Dernière Lune

Chapitre 5 : L'ODEUR DU DANGER

1581 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois

Nous roulions vers l’hôpital abandonné depuis presque une heure trente. Le temps me paraissait si long. Je voulais courir, sentir le vent sur mon visage, mais le trajet était beaucoup plus court en voiture. J’en avais conscience. Néanmoins, l’envie de passer à l’action me pesait. Mes pensées étaient toutes dirigées vers Rosalie. J’aurais aimé qu’elle puisse m’entendre à distance. Qu’elle sache que nous étions en route. Je voulais hurler que j’étais là.

Sur la banquette arrière, Jacob et Seth échangeaient des paroles à voix basse. Ce dernier avait bien grandi depuis notre mariage. C’était aujourd’hui un homme accompli, marié et père d’un petit garçon. L’amitié qu’il nous portait n’avait jamais faibli. Mais il avait également été d’un soutien incroyable pour Jacob. Ils étaient devenus inséparable si bien qu’ils paraissaient être frères. L’impliquer dans cette histoire me coutait mais il m’avait assuré qu’il ne fallait pas que je m’inquiète pour lui. Il était heureux d’aider quoi qu’il arrive. J’avais tendance à toujours le voir comme le petit loup couleur sable de mes souvenirs.

 

« Ne te bile pas Bella. Tu sais très bien que vous êtes ma famille », dit Seth en me caressant l’épaule depuis la banquette arrière.

 

« Je sais Seth, mais je pense à ton fils. S’il se passe un malheur, il sera orphelin par notre faute », lui répondis-je.

 

« Nahele sait que le travail de son père peut être dangereux quelque fois. Néanmoins, sois sûr de ce que je vais te dire. Je compte bien rentrer chez moi retrouver mon fils, une fois que Rosalie sera en sécurité. »

 

Je voulus contester mais il se retourna vers Jacob pour finir de coordonner leurs actions. Le sujet était donc clos.

La femme de Seth, Leïlani, était une parente éloignée de la famille Uley. Elle habitait à Hawaï et avait décidé de rendre visite à ses cousins. Un seul coup d’œil suffit entre elle et Seth. L’imprégnation s’effectua. Cinq ans plus tard, Nahele vint au monde, affichant le même sourire que son père, depuis le berceau. Je me fis la promesse de ramener son père à la maison.

 

Le téléphone sonna et nous nous figeâmes. Edward décrocha et mis le téléphone sur haut-parleur pour que nous puissions tous suivre la conversation.

 

« Carlisle », dit-il, « Tu es sur haut-parleur. Tout va bien ? »

 

« Nous sortons à l’instant de l’entrepôt de vente de matériel médical. Le vigile était un homme très loquace. Il m’a raconté que le cambriolage a eu lieu en pleine nuit. Aucune effraction a priori, à par une fenêtre brisée sur le toit. Ils ne comprennent pas comment les lits ont pu disparaître par le toit. Au total, 5 lits, 5 pieds à perfusion, un défibrillateur, ainsi que des cartons de compresses et de cathéters ont disparu »

 

« Tout ce qui permettrait de mener à bien des expériences médicales », dit Jacob.

 

« Sur des humains, oui. J’ai du mal à imaginer qu’une aiguille puisse heurter la peau d’un vampire », intervins-je.

 

« C’est aussi ma conclusion. Elle doit avoir une solution alternative à ce problème, je pense », me confirma Carlisle.

 

Alice intervint dans la conversation et annonça qu’elle ressentait un étrange sentiment. Elle avait l’impression d’agir au ralentit, comme si elle était maintenue par des mains qui tentait de la retenir.

 

« Et je sens une odeur. Elle me prend le nez depuis quelques minutes. Comme l’odeur d’une plante nauséabonde. Et je vois du violet ».

 

« Peut-être que Rosalie tente de communiquer avec toi encore une fois », lui dis-je, pleine d’espoir.

 

« Si c’est le cas, c’est une très mauvaise conteuse », me répondit-elle irritée.

 

Carlisle reprit la parole pour nous dire qu’ils se dirigeaient à présent vers l’usine abandonnée. Ils devaient y arriver incessamment sous peu.

 

« Je dois néanmoins vous dire, les enfants. Je doute que ce lieu soit celui où est retenue Rosalie. Il est bien trop proche de la côte. Rosalie aurait entendu les vagues se fracasser sur les rochers si c’était le cas. Elles sont audibles depuis plusieurs kilomètres. A moins que Cassara n’aie également effacé ce détail des souvenirs de Rosalie, je ne vois pas comment elle ne l’aurait pas mentionné. », nous conta Carlisle.

