Malédiction.
Chapitre 12 : Des serpents et des Loups, partie 1.
Catégorie: G
Dernière mise à jour 10/01/2010 16:06
Bon, n'ayant pas pu tenir ma promesse de mettre le chapitre 10 en ENTIER durant le mois de décembre, je vous mets la première partie, celle où l'action n'est pas encore là. J'écris la fin en ce moment même, mais il est plus long que ce que j'envisageai, en fait... Bref. J'allais pas couper alors que tout allait s'accélérer. Je préfère vous mettre ceci en guise d'excuse et pour vous faire patienter.
Dans ce chapitre, on voit à quel point Elspeth a changé, et quel sera la suite du chapitre. Sincèrement désolée d'être aussi irrégulière, mais ces derniers temps, me poser devant un bouquin ou mon ordi fut vraiment... Difficile.
Il doit me rester trois quatre pages à écrire, j'ai tout le chapitre en tête. J'essayerai, et ne prenez pas cette phrase pour une promesse, d'écrire la suite entre deux partiels pour me détendre ^^
Encore sincèrement désolée...
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Arrivée devant ma maison, Alex marcha vivement vers le palier.
Son expression avait été si songeuse durant le trajet que je n'avais fait aucune remarque sur son inconscience et sa chevalerie ridicule. En revanche, je réfléchissais à plein régime pour éviter de le mêler à cette histoire.
Ce fut Harry qui ouvrit la porte, à peine le poing de mon ami l'eut frôlé.
« Qu'est ce qu'il se passe ? »
Il m'envoya un regard inquiet, sentant surement l'odeur du sang qui restait dans ma bouche. Je secouai discrètement la tête, comprenant qu'il pensait que j'avais perdu le contrôle. Ses muscles se détendirent imperceptiblement, mouvement invisible d'une vision humaine.
L'échange ne durant qu'une seconde.
« Une femme a été sauvagement attaqué par un animal, fit Alex qui n'avait rien remarqué. Il faut appeler la police. »
Harry écarquilla les yeux et se poussa pour nous laisser entrer.
Sophie apparut, sortant du salon d'une démarche vive.
« Un animal, dites vous, jeune homme ?
Oui... Je ne sais pas ce que c'était mais... Il a littéralement déchiqueter la femme. Il ne l'a même pas mangé. Juste... tué.
Asseyez vous, je vais chercher le téléphone. »
Je me calmais en voyant ma grand mère s'occuper de tout.
Elle avait des tonnes de défaut mais on pouvait compter sur elle pour régler le problème.
Je m'installais sur le canapé, à côté de mon ami.
Ce dernier me prit la main.
« Ne t'en fais pas, El. »
Je cherchais, vainement, quelle devait être ma réaction. J'obligeais mon cerveau, encore sous l'influence Dae, à reprendre un fonctionnement totalement humain.
« Et si l'animal avait été encore là ? Marmonnais je. Et si tu t'étais fait massacrer, toi aussi ? Et s'il nous avait attaqué à la place de cette femme ?! »
Ma voix avait prit des accents hystériques lorsque que j'imaginais Alex sous les crocs venimeux du Serpent.
La main d'Alex resserra son étreinte et il chercha mon regard.
« Et toi avec ton ordre de retourner à la voiture ? Tu aurais fait quoi ? »
J'ouvris la bouche pour répondre, mais Sophie revint, le téléphone à l'oreille.
« … Le jeune homme va vous donner l'emplacement. Tenez. »
Elle lui donna le fixe.
Alex lacha ma main et le prit.
Il se leva, alla à la fenêtre.
Sophie haussa un sourcil en ma direction, tournant le dos au seul humain de la pièce.
Mes lèvres articulèrent deux mots : Dae – snake.
Un éclair de surprise teinté de panique passa dans ses yeux.
D'un mouvement de menton elle me fit comprendre qu'on en reparlera une fois seul. Alex raccrocha.
« Il faut que je retourne sur les lieues avec eux pour leur montrer l'endroit exact.
Tu y retourne... seul ? Articulais je difficilement, l'image du Dae tapi dans les buissons revenant avec force.
Je m'arrêterais sur la route, ne t'en fais pas, je ne risque rien dans la voiture. »
J'en doutais, mais je ne pouvais pas lui faire part de mes pensées.
Peut être que le Serpent était vraiment parti.
Alex salua ma grand mère, m'embrassa sur la joue et partit.
J'étais encore sous le choc de son départ et de la peur que je ressentais pour lui, que je n'entendis pas les autres arriver dans le salon, et ma migraine augmenter.
Je secouais la tête.
« Il ne risque rien, répétais je à voix basse, me massant les tempes.
Le serpent n'osera pas s'attaquer à lui, ne t'en fais pas. »
Je levai les yeux sur Sophie qui s'était installée sur son rocking chair. Tous les membres de ma famille étaient installés. Je me redressais.
Zac était debout, aussi loin de moi que possible, les bras croisés sur son tee shirt noir.
« Raconte, ordonna Sophie. »
Je réfléchis rapidement, me rafraichissant la mémoire.
« On se baladait dans la forêt quand on a entendu une femme hurler. L'odeur du sang m'est venu rapidement, signifiant qu'elle n'était pas loin. Puis j'ai sentis l'odeur du serpent. J'ai demandé à Alex de retourner à la voiture mais il ne m'a pas écouté et il est allé voir ce qu'il se passait.
