Ellie

Chapitre 18

                        Au retour, je ne savais toujours pas comment leur dire qu’elle était partie. Je savais combien il l’appréciait, et j’étais responsable de son départ. Ils étaient encore tous dans le salon, ma fille sur les genoux de son père.

                       -Ellie est partie, annonçai-je.

                       Ils se retournèrent tous vers moi, ébahis.

                       -Quoi ?

                       -Elle a préféré s’en aller, et elle vous remercie pour ce que vous avez faits. Elle ne se s’en plus chez elle, elle doit trouver sa voie.

                       -Mais pourquoi elle ne nous a pas dit qu’elle partait ? me demanda Edward.

                       -Elle savait que tu l’as retiendrais, elle ne voulait pas qu’on la retienne.

                       Il me regarda, intrigué mais il comprenait. Elle avait eu raison. Et nous n’en parlions plus, tout ce que j’espérais c’est qu’elle passe à autre chose, et lui aussi. Je m’installai à côté d’Alice, je voulais profiter encore un peu d’elle.

                       -Tu dois être heureuse, me murmura t’elle.

                       Elle n’était pas rancunière, elle affirmait juste un fait qu’elle savait vraie.

                       -Oui et non. Je commençais à l’apprécier et puis, elle a le droit d’être heureuse et si c’est avec vous, alors elle aurait pu rester. Mais c’est vrai que son départ sonne peux être le retour à la vie normale… dis-je.

                       -Alors tu ne pars plus ?

                       -Je ne sais pas.

                       On parlait tout bas, mais je savais qu’Edward écoutait notre conversation avec intérêt. C’est vrai que j’en avais envie, mais maintenant qu’elle était partie, je me demandais si rester ne serait pas profitable.

                       -Qu’est ce que tu vois à ce sujet ? lui demandai-je

                       -Rien, et tu sais pourquoi. Tu ne sais pas quoi faire. Il y a deux jours, tu partais je l’ai vu, mais Ellie nous a tous pris au dépourvu, comme toujours, alors pour l’instant, la vision est trouble.

                       Je me doutais qu’elle me répondrait ça. Mais comme toujours, j’aurais préféré ne pas me poser cette question, savoir ce que je devais faire. Je me sentais plus chez moi, mais il y avait ma fille. Et pour elle, je serais prête à tout, même à souffrir en silence.

                       -Bella, reste, s’il te plaît… me supplia ma belle sœur.

                       -Je verrais, je ne  peux pas te dire. Je n’en ai pas envie, mais…

                       -Nessie ! dit elle en finissant ma phrase.

                       -Oui…

                       Je baissais les yeux, préférant regarder mes pieds plutôt que ma meilleure amie. Elle le savait, elle savait que je ne partirais surement pas car j’avais ma fille.

                       Je regardai alors Renesmée, elle commençait à s’endormir après avoir joué toute la soirée avec son père. Il était si heureux de la retrouver, ses yeux brillaient d’une intensité rare. Quand elle dormit, Edward la pris en silence, se leva et me fit un signe, me montrant qu’il l’emmenait au cottage. Je le suivis.

                       Nessie dormait comme un loir, rien n’aurait pu la réveiller.

                       Quand nous nous retrouvions seuls, Edward et moi, nous nous mîmes dans notre chambre. Ca faisait plusieurs jours que je ne l’avais pas vu, et me retrouver seule avec lui réveilla en moi des sensations étranges.

                       -Tu ne vas pas partir ? me dit-il.

                       Il s’était installé sur le lit, allongé. Son bras toujours en écharpe, il soufrait probablement encore.

                       -Je n’ai pas dit ça, tu devrais mieux écouter ce que je dis à ta sœur la prochaine, répondis-je en souriant.

                       Je le connaissais si bien, je savais que la discussion de tout à l’heure avait dû éveiller sa curiosité. Avec moi, il ne pouvait pas retenir ses questions, mon mutisme mental l’exaspérait. Depuis que nous nous connaissions, il comprenait mes expressions et savait ce qu’elles signifiaient, mais je pouvais lui encore cacher beaucoup de choses. Comme l’an dernier, quand je lui ai caché que Alice et Jasper m’avait écrit un mot avant de partir lors de la bataille contre les Volturis. Il savait depuis, que j’étais meilleure cachotière qu’il ne le croyait et donc, il se méfiait.

