Blood Eater
Chapitre 3 : Pourquoi tant de violence?
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Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans
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CHAPITRE TROIS
LAURY
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Après m'être levée, douchée, avoir mangé et fais un tour sur les réseaux sociaux, je me plantais devant mon dressing. J’avais éparpillé mes plus belles fringues au sol. Je voulais tout faire pour plaire à Ichijo. J'enfilai pour commencer mes sous-vêtements en dentelle de chez Victoria Secret. Par-dessus, j'avais le choix entre un débardeur blanc, un T-Shirt noir avec de la dentelle sur tout le décolleté, et un chemisier bershka blanc et transparent. J'optais pour ce dernier, dont de défaisais les trois premiers boutons. Par-dessus, j'enfilais ma veste bomber bordeaux. Je me faisais deux tresses plaquée. Je prenais mon Iphone 7, enfonçais les écouteurs dans mes oreilles, et descendais l’escalier. Comme chaussures, j'optais pour des escarpins "parody" de chez Asos. Je saisissais mon sac et entrais dans la voiture.
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Quand j'arrivais à l'académie, Shynee étais déjà là. Elle discutait avec une jolie brunette de la classe, j'essayais en vain de me souvenir de son prénom. Je faisais la bise à Shynee. Quand la brunette me vit, je vis dans son regard une flamme de jalousie s'allumer, puis de peur. Rapidement, ses jolis yeux verts mousse recouvrirent toute leur gentillesse.
"Heuh...Je...Bonjour. Bégaya-t-elle
-Bonjour. Répondis-je. Shynee vola au secours de la petite, coupant le blanc gênant qui s'était installé.
-Laury, je te présente Stéphanie. Mais tout le monde l'appelle Stéphie. Ça vous dit, une photo pour Instagram ? Elle sortait déjà son téléphone (le dernier Huawei), ne nous laissant pas le temps de répondre. Stéphie dévoila une magnifique sourire. Je me contentais de faire un regard de biche. Shynee sourit. Elle ajouta un effet sépia, puis publia la photo. Je vous enverrai la photo, ajouta-t-elle. Stéphie nous sourit, puis se détourna. Je réfléchissais : elle était mignonne, gentille, manipulable, drôle, et visiblement populaire (même si, à côté de moi, elle faisait légèrement tâche). J'avais absolument BESOIN d’une fille comme elle. Je l'appelai.
-Stéphie ? J'organise une grosse fête disons...Ce week-end. Ça te dis de venir ?
-Heuh...Oui...
-Cool ! Parles-en à un max de personnes. A tout à l'heure Stéphie !" Shynee me dévisageait. Les amies de Stéphie avaient épié notre petit manège. Quand elles regardaient leur amie, je voyais bien la jalousie briller dans leurs yeux. Stéphie leur adressa un petit sourire confus.
"Ah ! Elle ne restera pas amie avec elles bien longtemps...Elle sera obligée de se tourner vers moi...Et en attendant la rupture, elle me permettra de gagner des sous-filtres...Bonne petite. "
"Laury. Shynee me rappela.
-Hum ?
-N'utilises pas cette petite. Tu ne peux pas la détruire.
-Je ne la détruirai pas. Mais sache que j'ai le droit de détruire qui je veux.
-Ah ouais ? Moi aussi tu peux me détruire ? Je la jaugeais. Evidemment, elle le savait, la réponse était non. Je n'aurai jamais pu détruire cette fille. Je m'étais attachée à elle, et bien que ce soit un terrible défaut, c'était vrai. D'autre part, sans elle, je n'aurai pas pu faire face à la haine que suscitait mon attitude de garce. Et pour finir, bien qu'elle soit gentille, avec un bon fond, le fait que je la laisse tomber m'en ferai trop baver auprès des autres. Je ne pouvais pas la détruire. Et je ne tenterais jamais.
-Non. Je ne pourrai pas te détruire. Et toi ? Tu pourrai ? Elle réfléchit longuement. Je pensais que la réponse ne viendrait jamais, mais elle a fini par venir.
