Black Templar Tome I

Chapitre 6 : Devoir et Honneur

5259 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 04/11/2020 14:11

Retrouvez les autres chapitres en avance sur : https://www.wattpad.com/myworks/210971996-black-templar





Un déluge de tir fondit sur eux. Ils durent se jeter à couvert derrière des coffres de matériels Eldar stockés dans le hangar. Des cristaux venant de catapultes shuriken vinrent se planter dedans profondément, ou dans le mur derrière eux. Quand le bruit de la fusillade fut couvert par le son de l'air coupé dans ses moindres molécules par des projectiles plus gros. Les canons shuriken fonctionnaient sur le même principe que les catapultes shuriken, plus légères des gardiens. Mais ils tiraient des cristaux de la taille d'un bras humain. Ses armes avaient une capacité de destruction nettement supérieure. Dord et ses hommes étaient dos au peu de couvert qu'ils avaient trouvé, frère Maximilian et Luther ripostait violemment avec leur bolter. Mais ils devaient replonger à couvert sous la douche de tir qu'ils subissaient du sol et des passerelles en hauteur. Dord se tourna vers l'apothicaire Gauron, qui rechargeait son arme, il venait d'abattre deux gardiens Eldar.


-Nous devrions faire mouvement, ils nous ont acculés.

Au moment où il finit sa phrase, la portion de couvert qui le séparait de frère Gauron fut transpercée par deux shurikens de cristal qui finirent leurs courses dans le mur derrière eux et s'y fichèrent profondément. Les projectiles venaient de traverser une grande partie du hangar et leur couvert, sans aucune difficulté. Leur position furent noyés sous un tir de barrage intensif. Dord se jeta à terre, imité par les soldats qui l'entourait. Une fois torse contre le sol, les projectiles passaient au-dessus d'eux, à hauteur d'hommes. Sous cette impressionnante démonstration de force, les soldats à pieds devaient se repositionnés pour déborder les flancs des Astartes.

-Fumée et mouvement, séparez-vous, faites le tour, détruisez ces armes ou nous sommes morts !


Ses hommes décrochèrent leurs grenades fumigènes de leurs ceintures et les lancèrent au-dessus de leur couvert qui tombait en morceaux. Une épaisse fumée blanche sorti des grenades, noyant sous une chape, les Astartes qui rampaient, cachés, loin de l'enfer qu'on déchaînait sur eux. Ils se séparèrent en deux groupes, Dord, Tantion, et Karl partirent sur la droite, Gauron parti sur la gauche avec le reste du groupe. Il ne faudrait pas longtemps aux artilleurs pour réaliser qu'ils n'étaient plus sur leur ancienne position. Ils devaient faire vite. Ils s'élancèrent en longeant les murs du hangar, derrière les caisses de matériels, et les piliers pour accéder aux positions des armes lourdes.

Le sergent bondit en premier sur la passerelle, en tirant d'une main avec son bolter et brandissant son épée de l'autre. Le recul était plus prononcé quand il n'avait pas ses deux mains fermement dessus. Il mitrailla en rafales les quelques servants Eldar qui s'escrimaient à piloter le navire. Ils moururent sur leurs postes de commandes. Les aspergeant de leurs sangs et entrailles. L'explosion de la porte avait envoyée sur la passerelle des shrapnels de moelles surchauffées, sur les matelots Eldar. Déjà un grand nombre gisaient au sol, mutilés, éventrés, démembrés. Ses hommes surgirent sur ses talons. Mitraillant aussi les quelques survivants du pont, ils n'étaient pas armés, et ils revêtaient de simple robes vertes, symbole de leur rang.

