Le temps passe, rien ne s'efface...
Chapitre 7
Les jours suivants passèrent assez rapidement. J’avais beaucoup de cours et ça m’empêcha de me morfonde sur moi-même. De plus, Rosalie et moi nous nous étions beaucoup rapprochés, passant tous nos cours ensemble. Elle ne me reposa pas de questions sur ma joue, mais elle me conseilla un fond de teint qui me permettrait de camoufler la marque en attendant qu’elle disparaisse d’elle-même.
On était alors jeudi soir, et je me préparais pour aller travailler. L’après midi, j’étais allée chercher le fond de teint et je pu constater que mon visage avait de nouveau un aspect normal quand je l’appliquai.
Je partis un peu en avance. Alice n’était pas arrivée, et je vis Edward assis au bar. Depuis mon accident, il était très présent. Il m’envoyait régulièrement des messages pour savoir si je n’avais besoin de rien. Cet intérêt me gênait beaucoup, je ne voulais pas être la malheureuse petite Bella. Mais je lui étais redevable. Il faisait tout pour que j’aille mieux, m’envoyant des messages de soutien. On ne s’était pas revu depuis deux jours, et sa présence ici ne me surprenait pas. Ce soir, il voudrait me raccompagner chez moi, j’en étais sûre.
Je m’avançai vers lui, et il se tourna vers moi, m’offrant un magnifique sourire.
- Salut, alors dis-moi, tu travailles ce soir ou tu me chaperonnes ? rigolai-je.
-Les deux ! Tu pensais pouvoir te débarrasser de moi comme ça ?
-Oh non Mr. Cullen, je n’ai jamais cru ça. Ca serait inutile de vouloir échapper à ta surveillance de toute façon, je le sais bien.
Je m’installai derrière le bar, mettant mon tablier et souriant à mon ami. Il regarda pendant un moment ma joue sans un mot, et je lui expliquai que j’avais cachée la marque derrière du maquillage pour ne pas alarmer les clients.
Je me dirigeai vers la réserve, triant un peu ce qu’elle contenait et préparant ce que je devais ramener au bar. J’entendis alors la porte s’ouvrit et une masse de cheveux cuivrés passé entre la porte et le mur.
-Je peux rentrer ? me dit Edward.
Je lui souris pour répondre à sa question. Il marcha dans la direction d’une petite porte, dans le fond. Je n’avais jamais réellement fait attention à cette porte, aussi quand il l’ouvrit je vis qu’elle donnait accès à une petite pièce. Il rentra à l’intérieur et ressortit presque aussitôt, l’objet de son intrusion dans ses mains. Il déposa l’étui à guitare contre le mur et referma la porte. Nous étions seuls, et sa présence provoqua en moi une sensation que je croyais ne plus revoir apparaître depuis mon accident.
J’avais tellement eu peur ce soir là. Comment permettre un autre homme de me toucher ? Mais Edward n’était pas n’importe quel homme. C’était avant tout un ami, quelqu’un que j’appréciais réellement et je savais –j’ignorais comment cela était possible- qu’il ne me ferait jamais de mal. Aussi quand je vis ses magnifiques yeux verts, ses cheveux cuivrés, son torse harmonieux, son sourire… tout ce qui faisait qu’il était très attirant, je ne pus m’empêcher de ressentir du désir pour lui. C’était purement physique en cet instant, j’avais envie de sentir son magnifique corps contre le mien. Le fait qu’il soit quelqu’un de bien ne faisait qu’augmentait mon désir : dans ses bras, je serais en sécurité. Il fallait que je tente quelque chose, dans quelques minutes sa sœur serait là et je ne pourrais plus assouvir mon envie.
-Dis, je me demandais, lui dis-je légèrement tendue, notre accord tient toujours ?
Il se retourna vers moi, un peu surpris visiblement. Il ne comprit pas tout de suite où je voulais en venir, et quand je me rapprochai de lui, enroulant mes bars autour de son cou, mon regard rempli de désir plongeait dans ses magnifiques yeux et ma bouche à quelques centimètres de lui, il se mit à rougir.
