent bascula son sélecteur de tir sur la rafale, l'épaula, visa la base du maigre couvert du soldat, et appuya sur la détente. L'arme aboya, et cracha trois bolts à la suite, anticipant le recul de l'arme et donc la remontée du canon, il avait visé plus bas que pour un tir au coup par coup.

Le premier bolt frappa l'arbre à sa base et le traversèrent, le second et le troisième le frappèrent à hauteur d'homme. Ils détonnèrent presque simultanément, une explosion de chairs et de vicièrent vinrent lui confirmer la mort de sa cible à couvert. Le cadavre encore debout parti à la renverse sur la droite et tomba de côté dans la neige.


Le compteur de munition venait d'atteindre zéro. Son chargeur était vide, ainsi que la chambre de son arme. Il replongea à couvert, face au champ de bataille, genou à terre, derrière l'épais tronc qu'il l'abritait depuis le début de l'affrontement.

Il actionna le mécanisme sur le côté de la carcasse de l'arme pour libérer le chargeur vide. Son autre main toujours sur la poignée de tir. Il vint mettre le chargeur vide dans une sacoche de récupération, attachée à l'arrière de son armure, ne les laissant pas sur le théâtre d'opération. D'une autre main, experte, il vint ouvrir le porte chargeur supplémentaire attaché à son plastron, en saisi un, l'inséra dans l'arme et relâcha la culasse. Un bolt était chargé dans l'arme. Il pouvait reprendre le tir. L'opération n'avait pas duré plus que quelques secondes.

Il se leva, remit son sélecteur de tir au coup par coup avec le pouce de sa main droite, épaula son arme, fit un bref pas de coté de son couvert, lâcha deux tirs rapprochés, un autre soldat venait de mordre la poussière. Dans le même mouvement il mit genou à terre, changea de cible, deux silhouettes slalomaient entre les arbres, il tira trois coups de feu, une des silhouettes s'effondra, les jambes coupées. Il repassa à couvert, et fit un pas de coté sur la gauche de l'arbre pour avoir une nouvelle ligne de tir sur la seconde silhouette. Son bolter cracha deux nouveaux bolts, qui vinrent s'enfoncer dans le flanc du soldat qui courait, cherchant un couvert potable. Il fut coupé en deux au niveau du thorax. Deux autres runes rouges s'éteignirent. Vingt-trois bolts dans son chargeur.


-Avant-garde 2-9, ici Revenant. Certains arbres sont tombés, nous dégageant la vue. Nous avons un visuel sur leur ligne de bataille, la vision thermique étant toujours contrée.

Restez en attente, voxa le sergent. Frère Johann, rafale soutenue, vise les arbres, dégage la vue pour notre vaisseau en orbite ! cria-il dans le vox pour couvrir le vacarme assourdissant de l'arme lourde.

-Bien reçu.


Il cala bien fermement son bolter lourd sur la souche, enfonça ses pieds dans la terre devenu meuble, la neige fondante et ruisselant dessus. Il pressa la détente. Les couverts des arbres volèrent en éclats, les obus de gros calibres les perforants, et explosant dedans, il arrosa toute la ligne de bataille depuis sa position sur la gauche de son sergent. Tous les trois bolts, un bolts traçant partait, pour aider la visée de frère Johann, le bolt laissait une traînée rouge, encore plus visible dans la pénombre du sous-bois. Quand il eut balayé la ligne de bataille, il fit décrire le même chemin par son arme, mais dans l'autre sens, toujours en pressant la gâchette.

La bande de munition venait alimenter l'arme à un rythme effréné depuis le casier à munitions fixé dans son dos à son armure. Le bruit des servomoteurs électriques permettant l'alimentation en munitions, tournaient à pleins régimes.

Les flashs de tir venaient éclairer l'armure de frère Johann de façon stroboscopique, ses optiques filtraient les lumières intenses du mitraillage qu'il libérait sur l'ennemi. Il voyait distinctement entre deux flammes de tir les corps fauchés, démembrés, écartelés par ses bolts. Les survivants, collés au sol essayaient de ramper, mais l'air était saturé de shrapnels naturels, des échardes, des bouts de troncs arrachés aux arbres par les explosions, qui se plantaient dans leurs chairs.

Les soldats ennemis qui entendaient le vacarme de l'arme lourde Astartes plongeaient comme ils le pouvaient à couvert, mais le peu de couverts qu'ils trouvaient, étaient mis en pièces par la rafale soutenue. C'était un vrai massacre.

