Le temps passe, rien ne s'efface...
Chapitre 5
Je me dirigeai vers mon appart, priant intérieurement pour que Jess ne soit pas là. Quand j’ouvris la porte, je tombai sur elle en sous vêtements, allongée sur un garçon tout aussi peu vêtu. Il ne fallait pas être imaginatif pour savoir ce qu’ils étaient sur le point de faire. Ils étaient tous les deux très gênés, et ils gloussaient en vue de la situation. Pourquoi a-t-il fallu qu’elle soit ma colocataire ?
-Euh… Désolée… Bégayai-je.
-Je pensais que tu avais cour, dit Jessica tout en me souriant.
-Non… Je vous laisse, mais s’il te plaît Jess, tu as une chambre…
Elle pouffa et elle prit le garçon par la main, et l’amena dans sa chambre. Je ne voulais pas en plus entendre leur ébat, aussi je préférai quitter les lieux. Je me trouvais donc expulser de ma chambre, ne sachant pas où aller. Il allait falloir que je m’occupe et mes deux seules amies que j’avais à la fac étaient déjà occupées. Je décidai alors de téléphoner à Jasper, je ne l’avais pas revu depuis la rentrée et il me manquait. Bien sûr, il ne me manquait pas en tant que petit ami, mais en tant qu’ami. Je ne ressentais plus rien pour lui, en tout cas, plus d’amour. Je pris alors mon téléphone et sélectionna son nom dans la liste de mes contacts. Au bout de quelques tonalités, il décrocha.
-Bella, comment vas-tu ?
-Bien et toi ?
-Ca va. Alors quoi de neuf ?
-Je me demandais ce que tu faisais maintenant…
-Tu es où ?
On n’avait pas besoin de beaucoup de mots pour se comprendre avec Jasper, je lui indique alors où je me trouvais et on décida de se donner rendez vous prés de la bibliothèque. Une fois arrivé, je vis qu’il était déjà là. Je le pris dans mes bras, tellement heureuse de le revoir.
-Alors, raconte-moi tout…
Je souris. Il savait toujours quand il y avait quelque chose qui me tourmentait.
-Et bien, je me retrouve sans domicile. Ma nouvelle colocataire est une vraie nymphomane. Elle est en train de s’envoyer en l’air dans l’appart, et je l’ai trouvé dans une position douteuse avec un mec sur le canapé… Oh mon dieu, faites que j’oublie cette image.
On rigola de bon cœur.
-Elle s’appelle comment ?
-Pourquoi, ça t’intéresse ?
-Non, dit il précipitamment. Mais certains de mes potes… Il pouffa de rire.
-Jessica Stanley.
-Ah oui, ben elle est déjà connue chez les mecs pour ça… Sale réputation d’ailleurs au bout d’une semaine. Et sinon, quoi de nouveau ? Ta mère…
-Elle m’a appelée l’autre jour…
Ma joie s’évanouie en un instant. Je savais que ça me ferait du bien de lui en parler, il ne porterait pas de jugement.
-Elle m’a encore fait des reproches, comme d’habitude. Elle m’a dit que j’étais qu’une ingrate, qui ne s’occupait pas de sa sœur… Comme d’habitude quoi. Au fait, Emmett est à New York.
-Quoi ? s’exclama t-il. Et Danielle ?
-Ils ne sont plus ensemble, c’est lui qui me l’a dit. Mais il a l’air d’aller bien. Ca serait bien qu’on se revoit tous les trois…
Jasper et Emmett s’étaient toujours très bien entendu, mais les tensions entre ma sœur et moi avait fait que ils ne se voyaient que très rarement.
-Bien sûr, ça serait vraiment sympa. Tu l’as revu quand ?
-Samedi, dans le bar où je bosse – il me regarda surpris. Oui j’ai trouvé un job dans le bar à côté de la fac. J’ai d’ailleurs une collègue super sympa, Alice. Il faudra que tu viennes un soir.
-Bien sûr. Tu travailles le samedi ?
-Oui, tous les samedis, pourquoi ?
-Ben, avec des potes on voulait y passer, ça serait une occasion de se revoir au moins.
-Bien sûr, et toi alors ?
-Rien de neuf, la fac de science c’est plus dur que je le croyais mais je m’accroche.
On continua de parler encore pendant quelques minutes et puis on se sépara. Il devait bosser, et moi j’espérais que ma colocataire avait terminé ce qu’elle faisait. En arrivant, j’eus la surprise de voir qu’elle était partie. Je pourrais me reposer un peu…
Je me réveillai au bout d’une heure, un peu moins fatiguée. Je devais me préparer pour aller bosser. J’enfilais un jean et un tee-shirt noir, m’attacha les cheveux et sortit de l’appart.
Alice était déjà là, amenant des boissons de la réserve. Il n’y avait pas grand monde ce soir, je l’espérais du moins car je ne rêvais que de dormir.
-Alors ton après-midi shopping ? lui demandais-je.