Son bolter émit un cliquetis quand il pressa la détente vers un groupe de serviteurs Eldar, son chargeur était vide, il le raccrocha à son attache et saisit son épée à deux mains. Dans un coup circulaire, il occis les trois pauvres xénos qui ne tentaient même pas de fuir. Ils étaient bien déterminés à effectuer leur devoir, même si cela devait les amener vers une mort horrible. Les quelques gardes restants qui devaient de protéger la passerelle furent faucher par les tirs combinés de frère Markus, Konrad et Hank. Ils arrivèrent au centre de la pièce, quelques mourants gémissaient dans leur langue au sol, cachés par les consoles de contrôle faites elles aussi de moelle. Au centre de cette pièce, comme un miroir déformé d'un vaisseau impérial, trônait un siège de capitaine, lui aussi en moelle, au-dessus flottaient des bannières Eldar hétéroclites de toutes les couleurs. Ils contournèrent le trône par la gauche, pour se positionner devant. Sur les marches se tenaient deux guerriers dans des armures vertes, ils n'en avaient pas croisé de semblable jusque-là. Le sergent les reconnus, des guerriers scorpions. Des tueurs implacables, spécialisés dans le corps à corps. C'était des guerriers inestimables. Des gardes prétoriens. Ils étaient immobiles, se tenant droit, et fièrement sur les marches, dans chacune de leurs mains, étaient tenus une épée tronçonneuse Eldar. Debout devant le trône en moelle, une forme filiforme, enroulée dans une longue robe sombre. Sa robe semblait changer de couleur et était cousu de symboles ésotériques et étranges, sous les flashs lumineux des débuts d'incendies des machines de la passerelle. Le commandant ennemi, sans aucun doute, portait un long casque fin blanc, incrusté de joyaux rouge sang qui luisaient. L'Eldar aux côtés du trône tendit son bras droit et pointa sa longue lame à un seul tranchant, vers le sergent. Il avait dû reconnaître instinctivement le chef de ce groupe de combat. C'était un geste de défis. Pour un duel, entre deux guerriers.

L'honneur imposait au sergent Brüner d'y répondre. Ses deux guerriers à ses côtés se mirent de part et d'autre de ses épaules. Quand le chapelain Markus passa dans son dos pour se mettre sur sa gauche, il voxa :


-Celui de gauche est à moi.

Konrad eut un petit sourire dans son heaume de combat, et se positionna sur la droite de son sergent. Frère Hank resta en retrait, vers la porte explosée derrière eux, tirant bolt sur bolt pour couvrir ses frères qui étaient toujours au combat et tentaient de freiner les renforts qui essayaient toujours de reprendre la passerelle. Le chapelain fessait des moulinets avec son crozius, le guerrier scorpion avait compris que c'était son adversaire. Il commença lui aussi à jouer de son arme, actionnant par intermittence le moteur de sa lame tronçonneuse. Ils se tournèrent autour et s'éloignèrent des deux autres groupes. Frère Konrad ne bougeait presque pas. Il fixait son adversaire et quand celui si sortait de son champ de vision en lui tournant autour, il se décalait d'un ou deux pas pour lui faire face. Il avait attaché son bolter à sa cuirasse, et avait sorti son couteau de combat dans sa main gauche et son glaive court dans sa main droite. Il semblait prêt, tendu, pour un combat violent.

Le sergent planta violemment sa lame, pointe vers le bas dans la matière du sol. Elle s'y planta et y resta fixement. Il détacha les attaches de son casque, dans un chuintement de dépressurisation et un nuage de gaz, il l'enleva, présenta son visage à son adversaire, comme le voulait la coutume avant un combat singulier. Les fragments de shurikens dans son épaule le firent souffrir quand il ôta son casque. Il garda un visage de marbre, ne montrant aucune faiblesse au commandant du navire ennemi qui les avait attaqués.

-Je suis le sergent Erik Brüner, chef de cette escouade de croisés, commandant de la douzième croisade d'expiation. Et je serais ta mort, xenos. Cracha-t-il entre ses dents.

