Le temps passe, rien ne s'efface...

Chapitre 6

Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 18:07

Chapitre 6

 

 

J’étais toujours à terre, et il sembla qu’une éternité était passé lorsque je sentis deux mains m’attrapés violemment par les épaules et me souleva. L’homme me plaqua contre le mur. Je vis enfin le visage de mon agresseur. Ses yeux noires exprimaient de la haine et je commençais à sentir les larmes coulaient sur mes joues. Dans la nuit noire, je ne vis distinctement que ses yeux. Il me faisait si peur, j’étais paralysée. Il porta sa main sur ma joue, me giflant de toutes ses forces. Je me serais écroulais si il ne m’avait pas tenu aussi fermement par son autre main. Ma joue me faisait mal, et je pleurais de plus en plus.

-Arrête de chialer, pétasse ! me hurla t-il, et il me refrappa.

Malheureusement, je ne pouvais m’arrêter de pleurer. En voyant que je ne me calmais pas, il devint fou de rage et sa violence s’accentua. Je savais que j’allais mourir, il ne me laisserait pas vivre.

Tout à coup, j’entendis quelqu’un s’approchait en courant et mon agresseur se détacha de moi. Je ne vis pas ce qui se passer à côtés de moi, je m’étais effondrée au moment même où il m’avait lâchée. J’essayais de reprendre mon esprit et de voir ce qui se passait à côtés de moi. Deux hommes se battaient. Je reconnus mon agresseur et un autre homme, dont je ne reconnu pas immédiatement l’identité. Au bout de quelques minutes, mon agresseur réussi à s’enfuir. L’autre homme n’essaya pas de le rattraper, au lieu de ça, il s’agenouilla à côtés de moi. Instinctivement, je me recroquevillai sur moi-même, cachant mon visage derrière mes genoux et agrippant mes jambes avec mes bras. Très doucement, il caressa mes cheveux et me dit :

-Tout va bien, Bella, je suis là.

C’était Edward. En entendant sa voix, je fus si heureuse. Je me jetai dans ses bras, pleurant de plus bel. Je ne pouvais pas parler, j’étais encore terrifiée. Je n’essayais même pas d’arrêter mes sanglots, il fallait que j’évacue tout ce que j’avais. Au bout de quelques minutes, je réussis à me calmer. Edward m’aida à me relever.

-Je vais te ramener chez toi.

Il me prit par la taille, m’aidant à marcher. Mes jambes étaient encore tremblantes et ma joue me faisait souffrir. Nous rentrions ainsi en silence. Quand nous arrivâmes devant ma porte, je pris les clefs dans mon sac et rentra, suivi par Edward. Il m’amena jusqu’à ma chambre, m’aidant à me mettre au lit. Il retourna dans la cuisine et m’amena un sac avec des glaçons qu’il déposa sur ma joue encore en feu. Au contact du sac, je frémis, puis m’adoucit ressentant le bienfait du froid sur l’hématome.

-Merci, dis-je.

Je n’avais rien dit sur le trajet, mais j’étais tellement reconnaissante de ce qu’il avait fait.

-Tu n’as pas à me remercier, c’est normal. Comment te sens-tu ?

-Ca va mieux, ne t’inquiètes. J’ai craqué et maintenant j’ai juste besoin de dormir. Demain ça ira mieux…

Il me regarda surpris, comme si il s’attendait à une autre réaction de ma part.

-Ne t’inquiète pas, répétai-je. J’ai toujours été très douée pour réprimer les choses douloureuses.

C’était une partie de la vérité. Car en réalité je savais que ça ne passerait pas immédiatement, mais je n’aimais pas qu’on s’inquiète pour moi.

-Tu veux que je reste ce soir ? me demanda t-il.

- Non, vas-y ! Je vais dormir, je suis exténuée. S’il faut je prendrais un somnifère. Allez, retourne chez toi.

J’essayais de sourire, même si je savais que ça ne le convaincrait pas. Il attendit un peu, puis céda à ma demande et se leva.

-Si ça ne va pas, tu as mon numéro. J’habite pas loin, alors hésite pas. Demain matin, je t’amène au commissariat pour que tu portes plainte. D’accord ?

J’acquiesçais,  il sera rassurer ainsi.

-En fait Edward, ne dis rien à Alice et Rose. Elles voulaient me ramener, et si elles l’apprennent, elles vont s’en vouloir.

-D’accord, mais je suis là si tu as besoin. Essaye de passer une bonne nuit.

-Merci, pour ça et pour tout le reste.