-Tu aurais dû venir Bella, on s’est vraiment beaucoup amusé. D’ailleurs je tiens absolument que tu viennes avec nous samedi après-midi. Et ne m’invente pas une excuse bidon, tu n’as pas le choix…
J’aurais dû m’en douter. Et pour me convaincre encore plus, elle me servit un regard suppliant qui me fit craquer. Cette fille était incroyable !
-Oui, mais tu sais Alice, le shopping et moi ça fait deux… avouai-je.
-Oui, ça je l’ai compris en vue de tes vêtements. Ne te vexe pas, mais ce n’est pas vraiment ce qui se fait de mieux. Aussi, Rose et moi on a décidé de te relooker.
Je lui souris. Je ne prenais pas mal ce qu’elle venait de me dire car je le savais très bien. Je n’avais jamais réellement fait attention à mon apparence physique. Je me coiffais et m’habillais correctement mais je savais que ça ne me mettait pas en valeur, je n’avais jamais été très doué pour ça. Mais apparemment, Alice n’allait pas se contenter d’une apparence correcte.
Nous décidâmes de se retrouver donc samedi à mon appartement. Je lui donnai mon adresse. Elles ne devraient pas avoir de soucis pour le trouver. On commença donc le service, Alice étant ravie de pouvoir passer samedi après midi avec moi.
La soirée commençait doucement, Rose nous avait rejoins et nous arrivions même à avoir une discussion sans être tout le temps interrompus par une commande.
Je repensais à ce que m’avait Alice, c’est vrai que à côté de Alice et de Rose, j’étais réellement ordinaire. Elles étaient vraiment très belles, et leurs tenues leur donnaient un air plus mature, alors que nous avions le même âge. Il allait peux être falloir que je change ma garde de robe en fin de compte. J’étais à la fac maintenant, et je ne voulais pas ressembler à une lycéenne toute ma vie.
Vers vingt deux heures, je vis un groupe d’hommes rentré dans le bar. Quelle fut ma surprise de voir que dans ce groupe, il y avait Emmett.
-Salut Em. Alors tu ne peux plus te passer de moi je vois ? lui dis-je en rigolant.
-Et non, je ne peux plus me passer de toi, comme tu vois. Je me suis dis que ça te ferait plaisir de me voir…
-Mouais, si tu le dis.
J’avais fait mine que sa venue ne me faisait pas plus plaisir que ça, pour l’embêter. Et comme toujours, il prit cela au pied de la lettre et commençait à bouder. Il était plus vieux que moi, mais parfois, il ressemblait vraiment à un gamin.
-Mais je rigole, tu as perdu le sens de l’humour ? Lançai-je, un grand sourire aux lèvres.
-Tu es un petit monstre Bella. On est venu parce qu’on a quelque chose à fêter. On a réussi à obtenir un gros contrat et c’est moi qui vais diriger le projet avec l’aide de Jacob et de Tyler. D’ailleurs, Jacob, Tyler, je vous présente Bella Swan ma sœur de cœur.
Je fus réellement touchée qu’il m’appelait ainsi devant ses collègues. Je lui servis mon plus grand sourire et je servis le même à ses collègues. Jacob était grand, costaud et avait la peau mate. Ses cheveux noirs étaient courts et il abordait un costume noir. Il paraissait réellement gentil. Tyler lui était aussi grand, mais plus fin. La peau noire et les cheveux très courts. Emmett continua les présentations pendant que je dévisageais ses collègues.
-Bella je te présente Jacob Black et Tyler Crowley.
-Salut, leur dis-je.
Ils me saluèrent également. C’est à ce moment là que Rose réapparu, elle était partit aux toilettes et quand elle réapparu je vis les yeux d’Emmett se dirigeaient vers elle. Il la dévorait du regard. Quand elle vit son regard se partait sur elle, elle ne put s’empêcher de rougir. Pourtant elle devait être habituée à ce genre de regard… Cela me surprit un peu, puis je me dis que des présentations s’imposaient, car vu leur attitude, ni l’un ni l’autre n’oseraient parler en premier.
-Ah, Rose te voilà. Je te présente un ami.
-Bonjour, lui dit-il d’une voix suave - je rêve où il la drague ?- Emmett Mac Carthy.
-Moi c’est Rosalie King.
Ils ne se dirent pas plus, et ça n’avait pas d’importance en cet instant car leur regard disait plus que ce qu’aurait pu faire de simple mot.
-Et moi tu ne me présentes pas ? Lança une voix derrière moi.
-Emmett, tu connais déjà ma collègue Alice…
Merde, je ne connaissais même pas son nom de famille.
-… Cullen, finit elle.
-Oui, dis-je gênée. Bon alors qu’est ce que vous voulez boire ?
Emmett était tellement absorbée par Rose qu’il ne répondit pas tout de suite. Puis constatant que c’était à lui que j’avais parlé, il se tourna brusquement vers moi et me demanda une bouteille de champagne.
-Tu veux boire avec nous ? demanda t-il à Rose. On fête le fait que l’on a réussi à avoir l’accord pour un grand projet.