L'arme Lourde se tut. Un silence de mort venait de tomber sur le champ de bataille. Le canon du bolter lourd sifflait dans l'air, chauffé au rouge et refroidissait dans l'air glacial. Les douilles tapissaient le côté droit de la souche, dans un petit monticule où toute la neige avait fondu sous leurs chaleurs.

Et les arbres tombèrent. Leurs troncs cisaillés par les bolts, certains pins virent percuter d'autres salement abîmés par le tir de suppression. La voûte boisée s'ouvrit au ciel. Fracassant les soldats ennemis dessous, qui avaient survécu aux tirs.


-Avant-garde 2-9, ici Revenant. Vision dégagée, nous apercevons un groupe d'une trentaine d'individus dans une manœuvre de contournement sur votre flanc gauche sergent. Terminé.

Le flanc droit était tenu par le bolter lourd de frère Johann, ils n'avaient aucune chance de les submerger par-là, et plus la fusillade continuait, plus ils perdaient l'avantage du nombre, ils ne faisaient aucun dégât aux Astartes et eux subissaient de lourdes pertes. Seule une manœuvre de contournement pouvait leur permettre de reprendre l'avantage. Un commandant ennemi expérimenté pouvait avoir cette présence d'esprit pour décider une telle manœuvre. Il était toujours vivant, surement à couvert derrière le talus, donnant ses ordres par radio courte portée à ses sous-officiers.

Se remettant des tirs soutenus, les soldats hérétiques répliquèrent de plus belle, le bolter de frère Johann ne pouvait plus tirer pendant quelque minute. Une volée impressionnante partie de la ligne ravagée des gardes, malgré leurs lourdes pertes.

-Frère Dord, prends trois guerriers avec toi, et neutralise la force qui vise à nous contourner sur notre flanc gauche. A tous, resserrez les espacements, déplacement et tir de couverture. Ordonna-t-il.


A cet ordre, Frère Dord ouvrit un canal privé avec les trois guerriers qui partiraient avec lui. Ils tirèrent quelques bolts en direction de l'ennemi et se replièrent vers l'arrière de leur ligne. Quand ils partirent, deux binômes de combats vinrent à manquer sur la ligne de front. Le binôme le plus excentré, parti courir entre les arbres, cherchant un nouveau couvert, plus près de la formation de combat, qui appuyait de leurs tirs leurs déplacements. La ligne se reforma, plus compacte.

L'affichage tête haute de son casque montrait que sa ligne de front avait diminuée, quatre guerriers étaient partis, mais leurs postions furent instantanément comblée par les effectifs plus éloignés. Il lui manquait quatre bolter, mais devant l'organisation et la précision des déplacements de ses hommes, l'ennemi n'avait sûrement même pas vu cette manœuvre. Il voyait s'éloigner sur leurs arrières le groupe de Dord, il avait toute sa confiance pour neutraliser cette menace. Il épaula son bolter et continua de faucher les rangs ennemis.

Ils s'éloignèrent de la ligne de combat, le vacarme diminuait à chaque foulée. Frère Tantion, son binôme de combat, toujours aussi silencieux le suivait comme son ombre, ainsi que Frère Lyderic et Hank. Ils devaient rebrousser chemin assez loin de la fusillade, pour disparaître du champ de vision des ennemis, pour prendre par surprise leur manœuvre de contournement sur leur flanc gauche. Ils bifurquèrent vers leur flanc gauche à toute vitesse, slalomant sans ralentir entre les arbres, vers l'icône d'alerte placée par le l'opérateur du Revenant, indiquant la prochaine localisation du groupe ennemi.

Un tir laser l'atteignit en plein plastron, faisant un trou fumant dans son tabar. L'armure dissipant l'énergie du tir. Deux autres l'atteignirent à l'épaule droite, sans grand dommage. Il tira deux bolts dans un tir à la hanche et replongea à couvert. Le sergent libéra le chargeur vide, le plaça avec les deux autres dans la sacoche derrière son armure et en inséra un neuf, il restait déjà un bolt de son ancien chargeur dans la culasse de son arme, amenant son compteur de munition à trente et un bolt. Il avait abattu à lui seul dix-sept soldats ennemis depuis le début de l'affrontement, pourtant les tirs de ripostes étaient toujours aussi soutenus. Il regarda autour de lui, toujours à couvert. Le chapelain tirait de façon rythmique et précise, de son pistolet bolter, donnant un certain tempo à la fusillade. Ses autres guerriers se débrouillaient tout aussi bien, emportant un ennemi à chaque tir, le peu de tir qui les touchait ne faisant aucuns dégâts notables.