« Je me suis transformée. Le Serpent s'apprêtait à sauter sur Alex, alors je l'ai attiré vers moi, j'ai courut pour l'emmener le plus loin possible. Quand j'ai estimé qu'Alex ne risquait plus de nous voir ou nous entendre, j'ai attaqué le Serpent. Je l'ai eu à l'épaule. Puis il a fuit. Il n'a pas cherché à contre attaquer. Je suis retournée à mes vêtements et j'ai attendu que mon ami revienne.
Tu as attaqué le Serpent et l'a eu ? Répéta mon père, incrédule. Et il a fuit ?!
Ouais... »
J'observai les visage surpris de toute ma famille.
« Tu t'es transformée sans problème ? Demanda la voix posée de mon grand père.
Juste une douleur au crâne.
Et tu es parvenue à réfléchir sous ta forme animale ?
Je m'inquiétais pour Alex.
Tu n'as pas été blessé ?
Il n'était pas assez rapide.
Les serpents sont les plus vif des Dae, El, grogna Harry. Aucun d'entre nous n'est capable de les distancer à la course ou de les avoir par surprise.
Et bien, pas celui là. J'aurais pu, je l'aurais poursuivit.
Pourquoi ne l'as tu pas fait ? Questionna Claire, penchée vers moi, ses boucles brune courtes frôlant ses joues.
Alex m'a appelé. Je ne voulais pas qu'il découvre notre secret. »
Ils se turent tous et se tournèrent vers Sophie. Celle ci me fixait, pensive.
« Je résume. Tu es plus vive qu'un serpent, plus rapide, plus forte et tu es capable de penser normalement alors que ça ne fait même pas un jour que tu es transformée. Nos ennemis nous ont retrouvé et ont recommencé leur carnage. Ton ami a vu l'une des victimes. Tu n'es pas blessé et tu es la seule à l'avoir gouté.
Ce qui signifie que tu pourras retrouver sa trace, même sous forme humaine. Si tu le croise dans la rue, tu sauras qui il est, précisa Jacob, passant une main dans ses cheveux poivre et sel.
Ce qui signifie aussi qu'il te considère comme la menace numéro un et qu'il va vouloir t'éliminer, rajouta Bree, en tortillant une de ses mèches rouge entre ses doigts au ongle rongé. »
Je me levai, allant à la fenêtre.
« Qu'il vienne, grondais je. Je n'en ai pas fini avec lui.
Il n'est pas seul, contra Katy, son visage sévère teinté de colère. Les serpents ne sont jamais seul. Ils te traqueront.
Alors traquons les ! S'exclama Harry en fusillant sa soeur du regard. Ne tremblons pas comme des poltrons. On a toujours fuit. Répliquons pour une fois.
Tu racontes n'importe quoi, mon frère, contra ma tante en secouant ses cheveux aubrun. Si nous avions pu les éliminer, cela ferait des siècles que nous en serions débarrassé.
Je ne suis pas d'accord, marmonna Bridget en posa sa main sur celle de sa soeur. Nous sommes contre le meurtre de sang froids, c'est ce qui nous retiens. Mais Harry à raison. Elspeth est en danger.
Et c'est ce qui est inadmissible, acquiesça mon père en serrant les poings.
Déménageons, proposa Claire en frissonnant. Bree et moi ne sommes pas capable de les attaquer, nous... »
Lassée de leur discussion, je fixai mon regard sur Zac. Ce dernier était impassible. Il se redressa et interrompit tout le monde.
« Quelque soit la conclusion de cette discussion, El ne suivra pas vos ordres. Elle compte se charger des serpents. »
Un silence choqué prit place. On s'affronta du regard. Je lâchais la première.
« Zac a raison. Mes amis sont en danger à cause de nous. Je ne peux pas rester les bras croisés.
Mais c'est de la pure folie ! S'ecria Claire en venant se planter face à moi. Ils peuvent être des dizaines, tu ne peux pas tous les...
Moi, seule, non. Mais à nous tous, oui.
Il suffit d'un peu d'organisation, acquiesça Harry, satisfait de m'avoir dans son camp. Nous sommes neufs. Trois groupe de trois.
Je ne suis pas une combattante, répliqua faiblement sa femme, le visage pâle.
Mais Zac, Jacob, Katy, John et moi, oui, la rassura til. Et si j'en crois par ce que vient de dire El, elle l'est aussi.
Je peux me débrouiller, lâcha Bree, suivant son raisonnement. Il faut juste qu'on m'enseigne quelques trucs.
Sophie ? Demanda Harry. »
Je regardais le corps frêle de ma grand mère.
Elle m'observait sous ses cheveux platines et argent, un petit sourire sur ses lèvres fines.
« Je n'ai pas vécu aussi longtemps sans savoir me battre. Je n'aime pas ça, c'est tout.
Tu vois, Claire, nous pouvons lutter, la rassura mon père.
Nous défendre, je n'en doute pas, répliqua Katy, d'une voix sèche. Mais les traquer...
Zac est un maître en la matière, fit John en secouant la tête. Et Harry les surpasse largement en force. Tu es vicieuse en combat. Rappelle toi quand je suis parti... Nous nous sommes battu et tu as gagné.