-Euh… Oui, je pense… bafouilla t-il.
Il était si mignon quand il bafouillait, ça ne lui ressemblait pas. Il paraissait toujours maître de lui-même.
Il venait de répondre à la question qui me tourmentait depuis que je l’avais vu rentrer. En une semaine, on s’était beaucoup rapprochés. Aussi j’avais peur qu’il ne voudrait plus de notre amitié amélioré. Mais apparemment cela ne le dérangeait pas, aussi j’en profitais pour coller mes lèvres contre les siennes.
Au début, il répondit à mon baiser. Ses lèvres jouaient avec les miennes et je glissai ma main sous sa chemise, en profitant pour caresser son torse. Soudain, sans prévenir, il me repoussa. Je le regardais, vexée. Mais qu’est ce qui ne tournait pas rond chez lui ? Je m’offrais à lui et il me repoussait ?
Il détourna son regard du mien, baissant les yeux. Sa respiration était plus alerte.
-Bella, réussit il à murmurer au bout de quelques secondes, je crois que c’est une mauvaise idée.
J’allais répondre quelque chose quand il me coupa.
-Premièrement ma sœur va bientôt être là, et je croyais que tu ne voulais pas que quelqu’un le sache. Deuxièmement, ce n’est pas vraiment l’endroit approprié et enfin, je ne veux pas que tu le regrettes après.
-Mais de quoi tu parles là ? Lançai-je en colère.
-Bella, tu t’es fais agresser il y a quelques jours. Je ne veux pas que ça soit juste une tentative pour aller mieux. J’aimerais mieux qu’on en parle dans quelques jours, veux tu…
-Mais pour qui tu te prends, explosai-je. Tu m’as peux être sauvé mais ça ne veut pas dire que tu dois t’occuper de moi. Je ne t’ai jamais demandé de me suivre ou encore de me dire ce qui est bon ou pas pour moi.
-Bella…
Il essayait de me calmer, il posa ses mains contre mes bras mais je le repoussai violemment.
-Arrête ! Tu crois que je vais mal, mais ça va. Je n’ai rien eu de grave alors arrête de me rappeler en permanence ce qui c’est passé. Tu veux que j’aille mieux ? Alors arrête de te comporter comme si j’étais une petite fille…
Je pris les quelques caisses que j’étais venue chercher au départ, toujours furax et sortit de la réserve. Edward était resté planté là, ne répondant pas.
Alice était là, prenant sa place au bar. Elle vit que j’avais l’air furieuse et commença à me demander ce que j’avais.
-Rien, tout va bien, répondis-je un peu trop sèchement pour qu’elle me croit.
Elle allait rajouter quelque chose, quand son regard se porta sur son frère qui était sortit de la réserve quelques minutes après moi. Il ne nous regarda pas, se dirigeant comme un automate vers l’estrade. Il avait les joues rouges et le regard fuyant. Il était visiblement mal à l’aise et c’était de ma faute.
Je pouvais comprendre qu’il ne sache plus comment se comporter avec moi. Je couche avec lui en lui disant que je ne veux pas plus et il a accepté. Le problème réside dans le fait que nous sommes amis désormais. Il désire plus, mais moi j’ai trop peur pour ça. Et en y pensant, je sais que c’est égoïste. Car ma peur nous empêche de vivre probablement une belle histoire. Je me sentais bien avec lui. Mais c’était trop tôt. J’étais surement une idiote de laisser passer une chance pareille. Tout ce que je voulais c’est une amitié améliorée, mais peux être que lui ne peut pas le faire et je comprendrais.
Malgré tout ça, je lui en voulais. Car il ne devait pas me couver comme une gamine.
-Tu m’expliques ? me dit Alice.
-Non, trop compliqué. J’ai pas envie de m’étendre sur le sujet mais ce n’est pas grave…
-Qu’est ce que cet abruti t’a fait ? me demanda t’elle outrée.
-Mais rien, Alice. Ce n’est rien, on s’est chamaillé pour un petit truc…
-Tu me diras rien, hein ?