                       -Sincèrement Edward, je n’en sais rien. Je…

                       -Ne dis plus rien, s’il te plaît !

                       Il se leva, me pris dans ses bras. Je me laissai faire. Je crois que d’une certaine manière, j’espérais qu’il fasse cela. Il attendit une réaction de ma part, mais ne voyant rien venir, il m’embrassa. Ce fût un baisé passionné, différent de celui qu’il avait échangé avec Ellie. Un baisé qui s’intensifia et que je lui rendis, sans retenue. Il mit sa main valide dans mon dos, caressant tout ce qu’il pouvait, profitant de ce corps qui l’avait repoussé depuis quelques jours. Et je répondis à ses gestes en le déshabillant. Voyant que je devenais entreprenante, il fit de même. Nous nous retrouvions nus et je fus heureuse que la chambre de ma fille fut si éloignée de la nôtre, notre ébat aurait pu la réveiller.

                       Je me retrouvée dans ses bras. Son écharpe n’avait pas tenue pendant la nuit. Il m’embrassait les cheveux, le cou, les épaules. Il ne me voyait pas, je lui tournais le dos, il ne voyait pas que j’étais bouleversée. J’avais fais une grave erreur en me laissant aller, je m’en voulais. Cette nuit aurait pu tout réparer, tout aurait pu s’oublier. Mais c’était encore pire, je lui en voulais car il n’avait pas attendu que je sois prête. Je m’en voulais car je n’étais pas prête et j’avais cédé au désir le plus primitif. Au moment où nous avions fini, j’avais pris ma décision. Je me relevai et me dirigeai vers le dressing, pris un sac où je mis toutes mes affaires.

                       -Qu’est ce que tu fais, me dit il en me suivant, perdu.

                       -Edward, je suis désolée, je n’aurais pas du, c’était une erreur, nous n’aurions pas du. Je ne peux pas rester là après ce que j’ai fais. Je dois partir, je suis désolée.

                       Je ne le regardai pas, je ne pouvais pas.

                       -Non, Bella arrête ! Tu ne peux pas faire ça, on en avait envie, tout peux redevenir comme avant, ne t’en veux pas. Si tu veux, on peut oublier, je peux attendre que tu sois prête…

                       J’avais fini mon sac je me retournai vers lui.

                       -C’était une erreur, je ne pourrais pas oublier cette nuit et tout non plus. Je ne pourrais pas me pardonner. Je t’ai fais espérer, alors que je ne suis pas capable de te pardonner et maintenant je le sais. Je m’en veux, car c’est cette nuit qui me l’a fais comprendre et elle nous fera souffrir encore plus.

                       Il s’approcha de moi, mis son front contre le mien et me supplia.

                       -Bella, reste, je ne pourrais pas supporter ton départ.

                       -Désolée, il le faut. Il faut que je fasse le point, loin d’ici. Je ne me sens plus chez moi, et même si ce fut une merveilleuse nuit, elle a sonné comme une fin pour moi. Je prends Renesmée, tu pourras la voir quand tu le désires. Tu m’as dis que tu me laisserais du temps, alors fais ce que tu as dis. Je suis navrée, c’est impossible que je reste.

                       Il me lâcha, et s’accroupit sur le sol, désespéré.

                       -Je t’aime, lui dis-je. Mais ce n’est pas suffisant.

                       J’allai dans la chambre de ma fille, pris ses affaires. Je la mis dans mes bras, sans la réveiller et courus chercher ma voiture, sans dire au revoir à personne. J’appellerais Alice dans la journée, même si je savais qu’elle était déjà au courant. Il allait falloir que j’appelle mon père et Jake également.

                       Je partis de cette ville que j’aimais tant, cette fois pour de bon, j’ignorais encore où aller mais tout ce je savais, c’est qu’une nouvelle vie commençait et je la redoutais.