Il me sourit et sortit. Je me retrouvais seule, dans mon lit, et j’étais encore terrorisée. En partant, Edward avait fait réapparaître le mal être que je ressentais. Pourquoi ça m’arrivait à moi ? Pourquoi il y avait toujours des évènements tragiques dans ma vie ? Je finissais par croire que tout ça était de ma faute… J’attirais le malheur. Depuis trois ans, je ne me sentais plus à ma place dans ce monde. J’avais cru qu’en partant loin de Forks, ma vie changerait, mais ce soir, j’ai compris que peu importe l’endroit où je suis, jamais je n’arriverais à être heureuse. En y réfléchissant, je sus que c’était parce que j’étais persuadée de ça, que je ne voulais pas d’une relation amoureuse. Je savais au fond de moi que si je laissais mon cœur à quelqu’un, ça finirait mal. Et je ne voulais pas être encore plus démolie que je le suis déjà.  Je me mis alors à pleurer. Pleurer car ce soir j’avais failli mourir, car ce soir j’avais compris que toute ma vie je serais en marge de ce monde, car les souvenirs de ma vie étaient tous plus douloureux les uns que les autres…

Je me calmais un peu au bout de quelques minutes, je devais dormir. Je me changeais, et en passant les mains au niveau de mon cou, quelque chose me troubla. Je repassai les mains à cet endroit et je me rendis compte que j’avais perdu mon collier. Le collier que mon père m’avait offert, le seul souvenir de lui. J’étais anéantie, il fallait que je pense à autre chose. Et sans réellement réfléchir, je pris le canif qui se trouvait dans ma table de nuit et le fis couper la chair de mon poignet. La douleur n’était pas extrême mais elle me fit oublier tout ces évènements. Je me relevai, nettoya tout ça, et réussi à m’endormir malgré le dégout que je ressentais pour ce que j’avais fait. Jamais je ne réussirais à arrêter de me faire du mal, j’étais vraiment idiote de faire ça, mais je ne pouvais m’en empêcher.

 

Je me réveillai, assez facilement. Je n’avais pas fait de cauchemar cette nuit, peux être dû à la fatigue. Ma joue me faisait encore mal, je devrais inventer une excuse pour ça, mais avec ma maladresse légendaire, je n’aurais pas beaucoup de mal à trouver quelque chose. Pour une fois, elle allait me rendre service. Je n’avais pas cours ce matin, je me levai et me préparai en attendant la venue d’Edward. J’étais déboussolée, encore plus en me rappelant que j’avais perdu le collier de mon père. J’envoyai un message à mon sauveur pour savoir à quelle heure il viendrait.

« Bonjour, j’espère que tu as bien dormi. C’était pour savoir à quelle heure tu venais me chercher… bisous B. »

A peine envoyé que j’entendis frapper à ma porte. Surprise, je l’ouvris et tomba nez à nez avec Edward. Il avait dû voir que j’étais surprise, car il se sentit obligé de m’expliquer son apparition si soudaine.

-Bonjour, je n’arrivais pas à dormir, alors j’ai attendu que tu te réveilles devant ta porte. En fait, j’ai trouvé ça tout à l’heure ce n’est pas à toi ?

Il me tendit mon collier. J’étais tellement heureuse de l’avoir retrouvé que sans réfléchir je lui sautai au cou. Je me rendis compte que j’avais eu une réaction un peu exagérée et je me détachai de lui aussitôt, toute rouge.

-Où l’as-tu trouvé ?

-Hier, en sortant de chez toi, je ne pouvais pas dormir. Je suis sorti pour voir si je ne retrouvais pas cet enfoiré et en passant là où… Je l’ai trouvé par terre et je me suis dit que c’était surement à toi.

-Mais tu es fou ? Pourquoi tu y es retourné ? dis-je paniquée. Et s’il t’avait vu ? Tu as été imprudent…

-Ne t’inquiète pas pour moi, je sais me défendre. De toute façon, je ne l’ai pas retrouvé. Alors ce collier est bien à toi visiblement.

-Oui, c’est mon père qui me l’a offert…

J’avais murmuré cette dernière phrase et la tristesse m’envahit. Je n’aimais pas parler de mon père, c’était trop douloureux. Il s’en rendit compte et eut la délicatesse de ne pas me questionner d’avantage.

Je pris mon sac et nous nous dirigeâmes vers le poste de police. Là bas, je déposai plainte, essayant de décrire mon agresseur mais dans la nuit, je n’avais pas vu beaucoup de chose. Edward lui, donna une description plus détaillée et on nous promis de nous contacter si il y avait des nouvelles.

