Malédiction.
J'étais heureuse, certes. Mais seulement au lycée. Une fois rentré dans la voiture de Zac, ma bonne humeur partait en fumée. Ça faisait plus d'une semaine que l'on s'était disputé et il n'y avait aucune amélioration en vue. J'avais essayé de lui proposer d'aller me promener avec lui, samedi après midi mais il était parti sans moi durant des heures. La gêne s'étendait même jusqu'à Harry, avec qui je ne parlais que pour lui demander un outils ou un petit conseil sur ce que je devait faire. Même Sophie ne me critiquait plus. La seule à me parler normalement était Bridget. J'avais passer mon dimanche à corriger les premier chapitre de son nouveau roman.
Finalement, vendredi, j'explosai en plein repas.
« Mais merde, à la fin ! M'écriai je en repoussant mon assiette. Je ne pensais pas ce que j'ai dit à propos de préférer vivre avec ma mère ! Arrêter de faire cette tête !
Mange en silence, Elspeth, me réprimanda Sophie.
Non ! J'en peux plus, Sophie. Votre comportement est immature. Je ne comprend pas ce qu'il vous prend a tous. Maintenant, je ne suis plus la bienvenue ici ? J'avais donc touché juste ?
Ne dit pas de sottise, grommela Harry.
Ce sont des sottises ? Ricanai je. Vous ne me parlez plus, vous me jetez des regards hostile, vous faites même comme si je n'existai pas !
Tu as dépassé les bornes, s'énerva Sophie. Après tout ce que nous avons fait pour toi, tu es ingrate.
Tout ce que vous avez fait pour moi ? Tu veux en plus que je vous sois reconnaissante de ne pas m'avoir mis dans un orphelinat ? De m'avoir maintenue à l'écart pendant 17 putain d'année ?
Reste poli ! S'énerva t elle.
Non ! Et vous voulez que je vous dise ? Je ne supporterai plus cette situation longtemps. J'me casse. »
Je me levai brusquement, renversant la chaise. Je les dévisageai un à un. Aucune réaction.
« Pour allez où ? Ricana Zac. »
La blessure qu'il m'avait affligé la semaine dernière s'agrandit devant cette trahison.
« Là où je suis la bienvenue, répliquais je. »
Je montai dans ma chambre et fourra de quoi pouvoir m'habiller dans la semaine. Mes affaires prêtent, j'appelai Dev. Il décrocha immédiatement.
« Yep ?
Dev, c'est El.
El ! Tu vas bien ?
Non. »
Je l'entendis fermer une porte.
« Qu'est ce qui a ?
J'peux plus rester ici.
Tu veux v'nir ?
J'peux rester dormir ?
J'pense pas qu'il y ait de problème. Je passe te chercher ?
Nan nan, je viens en moto.
Y'a eu un gros problème ?
J't'expliquerai.
Ouais, on aura toute la nuit pour ça. (Il resta silencieux un moment.) tu pleures ? »
Effectivement, je sanglotais.
« Ouais. J'arrive dans dix minutes.
Okay. J't'attends. T'auras manger ?
Pas grand chose, j'avoue.
J'te prépare un truc. A toute.
A toute. (J'allais raccroché mais une pensée me retint.) Dev ?
Oui ?
Merci, vieux.
C'est rien. »
On raccrocha. Je fourrai ma trousse de toillette dans le sac quand on toqua à ma porte. Mon père entra sans attendre la réponse.
« El ?
Quoi ?
Tu veux que je t'ammène ?
Non, c'est bon.
Tu t'en sortiras ?
Ouais.
Je suis désolé que la situation dégénère autant. J'ai essayé de parler à Sophie, mais tu la connais.
Oui, c'est rien.
Ouais... Bon, fait attention à toi. Tu peux me donner le numéro de la personne chez qui tu vas ?
Pas de problème, tiens. (Je le regardai.) John... papa. Tu...
Oui ?
Tu es content, toi, que j'ai des amis ?
Oui. J'ai eu ma période aussi. Je comprend. J'ai encore les amis que je m'étais fait à la fac. Je sais que cette famille peut t'étouffer et que les secrets sont dur à supporter. Amuse toi ce week end. Je vais essayer d'arranger les choses ici.