-Nous avons le groupe de contournement en visuels. Ils s'apprêtent à charger votre flanc gauche, Sergent.

-Interceptez-les ! Qu'ils ne nous atteignent pas ! Répondit le Sergent.

-A la force principale, l'ennemi crois-nous avoir pris en tenaille, ils s'apprêtent à nous charger. Appuie et progression de dix mètres en avant, nous allons les prendre de court en changeant de position, exécution ! Aboya-t-il.


A ses mots, chaque guerrier appuya de ses tirs son binôme pendant qu'il fonçait à découvert sur dix mètres pour prendre une nouvelle position. Quand il eut atteint son nouvel emplacement de tir, il appuyait son binôme de combat en arrière pour qu'il puisse le rejoindre. Tout se déroula dans une parfaite synchronisation, découlant d'un entrainement intensif. Le sergent parti en premier, appuyé par le chapelain, qui lâchait tir sur tir.

S'apprêtant à charger, la ligne hérétique hésita quand elle vit six géants en armures progresser vers eux, lâchant en même temps des tirs meurtriers.

Il les voyait, à genou, fixant leurs baïonnettes aux canons de leurs fusils laser, d'un instant à l'autre ils allaient se lever et courir vers le flanc gauche de la ligne impériale. Cela ne devait pas arriver. Aucun homme ne pouvait abattre un Astartes seul, mais sous le poids du nombre il pouvait réussir. Avec cette charge, ils pouvaient submerger sous leur nombre, le binôme de combat le plus excentré.

Ils se mirent en marche, lentement, c'est à ce moment que Dord, le champion de l'escouade du Sergent Brüner, activa le haut-parleur de son armure et chargea la formation ennemie. Imité par les deux autres guerriers derrière lui, Tantion restant silencieux, respectant ses vœux, ils hurlèrent leur haine à la face de l'ennemi.

« POUR L'EMPEREUR ! »


Ils se figèrent sur place, quatre immenses guerriers amurés venaient de les prendre à revers alors qu'ils s'apprêtaient à charger leur ligne. Le guerrier de tête, portait un immense bouclier qu'il tenait fermement devant lui, déviant le peu de tir de contre charge à leur encontre. Les autres guerriers tirant pendant leurs courses, fauchant les gardes hérétiques qui se tournaient vers la nouvelle menace.

Dord sorti d'un geste fluide son épée de son fourreau et activa la lame énergétique d'une pression de son pouce sur la rune d'activation. La lame vint à la vie, une lueur bleutée la parcourant, faisant fondre les rares flocons qui venaient à son contact.

A la vue de leur chef de groupe brandissant son épée, les trois autres guerriers, saisirent leurs couteaux de combat de leurs mains gauches tout en mitraillant les soldats de leurs mains droites.

Les hauts parleurs des armures Astartes crachant toute leur haine, déformant leurs voix déjà rauque, en des cris de guerre inarticulés.

Ils franchirent la distance qui les séparait en une poignée de secondes, et la bataille se transforma en une empoignade au corps à corps sanglante.

Il percuta de tout son poids avec son bouclier un hérétique qui tentait de contrer sa charge, en donnant un coup d'estoc de sa baïonnette. Elle se brisa, et le bouclier le toucha au visage, envoyant son respirateur dans sa bouche, brisant ses dents qui s'enfoncèrent dans son cerveau, il tomba raide mort, Dord ne ralentissant même pas devant cet obstacle. Un soldat se tourna vers lui, les yeux écarquillés devant cette charge impromptue, d'un revers de sa lame il le faucha lui et son compagnon à genoux sur sa droite. Ils furent tous les deux tranchés nets, l'un au niveau du cou, l'autre au niveau de la taille.

D'un bond il sauta au-dessus d'une souche morte, et arriva à pied joints sur un soldat qui voulait le viser quand il était en l'air. Son pied gauche percuta le plexus solaire du garde hérétique, qui tomba sur le dos, le pied ferré de l'Astartes l'accompagnant dans sa chute, quand il percuta le sol, la botte amurée le traversa de part en part, brisant sa colonne.