- Bien sûr, répondit-elle.
Je sortis donc quatre coupes et une bouteille. Je mis tout ça devant Emmett, il servit une coupe à Rose et se tourna vers elle, délaissant ses collègues.
-Je crois que vous allez boire sans lui, dis-je à Jacob.
-Oui, je crois aussi. Mais s’il te plaît Bella, tutoie-moi. Alors comme ça, tu es étudiante ?
En voyant mon regard surpris il continua.
-C’est ce grand nigaud qui nous l’a dit. Tu étudies quoi ?
-La littérature, je viens d’arriver à la fac, c’est ma première année.
-D’accord, et comment connais tu Em ?
Il avait décidé de m’assaillir de questions ou quoi ?
-C’est l’ex de ma sœur.
Quand je dis ça, il me regarda bizarrement. Surpris il me demanda ?
-Tu es la sœur de Danielle ?
-Ah, je vois que tu la connais. Oui je sais on se ressemble pas beaucoup, mais vu ta tête je crois savoir que ma sœur n’a pas fait bonne impression. Ne t’inquiète pas, je suis très différente.
-Oh, ce n’est pas ça… Je connais peu ta sœur… C’est Emmett qui me parlait d’elle… Euh…
-T’inquiète pas je comprends, elle n’est pas très sympa, je le sais. Et sinon, parle-moi de ce projet.
Tyler et lui, me parlèrent alors de ce fameux projet, ils devaient rénover un vieil immeuble des années trente, tout en gardant l’esprit d’origine. Ca allait être un vrai challenge, ils ne devaient pas dégrader la façade et restait en accord avec les plans d’origine. Ils me parlèrent de ça avec un tel enthousiasme que ça faisait plaisir à voir. Je constatai que Jacob me dévisageait pendant toute la conversation.
Pendant tout le reste de la soirée, il essaya à tout pris de me faire rire, et ça marcha quelques fois. Ses tentatives désespérées me firent rire. Il n’avait rien du mec lourd, au contraire. Il était gentil et avait une bonne humeur communicative. Il voulait à tout pris attirer mon attention. Tyler quand à lui, s’amusait bien en voyant Jacob se battre ainsi. Vers minuit, le bar se vida progressivement et au final il ne resta plus que Rose et Emmett qui étaient toujours en train de parler, Jacob, Tyler, Alice et moi.
Alice s’était joins à nous et l’attitude de Jacob l’a faisait beaucoup rire elle aussi. On décida de forcer un peu la fermeture en les mettant dehors, gentiment. Emmett se leva, embrassa Rose sur la joue et lui dit « A bientôt j’espère ». Il me salua, et sortit accompagner de Tyler. Jacob se leva à son tour et se tournant vers moi me dit :
-A bientôt Bellisima. Cette soirée a vraiment été très agréable.
Et tout en me regardant, sorti rejoindre ses acolytes. Il était vraiment gentil. Je ne retournai alors vers Rose, me pencha vers elle et le regarda pendant un moment, attendant qu’elle sorte de ses rêves. J’avais un immense sourire sur le visage, et elle, elle souriait bêtement dans le vide. Elle remarqua subitement ma présence et me demanda :
-Quoi ? Qu’est ce qu’il y a ?
-Rien, je pensais que toi tu allais me dire ce qu’il y avait…
-Rien, murmura t’elle, rougissant et baissant les yeux.
Je rigolais intérieurement en la voyant ainsi.
-Tu veux son numéro ? lui proposai-je.
J’avais remarqué que ni lui ni elle n’avaient échangé le fameux sésame. Elle se tourna vers moi, je crois que si elle avait voulu, elle aurait sauté partout.
-Oui, mais ça ne pas te déranger ? J’ai entendu que c’était l’ex à ta…
-Rose, la coupai-je, je préfère le savoir avec toi qu’avec elle. Crois-moi, tu es beaucoup mieux pour lui que ne l’a jamais été ma sœur.
A ces mots, elle fit le tour du comptoir et vint m’enlaçait. Une attitude qui ressemblait plus à Alice qu’à Rosalie. Vivre avec elle devait avoir ses conséquences, pensai-je en rigolant.
-Merci, me dit-elle.
J’écrivis sur une serviette le numéro d’Emmett et la lui tendit. Nous sortîmes ensemble du bar, Alice me demanda si je voulais qu’elles me raccompagnent mais je leur affirmai que je n’avais pas besoin qu’elle le fasse.
Je rentrais alors seule, le chemin vers le campus n’était pas loin. Au bout de quelques mètres, j’entendis des pas derrière moi qui me suivaient. Quand je vis que les pas se rapprochaient, je me mis à courir, et l’homme derrière se mit alors à ma poursuite. J’avais peur, je savais que New York n’était pas sûre. Je courais comme jamais je ne l’avais fait, quand mes pieds se prirent dans un trou sur le trottoir. Pourquoi fallait-il que je sois si maladroite. Je m’écroulais. Les pas étaient tout proches, j’étais terrorisée.