L'étiquette voulait que les deux partis se présentent, le combat ne devait pas se dérouler entre deux inconnus. Mais il n'était stipulé nulle part que la cordialité était de mise. Le sergent fixa les optiques du casque de l'Eldar, ses sourcils noirs étaient froncés par la haine contenue qu'il éprouvait pour lui. Il ne cilla pas quand il lui répondit.

-Tu es bien celui que je cherche, mon-keigh. Je suis le prophète KrainKha, du vaisseau monde Saim-Hann, et par ta mort je protégerais mon peuple. Lui dit-il d'une voie douce et sifflante, comme de l'eau qui coule sur un rocher. Elle était particulièrement audible malgré le casque qu'il portait, et la fusillade lointaine.

-Bien, nous pouvons donc commencer. Répondit le sergent, fermement.

Et il verrouilla son casque.


Il avait désactivé les affichages secondaires des optiques de son casque. Un seul ennemi identifié se présentait devant lui, aucune autre information ne devait interférer avec son adversaire. Ses deux autres frères étaient eux aussi à quelques secondes de commencer leur combat. Pas un des partis ne s'en sortiraient sans une blessure. Ils étaient tous les six, les parangons de la caste guerrière de leur race. Des machines à tuer, à combattre. Mais c'étaient aussi des protecteurs. Les Astartes étaient les derniers remparts de l'Humanité. Leur mission était simple, protéger l'espèce humaine de l'extinction pure et simple. L'Imperium était assailli de toutes parts, par des ennemis innombrables et innommables. Et les Astartes trop peu nombreux pour combattre sur tous les fronts. Ils étaient épaulés par la Garde Impériale. De simples humains, armés de fusils lasers et de gilets par balle, mais ils ne valaient en rien la puissance d'un seul Astartes. L'Imperium était à un pas de basculer vers sa destruction, et les Astartes de l'Empereur, Ses anges, ne le laisserait pas basculer.

Les Eldars étaient une race ancienne. Plus vieille que l'Humanité elle-même. Elle l'avait vu naître, grandir, et prospérer. La race Eldar, convaincu de sa supériorité sur les autres espèces, état tombé dans l'hédonisme et la luxure ouvertement. Se vautrant dans des orgies titanesques pour éponger leur lassitude croissante. Quelques réfractaires subsistaient encore chez les Eldars, conscients de la décadence grandissante de leur peuple. Jusqu'au jour où, dans des bains de sang, d'orgies, et de déprédations, sous l'effet d'un choc psychique intense, naquit un nouveau dieu. Sous une telle puissance, le peuple Eldar faillit disparaître. En ce jour, l'empire Eldar n'est plus l'ombre que de lui-même. C'est ses survivants qui arpentent les étoiles, hantés par les erreurs du passé, les remords et les guerres qui assèchent les rangs déjà clairsemés de leur peuple. Les guerriers Eldars n'ont qu'une mission. Entrevoir un des futurs qui sauverait leur peuple, et l'aider à s'accomplir. Tous les prix sont bons à payer pour faire survivre leur peuple une journée de plus.


C'est le chapelain Markus qui porta le premier coup. Avec son crozius, il effectua une frappe du haut vers le bas vers son ennemi qui avait adopté une garde peu commune. Il se tenait ramassé sur lui-même, ses armes croisées devant lui. Dans une posture féline. Il absorba la force de la frappe de ses armes juste au-dessus de sa tête, c'est à ce moment-là que le champ disrupteur déchargea sa charge sur l'Eldar. Un champ de force bleuté le propulsa quelques mètres plus loin, son armure verte, rappelant celle d'un scorpion, le protégea de la majeure partie de la puissance déchaînée contre son porteur. Le chapelain chargea dans un cri de rage non contenue.

