Une dernière promesse
Frisk somnolait sur la table du petit déjeuner. La nuit avait été trop courte. A moitié affalé contre Papyrus, pas plus frais que lui-même s'il le cachait mieux, il touillait ses céréales, le regard vide. Sans s'était éclipsé tôt le matin avec Alphys et Flowey, sans prévenir personne. L'adolescent, toujours immobilisé par sa blessure à la jambe, s'inquiétait de ce qu'il allait faire à son ami. Même si Flowey paraissait apaisé la veille, Frisk ne se sentait pas rassuré à l'idée que ces deux-là se retrouvent seuls tous les deux.
L'enfant regarda autour de lui, à la recherche des autres habitants de leur refuge temporaire. Toriel cuisinait en sifflotant, mais Undyne et Asgore ne paraissaient pas présents. La cheffe de la garde royale n'était pas du genre calme, ce qui l'alerta légèrement.
"Où est Undyne ? demanda-t-il à son ami.
— Avec Asgore dehors, ils sont partis..."
Il parut embarrassé.
"Ils sont partis chercher les idiots qui t'ont fait du mal hier, répondit Toriel à sa place sans se retourner.
— Oh... Ils vont avoir des problèmes ? C'est... C'est ma faute. Je n'aurais pas dû courir après Papyrus tout seul. Tout le monde est sur les nerfs et...
— Ce n'est pas une excuse, dit-elle d'une voix un peu plus ferme."
Elle déposa une pile de pancakes sur la table avant de s'installer à côté d'eux.
"Ce n'est pas la question, se radoucit-elle. Tout le monde est sur les nerfs et a peur. Ce n'est pas une raison pour devenir violent. Ils t'ont gravement blessé, et ont fait du mal à Papyrus également. C'est le rôle de la garde royale de gérer ce genre de cas, pour qu'on ne devienne pas un peuple barbare et sauvage. Et puis, ce n'est pas comme si tu avais fait du mal à qui que ce soit ici-bas."
Frisk se crispa sur sa tasse de chocolat chaud et détourna le regard. Il hésita, avant de lever les yeux vers Papyrus. Le squelette comprit immédiatement et l'encouragea d'une main dans le dos.
"Ce... Ce n'est pas vrai, répondit-il d'une petite voix. Je ne suis pas quelqu'un de bien, maman.
— Quoi ? Allons, Frisk, tu n'as..."
Il posa une main sur la sienne et sourit tristement.
"Si je me suis disputé hier avec Sans et qu'il vous a fait revenir, c'est parce que... Parce que je peux voyager dans le temps. J'ai... J'ai un pouvoir bizarre que j'ai depuis que je suis tombé ici, c'est... C'est compliqué. Tout ce qu'on a fait dans les Ruines, je l'avais déjà fait avant. Des dizaines de fois. Au début... Au début c'était simplement pour aider un ami, voir ce que je pouvais changer, mais ensuite... Ensuite j'ai été idiot. J'ai fait du mal à Papyrus, juste parce qu'il ne savait pas se défendre, et ensuite je me suis senti coupable mais... Mais ça ne m'a pas empêché de recommencer. J'ai tué tout le monde, juste parce que je le pouvais... Et ensuite, je ne pouvais plus faire marche arrière à cause de... à cause de Chara, dit-il en chuchotant presque. Elle avait pris possession de mon corps et... Il y avait Sans et... Et il a refusé d'abandonner. Il a donné tout ce qu'il a pu pour m'arrêter, jusqu'à ce que je décide que j'en avait assez d'être une marionnette et recommence tout. Et tout allait bien jusqu'à ce que Sans meurt... Et que tu te fasses arrêter par ces hommes, là-bas... Et que Undyne se fasse tuer devant Alphys... Et que... que Papyrus se sacrifie..."
Il releva la tête vers elle. Toriel le dévisageait, à la fois blessée et contente qu'il avoue. Elle posa sa deuxième main sur la sienne.