Il dégagea son pied de l'intérieur du soldat, il était complètement recouvert jusqu'à la cheville d'immondices et de sang. Il regarda autour de lui, les trois autres guerriers étaient autour de lui, tailladant, et mitraillant à courte portée, éclaboussant leurs armures noires et leurs tabars immaculés de sang impie. Un soldat ennemi explosa dans son dos, il avait profité de l'angle mort de son armure pour charger Dord, frère Tantion venait de l'abattre d'un bolt. Frère Lyderic avait mis genou à terre et rangé son couteau pour recharger son arme, les hérétiques avaient vu une ouverture pour l'attaquer au corps à corps, mais frère Hank protégeait son binôme de combat, poignardant et tirant à bout portant tout ce qui approchait. De sorte que jamais un binôme ne cessait de tirer, l'un couvrant l'autre. Il repartit à la charge, frère Tantion derrière lui.

Une clameur vint du flanc gauche, un cri de guerre rauque et puissant. Il consulta la carte tactique de son heaume de guerre, frère Dord avait engagé au corps à corps l'ennemi, l'empêchant de charger. Le timing de son Champion avait été parfait.


-Progression ! Dix mètres en avant ! Maintenez la pression ! Voxa-t-il.

Comme une chorégraphie martiale parfaitement orchestrée, ils reproduisirent la même manœuvre. Chacun couvrant son frère dans sa progression. Le sergent arriva derrière une immense pierre de granite. Il posa son bolter sur une de ces arrêtes et vida le reste de son chargeur sur l'ennemi. Il rechargea calmement, le chapelain venait de le rejoindre derrière son couvert, appuyant son sergent de quelques tirs, le laissant recharger. Un quatrième chargeur vide venait de rejoindre sa sacoche, et en inséra un nouveau.

-Nous sommes à quelques mètres de leur ligne, leur fin est proche chapelain.

-Absolument, ils n'ont aucune chance. Lui répondit-il.

-Frère Dord, situation ?


Il enfonça la pointe de son pavois dans la gorge d'un soldat ennemi tombé à terre, de gros bouillon de sang giclèrent sur le bouclier, il appuya un peu plus et fini par le décapiter. Un autre hérétique le chargea en hurlant, son cri de défiance étouffé par son respirateur, Dord lui envoya un coup de bouclier horizontal, la pointe se ficha dans sa bouche, le cadavre ne bougeait plus, immobile, bloqué au bout du bouclier de céramite.


-Nous taillons en pièce l'ennemi dans un corps à corps sanglant, frère sergent.

-Nous avons besoin de votre appui, pour une charge sur la dernière ligne ennemie, frère.

-Bien reçu Sergent. Répondit-il. Pour terminer sa phrase il dégagea le cadavre toujours suspendu à son bouclier d'un mouvement sec de l'épaule. Le cadavre tomba inerte au sol. Frère Tantion mitraillant et lacérant toujours tout ce qui passait à porter, dans un silence religieux.


A quelques pas, frère Lyderic et Hank finissaient de massacrer un petit groupe d'ennemis. Piétinant les survivants, pour économiser les munitions.

Dord aperçu enfin le sous-officier responsable de ce groupe de combat, il pointait du doigt dans leur direction, menaçant les soldats survivants pour qu'ils aillent au combat, surement pour lui laisser assez de temps pour fuir vers leur force principale.

Le champion de L'Empereur chargea de nouveau. Il courut à travers le sous-bois, franchissant les mètres qui les séparaient en quelques battements de cœurs, un soldat essaya de s'interposer en sortant par surprise de derrière un tronc. Le soldat reçut un coup du canon d'avant-bras droit de l'Astartes, lancé à pleine vitesse. Il lui rompit les cervicales et tomba au sol comme une poupée de chiffon. Il fut sur eux.

D'un coup d'estoc la lame énergétique perfora facilement le gilet par balle et la cape de camouflage du soldat, qui prit feu au contact du champ énergétique de l'épée. Il dégagea la lame d'un mouvement horizontal vers la droite, coupant presque un deux le cadavre de l'hérétique.

Deux autres chargèrent vers lui, il mit genou à terre, deux tirs de frère Tantion passèrent au-dessus de lui et vinrent faucher les soldats du Grand Ennemi en pleine course. Ils s'écroulèrent, un trou dans leurs abdomens, gros comme des poings. Le sous-officier apeuré, tomba à genou et supplia pour sa vie, Dord rengaina son épée et le saisit à la gorge, le souleva du sol pour l'amener au niveau de ses optiques, le garde commençait à s'étouffer, la poigne de fer de l'Astartes appuyait sur sa trachée, il activa les hauts parleurs de son armure.


