Perte de contrôle (Première Partie, Correction en cours)

Chapitre 15 : La glaçante vérité

2407 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/10/2024 23:47

—   Tu sembles inquiète ma fille.


De regret de quitter la belle vue, je me tourne vers ma grand-tante, une vieille riche installée en Italie. J’ai eu plus de lien avec elle qu’avec sa sœur. Faut dire qu’elle travaillait dans une grande compagnie de danse puis dans différents Opéras.

Si je suis ici, sur son balcon devant la mer, c’est que je mène ma propre enquête sur les liens qu’elle a eu avec sa jeune sœur. Et aussi, déterminer pourquoi depuis tant d’années, il y a eu une rupture avec ma mère.


De ce que j’en sais, Marta n’a jamais su qu’elle existait. En parlant d’elle, je suis peu rassurée sur son sort. Roberto m’a téléphoner sur l’instant pour m’informer qu’elle a eu une crise cardiaque pendant un footing, sauvé in extrémis par une infirmière.

L’hôpital penche plus à un rejet du greffon et la garde sous haute surveillance. Pourtant, il pense qu’elle se réveillera.

La pauvre a eu encore de faux espoirs car deux semaines après la rencontre avec notre cousin, elle avait tenté de se tuer en sautant d’un pont, car il lui a menti.


Pendant un rendez-vous chez le psychiatre, ce dernier n’a pas trouvé de rapport établissant un nouveau cas de maladie unique, en ayant consulté ses confrères. Le garçon s’est excusé de sa maladresse, lui qui voulait juste se mettre à sa place. Il a préféré la fuite…


—   Merci Suzie, vous pouvez disposer.


Je tire sur ma cigarette, amusée par ce tableau de bourgeoisie risible. Elle s’est fait servir le thé par sa servante Martiniquaise et je remarque, que j’ai aussi une tasse. Déjà quatre jours, ici et j’ai toujours refusé.


—   Tu me réponds pas Adela. C’est ta sœur ?

—   Hélas oui. Un rejet du greffon, bon heureusement, les médecins l’ont rapidement prise en charge dans la dernière heure et il y a bon espoir qu’elle s’en sorte. Je vais devoir te laisser pour être à son chevet. Mais avant, il serait de te parler franchement.


Elle rit en jouant avec ses cartes de tarot et je sais qu’elle refuse que j’aborde le sujet. Elle fuit en parlant d’autre chose mais je me laisse pas abattre. Assise à ses côtés, je joue aussi dans son jeu, en prenant le thé.


—   Tu veux savoir quoi exactement ? Depuis ta venue, tu tentes de me torturer de questions sur Maria.

—   Oui sauf que tu fuis la conversation comme la peste. Marta est danger, je t’ai déjà tout expliquer.

—   Ta mère sait que tu es là ?

—   Non mais à mon retour, je lui dirais mon excursion. Pourquoi tu as coupé les ponts avec nous hein ? Tu n’as jamais vu grandir Marta et c’est triste je pense.

—   Prend une carte.

—   Rosa…je parle sérieusement.

—   Moi aussi. Je vais tout te dévoiler. Prend une carte. Merci.


Elle la prend et la dépose sur la table avant de reprendre son mélange pensive.


—   Zok est bien le Dieu des morts et…

—   Ça y est, je suis déjà fatiguée par ces conneries moi.

—   Toutes les filles de la création de la communauté jusqu’à sa mort, a normalement eu un don pour ça.

—   Mère ne l’a pas, ni moi. Alors, si tu as une explication rationnelle, je veux bien !

—   Ne te moque pas. J’ai simplement des théories.

—   Je t’écoute.

—   La plus simple pour moi tient dans le fait qu’en allant enfant dans cette grotte, vous n’avez pas eu de contact avec lui.

—   Hum…Roberto m’a parlé de ce rituel sauf que j’ai aucun souvenir d’y être aller...

—   La deuxième peut-être la suivante. J’ai huit ans de différence avec Maria cependant, comme nous sommes les dernières survivantes de cette religion, Zok a dû le sentir et à donc voulu habiter ma sœur. Pour faire perdurer dans le monde moderne disons.