Quand bien même, je n'aime pas ça, marmonna Claire. »
Je regardais par la fenêtre, fixant la forêt avec attention.
« Tu comptes fuir toute ta vie ? Lâcha Zac, s'approchant d'elle. Nous sommes des prédateurs, pas des proies, Claire. Nous nous transformons en d'immenseS félins. Nous sommes capables de tuer un ours d'un coup de pattes. Tu en es capable aussi, tu l'as déjà fait.
Seulement pour me défendre...
Tu te défendras aussi face à eux.
Bref, interrompit Sophie. Votons. Qui est pour la traque ? »
Harry leva aussitôt la main. Mon père suivit. Zac n'hésita même pas. Jacob prit le temps de réfléchir et acquiesça. Je haussais les épaules, montrant que leur choix n'avait pas d'importance, mais fixait Katy.
Si ma tante était d'accord, Bree suivrait. Ma rêveuse de tante avait une foi aveugle en Katy.
Et je la comprenais.
Elle se tenait droite, sa fine silhouette tendu, ses cheveux aubrun encadrant son visage d'un carré plongeant au menton, rendant ce dernier plus sévère encore.
Elle m'affronta de ses yeux gris pâle.
« Elspeth. (Sa voix claqua dans mes oreilles.) Quoique l'on fasse, iras tu vraiment à leur poursuite ? »
Je plissais les yeux. Si je mettais détaillé dans un miroir quand j'étais devenue Dae, j'aurais su qu'ils avaient pris à ce moment là une teinte bleu-turquoise fluorescente entouré d'un cercle bleu foncé. Des yeux inhumains et effrayant. Et j'aurais compris le pourquoi de son soupir résigné.
Mais tout ce que je vis à ce moment là fut sa main levé.
« Tu es vraiment la plus têtu de nous tous. »
Mon regard rencontra celui de Bridget. Elle leva la main, son regard vert foncé ayant perdu cet air rêveur qui la caractérisait. Devant l'exclamation de surprise de Claire, elle s'expliqua, son visage délicat prenant une expression féroce.
« Nous avons tous vu Elspeth grandir. Nous savons tous ce qu'elle est capable de faire. Je vote pour la traque parce que je refuse de la perdre sans lutter. »
Un frisson me parcourut. Je voulais que tous soit d'accord.
Je me tournais vers Claire qui me fixait. Je lui pris la main.
Elle était beaucoup plus petite que moi, plus petite même que Sophie. Sa coiffure folle donnait un air enfantin à son visage ovale. Ses yeux chocolats s'écarquillèrent, et je sentis la terreur qui la prenait.
« Tu n'es pas obligée d'y participer, m'entendis je prononcer, bien malgré moi. Apprend juste les bases. Harry et moi, nous protègerons. »
Une lueur passa dans ses yeux. Elle me dévisagea.
« Depuis quand es tu devenu une adulte ? Murmura t elle. (Sa petite main serra la mienne.) Je n'ai pas le droit de te lâcher. Mais j'ai si peur...
J'ai peur aussi, avouai je, me rendant compte de la véracité de ces paroles. Mais je m'en sers. J'ai peur pour mes amis, pour vous, pour moi. Comme j'ai eu peur quand j'ai sentis son odeur. Mais je me suis servit de cette peur, la transformant en rage.
Je n'en suis pas capable...
L'idée que Harry se fasse attaquer te fait peur, n'est ce pas ?
Plus que de mourir.
Alors fais en sorte que cela n'arrive pas. Sers toi de ça. La peur te rendra plus réactive. Cette peur te donnera l'envie de le protéger.
Mais je ne peux pas affronter un serpent...
Leur seul avantage sont la rapidité et leur venin, c'est ça ? (Elle acquiesça.) Alors apprend a réagir au bon moment. A mordre en premier. La vitesse ne compte pas si tu anticipes et connais tes propres capacités. Si tu sais qu'il va t'attaquer rapidement, écarte toi à temps. Dès que tu trouves la bonne ouverture, déchire le. Tu ne seras pas seule. Deux autres seront avec toi. Ils ouvriront des occasions, il sera partager entre trois personnes.
Mais, et s'il n'est pas seul ?
Je ne parle pas de suicide. Je parle de traque. La traque, c'est nous contre un. Nous les aurons un par un, leur feront connaître la peur d'être traquer à leur tour. Ils n'en ont surement pas l'habitude. »
Elle tremblait. Prise d'une impulsion aussi soudaine qu'inattendu, je la pris dans mes bras.
Elle s'y blottit, comme moi quand j'étais enfant je me blottissais contre elle.
C'est vrai, ça. Depuis quand étais je devenue celle qui rassurait ?
Mais je m'en sentais capable. Depuis l'épisode de tout à l'heure, je me sentais capable de tout. Je laissais cette certitude s'échapper de moi, imprégner mon odeur, mon corps, mon esprit. Je la renforçais en sentant ce petit corps si fragile contre le mien.
Elle recula doucement.
J'avais réussit à communiquer ma force.
Elle hocha le menton.
« Traquons les. »
Un soupir soulagé se fit entendre dans la pièce.
Il ne restait que Sophie.
Elle souriait.