-Alice, je t’aime beaucoup, mais c’est ton frère et je n’ai pas envie d’en parler. Mais quand j’en ressentirais le besoin, promis je te le ferais savoir.
Elle me prit dans ses bras suite à cette promesse. Je ne lui avais pas menti, je lui dirais quand j’en aurais envie, et comme je n’en aurais probablement jamais envie, elle ne saurait rien. Je sais que ce n’est pas très sympa mais je vois mal raconter ça à Alice, sa sœur.
Nous démarrâmes le service, et nous fûmes submergés de commande. Edward joua plusieurs morceaux, et quand il eût terminé, il alla reposait son instrument, salua sa sœur et sortit. Pas un signe pour moi, je l’avais cherché. Alice tenta une nouvelle fois de me faire arracher des aveux mais je fus soudainement très occupée avec un client. Tentative idiote pour ne pas à avoir à répondre à de nouvelles questions.
Malgré le monde, nous réussîmes à finir plutôt tôt, et Alice me proposa de me raccompagner, ce que je refusai. Je n’avais pas envie de la savoir faire le trajet de retour seule. De plus elle habitait juste à côté du bar, elle ne risquait. Je ne voulais pas que ma nouvelle amie tombe sur mon agresseur et quand à moi, j’espérais au plus profond de moi que l’intervention d’Edward lui avait appris sa leçon et qu’il ne recommencerait pas. Je rentrais donc chez moi, sous une fine pluie qui s’était soudainement abattu sur la grande ville.
A peine avais-je fait quelques pas que je reconnus une silhouette à quelques mètres de moi. Edward était adossé contre un mur, m’attendant. Quand je fus en face de lui, je m’arrêtai et je vis qu’il était en colère.
-Te faire agresser ne t’a pas suffit ? Tu veux vraiment tester le destin et voir si ce n’est pas possible que ça se produise de nouveau ?
-Edward…
-Je sais, je ne dois plus t’en parler, mais Bella tu es inconsciente ou quoi ?
Sa colère ne disparaissait toujours pas. Je m’approchai et posai ma main sur sa joue pour le calmer.
-Je n’allais pas demander à ta sœur de me raccompagner, elle aurait du rentrer seule ensuite…
Il sembla se radoucir à mon contact. Il acquiesça.
-Ca te dérange si je te raccompagne ? Je ne veux pas que tu rentres seule…
Je lui dis que j’acceptai et on se dirigea ensemble vers le campus, en silence. Un silence trop pesant pour moi que je décidai de rompre.
-Excuse-moi…
Il me regarda surpris et attendit que je continu. C’était dur pour moi de me confier, il le savait car à chaque question trop personnelle qu’il m’avait posée depuis qu’on se connaissait, j’avais préféré ne pas répondre.
-Je n’ai pas l’habitude qu’on s’occupe de moi. Je me suis toujours débrouillée seule et je ne peux pas concevoir que quelqu’un prenne soin de moi. Ca me gène. Tout à l’heure, je me suis énervé car tu m’avais repoussée, ça m’a blessé, pour être franche. Je sais que je ne suis pas sympa avec toi. On s’entend bien, tu dois vouloir plus et moi je ne peux pas te l’offrir. Du coup tu as du penser que j’étais vraiment lunatique quand je t’ai sauté dessus. Je suis trop compliquée.
Pendant toute ma tirade il ne dit rien. J’avais vu qu’il avait voulu m’interrompre une ou deux fois, mais il ne le fit pas. Il comprenait que j’avais besoin de tout déballer et que si il m’interrompait, je ne pourrais plus continuer.
-C’est vrai, je ne te comprends pas toujours, m’avoua t’il. Mais maintenant je crois comprendre que tu n’as pas envie de vivre ce qu’implique une relation. Tu n’es pas prête à te dévoiler. Je ne sais pas ce qui t’ait arrivé mais sache que je suis là. Je veux m’occuper de toi car je tiens à toi, je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose. Ca m’a fait trop mal de te voir affaiblie l’autre jour, et jamais je ne veux revivre ce moment. Alors si ça ne te dérange pas, je veux m’occuper de toi. En tant qu’ami, et pour être franc, je crois que tu n’as pas vraiment le choix.