"Ce que tu as fait est grave, dit-elle d'une voix douce mais ferme. Je ne sais pas pourquoi... Tu en es venu à faire ce que tu as fait, mais tu as tenté de faire changer les choses, et avouer après coup est très courageux. Mais... Comment Chara peut-être... ?
— Je ne sais pas... Elle a toujours été là. Au début, elle me guidait, mais dès que j'ai commencé à... Elle a décidé de me faire payer en tuant tout le monde, pour me montrer que mes actions ont des conséquences. Sans... Sans était le seul au courant jusqu'à il y a peu. Il se souvient de toutes les lignes temporelles, même celles où... Où j'ai été horrible avec lui.
— Je comprends mieux cette animosité à ton égard.
— Il ne me fait plus confiance parce qu'après sa mort, j'ai été forcé de revenir en arrière.
— Comment est-il...
— De maladie. Il a une maladie incurable, enfin... Presque. Je peux le sauver, mais il refuse que je le fasse.
— Vraiment ? demanda Papyrus, la voix pleine d'espoir. Mais... Comment ?
— Parce qu'il faudrait que... Enfin, que je lui donne ma détermination. Mais ça me... Ça pourrait me tuer. Et je suis prêt à le faire, mais... Il doit sans doute penser que je vais revenir en arrière si je meurs et que tout redeviendra encore une fois comme avant et..."
Toriel pencha la tête sur le côté.
"Ou peut-être qu'il tient simplement à toi ?
— Je ne sais pas... Depuis que je suis là, c'est comme si tout ce qu'on avait vécu la dernière fois n'avait pas d'importance, et que je l'avais trahi... Ou... Il n'a plus confiance en moi, et il me surveille constamment, et j'ai peur qu'on ne retrouve plus la complicité qu'on avait avant. Je tiens à lui, mais ce n'est pas réciproque. Comme l'a dit quelqu'un, c'est seulement parce que Papyrus tient à moi et qu'il a fait une promesse qu'il ne me tue pas.
— Humain Frisk, intervint Papyrus. Je sais que mon frère peut être... Une tête de bourrique froide et distante, mais je pense au contraire que Lady Toriel a raison. As-tu essayé de discuter avec lui ?
— Bien sûr. Mais il refuse d'écouter. Il ne voulait même pas que je parle de... De ce que j'ai fait. Je sais que je ne pourrais pas le faire avec tout le monde, comme... Undyne, mais... Je suis content de l'avoir fait au moins avec vous deux."
Le squelette le serra contre lui pour le réconforter. Toriel ne lâcha pas sa main. La reine l'avait déjà pardonné, il le sentait. Après tout, n'était-ce pas ce qu'une maman faisait toujours avec ses enfants ? Il avait hâte de reprendre sa vie normale dans le monde d'en haut pour lui prouver qu'elle pouvait avoir confiance en lui, même si la situation serait forcément différente avec leur futur "président" en train de les chasser. D'après Asgore et Sans, la garde royale avait déjà été décimée. Il espérait que les soldats qui en avaient réchappé n'en tiendraient pas rigueur aux humains. Non... Qu'Undyne ne leur en tiendrait pas rigueur. Elle tenait beaucoup à ses hommes, et ce crime ne passerait sans doute pas inaperçu.
Alors qu'il songeait justement à elle, la guerrière franchit le seuil de la porte, le regard sévère. Elle s'écarta et fit signe aux personnes qui la suivaient de rentrer. Frisk se tendit en reconnaissant l'énorme ours blanc qui l'avait attaqué. Il n'était pas content, son regard fusillait l'enfant du regard. Cinq autres monstres le suivaient, plus humbles et le regard fuyant. Asgore fermait la marche, son trident à la main, le visage fermé.
"Excuse-toi, cracha Undyne au visible meneur du groupe, l'ours.
