Une courbure de l'espace-temps (saison 3)
Chapitre 6 : La légende du Bison Blanc
3339 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 20/09/2024 08:50
Repères chronologiques : cette scène s'insère comme une scène coupée de The Umbrella Academy, saison 3, épisode 2, autour de 06:00 (pendant que Viktor est en train de se faire couper les cheveux, et Klaus de se réveiller avant son départ pour la Pennsylvanie).
Soundtrack suggérée : Caravan Palace - Miracle / Reckoning Song ; Yom - Ancestors Dance.
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3 avril 2019, 09:31
Je me souviens encore de ma première nuit dans les années soixante. Troublée, solitaire, anxieuse. Marquée par la douleur de la blessure par balle que j'avais récolté au théâtre Icarus, par les cauchemars apocalyptiques entrevus par les yeux de Cinq, mais encore plus par la crainte d'avoir perdu Klaus, et les autres Hargreeves.
Cette première nuit de retour en 2019 n'y a ressemblé en rien.
Certes, j'ai ressenti l'échauffement familier de mon avant-bras, après le tatouage que je suis allée faire hier soir : un mélange de picotements et de brûlure, qui ne m'est pas désagréable en soi parce que je sais qu'il accompagne un accomplissement et un soulagement. Certes, il y a eu cette impression étrange ayant suivi la coupure d'électricité qui a touché le quartier. Mais je me suis dis que mon ressenti exacerbé était peut-être dû à la fatigue, et j'ai choisi de l'ignorer.
Non, clairement, pour cette première nuit ici, je n'ai cette fois pas eu à me soucier d'avoir perdu Klaus. Jusqu'à deux heures et quart du matin, il a miaulé à ma porte pour que je lui ouvre, se lamentant au sujet du matelas de Cinq qui couinait et des flatulences de Luther. Je l'ai supplié de me laisser dormir seule, juste une fois, et il s'est résigné. J'en suis désolée, mais - parfois - je dois aussi penser un peu à moi : c'est aussi l'une des leçons que les hippies et Dallas m'ont inculquées.
J'ai pioncé honorablement, même si le lit n'est pas aussi confortable qu'on pourrait l'imaginer pour une suite haut de gamme. J'ai été un peu gênée par les lumières au néon de la grande enseigne, ainsi que par un drôle de bourdonnement continu résonnant dans ma poitrine : peut-être le mini frigo du coin bar, même si ce son me semble venir de partout. Mais j'ai quand même fini par sombrer. Et je crois que - ce matin - mes forces sont revenues.
C'est comme gonflée d'une forme d'euphorie que je grimpe l'escalier qui monte, là où Diego est déjà en train de jouer au billard. Cinq l'a dit : nous ne trouverons peut-être jamais un point de chute dans le temps meilleur que celui-ci. Alors autant s'y sentir chez soi, et s'y sentir soi. Ainsi, c'est assez naturellement que je me dirige vers l'échoppe du coiffeur-barbier abrité par le petit alignement de commerces de l'hôtel, dont la porte vitrée rétro égraine le nom 'Enrico's'. 'Des styles intemporels pour toutes les situations' ? Étant donné la demande que je m'apprête à faire, ce pauvre type pourrait bien s'étrangler.
Le petite clochette de la porte tinte lorsque je me permets d'entrer. Le dénommé Enrico est déjà en train de coiffer quelqu'un, qu'il ne me prend qu'une seconde à reconnaître, malgré le changement radical de longueur de cheveux. Viktor, sous la serviette protégeant ses épaules, me sourit d'une façon plus tranquille que tout ce qu'il m'a toujours adressé.
"Je finis et je suis à vous", m'adresse professionnellement le barbier, quoique d'une façon quelque peu mécanique. Sa dextérité à la coupe est toutefois d'une extrême précision, et je vois qu'il fait son boulot avec dédication.
J'acquiesce, je ne suis pas pressée. Alors je vais m'asseoir dans le siège, juste à côté de celui de Viktor, regardant dans la même direction que lui.
