Black Templar Tome I

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La salle était plongée dans la pénombre. Des débuts d'incendies et des fumerolles s'élevaient, là où les explosions secondaires avaient vaporisées les matériaux inflammables. La porte de la torpille d'abordage avait été soufflée vers l'extérieur, quand les boulons explosifs avaient détonné, libérant le lourd et impressionnant sas du module d'abordage. Les quelques Eldars présents dans la partie abordée du vaisseau ennemi, c'était rapproché dangereusement près pour examiner l'objet non identifié qui avait percé leur coque. Ils réalisèrent leur erreur trop tard, ils furent lacérés et éparpillés par l'explosion qui libéra les Astartes, prêt à massacrer tous les xenos qui avaient osé s'attaquer à eux et qui se mettraient sur leur chemin.

Le sergent fut le premier à poser sa botte blindée sur le sol du navire ennemi. C'était une tradition, le commandant devait être le premier arrivé et le dernier parti. C'était une question d'honneur et d'étiquette, même dans l'urgence d'une bataille.

Ils se déployèrent en arc de cercle autour de l'entrée de la torpille d'abordage. Couvrant leurs secteurs respectifs de leurs armes. Les lampes intégrées dans le garde main de leurs bolters éclairaient les cadavres xenos ensanglantés et mutilés dans toute la pièce. Le sergent savait que quelques ponts au-dessus de lui, frère Dord et son équipe se déployaient aussi. Il n'y avait aucun témoin de leur entrée fracassante, les explosifs de la torpille avaient nettoyés les abords de leur insertion. C'était maintenant une course contre la montre, ils devaient trouver la passerelle de commandement avant que les troupes de sécurité ne les repousse dans l'espace, ils devaient faire aussi autant de dégâts que possible à tous les systèmes du navire, c'était la mission de l'équipe de combat du frère Dord, mais cela avant que les Eldars s'éloignent assez du Revenant, avant qu'il ne puisse plus les extraire des entrailles du navire ennemi.

-En avant. Frère Konrad, guidez-nous à la passerelle.

Leur mission était simple, créer une diversion pour que les forces de défenses du navire pensent qu'il n'y avait qu'une équipe d'intrus, et créer autant de dommages que possible aux systèmes vitaux du vaisseau. Ce qui laisserait une avance considérable et un avantage tactique indéniable au sergent Brüner et son équipe d'assaut. Frère Dord et son équipe courait à toute vitesse dans les couloirs du navire. Aucun éclairage conventionnel n'était visible dans des murs, fait d'une matière qu'ils n'avaient jamais vue. Une sorte de moelle, façonné pour construire des vaisseaux capables de voyager dans l'espace et le Warp. Là où l'architecture impériale utilisait la pierre et le métal dans une esthétique gothique, abrupte, brutale et froide, l'architecture Eldar était épurée, simple et courbe.

-Mais d'où vient cette luminosité ? Demanda frère Karl dans sa course, son lance flamme, plaquée contre son torse.

-On dirait une sorte de bioluminescence qui s'échappe des parois. Répondit frère Gauron, en passant sous une arche somptueuse, marquant un renforcement de la coque sur cette partie du navire.

En effet, les armures noires de jais des Black Templar détonnaient avec la blancheur presque médicale des coursives aérées et vastes du navire. C'était tout l'inverse du Revenant, ses coursives de blocs de pierres, vers le centre du vaisseau, étaient tellement hautes, que les torches allumées par les serviteurs lobotomisés, éclairaient à peine les pas des serfs qui les arpentaient. Le plafond n'était jamais visible, et malgré la grandeur des espaces, une certaine claustrophobie régnait dans ce château dérivant dans l'espace. Au détour d'un corridor épuré ils rencontrèrent leurs premiers contacts ennemis. Une patrouille de gardiens Eldar, armés de catapultes shuriken mortelles. Ils avaient eu le loisir d'étudier lors de leurs entraînements intensifs de novice, les armements connus des ennemis de l'Imperium. Ces armes lançaient des disques acérés de cristal qui traversaient les chairs et les armures avec une facilité déconcertante.

