Une courbure de l'espace-temps (saison 2)

Chapitre 27 : Les mioches s'asseoient à l'arrière

3541 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/06/2024 09:58

Repères chronologiques : cette scène s'insère comme une scène coupée de The Umbrella Academy, saison 2, épisode 10, autour de 04:10 (dans l'ancienne chambre d'Eliott, pendant que le reste des Hargreeves regarde les informations à la télé, après l'assassinat de JFK).


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Samedi 23 novembre 1963, 10h36


Il existe tant de témoignages quant à la lumière intense que vous voyez lorsque vous passez la frontière du Vide, lors de votre 'dernier voyage' vers l'au delà. S'il y a une chose que l'on ignore - en revanche - c'est qu'on la voit également quand on la passe dans l'autre sens. Être un esprit invoqué dans le monde des vivants est une expérience troublante : un peu comme j'imagine qu'une carpe se sent, lorsqu'on la retire de l'eau. Je ne me souviens pas de la première fois où j'ai été ramenée par Klaus de cette façon. Mais maintenant, je n'oublierai certainement pas ce que l'on ressent lorsqu'on est un fantôme que son pouvoir attire, et non un spectateur silencieux.


Lorsque cette clarté se dissipe et que ma vision revient, j'observe où je me trouve. Dans l'angle d'une pièce faiblement éclairée par la lumière s'infiltrant au travers de stores à demi-clos. Un tapis orange à motifs carrés, une table de dessin technique, des casiers à dossiers qui servent à ranger des vêtements. Un radiateur sur lequel sèchent des chaussettes. Par delà la porte fermée, j'entends le son d'un poste de télévision allumé, distillant le bulletin d'informations.


Sur le lit, dans un gilet ouvert et un pantalon noirs, Klaus est étendu avec une expression que je lui ai malheureusement déjà connue, terne et figée : celle de celui qui a une nouvelle fois tout perdu. Triste et vide, il ne m'a pas vue. Je ne pense pas qu'il ait réalisé avoir réussi à me conjurer. Et pourtant, à son épuisement, je devine qu'il a essayé, sans relâche, possiblement depuis les couloirs du FBI. Combien de temps a passé, d'une façon différence de celle qui s'écoulait pour moi ? Je l'ignore. Peut-être une nuit.


Et je comprends.


Klaus a perdu Dave. En quelque sorte deux fois. Il a également perdu Ben, dont je ne sens la présence à présent nulle part non plus, me demandant ce qui a pu se passer. Et à présent, il a le sentiment de m'avoir possiblement aussi perdue moi. Je fais un pas immatériel, je m'avance sur le tapis. Et comme son frère l'a tant de fois fait par le passé - pour la première fois depuis notre rencontre entre les barreaux de The City - c'est en tant que fantôme, que je m'adresse à lui.


"T'es couché avec tes chaussures sur le lit", lui dis-je, en le faisant sursauter.

"Putain. Rin. Putain!"


Sa main se pose sur sa poitrine, comme s'il était en train d'avoir une attaque. C'est certainement un façon très grossière de m'accueillir, mais elle n'est que l'expression de sa surprise, et quelque part de son soulagement, même si je ne suis rien d'autre qu'une empreinte spectrale actuellement.


"Alors j'ai fini... par t'invoquer pour de bon".

Je cligne des yeux, et tout ce que je lui réponds face à l'évidence est :

"C'est quoi, cette tenue... sérieusement".


Il s'assoit péniblement au bord du lit que je devine être celui de 'l'appartement' d'Eliott, aux écrans cathodiques et radios entassés dans un autre coin de la pièce.


"Les placards d'Eliott nous ont donnés un choix très limité dans les vêtements de deuil... Et je suppose... que j'avais aussi besoin de voir ceci".


Il pose sa main sur le gao-yord tatoué sur son estomac, en dessous des dog-tags qui pendent tristement à son cou. Je suis tellement désolée de lui infliger ça une fois de plus.