-Tu t'ais détourné de la lumière de l'Empereur, meurs hérétique !

Le son qui sortait de son armure était si puissant que le soldat devint sourd avant même d'avoir entendu la fin de sa phrase. Du sang coulait de ses oreilles dans son respirateur, ses tympans percés.

Il ponctua la fin de sa phrase par un immense coup de casque dans la tête du soldat. La violence de l'impact contre la céramite brisa ses os, il le frappa avec tant de puissance que la peau de son cou rompit, il fut presque décapité par le choc. Sa tête ne tenant à son corps que par des bribes de chairs, il 'écroula dans la neige, la tête restant dans la poigne de fer du guerrier. Il jeta la tête au sol et marcha dessus. Le casque lourd plia sous le poids de l'armure et une bouillie de cervelle se répandit au sol.


-Avancée ennemie sur notre flanc gauche, neutralisée frère sergent. Nous reprenons la progression vers vous.

Autour de lui, ses trois guerriers achevaient les mourant à coups de poings ou avec leurs couteaux de combats maculés de sang ennemi.

A sa droite, un frère de bataille était allongé sous un pin abattu par frère Johann plus tôt. Il tirait de façon méticuleuse. Les ennemis s'effondraient sous ses tirs, il ajouta sa puissance de feu à la sienne, et fauchèrent à deux un groupe de quatre ennemis qui passaient de couvert en couvert.

C'était le moment, il fallait en finir, si le combat continuait à s'éterniser ils gâcheraient leurs précieuses munitions alors qu'ils n'avaient pas atteint encore leur objectif principal. Ils devaient charger droit sur l'ennemi, leurs effectifs étaient décimés, les quelques poches de survivants étaient derrière le talus avec leur commandant. Ils devaient les massacrer jusqu'au dernier au plus vite.

Il activa cette fois ses hauts parleurs et hurla son ordre :

-CHARGEZ !


Le chapelain vint ajouter sa voix à la sienne, suivi de ses guerriers, qui sortirent de leur couvert à leur tour pour s'élancer vers l'ennemi. Ils devaient parcourir les vingt-cinq derniers mètres qui les séparaient du corps à corps final.

C'est à ce moment que le commandant ennemi dévoila sa stratégie. L'autocanon ennemi ouvrit le feu sur les Astartes à découvert. Il avait attendu qu'ils se rapprochent assez, pour qu'ils tentent une charge contre eux et c'est à ce moment-là qu'il avait choisi de faire parler la seule arme lourde qu'il lui restait.

Le rythme de métronome de l'autocanon parfaitement reconnaissable se fit entendre, les obus explosèrent entre les arbres, à peine sorti de leurs couverts les Astartes replongèrent au sol, l'arme lourde les clouant sur place. Un Frère sur la gauche du sergent enjamba un rocher pour charger avec ses frères, il fut faucher par un obus. L'impact fut d'une telle violence qu'il tourna sur lui-même dans les airs, le renvoyant dans le trou de combat d'où il venait de sortir. Le sergent avait clairement vu le caducée impérial peint sur l'épaulière du guerrier, c'était frère Gauron, l'apothicaire de l'escouade. Il avait été touché. D'une simple pensée il fit s'afficher dans son heaume les constantes vitales de Gauron. Une rune ambrée, il était blessé. Il allait se faire tailler en pièce.

Les arbres volaient en éclats. L'air était saturé d'échardes et de débris en tout genre. Les tirs traçants passaient au-dessus de leurs têtes, et venaient faire éclater leurs couverts de fortunes. S'en était fini d'eux.


Une clameur vint du flanc gauche, ses hauts parleurs hurlant les catéchismes de batailles des anges de l'Empereur. Dord chargeait lui aussi la dernière ligne de l'ennemi, il voulait attirer le feu de l'autocanon vers lui pour permettre au groupe principal de reprendre son avancée.

Alerté par son cri de rage, les soldats ennemis orientèrent leurs tirs vers les nouveaux arrivants, les noyant sous un déluge de tir laser. L'autocanon pivota sur ton trépied et ajouta sa puissance de feu. Dord reçu des touches directes de lasers sur son bouclier, sans grand effet, ils progressaient vite, c'est là que les obus explosèrent contre lui.

