Transformation

Chapitre 6 : Les V.N.I

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Transformation

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Chapitre 5

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Les V.N.I
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Main dans la main, Edward et moi fendîmes la foule en direction du trio. Du magnifique trio. Je restais bouche bée devant l'époustouflante beauté qui se dégageait d'eux. Le groupe était composé de deux vampires femelles et d'un vampire mâle. De la taille d'Edward, il avait des cheveux châtains clair, une peau blanche, évidemment, et des yeux topazes. Son corps était puissamment musclé, à la façon Emmett, mais je ne doutais pas un instant qu'il possédait une grâce incomparable (à part mon mari, s'entend). La plus petites des deux autres vampires semblait ne pas avoir plus de quinze ans. Je me demandais brièvement ce qui l'avait amené à perdre son humanité aussi jeune avant de m'attarder sur son visage. Elle avait des cheveux noir comme l'ébène, qui tranchaient sur sa peau couleur neige, et son visage en forme de cœur était ravissant. La dernière vampire faisait une tête de plus que moi. Ses jambes étaient trois fois plus longues que celles de Rosalie, son visage intensément plus parfait, et ses cheveux d'un blond vénitien à rendre pales ceux du manequin des Cullen.

Les trois paires d'yeux topazes se posèrent immédiatement sur moi lorsque nous fûmes à leur hauteur. Je déglutis. Edward enlaça ma taille et leur offrit un sourire rayonnant :

- Bella, je te présente une famille vampire d'Alaska.

Je hochais lentement la tête, trop intimidée pour dire quoi que ce fut, tandis que le trio magnifique continuait de m'observer. Enfin, la jeune vampire de quinze ans s'approcha vers moi et me tendit une main opaline :

- Toutes mes félicitations pour ton mariage, Bella Cullen.

Je m'empêchais de sursauter. L'alliance de mon prénom et du nom de mon mari me paraissait étrange, presque inconnue. La voix de la vampire avait coulée comme une eau glacée sur mon visage, me sortant de ma contemplation de ces êtres surnaturels.

- Merci, répondis-je. Je suis heureuse de rencontrer enfin votre clan. Edward m'en a beaucoup parlé.

En même temps que je disais cela, mes yeux se posèrent sur la vampire blonde dont l'identité me sautait aux yeux. Ce magnifique canon avait autrefois eut le béguin pour mon vampire. Que devais-je dire ? La jeune vampire posa son regard sur Edward un instant, haussa un sourcil appréciateur (à mon plus grand malaise), et reporta son attention sur moi.

- Je m'appelle Sylian, et voici Tanya, la "chef" de la famille, et son compagnon Marcus.

En entendant cela, je me decrispais. Tanya n'en aurait plus après Edward si elle avait un compagnon ! Je les saluais rapidement et tournai mon regard vers Edward, à l'affût d'une aide quelconque. Mon mari sentit mon malaise et ébouriffa mes cheveux.

- Bella est trop timide, s'esclaffa-t-il. Quand êtes-vous arrivés ?

Les trois vampires échangèrent un regard.

- En fait, Alice nous séquestre depuis hier soir dans la forêt.

- Elle QUOI ?

Tanya leva les mains en signe d'innocence, et lui fit un sourire, l'air de dire : "c'est ta sœur, elle est comme ça !"

- Je vais la... et puis la... et... argh!

Edward fulminait, les poings serrés. Il lança des regards partout dans la salle, plissa les yeux, et s'excusa auprès du trio.

- Je suis désolé pour l'attitude d'Alice. Elle n'aurait jamais dû faire cela. Je savais que vous viendriez, mais je ne vois pas pourquoi elle a agit de la sorte. Bon, Bella, je te laisse aux bons soins de Tanya. Je vais m'occuper de ça tout de suite.

J'ouvrais la bouche pour protester, mais mon vampire de mari avait déjà filé. Je soupirais, puis me tournais vers mes invités, avait un sourire crispé. Devant mon attitude, Sylian, dont je ne doutais pas que le caractère soit semblable à celui d'Alice (comme si une ne suffisait pas !), explosa de rire.

- Si tu voyais ta tête, Bella ! Voyons, ce n'est rien. La forêt est pleine de mets délicieux.

J'ouvris des yeux ronds.