Je le savais, que n'avais aucune chance face à l'enfer énergétique que Viktor est capable de faire déferler. Même si j'ai une maîtrise de l'énergie plus générale que lui, même si les machines semblent révéler une part plus puissante de mon pouvoir, je ne suis en aucun capable d'opposer une résistance durable aux déflagration qu'il engendre. Mais si j'ai pu permettre de gagner quelques minutes en attendant leur arrivée, alors je ne regrette rien malgré tout.


"Vous... vous vous êtes tous habillés en noir pour moi ?"

Klaus souffle d'un rire fatigué et peiné.

"Pour toi. En ce qui me concerne... pour Ben aussi, d'une certaine façon. Et Diego beaucoup pour JFK".

"Alors Kennedy a bien été tué".


J'imagine la déception qui doit être celle de Diego à cette heure, si l'assassinat de Kennedy n'a pas pu être empêché. Malheureusement, comme je le lui avait exprimé à demi-mots, c'est certainement pour le mieux : tant de changements à ce monde et conséquences auraient eu lieu, s'il avait été sauvé. Et je devine autre chose, puisque le monde est encore en seul morceau : Viktor n'a finalement pas fait exploser le bâtiment, et l'apocalypse nucléaire n'a pas eu lieu.


"Qu'est-ce qui est arrivé... après que j'ai passé l'arme à gauche ?"


Il m'est étrange de le formuler ainsi, mais autant appeler un chat un chat. Klaus me regarde tandis que je m'approche encore, et je m'assois à côté de lui, comme Ben le faisait aussi. Vu de l'extérieur, on le verrait sûrement de nouveau parler seul. Mais personne ici ne s'étonne plus de ça depuis longtemps.


"Ben... Ben est allé parler à Viktor. Je ne sais pas bien ce qu'il a fait - je suis tombé dans les vapes moi aussi, comme tu sais - mais quand je suis revenu à moi..."

Il secoue la tête lentement en regardant au sol.

"... j'ai senti qu'il n'était plus là. Et toi non plus".


Il pose sa main sur sa tempe dans une réminiscence de ce qu'il a ressenti à ce moment, que je devine être un vide infini après somme toute des années à n'être jamais vraiment seul.


Ce qui me vient d'instinct, c'est le réflexe de lui adresse un geste d'affection, comme je l'aurais fait ordinairement dans ce genre de circonstance. Mais si je le tentais en cet instant, ma main passerait simplement à travers lui. Je tente de me concentrer, de mobiliser mon pouvoir que je sais toujours s'entremêler à mon énergie spectrale. Je cherche à rematérialiser ma main. Mais je n'en suis pas capable. Alors je lui dis simplement :


"Je suis sûr que Ben a permis a beaucoup de gens de continuer à vivre - à commencer par Vitkor - en renonçant de son côté à exister ici..."


Après les derniers jours, je suis convaincue que Ben est revenu de sa fureur illusoire de vivre, qu'il a compris que c'était vain. Et quoi qu'il ait fait pour Viktor, je suis sûre qu'il a enfin eu un geste d'amour altruiste, après avoir clairement tant pensé à lui-même. Mais Klaus l'aimait passionnément, ce petit égoïste ténébreux, et sa tristesse n'a pas de limite à présent.


"Ne pourras-tu pas le réinvoquer de temps en temps, comme tu viens de le faire avec moi ?"

Il soupire.

"Je n'en sais rien. C'est la première fois que j'invoque qui que ce soit depuis longtemps. Toi, tu maîtrises l'énergie : tout est plus facile avec toi. Et pourtant, regarde le temps que j'ai mis..."

Je plisse les yeux.

"Oh arrête, t'es encore en train d'inventer une excuse pour ne pas me ramener David Bowie".


Je souris en coin. il dit vrai, j'ai toujours réussi à l'accompagner dans ce qu'il était capable de faire avec l'énergie spectrale. Mais moi, je pense n'être qu'un révélateur de ce qu'il saurait complètement faire sans moi. Et il soupire.


"Je le pourrais peut-être mais - tu sais - je m'en suis souvent voulu d'avoir maintenu Ben ici".

Je penche la tête.

"C'est exactement ce que j'ai fait, juste après son éloge funèbre. Comme je viens de le faire avec toi. J'ai égoïstement... voulu le ramener".


