Malédiction.

Chapitre 7 : Révélations.

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 05:22

Je fixai Sophie, attendant qu'elle commence. Tout le monde était tendu. La main de Zac se tendit vers la mienne mais je me dégageai. S'il parut blessé, je ne le vis pas.

« Tu as du remarquer que notre famille était différente des autres. Que chaque membre aimaient la forêt. Notre aisance à si mouver. (J'acquiesçai.) Tu as aussi vu le comportement des gens à notre égard : effrayés, comme si nous étions une menace.

  • Oui.

  • Il y a bien longtemps, quand l'homme n'avait pas encore découvert comment forger une épée, une femme, dont le nom fut oublié depuis, tomba amoureuse d'un grand chasseur. Il était adulé par tous, et n'aimait personne. Désespérée de ne pouvoir conquérir son coeur, la femme alla voir un mage. Elle lui parla de l'homme, de son amour sans limite pour lui, de son désir d'être la seule femme pour lui.

    « Le mage n'était pas quelqu'un de bon, ni quelqu'un de mauvais. Pour lui, chaque sortilège avait un prix et ce prix était souvent lourd à payer. (Elle prit une gorgée de thé.) Il prévint la femme que l'amour du chasseur entraînerait des conséquences irréparables. N'écoutant que son coeur, la femme accepta malgré tout.

    « Le chasseur finit donc par tomber amoureux de cette femme, qui lui paraissait insignifiante avant. La femme, comblé de bonheur, oublia la mise en garde du mage et ne pensa pas au tribu qu'elle devrait lui payer. Lors de la naissance de leurs premier enfant, le mage vint revoir la femme.

    « Tu me dois un paiement, lui rapella t il. L'enfant que tu tiens dans tes bras ne sera pas comme les autres. À sa majorité, il deviendra une créature de cauchemar, un animal dont nul ne connait le nom. Toute ta descendance possèdera ce don. »

    « Terrifié, la femme raconta tout à son mari. Ce dernier, ayant appris à l'aimer sans que la magie n'eut plus aucun effet, alla voir le mage. Il lui demanda d'annuler le sort, qu'il ferait tout pour que sa femme n'ait pas à payer d'avoir était amoureuse d'un homme aussi froid. Le mage refusa. Le grand chasseur entra dans une rage incontrôlable et voulu tuer le mage. Ce dernier lança une malédiction avant de périr sous la lance du chasseur.

    « Chacun de tes ennemis verra ses enfant posséder le même don que les tiens. Ils vivront plus longtemps que n'importe qui, ne verrons pas les autres humains sur un pied d'égalité. Chaque sept levé de soleil, la sauvagerie deviendra si forte qu'ils ne pourront lutter. Les descendant de tes ennemis et les tiens seront à jamais en guerre. Aucun ne pourra vivre normalement. Et ton esprit devra rester sur cette terre pour que tu puisses voir cette guerre jusqu'à ce plus aucun de tes descendants ne soit en vie ! »

    « L'homme était revenue vers sa femme, abattu. Il lui raconta la malédiction du mage. À eux deux, ils firent la liste des ennemis de l'homme. Cinq. Cinq famille contre laquelle ses enfant allait devoir se battre. Ils auraient tout aussi pu ne plus avoir d'enfant, mais à la penser que leur fils devrait faire affaire à cinq ennemi à lui seul, la femme décida d'en porter jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus.

    « Ils eurent sept enfants en tout. Ils étaient beaucoup plus résistant que les enfants des humains normaux. Plus doué, plus rapide, plus fort. À leur dix huit ans, ils devinrent tous, hommes et femmes, la créature qu'avait décrit le mage. Des fauves de la taille d'un cheval, rapide comme les félins, fort comme des ours, intelligent comme des loups, féroce et très dangereux. Malgré l'obligation de se transformer chaque semaines, ils parvenaient à vivre presque normalement.

    « Jusqu'au jour ou les ennemis de leur père firent leur apparition. Ils luttèrent tous les sept ensemble. Chaque famille avait une transformation différente. L'une possédait des ailes et un bec acéré. Une autre encore pouvait vivre sous l'eau, avec des dents de requin. Une troisième avait la peau en écaille et un venin paralysant. La quatrième avait huit pattes et était encore plus agile qu'un singe. La dernière possédait des cornes et une force supérieure à celle des fauves.

    « Les humains qualifièrent ces six familles de Dae. »

Je retenais mon soufle. Ce fut mon père qui répondit à ma question muette.

« Nous sommes les Dae des fauves. Les Daefawn. Nous nous transformons en la créature que tu as vu dans ton rêve. »

Je fixai mon bol de chocolat. Au bout d'une longue minute, je me raclai la gorge.