Frère Dord en tête de la formation de combat, ses frères sur ses talons, il ne ralentit même pas quand il aperçut l’affût d'un canon dépassé de l'angle du couloir. Bouclier en avant, il percuta le guerrier Eldar de tout son poids et de toute sa force. Ils partirent tous les deux contre le mur opposé fait dans cette sorte de moelle alvéolée, qui composait ce navire. Le guerrier Eldar fut littéralement encastré par la force de l'impact dans le mur qui céda. Tous ses os, nettement plus résistants que ceux d'un humain lambda, furent broyés. Une bouillie de sang et d'os coulait à présent dans sa tenue de plaque. Dans un mouvement fluide, son bouclier maintenant toujours son adversaire dans le mur, à hauteur d'homme, il sorti de sa main droite son pistolet bolter de son holster, et vida son chargeur sur le reste des guerriers Eldar surpris par la violence de l'attaque.

Le reste de son équipe d'assaut arriva derrière lui et massacra à coups de bolts les rares survivants qui n'avaient pas encore péris. Ils n'eurent même pas la chance de riposter. La fusillade à quasi bout portant, s'acheva en une paire de secondes. Les murs si impeccables furent recouverts de viscères et de sangs des guerriers démembrés. Dord rapprocha son bouclier de sa poitrine, le retirant du guerrier mort dans le mur, le cadavre ne tomba pas au sol, resté enchâssé dans la moelle du vaisseau dans une fresque abjecte de violence. Cela laisserait un message fort aux autres patrouilles qui trouveraient les cadavres de leurs frères. Le bruit déchaîné par la fusillade devait avoir été entendu par de nombreuses oreilles, les coups de feu tirés par les bolters n'égalaient en rien la discrétion et l'élégance des tirs de catapultes shuriken. Ils étaient découvert, les Eldar seraient à leur poursuite, ils devaient continuer de causer autant de dommage que possible et de maintenir une diversion convenable pour l'autre équipe. Ils repartirent au pas de course dans les coursives resplendissantes à la recherche de cibles.

Le bruit de violentes fusillades se faisaient entendre dans les coursives, au-dessus du groupe de combat du sergent Brüner. Le groupe de Dord accomplissait sa mission à la perfection, attirant les patrouilles ennemies vers lui. Cela laissait le chemin libre vers la passerelle de commandement. Ils arrivèrent dans un corridor plus large que les autres. Des arches de moelle spectrale, à intervalle régulier, portaient les bannières de différentes castes, que le sergent ne connaissait pas. Des oriflammes rouge sang et vert profond, où des motifs de larmes et de lames s'entrecroisaient. Ce devait être une allée importante du vaisseau, une artère, peut-être même celle qui menait à la passerelle. Le détecteur de mouvement de son armure réagis mais trop tard, une volée de projectile shuriken fondit sur eux. Deux se plantèrent dans son épaulière droite, quand il plongea à couvert avec frère Lyderic. Ses guerriers l'imitèrent, par groupe de deux, dans des renfoncements de la coque. Ils étaient à couvert, mais la pluie de projectiles continuait de tomber sur eux. C'était une embuscade, ils étaient à découverts. Il n'y avait plus de place pour la discrétion.

Le sergent se releva pour apporter sa puissance de feu, à frère Lyderic qui ripostait, appuyé contre le mur sur son épaule gauche. Il tirait à une main, son bras gauche pendait mollement le long de son flanc. Des disques de cristaux étaient plantés tout le long de son bras. Transperçant l'armure de céramite, ses chairs s'saignaient abondement, il était gravement blessé.

-Tu es blessé frère. Tu peux combattre ? Demanda le sergent.

-Je suis seulement blessé dans ma fierté. Je vais leur montrer de quoi nous sommes faits. Lui répondit-il.

Il venait de vider son chargeur sur les formes floues, à l'autre bout du couloir. Il avait perdu l'usage d'un de ses bras, pour recharger il coinça son arme dans le creux à l'arrière de son genoux droit, et de sa main valide retira le chargeur vide, il le jeta rageusement au sol, et en inséra un nouveau. Il reprit le tir.

-Focalise ta rage sur tes ennemis. Ne perd pas le contrôle. Lui ordonna son sergent. Il répondit d'un grognement affirmatif et tira encore quelques cartouches.

