Transformation
Transformation
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Chapitre 4
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Une fête mouvementée
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- Ça va ? me demanda Alice.
Je secouai la tête, et le regrettai immédiatement. J’avais l’impression qu’un marteau enfonçait des clous dans mon crâne.
- Tu as une mine horrible !
Contre toute attente, la remarque de celle qui avait été ma tortionnaire m’arracha un sourire (elle m’avait tout de même séquestrée dans cette même salle de bain moins de cinq heures plus tôt pendant trois heures et demi !)
- Mais on va arranger ça tout de suite ! enchaîna Alice.
Docile, je me laissai faire. Les mains expertes de ma belle-soeur parcoururent mes cheveux pour remettre mes mèches en place, lissèrent mon voile en arrière, remaquillèrent rapidement mes yeux.
- Voilà !
Je remarquai tout de suite que le ton enjoué de la vampire ne collait pas du tout avec l’expression de ses yeux.
- Qu’y a-t-il, Alice ?
La vampire hésita.
- C’est à cause de Jorek, n’est-ce pas ?
Elle haussa les épaules.
- Je m’en veux de ne pas avoir pressenti la venue des Volturi, murmura-t-elle.
- Mais ce n’est pas ta faute ! Edward non plus ne les a pas entendus quand nous sommes arrivés. Et Jasper n’est pas parvenu à utiliser son pouvoir tout à l’heure.
- Je me demande comment c’est possible…
- Quand j’ai posé la question à Aro, il m’a présenté Jorek.
- Tu crois que c’est lui qui annule nos pouvoirs ?
- Ce serait possible ?
- Pourquoi pas. Tu es bien la seule dont Edward ne peut pas déchiffrer les pensées. Il pourrait très bien neutraliser nos pouvoirs.
- Oui, mais ça ne protège pas que lui. Vous ne pouvez atteindre aucun Volturi.
Alice réfléchit un instant.
- À mon avis, ses pouvoirs masquent ceux de tous ceux qui sont en sa présence.
- Pourtant, Jane a pu se servir des siens contre Edward.
- Alors peut-être que c’est lui qui choisi qui peut les utiliser ou non.
Je hochai la tête. C’était une idée. Débattre sur les pouvoirs de Jorek m’avait permis d’oublier une partie de mon stress. Mais l’idée de la transformation s’empara à nouveau de mon esprit. Je secouai la tête avec force, faisant sursauter Alice.
- On descend ? demanda-t-elle.
Je fis la moue mais acquiesçai. En bas, les discussions allaient bon train. Carlisle et Esmée étaient arrivés. Esmée et Rosalie circulaient entre les convives avec des plateaux de petits fours. Le salon avait été transformé en véritable salle des fêtes, comme lors de la remise des diplômes, avec des ballons multicolores de partout, et des banderoles "vive les mariés". J’aperçu Charlie qui discutait avec Phil, et Edward en grande discussion avec Renée. J’avais compté arriver discrètement dans le hall et me mêler à tout le monde, ce fut raté !
- Bella ! cria Mike.
Aussitôt, tous les regards convergèrent vers moi. Je déglutis, le rouge aux joues, tandis que la foule laissait échapper un « Ha ! » ravi. Edward prit congé de Renée et se faufila jusqu’à moi avec grâce.
- Ça va mieux ? murmura-t-il à mon oreille alors que nous descendions les marches.
- Oui, répondis-je en serrant sa main avec force.
Il déposa un baiser sur mon front et enlaça ma taille. Quelques flashs fusèrent en nous aveuglant, mais mon mari me guida saine et sauve auprès de ma mère. Je serrai Renée dans mes bras, ou plutôt, elle m'étrangla avec force.
- Ma folle de fille ! soupira-t-elle, te voilà mariée !
J'avais tellement angoissé à l'idée de lui apprendre la nouvelle que j'avais finalement oublié de la prévenir. Finalement, Charlie l'avait appelé pour savoir quel jour elle arriverait. Kidnappée par Alice, je n'avais pas assisté à son arrivée, c'est-à-dire deux jours plus tôt, et je l'avais seulement entre-aperçu la veille au soir. Cependant, Renée affichait une expression ravie.
- Tu es magnifique, ma chérie. J'avais peur que ce soit trop tôt, mais je sais que tu aime ce garçon.
Tout en disant cela, elle me lança un regard perçant. J'étais son "livre ouvert". Arriverai-je à lui cacher toute ma peine, mes doutes et mon angoisse ? Je lui présentait mon meilleur sourire - à tenté que mes grimaçe puissent s'appeler "sourire". Renée y répondit en me serrant de nouveau dans ses bras, et je retenais un soupire soulagé. Elle m'avait crut.
Pendant près de trois quarts d'heure, Edward et moi rencontrâmes nos convives. Contre toute attente, tout Forks réunit - exceptée la Push - tenait parfaitement dans le grand salon des Cullen, dans "mon" salon. Bien que je soie mariée avec Edward, je n'arrivais toujours pas à réaliser que j'étais ici "chez moi" et que je serais bientôt "comme eux". Après quelques instants, Emmett mit de la musique. Plusieurs tango se succédèrent sans que personne ne danse, puis Rosalie se faufila jusqu'à son âme soeur. Emmett abandonna la sono et le couple magnifique se plaça au centre du salon. La magnifique vampire virevoletait, frêle créature dans les bras de l'imposant Emmett. Les invités se placèrent en cercle autour d'eux et observèrent ce ballet enchanté. Puis vinrent Carlisle et Esmée. Ils étaient encore plus beau que leurs enfants. Ils se mouvaient avec grâce, sans un bruit. On aurait dit qu'ils volaient sur le carrelage du salon. Alice exhorta Jasper quelques secondes puis son cavalier consentits et ils suivirent les Cullen sur la piste improvisée.