« Ainsi donc, vous vous transformez en fauve... Daefawn.

  • Tu ne nous crois pas ? Demanda Claire.

  • Mais... S'il n'y a qu'une seule famille comment se fait il, Claire, que tu sois avec nous ?

  • Avec le temps, me répondit elle, il y eut plus d'une famille de Daefawn comme d'autres Dae. Je fais partie d'une des nombreuse qui peuple le monde.

  • Toutes les familles d'un même groupe de Dae se connaisse ?

  • Malheureusement, non. Et beaucoup sont morte. Comme celle de Zaccharie... répondit Sophie.

  • Qu-Quoi ? »

Je regardai Zac. Il baissa les yeux.

« J'ai été adopté par Sophie à la mort de mes parents. Je ne suis pas lié avec toi par le sang. »

Cette nouvelle était encore plus ahurissante que celle des fauves. Je sentis mon visage durcir.

« Combien d'autre mensonges, encore ?

  • Aucun. Ce sont les seuls, répondit Sophie. La raison de notre venue ici était que les Dae-serpent avait retrouvé notre trace. »

Je me pris la tête entre les mains.

« J'ai du mal à croire tout ça... (Je déglutis) Le truc des rêves, c'est quoi, alors ?

  • Afin de prévenir l'enfant de sa nature Dae, l'animal en lui lui envoie des rêves. Des rêves suffisament marquant pour que le Dae ne puisse l'ignorer, expliqua Sophie. La transformation se fait en douceur, les caractéristique apparaisse progressivement. Ainsi donc, nous devenons d'abord attirants aux yeux de tous, puis l'impulsivité et la fierté animale modifie notre caractère. Certains deviennent agressif, d'autres arrogant... Puis les premiers souvenirs des rêves apparaissent. Ton physique change : tu deviens plus fort, plus agile, plus rapide. Tes yeux voient différemment, tu sens des odeurs que jusqu'alors tu n'avais jamais remarqué. Tout tes sens sont aiguisés. Ensuite, seulement, tu as ta première transformation, à dix huit ans. Au fils des années, nous avions remarqué qu'être au courant avant le premier souvenir des rêves accélérait le processus. Et que les Prématurés, comme nous les appelons, avait du mal à contrôler leur sauvagerie. Certains s'auto-détruisaient, d'autres devenaient fous.

  • Je comprends que vous ne m'ayez rien dit sur ça, répliquais je agacée. Mais pas sur Zac. Là, je suis perdue.

  • D'une part, nous craignons que tu ne sois une prématurée, vu que ton père souhaitait que tu grandisse dans un environnement normal. Tu étais plus sujette à des réaction violente ou d'une grande émotion. Étant donné que ton grand père, ton oncle et ton père ne pouvaient découvrir les premier symptômes – L'attirance sexuelle, le développement d'un caractère plus agressif – nous devions trouvé un pair qui pouvait le deviner. Zac était déjà là. Comme il faisait déjà parti de la famille, le choix fut fait rapidement. Ton père paraissant trop jeune pour avoir eu un fils de dix ans, Zac devint ton oncle. C'était pour ton bien, Elspeth... »

Je me relevais doucement. Zac accompagna mon mouvement. Trop rapide, trop de chose à la fois.

« Je... vais prendre une douche.

  • A trois heures du matin ? S'enquit Bridget.

  • Oui, à trois heures du mat', Bee. Et vous savez quoi ? Je vais même manger un truc. Et pourquoi pas lire un bouquin ? Je dois réfléchir à tout ça...

  • Tu es en danger, El, coupa Zac, visiblement très inquiet. Tu n'aurais du te souvenir de ton rêve que dans deux mois et demi. Et te transformer deux semaines plus tard.

  • J'ai combien de temps ? Demandai je en regardant Sophie.

  • Trois jours, tout au plus.

  • Bien.

  • Bien ? S'écria Zac, interloqué. BIEN ?!

  • J'ai trois jours pour me faire à l'idée, trouver des méthodes de relaxation, des raisons de ne pas me suicider, d'autre de ne pas tous vous tuer, encore d'autre pour ne pas devenir folle, soupirais je. Je le crois, mais cela ne veut pas dire que je réalise ce qu'il va m'arriver. Je ne vous en veux pas mais cela ne veut pas dire que je ne suis pas blessée. Et j'ai trois jours pour être Zen. Donc oui, Zac, je dis « bien » comme la conclusion d'une discussion et le début de mes hypothétiques trois derniers jours. Et si tu veux m'aider, évite d'être aussi paniqué. J'ai une dernière question : est ce que tous les prématurés était forcément fou ou mort ?