Le sergent risqua un coup d'œil par-dessus l'épaule de Lyderic, pendant qu'il fournissait un tir d'arrêt sur les formes qui progressaient entre les couverts. Elles bougeaient bien trop vite. C'était presque imperceptible, des ombres qui sautaient de couvert en couvert, ses guerriers n'arrivaient pas à les toucher. Quand les bolts explosaient sur là où elles devaient se trouver, elles étaient déjà loin. A ce rythme de progression, elles seraient sur eux dans très peu de temps. 

Le chapelain Markus et frère Hank était la position de feu la plus avancée sur le flanc droit. Ils avaient tous les deux épaulé leurs armes du bras gauche pour tirer vers les formes qui approchaient. Frère Hank était à genoux et juste au-dessus de sa tête, debout, le chapelain Markus tirait lui aussi cartouche sur cartouche.

-Ils sont rapides. Tirez deux cartouches sur là où ils se trouvent, et deux autres là où ils vont se trouver. Créez un mur de feu. Nous allons les avoirs.

Tous ses guerriers répondirent par l'affirmative. Le chapelain Markus et frère Hank furent les premiers. Hank bascula son bolter sur le mode rafale de trois coups. Une forme émergea d'un couvert, pour effectuer une pirouette et une glissade vers un autre, plus en avant. La silhouette était vraiment rapide. Il pressa la détente deux fois. Six bolts partirent. Devant les deux rafales soutenues, la forme ne put pas toutes les esquiver. Un bolt explosa en plein milieu de son plastron, et l'envoya valdinguer contre la paroi du vaisseau. L'éclaboussant de sang visqueux xenos. Ils purent voir la silhouette neutralisée qui fonçait sur eux. Elle était grande. Elancée, svelte, avec des formes féminines. Son armure de plaque était d'un blanc resplendissant, excepté le trou béant à la place de son sternum. Elle portait un haut cimier rouge, et une longue lame dans chaque main. C'était une banshee. Le sergent et ses hommes le réalisèrent trop tard, leurs cris retentirent dans le corridor.

Les banshees étaient des mères Eldar qui avaient perdu un enfant. Elles embrassèrent alors la voix de la guerrière banshee. Criant leur douleur et cherchant à se venger dans des combats au corps à corps brutaux. Elles fondirent sur les Astartes en hurlant leurs cris de guerre. Un soldat humain aurait fui sous un tel spectacle. Se tenant les oreilles de leurs mains, tellement ce cri était insurmontable. Il était tellement puissant qu'il parasitait l'affichage tactique des casques Astartes. Elles étaient une quinzaine, leurs cimiers aux couleurs criardes ondulaient sous la course rapide des derniers mètres qui les séparaient du groupe impérial. Frère Johan émergea de son couvert, bolter lourd en main, il était dans le binôme le plus éloigné du combat, il prit position, et appuya sur la gâchette de son arme. Son bolter aboya à un rythme effréné les cartouches de gros calibre dans un tir de contre-charge mortel. La bande de munition reliée à sa réserve dorsale prit vie et alimenta l'arme. Trois guerrières Eldar furent fauchées par la première rafale. Elles furent pulvérisées sous l'impact des bolts sanctifiés. Leurs sœurs esquivèrent les tirs en tourbillonnants sur elles-mêmes tout en courant, prenant appuis sur les murs pour sauter plus haut, au-dessus des lignes de tir des Astartes. Les cinq autres Anges de l'Empereur, ajoutèrent leur puissance de feu à celle de leur frère. Quatre autres furent fauchés dans la charge. Elles étaient sur eux.

Le chapelain Markus venait de lancer une grenade fumigène derrière les banshees en pleine charge. Cela permettrait de cacher la ligne de vu des gardiens Eldar qui avaient appuyés l'avancés de leurs sœurs. Le sergent abattu lui-même deux banshee qui arrivait sur eux. Lyderic rechargeait son arme, une des guerrières le remarqua et fondit sur lui. Il dut lâcher son arme et saisir son couteau de combat à sa botte pour se défendre dans un seul mouvement. Le sergent fonça sur la furie pour espérer sauver son frère qui n'avait aucune chance. Frère Johann à l'arrière avait cessé de tirer, il ne pouvait pas risquer de toucher un de ses frères dans ce corps à corps violent.