« Comme si j'allais refuser de protéger ma famille, fit elle avant même que je n'ouvre la bouche. Rester sur la défensive ne me convenait pas vraiment. »
Je croisais le regard de Zac. Il se déroba et sortit du salon.
Je lachais Claire et le suivit vivement.
Je sentis les regards interloqués sur ma nuque mais passa outre.
Je le rattrapais en haut des escaliers.
« Parle moi, le suppliais je. »
Il me regarda, les yeux vides.
Je me rappelais la dispute de tout à l'heure, son abandon. Tout cela me semblait lointain à présent. Mais pas pour lui, apparemment. J'attrapais son tee shirt au col et le tira vers moi.
« Parle, bordel ! Dit quelque chose ! Cris moi dessus, traite moi d'inconsciente !! Rappelle moi que je suis mortelle ! Que j'aurais pu mourir ! Inquiète toi ! »
Il se dégagea comme si je n'étais rien et se dirigea vers sa chambre.
« Tu ne peux pas m'ignorer indéfiniment ! Lui hurlais je. Tu ne peux pas être aussi con toute ta putain de vie, Zac ! »
Il me ferma la porte au nez.
Je rageais, seule.
J'avais compris une chose, en tenant Claire dans mes bras.
Il fallait que nous soyons uni. Qu'il n'y ait aucun malaise. Être sur de pouvoir compter les uns sur les autres. Et je voulais que Zac soit avec moi. Je voulais qu'il soit celui qui me remettrait à ma place, qui me rappellerait la prudence, qui me secouerait quand je me sentirais au dessus de tout.
Je fonçais vers sa porte et tambourinai.
« J'ai besoin de toi, merde ! Tu le sais. Ça ne te suffit pas ? »
Pas de réponse.
Je ruminais, prête à tourner le dos à ce type.
Mais je résistais.
« J'ai peur, Zac. J'ai peur que mes décisions tuent les gens que j'aime. J'ai dit à Claire que nous les aurons mais je n'en suis pas sure. Peut être qu'ils ont raison, peut être que je suis la seule à pouvoir gagner en combat singulier. Je ne sais pas, je ne connais rien encore au Dae. Je n'ai que 17 ans, Zac... S'il te plait. Aide moi. »
Je n'entendais que sa respiration contre la porte.
Je me laissais glisser le long de celle ci, prenant mes genoux dans mes bras, posant mon menton dessus.
« Je sais que je t'ai blessé, tout à l'heure. Mais tu me l'as bien rendu. Ne laisse pas notre... (J'hésitais.) Notre relation compliquée prendre des proportions aussi.
Notre non-relation, tu veux dire ? L'entendis je dire. Il n'y a rien entre nous, tu me l'as clairement dit.
Rien ? Et toute ces années ? Ce n'est rien ?
Tu sais très bien ce que je veux dire.
Tu es donc aussi con que tu le laisses paraître ? Grondais je. Tu comptes nous mettre tous en danger parce que je refuse de commencer quelque chose qui me semble immoral ?
Je...
Laisse moi finir, crachais je en me mettant à quatre patte face à la porte. Tu n'es qu'un égoiste à l'esprit fermé. L'homme le plus têtu du monde. Tu es la personne la plus importante dans ma vie et tu le sais ! Ça ne t'importe pas ? Tu préfères me perdre que de ne pas avoir ce que tu veux ? Si tu n'es pas capable de te concentrer sur autre chose que ta petite personne, je te demanderais de quitter le pays. Partir très loin, que je ne m'inquiète plus de toi. Avant que la traque ne commence, bien entendu. Ou alors revoie tes priorités.
Pourquoi ne vas tu pas voir ton père pour qu'il te gueule dessus ? Ou Sophie ? Si tu as tant besoin que ça d'être remis à ta place, ils conviendront tout à fait.
Parce qu'il penseront que c'est une faiblesse et on déménagera. On fuira encore.
Et moi ?
Toi ? Toi, tu feras tout pour les tuer parce que je suis en danger. Avec toi, je serais capable de me jeter entre dix serpent si tu me penses capable d'en sortir vivante.
Tu as autant confiance en moi ?
Aveuglément. Et tu sais pertinemment que tu es le seul que j'écoute. (Il ricana. Je rougis. ) Sur ce genre de chose, du moins. »
J'attendis, anxieuse.
Il ouvrit.
Il n'était plus impassible.
« Tu aurais pu te faire tuer tout à l'heure.
Je sais.
Tout ça pour un humain.
Nous le sommes aussi.
Tu aurais du l'empêcher d'y aller et venir nous voir immédiatement. Tu aurais du l'assommer et le trainer jusqu'à la voiture. Combattre ce serpent alors que tu n'es qu'une novice était idiot.
Oui...
Mais je suis fier de toi. »
Un sourire ironique étira ses lèvres. Je sentis mon coeur s'accélérer. Il secoua la tête.
« Tu as raison, je suis têtu. Tu es la personne la plus... Bref. Je suis furieux contre toi pour avoir mis ta vie en danger. Mais je comprends pourquoi tu l'as fait.
Je suis désolée de te causer autant de problème... »
Il s'esclaffa.