  • Non, sourit Sophie. Un sur dix parvenait à se contrôler et il devenait même l'un des plus puissant Dae.

  • Ok. Que faut il que j'évite pour ne pas accélérer la chose ?

  • Toute sorte de contrariété. Des sensation trop intense. De nous voir transformé. La viande. Des scènes de violence. Dormir seule.

  • En quoi dormir seule est dangereux ?

  • Apparemment, le sujet de ton cauchemar est la perte de Zac. (Je rougis.) ça se comprend, vu que vous êtes très proche et pas liés par le sang. Si tu t'endors avec lui, tu sera moins paniquée dans ton rêve.

  • Parce que je revivrais ça encore trois nuits ?

  • Espérons plus. Jusqu'à ce que tu te rappelles de ce que te dit Zac. Jusqu'à ce que tu comprennes ce que ce rêve signifie vraiment. De quoi tu as vraiment peur. Alors évite de chercher.

  • D'accord. (Je souris à ma famille.) Ne vous en faites pas, j'suis pas du genre faiblarde. En plus j'ai deux amis à présent.

  • Tu ne comptes pas le leur dire ? Demanda Katy en haussant un sourcils.

  • Non. Mais je sais qu'ils me soutiendrons. Dev à accepté que je rentre sans explication. Ils ont aussi des secrets dont je ne sais rien. Et ils sont continuellement en conflit donc ils savent gérer la colère. Et je les aime énormément. Rien qu'à l'idée que ce... fauve en moi puisse leur faire du mal m'aidera surement à résister. Alors que je sais que vous pourriez vous défendre.

  • Tu es bien calme pour quelqu'un qui vient de découvrir qu'il est maudit, s'inquiéta Jacob.

  • Ce n'est une malédiction que si on la subit, répondis je avec toute l'assurance dont j'étais capable. Et je ne comptes pas me laisser faire. (Le soulagement traversa le regard de chaque membre de ma famille.) En revanche, je vous demanderais une seule chose : plus de mensonges ni de secrets. Si je repense à ce qu'il s'est passé ces deux dernière semaine, j'ai l'impression que c'est cela qui, en partie, à contribué à me mettre en colère. Je comprend pourquoi vous n'êtes pas parvenue à éviter toute scène : le fauve en vous à du être blessé, colérique ou je ne sais quoi encore. Mais, s'il vous plait, ne prenez pas des décisions sur mon avenir sans m'en faire part. Je ne le supporterai plus. »

Et je les plantai là.

 

 

 

 

 

 

 

Sous la douche, toute la tension qui m'habitait me quitta, entrainé surement par les gouttes qui ruisselaient jusqu'au sol. Je ne parvenais pas à m'imaginer me transformer en quoique ce soit de sauvage et violent. Ma récente dispute avec Zac avait fais ressortir des traits de mon caractère que je n'avais jamais vu auparavant. Je me doutais cependant, que pour pouvoir survivre, il ne fallait pas que je lutte contre cette partie de moi même qui m'était encore inconnue. Au contraire, il me fallait apprendre à l'accepter, savoir l'utiliser pour ne pas en perdre le contrôle. Voilà. Le contrôle. Se laisser submerger pour pouvoir mieux découvrir l'étendu et canaliser mes émotions.

Plongée dans mes pensées, je ne vis pas Zac en entrant dans ma chambre.

Lorsque nos regards se croisèrent, je serrais contre moi ma serviette, devenant aussitôt rouge pivoine.

« Qu'est ce que tu fais là ? Demandai je en dérapant légèrement sur le dernier mot. »

Son regard me parcourut de la tête au pied, indéchiffrable.

« Je viens dormir.

  • Pas besoin.

  • Si. J'aurais du deviner et c'est de ma faute si...

  • Te met pas la rate au cour bouillon pour ça, Zac, l'interrompis je en secouant la main. Tu devrais plutôt t'inquiéter de ce que je vais te faire lorsque tout ça sera terminé.

  • Qu-quoi ? »

Je rougis aussitôt.

« Pas dans ce sens là. Je parle plutôt de t'étriper pour ne m'avoir rien dit.

  • Je ne pouvais pas, je...

  • Tu sais pertinemment que je l'aurais accepté et continué à agir de la même manière.

  • Justement, non.

  • Non ?

  • Rien n'aurait été pareil.

  • Mais...

  • De mon côté, je te parle, El. (Il se leva, me fixant de ce regard dont je comprenais le sens à présent.) Je sais, moi, que tu n'es ni ma soeur ni ma nièce. Je le sais depuis le début. La seule chose qui m'empêchait de... C'est d'imaginer ta réaction.

  • Tu … veux dire que...