Le sergent arriva juste à temps sur la guerrière qui allait asséner un coup d'estoc mortel à son guerrier. Il lui asséna un violent coup de casque en pleine visière, ce qui lui brisa sa carapace blanche éclatante. Elle tomba au sol, son visage surement brisé par l'attaque. Il lui frappa le sternum avec le canon de son arme, et pressa la détente. Rien. Son chargeur était vide. La banshee au sol, le canon du bolter sur son ventre, elle commença à se débattre, reprenant ses esprits. Il lui réasséna un autre coup du canon de son arme dans son sternum. Quelque chose se brisa sous la carapace de plaques. Il profita de ce moment de répit pour recharger d'un seul mouvement, et tira un bolt à bout portant sur l'Eldar qui essayait de se relever. Elle explosa dans une gerbe de sang qui l'éclaboussa. Il tendit sa main gauche vers Lyderic qui se relevait. Il reprit le rechargement de son arme. Le sergent n'attendit pas un seul instant et vida son chargeur sur les trois Eldars que le chapelain essayait de repousser avec son crozius. Elles furent fauchées. Le chapelain acheva les mourantes à coups de bottes. Du coin de l'œil, Brüner vit que trop tard la forme qui fondit sur lui. Une guerrière élancée, dans un magnifique mouvement ample, avait pris appuis sur une de ses sœurs mortes, pour sauter bien haut dans le ciel. Sa lame allait couper en deux le sergent, sans difficulté. En pleine course, dans les airs, les bolts virent la faucher. Elle s'était mise à découvert en sautant si haut, et frère Johann et Konrad l'avait fauché avec une longue rafale, sans risquer de blesser leur sergent. Le corps à corps était fini, et ses hommes allaient bien. Frère Lyderic était blessé mais son état était stable. Le chapelain Markus avait été attaqué par le plus grand nombre de guerrières. Son armure en portait les stigmates. De longues estafilades sur ses épaulières, et le côté droit de son casque. Derrière le mur de fumée, d'autres guerriers Eldar attendaient. Tout en marchant, le sergent effectua un rechargement d'urgence, il actionna le mécanisme libérateur du chargeur, et d'une violente rotation de la main droite sur la crosse, il envoya valdinguer son chargeur vide vers la gauche, qui rebondit sur le mur. De sa main gauche, il avait déjà pris un chargeur plein et rechargea son bolter.

Ils sortirent du mur de fumée en courant, arme au poing, et mitraillèrent les quelques gardiens Eldar à couvert. Frère Hank lança une grenade à fragmentation sur les postions Eldar, soit ils restaient sur leurs positions et continuaient à tirer sur les Astartes qui les chargeaient, et ils explosaient dans la déflagration, soient ils quittaient leurs couverts et se faisaient massacrer. Certains continuèrent de tirer, et les shrapnels de la grenade pulvérisèrent leurs flancs exposés. Certains fuirent, pour chercher un autre couvert. Ils furent fauchés, les bolts explosant dans leurs dos. Les guerriers du sergent Brüner enjambèrent les cadavres mutilés vers la grande porte au fond du corridor si durement défendu. Un garde était encore vivant, toute la partie de son corps sous son torse avait disparu, il rampait vers son arme, il nu pas le temps de maudire ses assassins, frère Lyderic lui marcha dessus, écrasant ses organes internes. Ils ne ralentirent même pas.

Dord arriva avec son équipe dans une salle grande et spacieuse. Sa chasse l'avait amenée ici. Ils avaient poursuivi un groupe de gardiens Eldars qui fuyaient dans cette direction. Quand ils arrivèrent dans la pièce, les proies avaient disparu et les portes derrières lui se refermèrent. Avant qu'ils ne puissent faire demi-tour et se tailler une nouvelle sortie de sa lame énergétique dans les murs de moelle, un violent tir de barrage vint des mezzanines et passerelles au-dessus d'eux. Ils plongèrent à couvert, derrières les piliers porteurs de ce qui ressemblait à un hangar comparé à l'architecture impériale. Dord regarda son épaulière gauche et vit plusieurs projectiles Eldar enfoncés dedans. Il les retira un à un, de gros trous avaient été percés par ses projectiles. Les hommes du groupe d'assaut ripostèrent dans les règles de l'art. Emportant de nombreuses vies. Même à couvert et en hauteur, les bolts perçaient les maigres défenses et explosaient dans les chairs des xenos. Mais la manœuvre Eldar n'était là que pour gagner du temps. A l'autre bout du hangar, était mis en batterie deux canons shuriken sur des plates-formes antigrav.