Je ne suis pas sûre que Ben ait été contre l'idée de rester, tout comme moi je ne le suis pas. Son ardeur de vie, même au travers de sa mort, me laisse clairement deviner qu'il était plus que consentant. Mais je ne doute pas non plus du fait que Klaus ait plus que tout souhaité le garder auprès de lui.


"Ne t'en fais pas", lui dis-je, "la réciproque est tout à fait vraie : lui aussi s'est bien servi de toi. Tout aussi égoïstement. C'était... un bénéfice mutuel".

Et il soupire, avant de me regarder.

"Toi, tu peux faire maintenant ce que lui n'aurait pas pu".


Ses sourcils se froncent tandis qu'il me fixe, et je devine qu'il se demande ce que je fais encore sous cette forme spectrale, alors que quelques années en arrière, je suis revenue à la vie en un instant.


"Je n'ai pas de corps à réintégrer, Klaus", je murmure. "J'ai essayé de te le dire... mais tu étais déjà parti".


Il ouvre la bouche, réalisant enfin que la situation est différente de la première fois, un filet d'eau glacée descendant clairement le long de son dos.


"Et tu ne peux pas... te rendre à nouveau tangible ? Comme quand tu fais tes trucs de passe-muraille punk, d'habitude ?"

"Je viens d'essayer, pour l'instant je n'y arrive pas".


Il reste un instant les épaules basses, et je ne veux moi-même pas m'avouer vaincue, alors tout ça est incroyablement récent.


"Il y a... Il y a de l'espoir, je pense. Regarde. Je peux encore percevoir l'énergie, je sens ce fourmillement dans ma main, si j'essaye de me matérialiser. C'est juste... c'est juste peut-être trop tôt. Eh, je suis encore cette touriste de l'au-delà, qui tient sa carte à l'envers. Laisse-moi cinq minutes pour m'y faire".


Il sourit vaguement. Les nouvelles ne sont pas clairement pas celles qu'il aurait espérées, mais - comme toujours - Klaus se relève très vite des situations qui le mettent à terre, et je devine à son air qu'il va s'autoriser à plaisanter.


"Oui", dit-il. "Et en attendant - au moins - tu seras obligée de toujours aller là où je serai".

Je souffle de rire et murmure avec un soupçon de sarcasme :

"Est-ce que ce n'est pas exactement ce que j'ai toujours fait ?"

"Oui, et à la réflexion, ça me va très bien, d'avoir un format de compagnon spectrale plus petit".


Depuis toujours, Klaus me chambre sur ma taille, atteignant péniblement 1m55, là où lui culmine autour d'1m83. Il saut que je ne peux pas lui coller un coup dans le bras, il en profite, mais ce n'est pas la seule raison pour laquelle il vient de me jeter cette pique. Non. Me faire réagir est bel et bien un moyen d'essayer de nous convaincre tous les deux que je suis toujours là.


"Je ne suis pas petite, j'ai juste une utilisation efficace de l'espace"


Je lui lance un regard noir, comme si j'allais l'étrangler avec son ridicule veston de strip-teaseur, mais je finis par en rire. J'essaye de faire bonne figure, essentiellement pour tenter de le repêcher des tréfonds dans lesquels il me semble sur le point de tomber. Et pourtant, au fond de moi, il y a cette crainte sourde, si tant est que les fantômes peuvent la ressentir ainsi : l'angoisse diffuse de ne pas pouvoir y arriver.


Tandis qu'il rit, il semble que les autres, en bas, se mettent à monter le son de la télévision, qui délivre les nouvelles encore imprécises liées à l’assassinat de JFK. Lee Harvey Oswald semble toujours soupçonné, mais d'autres noms s'élèvent, et nous percevons le nom 'Hargreeves' prononcé plusieurs fois. Alors finalement, il semble que même l'opinion publique ait fini par repérer les 'Hargreevismes' de ce temps. Moi, j'étais invisible tout du long. Ne ne pense pas avoir pu être repérée d'aucune façon.


"Tu devrais descendre", lui dis-je maintenant qu'il me semble avoir repris forme humaine au lieu de celle d'un vieux torchon.

"Je vais m'entrainer un peu à me matérialiser ici, je pense pouvoir hanter tranquillement cette piaule un moment même si tu es en bas des escaliers".