Il reçut trois obus, qu'il para avec son pavois, l'impact fut si immense, qu'il s'arrêta dans sa charge et planta son bouclier dans le sol pour ne pas être éjectée vers l'arrière. Frère Tantion posa une main sur son dos collant son armure contre la sienne. Il délivrait un tir d'appuis au-dessus des épaules de son binôme qui était à genoux tout en le soutenant de son poids. A deux il pouvait encaisser la puissance de feu continue.

L'affichage de son casque lui montra le message de Tantion : « En avant frère ».

Ils reprirent la progression, Dord à genoux derrière son bouclier encaissant le feu ennemi, Tantion debout derrière lui, l'empêchant de tomber à la renverse sous la puissance du barrage, ripostant vers les origines des tirs de l'autocanon. Frère Lyderic et Hank s'étaient jeté à couvert aux premiers tirs de l'arme lourde, ajoutaient leur puissance de feu dans un tir de suppression vers le talus.


C'était tout ce qu'il demandait, les tirs de l'autocanon avaient été redirigés vers Dord et son groupe. C'était maintenant ou jamais. Ils se relevèrent comme un seul homme, pour parcourir les quelques mètres qui restaient, et sautèrent au-dessus du talus. Ils arrivèrent dans les soldats qui restaient, et les taillèrent en pièces. Le sergent pris son bolter de la main gauche et dégaina son épée de la droite. Il tira deux bolts dans un groupe de soldats. Les bolts explosèrent dans leurs jambes, les arrachant. Il arriva sur eux, effectua deux moulinets de son épée et trancha membres et têtes. Le dernier soldat se fit planter la lame dans son cou, elle ressorti par son aine. Il retira lentement son épée, dans un bruit de succion écœurante, le sang jaillissant à gros bouillon de la plaie.

Autour de lui ses guerriers faisaient de même, massacrant les hérétiques. Ils n'avaient aucune chance. Encore moins au corps à corps. Frère Johann piétinait nerveusement le cadavre du tireur de l'autocanon, il ne restait de lui que des vêtements imbibés de sang et de pulpe humaine.

Frère Konrad était dans un corps à corps à un contre cinq, il massacrait deux gardes renégats de son couteau de combat quand un autre vint l'attaquer dans le dos avec sa baïonnette, elle se brisa quand elle rencontra son armure, il se retourna, et donna un violent coup de pied dans le garde. Il s'envola sur plusieurs mètres pour se briser la colonne contre un arbre. Konrad ouvrit le feu sur un autre groupe de combattants sans s'attarder sur cette boucherie.

Le chapelain avec son crozius, effectuant de grands moulinets, fauchait les vies hérétiques, l'énorme haut-parleur fixé à son armure crachait ses prières de batailles, galvanisant les Astartes présents, désorientant les hérétiques. Il toucha l'abdomen d'un hérétique de son arme de force. Le champ énergétique déchargea sa puissance destructrice sur le pauvre soldat, ses vêtements furent simplement pulvérisés par la chaleur, ses organes internes subirent un tel choc qu'ils se liquéfièrent. Le soldat malchanceux vomi ses poumons et ses intestins avant de trépasser dans la douleur. Ne prêtant aucune attention à ce pauvre hère, il reparti d'un pas décidé, pour moissonner des vies, au nom de l'Empereur.

Les hérétiques, chargés et engagés dans un corps à corps meurtrier ne pouvaient plus fuir, ni utiliser leurs armes à distances, ils n'avaient d'autres choix que de combattre pour leurs vies. Ils n'avaient aucune chance.


Il avait attaché son bolter avec l'attache magnétique de son armure. Il avait enfin trouvé le commandant ennemi, il s'était défendu, tirant avec son pistolet laser sur le sergent qui avançait lentement vers lui, chaque tir était dévié ou absorbé par son armure énergétique, il le saisit à la gorge le soulevant au-dessus de sa tête. Ses hauts parleurs crachèrent sa haine, sa voix transformée en un grondement surhumain.


-Regarde bien.

L'officier ennemi tourna la tête et vit les vestiges de sa compagnie se faire massacrer, les rares survivants étaient empalés aux arbres, ou décapités sans autres formes de procès. Les Astartes qui avaient fini leur besogne regardaient leur sergent, sans bouger, sans un bruit, seule la vapeur de leur respiration sortait des grilles de leurs heaumes, leurs optiques rouge sang le fixait. Quatre Astartes s'immobilisèrent sur le sommet du talus et le fixèrent.