Merci, papa.
C'est normal. »
J'enfilai un blouson et pris mon sac. Je m'arrêtai devant lui.
« Tu sais que je ne pensais vraiment pas ce que j'ai dit quand je disais que j'aurais voulu vivre avec ma mère ?
Je sais. Je t'aime, El.
Moi aussi, je t'aime. »
Il m'embrassa sur le front.
En bas des escaliers, je croisais Zac. Il me détailla froidement.
« Finalement, tu as ce que tu voulais, fit il.
Non. Mais ça, t'es trop bête pour le comprendre. »
Et je le laissais planter là.
J'eus du mal à trouver la maison de Devdan. Elle était assez éloigner de la ville et la pluie ruisselait sur mon casque. Finalement, je la trouvais, proche de la forêt. Elle me semblait chaleureuse et accueillante.
Je garai ma MV à l'abri de la pluie puis alla toquer à la porte.
Une femme d'âge moyen vint m'ouvrir.
Elle était très jolie, avec ses yeux caramels et ses cheveux noir. Un sourire étira ses lèvres.
« Elspeth ? Demanda t elle.
El. Bonsoir, madame. Désolée pour le dérangement...
Ce n'est rien, vient, entre. Devdan et Kyle sont entrain de mettre la table. Nous n'avons pas encore mangé.
D'accord... »
J'essuyais mes converses en regardant autour de moi. La décoration me faisait penser à Dev : un rien rustique mais confortable et me mettant à l'aise. Mon ami passa la tête par une porte.
« Viens, reste pas planter là ! »
J'entrais timidement dans la cuisine. Un jeune homme, plus vieux que Dev prenait des verres dans un placard se tourna vers moi. Kyle était tout aussi séduisant que son frère, un rien plus petit et plus trapu. Ses yeux était d'un marron plus clair mais aussi plus dur. Cette dureté disparut lorsqu'il me sourit largement.
« Bienvenue ! Je m'appelle Kyle.
El...
Devdan parle beaucoup de toi, fit la femme qui m'avait ouvert. Je m'appelle Elena. Je suis la mère de ces deux garnements.
Enchantée...
Assied toi ! M'ordonna Dev en me poussant vers la table. Fais pas ta timide. T'as rien à craindre, ici.
Merci... répondit je en obéissant. »
Ils s'affairèrent autour de moi dans un joyeux basard. Un rire m'échappa lorsque Dev se brûla en attrapant un plat, aussitôt suivit d'un flot de jurons et d'une tape derrière la tête par son frère.
Quand le repas commença, j'étais déjà moins gênée. Puis ma colère et ma détresse disparurent durant l'heure suivante.
Comme mon ami, sa famille était bavarde et ne se lassait jamais de me raconter des petites anecdote cocasses sur tel ou telle personne. J'aidai à ranger et nettoyer, puis Dev m'entraîna dans sa chambre.
Il jeta mon sac sur un fauteuil et s'assit sur le lit.
« Allez, maintenant, tu racontes. »
J'étais tellement à l'aise que je vint m'asseoir près de lui.
« Cette fois, c'est avec toute ma famille.
Et bien, dit moi !
En fait, ils avaient entendus quand... enfin quand je me suis engueulée avec Zac. Tout. Et ils l'ont tous mal pris. L'ambiance était pesante, on ne me parlait presque plus. Ce soir j'ai craqué et j'leur ai dit que j'en avais marre. Que je les trouvais... immature. Ma grand mère m'a reproché d'être ingrate. Que je ne leur étais pas assez reconnaissante pour tout ce qu'ils ont fait pour moi. J'en pouvais plus, alors j'me suis cassée. Désolée de te déranger.
Je préfère te savoir ici que là bas à te morfondre. »
Je me mis à pleurer.
« J'en ai marre, Dev. Vraiment. Je ne comprends pas. Pourquoi Zac, après m'avoir dit qu'il ne supportait pas que je m'éloigne devient aussi froid ? Pourquoi les autres attachent ils autant d'importance à des paroles dites lors d'un excès de colère ? On est une famille. Je ne comprends rien...