  • Tu penses vraiment que mon comportement était celui d'un frère ou d'un oncle ? Ouvre un peu les yeux.

  • Quoi ? (Je reculai pour m'appuyer contre la porte.)

  • lorsque tu es devenue physiquement adulte, mon intérêt pour toi n'était plus seulement de te protéger. Je voulais partager autre chose. Voilà pourquoi je ne me suis pas aperçu de ton changement. »

Je me détournai de lui pour prendre des affaires. Effectuant des acrobatie digne d'un contorsionniste, je parvins à m'habiller sommairement sous ma serviette. En me retournant, je vis que Zac s'était rassis sur le lit. Je pris une grande inspiration.

« Pourquoi me le dire maintenant ?

  • Tu ne veux plus de secret. Voilà.

  • Et pas plus d'émotion, Zac ! (Je vins m'asseoir sur le lit.) Je suis un peu perdu, là. Tu pouvais attendre ?

  • Je n'attends pas de réponse de ta part. Toi, tu me considères comme un membre de ta famille, à juste titre. Pour moi, c'est juste différent. Mais je tenais à ce que tu le saches.

  • Il t'arrive de réfléchir, quelque fois ? Soupirais je. Y'a des moments, où j'ai l'impression d'être celle qui à bientôt trente ans et toi qui sort à peine de la puberté. »

Il sourit. Je sentis aussitôt mon coeur s'accélérer. Les paroles de Dev me revinrent aussitôt en mémoire. Zac se pencha légèrement.

« C'est que, lorsqu'il s'agit de toi, je suis incapable de réfléchir. »

Je déglutis difficilement. Du bout des doigts, il mit une mèche de cheveux humides derrière mes oreilles.

« Je vais chercher un matelas ! M'écriai je.

  • Pourquoi faire ? Demanda Zac, vraiment surpris.

  • Il est hors de question que nous dormions ensemble.

  • Nous dormons pratiquement toutes les nuits ensemble depuis que tu es gosse, El.

  • Oui, mais à cette époque, je ne savais rien.

  • Tu vois que ça aurait changé quelque chose, alors.

  • Que tu ne sois pas mon oncle, non. Que tu me dises que je te plais, oui.

  • El. (Je levai les yeux.) Tu n'as rien à craindre de moi. Je sais quels sont tes sentiments pour moi. Ça fait des années que je vis avec ça. Des années, tu le sais ?

  • Mais Dev m'a dit que...

  • Dev ? Gronda Zac.

  • Oui. Il en ait venu à me dire qu'il me trouvait belle. Que c'était le cas de nombreux mecs. Que j'étais aussi désirable. Il m'a donné deux trois conseils pour éviter qu'un garçon... Enfin, pour qu'il n'y ait pas de situation ambigüe qui aurait … Je ne sais pas comment expliquer... Bref. J'avais fait toute les gaffes avec lui et on s'est embrassé puis...

  • QUOI ? »

Il sauta sur ses pieds, tremblant d'une fureur mal contenue. Terrifiée, je me levai et m'éloignait de lui d'un pas.

« Mais on s'est vite rendu compte que ça nous faisait bizarre, continuai je d'une voix tremblotante. Que malgré l'attirance qu'il avait pour moi et moi pour lui, se comporter autrement qu'en ami n'était pas naturel. Dev a été très correct. C'est de ma faute. J'aurais pu dire non. Il me l'a fait savoir à plusieurs reprise. »

Je le vis se calmer, doucement. Son regard était toujours furieux mais son corps se détendit. Il me tendit la main.

« Il est temps de dormir, grogna t il. Et évite ce genre de sujet.

  • Ouais. Mais j'pensais que ça te ferait plaisir que tu saches que Dev n'est pas une menace. Et que je suis moins innocente donc plus imperméable à certaine chose.

  • Ouais. Ce type est malin.

  • Malin ?

  • De cette façon, il a pu voir si c'était possible entre vous, et te protéger contre les autres.

  • Il est très gentil. Et à avoué être coureur de jupons.

  • Ah ah !

  • J'avoue, tu n'avais pas tord sur ça, admis je avec un petit sourire. En revanche...

  • Je me suis trompé sur ses intentions, ouais. (Il retendit sa main.) Viens dormir. »

Hésitante, je regardai sa main tendu. Finalement, je la saisis.

 

J'aurais du mettre un pantalon de pyjama. En simple tee shirt et boxer, ma peau touchait celle de Zac qui était en simple caleçon. Troublée, je ne parvins pas à trouver le sommeil. Je sentais que Zac non plus.

« Tu crois qu'en trois jours, mes sens vont se développer ?

  • C'est une certitude.

  • Ça va être déstabilisant...

  • Tu veux rester à la maison ?