Il l'avait pourtant vu, celui qui avait été touché par les tirs de l'autocanon, il était vivant, un énorme trou dans son épaulière qui laissait échapper des étincelles par intermittence, on pouvait voir les fibres musculaires synthétiques et les mécanismes fonctionner à l'air libre. De l'huile coulait de l'impact. Celui qui portait le bouclier avait aussi l'air mal en point. Son bouclier était recouvert des cratères d'impacts de tirs, mais ils étaient bien là, à le fixer.

L'officier vaincu regarda dans les optiques rouge sang de celui qui le maintenait en l'air, il y vit son propre reflet.


-Je... Essaya-t-il d'articuler.

D'un mouvement sec du poignet il lui brisa les cervicales, et laissa tomber le cadavre au sol.

Il ouvrit un canal vox pour son escouade.

-Regroupement. Vérifications des armes et de l'équipement. Complétez vos chargeurs, et donnez à ceux qui ont consommé le plus. Gardez tous un niveau de munition optimal. Il ajouta. Un bien beau travail mes frères. Chapelain je vous laisse le soin. Frère Dord, avec moi.

Il se pencha pour arracher un bout de cape de camouflage de l'officier, Dord sur ses talons, il s'éloigna du charnier, en essuyant le sang sur sa lame et la rangea dans son fourreau. Ils s'éloignèrent de quelques pas du groupe principal. Il déverrouilla les attaches de son casque, dans un sifflement d'air dépressurisé il le retira et le cala dans son bras gauche. Ses cheveux bruns coupés court était collé à son crane par la sueur. Il se retourna vers le champion de son escouade de croisés. Dord avait lui aussi retiré son casque, comprenant l'importance solennelle du moment. Le sergent lui tendit la main, frère Dord lui saisit l'avant-bras, le sergent en fit de même, un ancien salut des guerriers de Terra.

-J'ai placé toute ma confiance en toi pour couvrir notre flanc, une mission que tu as remplie avec succès. Et tu as sauvé notre dernière charge, sans toi, nous étions finis.

-Je n'ai accompli que mon devoir, Frère-Sergent. Répondit-il

-Je n'en attendais pas moins de ta part. Va faire soigner tes blessures auprès de frère Gauron. Il nous reste beaucoup à accomplir. En terminant sa phrase il lui adressa un léger hochement de tête et verrouilla son casque à son armure, il retrouva l'atmosphère chaud de son harnois de guerre, et l'affichage de son heaume.


Il suivit Dord qui rejoignait l'apothicaire comme il lui avait ordonné. Il s'assit sur une souche couverte de sang, un cadavre à peine reconnaissable à ses pieds, la moitié haute du corps complètement vaporisée. Il commença à faire le compte de ses munitions. Il enleva le chargeur engagé dans son arme, il était à moitié vide. Il extirpa le dernier chargeur de sa pochette principale pour l'insérer dans son arme et mis le chargeur à moitié plein à sa place. Il l'avait mis en toute dernière position dans son porte chargeur. Il lui restait sept chargeurs pleins et un à moitié vide. Il leur restait beaucoup à faire. Il regarda ses guerriers. Certains regraillaient leurs chargeurs avec des bolts, vérifiaient leur équipement. Frère Gauron appliquait une mousse isolante sur l'impact de son armure, elle durcirait assez pour colmater la brèche et limiter les dégâts sur les composants internes. Cela restait un point vulnérable de son armure tant qu'elle n'était pas complètement réparée, et ils ne pouvaient espérer le faire qu'en orbite, à bord du Revenant. Frère Dord était accroupi à ses côtés, il attendait qu'il lui fasse un diagnostic sur ses blessures superficielles, en attendant il vérifiait ses armes.

Le sergent Brüner ouvrit un canal vers leur vaisseau.


-Revenant, ici Avant-Garde 2-9, avons engagé et détruit un détachement complet hérétique. Aucun survivant. Poursuivons notre progression vers objectif principal. Terminé. N'attendant même pas un accusé de réception, il coupa la transmission. Ils avaient assez perdu de temps comme ça, la forteresse les attendait.

Ils progressaient dans la montagne, frère Konrad toujours en éclaireur. Le sergent rattrapa l'apothicaire, cala sa marche sur la sienne. Il ouvrit un canal privé avec lui.