— Jamais je ne plierai le genou devant un crétin d'humain. Vous êtes tous des traîtres. Et dire que je t'ai gardé plus jeune pendant que ton frère travaillait, dit-il à l'attention de Papyrus. C'est à se demander comment t'es devenu garde royale. Tu es passé sous le bureau d'Undyne ?"
Le poing de la guerrière s'abattit brutalement sur son museau. L'ours flancha. Il poussa un grognement, avant de relever les yeux vers Frisk. Il s'échappa de la prise de la garde royale pour foncer vers lui. Bousculant Toriel au passage. Papyrus serra fermement la prise sur l'enfant de ses deux bras pour le protéger.
"Ne le touche pas, grogna-t-il d'une voix menaçante que Frisk n'avait jamais entendue."
Il releva la tête. Les yeux de Papyrus brillaient d'une lueur orangée agressive, alors que l'ours reculait doucement. Derrière le squelette, deux immenses blasters étaient apparus, les même que Sans, mais bien plus gros et impressionnants. Ils faisaient aussi sans doute plus mal. Toriel, Asgore et surtout Undyne ouvrirent des yeux ronds devant ce spectacle inattendu. L'ours hésita, puis se jeta sur Papyrus. Le squelette écarquilla les yeux, pris de cours. Il se recroquevilla autour de l'enfant pour le protéger, mais rien ne se produisit. Sorti de nulle part, Sans se plaça au milieu de la route. Son œil vira au bleu en même temps que l'âme du monstre qu'il projeta violemment contre le mur. L'effort lui avait coûté une bonne partie de sa magie, il haletait, visiblement épuisé.
"Tout va bien, Pap' ?
— Oui... Oui, ça va.
— Je crois que tu peux ranger ça, dit-il en pointant les blasters de la tête.
— Oh ! Oui !"
Dans un "pouf" discret, les deux armes de destruction massive disparurent. Undyne avait plaqué le criminel au sol et était bien décidé à ne pas le lâcher. Frisk remarqua du coin de l'œil que Toriel avait également invoquée des boules de feu tout autour d'elle qu'elle fit disparaître rapidement, soulagée. Asgore avança devant le monstre, le regard sévère.
"Nous t'avons donné une chance, tu ne l'as pas saisie. Tu ne peux t'en prendre qu'à toi même. Gardes, escortez-le dans les cachots du laboratoire. Nous le jugerons plus tard."
Les autres monstres s'empressèrent, eux, de présenter leurs excuses, avant d'être libérés, blêmes.
"Je m'excuse, Frisk, dit Asgore une fois le calme revenu. Je ne sais pas ce qu'il lui a pris. Il n'est pas comme ça, d'habitude.
— On s'en fout ! cria Undyne. Papyrus ! C'était quoi ça ? s'exclama-t-elle en saisissant le pauvre squelette par les épaules. Tu cachais ça depuis tout ce temps alors que tu aurais pu rentrer dans la garde royale des années plus tôt si tu me les avais montrés ! hurla-t-elle en le secouant comme un poirier. Urgh ! Ça me donne envie de casser quelque chose !"
Elle cria, courut vers le salon et s'échoua comme une baleine sur la table basse qui se brisa en deux sous son poids. A part Toriel, personne n'en fut surpris. Frisk secoua la tête et recentra son attention sur Sans, toujours tendu. Ce n'était cependant pas la même sorte de tension. Il se tourna vers l'adolescent et son frère.
"Euh... J'ai... On a fait quelque chose avec Alphys. Ce serait bien que tu viennes voir. C'est assez urgent. C'est à propos de la mauvaise graine.
— Frisk peut à peine marcher, grogna Toriel derrière lui. Est-ce vraiment urgent ?
— Papyrus peut me porter ? tenta l'adolescent. Maman, s'il te plaît..."
Sans lança un regard nerveux vers son frère. Papyrus n'en fut pas offusqué, certainement aussi curieux que lui.
"On ira que dans le laboratoire d'Alphys, promit l'enfant. Je ne toucherai à rien, promis !