- Vous n'avez pas laissé de traces, au moins ? Si on découvrait des marques de crocs, les Cullen... je veux dire, nous ne serions plus tranquilles à Forks.

- Ne t'inquiète pas, Bella, dit Tanya avec sa voix de velours, nous n'avons peut être pas le même problème en Alaska, mais nous connaissons les règles, ne t'en fais p...

Tanya s'arrêta soudain de parler. Elle fronça le nez en une grimace comique, les deux autres vampires l'imitant. Je me demandais un instant s'ils se moquaient de moi quand Edward revint près de nous.

- Ne vous en faites pas, dit-il d'un ton amère. Ce ne sont que quelques amis de Bella, invités pour le mariage.

Mon cœur bondit de joie à l'allusion. Jacob ! Jacob était là à l'église ! Et il venait ici ! Je tournais des yeux emplis de joie vers Edward, et perdais immédiatement mon sourire. Edward avait l'air maussade.

- Ne t'en fais pas, murmurais-je, je suis ta femme.

Je collais un baiser claquant sur sa joue et me précipitais dans la foule. Je slalomaits entre les convives jusqu'à la porte d'entrée, cherchant des yeux la haute stature de mon ami. Ce fut cependant Alice que je trouvais.

- Je crois qu'il préfère rester dehors, m'annonça-t-elle à voix basse.

Je la remerciais et quittais le manoir en deux-deux. Il était là. Un loup brun aux yeux noirs et... ternes. Qu'étais-je bête ! Il n'allait pas assister à mon mariage avec le sourire ! Mon cœur se fendit, partagé entre la joie et l'amour que je ressentais à retrouver mon Jacob, et l'amour qui me liait à Edward, plus fort que mon serment.

Lorsqu'il me vit dans l'entrée, Jacob se redressa d'un bond et me sauta dessus, comme le chien qu'il était à cet instant. Il commença par me lécher le visage et je riais aux éclats. Trop de tension, trop de peurs, trop d'angoisses m'avaient assaillies et repartaient d'un seul coup au milieu des éclats de rires.

- Arrête, Jacob ! murmurais-je soudainement en braquant mes yeux dans ses prunelles noires. Allons dans la forêt. Si un humain te vois, tu es mort !

Le loup garou me comprit et nous courûmes, lui sautant en secouant la queue, moi peinant avec ma longue robe, jusqu'à l'oré de la forêt.

- Peux-tu te retransformer en Jacob ? demandai-je en tripotant le baluchon qui pendait à son cou et contenait ses vêtements.

Le loup cligna des yeux et s'enfonça un peu plus dans les bois. Je profitais du peu de temps que j'avais avant sa réapparition pour réfléchir. Qu'allais-je lui dire ? Il avait réagit avec joie en me voyant. Pourrais-je jamais le quitter ?

Des bras chauds m'enserrèrent soudain la taille. Jacob était revenu. Je tentais de me tourner vers son visage, graver ses traits peut-être une ultime fois dans ma mémoire, mais ses mains m'en empêchèrent. L'une de ses paumes se colla contre ma joue. L'autre s'appuya sur mon ventre et me serra avec force. J'essayai de bouger, sans grand succès.

- Jacob ! lâche-moi ! Qu'est-ce qui te prend ?

Le loup garou n'esquissa pas un geste pour me libérer. Ses mains se firent plus pressantes, celle qui tenait mon visage descendit le long de ma gorge et s'attarda sur ma poitrine. Bizarrement, le fait d'être enfin mariée à Edward me fit détester cet instant. J'aimais Jacob, j'avais fini par me l'avouer. Mais être séquestrée contre mon gré sans aucun secours était détestable.

- Lâche-moi ! criais-je.

Les lèvres de Jacob accrochèrent mon visage, mes joues, trouvèrent ma bouche. J'essayais toujours de me dégager. Mais il était beaucoup trop fort ! Une idée me traversa soudain l'esprit. La peau de se jeune loup avait beau être dure comme de la pierre, ses lèvres n'en étaient pas moins horriblement douces. Docile en apparence, je me laissais faire, j'abandonnais. Un à un, je détendais mes muscles, pour lui faire comprendre que je l'acceptais. Ma tactique fonctionna. Il força le passage de mes dents et s'empara de ma bouche en sa totalité. J'attendis quelques secondes, puis mordis de toutes mes forces. La réaction ne se fit pas attendre. La langue, puis les lèvres chaudes quittèrent les miennes, son emprise sur mon corps se desserra. Je profitais de ce moment pour filer en douce. Je courais à toutes jambes, ne pensant plus à ma robe qui traînait dans l'herbe.

