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Chapitre 2 : Chapitre Deuxième : Proposition

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 09:55

 

Chapitre Deuxième : Proposition

 

 

Bella se pelotonna dans le lit de la chambre d’amis, songeant qu’il était digne d’une princesse.

Les jumeaux étaient endormis dans un parc qui avait dû être celui d’Edward et que ce dernier était allé chercher au grenier. Il l’avait épousseté, et avait mis un drap propre sur le fond en mousse. Vêtus de leurs pyjamas, les enfants reposaient sous une couverture en cachemire aussi douce qu’un nuage.

Elle avait téléphoné à Angela pour lui dire que tout allait bien, et qu’elle n’était pas chez MystérieuseAideMaman, mais chez l’homme qui était le père de ses enfants. Elle avait dû promettre à son amie éberluée de la rappeler pour tout lui raconter dès qu’elle serait de retour chez elle, le lendemain matin.

Elle était épuisée à présent, mais le sommeil se refusait à venir. La soirée avait apporté trop de surprises. D’abord, Edward. Ensuite, les coups de feu…

Même le premier choc passé, elle n’avait pu deviner les pensées d’Edward.

Malgré ses protestations, il avait insisté pour sortir sa valise du coffre de la voiture. Craignant que le tireur ne soit encore là, tapi dans l’ombre et prêt à faire feu sur lui, elle avait retenu son souffle jusqu’au moment où il était rentré, sain et sauf.

Ensuite, il avait à peine parlé en l’aidant à préparer les biberons. Il avait dû être aussi stupéfait de la voir qu’elle l’avait été de se trouver nez à nez avec lui.

Ils s’étaient contentés de s’occuper des bébés en silence, après quoi il lui avait montré la chambre qu’elle allait occuper pour la nuit, et promis qu’ils parleraient davantage le lendemain.

 Qu’allait-il se passer ?

Elle ne savait pas du tout à quoi s’attendre de sa part. Avait-il ou non l’intention d’être présent dans la vie de ses enfants ?

Lorsque Nessie et Anthony étaient nés, elle s’était résignée au fait qu’ils ne connaîtraient jamais leur père. Maintenant, au moins, elle n’aurait pas à souffrir l’humiliation de leur avouer qu’elle était tombée enceinte d’un parfait inconnu durant une tempête de neige.

MystérieuseAideMaman avait dû parvenir à identifier Edward à partir du numéro d’immatriculation partiel qu’elle avait mentionné. De toute évidence, elle avait à sa disposition des ressources que Bella ne possédait pas.

Qu’avait donc espéré son amie en la guidant jusqu’ici ? Un dénouement heureux ? Elle devait croire aux contes de fées.

Malgré la nuit qu’ils avaient partagée, Bella et Edward ne se connaissaient pas du tout.

De plus, il appartenait clairement à un milieu social différent du sien. Il fréquentait sans doute des femmes riches et sophistiquées.

De toute manière, elle n’avait nul besoin d’un homme dans sa vie.

La trahison de Mike était encore fraîche dans sa mémoire et dans son cœur. À présent, elle avait deux petits bébés à élever. Elle ne voulait pas d’homme. Et elle ne demanderait rien à Edward.

Dire qu’elle avait rêvé de passer Noël dans un foyer gai, festif et chaleureux ! Chez les Cullen, rien n’indiquait que Noël était imminent.

Mais peu importait. Elle n’était pas à sa place dans cet endroit.

Dès le lendemain matin, elle prendrait le chemin du retour et regagnerait son petit appartement. Peut-être pourrait-elle s’arrêter en route enfin d’acheter un sapin en l’honneur du premier Noël des jumeaux…

Elle finit par s’endormir et rêva de la nuit qu’elle avait passée avec Edward devant la cheminée qu’il avait préparé pour les protéger du froid. La chaleur des flammes n’était rien comparée à celle de ses baisers, à celle de ses mains tandis qu’il la caressait.

Lorsqu’elle se réveilla, un soleil éclatant entrait à flots par la fenêtre de sa chambre. Non pas la lueur blafarde de l’aube à laquelle elle était habituée, mais une lumière vive, révélant une heure tardive.

Les enfants !

Bella se redressa en hâte et jeta un coup d’œil dans le parc. Il était vide. Elle se leva précipitamment et enfila son peignoir.

La gorge nouée, elle sortit de la chambre en courant et dévala les marches du grand escalier qui menait au rez-de-chaussée.

Des voix venaient de la salle à manger.

Bella s’approcha, le cœur battant à se rompre, submergée par toutes sortes d’angoisses irrationnelles. Elle ouvrit la porte à la volée et s’arrêta net.