« Je t'ai fait pleurer et tu t'excuses ! (Il me tendit la main.) Ce type, Alex, a eu raison. Je suis qu'un gros salaud égoïste. Le voir te défendre avec autant de véhémence, ça m'a fait réfléchir. Tu mérites d'être heureuse, un autre point où je suis d'accord avec lui. Et ton bonheur passe avant le mien. Je ne t'abandonnerais jamais, El. »
Je lui pris la main et me releva. Il me caressa la joue.
« Et je sais être patient. Si tu ne m'aimes pas comme je t'aime, tant pis. Ta vie passe avant tout ça. Tu peux compter sur moi pour le faire passer avant tout. »
Je me blottis contre lui et laissai enfin la peur s'infiltrer en moi.
« J'ai cru qu'il me tuerait, Zac. J'ai cru que ses crocs se planteraient en moi avant que je ne parvienne à le surprendre. Qu'il me rattraperait.
Tu y a pensé sur le coup ?
Non. Avant. Quand j'ai décidé de l'entrainer vers moi. Mais c'était en dessous de l'envie de le tuer et de sauver Alex.
Sous ta forme Dae, ce genre de pensée ne s'imprime pas. On ne pense qu'à l'instant présent et à la meilleure manière de parvenir à ses fins.
C'est... terrifiant.
Oui. Mais nécessaire. »
Je me serrais encore plus contre lui.
Que c'était bon.
Ce Zac là m'avait manqué. Celui qui me rassurait avait disparut pendant un moment, mais je le retrouvais enfin. Il chuchota dans mes cheveux.
« Je ne les laisserais jamais te faire de mal, El. Ni à toi, ni à cette famille. Physiquement ou psychologiquement.
Tu m'aideras à protéger mes amis ?
Cela te détruirait s'il leur arrivait malheur, alors oui, je les protègerais.
Merci. Merci beaucoup... »
On resta quelque instant ainsi, se rassurant l'un l'autre. Finalement, il rit doucement.
« Claire a raison. Depuis quand es tu devenu aussi sure de toi ?
Je l'ai toujours été.
Non, pas toujours.
Si. c'est seulement qu'avec toi, je peux me montrer faible. Tu es le seul avec lequel je m'y autorise.
Pourquoi ?
Parce que c'est comme ça. Il en faut bien un. Toi tu t'inquiètes mais respecte mes choix. Enfin, presque tous. Eux se sentiraient obligé de me protéger de moi même. Et je ne veux pas que l'on me contraigne à quoique ce soit. »
Il soupira et recula d'un pas.
« Je ne sais pas qui est le plus têtu de nous deux. Peut être le suis je au niveau des sentiments, mais quand tu as quelque chose en tête, tu ne l'as pas autre part, toi...
C'est mal ?
Tout dépend. Bon. Elle commence quand cette traque ? »
Je haussais les épaules. J'avais complètement oublié que j'avais laissé le reste de ma famille en bas.
Sans un mot, je dévalais les escaliers et retournai au salon.
Ils étaient en pleine discussion.
« Ah, El. Nous formions les équipes, fit Sophie sans lever les yeux vers moi.
Katy, Bree et John ensemble, répondis je. Harry, Jacob et Claire. Zac, toi et moi.
Peut être que Harry devrait aller avec …
Non non, la coupais je. Harry ne quittera pas Claire, Bree ne quittera pas Katy, et Zac ne me quittera pas. Jacob pourra rassurer Claire et il faut un homme dans chaque groupe, au minimum. Si on ajoute que je suis novice, j'ai besoin d'une personne pleine d'expérience, c'est à dire toi. Ça ne laisse que cette configuration. »
Ils me regardèrent, surpris. Je haussais les épaules d'un air désinvolte.
« Bien vous connaître est un crime ? »
Ce fut Harry qui réagit en premier en s'esclaffant.
« Cette gamine va bientôt te piquer la place, maman !
Quand elle sera capable de penser prudence avant d'agir, répliqua Sophie qui, néanmoins, souriait. Je suis d'accord avec la configuration.
Pour la traque, il faudra le faire dès mes cours fini.
Pourquoi ? Demanda Claire, ses grands yeux terrifiés à l'idée d'attendre que la nuit tombe.
Nous voulons préserver le secret, n'est ce pas ? Autant travailler et allez en cours comme des humains normaux. Qui plus est, les serpents penseront que nous ne réagirons pas. Ils ne mettront pas en place de défense spécifique. La surprise est notre meilleur atout.
Dans la journée, ce qui ne travaille pas s'entraineront au combat, renchérit Jacob. Il est important que nous soyons bien préparés.
Je vais devoir mettre en attente mon livre, soupira Bree.
Tu as de l'avance, rétorqua Katy. Ça ne te posera pas de problème.
Il va aussi falloir apprendre à se transformer rapidement, marmonna mon père. Et aussi très souvent. »
Je le regardais. Il avait été toujours le plus effacé de ma famille. Je ne le connaissais pas vraiment, en réalité. Je l'aimai, c'est sur. Mais il ne parlait pratiquement jamais, travaillait beaucoup, mangeait et dormait. Je me rendis compte que je voyais cette famille comme un tout. Qu'aucun ne me semblait plus important que l'autre, sauf Zac. Ils m'avaient tous élevés, uniformément.