Dord et son groupe de combat effectuait une manœuvre de débordement sur les deux flancs des positions d'armes lourdes Eldar au fond du hangar de moelle. L'écran de fumée sur leurs anciennes positions n'était pas encore dissipé, et les tirs d'armes de tout calibre, broyaient en morceaux le peu de couvert restant. Ils slalomaient entre les caisses de rangements, les poutrelles porteuses, et les arches qui partaient jusqu'au plafond. Enfin il les distingua. Deux plateformes antigrav, qui ronronnaient doucement, les moteurs incorporés à la plateforme, fournissant la puissance aux mécanismes ésotériques, qui repoussaient la gravité artificielle du hangar. Les affûts tiraient salves sur salves sur les anciennes positions Astartes. Un servant d'arme tirait pendant que l'autre approvisionnait le canon en munitions. Une escouade au complet gardait les alentours et les arrières des deux affûts. Des losanges rouges apparurent sur les torses des Eldars gardant les affûts. Les cibles prioritaires étaient marquées de deux losanges superposés. Ses hommes avaient le même affichage et connaissaient leurs ordres. Sur l'autre flanc, Gauron et son groupe se tenait prêt, derrière des caisses de fret. Ils n'étaient pas encore découverts.


-A mon signal, frère Gauron. Voxa t-il.

Les hommes du groupe de Gauron saisirent une grenade à fragmentation chacun, et retirèrent la goupille. Tant que la cuillère n'était pas éjectée de la grenade, et qu'ils la tenaient fermement, la grenade n'exploserait pas. Au signal ils libérèrent la cuillère, et les gardèrent en main deux secondes, puis les lancèrent. En les gardant deux secondes de plus, les grenade arrivèrent aux pieds des Eldar, et explosèrent presque instantanément, ne leur laissant pas le temps de donner l'alarme ou de sauter à couvert, tant ces ennemis étaient rapides et agiles.

Dord regarda par-dessus son parapet. Quand trois explosions fleurirent au milieu des positions Eldar. Il vit deux gardiens coupés au niveau du bassin pour l'un et au niveau du genou pour l'autre. Ils tombèrent à terre, en criant toute leur douleur. La troisième grenade explosa sous la partie gauche d'une plateforme anti-grav, elle souleva l’affût haut en l'air et il retomba lourdement au sol. Une fumée épaisse s'échappait du dessous de la plateforme. Un des moteurs qui contrait la gravité avait rendu l'âme, et le canon pointait vers le sol. Le deuxième canon orienta son angle de tir sur les positions de frère Gauron et ouvrit le feu. C'était l'ouverture qu'il leur fallait.


Konrad était en fâcheuse posture. Il parait tant bien que mal les coups vengeurs du guerrier scorpion. Son ennemi sautait, virevoltait, ne s'arrêtant que pour frapper et repartait aussi vite dans des esquives et des déplacements si rapides que l'œil humain avait du mal à les suivre. Konrad esquiva deux coups d'épées tronçonneuses horizontales au niveau du bassin en utilisant toute la souplesse que pouvait lui permettre son armure. Il se pencha en arrière, une des lames entailla tout le pectoral de l'armure du croisé. Coupant les banderoles des sceaux de puretés qui y étaient accrochés. L'Astartes ne fut pas assez rapide, l'autre lame vint mordre dans son épaulière droite. Une pluie d'étincelles en sorti. Des fragments de céramite détruites étaient projetés dans tous les sens. La lame mordit tellement profondément qu'elle se bloqua dans le métal malmené. Le guerrier Eldar eu un mouvement de recul, mais il était tenu fermement son épée dans ses mains. Il ne put pas se dégager. D'un violent mouvement de bassin vers la droite, il attira à pleine vitesse à lui le guerrier Eldar, ne réfléchissant pas, dans un cri inarticulé, il asséna un énorme coup de casque dans celui de l'Eldar. Quelque chose se brisa. L'Eldar fut projeté à quelques mètres en arrière. Sous la violence de l'impact, il avait lâché son arme qui était encore fiché dans l'épaulière de l'Astartes. Il se releva péniblement, malgré sa grâce féline. Le guerrier humain venait de déloger sa lame, et l'écrasait au sol avec ses bottes ferrées. Le moteur incorporé dans la garde était fichu. Son arme rendue inutilisable. Il lui en restait une.