"Chouette tatouage", me dit-il en l'ayant immédiatement remarqué sur mon avant-bras gauche.
Et je sais à quel point - quand on parle de tatouages - il y a un sujet sensible, avec lui. Malgré tout son désir d'appartenir à cette fratrie compliquée qui est la sienne, je sais qu'il s'en sent toujours souvent en dehors. Et que malgré toute la souffrance associée à ce symbole, l'absence de parapluie sur son bras - lui - l'a par le passé moins bien vécu que moi.
"Merci. Chouette coupe de cheveux".
Plus que le compliment que je prononce, c'est l'énergie que j'agite un instant qui parle à ma place, et que Viktor peut peut-être percevoir jusque dans le spectre inaudible des sons. J'ai de l'admiration pour lui, pour sa force de volonté, pour son parcours de vie. Pour les étapes qu'il a su franchir, lorsque d'autres restent dans un entre-deux, dans un sens comme moi.
Peut-être est-il aisé de le sentir, pour peu de me fréquenter un peu : je ne me suis jamais particulièrement identifiée comme une femme, et le genre masculin ne me ferait pas spécialement me sentir bien non plus. La question d'une transition ne s'est jamais posée pour moi. Peut-être parce que j'ai cette issue : de me rendre invisible, intangible, ce qui certainement en dit long. Le pronom que vous utiliseriez pour moi m'est bien égal. J'imagine que j'ai aujourd'hui une relation tolérable avec mes propres dysphories, et je la dois largement à Klaus. Car lui, près de moi, n'en a littéralement rien à foutre de l'enveloppe qui entoure l'essence des gens.
Pourtant, la simple présence tranquille de Viktor agite quelque chose en moi, depuis le jour où je l'ai rencontré au dessus de sa mallette à partitions. Quelque chose à mi-chemin entre de la sympathie et de l'admiration. Et je ne peux pas m'empêcher de me demander si - dans un autre contexte, une autre éducation, une autre vie - ma trajectoire n'aurait pas suivi la sienne. Enrico passe la brosse pour retirer les petits cheveux de son cou.
"Tu vas faire quoi ?"
Sa question me ramène à l'instant présent, mon fil de pensée me poussant presque à me demander ce qu'il veut dire, mais je cligne des yeux.
"Avec mes cheveux. Oh. Je voudrais chasser un peu les hippies et les sixties, et revenir à quelque chose de plus rock".
"Punk ?"
Je ris doucement. Viktor est au courant quant à la crête que je portais quand j'ai rencontré Klaus au commissariat d'Argyle Central, derrière les barreaux de la garde à vue.
"Je vais y aller progressivement", lui dis-je. "Et même si c'est extrêmement cool, c'est pénible à entretenir, tu sais".
Il hoche la tête.
"Je veux bien le croire. Surtout si tu faisais des couleurs".
J'hausse les épaules en pinçant mes lèvres sans toutefois le regretter.
"Du turquoise, du rose, du violet... Tout ce qui pouvait faire chier au maximum ma mère, en vérité".
A l'exception du orange : ça, je ne le faisais plus jamais. Et nous rions, tandis que - dans le miroir - je vois le 'couple de films noirs' remonter le grand escalier. Ils ont déjà des cocktails à la main, alors qu'ils remontent à peine du petit déjeuner. Viktor rit doucement à la mention de ma mère et murmure :
"Ce n'est jamais un long fleuve tranquille, la parentalité".
Nos sourires retombent un instant. Parce que, comme lui, je pense à Sissy. Je pense à Harlan. Je pense aux sentiments qui montent en Viktor en cet instant, tandis que lui aussi pense à eux. Et aussi...
"Est-ce qu'Allison est rentrée ?"
Viktor soupire tandis qu'Enrico balaye les cheveux au sol, il me regarde. Et tout en lisant sur mon visage que je m'attends douloureusement aux nouvelles qu'il va me donner, il me dit assez bas :
"Oui. Il semble que dans ce nouvel état de fait, sa fille n'existe pas. Je veux dire..."