Les jumeaux étaient installés dans leurs sièges de voiture, lesquels avaient été posés sur l’immense table en acajou. Esmé, la mère d’Edward, se tenait devant eux, agitant le hochet tantôt pour l’un tantôt pour l’autre et ils riaient aux éclats.

-        Bonjour, Bella !

Son sourire s’effaça alors que Bella s’affaissait contre l’encadrement de la porte.

-        Oh, mon Dieu ! Nous vous avons fait peur, n’est-ce pas ?

-        Je me suis réveillée et j’ai vu que mes enfants n’étaient plus là. Je ne savais pas quoi penser, murmura-t-elle, tandis que les battements de son cœur s’apaisaient peu à peu.

-        Edward a cru bien faire, expliqua Esmé. Vous aviez l’air si fatiguée hier soir. Il a pensé que cela vous ferait du bien de dormir un peu ce matin. Nous nous sommes glissés dans votre chambre de bonne heure et nous avons descendu les petits ici. Je leur ai donné un biberon et leur ai fait un brin de toilette. J’espère que vous n’êtes pas fâchée.

Bella aurait voulu l’être, mais Esmé regardait les jumeaux avec tant de tendresse que sa colère se dissipa aussitôt.

D’ailleurs, pour être totalement honnête avec elle-même, elle devait s’avouer que les deux heures de sommeil supplémentaires avaient été un luxe délicieux.

-        Vous savez, ajouta Esmé, j’étais persuadée que je ne verrais jamais ce jour. Edward est un célibataire endurci et je m’étais résignée au fait que je n’aurais sûrement jamais de petits-enfants.

Elle sourit aux jumeaux.

-        Ces deux-là sont un cadeau du ciel.

Bella sourit à son tour.

-        Vous regretterez d’avoir dit ça quand vous aurez changé leurs couches.

Esmé éclata de rire.

-        Ah, vous avez le sens de l’humour. Tant mieux. Si vous voulez, je vais demander à Lauren de vous préparer un petit déjeuner pendant que vous vous habillez. Edward et moi l’avons déjà pris.

-        Oh, ce n’est pas la peine, merci, répondit Bella. Je ne mange jamais beaucoup au petit-déjeuner, et j’aimerais repartir le plus tôt possible.

Elle voulait non seulement regagner Chicago au plus tôt, mais aussi s’arrêter en cours de route afin de faire quelques emplettes pour décorer son appartement.

Edward apparut sur le seuil, dominant immédiatement la pièce de sa présence. Vêtu d’un jean serré et d’une chemise en flanelle qui soulignait ses larges épaules, il ressemblait à l’homme solide et séduisant qu’elle avait rencontré sur la route un an auparavant.

Son regard s’attarda longuement sur elle, puis il la salua. Malgré son sourire, ses yeux demeurèrent voilés, énigmatiques.

Bella se sentit soudain gênée, consciente que son peignoir était râpé, que ses cheveux étaient sans doute tout emmêlés. Elle ne s’était même pas lavé le visage avant de descendre.

-        Je vais aller prendre une douche rapide, murmura-t-elle. Je n’en ai pas pour longtemps.

-        Quand tu reviendras, nous parlerons, dit Edward.

Elle acquiesça et sortit de la salle à manger à reculons, puis s’enfuit dans l’escalier, préoccupée par la tension qu’elle avait perçue dans la voix d’Edward.

Ce voyage avait été un cauchemar du début à la fin, songea-t-elle, atterrée.

Elle s’était retrouvée face à un homme qu’elle avait cru ne jamais revoir, avait affronté une volée de balles et, maintenant, elle allait devoir subir cette conversation qui ne semblait pas de bon augure.

Il allait sans doute lui dire qu’il n’avait aucune intention de revoir ses enfants et que la paternité ne s’accordait pas à sa vie de célibataire fortuné. Personnellement, elle s’en moquait, mais elle en souffrait déjà pour Nessie et Anthony.

Elle avait grandi sans connaître son père et se souvenant de la douleur que son absence lui avait causée. Jamais elle n’aurait souhaité que cela arrive à ses propres enfants.

Quelques minutes plus tard, debout sous le jet d’eau brûlant, elle se demanda une fois de plus ce qu’avait espéré accomplir MystérieuseAideMaman en la faisant venir ici. Certes, il aurait été préférable que ses enfants aient un père dans leur vie. Elle l’aurait désiré aussi. Mais elle n’était pas en mesure de contrôler la réaction d’Edward face à une paternité imprévue.