  • Non ! Non... rester ici ne m'aidera pas, je pense.

  • Ah bon ?

  • Je réfléchirai trop. Et même si Katy, Harry et papa vont travailler à l'extérieur, il y aura toujours toi, Bee, Sophie et Jacob. Au fait, quel est leur véritable âge ?

  • Ah ! Je me demandai quand tu poserais la question.

  • Bah, je trouve étrange, pour des gens devant vivre longtemps, ils font l'âge qu'ils se sont donné.

  • Effectivement. Jacob doit atteindre les cent cinquante ans. Sophie une vingtaine de moins.

  • Tant que ça ?

  • Ils se sont laissé vieillir pour mieux se fondre dans la masse, mais oui.

  • Et Katy ? Claire ? Harry ?

  • Tu le leur demanderas. Ton père est le plus jeune. Il a quarante ans.

  • Il ne les fait pas. Comme tu ne fais pas des vingt sept ans.

  • Ouais. »

Il ne me tenait pas dans ses bras, gardait même une certaine distance malgré l'étroitesse de mon lit. Un long frisson me parcourut.

« Zac ?

  • Hum ?

  • Je... J'ai peur. »

Il se redressa sur un coude. Je vis ses yeux dans l'obscurité de la chambre. Ses yeux verts lumineux. Ses deux magnifiques émeraudes.

« Moi aussi. »

Timidement, je posais une main sur sa joue. Il ferma les yeux et se rallongea. Ma main glissa sur sa nuque et je me blottis contre lui. Dans un soupir, il enlaça ma taille. Son étreinte était si forte que je me sentis aussitôt rassuré.

« J'ai peur, Zac. Je...

  • Chut...

  • Je veux, continuai je avec détermination. Je veux y arriver. Mais je suis terrifiée. À toi, je peux te le dire. Mais ne dis rien au autres.

  • Des secrets ?

  • Mon secret. De trois jours.

  • Ou plus.

  • Ou moins, répliquai je. (Il me serra encore plus fort.) Mais... Je veux être celle, sur les dix, qui vivra.

  • Si il y a bien quelqu'un qui peut y arriver c'est toi. »

Je souris en enfouissant mon nez dans sa gorge. Un petit rire m'échappa.

« Fait partager, demanda t il en recula juste assez pour me regarder dans les yeux.

  • Je me demandais si j'allais ronronner à chaque fois que j'aimais bien quelque chose... »

Un sourire fendit son visage.

« Je ne ronronne jamais.

  • Même si je te gratte derrière les oreilles ?

  • Je ne suis pas un chien, El...

  • Ouais. Mais je me demande … si on ressent des émotion d'un fauve, est ce que notre façon d'envisager les choses est différente de celle d'un humain ? (Je me redressais.) Si, lorsque l'on est bien, à l'aise, content, soupire t on ou ronronne t on ? Lorsque l'on se sent menacé, montre t on les dents ?

  • Certaines fois, effectivement, nous avons des comportements qui ne sont pas humains. Mais les humains sont des animaux, El. Ils ne grognent pas, mais gronde. Ils ne montrent pas les dents mais les serrent. »

A demi assise, je baissais les yeux vers lui. Le drap jusqu'aux hanches, le visage tourné vers moi, les yeux à demi fermé sur un regard mystérieux. Prudemment, sa main vint caressé mon bras.

« Nous n'avons pas non plus les mêmes notions des choses. Par exemple, pour moi, dix ans d'écart ne constituent pas un fossé entre nous. Le fait que tu ais grandit sous mes yeux non plus.

  • Même pour certain humain, cela n'en serait pas un, grommelais je en rougissant.

  • Mais pour toi, si.

  • Tu ne m'as jamais considéré comme un membre de ta famille, moi si.

  • Effectivement. (il se redressa légèrement.) Tu es bien trop calme...

  • Il le faut, pourtant. J'ai toujours accepté les choses quand je ne pouvais y échapper. À moi d'en tirer un avantage...

  • Oui. Seulement toi peut y faire face. »

Nos yeux s'accrochèrent. Comme lorsque Dev s'était penché vers moi, je sentis mon coeur s'affoler, en attente. Sa main quitta mon bras pour se poser sur ma joue. J'eus un petit sourire.

« Tout ça est si melo dramatique ! Plaisantai je.

  • Ouais...

  • Mais au moins, tu es avec moi.

  • Même si tu me demandes de partir je ne le ferais pas.

  • J'me doute, t'es du genre têtu. »

Il m'attira à lui. La voix de Dev me chuchotta de ne pas trop m'approcher, de ne pas entre ouvrir mes lèvres, de mettre de la distance.