Mes yeux se plissent avec douleur et je complète :
"... qu'elle n'a jamais existé".
Nous hochons la tête tous les deux.
"Elle doit être dévastée", je murmure, et Viktor reste un instant silencieux.
"Je ne crois même pas qu'il y ait de mot pour décrire son état. J'essaye de prendre soin d'elle. Je voudrais lui tenir l'esprit au moins occupé".
Je déteste les gosses, même le nouveau fils de Diego, dont l'existence-même a failli me faire m'étrangler ce matin. Mais je peux comprendre sans aucun mal que ce qui en ont puissent y être attaché comme à une partie d'eux. Même quand ils ne sont pas biologiquement les leurs, comme Viktor a pu l'être vis à vis d'Harlan. Je ne peux qu'imaginer la douleur qui peut être celle d'Allison en tant que mère, mais j'extrapole par rapport au ressenti que j'ai eu hier en regardant par les fenêtres de ce qui était autrefois chez moi. Ce sentiment de vide, d'effacement, avec une douleur qui ne doit qu'être décuplée quand c'est un enfant qui a été perdu, et non pas un poster de Metallica.
Que reste-t-il de nous ici ? En cet instant, tandis que Viktor et moi nous regardons, l'ai l'impression que nos tourbillons identitaires sont voués à ne jamais s'arrêter.
"J'ai retrouvé la trace de ma grand-mère ici à The City", je murmure en direction de Viktor qui tourne rapidement les yeux vers moi.
"Tu vas aller la voir ?"
D'un coup, je vois de l'inquiétude passer dans ses yeux bruns, et je dois bien lui avouer.
"Oui. Je déjeune avec elle, tout à l'heure sur Crescent Boulevard".
"Rin !"
Je me redresse avec un peu de surprise face à sa véhémence, alors qu'Enrico le libère de sa serviette, son travail achevé.
"Je négocie avec le Numéro Un des Sparrows pour récupérer notre mallette, je pense que ça serait plus prudent de rester ici en attendant que ça soit fait".
J'ouvre mes yeux plus grands. Je suis contente de voir que Viktor a pris les choses en main, lorsque Cinq - lui - semble décidé à boire des Tequila Sunrise et faire des mots croisés. Et que lui - Numéro Sept - se pose avec confiance face à un Numéro Un. Dans sa vie, Viktor a beaucoup souffert de cette position numérique, et je suis tellement heureuse de le voir une nouvelle fois se réaliser.
"Je vais faire attention, Viktor, mais..."
Je le regarde avec sincérité.
"C'est important pour moi, de retrouver Granny après toutes ces années. Peu importe ce qu'elle est devenue. Et de... de travailler pour mon ancien patron : de retrouver un ancrage dans cette vie. Imagine que l'on doive finalement rester".
Enrico l'invite à se lever pour libérer le fauteuil, et remplit le bac à shampooing pour que je puisse m'installer à mon tour. Viktor en tremble presque.
"Je suis en train de tout faire pour qu'on puisse repartir. Pour vous ramener chez vous. Pour Allison aussi : pour lui rendre Claire".
Tandis qu'Enrico me passe la serviette, je lève des yeux peinés.
"Pour aussi retourner auprès de Sissy..."
Ce n'est même pas une question, parce que je sais que c'est son intention, et je peux presque rendre tangibles ses regrets. Mais si les changements dans la ligne du temps auxquels nous sommes confrontés ici sont déjà tellement perturbants, qui sait ce qui pourrait encore s'emmêler, en recommençant de tels 'sauts'. Je n'ai jamais été confiante dans les conséquences du voyage dans le temps, aussi paradoxalement que ça puisse sembler. Et j'ajoute :
"Je ne crois pas que ces mallettes aient jamais rien apporté de bon".
Viktor soupire.
"Klaus vient avec toi ? Je pense vraiment qu'il ne serait pas bon de se faire remarquer".
Et je secoue la tête. Il est à la fois triste et lucide qu'il perçoive son frère comme une menace à l'ordre public.