Esmé l’avait qualifié de célibataire endurci. Par conséquent, il était fort probable qu’il ne voudrait pas s’encombrer de deux petits bébés qui exigeaient beaucoup de temps et d’attention.

Elle se sécha et s’habilla, l’estomac de plus en plus noué. Elle ne connaissait pas Edward suffisamment bien pour deviner ce qu’il voulait lui dire, mais il n’y avait nul besoin d’être un génie pour savoir que cela concernait Anthony et Nessie.

Malgré leur nuit de passion, elle n’avait pu s’empêcher d’être un peu effrayée par lui depuis qu’elle était arrivée ici. Pas physiquement, certes. Mais elle redoutait qu’il ne rejette ses enfants, des enfants qu’il n’avait jamais désirés ni demandés.

Lorsqu’elle redescendit au rez-de-chaussée, Esmé avait installé les enfants sur une couverture dans le salon. Elle lui sourit.

-        Anthony a déjà son petit caractère, n’est-ce pas ? Il me rappelle Edward quand il était bébé. Il faudra garder l’œil sur lui quand il commencera à marcher !

Anthony arqua le dos, se redressa et sourit à Bella, comme pour confirmer qu’il avait hâte d’être mobile et indépendant. Pendant ce temps, Nessie roula sur le dos, visiblement satisfaite de jouer avec ses doigts.

-        Cela ne doit pas être facile d’être seule avec des jumeaux, commenta Esmé.

-        Je me débrouille, répondit Bella, légèrement sur la défensive.

-        Je n’en doute pas, répondit Esmé en souriant. Edward vous attend dans son bureau. C’est tout de suite à droite dans le couloir.

Bella hocha la tête. Après un dernier regard aux bébés, elle sortit de la pièce et alla frapper à la porte indiquée.

Elle entendit Edward lui dire d’entrer et tourna la poignée. Il était assis derrière un énorme bureau en acajou. Il lui sourit, mais cela n’atténua en rien l’appréhension qu’elle éprouvait.

La pièce était tout aussi splendide que le reste de la maison, songea-t-elle en remarquant la cheminée en pierre qui occupait l’un des murs, et les rayonnages pleins de livres de toutes sortes.

-        Bella, assieds-toi, dit-il en désignant la chaise placée en face de lui.

Elle obtempéra, s’efforçant de ne pas être intimidée par le décor, par sa présence.

-        Ma mère m’a dit que tu voulais t’en aller le plus tôt possible, mais je voulais te parler d’une autre possibilité, dit-il sans préambule. Pourquoi ne resteriez-vous pas ici pour Noël ?

-        Oh, je ne suis pas sûre que…

-        Nous sommes liés par ces enfants, à présent, coupa-t-il. Et bien que nous ayons passé une nuit ensemble, je ne sais rien de toi.

Oh, mais si, songea-t-elle. Il savait qu’elle aimait être embrassée juste sous l’oreille, et qu’elle avait gémi de plaisir lorsqu’il avait caressé ses seins.

Une bouffée de désir monta en elle au souvenir des moments qu’ils avaient partagés.

Au prix d’un effort, elle refoula les images qui s’imposaient à elle et se concentra sur ce qu’il disait.

-        Mon père est mort d’une crise cardiaque le jour de Noël, il y a trois ans, expliqua-t-il. Depuis, nous n’avons pas eu le cœur de fêter cette journée. Mais cette année, c’est différent. Nous avons quelque chose à célébrer. Les jumeaux. J’aimerais leur offrir un merveilleux premier Noël. Je t’en prie, accepte de rester.

Dans l’esprit de Bella, ce fut d’abord le soulagement qui l’emporta. Edward ne rejetait pas les enfants, et il désirait même apprendre à les connaître. Mais, presque aussitôt, l’incident de la veille s’imposa à sa mémoire.

-        Eh bien… à vrai dire, je n’ai pas oublié qu’on t’a tiré dessus hier soir, quand je suis arrivée. Je ne veux pas mettre Nessie et Anthony en danger, conclut-elle, luttant contre un frisson à cette pensée.

-        Je me sens plus en sécurité ici que dehors, admit-il. Quelqu’un essaie visiblement de faire pression sur moi pour que je renonce à poser ma candidature comme maire. Mais je ne laisserai personne vous faire du mal, ni aux enfants, ni à toi.

Elle le dévisagea, réfléchissant à ses paroles. Elle le croyait. Il y avait chez lui quelque chose de rassurant, et la fermeté de son regard lui disait qu’il veillerait sur eux trois.