—   Hum…

—   Si c’est ça, ensemble ils continuer à essayer par un autre moyen de transmettre le don si tu veux.

—   Je ne suis toujours pas convaincu.

—   Alors regarde ta carte. C’est comme le Tarot mais dans notre version. Tu y vois quoi ?

—   Deux femmes qui se tiennent la main.

—   Et encore ?

—   Bé, quel est le rapport avec Marta ?! Tout ce que je te demandes, c’est ton avis sur Maria qui la possède ! Elle est quand même sous un traitement lourd entre ses deux maladies plus la dépression.

—   Tu es venue chercher des réponses, je ne suis que voyante et ce sont des théories que je peux t’exposer. Tu cherches du sens dans le surnaturel sauf je te ne reproches jamais comme ta mère d’être rationnel.

—   Hum…

—   Tu fumes ta vie alors qu’elle avait déjà bien brillé. Ta sœur est un mélange de ma sœur et de toi.

—   Comment ça ?!

—   C’est à Marta de trouver les solutions pour revenir sur terre.

—   Ouai, en gros, ton avis ne sert à rien ! Elle sous oxygène, perfusée et toi, tu oses me dire qu’elle doit se débrouiller seule !?

—   Du calme Adela. Regarde la carte, les deux femmes peuvent vous représenter. Au-dessus, il y a la lune. Signe de la nuit, de la sérénité. Ce qui signifie que tu es toujours là pour elle surtout pendant son sommeil, son long coma.

Je me lève pour reprendre mes esprits puis j’éteins ma cigarette dans le cendrier du balcon avant de revenir à ma place.

—   Dit moi, tu as toujours crus que Maria avait un problème ?

—   Oui.

—   Et ?

—   Je me suis éloigner à cause de ça.

—   Tu penses que du ciel, elle peut la posséder ?

—   Ho, c’est possible si tu veux. Sauf que je suis d’avis des médecins, lors du passage ultime a la frontière de la mort, quand on a déjà eu a affaire a des drôles de visions, le cerveau se brise. Ta sœur croit des choses qui n’existe pas. Maria l’a sans doute emmener dans la grotte pour connaître Zok.

—   Elle lui a manipuler pour lui faire croire qu’elle doit se sacrifier pour que ta sœur soit en paix…

—   Il faut que je lui parle, je pars avec toi.

—   Non Rosa. Elle a juste besoin de repos.

—   Ecoute-moi, ta sœur a vécût de près la mort que toute notre famille réunit. Elle pense un coup, qu’elle doit partager une parole, puis écrire un roman sur les différents mondes ou qu’elle doit se tuer pour libérer ses sombres pensées. Si je t’ai dit qu’elle doit trouver les clés elle-même, je me suis mal exprimer. Vous dormez souvent ensemble, n’est-ce pas ?

—   Comment tu le sais ?!

—   La carte ma fille, la carte.

—   Oui bon et alors ?!

—   Ta sœur passe encore dans une épreuve difficile. En ce moment, elle dort et c’est toi, qui subis des insomnies, qui va lui souffler de précieux conseils.

—   Et lesquels ?!

—   Tire deux cartes.


Elle dispose quelques cartes à l’envers et je choisis avec angoisse. Elle commence à me convaincre et son sourire confirme sa réussite.


—   Le Diable et le coffre.

—   Hum…rassure moi par pitié ! En quoi ça va l’aider à revenir normalement à elle ?

—   La bête danse sur des os peut indiquer qu’elle devra reprendre ce qu’il lui a permis d’approvisionner son corps, son âme. Le coffre à moitié ouvert, avec un trésor, peut indiquer un besoin de mieux creuser ses souvenirs, ce lien de famille qui vous unit. Recréer ce qu’il lui a manquer pendant ton départ, signe d’une rupture brutal presque hémorragique.


Je pleure sans retenue et je regarde les cartes joliment décorés. Des choses simples cependant le médecin se concentre sur ses visions et son avenir. Rien n’est construit sur vraiment elle-même. Je pense qu’il faut le changer…


—   La danse, elle n’a plus la passion, tu sais.

—   Combien de fois l’a tu évoquer en sa présence pour tenter de lui redonner la flamme ?