Chut... »
Ses bras m'entourèrent, m'amenant à lui. Il était brûlant et sa chaleur se répandit en moi, bienfaisante et rassurante. Sa grande main me caressait la tête tandis qu'il murmurait doucement à mon oreille. J'attrapai son tee shirt à pleine main, serrant fort tant la colère me rendait impuissante. Ses lèvres frôlèrent mon front. Je relevais la tête.
Ses yeux rencontrèrent les miens. Il eut le même regard qu'Alex et Zac. Je me laissais plonger dans ces yeux caramels profond. Son pouce repoussa une mèche sur ma joue.
J'étais attirée par sa chaleur et sa beauté sauvage.
« Laisse leur le temps, murmura t il d'une voix grave et un peu rauque. Ne pleure plus, s'il te plait... »
Je fermai les yeux et enfouit mon visage dans son cou. Un frisson me parcourut quand son souffle chatouilla ma gorge. Son étreinte n'était plus seulement réconfortante. Je le sentais.
N'ayant jamais eu de vie sociale digne de ce nom, j'étais complètement ignorante quand au fait de ce que l'on pouvais ressentir lorsqu'on se trouvait en présence d'un type qui était attiré par vous. Mais je savais que Dev ne ferait rien.
On s'écarta un peu. Il toussota avec gêne sans pour autant me lâcher.
« Tu vas dormir dans mon lit. J'ai un BZ en bas.
D'accord.
Tu veux que je reste encore un peu ?
S'il te plait. »
Il se cala contre le mur et m'attira contre son torse. Mis à part Zac, aucun homme ne m'avait pris dans ses bras.
Le torse musclé de Dev avait quelque chose de rassurant. Troublant aussi. Je devinai sa force mais aussi sa douceur. Je pris une de ses mains et la regarda. Elle était un peu rude mais, comme tout à l'heure, elle savait être délicate. Je m'amusais avec ses doigts.
Sa voix chaude et grave murmura à mon oreille.
« Tu veux faire quoi, demain ?
Y'a un endroit où l'on pourrait allez avec Alex ?
Il va faire beau demain.
Et alors ?
Quand il fait beau, Alex et sa famille vont faire du camping.
Ah bon ?
C'est une... tradition, en quelques sortes.
D'accord.
Et comme le soleil serra aussi là pour nous, que dirais tu d'aller faire un peu de moto ?
De moto ?
Ouais, j'ai deux vieille bécane et y'a un terrain pas loin. Ça te défoulera.
Ok. ça a l'air cool.
Ouais. Tu resteras dormir demain soir, aussi ?
Je sais pas. On verra demain. J'veux pas trop déranger.
Tu déranges pas du tout. Ma mère t'aime bien.
Et ton frère ?
J'vais devoir fermer ta porte à clef, plaisanta t il.
Pourquoi ?
Ma parole, mais tu dois être aveugle ! S'esclaffa t il. Parce que tu es belle, El. Malgré les sac que tu persistes à porter, tu es très belle.
Belle, moi ?
Même cet abruti d'Alex est d'accords avec moi ! Et si personne ne vient te draguer, c'est parce que nous sommes là tous les deux.
L'ami d'Alex, Tess, est belle. Moi je suis...
Quoi ?
Grande, garçon manqué, peu soignée, et...
Tu es belle quoique tu fasses. J'te le jure.
Mais alors, si je suis si belle que ça, pourquoi dans mon ancienne ville, aucun gars n'est venu ?
Parce que tu l'es tellement que ça en deviens intimidant.
Alex est beau. Toi aussi. Pourtant, beaucoup vienne vous parler.
Nous sommes des mecs, c'est normal. »
Je me tus. Il me trouvait belle ?
« Et tu es aussi très... comment dire... Je comprends pourquoi ton oncle craignait que l'on ne veuille que coucher avec toi. Il y a des filles belle mais qui ne sont pas forcément désirable dans leurs comportement, dans leurs mimiques et autres. Toi... enfin, tu m'as compris.
Qu'est ce que je fais qui me rend... comme ça ?
Tu es naturelle. Naïve, certaine fois. Tu souris beaucoup. Tu te déplaces d'une façon si... Bref. Je vais pas chanter tes louages toute la nuit. Le fait est, est que même Alex à avouer que tu l'attirais.