— Très bien, soupira-t-elle. Mais pas longtemps ! Frisk a besoin de repos. C'est clair ?
— Très clair, répondit Sans. Allez, venez."
Papyrus souleva l'adolescent comme une princesse et suivit son frère vers la sortie. Ils se dirigèrent vers l'ascenseur. Le squelette transpirait la nervosité. Il attendit que les portes se soient fermées pour se détendre légèrement.
"Donc, j'ai ramené ta plante au laboratoire pour qu'on regarde de plus près son problème d'âme et j'ai été ramassé l'âme d'un gars qui s'est pris dans un piège dans les Ruines. On lui a donné pour faire un essai, pour voir si on pouvait... Enfin... Faire comme tu as dit. Mais le résultat n'est pas exactement... Enfin, ce n'est pas vraiment un "dieu de la mort", si tu vois ce que je veux dire.
— Vous avez ramené Asriel ? demanda Frisk d'une voix étranglée. Vraiment ?
— Euh... Plus ou moins. C'est compliqué. Vois par toi-même."
Les portes s'ouvrirent sur des murs blancs délabrés. Papyrus s'agita, s'attirant un regard de son frère.
"Tout va bien, Pap ?
— Oui, oui. Le grand Papyrus n'a peur de rien. Et surtout pas des vieux laboratoires obscurs et pas du tout effrayants. J'ai... J'ai l'impression d'être déjà venu ici. Pas toi ?
— Aucune idée, répondit Sans d'une voix trop maîtrisée pour être honnête."
Frisk fronça les sourcils, mais le squelette avança dans le couloir pour fuir au plus vite la conversation. Encore un mystère à ajouter à la liste des choses sensibles que Sans cachaient, sans aucun doute. Papyrus serra un peu plus Frisk dans ses bras pour se rassurer et courut presque derrière son frère pour le rattraper, nerveux. Ils traversèrent plusieurs salles étranges. Les Amalgames firent sursauter le cadet plusieurs fois, mais Frisk le rassura en lui expliquant qu'ils n'étaient pas méchants. Il réussit même à le faire caresser Endogeny, même si sa main en ressortit couvert d'un liquide gluant étrange.
Deux voix ne tardèrent pas à leur parvenir de la grande salle d'observation, là où se trouvaient quatre grosses rangées de lit. Frisk sentit son cœur battre plus fort à mesure qu'ils approchaient et qu'il reconnaissait la voix. Assis sur un des lits, branché à plusieurs machines, se tenait Asriel, plutôt souriant.
"Frisk ! s'écria-t-il en l'apercevant."
L'adolescent gigota dans les bras de Papyrus jusqu'à ce qu'il le pose à terre. Il sauta à cloche-pied jusqu'au lit et se jeta dans ses bras. Comme Chara, Asriel était désormais bien plus petit que lui, mais ça ne l'empêcha nullement de l'étouffer dans un câlin. Il rit doucement avant de reculer, en faisant attention à ne pas débrancher les électrodes sur sa poitrine.
"Tu ne pouvais pas t'en empêcher, hein ? dit-il. Dernier reset, et tu as trouvé quand même un moyen de me ramener.
— C'est de la faute de ma détermination, se défendit-il. On n'arrête pas de me dire d'arrêter d'essayer de sauver des gens, mais ça ne fonctionne pas.
— Tu es terrible. Mais soit. Je crois que ce n'était pas la forme que visait le sac poubelle, cela dit, se moqua-t-il gentiment. On est loin du dieu de la super-mort, grimaça-t-il. Ou de... l'autre forme, ajouta-t-il en rougissant légèrement. Au moins, j'ai récupéré mes sentiments, c'est déjà ça."
Les deux frères squelettes se rapprochèrent. Asriel leva la tête vers Papyrus et sourit.
"Il paraît que tu avais déjà deviné qui j'étais ? Bravo, Papyrus. Tu as toujours été le plus futé des deux.
