Ellie

Chapitre 17

                       -Moi aussi je t’aime.

                       Je sursautai, et le regarda. Il s’était réveillé. Je lui sautai au cou.

                       -Oh Edward, tu nous as fais si peur…

                       -Oui je vois ça, Bella… tu me fais mal.

                       Je me relevai et le regarda inquiète. Il m’offrit son superbe sourire en coin. En le serrant dans mes bras, j’avais du lui faire mal au bras.

                       -Ne t’inquiète pas, me dit-il. Je vais bien, un peu mal au bras, mais rien de grave. Je crois que… j’avais un peu de mal à émerger, mais tu m’as donné la force de le faire. Je te dois des excuses, je t’avais demandé de ne pas être téméraire, et moi j’ai réagis comme un imbécile. D’ailleurs comment ça c’est terminé ? Si on est là, je suppose qu’il est mort…

                       -Oui, je l’ai tué.

                       Je lui racontai comment c’était déroulé la bataille, et je le vis grogner quand je lui dis que j’avais du m’en occuper seule. Mais il fut soulagé de savoir que personne d’autre n’a été blessé.

                       -Tu as été forte aujourd’hui. Comme toujours d’ailleurs, me dit-il.

                       -Mais pourquoi tu t’es jeté sur lui ? Tu as eu de la chance, il aurait pu te tuer et… et je…

                       Je ne pu continuer, tellement la scène qui me vint à l’esprit me terrorisait. Il avait compris et me caressa la joue de sa main valide. Je relevai la tête pour me plonger dans ses beaux yeux dorés.

                       -Il avait des pensées malsaines. Il pensait à toi, pour gagner il devait te tuer. Si tu savais comment il voulait le faire… Je n’ai pas pu me retenir…

                       Il plongea ses yeux en moi et pendant un instant, j’eus l’impression que le monde entier s’était arrêté et que nous n’étions plus que deux. Il s’approcha de moi et nos lèvres se touchèrent presque quand nous entendîmes des pas à l’étage.

                       Je m’éloigna de lui, nous nous sourions, un peu gênés.

                       -Edward !!!

                       Alice allait lui sauter mais il la repoussa. Il rigola, il savait que sa sœur ne ferait pas attention à son bras. Carlisle examina son bras, et nota qu’il était parfaitement remis, mais qu’Edward devrait faire attention ces prochains jours. Je les laissais, pour voir ma fille. Je la pris des bras de Rose qui devait, elle aussi, avoir envie de voir son frère. Je me mis sur le canapé et la posa prés de moi.

                       Je pris la main de ma fille et la mis sur la joue. Elle ne faisait plus de cauchemar mais je m’assurais chaque soir qu’elle allait bien. Alice me rejoignit, elle se mit à mes côtés.

                       -Pourquoi tu n’es pas restée ? Tu n’es pas heureuse ? Pourtant tu es resté à son chevet toute la journée… me lança t elle.

                       -Je ne sais plus où j’en suis. Il y a deux jours, je croyais que le mieux serait que je parte, mais depuis ce qui s’est passé… Je lui en veux encore, et je me déteste parce qu’il s’est sacrifié pour moi mais je ne sais pas si ça change quelque chose au fond…

                       -Tu n’as pas à te poser de question. Fais ce que tu penses être le mieux pour toi, personne ne t’en tiendra rigueur. Et avant que tu me poses la question, non je ne sais pas ce que tu vas faire…

                       -Merci Alice, murmurai-je.

                       -En fait, mon frère veut te voir, me dit elle.

                       Je lui laissai Renesmée et je remontai. Il était toujours allongé, et seul à présent.

                       -Tu m’as laissé seul, tu m’as manqué, me dit il un grand sourire aux lèvres.

                       -Edward, je…

                       -Tu ne peux pas me pardonner, je le sais. Ne t’inquiète pas, je n’ai pas fais ça pour ça. Je te l’ai déjà dis, je te laisserais tout ton temps. Mais j’avais besoin que tu sois prés de moi, si tu ne le veux pas, je comprendrais, mais j’aimerais que tu restes… me supplia t-il.