Konrad sentait une douleur cuisante là où la lame de l'Eldar avait mordu sa cuirasse. Du sang et du liquide de lubrification coulait de son épaulière. Le casque de l'Eldar était fendu sur toute sa longueur et une optique était cassée. Il pouvait voir un des yeux de son adversaire. Un œil en amende. Une pupille verte. Pleine de haine et de rage pour son espèce. Il allait lui donner une raison de le détester.

Le sergent Brüner était complètement focalisé sur son combat. Il savait que ces hommes combattaient à ses cotés sur la passerelle. Mais chacun d'eux avait son propre combat à mener. Le prophète Eldar se tenait toujours sur quelques marches au-dessus de lui et le toisait de toute sa hauteur. Il tenait toujours sa longue lame devant lui, la pointant sur son cœur principal. Le sergent décida de passer à l'action. Il monta les immenses marches deux à deux en chargeant le prophète. Celui si disparu, dans un battement de cœur, il fut si rapide que le sergent ne put voir dans quelle direction il était parti. Une ombre passa dans l'angle mort de son champ de vision, et une cuisante douleur vint le prendre à la cuisse. Sa jambe se déroba sous lui, il trébucha, et reprit son équilibre au dernier moment. Il s'immobilisa à mi-chemin sur les marches, adopta une garde défensive et chercha son adversaire. Il était là. Là où le sergent se trouvait avant de charger, en bas des marches. Il ne l'avait même pas vu se déplacer, et il l'avait blessé. Comment cela était-il possible ?

L'Eldar ricana :


-J'aurais pensé que ce combat serait plus intéressant. Les talents martiaux de ton espèce ne sont guère évolués, et ne tiennent pas la comparaison face aux nôtres.

Le sergent avait un gout de sang dans sa bouche, et il sentait que son fluide vital s'écoulait dans sa jambière blindée. Il avala sa salive qui avait un gout de cuivre et répondit.

-Approche si tu es si sûr de toi, Xenos.

A peine eut-il finit sa phrase que l'Eldar, fondit sur lui comme un aigle sur sa proie, le sergent tenta une parade de son épée, mais elle ne rencontra que le vide. L'Eldar en profita pour lui asséner un coup d'estoc sous la protection de son épaulière, dans ses côtes. Une violente douleur lui parvint dans ce brouillard de douleur qui venait de tout son corps. L'Eldar était à nouveau au sommet des marches. Le toisant avec mépris. Le sergent respirait difficilement, un sifflement se faisait entendre à chaque fois qu'il respirait. Un de ses poumons était perforé. Le prophète aurait pu lui porter le coup de grâce depuis longtemps, mais par abus de confiance, il s'amusait avec lui. Le prophète abaissa sa lame, et ouvrit une main aux doigts grands et filiformes.

-Adieu, mon-keigh.

Une déferlante psychique d'éclairs sorti de ses doigts et coururent vers le sergent. Il leva son épée tenue fermement dans ses deux mains devant lui. Les éclairs frappèrent la lame et son armure. Les éclats de shurikens logés dans son épaule attirèrent le courant électrique psychique, et brûlèrent ses chairs. Une douleur intense mordit son épaule. Il cria sa douleur et sa frustration. Son épée dévia certains arcs électriques qui partirent dans les consoles de la passerelle de commandement. Elles explosèrent dans des champignons de fragments de moelles. Le reste de la décharge psychique fut absorbée par son armure. Son affichage d'urgence était parasité par la puissante attaque. Ses cœurs étaient en tachycardie, il avait une perforation d'un de ses poumons, et des ligaments sectionnés dans une de ses jambes. Mais il était toujours en état de se battre.