— Ne me fais pas regretter de les avoir écoutés, grogna Sans. Chèvre ou plante, on sait tous les deux que tu n'es pas innocent.
— Peut-être, mais c'est lui qui a quand même sauvé le monde, rectifia Frisk.
— Et torturé Papyrus des centaines de fois juste pour s'amuser.
— Tu n'y vas pas avec le dos de la cuillère... soupira Asriel. Je sais que j'ai fait... des choses mauvaises, mais j'ai changé. Si tu as donné une deuxième chance à Frisk malgré tout ce qu'il a fait, tu peux bien en donner un à ton vieux copain Flo... Asriel ? J'ai compris la leçon : plus de meurtres et plus de tentatives de prendre le contrôle de ce monde."
Sans grogna avant de retourner auprès d'Alphys, concentrée. Frisk s'installa à côté d'Asriel pour soulager sa jambe, sous le regard réprobateur de Papyrus.
"Il va bien ? demanda l'adolescent à Alphys.
— O-oui, surprenamment, répondit la scientifique. Son corps n'a pas rejeté l'âme, mais elle est encore un peu fragile pour l'instant. Elle est en train de muter en âme de monstre, et ça risque de prendre qu-quelques semaines avant que-qu'il n'y ait plus de sensation de fa-fatigue ou de douleurs.
— Les âmes humaines peuvent muter en âme de monstres ? Comment ça marche ?
— Au contact de la magie, répondit Sans. Les monstres sont faits de magie. Asriel va rejeter l'essence humaine pendant quelques temps, et ensuite il ne restera que la magie. C'est un processus long, et c'est... Eh bien, c'est principalement pour ça que l'on n'a pas gagné la guerre il y a longtemps. Notre armée a mis trop de temps à se régénérer et les tentatives pour accélérer ce résultat n'ont... Pas très bien fonctionné."
Comme pour répondre à son affirmation, Endogeny poussa un hurlement caverneux qui fit sursauter Papyrus et Alphys.
"Je vois. Mais il peut quitter le laboratoire ?
— O-oui, sans problème. Il faudra juste que je c-continue de surveiller ses constantes vitales tous les deux jours pendant un-un mois.
— Frisk, je sais à quoi tu penses, mais ce n'est pas une bonne idée, grimaça Asriel. Je ne veux pas que papa et maman se fassent de fausses idées si jamais ça ne fonctionne pas et que je redeviens une fleur.
— Et moi je pense qu'ils ont tous besoin de ça. Tout le monde a peur à cause de ce qui se passe, et ils pourraient avoir besoin de toi pour retrouver un peu de courage, tu ne penses pas ?"
Il croisa les bras, peu convaincu. Ou peu sûr de lui. Un soupir finit par s'échapper de sa gorge et il sauta de la table d'auscultation. Ses jambes tremblèrent et il dut se retenir au lit pour ne pas tomber. Papyrus lui attrapa l'autre bras pour l'aider à se maintenir en équilibre.
"Eh bien, sourit le squelette. On dirait que le grand Papyrus a désormais deux princes à porter jusqu'à Lady Asgore...
— Toriel, corrigèrent Asriel et Frisk en cœur."
Il les ignora copieusement et attrapa Asriel comme un sac à patate d'une main, souleva Frisk de la même manière de l'autre, puis se tourna vers Sans.
"Je... Je vous rejoins en haut, dit-il. Je dois régler un truc avec Al' avant.
— Okie Dokie ! En avant, camarades de chair et de muscles ! Je ne comprends pas pourquoi vous avez à ce point besoin de cette matière flasque sur votre corps.
— Dis tout de suite qu'on est trop lourds pour toi, se moqua gentiment Asriel.
— Jamais ! Nyeh eh eh !"
Il les souleva au-dessus de sa tête, les forçant à s'agripper à ses avant-bras et courut vers l'ascenseur en riant hystériquement.