Mais je n'y arrivais pas. Même lorsque je pensais qu'il était mon oncle, j'avais toujours eu cette envie qu'il soit autre chose. Sa bouche frôla mon front.

Contrairement à Dev, Zac n'était pas un type qui se laissait refuser quoique ce soit. Contrairement à mon ami, Zac pouvait m'embrasser sans penser au conséquences. Cette idée me fit un peu peur mais en même temps ne me répugnait pas, mais alors pas du tout. Je fermais les yeux tandis qu'il m'allongea tout contre lui.

Quand je serais un fauve, alors peut être toute ces barrières humaines s'envoleraient...? Je pourrais voir Zac autrement que comme mon compagnon de jeu, comme un membre de ma famille, comme mon frère, non ? M'enfin, à ce moment là, j'aviserais. Mais d'ici là, il allait falloir que je reste prudente. Je lui tournais doucement le dos. Il me prit par la taille en enfouissant son visage dans mon cou.

Mais mes lèvres était hors d'atteinte.

« Bonne nuit, Zac.

  • Bonne nuit... »

Et, effectivement, ce fut ma meilleure nuit depuis que les cauchemars avaient commencé...

 

 

 

 

« Ah mais non, Harry ! M'écriai je en brandissant mon torchon. Tu vas pas commencer à te mêler de ma mercedes !

  • Mais si jamais...

  • Si jamais ? Grondais je. Je la terminerai moi même !!

  • Je pourrais te la retaper pour que tu puisses la conduire avant...

  • NON ! »

Je jetai le chiffon sur une table et me remit au travail.

Ce matin, j'avais laissé Zac endormi pour filer jusqu'au garage. Harry m'a rejoint quelques minutes plus tard et me tapai sur les nerfs depuis.

« Je dois te le dire en combien de langue ? Je survivrai ! »

Mon oncle, mon vrai, grogna mais ne répondit pas. Et dire qu'ils devaient tout faire pour ne pas m'embêter !

Je le regardai en coin, l'observant bidouiller la voiture d'un client. Il ne semblait pas concentré, perdu dans ses pensées. Je soupirai.

« Harry... (Il se redressa et se tourna vers moi.) Tu n'as vraiment aucun soucis à te faire. Au pire, vous me mettez sous tranquillisant, ou vous me shootez à je ne sais quoi, et attendez que ça passe !

  • Les drogues, quelle quelle soit n'ont aucun effet sur nous...

  • Oh... bah vous me ligotez le temps de trouver une solution !

  • En plusieurs siècles, tu crois que personne n'a essayé ?

  • Mouais... Il ne me manque plus qu'à m'inscrire au Yoga, alors... »

Un sourire étira ses lèvres. Le premier que je voyais depuis deux semaines. Je lui souris en réponse, et me remis au travail.

Ça faisait deux heures que le silence se prolongeait, quand Zac débarqua.

Ses cheveux noirs pointaient dans tous les sens autour de son visage parfait au yeux à demi fermé. Mon ventre se noua quand son regard vert se posa sur moi. Un sourire paresseux se dessina sur sa bouche parfaite. Troublée par les révélations de la veille et par ma réaction face à son sourire, je replongeait sous mon capot, consciente qu'il se plaçait à mes côtés. Sa chaleur m'irradiait et me fit perdre ma concentration. Je perdis un outils dans le moteur. Je poussai un juron en me relevant brusquement. Sans le vouloir je me tournai vers Zac qui haussa un sourcils moqueur.

« On s'est levée du mauvais pied ?

  • ON, comme tu dis, n'arrive pas à se concentrer.

  • Et pourquoi n'arrive t ON pas à se concentrer ? »

Je relevai la tête pour le regarder en face. Avant, ce genre d'échange me semblait totalement innocent. Désormais... Il sourit.

« Je vais t'aider. »

Il glissa la main dans le moteur.

« Zac, je suis plus fine que toi, je peux le... »

Il enleva la main, avec l'outils.

« Comment...? murmurais je, incrédule.

  • Comme ça. »

Je clignais des yeux plusieurs fois, bouche bée.

« Zac, Sophie a bien dit d'éviter les transformations, gronda Harry.

  • Mais je ne me suis pas transformé. Du moins, elle ne l'a pas vu.

  • Qu'est ce...? (Je secouai la tête.) On verra plus tard. »

Je lui pris l'objet des mains et me remis à bricoler. Mais son regard sur ma nuque me déstabilisait grandement et, au final, je poussai un soupir en refermant le capot.

« D'accord. J'peux pas bosser tranquille. »

Je posai tout sur une table, m'essuyais les mains et, sans même jeter un regard à Zac, fila vers la maison.