Cette phrase le fait à peine sourire, et je comprends qu'il a besoin de temps, même s'il va déjà mieux. Ben est parti. J'ai en quelque sorte pris sa place. Mais ma résolution est sans faille : puisque je sais que je le peux, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, et sans jeu de mot, pour restituer mon énergie à un corps matériel, dès que je le pourrai. Klaus hoche la tête et se lève, allant ouvrir la porte de la petite chambre d'Eliott qui donne sur l'étage.


"Pour l'instant, ne dit rien aux autres, peut-être ?" lui dis-je alors qu'il sort sur le pallier.


Il s'étire de toute sa longueur, comme s'il était enfin prêt à revenir lui aussi à la vie pour de bon. Et avant de descendre l'escalier avec la plus parfaite nonchalance, il me dit :


"Je ne leur avais même pas dit que Ben avait suivi en 1963, tu sais".


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Je ne crois pas avoir déjà tenté de décrire à quiconque à l'exception de Cinq ce qui se passe dans ma matière, dans mon énergie, lorsque je me rends immatérielle ou invisible. Lorsque je dresse une sphère d'énergie autour de moi ou d'autrui. Lorsque je m'infiltre dans les composants électriques ou mécaniques des machines. Je ne sais pas si je saurais correctement choisir mes mots. Mais j'ai utilisé le mot fourmillement plus tôt, et il est une partie de la réponse.


Mobiliser mon pouvoir n'est pas différent pour moi que n'importe laquelle de mes fonctions vitales, et c'est Klaus qui une fois a dit que c'était comme de pisser, à la différence que - lui - se sentait en infection urinaire chronique. C'est une comparaison peu gracieuse, j'en convient, mais il est bien plus douée pour en choisir de pertinentes que moi, malgré tout.


Le fait est qu'il est m'est naturel de pouvoir relâcher ou réaffirmer ma matière pour lui donner ou non visibilité et tangibilité. Qu'il m'est aussi naturel de faire circuler l'énergie autour de moi ou dans les machines que de mettre en mouvement l'air avec ma poitrine pour respirer. Aussi intuitif et inconscient que de faire un pas, puis un autre en avant. Et pourtant, je me sens aujourd'hui comme un nouveau né, qui devrait de nouveau prendre son premier souffle, puis réapprendre à marcher.


Assise sur le lit d'Eliott où Klaus était précédemment écroulé, j'ai tenté encore et encore de visualiser ces paillettes d'énergie dorée qui me semblent toujours danser derrière mes paupières lorsque je mets mon pouvoir en mouvement. Celles que j'avais soulevées de façon visible en m'énervant contre Lloyd et Klaus, il y a si peu de temps. Je les vois. Elles sont là. Elles n'obéissent simplement pas encore à ce que mon énergie spectrale tente de leur imposer.


La frustration que je ressens est immense, en cet instant : peut-être parce qu'il y a bien un quart d'heure déjà que j'essaie. Peut-être que la télévision, en bas, me déconcentre. Ou alors le coup de fil que Viktor a passé juste derrière la porte de la pièce où je me trouve, qui ne me semblait pas annoncer de bonnes nouvelles. Ou encore tous les autres qui se crêpent le chignon en bas, pour changer. Vraiment : même morte, les Hargreeves me fatiguent.


J'essaye une dernière fois de mobiliser l'énergie dans ma main, je la sens fourmiller plus que jamais dans mes doigts, et commencer à tisser ces liens si étroits qu'elle entretient avec la matière, au sein de cet univers. Je ferme les yeux, je me concentre. Mais quelque chose me fait relever les yeux. Un bruit de portière, mais pas seulement : Klaus est en bas, je peux sentir qu'il s'est éloigné au lien même qu'il tisse avec le spectre que je suis. Je sais que je dois le suivre, si je ne veux pas me dissiper, là où Ben allait lui aussi pour réapparaître plus tard.


*Shhht!*


'Shhht' ? Pourquoi 'Shhht' et pas 'Crac' ? Douloureusement, je réalise qu'à l'état spectral, mes sauts dans l'espace ne provoquent pas le craquement de l'air que j'engendrais de mon vivant. Un son qui faisait littéralement partie de moi. Mais le fait est que je viens d'y arriver, et de me téléporter en bas, dans la ruelle.