"J'y vais seule. Il a des choses à faire de son côté".
Et il finit par soupirer, et me dire :
"Je crains que tu ne sois pas la plus difficile à canaliser".
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10h14
Au buffet de l'Obsidian Bar niché sous la mezzanine, il n'y a plus grand monde, en ce milieu de matinée. Les grooms vont et viennent, le vieux soldat australien boitille, et Chet - le Concierge - cherche en vain son chien. J'ai su que Cinq avait accepté d'accompagner Klaus, et j'en suis soulagée.
Pour ma part, je m'octroie un café tardif, après mes changements capillaires du matin. Près de moi, l'aquarium à homards est à présent vide, et j'y regarde un instant mon reflet. Enrico a fait du fort bon travail, je dois bien l'avouer. Je lui ai demandé de me couper un carré déstructuré, auquel il a su donner mes notes punks préférées. Je n'ai pas fait de couleur comme dans le temps. J'y reviendrai peut-être. Mais il y a une autre raison, pour laquelle je me sens une personne neuve.
Je viens de retirer le pansement temporaire appliqué hier soir à Ink Empire. La simple vue de ce nouveau tatouage m'apaise, sans toujours que je comprenne bien pourquoi. Comme s'il y avait une promesse d'équilibre, dans cette géométrie sibylline. Sebastian a doublé certains traits d'encre noire d'un liseré bleuté donnant une impression presque métallique. J'aime énormément l'effet que ceci donne : on dirait presque un circuit imprimé, se détachant de façon si parfaite dans la lumière dorée et bleue distillée par les hauts piliers du lobby.
Je l'admire maintenant, tandis que je prends une gorgée de mon noir nectar préféré. Iggy de nouveau là, pas très loin, à fumer une sorte de calumet. J'ai pensé à lui souvent, en feuilletant le livret de sagesse amérindienne de ma chambre. Et pas seulement.
"Bonjour", lui dis-je, et il me regarde par dessus son épaule, sans s'arrêter de fumer en faisant des ronds. Il porte la même veste en cuir qu'hier, tout comme Hemingway est toujours en pantalons côtes de velours. Les dames aux chats passent dans le couloir en direction des ascenseurs. Déjà, tous ces habitants de l'hôtel me semblent être de vieux amis.
"Háu", me répond-il, et je souris, car - pour une fois - je comprends cette salutation.
"J'aimerais vous demander..."
J'espère que ma question ne sera pas déplacée, envers un type que je n'ai fait qu'à peine croiser, mais il m'a semblé ouvert, hier, et enclin à dispenser les savoirs et traditions des Lakota.
"Ce bracelet que vous portez... j'ai remarqué qu'il porte une tête de bison blanc".
A ceci, il rajuste ses lunettes, tout en pivotant sur son tabouret de bar pour se tourner face à moi. Et il s'appuie sur son coude, laissant la fumée s'élever au dessus de son chapeau. Je vois que ma question lui plaît, alors je me risque à élaborer, sans toutefois enfreindre les règles du squat réussi énumérées par Klaus.
"J'ai remarqué qu'une suite de cet hôtel porte son nom".
Il penche sa tête légèrement en arrière et me contemple à travers ses lunettes fumées, avec des yeux que je ne vois pas.
"Je le sais", me dit-il avant de tirer de nouveau sur son calumet stylisé. "J'ai moi eu l'honneur de décorer ces appartements, ainsi que quelques autres dans ce bâtiment".
Mes sourcils se froncent, car j'imagine que ces lieux sont ainsi depuis longtemps. Mais après-tout, Iggy me l'a bien dit, qu'il arpentait ces couloirs depuis un temps infini. Je comprends mieux, maintenant, pourquoi j'ai trouvé dans cette suite le petit livre de dictons Lakota. Je ne commenterai pas au sujet de la décoration, entre autres parce que je révèlerais que j'y suis entrée, si je m'y risquais.
"Est-ce que ce bison blanc a une symbolique particulière, pour les amérindiens ?"
Iggy sourit vaguement au milieu de son visage en lame de couteau et de la fumée qui le nimbe.