-Il t'en faudra un peu plus que ça pour m'abattre xenos. Viens te battre, de guerrier à guerrier.

-Comme tu souhaiteras, humain.


L'Eldar chargea.

Frère Karl enjamba les cadavres horriblement mutilés des Eldars qui gisaient aux pieds de l'une des armes lourdes ennemies neutralisées. Il pressa la détente de son arme spéciale. La pression sous laquelle le liquide gélifié sorti du canon de canon de son arme, fit remonter celui-ci. Comme le recul d'un bolter pendant le tir. A peine sorti du canon le liquide toucha la veilleuse du lance flamme de frère Karl. Il s'embrasa dans un bruit de tonnerre. Une langue de flamme jaune enveloppa les rares survivants qui tiraient sur les positions de Gauron et ses hommes. Les Eldars s'embrasèrent, cuisirent dans leurs armures de plaques. Leurs cimiers prirent feu, certains sous la douleur essayaient de retirer les plaques d'armures brûlantes, mais leur peau avait fusionné avec elles. Ils ne firent que s'arracher des lambeaux de peau trop cuit. Leur sang était vaporisé et s'évaporait sous la chaleur insoutenable. Les optiques de frère Karl reflétaient le massacre qu'il venait de provoquer. Frère Dord et Tantion arrivèrent derrière lui pour abréger les souffrances des rares survivants. Les bolts explosèrent dans les chairs cuitent des Eldars. Le groupe de combat de l'apothicaire Gauron arriva lui aussi, et prirent position dans les retranchements Eldars. Ils ouvrirent le feu sur les forces ennemies qui avaient progressé vers leurs anciennes positions, ils étaient complètement exposés, et c'étaient rendu compte de la fusillade dans leur dos bien que trop tard. Le groupe de Dord faucha les vies Eldars à découvert.

Le sergent était à terre, son sang coulait dans son armure par plusieurs coupures profondes causées par le prophète Eldar. Il n'avait même pas réussi à blesser son adversaire, ni l'inquiéter. Il était trop rapide. Frère Johann et Lyderic étaient entrés dans sur la passerelle de commandement, derrière la porte blindée qu'ils avaient abattue. Ils avaient été repoussés par les renforts ennemis qui voulaient reprendre cette position stratégique. Les deux Astartes lâchaient rafales sur rafales, chacun leur tour, appuyant de ses tirs son frère qui rechargeait. Ils fauchaient à eux deux un grand nombre de vies Eldars. Lyderic mis genoux à terre de nouveau pour bloquer son arme dans le creux de son genou. Son bras pendait toujours, inerte sur son flanc, il devait recharger à une main. Frère Johann l'appuyait d'une rafale soutenue.


-Plus qu'une cinquantaine de coups ! cria-t-il.

-Ils ne passeront pas ! lui répondit Lyderic.

Le prophète approchait lentement du sergent. Il voulait l'achevé. Il c'était lassé, et le chasseur voulait en finir avec sa proie. Le chapelain Markus et le frère Konrad combattait toujours les guerriers scorpions, aucun des deux partis n'arrivaient à prendre l'ascendant.

Sa robe flottait derrière lui, le sergent leva la tête pour le voir. Sa vision était brouillée par le sang qui lui coulait dans les yeux. Son haut casque à cimier le regardait avec dédain, il le savait.

-J'ai vu ta mort, mon-keigh. Tu ne peux pas lutter contre le destin.

Le sergent ne répondit pas, rien qu'un rot de sang quitta sa bouche.

-Je ne peux pas te laisser en vie. Cela serait un trop lourd tribut pour le reste de la galaxie. Je fais ce qui doit être fait. Lui dit-il. Sa voix chantait presque. Il parlait dans un bas gothique presque parfait, seul son accent aérien trahissait sa provenance. Il pointa sa longue lame vers le cœur du sergent, les deux genoux à terre. Il allait lui perforer son cœur d'une ultime attaque d'estoc. C'était la fin. La vie quittait son corps. Il arma son bras et la lame fonça vers lui.