Quand ?
La semaine dernière. Quand il a dit que tu étais bien plus féminine que ce que tu croyais. »
Je rougis.
« Et toi ? Demandai je timidement.
Quoi, moi ?
Je t'attire ?
Trop.
Trop ?
Disons que si j'étais un chien fou comme mon frère, je n'hésiterais pas. Mais nous sommes amis. Et cela me va très bien. »
Je posais sa main.
« Donc tout à l'heure, quand j'ai relevé la tête, ton regard disait que tu étais attiré par moi ?
T'avais pas compris.
Non.
Bah oui, c'est ça.
Tu allais m'embrasser ?
Ça t'aurais déplu ?
Je sais pas. »
Il rit doucement, faisant vibrer son torse.
« La conversation devient bizarre...
Désolée. C'est que... je n'ai aucune expérience ni aucune connaissance dans ce domaine.
Et que tu es très franche.
Aussi. Et toi, tu as déjà …?
Oui. J'ai eu plusieurs petites amies.
Et Alex ?
Tu crois que je lui pose ce genre de question ? Grimaça t il. Mais je pense que oui.
Ok...
Mais ne t'en fais pas. Ça t'arriveras bien un jour. »
Je haussais les épaules. Ses doigts caressait mon bras. Je me laissais aller contre lui en soupirant.
« Tu devrais quand même apprendre deux trois trucs, finit il par dire.
Comme quoi ?
A faire attention. »
Je me tournais vers lui. Son regard dont à présent je connaissais la signification, m'accrocha. Sa voix se fit basse.
« D'abord, si tu ne veux pas qu'il t'arrive quoique ce soit, évite de te coller avec autant de... facilité sur un mec. (J'hochais doucement la tête.) Ensuite... »
Il sourit d'un air prédateur.
« N'approche pas autant ton visage. »
Je me mordis la lèvres en reculant.
« Désolée. »
Il me retint. Ses yeux allaient des miens à mes lèvres.
« Et puis, ne joue jamais avec tes lèvres. »
Mon coeur s'accéléra. Doucement, je le vis s'approcher de moi. Sa bouche à quelques centimètres de la mienne, il souffla une dernière phrase.
« Et surtout, repousse si jamais tu ne veux pas. »
Je n'en fis rien et fermais les yeux.
Je n'avais encore jamais embrassé personne.
Le mordillement sur mes lèvres, la caresse des siennes, ses mains plaqué en bas de mon dos, le souffle court... Les battements accélérés de nos cœurs... Lorsqu'il recula, je luttais pour rouvrir les yeux.
« Dernier conseil, sourit il. Reste pas la bouche entre ouverte, sinon, je vais recommencer. »
Je souris puis vit la lueur amusé dans ses yeux. Je me repositionnai dos contre lui et regarda le plafond.
« C'était... bien, fit je.
Seulement ? Tu blesses mon égo, là...
Non, mais... C'était...
Bizarre. Avoua t il. Je n'aurais jamais pensé que t'embrasser serait bizarre. Je pense que nous sommes vraiment ami.
J'pense aussi. Même si j'en avais encore envie.
Moi aussi. Mais ça m'a fait bizarre.
Ami, donc ? Demandai je en levant la main.
Ami. Répondit il en la tapant. »
Le lendemain fut si remplie que je n'eus pas l'occasion de réfléchir sur ma famille. Les révélations de Dev m'avait pourtant intrigué sur un point : pourquoi Zac me regardait il ainsi ? Et surtout, pourquoi seulement maintenant ?
M'enfin, Devdan était parvenu à me changer les idées. J'avais dormi jusqu'à tard le matin, puis mangé avec lui et son frère, sa mère étant aller travailler avant de filer sur le terrain avec les motos. S'en était suivit un après midi de fou rire intense et de chutes mémorables.
Le soir venu, j'étais si épuisée que je ne refusai pas de passer une autre nuit chez Dev.
Après mangé, on parla plusieurs heures, affalé sur le lit, devant une émission de seconde zone. Quand la fatigue eut raison de moi, il partit dormir dans le salon.
Et ce fut le début de mon cauchemar...