- Edward ! Edward !

Je hurlais le nom de mon mari. Peu m'importait d'apeurer les invités, il me fallait à tout prix quitter Jacob et son amour... réciproque. Je fus soudain prise d'un doute. Jacob courait beaucoup plus vite que moi. Pourquoi ne m'avait-il pas déjà rattrapée ? J'étais une proie facile, pour lui ! La porte du manoir s'ouvrit soudain. Un visage blanc, des yeux rouges sombres, des cheveux blonds : Jorek. Le vampire fronçait le nez en plissant les yeux. Il me lança un regard distrait et soudain, quitta le porche des Cullen. Je crus qu'il allait se jeter sur moi. Sa rapidité surnaturelle me sidéra encore plus que le combat qui avait opposé Edward à Emmett avant l'arrivée des vampires nouveaux-nés. Instinctivement, je me recroquevillais sur moi-même, m'attendant à chaque seconde à un choc inévitable. Au lieu de ça, Jorek me frôla en coup de vent et se précipita vers la forêt.

Le cœur battant encore, je me retournai lentement vers les arbres.

- Jacob !

Ma voix me sembla étrange. Mais une évidence m'avait poussée à crier avant même que je ne comprenne les intentions du vampire. Je me remettais à crier.

- Jacob ! Jacob !

Le cœur battant la chamade, je retournais sur mes pas et m'apprêtais à m'enfoncer dans la forêt quand deux bras froids me saisir.

- Bella ? Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi cris-tu ?

Je jetai un regard désemparé à Edward.

- C'est Jorek ! Il s'est précipité à la poursuite de Jacob !

Edward fronça les sourcils.

- Dépêche-toi ! suppliais-je.

Le visage de mon mari se durcit.

- Quoi ? Tu ne vas pas le laisser mourir ! Et Charlie ? Et Billy ?

Edward plongea son regard grave dans le mien.

- Il savait ce qu'il faisait, murmura-t-il.

- Quoi ?

- Je lui avait dit que si un jour, il t'embrassais sans ta permission, je le tuerais. Jorek s'en chargera pour moi.

Interloquée, je plaçais toute ma colère dans mes yeux, dans ma voix :

- Edward, je suis ta femme ! Si tu ne sauve pas mon ami, mon meilleur ami, comment veux-tu que je fasse ?

Mon vampire déglutit. Les larmes me montèrent aux yeux.

- Bella, je t'aime ! Je... ce n'est pas moi ! Je ne peux rien faire !

- Si ! Edward Cullen, tu vas le sauver, et tout de suite !

- Bella...

- Non, Edward !

Les larmes débordèrent soudainement de mes yeux. Edward me serra contre lui, puis pris mon visage entre ses mains :

- Je t'aime, Bella Cullen. Et comme je t'aime, je vais sauver Jacob. Mais sache une chose : Jorek est un nouveau.

Il posa ses lèvres sur mon front et me laissa au milieu des arbres. Je pris alors seulement conscience de ce que je lui demandais. Jorek était un nouveau-né, beaucoup plus fort que lui ! Qu'avais-je fait ? Une horrible pensée s'imposa à moi : et si Edward ne revenait pas ? Et si Jorek les tuait tous les deux, lui et Jacob ? Mes larmes redoublèrent. Morte d'inquiétude et de chagrin, je m'affaissais, m'asseillais et pleurai.

Je ne sais combien de temps je restais là à me morfondre. J'avais perdu la notions du temps. Tout ce que je savais, c'était que Edward était en danger, et Jacob avec lui. Mon esprit s'embrumait peu à peu de mes larmes. Mes yeux se fermèrent, et lentement, je sombrais dans un état proche du sommeil.

Mon corps quitta le sol un bref instant. J'entendais des cris, des paroles douces, et encore des cris. Je n'eus pas la force d'ouvrir les yeux pour voir qui me portait.



 

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