-Hum...Si je le voulais ? Je pense que je pourrai, oui. Mais je m'y refuse. Et je te promets que, jamais, jamais je ne tenterai de te détruire si toi tu ne le tente pas et que je ne le fais pas délibérément. Pile au moment où la cloche sonna, Yuki vînt nous ouvrir. Nous entrâmes, moi et Shynee. Dans le hall, Mathilde nous a rejoint. Nous avons parlé de tout et de rien, nous dirigeant vers l'académie. Je regardais l'heure sur mon portable : encore 5 minutes.
"Oh, allez-y, je vais faire un tour...Au toilettes. Envie pressante." Je leur sourie et me détourne d'elle. Je prends à droite et me retrouve dans le couloir principal du premier étage, avec ses casiers et ses toilettes le long du mur. Je sors mon portable et regarde mes texto.
"Ben alors Laury, on sort son portable au sein de l’académie ? Je me demande ce que penserait un chargé de discipline...Je levais la tête. C'était une fille de ma classe. Je ne l'avais pas vraiment remarquée, mais, maintenant qu'elle me cherchait des poux, je la reconnaissais : c'était une des amies de Stephie Elle me fusillais tout le temps du regard, surtout lorsque que Ichijo m'avait rapprochée significativement de lui à la sortie...
-Dégage microbe. Je rangeais tout de même mon Iphone 7 dans mon sac, changer de téléphone, c'est tellement chiant...
-Nan, j'crois pas non. Elle avance d'un pas. Ses amies aussi. Je recule. Elles avancent, je recule, elles avancent et ainsi de suite jusqu'à je sois contre le mur, entre deux casiers. La fille me baffe avec force. Je lui tends mon majeur verni. Si elles croient m’impressionner, cette bande de fillettes, en m'encerclant comme ça...Bon, okay, ça fait mal. Elle me griffe l’épaule au point de l’arracher des petits Elle me tire ensuite les cheveux.
-Bah merde...Je crains pas...Fillette. Elle me fait asseoir par terre.
-T'sais c'qu'elle te dit la fillette ?
-Nan, mais je suis sûre que je m'en fous.
-T'approche plus d'Ichijo, sale pute.
-Surveille ton vocabulaire. Je suis pas sûre que ta chère maman n'apprécierai ce que tu me dit...Elle me fusille du regard. Alors qu'elle allait me frapper, une élève de la Night Class, Ruka Sõen (une magnifique brune à l'air triste) s'interpose.
-Laisse, Athénaïs. Je vais m'occuper d'elle. On touche pas à mon Kaname sans le payer de mes mains...Je la savais bien plus puissante que "Athénaïs". Je me méfiais, mais ne pus m'empêcher de répondre.
-"Ton" Kaname ? Il avait pas vraiment l'air d'être tien, la dernière fois... J'étais allée trop loin, elle m'envoya son poing dans la figure avec une force étonnante pour une fille à l'allure aussi fragile. Un craquement alarmant se fit entendre dans mon nez. Ce dernier se transforma en fontaine à sang. Une lueur rouge passa dans les yeux de Ruka, et un rictus cruel anima ses jolies lèvres. Alors qu'un autre coup allait partir, Zero posa le canon d'un revolver sur la tempe de mon adversaire. Stéphie était sur ses talons. Je la remerciais d'un hochement de tête reconnaissant. Ruka recula d'un pas, Zero rangea son arme (ce mec était définitivement excessif...)
-Athénaïs Castenave et Ruka Sõen, vous êtes convoquées chez le Directeur. Laury, je vais t'accompagner à l'infirmerie. Quand il fit enfin attention à moi et qu'il regarda ma blessure, une ombre passa sur son visage et son tatouage se mit à luire légèrement. Mon ventre se noua. Comme dans ma vision...Il me prit délicatement dans ses bras. Stéphie accompagna son amie et Ruka vers les escaliers, donc le bureau du directeur.
-Vous autres, allez en cours. Vous êtes en retard. » Il lança au public de la petite altercation son fameux regard tueur, et elles déguerpirent immédiatement. Je me laissais aller contre lui, ignorant le fait que je tâchais terriblement sa chemise blanche de sang. Après tout, ce n’était pas tous les jours qu’on se faisait porter par un beau gosse pareil, si ?
« Tu devrais être plus gentille, tu sais. Quand on se comporte comme une garce, faut pas s’étonner d’avoir des problèmes. Je levais les yeux sur lui.