—   Je peux compter moins de cinq fois…

—   Insiste, tu sais, tu as ce lien intense, magnifique avec elle. Ma sœur me manque et je regrette de l’avoir laissé se perdre elle-aussi. Elle a réussit à faire des dégâts autour d’elle et Marta suit sa route. Elle est peut-être jeune, extrêmement malade, vulnérable cependant, je suis convaincu qu’elle vivra au moins dix ans.

—   Elle n’est pas seule. Roberto l’aide et mes parents aussi.

—   Je n’en doute pas sauf que je te parles de votre relation. L’ADN entre sœurs est invisible mais aussi brûlant que l’amour avec un A ou entre parents. Elle a besoin de toi.

—   C’est vrai que c’est dans la nuit, qu’elle se colle parfois à moi pour entendre des conseils…merci en tout cas. Je vais appeler mes parents qui sont près d’elle sans doute pour leur dire que dés que j’ai un vol, je rentre.

—   Tu ne veux pas que je vienne ?

—   J’aimerais mais il faut expliquer ça à ma mère après plus de trente ans de coupure.

—   Tu as raison. Je te laisse chercher un vol, je vais te chercher du bon vin.

—   Tu veux donc venir ?

—   Je n’ai rien à perdre que de vous aider.

…..


Enfin dans la cave, j’ouvre l’étagère de fortune en vérifiant qu’Adela ne pas suivis. Personne ne sait que Maria est ici, pas même mon personnel. Affaiblis par son âge mais bien soignée, elle vit dans cette appartement depuis vingt-six ans.


—   Maria ?

—   Je suis là Rosa ! Dans le salon.


Elle éteint la télévision pour m’accueillir dans le fauteuil à côté.


—   Faut que tu arrêtes de saccager son esprit à cette petite !

—   Ho, ma sœur. Ce n’est pas moi mais lui.

—   J’ai donné les clés à Adela pour l’aider.

—   Tu m’emprisonnes ici depuis tant de temps que je me demandes si ce n’est pas toi qui est posséder !

—   Tu es venu te réfugier ici en évitant les médecins. Tu sais, je n’ai jamais suivis ta dangereuse voie et heureusement. Si je suis là, c’est que je voudrais comprendre comment Marta a été manipulé par tes conneries, comment par la voyance, elle en est arrivé à là ?

—   Je l’ai guidé durant son enfance devant ses visions. J’ai aussi regretté de lui avoir fait passé un test. Puis, quand j’ai senti que je devais partir, elle a perdu son amie. Durant son enfance, je lui appris à m’appeler. Même quand je ne suis pas morte. Et elle me demandait beaucoup surtout après sa greffe. Son amie m’a parlé aussi…puis, j’ai pris l’occasion de vouloir son aide pour mourir, quitter Zok pour partir en paix.

—   Je vais te demander une seule chose et ça me fais mal de t’insister….

—   Non, tu as raison. Emmène moi dans la grotte, je mourrais et tout sera finit.

—   Tu n’auras plus à l’accaparer certes cependant je pense qu’elle aura encore besoin de soins.

—   J’aimerais lui dire la vérité. On a un lien spéciale tu sais. Etrange…

—   Alors tu dois savoir qu’elle est hospitalisé pour un rejet de greffon ?

—   Non !

—   Réfléchit y. Je remonte voir sa sœur. Je pars avec elle.

—   Et moi alors ? Tu vas me laisser mourir de faim ?!

—   Non, la porte sera ouverte le moment venu. Je t’appellerais quand je reviendrais.

—   Pardon ma sœur, pardon. Pour tout !

—   Ce n’est rien. Marta servira de coupure avec notre ancienne communauté.


Je la câline en larme moi aussi avant de remonter avec la bouteille. Adela en boit le trois-quarts avant de me dire qu’on s’en va dans deux jours. La folie nous tuera tous…heureusement que je suis là pour finir le cercle vicieux. Je pense que Marta sera contente de me rencontre même si sa mère ne voudra pas me pardonner. C’est ma dernière volonté, celle de réussir une dernière fois avant ma mort.


Laisser un commentaire ?