Je l'entendis ricaner, surement heureux de l'effet qu'avait eu ses révélations de la veille sur mon comportement. Hors de question qu'il puisse être spectateur de ma gêne plus longtemps.

Fourrant mes mains dans les poche de mon baggi, je grommelai contre ma réaction complètement illogique.

J'avais dormi avec lui durant dix sept ans.

Je m'étais blotti contre lui durant ces même dix sept années.

Je lui avais clairement dis que je l'aimais énormément. Il était au courant que ce n'était pas dans le même sens de ce qu'il ressentait lui. Alors POURQUOI je me sentais gênée ? Mon oncle... non. Zac avait beau être impulsif, il savait que mon père ou même Sophie ne tolèrerait pas qu'il se mette à devenir plus entreprenant. A moins que... Qu'ils s'en foutent. Ou qu'ils n'attendent que ça, justement. Ainsi, je ne mettrais personne d'autre dans le secret, je ne ferais pas les mêmes « erreurs » que mon père. Je grognai devant la logique de ce nouveau raisonnement. Même si Sophie considérait Zac comme son propre fils, il ne l'était pas, et son regard ne changerait pas vis à vis de moi ou Zac. Mon père pouvait cependant être gêné par la tournure de la chose... Pouvait ? Je reprends : mon père POURRAIT être gêné par la tournure de la chose si jamais elle se produisait ! Mieux ! Il serait mécontent si Zac tentait de faire changer notre relation dans un avenir improbable !

J'essayais vainement de mettre cette phrase dans la forme la plus hypothétique qui soit. Zac et moi ? Inconcevable.

Même si...

Je repensais à Dev. Notre couple n'aurait pas été inconcevable, lui. Mais il nous était trop étrange de nous considérer plus qu'ami.

Penser à Dev me rappela la promesse faite au milieu de la nuit.

Je me détournais de la porte devant laquelle je m'étais figée pour filer vers la forêt, tout en sortant mon portable de la poche. M'enfonçant dans les rangées serrées des arbres, je l'appelais. Je ne pouvais lui dévoiler cette malédiction, mais le reste, en tout cas...

« Yep ? Marmonna la voix endormi de mon ami.

  • C'est El.

  • El ! Alors ? Ça va ? Me demanda t il précipitamment.

  • Moyen...

  • Ton oncle va bien ?

  • Hum... (Je levai les yeux vers le ciel couvert. Et dire qu'hier il était bleu et dégagé.) J'espère que tu as du temps devant toi.

  • Ouais, no problem. Raconte.

  • Cette nuit, en débarquant chez moi, j'suis allée direct dans la chambre de Zac. Mon cauchemar n'était pas fondé, il n'avait rien.

  • J'te l'avais dit.

  • Néanmoins, on en est venu à des... révélations plutôt surprenantes.

  • Ouch. Genre ?

  • Genre qu'il a été adopté avant ma naissance et qu'il n'est pas mon oncle. (Il y eut un long silence.) Dev ?

  • Tu veux dire que vous êtes pas lié par le sang ?

  • De toute évidence. (Même si nous avons les même ancêtres maudits, ce que j'omis de préciser.)

  • Le choc. Pour toi, s'entend. Perso, même de loin, je trouvais pas qu'il te ressemblait.

  • Ouais, j'aurais du me douter un peu. Mais tu veux savoir le pire ?

  • Y'a pire ? Ricana t il.

  • Ouais. Il est amoureux de moi. Durant toutes ces années, il ne me disait pas « je t'aime » comme un oncle aime sa nièce ou un frère sa sœur, mais comme un homme aime une femme.

  • Gore ! Vous avez dix ans de différence ! Il t'a connu gamine !! Bébé même !

  • Ouais, c'est le mot, acquiesçai je. Gore. Je le cherchais. En même temps, il ne m'a jamais considéré comme autrement.

  • Même gamine ?

  • Il avait juste un instinct de protection envers moi. Quand... j'ai commencé à ressembler à une femme, y'a eu plus.

  • Putain ! Alors là, tu me scies...

  • M'en parle pas. Et il est pas du genre à s'avouer vaincu.

  • Il te fait des avances ? Grogna Dev, menaçant.

  • Zac n'est pas du genre à s'arrêter là.

  • Bordel. Et il ne te laisse même pas le temps de t'habituer à l'idée...

  • Ouais... Et le pire, c'est que maintenant, je suis gênée. Et que j'ai l'impression de perdre quelque chose alors qu'il est toujours là. Certes, je comprends la plupart de ses répliques, désormais. Et puis, il a eut CE regard...

  • LE regard ? S'exclama Dev.

  • Ouais.

  • Et merde. Oh le malaise...

  • Et maintenant il s'affiche.