Je me trouvais dans une forêt. La lumière était étrange, bleuté, et chaque objet m'entourant semblé illuminé de l'intérieur. Aucun son n'était audible, sauf celui d'un animal. Un énorme. Je me tournais vers lui. C'était un fauve haut comme un cheval, à la morphologie possédant des caractéristiques de félins et d'ours. Sa gueule était à la hauteur de mon front, ses lèvres découvrait des crocs aiguisés et d'une longueur à faire pâlir le plus courageux des hommes. Le plus effrayant était ses yeux bleus d'une intelligence presque humaine.
La créature me dévisagea avant de se tourner vers un intrus. Zac. Je regardai mon oncle avec terreur
« NON! »
Je savais que le fauve allait l'attaquer. Il se tassait déjà sur lui même pour bondir. Je voulus courir pour pousser Zac mais mes jambes refusait de bouger.
Un grognement sourd vibra dans la gorge du fauve.
Non.
De ma gorge.
Les lèvres de Zac esquissèrent un sourire en regardant le fauve. Puis se mouvèrent en une phrase.
J'allais le perdre.
Le monstre allait le tuer.
Je luttais de toute mes forces pour sortir de mon immobilité.
Je parvins enfin à hurler.
« Zac !! Cours ! »
Ma voix était étrange, comme sortie d'une gorge mal adapter.
Comme au ralentis, je vis le fauve sauter sur mon Zac.
L'être que j'aimais le plus au monde. Avec lequel j'étais fâchée et à qui je ne pourrais plus faire d'excuse.
Mon hurlement déchira la nuit bleuté, tandis que Zac me souriait toujours.
« Zaaaac ! »
Je me redressais, en pleurs. Dev me retenait par les épaules, paniqué. Je voyais sa mère et son frère à la porte, encore ensommeillé.
Je regardai autour de moi, effrayée.
« El ! El ? Ça va, je suis là.
Le fauve... Zac...
Calme toi...
Non ! Zac !
Chut, c'était un cauchemar.
Non ! Dev, non... Pas lui, pas Zac...
El ! Regarde moi ! (J'obéis) C'est fini. »
Je pris une grande inspiration. Puis remarqua la douleur dans ma gorge, mes joues humide, la couette jeté sur le sol. Je clignai des yeux.
« Il faut que je rentre chez moi.
Il est tard, El... murmura Dev.
Non, non ! Je dois allez le voir. Je veux savoir s'il va bien.
Tu n'as qu'à appeler...
Non, Dev. Tu ne comprends pas. Il faut que j'y aille. Désolée. »
Il me relâcha mais ne semblait pas faché.
« D'accord. Apelle moi demain matin, ok ?
Oui... »
Je me levais, enfila mon jean, mes chassures, mon blouson, fourra le reste de mes affaires dans mon sac et descendit à toute vitesse. Dev m'attendait devant la porte. Je l'embrassai rapidement sur la joue.
« Merci pour vendredi et aujourd'hui. On se voit lundi.
C'est vraiment autant important.
Je crois. Quelques choses me dit que je dois y aller. Désolée pour le tapage. Je ne pensai pas faire de cauchemar...
Ce n'est rien. N'oublie pas de m'appeler. Soit prudente. »
J'acquiesçais avant de filer vers ma MV, sous l'averse.
Conduisant trop vite, je regagnai la maison en quelques minutes.
J'entrai silencieusement, pour ne réveiller personne. Il devait être trois heures du matin. Rapidement, je me dirigeai vers la chambre de Zac, laissant des traces humide sur mon passage. J'entrai.
Zac se releva brusquement, surpris. Quand il me reconnut, ses yeux s'ouvrirent encore plus.
« El... mais qu'est ce que...
tu vas bien ?
Oui mais... »
Je me laissai enfin tomber au sol, en pleurs.
« Dieu, que j'ai eu peur, sanglotai je. »
Je sentis ses bras m'entourer, son menton se poser sur mon crâne.
« Il t'a fait du mal ?
Non ! Non... Oh Zac, je suis désolée, si désolée...
C'est moi qui le suis, El... »
Je mis un moment à me calmer.
« Raconte moi, qu'est ce que tu as...