De sa main gantée de céramite il agrippa la lame Eldar. Son acier était fait pour couper dans tous les matériaux facilement. Son gantelet le protégea à peine, c'était comme arrêter une épée à main nue. Dans un crissement de métal sur du métal, la lame coupa la céramite et la chair en dessous jusqu'aux os. Si profondément que sa paume fut presque coupée en deux, quelques doigts ne tenaient que par le reste de tendons. Il parvint à arrêter la course de la lame vers son cœur, la serrant des quelques doigts qui lui restaient. Le sergent Brüner, de la douzième croisade du poing, hurla de douleur et de rage en se relevant.

-Tu ne peux plus m'échapper maintenant.


Il asséna un violent coup de casque dans la visière du prophète. Puis un autre, et un autre. Il brisa la visière sous la violence des chocs. Désarçonné, il perdit l'équilibre et ne régit pas tout de suite. Ce qui le mena à sa perte. De sa main droite qui tenait toujours fermement son épée, le sergent ne pouvait pas, à cette distance rapprochée, lui asséner un coup de lame. Il frappa la gorge de l'Eldar avec la garde l'épée, en forme d'aigle impériale bicéphale. La garde rentra dans la partie moins protégée de l'armure du prophète. Il asséna un autre coup. La garde rentra encore dans ses chairs. Le sang du xenos sorti à gros bouillons. Dans un borborygme de douleur, le sergent le lâcha et il tomba à la renverse sur le dos.

Les gardes scorpions, sous l'impulsion psychique de leur chef mortellement blessé, stoppèrent le combat et reculèrent progressivement dans les ombres. Ils étaient toujours en garde, épiant les moindres mouvements de leurs adversaires, mais ils n'attaquaient plus. Les Astartes avaient gagnés, et ils n'avaient plus de chef à défendre. Le sergent avait gagné le combat singulier lancé par leur maître. Le chapelain Markus et frère Hank s'approchèrent de leur sergent mal en point.

L'Eldar au sol commençait à baigner dans son sang qui s'échappait de sa blessure à la gorge. Il n'en avait plus que pour quelques instants. La fusillade près de la porte s'était tut. Frère Johann et Lyderic piétinait à couvert, sur un sol tapissé de douilles fumantes, qu'ils écrasaient de leurs bottes. L'Eldar mourant murmura quelques mots inintelligibles. Les gardes scorpions qui semblaient avoir une ouïe plus développée, mirent genoux à terre et baissèrent la tête, ils semblaient prier.

Le sergent s'agenouilla près du mourant.


-Mon épée... Demanda-t-il dans un souffle.

Le sergent tourna la tête vers frère Konrad. Il partit chercher la lame qui était tombé non loin. Il la tendit à son sergent qui lui-même la donna au prophète. Il la prit de ses deux mains, et la serra contre sa poitrine. Comme si sa vie en dépendait.

-Je n'ai pas vu cette réalité possible dans mes visions. C'est impossible. Je n'ai pas su percevoir ma propre fin. Il toussa à la fin de sa phrase, crachant du sang dans la visière brisée de son casque. Sa voix n'était plus un chant fin et mélodieux. Ses cordes vocales avaient été touchées par la garde de l'épée quand elle c'était enfoncé dans sa gorge.

-Vous m'avez vaincu guerrier. J'ai une dernière requête. De soldat à soldat.

Le sergent ne prononça aucun mot. Il acquiesça silencieusement. Il était de coutume d'accorder à un adversaire valeureux ses dernières volontés. Bien sur un hérétique n'était pas reconnu comme tel. Mais l'Eldar avait bien failli lui ôter la vie, c'est pourquoi il tendit l'oreille.