On repartit chez moi. Il ne voulait pas me lâcher et à vrai dire, je me sentais tellement en sécurité avec lui que je n’avais pas envie qu’il parte. La matinée avait été assez éprouvante, aussi je voulais rester un peu tranquille à l’appart, et ne pas sortir.

On parla pendant un long moment. Je lui posais des questions sur son enfance. Il me parla des ses parents qu’il adorait. Son père, Carlisle, grand chirurgien et sa mère Esmée, qui possédait un magasin de décoration renommé prés de Central Park. Il me promit de m’y amener. Il ne me posa pas de questions sur ma famille, et je lui en fus très reconnaissante. On parla également de sa passion pour la musique. Il rêvait de faire carrière dans la musique, mais il savait que c’était dur de vivre dans ce domaine et c’est pour cela qu’il avait préféré étudier le droit, au cas où. Il avait vingt et un an, ça faisait trois ans qu’il était à Columbia et il adorait cette université. Il avait été très heureux que sa sœur soit acceptée ici, ils s’adoraient et ne voulaient pas être séparés. Ca me faisait de la peine de voir que lui avait une famille si unie. Jamais je ne pourrais avoir ça…

-Tu sais que je ne connaissais même pas ton nom de famille ? C’est Alice qui me l’a dit hier. C’est quand même le minimum à savoir quand on couche avec quelqu’un.

On rigola tous les deux et ma joue me relança. Je fis une grimace qu’il remarqua. Très lentement, il vint poser sa main sur ma joue qu’il caressa.

-Ca te fait mal ?

Il me demanda ça avec un regard rempli de tristesse.

-Non, ça va. Merci encore, c’est vraiment gentil ce que tu fais pour moi…

-De rien.

Il me sourit et se pencha vers moi, pour m’embrasser. Je détournai la tête, et il se recula, visiblement gêné, détournant son regard du mien.

-Désolé, murmura t-il. Je n’aurais pas du. Tu as vécu quelque chose de douloureux hier et moi je me jette sur toi. Je suis un imbécile.

Je lui pris la main, et mis mon autre main sous son menton, le forçant à me regarder.

-Ne t’excuse pas. Ce n’est pas pour ça que j’ai refusé ton baiser. L’histoire d’hier, je veux l’oublier d’accord ? Alors n’en parlons plus. En réalité, je me suis détournée car je t’avais dit que je ne voulais rien d’autre que de l’amitié. Je ne suis pas prête pour avoir une relation. Je ne veux pas que tu te fasses de fausses idées.

-Je comprends. Je vais te laisser…

-Non, reste. On oublie ce qui vient de se passer, sil te plaît. Je n’ai pas envie d’être seule.

Il me sourit et on continua à parler. Je lui avais fait de la peine, je m’en voulais mais je ne voulais pas qu’il s’imagine des choses. La gêne qui s’était installée après sa tentative pour m’embrasser  fut rapidement oubliée. Avec lui, je me sentais à l’aise. J’étais heureuse de le connaître, une belle amitié naissait à vu d’œil.

L’heure de mes cours avançait à grand pas, aussi il prit congés et me fit promettre de lui envoyer des messages pour le rassurer. Il s’inquiéter pour moi, et malgré que cela me gênait, je savais que je ne pourrais changer ça.

Je mis un peu de fond de teint sur mon visage avant de sortir, ma joue était bleue. Mais même avec une bonne couche, ça ne cacha pas grand-chose.

En allant vers mon amphi, je vis les regards se portaient sur moi, et j’accélérai le pas. Je ne voulais pas qu’on me regarde comme une bête de foire. Une fois arrivée, je me mis à côté de Rosalie qui me demanda, pétrifiée, ce qui s’était passé. Je lui dis que je mettais pris une porte cette nuit en me levant. Elle me crut, enfin je le crois. Les heures de cours passèrent assez vite. Elles me permirent d’oublier un peu ce qui c’était passer.

Je ne travaillais pas ce soir, je rentrai donc, perte à me coucher. En arrivant, Jess me demanda ce que je mettais fait également. Je lui racontai le même mensonge qu’à Rose et alla dans ma chambre. J’envoyai un message à Edward.

« Merci encore pour tout. Je suis chez moi, je vais me reposer. Bonne nuit B. »

Il me répondit quelques secondes plus tard.

« De rien, je suis là en cas de besoin. Dors bien E. »

Ces mots me firent chaud au cœur, je m’allongeai dans mon lit, alluma une cigarette. Ca me détendit et je réussi à m’endormir quelques minutes plus tard.

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