Il était le père de ses bébés. Il lui demandait seulement de rester deux ou trois jours.

Comment aurait-elle pu lui refuser de partager avec elle le premier Noël des enfants ?

-        Entendu, dit-elle enfin. Nous restons.

Mais alors même qu’elle lui donnait sa réponse, un doute l’assaillit.

N’avait-elle pas commis une nouvelle erreur ?

Une bouffée de satisfaction envahit Edward.

Dès que Bella était entrée dans la pièce, il avait senti son parfum, un parfum de fleurs coupées auquel s’ajoutait un soupçon de vanille. C’était celui qu’elle portait la nuit où ils avaient été bloqués par la tempête de neige, et il éveillait en lui une foule de souvenirs.

Elle se leva, replaçant une mèche derrière son oreille, et il se souvint de la douceur soyeuse de ses cheveux, du goût de sa bouche, de la rondeur de ses seins, des gémissements qui lui avaient échappé sous ses caresses.

Le désir monta en lui, aussi violent qu’inattendu.

Il ne savait pas s’il avait confiance en elle, ne savait même pas s’il l’aimait bien, mais cela ne l’empêchait pas de vouloir revivre ce qu’ils avaient connu ce soir-là, sous la neige.

-        Très bien. Ce sera un Noël mémorable, affirma-t-il en se levant à son tour.

Elle s’approcha de la porte à reculons, comme si elle était impatiente de fuir sa présence.

-        Je vais emmener les enfants se reposer dans la chambre. À plus tard.

-        Bella, attends, intervint-il avant qu’elle ait eu le temps de disparaître. Je ne connais même pas ton nom de famille.

Elle sourit. C’était la première fois qu’elle souriait et son visage en fut illuminé.

-        Swan. Isabella Swan.

Quand elle fut partie, Edward se laissa aller en arrière dans son fauteuil, regardant au-dehors, songeur. De là où il était assis, il voyait au loin l’ancienne maison de gardien, un cottage qu’on utilisait parfois pour héberger des invités.

Edward lui-même y avait vécu avant la mort de son père. Son cœur se serra alors qu’il se remémorait ce dernier. Pas un jour ne s’écoulait sans qu’il pense à lui. Carlisle Senior, ainsi que ses amis le surnommaient, avait été non seulement un père, mais un ami et un mentor pour son fils unique. Ils avaient travaillé côte à côte pour la société familiale, gérant le ranch, les puits de pétrole et les intérêts financiers qui en découlaient.

Ses pensées se reportèrent sur l’incident de la veille.

Certaines personnes à Springfield se sentaient menacées par le pouvoir qu’il détenait, et surtout par sa décision de se présenter comme maire. Il s’était engagé à lutter contre la corruption qui sévissait dans l’administration de la ville, et n’avait pas fait mystère de ses intentions.

Il avait quelques soupçons quant à l’identité de celui qui avait tiré sur lui, mais il savait pertinemment que les soupçons n’étaient pas des preuves.

Il était aussi persuadé que son attaquant ne voulait pas l’abattre, mais seulement lui donner un avertissement. Sans doute espérait-il que cela suffirait à l’intimider et à le dissuader de poser sa candidature.

À vrai dire, ces coups de feu l’inquiétaient beaucoup moins que l’idée que Bella puisse ne pas lui permettre de participer autant qu’il le désirait à la vie des enfants.

-        Edward ? demanda sa mère en poussant la porte, l’air soucieux. Va-t-elle rester ?

Elle prit place sur la chaise que Bella avait laissée vacante.

-        Elle ne t’a rien dit ?

-        J’étais en cuisine, en train de parler du dîner avec Lauren. Bella est remontée avec les jumeaux avant que j’aie le temps de lui parler.

-        Elle va passer Noël ici.

Il se pencha en avant.

-        Je ne sais pas vraiment quoi penser d’elle. Cette histoire d’amie rencontrée sur internet qui lui aurait indiqué le chemin jusqu’ici… cela me paraît un peu suspect.

-        Tu crois que c’est l’argent qui l’intéresse ?

-        Il est évident qu’elle ne roule pas sur l’or, commenta-t-il en songeant à la vielle voiture garée devant la maison et au peignoir fané qu’elle portait le matin même.

Esmé croisa les mains sur ses genoux.

-        Voudrais-tu m’expliquer comment tout cela est arrivé ?

Edward sourit.

-        Tu veux un cours de biologie ?

Elle fronça les sourcils.

-        Tu sais ce que je veux dire, Edward. Je ne t’ai jamais entendu mentionner son nom, et pourtant elle débarque ici avec des bébés qui sont indéniablement les tiens.

