Dernière Lune

Chapitre 4 : LA VISION

1682 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 25 jours

La confirmation que Cassara était derrière tout ça nous donna un objectif commun. Maintenant, notre ennemie avait un visage et un nom. Mais l’agitation ne nous gagna pas. J’avais l’impression au contraire d’être alerte, de réfléchir à vitesse grand V. Je soupçonnai Jasper d’être à l’origine de mon état d’esprit, et l’en remerciai intérieurement. Ce n’était pas le moment de flancher.

C’est à ce moment-là qu’un mouvement attira mon attention. Je vis Alice descendre les escaliers, s’accrochant à la rambarde, les yeux perdus dans le vide. Je compris qu’elle avait une vision. J’accourus vers elle, espérant en retirer quelque chose.

 

« Alice, qu’est-ce que tu vois ? », dis-je. Je pris son visage dans mes mains et plongeai mon regard dans le sien. J’aurais aimé pouvoir voir à travers ses yeux.

 

M’entendant prononcer son nom, le reste de la famille se rapprocha de nous.

 

« Rosalie. Elle me parle. Je ne sais comment vous expliquer cela. Je la vois comme à travers un miroir. », souffla-t-elle

 

Edward, capable voir ce que voyait Alice, se concentra d’avantages pour ne rater aucun détail.

 

« Elle est dans une pièce dont je n’arrive pas à identifier les contours, car je pense qu’elle non plus, n’y arrive pas. Elle me parle comme si j’étais face à elle. », nous dit Alice. Nous étions suspendus à ses lèvres.

 

« Alice, je ne sais pas où je suis, mais je sais que tu peux me voir. Je ne comprends pas tout ce qu’il se passe. Mais je sais que vous êtes à ma recherche, et je vous attends. », récita Alice. « J’aimerais t’aider à me localiser, mais malheureusement mes pensées sont floues. Je ne peux te dire comment je suis arrivée ici, mais je pense que cela fait environ deux jours. J’aimerais t’en dire plus mais j’ai l’impression de pousser une paroi en fer de toutes mes forces mais de ne pas réussir à la déplacer. Et la clarté est derrière ce mur. »

 

Edward prit le relai, quand Alice se tût.

 

« Je ne sais pas si c’est le jour ou la nuit,  il n’y a aucune fenêtre dans la pièce où je me trouve », dit Edward sur un ton neutre. « Je n’entends rien. Pas de bruit d’animaux, pas de vent qui souffle entre les arbres, ni de rivière. Les seuls sons qui viennent troubler ce calme sont les hurlements que j’entends, à intervalle régulier. Il y a également un bruit de goutte à goutte non loin de moi. »

 

Nous étions tous figés. Cette révélation glaçante me noua l’estomac. Le danger était donc bien réel.

 

« Dis à tout le monde de ne pas s’inquiéter pour moi. Je n’ai pas peur. Et je sais que vous êtes sur ma trace. », fini par dire Alice, au bout de quelques secondes.

 

La vision s’acheva ainsi. La pièce se plongea dans un silence intense. J’étais rassurée. Ainsi, Rosalie était vivante et allait bien. Mais surtout, elle savait que nous ne l’avions pas abandonnée. Jasper fut le premier à briser le silence.

 

« On dirait que Rosalie a trouvé un moyen de détourner le flou de tes visions, et c’est un avantage considérable. » dit-il à Alice. « Si seulement elle avait pu nous donner un infime détail qui nous permettrait de la localiser »,

 

« Mais elle l’a fait », dis-je.

 

Ils me regardèrent tous, intrigués par ma déclaration.

 

« Recoupons les informations à notre disposition. Charlotte a disparu près du Canada. Et si j’ai bien compris l’échange avec Zaphira, les amazones n’ont pas entendu de légendes récentes à propos de Cassara. Nous pouvons donc supposer qu’elle voyage du nord au sud du continent. De plus, Rosalie dit ne rien entendre aux alentours. Je pense donc que le lieu où elle est retenue captive est à l’écart d’habitations. Éloigné également des côtes. Peut-être un lieu désaffecté ? », dis-je. Je réfléchissais à voix haute en énumérant les différentes idées qui me venaient.

 

« Ensuite, elle dit entendre un goutte-à-goutte. On peut en déduire que le toit fuit, le bruit proviendrait donc de la pluie. Ou bien, c’est le goutte-à-goutte d’une perfusion. » conclu-je. « Carlisle, vous ne disiez pas que Cassara était une brillante scientifique ? »

 

« Oui Bella. Extrêmement intelligente. Peut-être même trop », me dit-il

 

« Si elle tente de mener à bien une expérience, elle aurait besoin de matériels médicales et scientifiques, vous ne pensez pas ? » m’interrogeais-je.