Ils étaient face à l'immense porte de moelle close. Ses battants se composaient de plusieurs pans de porte hélicoïdaux qui s'entrecroisaient quand elles se fermaient. Elle était faite d'une moelle plus dense et solide que les murs qui les entouraient. C'était bien une porte blindée, qui devait protéger la passerelle de commandement ou bien l'équivalent Eldar. Ils étaient venus à bout de la garde d'honneur qui la protégeait. Les banshees n'étaient pas des adversaires à prendre à la légère. La diversion du groupe de Dord avait attiré bon nombre de cette garde prétorienne, plus loin dans le vaisseau, sans cela il aurait quasi impossible de s'approcher aussi prêt. Le sergent ne se fessait aucune illusion. Il posa sa main sur la porte de moelle, il sentait la matière pulser, comme un rythme cardiaque, régulier, il pouvait le sentir par les capteurs au bout de ses doigts gantelées reliés à son armure. C'est à ce moment que les sifflements des catapultes shuriken se firent entendre. Un battement de cœur plus tard, des shurikens de cristaux mono-moléculaires vinrent se planter dans leurs armures. Les Astartes rebroussèrent chemin, s'éloignèrent de la porte et prirent position à couvert, par là où ils étaient passés. Des renforts de gardiens Eldar arrivaient par le même corridor, maintenant tapissé des cadavres des leurs. Ils devaient entre et vite sur la passerelle ennemie pour détruire leur chaîne de commandement, ou s'en était fini d'eux, écraser par le marteau des nombreux renforts qui convergeaient ici, contre l'enclume de la porte vivante blindée.

Le sergent avait son épaule gauche contre un pilier de moelle, laissant dépasser le moins de surface de son corps à découvert pour riposter. Il avait été touché. Un fragment de shuriken avait explosé au contact de son armure et une épine de verre avait pénétrée. Quelque part entre son pectoral droit et son épaule. Une douleur lancinante le faisait souffrir dès qu'il bougeait. Mais rien d'insurmontable. Ses guerriers avaient bien réagi, et avait fait volte-face aussitôt que les contacts ennemis avaient été détectés sur leurs arrières. Il appuya deux fois sur la queue de détente de son arme. Son bolter aboya et cracha deux projectiles. Il anticipa son recul familier, quoique presque inexistant pour un physique géno-amélioré d'un Astartes. Les secousses dues au recul de l'arme, firent bouger les fragments de projectiles logés dans son corps. Les deux bolts touchèrent leur cible, le premier toucha l'Eldar à la hanche, ce qui vaporisa tout son côté droit dans un nuage de sang et d'os. Il tomba à la renverse, vers l'avant, quand le second le toucha à l'épaule. Il reparti en arrière sous la violence du choc. Son corps tordu au sol se vidait de son sang. Deux de ses camarades passèrent sur son cadavre, tout en tirant, pour couvrir leur avancée. Des shurikens virent se loger dans le pilier derrière lequel le sergent était à couvert. Il mit genoux à terre et dira trois bolts successivement. Le premier gardien fut coupé en deux par le premier, et les deux autres mutilèrent le reste de son corps avant qu'il ne tombe au sol. Le deuxième guerrier xenos fut taillé en pièce par la droite, frère Lyderic, de son seul bras valide ajoutait sa puissance de feu, et prélevait un lourd tribut chez les renforts ennemis. Ils continuaient d'arriver, par vague. Ils devaient trouver un moyen d'entrer.

La fusillade durait depuis quelques minutes déjà. Les cadavres Eldars commençaient à s'entasser dans le corridor principal. Mais ils progressaient bien. Les tirs de barrages des Astartes les empêchaient pour l'instant de les submerger.

-Frère Konrad, prends toutes nos charges à fusion, et nos grenades à fragmentations. Nous te couvrirons pendant que tu les poses sur la porte blindée derrière nous. Ordonna le sergent.