Nous rigolâmes à cette remarque.
-Et puis, on peut toujours mettre en bonne et du forme ce fameux accord.
Il avait un drôle de sourire, du genre malicieux. Je ne comprenais pas.
-Ecoute, tu ne veux que de l’amitié et du sexe-nous rigolâmes- alors faisons un accord là-dessus. Une amitié améliorée. Quand tu as envie de me voir pour une nuit, tu me le dis. Je te ne forcerais pas, c’est toi qui décide. Le reste du temps, on est ami. Mais avec des avantages. Tu en penses quoi ?
-C’est parfait.
Nous étions arrivés. Une dernière question me trottait dans la tête cependant.
-Mais toi ?
-Quoi moi ?
-Ca te suffira juste ça ?
-Je n’ai pas vraiment envie d’avoir une relation en ce moment. Tu me plais beaucoup, mais ma dernière histoire c’est mal fini, alors je ne suis pas prêt à me relancer dans tout ça. Et puis, on a vingt ans et je pense que c’est le bon moment pour s’amuser. La vie ne doit pas toujours être sérieuse…
-Entièrement d’accord !
Il m’embrassa sur la joue, me souhaita bonne nuit et parti en direction de sa chambre. En me couchant, je ne pus m’empêcher de me dire que j’étais une vraie veinarde.
Le vendredi passa rapidement et je vis avancer à grand pas mon calvaire : la journée shopping avec Alice et Rose.
Samedi à dix heures, deux tornades viennent donc frapper à ma porte. Je pris mes affaires et elles m’emmenèrent dans Manhattan où elles étaient persuadées que je pourrais trouver mon bonheur. Bizarrement j’en étais moins sure…
Elles rentrèrent dans des magasins où les prix n’étaient même pas affichés dans la vitrine. C’était très mauvais signe. Et quand Alice me força d’essayer une robe, dans la cabine je tombais sur l’étiquette et je poussai un cri.
-Mais tu es folle ? Je ne peux pas m’offrir ça… lui lançai-je.
-C’est moi qui paye alors chut !
-Mais Alice…
-Bella, je t’adore ! Alors fais moi plaisir, essaye et tait toi !!!
Elle me fit sa moue de chien battu, et je ne pus résister. Je l’essayai et comme Rose et elle étaient convaincues qu’elle devait être dans ma garde robe, elle me l’offrit. Ce fut pareil dans cinq autres magasins. Je me retrouvais avec une quantité impressionnante de sac, et pour elles, c’étaient encore pire.
-Tu peux m’expliquer Alice comment tu fais pour payer tout ça avec un salaire de barman ?
-Et bien, c’est mes parents qui payent. Mon job, je l’ai voulu car je veux apprendre ce que c’est de travailler un peu. Et puis je trouve ça cool de travailler là bas. Mais mes parents ne me laisseront jamais dans la nature comme ça, donc il me donne des sous pour vivre. Mon salaire c’est un petit plus. Ils sont fiers de voir que malgré le fait que j’ai les moyens, je fais quand même quelques choses d’autre que mes cours. Ils dissent que ça me rendra plus forte, en faisant un travail ingrat. Mais moi j’adore mon boulot ! En plus ça me permet de rencontrer de beaux jeunes hommes…
Rose et moi nous rigolâmes. Alice était folle, mais je ne pouvais m’empêcher de l’adorer. Après avoir dévalisé encore une dizaine de magasins, les filles décidèrent qu’une pause était nécessaire. Nous nous installâmes donc dans un bar. Elles étaient en train d’inspecter tout leurs achats. Moi, je souffrais en silence. Car dans tous les vêtements qu’Alice m’avait offerts, je me demandais lesquels j’oserais porter.
Soudain Rose sortit son portable, elle avait reçu un message et immédiatement un grand sourire béat s’afficha sur son visage. Quand nous lui demandâmes qui c’était elle nous répondit que c’était Emmett.
-Alors raconte, dîmes avec Alice.
-Oh les filles… Si vous saviez…