Au dessus de moi par delà les murs de brique, le ciel de Dallas est toujours bleu, immense, mais mes yeux semblent ne pas le voir de la même façon que lorsque j'étais en vie. Je réalise que ces rues n'ont plus d'odeurs, que les sons-mêmes ne résonnent pas de la même façon. Si j'essayais de toucher ou de goûter aux délicieux tamales du coin de la rue, je n'en sentirais plus le goût. Et d'ailleurs, je ne pourrais pas interagir pour les commander. En cet instant, tandis que Klaus parle avec Viktor à l'avant de sa voiture, je me prends de mon côté à mieux réaliser ce que Ben a vécu. Cette absence sensorielle, cette impression d'arpenter le monde sans pourtant y avoir accès. Cette frustration douloureuse qui a pu être la sienne toute ces années. Deviendrais-je aussi un fantôme aigris et agressif, avide de l'aide de Klaus, si d'aventure je devais rester ainsi longtemps ? Je ne veux pas le croire. Et je ferai tout, par ailleurs, pour que ça n'arrive jamais.


Je crois que c'est Allison qui me passe au travers en me faisant revenir de ma contemplation spectrale, dans une cape noire rétro. Tout comme Diego, elle monte dans la voiture bleu pâle de Viktor, et - bientôt - c'est un escadron entier de Hargreeves en tenues de deuil improvisées qui prend place à bord. Klaus m'a vue, et je crois qu'il est en train de dépasser son état léthargique de la matinée. Oui. C'est presque avec espièglerie que je le vois se faire chasser sur le siège arrière par Cinq.


"Ils s'assoient à l'arrière, les mioches", dit-il, et je soupire avec un sourire.


Le repos éternel ? Du bullshit surcôté. J'ai l'impression au contraire que les problèmes s'apprêtent à devenir sérieux. Est-ce que c'est ça, les turpitudes de la vie après la mort, auxquelles je suis destinée ? Je décide d'y puiser de la force, puisque jai décidé que ceci ne durerait qu'un temps. Oui. Et lorsque Luther prend place dans le coffre du véhicule en faisant protester sa pauvre mécanique, je décide que - moi aussi - ma place est encore de 'voyager à l'arrière'.


C'est ce que j'ai toujours fait. Voyager dans l'ombre des Hargreeves. Finalement, cette idée est juste temporairement plus concrète que jamais ?


La pauvre voiture de Viktor râle dans l'énergie : probablement, elle ne serait jamais capable de démarrer pour emporter cette clique vers une destination que j'ignore. J'en rirais presque, si je ne ressentais pas autant de pitié pour cette pauvre bagnole. Je secoue la tête, je me fais énergie pure, ponctuée de particules dorées. Et tandis que je m'infiltre avec toute l'énergie de mon être dans sa mécanique soumise à rude épreuve - hoquetant dans l'air texan de Novembre que je ne peux plus sentir sur ma peau - elle finit par s'ébranler dans un roulement qui devient presque ma voix.


Jusqu'au bout de l'allée, laissant derrière elle Avon Street, et tous les souvenirs construits ici.


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Notes :


J'ai toujours pensé que le ressenti de Klaus après la dissipation de Ben était trop rapidement évoqué, j'ai souhaité lui donner plus d’espace dans cette histoire. Bien sûr, ici, il doit de surcroît gérer ce qui se passe pour Rin.


J'ai eu l'idée d'exploiter le fait que tous les Hargreeves se soient vêtus de noir après l'assassinat de JFK (une pratique qui n'a pas eu cours dans la population générale de Dallas, dans les faits réels). J'ai alors suggéré... que ça puisse être pour Rin, en plus de peut-être pour Ben (ce n'est pas clair dans la série).


Elle sembler encore capable de mobiliser son pouvoir, en tout cas pour faire avancer le vieux tacot de Viktor. Pour où ? Elle ne le sait pas. Mais elle devine que ce sera agité...


Tout commentaire fera ma journée ! ♡

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