Sans l'ombre d'une hésitation, il envoya vers la position à couvert, un peu plus bas de Konrad sa charge à fusion et une grenade à fragmentation qui roulèrent jusqu'à lui. Ses autres guerriers firent de même. Quand Konrad sortira de son couvert pour effectuer sa tache de sapeur, il sera à découvert, ses frères devront redoubler d'efforts pour le couvrir. Il le vit partir, et slalomer entre les piliers jusqu'à celui qui était le plus proche de la porte. Il attendit le signal de son chef de groupe. Comme un seul homme les Astartes ouvrirent un feu soutenu, les Eldars surpris par un déferlement de violence, s'immobilisèrent dans leur progression. Nombre d'entre eux furent fauchés. Frère Johann tira rafales sur rafales de son bolter lourd. Réduisant en charpie les couverts des gardiens. Le sol était jonché de cadavres, de douilles et de débris de cloisons et de murs. Les coursives auparavant si propre et étincelantes, étaient devenus un véritable champ de bataille. Elles étaient méconnaissables.

Frère Konrad s'élança à découvert. Il posa genoux à terre, son bolter attaché par l'attache magnétique de son armure. Il sorti les charges à fusion de tout son groupe de combat et les disposa en cercle autour du centre des hélices de la porte. Au centre il fixa les grenades à fragmentations. Il régla les détonateurs des grenades cinq secondes après celui des charges à fusion. Un shuriken vint se planter juste à côté de crane, il ne broncha pas et continua son rôle de sapeur. Il fixa la dernière grenade, et une douleur fulgurante lui prit la main. Un projectile de cristal venait de lui perforer la main avec laquelle il avait fixé la charge. A quelques centimètres, le projectile aurait touché la grenade et aurait fait détonner tout le dispositif. Réduisant à néant la mission. Il fit le chemin inverse, retournant à couvert. Il informa par le vox que le dispositif était en place, mais qu'ils étaient trop prêts de la déflagration. Ils devaient s'éloigner de l'épicentre, et le seul chemin possible était devant eux. Au signal du sergent, ils chargèrent. Frère Hank appuya de ses tirs le sergent, qui s'élança tout en tirant. Il abatis dans sa course un guerrier qui le prenait pour cible. Un second émergea de derrière une arche, il plongea à gauche de l'arche, et passa derrière, le guerrier était là, il lui asséna un coup de coude derrière la tête qui le propulsa contre l'arche. Il se brisa les cervicales et le crane contre la moelle des murs. Il appuya à son tour de ses tirs, frère Hank qui vint le rejoindre, ils étaient assez loin de l'explosion programmée. Ses frères de l'autre côté du corridor avaient progressé. Le chapelain Markus venait de se débarrasser d'un cadavre Eldar criblé de projectiles, il s'en était servi de bouclier pour avancer.

Le compte à rebours de l'explosion arriva à zéro dans toutes les visières de l'escouade de croisés. Ils s'étaient faits aussi petit que possible sous les déluges de tirs et l'explosions. Les charges à fusion rentrèrent en action. Leurs cœurs instables, libérés, consumèrent la matière dans des petits soleils mourants. La chaleur se fit ressentir dans le dos des Astartes malgré leurs armures. Six points de fusion dans la porte, rougeoyaient sous la chaleur et la matière fondue qui tombait en gouttelette de magma au sol. Mais elle tint bon. C'est à ce moment que les grenades à fragmentation explosèrent. Avec le souffle déployé, vers l'intérieur, elles propulsèrent les parties fragilisées de la porte vers l'intérieur de la passerelle. Envoyant shrapnels et débris sur les occupants, en plus de créer un passage praticable.

-Lyderic, Johann, couvrez-nous le temps qu'il faudra. Les autres avec moi ! Aboya le sergent.

Il s'élança une nouvelle fois vers l'accès à présent dégagé. Dans son dos le bolter lourd aboyait son chant de guerre assourdissant et le martèlement du bolter de

Lyderic.

Les quatre Astartes restant passèrent, les battants dont les arrêtes fumantes et rougeoyantes qui n'avaient pas eu le temps de refroidir, le sergent en tête, pénétra sur la passerelle. Ils étaient entrés.