-Je sais. Mais j’ai l’habitude.
-Mouais…Si tu le dis. Il eut un sourire. Ce mec était trop beau.
-Tu…T’es libre samedi ? Autant tenter le tout pour le tout…
-Bah ouais pourquoi ? C’était fou ce que son air « j’men bas les couilles » pouvait me déstabiliser.
-Je fais une fête…
-Parce que tu penses vraiment que tes vieux vont te laisser t’amuser ce weekend après une baston au sein de l’académie ?
-Mes « vieux » sont là que demain. Et ils s’en foutent de toute manière…
-Ok. Tu me passeras ton adresse… »
Il ouvrit la porte de l’infirmerie et alluma la lumière. Il pesta par rapport à l’absence d’infirmière. Il me posa sur le lit et me fit enlever mes escarpins. Il fouilla dans les placards et en sortit de la gaze et un désinfectant
"On ne sait jamais où elles ont traîné, hein ?" Je pouffais. C'était fou ce que ce mec arrivait à me détendre. Il pressa la gaze sur mes narines en appuyant fort et en me pinçant le nez très fort, ma tête basculée en avant. Il nettoya le sang qui avait coulé sur mon visage. Je remerciais ma bonne étoile : mon chemisier avait survécu (je ne sais pas comment...Sûrement un pur miracle). Par contre, mon jean avait, lui, été taché par endroit. Il prit un coton qu’il aspergea de désinfectant et nettoya mes plaies causées par les griffures d’Athénaïs. Il était magnifique. Sans me retourner le cœur et l’esprit comme Ichijo en était capable, Zéro avait le pouvoir de me transporter dans un univers secondaire et, il fallait l’avouer, terriblement séduisant. Son côté mystérieux, sombre, et « je-m ’en-fous » m’attirais énormément. Il me surprit à le regarder. Je soutenais son regard gris comme un ciel orageux. Vous savez, ce ciel inquiétant qui précède une terrible tempête. Le temps s’était arrêté. C’était…Magique. Quelqu’un se racla la gorge.
« Je dérange ? »
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Zéro s’éloigna aussitôt de moi. Il se retourna, et même de dos, je sus que ses yeux étaient tueurs. Je me penchais pour voir qui était entré ; mon cœur rata un battement : Takuma Ichijo. Zéro se retourna vers moi.
« Cinq minutes. Pas plus. Toi aussi t’es convoquée chez le directeur. » Il sortit de la pièce, bousculant Ichijo au passage. Ce dernier s’approcha de moi.
Je m’étais redressée sur le rebord de mon lit d'infirmerie. Ichijo s'approcha de moi.
"On m'a dit que ces filles t'avaient frappée par ma faute..."
Je le défiai du regard. Évidemment, il se défila le premier. Je redressai le menton et rabattais mes cheveux en arrière d'un coup de tête. Mes yeux lançaient des éclairs. Il trahit son malaise en passant une main mal assurée dans ses beaux cheveux blonds. Il inspira un grand coup, fit un pas vers moi. Je pensais qu'il allait m'embrasser, quelque chose du genre. Mais non: il s'était contenté de poser la main sur mon genou. Il le pressa doucement.
"Hé, ça va? Fit-il d'une voix douce, plongeant ses yeux dans les miens. Je sentis mes barrières s’effondrer et je dus chasser les larmes qui mouillaient mes yeux d'un battement de paupières.
-Oui.
-On m'a dit que Ruka était mêlée à cette affaire...
-Qu'est-ce que ça peut te faire? Il baissa les yeux sur sa main qui me touchait gentiment. On aurait dit qu'il évitait de me brusquer, de peur que je ne me braque, comme on aurait fait avec un cheval ombrageux.
-Je ne supporte pas l'idée qu'on puisse te faire du mal...Il était bien mignon, mais je n'étais pas dupe : c'était juste le genre de phrase toutes faites pour amadouer les filles.
-On ne se connaissait pas il y a deux jours, Ichijo. Ma voix s'était malgré moi faite moins dure, plus douce.
-Mais je...Non, laisse tomber. Il regardait toujours sa main.