"Il appartient à l'une des histoires les plus sacrées de ceux qui marchent dans les Grandes Plaines. Celle de Ptesáŋwiŋ, la Femme Bison Blanc, qui a confié aux Hommes la Pipe Sacrée Chanunpa pour leur servir de 'pont' avec Wakȟáŋ Tȟáŋka : le Grand Mystère.
J'ouvre grand mes yeux tant ceci m'émerveille, tellement tentée de me laisser porter par ses paroles. Je l'ai su dès le premier jour : Iggy n'est pas ordinaire.
"Le Grand Mystère...", je répète. Et je me risque finalement à demander : "Qu'est-ce que c'est ?"
Il décroise ses jambes terminées par des santiags, puis les recroise autrement.
"Wakȟáŋ Tȟáŋka... est une force de vie créatrice, qui imprègne et relie toutes choses. Il se manifeste en vous, en moi, de la roche jusqu'au ciel, et en chaque être vivant. Toute chose - même minuscule - porte un peu de Wakȟáŋ Tȟáŋka et doit être respectée, car elle fait aussi partie de nous".
Je ne bois plus. Mon café, tout d'un coup, me semble même oublié.
"Est-ce que c'est un dieu ?"
J'essaye de comprendre ces fondements de la sacralité Lakota, et il secoue la tête doucement.
"Non. Le Grand Mystère n'est pas une entité personnelle, et à la fois, il est Tout. Il est la grande machinerie de l'univers".
Rien que de l'entendre parler me donne des frissons, et me fait serrer contre moi mon tatouage flambant neuf, au dessus de mon café. Je trouvais déjà cette grande tête de bison paradoxalement hypnotique, dans la suite que j'occupe : mais à présent que je sais qu'il symbolise un tel pont avec l'infini, je vais la regarder autrement. Et Iggy souffle au dessus de lui quelques ronds, qui s'élèvent le long des piliers rétroéclairés de bleu.
"La naissance d'un bison blanc est un événement à la fois sacré et terrible. Un signe que le monde a de la fièvre, mais l'assurance que Ptesáŋwiŋ reviendra sous sa forme de bison. Le jour où l'équilibre et l'harmonie de ce monde auront besoin d'être restauré".
Mes yeux se reposent sur son poignet, et sur la perle du bison, au milieu de son bracelet.
"Vous l'attendez ?"
D'un coup, j'ai l'impression qu'Hemingway me regarde, pour avoir posé cette question. Et le couple de film noir. Et aussi les dames aux chats. Et pour la première fois, Iggy baisse ses lunettes pour me regarder, avec des yeux à la couleur des écailles d'un serpent :
"Oui. Vous ne pouvez pas savoir à quel point".
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Notes :
Vous le savez, j'ai pris depuis le début de cette histoire le parti de ne pas utiliser le deadname de Viktor. On devine ici toutefois entre les lignes que sa transition a eu lieu a un stade sans doute plus ancien de l'histoire, car loin de moi l'idée de l'ignorer dans son parcours de vie. Ce chapitre est l'occasion d'une pause de réflexion identitaire, pour Rin aussi. Et d'enfin s'accorder un peu de temps et d'amour-propre, après deux longues saisons ?
Jamais les questionnements de genre de Rin n'ont été au coeur de 'Une courbure de l'espace-temps', même si vous les aviez peut-être lus entre les lignes, depuis le début. Pourtant, à présent, ils rejoignent l'histoire, et je remercie mon ami Sonder pour m'avoir encouragée à ne pas opter pour un plan B.
J'ai aussi souhaité ici évoquer la douleur d'Allison, qui est compréhensible et incommensurable, même si elle ne légitimise aucune de ses actions à venir.
C'était un chapitre à la fois délicat et tranquille à écrire. J'espère avoir fait de mon mieux, et respecté tout le monde. Y compris Iggy, et les mystérieux habitants de l'hôtel, dont la nature se révèlera bientôt.
Tout commentaire fera ma journée ! ♡