Je n'arrivais pas à détacher mon regard de pareilles beautés. Moi, simple humaine, étais dérisoire à côté d'eux, de mon mari.
- M'accorderiez-vous cette danse ? susurra Edward à mon oreille.
Je braquais mes yeux dans ceux topaze de mon prince et déglutis.
- Voyons, ne fais pas cette tête !
- Mais je ne sais pas danser !
Edward haussa les épaules. Il prit mes mains dans les siennes et m'entraîna compléter le tableau familiale - le gâcher, de mon point de vue.
Mes pieds ne touchaient plus le sol. Edward me portait à quelques centimètres du carrelage, mais ma longue robe blanche parvenait à masquer cet exploit. Les invités, eux, n'y voyaient que du feu. Pendant ces quelques pas de "vole", j'avais l'impression de ne plus être. Il y avait Edward, il y avait moi. Nous. Lui et moi pour toujours. Lui et moi à jamais. D'ailleurs, n'était-ce pas ce que j'avais gravé sur son alliance ?
La musique cessa, et Edward me reposa doucement au sol.
- Alors ? Etait-ce si terrible ?
Je secouai la tête. Emmett avait repris sa place vers la sono et changé de registre : des musiques plus modernes du vingt et unième siècle. Les premiers jeunes s'emparèrent de la piste. Il y avait Mike et Angela, ainsi que d'autres élèves du Lycée. Dans un coin, Jessica sirotait un verre de coca, les yeux dans le vague.
Edward suivit mon regard.
- Il faudrait que tu lui parle, me dit-il.
- Pourquoi ? A quoi pense-t-elle ?
Mon mari me sourit sans répondre.
- Demande-le lui.
Il m'embrassa furtivement, carressa l'arrête de mon nez avec son doigt marmonéen, et me laissa. J'attrapais un verre de jus de fruit et m'approchai de ma première amie.
- A quoi pense-tu ?
Jessica sursauta. Elle me lança un regard noir puis avala une gorgée de coca. Mal-à-l'aise, j'allais la laisser ruminer mais elle m'attrappa le bras. Plus loin, je croisai les yeux d'Edward qui me fit un signe d'apaisement.
- Je ne comprends pas, dit Jessica. JE t'ai recueillie il y a deux ans. JE t'ai parlé de LUI, et, au final, TU l'épouse.
- Où est le problème ?
- Bella ! Tu n'es rien !
Le charabia de Jessica m'étonnait. De quoi parlait-elle ?
- Pourquoi IL t'épouse ? Tu es enceinte, c'est ça ? Hein ? Vas-y, dis-moi : tu es enceinte ! Jamais personne ne voudrai de toi ! JE suis beaucoup plus belle ! Quand tu auras accouché, Edward te quittera et il viendra vers moi, tu verras !
Jalousie. Je restais éberluée face à ce déchaînement de haine. D'habitude, c'était Lorène qui me détestait autant ! MAis comment lui expliquer qu'elle se trompait ?
- Je t'interdis de parler comme cela à ma fille, Jessica Stanley !
Charlie s'était approché et roulait des yeux menaçants.
- C'est toi, qui n'est rien ! Fais attention à ce que tu dis ! Si tu menaçe ma fille, tu auras affaire à moi !
Jessica se crispa. Je crus qu'elle répondrait mais elle se tut. Elle lança un regard assassin à mon père, et se leva. Avec des pas raides, elle traversa le salon, sortit du manoir et claqua la porte derrière elle. Les nombreux décibels de la musique couvrirent le bruit de la porte, et seuls les Cullen remarquèrent cette sortie soudaine. Je remarquais alors qu'ils n'étaient pas les seuls. Trois autres vampires - avec leurs yeux topazes, ils ne pouvaient pas être autre chose - posaient successivement leurs yeux sur la porte et sur moi. J'allais rejoindre Edward pour lui en parler mais Charlie me retint.
- Ca va ? demanda-t-il.
Je hochai la tête, cherchant des yeux mon époux.
- Si elle revient dans les parages, tu peux être sûre que je lui règle son compte ! plaisanta Charlie.
Je mis quelques instant à me rendre compte qu'il parlait de Jessica. Je me forçai à sourire.
- Merci, papa.
Il me serra dans ses bras. Je partis à la recherche d'Edward.
- Où est Edward ? demandai-je à Emmett.
Le vampire avait un énorme casque sur ses oreilles et même son ouïe fine semblait altérée.
- Quoi ? cria-t-il.
- Bella ?
Soulagée, je me retournai.
- Tu m'as appeler ?
Edward écarta ses bras et je m'y logais prestement.
- Oui. Je crois qu'il y a trois V.N.I dans le salon.
- V.N.I ?
- Oui : vampires non identifiés.
Edward me lança un sourire convalescent.
- Ca va, Bella ?
Oups ! Il me prenait pour une folle. Je décidai de revenir à un langage correcte :
- Oui, oui ! Mais pour mes vampires ?
Les yeux topaze de mon mari parcoururent rapidement la pièce et un sourire étira ses lèvres.
-Viens, je vais vous présenter.