-Si tu me connaissais un peu plus, tu saurais que je ne laisse pas tomber si facilement. Il releva ses yeux tristes sur moi.
-Si tu me laissais l'occasion de te connaître, au lieu de me traiter avec froideur, je le saurais! S'emporta-t-il. Ne te fais pas plus garce que tu es! Cria-t-il.
-Je suis, une garce. Tout le monde le sait. Je suis comme ça avec tout le monde.
-Tout le monde? T'avais pas l'air très garce quand Zero était penché sur toi tout à l'heure! Lâcha-t-il, frustré. Je ne suis pas comment j'avais fait pour ne pas comprendre sa haine, sa frustration, son malaise et sa colère. C'était pourtant typique.
-T'es jaloux? Lâchai-je, dans un souffle.
-Non. Il me fixa, détourna les yeux, puis me rejeta un coup d’œil. Enfin, peut-être. Un peu. Je ne souriais même pas.
-Ça ne me dérangerais pas que tu sois jaloux si on était ensemble. Or, on ne l'est pas, et j'aime flirter avec plusieurs mecs en même temps. Je levai la main pour le couper. Non, je ne veux pas sortir avec toi maintenant, je ne suis pas une fille facile, je ne sors pas avec des mecs que je ne connais même pas. Ça vaut aussi pour Zéro.
-Donc, tu flirte avec lui." Ce n'était pas une question. Toute trace de colère avait disparu de sa voix. Ce n'était qu'une affirmation. Plus je le regardais, plus je me rendais compte que, oui, j'avais terriblement envie de sortir avec lui. Il les balayait tous : Zéro, mon Ex, ou même Kaname. Il n'y avait que lui. Et personne d'autre. Je me sentis virer au rouge écarlate sous mon maquillage de luxe. C'était si simple de parler avec lui. Il ne se voilait pas la face. Il n'avait pas de mystérieux tatouage. Il n'y avait que deux choses qui entraient en ligne de compte quand on se regardait comme ça: Lui et Moi.
Je ne pouvais pas empêcher mes yeux de quitter son regard turquoise pour ses lèvres, charnues, roses, fines, pulpeuses. L'idée de l'embrasser m'obsédait. Qu'il me serre contre lui. Que je me perde en lui. Comme répondant à l'appel de mes pensées, il se pencha, et ses lèvres se déposèrent doucement, lentement, comme pour me laisser le temps de reculer, sur les miennes. Sa main quitta mon genou pour se glisser dans ma chevelure blonde, entre mes deux tresses. L'autre passa autour de ma taille. J'enroulai mes bras autour de son cou, comme pour l'empêcher de partir. Il se pressait contre moi. Ce baiser était tout simplement délicieux. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine, menaçant de la quitter à tout moment.
"Et, est-ce que tous les autres font battre ton cœur comme ça?" murmura-t-il contre mes lèvres.
Pour toute réponse, je me pressais plus contre lui, enroulant mes jambes autour de lui. Nos cœurs battaient la chamade au même rythme. C'était magique, atypique. Il sentait tellement bon. Il faisait bien une tête de plus que moi. Je me sentais, dans ses bras, petite et protégée. Nos corps s'accordaient tellement bien. Il balayait mes doutes, mes craintes, mes barrières. Notre merveilleux baiser s'acheva trop vite : Zéro ouvrit la porte à la volée. Les lèvres d'Ichijo quittèrent les miennes, il s'éloigna d'un pas. Seules ses mains restèrent posées sur mes hanches. Zéro et lui se foudroyaient du regard.
"Désolé de vous interrompre. Laury, tu es attendue chez le directeur. Il s'adressa à Ichijo : cette fille n'est pas ton goûter. Ne l'oublie pas. Je sautais sur mes pieds à contre cœur. Je n'avais pas compris l'allusion à un goûter faite à Ichijo. D'ailleurs, j'ignorais ce dernier. Quand je fus sortie de l'infirmerie, Zéro referma la porte, laissant celui qui venait de m'embrasser avec passion seul dedans. Je le suivais dans un silence gêné. Quand nous arrivâmes devant la porte du directeur, j'avalais bruyamment ma salive, me sentant terriblement mal à l'aise par rapport à ce qui m’attendait à l'intérieur, par rapport à ce que je venais de quitter...