-Comment vas-tu frère ? J'ai bien cru que nous t'avions perdu en bas, quand tu as été touché.

-J'ai bien cru moi aussi que mon heure était venue, mon armure à encaissée le plus gros de l'impact. Mon épaule c'est démis sous le choc, et j'ai aussi de légères fractures à mon bras. Mon armure ayant pris le relais, les muscles synthétiques ont immobilisé mon bras pour limiter les dégâts. D'après le scan, la régénération des tissus a déjà commencé, mes os se ressoudent.

-Et concernant frère Dord ?

-Il a essuyé de graves tirs. De multiples micro fractures sur le bras avec lequel il tenait son bouclier, je crois que son pavois à enfoncer son casque sous la violence du premier impact, il pourrait qu'il soit touché à la tête, mais dans cet environnement rien n'est moins sûr, il me faudrait tous mon équipement dans mes salles stériles à bord du Revenant. Son organisme commence aussi sa régénération.


Les Astartes recevaient lors de leur formation plusieurs implants extrêmement importants qui feront d'eux des guerriers de l'Empereur. La carapace noire par exemple permettait de lier le corps du soldat avec son armure par biais de ports connectiques dans sa peau. Elle renforce aussi la résistance de sa peau agissant comme une armure sous cutanée. Les effets secondaires de ces dons étaient nombreux, aucun besoin de dormir, des sens accrues, une taille, une force et une rapidité hors du commun. Mais surtout une régénération des tissus beaucoup plus rapide, et de meilleure qualité. Bon nombre de vétéran se remettaient de blessures si graves qu'un homme ordinaire serait resté brisé. Une coupure profonde pouvait cicatriser en quelques heures, une fracture, quelques jours, avec les soins attentifs d'un apothicaire, détenteur des secrets de la physiologie des Astartes.


-Très bien, merci frère. Il accéléra le pas et pris place dans la formation. Il fit disparaître de son esprit les doutes sur les blessures de ses hommes, il jeta un œil sur les constantes vitales de ses frères, onze runes vertes apparaissaient dans son casque, il accéléra le pas, confiant dans ses hommes et déterminé à accomplir sa mission. Ils continuaient leur ascension, quand le silence radio se rompit, frère Luther parla :

-Frère sergent permission de parler librement ? Demanda-t-il

-Accordée.

-Avec tout le respect que je vous dois, nous nous attardons dans une mission d'importance secondaire, nous mettons en péril la réussite de la quête qui nous été confiée, si l'un de nous meurs, alors les chances de mener à bien notre mission se retrouve grandement diminué, frère sergent.

-Nous sommes des soldats de l'Imperium, Luther. Je n'ai pas besoin de te le rappeler. Le sergent senti les yeux du chapelain le fixer, dans son dos. Il attendait une excuse ou une erreur pour entrer dans la conversation. Il ne lui ferait pas ce plaisir. Chaque jour nous mettons en jeu nos vies dans les guerres que nous menons. Et chacun de nous donnerais sa vie pour sauvegarder l'Imperium de l'humanité un jour de plus. Nul besoin de te rappeler les serments que tu as prêté. Nous devons protéger les citoyens de cet empire des ennemis intérieurs et extérieurs. Ils continuaient à négocier les aspérités du terrain, il continua.

Nous ne pouvons pas abandonner ses gardes impériaux à leur sort dans cette guerre qu'ils n'arrivent pas à terminer. Nous, nous pouvons le faire. Alors nous devons le faire. Si personne ne peut le faire, alors qui le fera, frère ?

-Nous, sergent. Lui répondit-il en hochant la tête. Il venait d'être remis à sa place, et comprenait son erreur.

Son binôme derrière lui, le bouscula amicalement pour lui remettre les idées en place et se moquer de lui. Le sergent pouvait entendre qu'une conversation était en cours entre les deux par les bips de vox d'une conversation privée.

-Qu'en dites-vous chapelain ?

-Des paroles sensées frère sergent. Nous sommes tous des soldats, notre vie est le combat, et nous périrons tous un jour. Nous devons faire en sorte que notre mort, aussi inéducable soit-elle, ai du sens et serve un but plus grand que nous même. Aujourd'hui nous faisons la différence.


Tous hochèrent la tête à ces paroles et y méditèrent. Ils continuèrent l'ascension.

Laisser un commentaire ?