-        Tu te souviens de la tempête de neige que nous avons eue au début du mois de décembre, l’an passé ? Le soir où je n’ai pas pu rentrer de chez Tanya à cause de l’état des routes ?

-        Le soir où tu as rompu avec elle ?

Edward acquiesça.

-        À un moment donné, sur le chemin du retour, il est devenu impossible de continuer à rouler et j’ai dû m’arrêter sur le bas-côté, expliqua-t-il. Une autre voiture était déjà là. Bella était à l’intérieur. Je ne savais pas si le temps allait s’améliorer et je venais de passer devant la maison des Stanley. Je l’ai fait sortir de sa voiture et nous nous sommes réfugiés là-bas.

Sa mère leva sa main.

-        C’est tout ce que j’ai besoin de savoir. Est-il possible qu’elle ait su qui tu étais ?

Edward passa une main dans ses cheveux désordonnés, songeur.

-        Je l’ignore. Je suppose que tout est possible. Pourtant, j’ai toujours été prudent. Je sais que les opportunistes ne manquent pas.

Esmé arqua un sourcil.

-        Tanya, par exemple ?

Edward sourit au souvenir de la femme avec qui il était sorti et avec qui il avait rompu l’après-midi qui avait précédé sa rencontre avec Bella.

-        Tanya est peut-être une opportuniste mais elle ne l’a jamais caché, répondit-il.

Depuis leur rupture, la jolie blonde n’avait pas ménagé ses efforts pour le reconquérir et continuait à rêver de devenir Mme Edward Cullen. Elle lui téléphonait ou venait lui rendre visite au moins une fois par semaine.

Esmé se redressa, l’air indigné.

-        Cette femme avait hâte de t’épouser et de me faire enfermer dans une maison de retraite. Quelle sorcière !

C’était précisément pour cette raison qu’Edward avait mis un terme à ses relations avec Tanya.

Quand celle-ci avait déclaré qu’il serait gênant de vivre avec Esmé et qu’elle avait déjà commencé à chercher une maison de retraite pour sa mère, Edward avait su qu’il n’y avait pas d’avenir possible entre eux. Et certainement pas de mariage.

-        Ne t’inquiète pas pour ça, dit-il tout en regardant de nouveau par la fenêtre.

Il y eut un bref silence, puis il se retourna vers sa mère.

-        Je n’ai jamais vraiment songé à avoir des enfants, ajouta-t-il doucement. Mais à présent qu’ils existent, je veux qu’ils soient ici, avec moi. Qu’ils grandissent au ranch, qu’ils apprennent le métier. Je veux leur apprendre à s’occuper de la société, comme papa m’a appris.

-        Tu n’oublies pas un petit détail ? s’enquit sa mère. Bella n’a peut-être aucune envie de venir s’installer ici. Elle a peut-être une vie qui lui convient très bien, et peut-être même un petit-ami, une famille…

Edward fronça les sourcils.

-        Ça m’étonnerait, rétorqua-t-il. D’après ce qu’elle nous a raconté, elle est venue faire la connaissance d’une amie rencontrée sur internet. Si elle avait de la famille ou un petit-ami, pourquoi ne passerait-elle pas les fêtes auprès d’eux ?

-        Je ne sais pas. Tu la connais mieux que moi. Mais souviens-toi d’une chose, Edward : vouloir quelque chose ne signifie pas que tu l’auras. Tu parles d’une femme, pas d’un contrat.

Elle se leva.

-        En tout cas, j’ai bien l’intention de profiter de chaque minute du séjour de ces bébés, conclut sa mère avec enthousiasme. Et je vais tout de suite faire une liste. Il ne reste que deux jours avant Noël, et j’ai envie d’aller faire des courses !

Sur quoi elle quitta la pièce d’un pas léger. Edward la suivit du regard, songeant qu’elle n’avait pas été aussi gaie depuis que son père était mort.

Il avait eu toute la nuit pour se familiariser à l’idée d’être père, mais il ne savait pas encore très bien comment les choses allaient se passer.

La première chose à faire était d’apprendre à connaître Bella, et de déterminer si elle avait dit la vérité ou si elle était venue chercher fortune.

Mais, d’abord, il avait des coups de fil à passer. Il avait promis à Bella un Noël mémorable, et il était homme à respecter ses promesses.

Sa mère se trompait sur un point. Il s’agissait bel et bien d’un contrat.

Bella possédait quelque chose qu’il désirait.

Il ne lui restait plus qu’à savoir ce qu’il devrait payer pour l’obtenir.

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