Je regrettais qu'il n'est pas une place plus importante dans mon coeur. Je les laissais régler les derniers détails, tout en dévisageant mon père.
J'étais la chair de sa chair, le sang de son sang. Mais jamais il ne m'avait montré qu'il me voyait comme sa fille et non comme un membre de sa famille, égale au autre.
Sans vraiment me préoccupé des autres, j'allais m'asseoir à côté de lui.
« Papa ? »
Il tourna le visage vers moi, surpris. Je l'appelais rarement papa.
« Je me demandai... Tu me vois comme ta fille ? »
Un silence se fit dans la pièce. J'ignorais la présence des autres.
« Tu ne m'as jamais montré plus d'affection qu'aux autres... Je me demandais juste. »
Il me sourit gentiment.
« Bien entendu. Pourquoi ?
J'ai l'impression que tu restes effacé de tout, que tu nous aimes tous au même niveau. »
Il se mit à réfléchir, calmement. Il était toujours très calme.
« Je ne sais pas. Peut être que je ne suis pas capable de grande démonstration.
Tu as confiance en moi ?
J'ai peur pour toi. Plus que pour quiconque ici. Mais tu as grandit. Ce n'est plus à moi de te dire ce qu'il faut faire. Je peux juste t'aider. »
Je hochais la tête. Prise d'une idée soudaine, je lui en fis part.
« Je te rappelle ma mère, c'est ça ? Tu as peur que je t'abandonne comme elle ? »
J'entendis un hoquet surpris. Je jetais un coup d'oeil à Katy.
Ma tante avait toujours été la plus proche de mon père. Je me concentrais de nouveau sur ce dernier.
Il semblait souffrir.
« Par bien des points, oui.
Quel genre ?
Physiquement, on voit que tu es sa fille. Tu réagis comme elle face à la provocation. Mais non, je n'ai pas peur que tu m'abandonnes, plus depuis aujourd'hui.
Pourquoi ?
Ta mère faisait passer sa vie avant celle des autres. Toi, tu te battrais pour les autres jusqu'à ton dernier souffle. Tu ne perdras jamais l'espoir. Ta peur ne te pétrifie pas, pas comme elle.
Quand cette histoire finira, répondis je, émue, j'irais la retrouver. J'irais lui dire à quel point tu lui manques et à quel point elle a manqué dans ma vie. (Je me tournais vers les autres.) Même si je vous aime énormément, j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose. Et j'ai envie que tout reprenne sa place. J'ai envie que tout s'arrange. Pour chacun d'entre nous.
Tu te penses capable de faire ça ? Demanda Katy, presque suppliante. De régler tous les problèmes qui nous ont paralyser ? Tu es notre Elspeth. La plus jeune d'entre nous. Ce n'est pas à toi qu'il revient de régler les anciennes histoires.
Mais j'en ai envie. Je veux qu'on règle cette histoire d'ennemis éternel. Et effacer les point négatif de cette malédiction. Et si vous n'aviez pas la volonté nécessaire, moi je l'ai.
Pourquoi ? Demanda Zac. »
Je le fixai. Mais je vis qu'il connaissait la réponse. Il voulait juste que les autres la connaisse aussi.
« Parce que j'ai des amis, dans le monde normal. Et je compte pour eux. Parce que je suis en âge de croquer dans la vie, de la vivre au jour le jour, de faire des projets d'avenir. Parce que je suis pleine d'espoir et que je veux me donner les capacités de les réaliser. »
Ils me fixèrent. Sophie se redressa légèrement.
« Décidément, ton côté Dae est dominant. Tu veux que l'on soit tous heureux et en sécurité, n'est ce pas ? Je le veux aussi. Mais la différence entre toi et moi, c'est que tu es têtu. Nous en reparlerons après l'élimination des Serpents.
Tu sais aussi bien que moi que rien ne changera mon avis et que je réaliserais quand même mes rêves.
J'ai cru remarquer qu'effectivement, tu ne m'écoutais jamais, rétorqua t elle. Mais chaque problème doit être régler différemment. »
Je m'enfonçais dans le canapé.
« Tu as raison. »
Elle hocha la tête, satisfaite.
« Prépare toi à aller en cours. John, un mot d'excuse, je te pris. Zac, je veux que tu entraines Claire et Bridget à l'abri des regard humain. Commence par les bases, nous verrons si nous avons le temps de leur en apprendre plus. Harru, Katy et John, vous irez travailler après le repas. Jacob et moi allons analyser les cartes pour avoir une idée du lieu où pourrait se trouver ces Serpents. Quand vous rentrerez ce soir, je veux que chacun d'entre vous prenne le temps d'apprendre ces cartes. Ensuite, nous feront un premier essaie sur les fonctionnement des groupes grâce à des patrouilles. Je veux que l'on soit organisé et prudent pour l'instant. Compris ? »
Aucun d'entre nous ne protesta. Sauf moi.
« Je devrais plutôt rester ici. Moi aussi, il faut que je m'entraine et...
Je veux que tu préviennes chacune des personnes de ton lycée. Interdit leur de sortir. Si nous n'avons pas à nous inquiéter d'humains, nous seront plus performant. »
Je réfléchis un cours instant. Son raisonnement me semblait logique.
« Ok. »
Elle m'offrit son sourire au lèvres pincé de mère supérieure. Je le lui rendis, un peu agacé.