 

« Où veux-tu en venir Bella ? » me demanda Alice

 

« Je pense que nous devrions chercher un hôpital abandonné, un ancien entrepôt de matériel médical au sud de notre position. Cela nous donne un point de départ. »

 

« Tu es brillante mon amour », déclara Edward, la voix empreinte d’une admiration sans faille.

 

L’espoir nous redonnait la force nécessaire de nous relancer dans la recherche. Carlisle se concentra sur les différents hôpitaux abandonnés entre Forks et le Mexique, tandis qu’Edward et moi cherchions les usines de fabrication, les lieux désaffectés pouvant accueillir ce genre d’expériences. Alice et Jasper se concentraient sur les articles parlant de cambriolages, de vol de matériel médical. Nous avions un objectif commun. Nous recoupions les informations.

 

Renesmée arriva, son ordinateur à la main. Elle nous montra un article qu’elle avait trouvé sur un blog qui parlait d’un enlèvement ayant impliqué une « entité angélique ». Il datait d’il ya à peine huit heures.

 

« L’histoire est floue, mais l’article raconte l’implication d’un ange à la chevelure noire. Ça s’est passé à proximité de Seattle. Une violente dispute a éclaté entre deux personnes pour une raison inconnue. Et au moment où la personne a voulu s’enfuir, deux personnes sont arrivées de nul par, l’ont agrippé. L’auteur raconte que l’ange à la chevelure noire s’est approché de la deuxième personne et lui a chuchoté quelques mots à l’oreille. Il dit, je cite « Il tomba à genoux et se laissa trainer dans une allée, sans parler, sans hurler, alors que je pouvais lire la peur dans ses yeux. » », nous conta Renesmée.

 

La suite de l’histoire ne racontait pas où étaient partis ces anges, ni comment cela s’était terminé. La personne disait avoir porté plainte, mais sans preuves concrètes, la police ne l’avait pas prise au sérieux. Pour nous, c’était une aubaine. Nous étions sur la bonne piste.

 

« J’ai peut-être quelque chose », annonça Carlisle. « Un complexe hospitalier désaffecté, à trois heures de route au sud de Seattle. Fermé il y a douze ans, jamais rasé. Isolé et difficile d’accès. »

 

« Moi aussi, j’ai quelque chose », dit Edward. « Il y a eu un cambriolage à deux heures de route à l’ouest d’ici. Des lits médicalisés, des pieds à perfusion et autres matériel médicale ont été volé. Près de ce lieu se trouve une usine abandonnée. La superficie et la localisation permettraient à Cassara de mener à bien ses expériences sans être ennuyée. »

 

La suite s’imposa à nous à contrecœur. Nous allions devoir nous séparer. Nous ne pouvions laisser aucune piste inexplorée ni perdre du temps. Il fallait donc monter les équipes et partager les forces équitablement. Carlisle, Esmé, Emmett, Alice et Jasper partiraient vers le lieu du cambriolage. Il fallait en apprendre plus sur le vol de matériel. Carlisle, en qualité de médecin, pourrait se renseigner. Ils finiraient par visiter l’usine désaffectée. Edward, Jacob, Seth et moi-même partirions vers l’hôpital abandonné. Leah resterait sur Forks avec Renesmée pour protéger les alentours. Je fus soulagée que ma fille accepte si facilement de rester en retrait. Elle pensait à Billy et Charlie. Si quelqu’un rodait aux alentours, il fallait bien que quelqu’un garde un œil sur eux.

 

Jacob revint quelques minutes plus tard. Notre plan d’action était pratiquement prêt. Nous lui faisions un rapport complet sur nos découvertes quand il me coupa.

 

« Mon père m’a raconté une ancienne légende Quileute impliquant une sangsue aux cheveux noires, rodant dans les alentours de la Push. Cette histoire date de plusieurs siècles en arrière. Elle ne s’attaquait à l’époque qu’aux vampires ».

 

« Elle ne s’en prend pas aux humains. Elle les envie trop pour ça. »

 

« C’est fâcheux que tu sois devenue un vampire Bella. Tu nous aurais été plus utile comme humaine cette fois », ajouta-t-il avec une pointe d’humour.

 

« Je suis heureuse d’être celle que je suis aujourd’hui. Et ça me donne une excellente raison de lui botter son millénaire de postérieur. », dis-je, pleine de détermination.

 

« Votre langage me choque Madame Cullen », répliqua Edward.

 

L’agitation nous gagna, il était temps de nous mettre en route. Après avoir préparé nos sacs, nous nous promîmes d’échanger un appel téléphonique par heure pour se rassurer mutuellement. Au moindre signe de Rosalie, nous accourrions dans un sens ou dans l’autre. Il était temps de ramener notre sœur à la maison. 


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