-Quand je serais mort, ne détruisez pas mon vaisseau et mon équipage. Laissez-les partir. Notre combat sera compté à ceux de ma race, mon-keigh. Votre bravoure et votre noblesse sera connue de tous. Sa voix s'éteignait peu à peu.

-Frère Sergent, ici le Revenant, le vaisseau Eldar nous échappe, dans quelques instants vous ne serez plus à portée.

Le sergent activa la balise accrochée à sa ceinture, en tournant les deux parties qui la composait dans les deux sens différents. Une rune rouge apparu sur son pourtour.

-Nous avons votre signal. Transfert en cours. Revenant terminé.

Le sergent se pencha sur le corps presque mort du prophète.

-Sur mon honneur il en sera ainsi.

Quand il eut terminé sa phrase, il planta sans violence ni rage son poignard accroché à sa botte dans le cœur de l'Eldar, abrégeant ses souffrances. Avant de rendre son dernier soupir l'Eldar murmura presque imperceptiblement :

-Qu'elle drôle de vision que voilà...


Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. Son âme quitta son corps. Les gemmes sur son armure parures brillé plus intensément. Dans la culture Eldar, il est dit que les pierres qui ornaient les armures Eldar contenaient les âmes des ancêtres Eldars longtemps disparus. Des pierres d'âmes. Le prophète venait de rejoindre ses ancêtres dans sa quête du salut de son peuple. Le sergent recula de quelques pas en arrière avec ses hommes, les gardes scorpions approchèrent du cadavre de leur maître lentement, puis s'agenouillèrent autour de lui, l'enrobant dans ses capes et s'occupant de sa dépouille. Un léger picotement par-dessus toute la douleur de ses blessures qu'il ressentait vint lui prendre l'arrière de la nuque. Il fut englobé lui et ses hommes dans un halo foudroyant de lumière et d'énergie bleue. Il fut aveuglé. Non ce n'était pas le terme, il voyait, mais il n'y avait aucune couleur, ni lumière, le néant. Il ferma les yeux.

Ils atterrirent dans le teleportharium du Revenant. Ce fut un transfert mouvementé. Le sergent se retrouva à genoux, incapable de respirer. L'air qu'il avait dans les poumons dans le vaisseau Eldar n'avait pas été téléporté avec lui. Il enleva son casque précipitamment et avala de grandes goulées d'oxygènes. Il avait mal à la tête, était désorienté malgré toutes les améliorations génétiques qu'il avait subies, lui et ses frères. Une téléportation malmenait les organismes, surtout si elle s'effectuait dans des conditions aussi exécrables. Konrad fut téléporté dans le croiseur impérial à deux mètres du sol, il atterrit lourdement de tout son long sur le sol grillagé, dans un vacarme assourdissant. Dord et son groupe furent téléportés en plein combat, ils apparurent dans le téléportharium armes pointées devant eux, prêt à tirer. Même certaines douilles tombèrent au sol, étant téléportées avec eux. Tantion apparu dans le téléportharium dans un flash lumineux, mais il fut projeté sur la paroi au fond de la pièce, à la vitesse d'un boulet de canon, il fracassa une console de contrôle en la percutant de son dos. Le sergent leva les yeux, ses hommes étaient tous là, certains blessés, leurs armures cabossées, mais ils étaient tous là.


-Monseigneur, le vaisseau Eldar nous échappe et s'apprête à effectuer un saut Warp. Nous avons une solution de tir sur leurs moteurs. Autorisation d'ouvrir le feu ? Cracha son oreillette. C'était le capitaine Ström.

-Négatif, laissez-les partir. Répondit-il dans un souffle.

-Bien reçu monseigneur.

Sa voix trahissait sa surprise et sa frustration. Cet engagement naval avait excité ses sens pour le combat, cela faisait bien longtemps qu'il ne ce n'était pas retrouvé à la barre pendant une empoignade de cette envergure.

-Bienvenu à bord Sergent.

Laisser un commentaire ?