Maintenant que j'avais gouté à cette impression de puissance et à l'adrénaline, aller en cours me semblait obsolète. Néanmoins, je comprenais la nécessité de lui obéir...
Me levant, je filais me changer, mes vêtements étant plein de terre...
Le voyage jusqu'au lycée se fit tranquillement. Je m'étais réconcilié avec Zac, et nous étions plongés dans nos pensées. Elles ne devaient pas être très différentes...
« J'espère qu'il n'y aura pas d'autres victimes, finis je par dire, au bout de cinq minute.
Il y en aura, soupira t il. Ils adorent semer la panique partout où ils vont.
Tu les connais bien ?
Un peu, oui. Ce sont des Serpents qui ont tué ma famille. »
Je me tournai vers lui, abasourdis.
« Et... Comment as tu survécu ? Enfin, je suis désolée, mais euh...
Ne t'en fais pas, El, ma famille, c'est vous, désormais.
Tu... Enfin, tu ne crains pas de te retrouver face à eux ? »
Il me jeta un de ces regards à la fois amusé et ironique.
« Je dirais plutôt que je suis impatient de gouter leur chair. »
Je déglutis.
« Mouais, ils ne sont pas très bon si tu veux mon avis. »
Il éclata de rire. Et chercha l'une de mes mains avec la sienne. Quand il la serra, sa chaleur me transperça. Je sentais sous sa peau, son énergie Dae, sa force surhumaine et sa rage. Son visage était pourtant d'une concentration toute humaine, et ne trahissait rien de ses sentiments. Moi qui avait toujours pensé le connaître, je me rendis compte qu'il n'en était rien. Je connaissais l'image humaine qu'il donnait. Même s'il m'avait laissé entrevoir son côté sauvage auparavant. Mais ces derniers jours, j'avais découvert la partie de lui qui était impulsive, agressive et possessive. Cette partie fortement influencé par son animal.
J'avais découvert que je possédais aussi ces traits de caractère, mais en plus... atténué. Je gardais un comportement relativement humain, même si ma personnalité changeait peu à peu. Si j'avais été quelqu'un de calme et réfléchis, cette partie de moi était submergé par la hargne et la sauvagerie. Je m'étais découvert une volonté de fer et une tendance à faire passer les autres avant moi. Et une confiance en moi qui m'avait jusque là toujours été inconnu.
J'ignore si ce sont les évènements que j'ai vécu ces derniers jours qui me transforment ou le réveil de mon Dae...
Balayant mes réflexions d'un mouvement d'épaule, je me concentrais sur mon Zac à côté de moi.
Et s'il avait raison quand à notre relation ? Si je finissais par accepter le fait qu'il m'attirait et m'y laissais aller ? Si ce qui modifiait mon caractère transformerait aussi ma vision du monde ?
Et merde, je n'arrive pas à me sortir de l'esprit le fait que désormais, je n'étais plus la même.
J'avais peur de ce que je pouvais devenir, de perdre celle que j'avais été, et de tout foirer. J'avais peur d'avoir aussi facilement accepté le fait que j'étais un monstre, de m'en réjouir, et de vouloir m'en servir. C'était à vous donner un mal de tête impossible...
Soupirant violemment, je lâchais la main de Zac et m'enfonçais dans mon siège, croisant les bras sur mon ventre avec rage.
Le regard de mon... mon... merde, je ne peux plus dire « oncle » !
De plus en plus enragé, je sentis mes muscles se tendre.
« Tu devrais penser à tes amis, m'interrompit Zac. Cela t'éviterais de t'énerver pour je ne sais quoi.
Pourquoi ?
Je vois bien que tu réfléchis à ce qu'il s'est passé ces derniers jours. Je suis aussi passé par là, cette phase de doute. Tu n'as pas vraiment accepté ce que tu es devenue, même si tu trouve ça normal. Dans ton esprit, le mot monstre s'affiche en gras, et tu n'arrives pas à savoir si tu en es réellement un ou pas. Tu cherches le moindre changement, le moindre signe que tu n'es plus humaine. Tu te compares à nous, tu tournes en rond, te rend compte qu'avant, tout été plus tranquille. Enfin, pour moi, ça a été moins dur : je savais que les Dae existaient. Qu'il y avait un autre monde derrière celui dans lequel je vivais.
Comment se fait il que tu ne sois pas un prématuré, alors ?
Je ne savais pas que j'en étais un. J'avais toujours pensé qu'il n'existait que les serpents. Pas de fauve, pas de taureau, pas d'aigle, pas arachnoïde, pas de requin. Juste ces monstres verts à écaille, aux crocs venimeux et aux regards vides. Je pensais que mes cauchemars inventaient un nouveau monstre qui me prendrait la vie.
J'étais heureuse avant. Mon Dae a vraiment pris ma vie.
Détrompe toi. Tu es ce que tu es. Tu l'as toujours été. Jamais malade, plus rapide, plus forte que les autres filles. Dans un autre univers, considérant les autres comme interchangeables. Il est d'ailleurs étonnant que tu te sois liée d'amitié avec des humains. Tu n'aurais même pas du t'intéresser à eux.
C'est qu'ils sont plutôt intrigant pour des humains. Ils ont insisté pour que l'on devienne amis.