  • Et ta famille, elle réagit comment ?

  • Je sais pas. Avec indifférence. Ils étaient au courant depuis le début de ses sentiments pour moi. Je dirais que Sophie – ma grand mère – serait heureuse que je sorte avec lui.

  • Arg... marmonna Dev, choqué.

  • Et j'essaye de me persuader que mon père serait furieux. Auquel cas ce genre de scénario se produirait, ce qui est hors de question ! (Il éclata de rire.)

  • J'imagine la tête de ton oncle... enfin, de Zac, lorsqu'il se rendra compte du refus irrévocable !

  • Imagine la mienne en ce moment.

  • En même temps, tu devrais être contente.

  • De quoi ?

  • D'avoir été mis au parfum de quelque secrets de famille. Même si je ne comprends pas pourquoi ce secret là serait mieux pris dans trois mois que maintenant.

  • Ouais... Bon, l'avantage, c'est que je me suis réconcilié avec tout le monde.

  • Oh zut...

  • Quoi ? Demandai je, surprise.

  • Tu viendras plus dormir chez moi avant un bon bout de temps ! Marmonna t il avec humour.

  • Mais qu'est ce que tu es... (Je pouffais sans terminer ma phrase.) En plus, Zac pourra s'opposer fermement et sans se cacher, maintenant.

  • Re-zut.

  • Et oui. Mais t'inquiète, je reviendrais dormir chez toi un de ces soirs. (Si je ne suis pas morte dans trois jours...)

  • Je l'espère. On a bien rigolé, quand même.

  • Ouais.

  • Dit, je peux t'avouer un truc ?

  • Vas y, Dev.

  • Je suis content que tu m'aies raconté tout ça. (J'ouvris la bouche pour répondre mais il enchaîna.) Tu sais, en dehors de ma famille, cousin compris, je n'ai pas d'ami non plus. Partager des secrets avec des gens extérieurs est cool.

  • Ouais, je trouve aussi...

  • J'espère qu'un jour, je trouverai le courage de te dire les miens.

  • J'te presse pas... marmonnais je, gênée de lui cacher le plus gros des secrets.

  • Ouais. (Il toussota.) Bon...

  • A demain en cours.

  • Ouais. J'anticipe la tête de cet abruti d'Alexander quand j'lui dirais qu'on a passé une nuit ensemble...

  • Dans deux lits séparés, précisai je.

  • Et tous les trucs qui se sont passé.

  • Comment tu sais que je vais le lui dire ?

  • Logique. Tu le considères aussi comme ton ami, non ?

  • Ouais. Ça ne te gêne pas ?

  • Au début, si, j'avoue. Mais maintenant, j'suis presque content.

  • Pourquoi ?

  • Ah ça... soupira t il. Je dirais que c'est l'une des nombreuses choses que je ne peux te dire...

  • J'insiste pas, alors.

  • Un jour, je te le dirais.

  • Un jour, oui. Bon, allez, je me dois de faire face à la réalité des choses et affronter Zac et la nouvelle marieuse auto proclamé.

  • Ça promet d'être intéressant ! S'esclaffa t il. A demain !

  • Bye ! »

Je raccrochai, un sourire au lèvre. L'appel avait eu l'effet escompté. Retour à la réalité.

Demain, j'irai en cours. Je serais avec Dev et Alex. Ce dernier haussera un sourcil devant mes secrets. Il commentera à sa façon, Dev ne sera pas d'accord sur beaucoup de point, générant une pseudo dispute jusqu'à ce que je parte sans eux et qu'ils s'arrêtent pour me suivre.

Aussi bizarre que soit l'ambiance dans ce lycée, je m'y étais adapté et commençai même à apprécier les petites habitudes.

Penser que dans quelques jours, ma vie risquait de s'éteindre n'atténua que peu mon humeur de nouveau au beau fixe. Ils étaient l'une des raisons pour lesquelles je survivrais. Je commençais à peine à bâtir un monde fragile autour de ces deux mecs. Et je n'allais pas tout laisser s'écrouler parce que j'étais une prématurée.

Je serais même un prématurée survivante et des plus puissantes. Les autres Dae frissonneraient de peur en entendant mon nom. Aucun ne tentera de détruire mon monde et mes deux amis.

Prématurée et Maudite, certes, mais résolue à se battre.

 

 

[Voilà ! Bon, comme tous les précédents chapitres, je n'ai pas eu le courage de reprendre l'orthographe et la grammaire. De même que certaines formulations et des fautes de frappe... Un de ces jours peut être. Veuillez me pardonner -_-' J'espère que la suite vous plaira, l'action va commencer, et il y aura enfin le lien avec la saga de Stephenie Meyer.]

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