                       Je m’accroupis à ces côtés, lui pris la main et on resta ainsi pendant des heures me sembla t-il. Je ne disais rien, lui non plus, la seule chose dont j’étais capable ce fut de le regarder. Et lui, me transperçait de son regard. A l’aube, nous fûmes rejoins par ma fille. Elle sauta sur son père :

                       -Papa, qu’est ce que tu as ?

                       -Je me suis un peu fais mal, mais tout va bien, grâce à ta maman.

                       Il me lança un regard complice. Ce regard me gêna. Je savais qu’il ne me forcerait pas, mais malgré tout, il faisait comme si de rien était et ça me dérangeait. Ma fille se logea dans le bas valide de mon mari, elle lui avait pardonné apparemment, et je me sentais coupable de ne pas pouvoir le faire.

                       Edward semblait aller un peu mieux et il descendit avec nous. Carlisle lui avait dit de ne pas trop forcer. On ne savait toujours pas pourquoi il avait réagit ainsi, alors il fallait qu’il reste tranquille.

                       -Alors, le petit Edward a voulu faire le héros ? La prochaine fois, laisse ta femme faire, elle est beaucoup plus douée que toi… rigola Emmett.

                       -La ferme Em ! lui lança-t-il, sans animosité.

                       Ils rigolèrent. Ca faisait plaisir de voir que le bonheur était de retour dans la villa. Mais je restai à l’écart. Ce bonheur me mettait mal à l’aise, je ne me sentais pas d’humeur à rire et à profiter de tout ça. Même si j’étais heureuse que tout le monde soit en vie, c’était la première fois que je ne me sentais pas chez moi. Ils formaient tous un ensemble, et moi j’étais liée à eux car j’étais liée à Edward. Aujourd’hui, j’étais seule et je compris à ce moment là, que mon départ serait la meilleure des choses.

                       Perdue dans mes pensées, je ne remarquai pas quand Ellie vint à mes côtés.

                       -Il faut que je te parle, ça te dérange si on se promène un peu.

                       Je ne sais pas pourquoi, mais je la suivis. Nous étions partis loin dans la forêt t je compris que si nous nous étions autant éloignés, c’est pour que personne ne nous entende, et surtout pas Edward.

                       -Je m’en vais, j’ai fais mes bagages et je pars maintenant mais avant il faut que je te parle, me dit elle. Je sais que s’il est au courant, il me retiendra. Pas parce qu’il m’aime, juste parce que la première fois où nous nous sommes séparés, il a été malheureux. Il ne m’aime plus, je le sens. Maintenant, je veux trouver ma voie, je veux trouver mon « Edward », comme toi tu as trouvé le tien.

                       -Tu n’as dis au revoir à personne ? Pourquoi moi … ?

                       -Parce que tu ne me retiendras pas. Tu comprendras. J’ai compris que le lien qui m’unissait à Edward c’était de l’amour, comme celui qu’on a pour son frère. Dans mon cas, Edward serait plutôt mon frère jumeau car nous sommes pareils au fond. C’était ma plus belle rencontre et c’est pour ça que j’ai cru que je l’aimais plus que ça. La solitude nous a rapprochés. Et c’est pour cette raison que je sais qu’il ne me laissera pas partir. Je ne vous remercierais jamais assez pour ce que vous avez fait pour moi, mais je n’ai plus ma place ici et Edward et toi, vous avez besoin de vous retrouvez, sans moi. J’ai fais assez de mal comme ça.

                       -Et tu comptes revenir un jour ? ne put m’empêcher de lui demander.

                       -Quand je saurais que je ne pourrais plus vous faire de mal. Je suis navrée, je ne pensais pas…

                       -Arrête s’il te plaît. Je leur dirais que tu es partie. Au revoir Ellie !

                       -Au revoir Bella.

                       Et elle s’enfuit, comme elle était venue. Sans un mot, sans un signe. Je retournai à la maison,  pour annoncer son départ.