Je me rappelle de mon rêve, hoquetais je. Tu allais mourir... j'ai vu un immense fauve se jeter sur toi, j'pouvais rien faire, j'ai eu si peur, si mal... Zac.. Mon Zac...
Tu... te souviens de ton rêve ?
Et comment ! C'était horrible, trop horrible. J'pouvais pas bouger, toi tu me souriais, le fauve s'est jeter sur toi... »
Je m'accrochais désespérément à lui.
« El... tu te rappelles vraiment de tout ?
Tu as parlé mais je n'ai rien entendu.
C'est terrible... Merde. Sophie !! »
Son cri me fit sursauter. Pourquoi appeler ma grand mère ? Sophie arriva en quelques seconde, suivit de Jacob. Elle me jeta un regard puis se tourna Zac.
« Qu'y a t il ? Tu ne m'as pas réveillé parce qu'elle est rentré, j'espère...
Elle se rappelle de son cauchemar. »
L'expression de Sophie fut si paniquée que je ressentis aussitôt de la peur. Jamais Sophie n'était paniquée.
« Quoi ? Demandai je, presque en colère. Ce n'est qu'un cauchemar. Horrible, d'accord mais...
De tout ? Me coupa ma grand mère.
Presque. Répondit Zac, dont la voix était terrifiée.
Ce n'est pas possible... »
Elle m'arracha de Zac avec une force que je ne lui soupçonnais pas.
Son regard était vif et inquiet.
« Raconte moi. En détail. »
Bredouillant, je lui racontai. Le rêve était si clair dans mon esprit que je n'eus aucun mal.
Au fur et à mesure de mon récit, ses traits se plissèrent, de plus en plus inquiet. Quand j'eus finit, elle soupira.
« Bon sang... La dispute a du accélérer le processus...
C'est dangeureux ? Demanda Zac.
Oui. Très, même. Elle n'est pas prête. Elle pourrait se détruire...
Mais de quoi parlez vous, merde ! M'écriai je en me levant.
El, calme toi, me fit Jacob. Nous allons t'expliquer. Viens avec moi. Je vais te faire un chocolat. »
Etant donné qu'il était le plus calme de nous, je le suivis s'en broncher. Zac alla réveiller le reste de la famille.
Devant mon bol, je les regardai tous s'installer. Mon père était complètement défait. Sophie alla s'asseoir au bout de la table, tandis que Zac prenait place à côté de moi, ne me quittant pas un seul instant des yeux. Le silence se fit au bout de quelques seconde.
Claire parla la première.
« Ainsi donc, c'est une prématurée...
Ne dis pas ça ! S'exclama Harry, avec une expression si sérieuse que je le reconnu à peine.
Claire à pourtant raison, Harry, soupira Bridget. Elspeth est prématurée.
Elle n'a pas encore eu de transformation ! Répliqua mon oncle avec fougue.
Ça ne saurais tarder, mon frère, murmura Katy avec tristesse.
Effectivement, acquiesça Sophie. Son rêve est trop détaillé. Plus qu'un faible souvenirs. Il ne lui manque qu'une phase. »
Je reposais le bol bruyamment puis regarda fixement Sophie.
« Explique, grondais je. J'en ai marre. Ça me concerne. »
Le silence se fit. Zac se prit la tête entre les mains.
« J'aurais du le deviner. Le premier symptôme...
L'attirance ? Demanda mon père.
Oui. J'étais le seul à pouvoir le voir, et pourtant...
Ce n'est pas de ta faute, le rassura Sophie d'une voix douce. Tu en as toujours ressentis.
J'aurais du remarquer la différence. Puis l'agressivité. J'étais tellement furieux que je n'ai rien vu...
Nous aurions du tous le voir, lança Jacob.
Je dormais avec elle ! J'aurais du remarquer la fréquence de ses cauchemars, la violence des dernier !
Calme toi, Zac. Ça n'aurait rien empêché, ordonna Katy. Tu le sais.
Nous aurions pu faire attention durant les trois dernier mois !
Expliquez moi ! M'écriai je. Si c'est dangereux, je veux comprendre. »
Tous les regards se tournèrent vers moi. Ce fut Sophie qui prit la parole.
« D'accord. »