Garde les précieusement. Tu ne pourras peut être plus te lié avec d'autre faibles créatures comme eux.
Et ma mère ? Était elle aussi exceptionnelle ? »
Zac sourit.
« Pas vraiment. À dire vrai, elle était ce que ton père recherchait : une humaine dans toute sa splendeur. Elle s'est doutée dès le premier jours qu'il n'était pas comme les autres. Mais dans sa stupidité, elle est restée avec John. Enfin, elle était loin d'être stupide, mais plutôt pleine d'espoir.
Et si elle m'avait abandonné pour ma sécurité et la sienne ? Pas par peur ou égoïsme ? Si elle s'était rendu compte que c'était mieux ainsi ?
Tu veux vraiment la retrouver ?
Je veux que mon père ne soit plus cet homme que rien ne touche. Je veux voir le Dae qui se cache en lui. Hors, je ne vois que l'homme détruit.
On dirait que Sophie a raison : ton Dae est un dominant. Protéger tout le monde de tout t'est primordial.
Je pense juste que cette situation a assez duré. Si je suis un monstre, je n'ai pas à avoir peur ou triste. Un monstre se délecte de ce qu'il est et de la vie. Tout barrage doit être détruit. Par la force ou la finesse.
On croirait entendre un discours utopique sur la vie que notre famille devrait vivre... ricana t il.
Rigole, rigole, pouffais je. Mais sache que je ferais tout pour que tout ça se finisse bien. »
Quittant la route de yeux, il me dévisagea.
« Ne te tue pas pour ça. Sinon, tu nous rendras tous triste. »
Je haussais les épaules, lui faisant comprendre que je n'avais pas l'intention de mourir.
On arriva enfin devant mon lycée.
Ne sachant plus si je devais être comme d'habitude, ou trouver une autre manière de lui dire au revoir, je restais bêtement assise sur mon siège, mon sac entre les main, le regard baissé.
Le frôlement de ses lèvres sur mon front me fit sursauter.
« Et ne te stresse plus par rapport à moi, El. »
Je relevais le menton pour le fixer. Son regard était tendre et protecteur. Désorientée, je cherchais ses lèvres des yeux, papillonnai entre l'envie de l'embrasser comme une amante ou comme une soeur.
Il dut ressentir mon hésitation, car tout son corps se déplaça de manière à être plus proche de moi. Inconsciemment, je fis de même, l'esprit embrouillé par sa chaleur et son odeur, par le vert étincelant de ses yeux et par sa beauté à couper le souffle.
« Tu ferais mieux de sortir... murmura t il, si près de moi que je sentis son souffle sur mes lèvres entrouvertes, que je pus avoir un aperçu de son goût sur ma langue. El, je t'en prie, ne me fais pas plus de mal en me tentant qu'en me repoussant... »
Son ton était suppliant. Mon corps aussi. Mon Dae hurlait dans ma tête, quémandant ce qu'il pensait lui revenir de droit.
En quelques secondes, j'analysais la situation. Si je l'embrassais, cela signifiait que je lui donnais le feu vert. Après toutes les raisons que je me suis donnée, cela me semblerait idiot. Mais si je ne l'embrassais pas... si je ne l'embrassais, je renierais ce que j'étais devenue. Je lutterais contre cette chose en moi, cette partie de moi qui était auparavant latente, qui m'a fait dormir dans ses bras toutes les nuits depuis que mon corps comprenait ce qu'était aimer quelqu'un, qui m'a fait comprendre à quel point il comptait pour moi en m'envoyant des cauchemars où seul Zac mourrait. Sous mes griffes et mes crocs.
Si je ne l'embrassais pas maintenant, ce serait comme si je tuais une partie de lui, que mon cauchemars se réalisait de la manière la plus horrible qui soit : le tuer en toute connaissance de cause.
Je me rendis compte que je retenais ma respiration et la relâchais, tremblante.
Il était encore trop tôt pour virer de bords, pour me comporter comme la Dae que je suis censée être, pour renier toutes ces barrières humaines.
Mais j'étais si près de la limite, si proche d'accepter totalement ce que j'étais... De m'avouer qu'il était tout pour moi, et qu'il pouvait devenir beaucoup plus, si seulement je mettais en veilleuse ma conscience et l'embrassais, là, maintenant.
Zac posa une main sur mon bras.
« Je ne veux plus que tu changes d'avis si tu m'embrasses, El. Je veux que ce soit ce dont tu as vraiment envie. »
Je fermais les yeux et reculai.
« Pas aujourd'hui. Pas encore. (Je rouvris les paupières, le fixant.) Je ne sais pas quel réaction sera la mienne vis à vis de toi demain, ou après demain. Désolée...
Je comprends. J'ai compris cela tout à l'heure. »
Prise d'une impulsion soudaine, je le pris dans mes bras.
« Mais je t'aime, Zac. Plus que tout au monde. »
Et je filais dehors comme une voleuse.
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Oui, je sais, ce n'est pas complet xD Comme dit au début, je ne mets qu'une partie (ce chapitre fait au moins vingt pages !!) l'action commence immédiatement après, et il ne me reste que la fin, soit trois quatre pages.
Alala, je suis vraiment nulle pour tenir les délais ^^