 

« Par principe, visitez le lieu. S’il s’avère que c’est une impasse, rejoignez-nous », leur ordonna Edward.

 

« On se recontacte vite. Soyez prudents. », nous dit Carlisle.

 

La conversation téléphonique s’acheva ainsi. Un sentiment de malaise profond m’envahit. Un détail me chiffonnait. Malgré toutes mes tentatives, je n’arrivais pas à mettre le doigt dessus. Une idée tentait de naître dans mon esprit, mais ce n’était pas concret.

 

La tension était palpable dans l’habitacle. Jacob et Seth observaient la forêt défiler à travers les vitres teintées de la voiture. L’un comme l’autre semblait vouloir sauter de la voiture en marche. Edward agrippa ma main et la serra très fort. Nous nous accrochions l’un à l’autre comme nous l’avions toujours fait dans les moments de danger. Nous n’avions pas besoin d’échanger le moindre regard. Je savais à quoi il pensait. Il s’inquiétait pour moi, pour Renesmée, pour Rosalie, pour tout le monde.

Le danger était bien réel, et il était inconnu. Certes, notre objectif était clair. Ramener Rosalie saine et sauve. Mais quel serait le prix à payer pour cela ?

 

Je pris le téléphone et composa le numéro de Renesmée inconsciemment. Elle répondu à la première sonnerie comme si elle attendait mon appel.

 

« Ma chérie, comment vas-tu ? », lui demandais-je

 

« Hormis le fait que je suis morte de peur pour vous tous, ici ça va. Leah est avec moi. Nous étions sur le point de rendre visite à Charlie », m’annonça-t-elle

 

« Ne lui dis rien concernant ce qu’il se passe, s’il te plait. Ne l’inquiétons pas pour l’instant », dis-je. Je ne voulais pas que mon père, encore une fois, pense que je ne reviendrais jamais.

 

« Bien sur Maman. Vous avez du nouveau ? », demanda-t-elle, la voix teintée d’espoir.

 

« Rien, pour l’instant. Nous sommes toujours sur la route », mentis-je. « Écoute, Renesmée, je ne veux pas t’inquiéter ma chérie, mais au cas où … saches que je t’aime. Tu es ma plus belle réussite ».

 

« Gardes ces paroles pour toi, tu me le diras à ton retour », souffla-t-elle

 

Je jetai un coup d’œil vers Jacob, l’interrogeant silencieusement du regard. Il me fit « non » de la tête.

 

« Je dois te laisser ma chérie. S’il te plait, fais attention à toi », lui dis-je.

 

« Toi aussi, Maman. Embrasses tout le monde. Et revenez vite. », me dit-elle, avant de raccrocher.

 

Jacob replongea dans ses pensées, et je compris qu’il ne voulait pas lui faire ses adieux. Il ne voulait pas que cette option soit possible.

 

La voiture quitta le goudron pour s’enfoncer plus profondément sur un chemin de terre sinueux. Nous approchions. Edward éteignit les phares et malgré la nuit noire, l’édifice nous apparut au loin : un énorme complexe hospitalier délabré, tombant en ruine. Une bâtisse sinistre, digne d’un film d’horreur, surplombait les bois environnants. Le lieu suintait l’abandon et la peur. Une rangée de fenêtres brisées à l’étage supérieur accentuait encore l’aspect fantomatique de l’endroit. Une porte grillagée brisée barrait la route. Edward arrêta la voiture, et nous restâmes assis à l’intérieur, concentrés, guettant le moindre bruit. Un silence de plomb s’abattit sur nous. Il n’y avait aucun signe de vie aux alentours. L’atmosphère était lourde.

 

« Je sens des vampires », dit Jacob.

 

Après quelques secondes pour rassembler des idées, et trouver du courage, j’ouvris la portière pour sortir affronter ce qui se trouvait derrière ces murs.



NOTE DE L'AUTEURE :


Merci à tous d'avoir lu ce chapitre et surtout ... merci pour tous les téléchargements et lectures jusqu'ici.

C'est un bonheur immense de voir que Dernière Lune trouve doucement sa place. Si vous avez envie de partager une impression, une émotion ou même juste une note constructive, n'hésitez pas - vos retours me touchent tous (et me donne envie de continuer encore plus fort).


Et comme vous le sentirez dans la suite, quelqu'un d'autre va prendre la parole. Une voix différente de Bella, un regard nouveau.

A très vite pour ce nouveau point de vue ... un peu plus tranchant.


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