Ellie
Chapitre 16
Nous avions couru pour le ramener. Son état était réellement inquiétant et quand nous rentrions tous les quatre, Carlisle portant Edward, toute la famille nous sauta dessus.
-Qu’est ce qui c’est passé ? demanda Alice.
-Il est blessé ?
Nous le montions dans le bureau de Carlisle, suivi de tout le monde. Il n’avait toujours pas repris connaissance. Carlisle ne lui avait pas remis son bras, il attendait de l’installer correctement avant de pouvoir faire quelque chose. Il le mit sur la méridienne de son bureau. Mon beau père qui d’habitude gardait son sang froid à toute épreuve, semblait complètement incapable face à ce qui nous arrivait.
-Le traqueur lui a arraché son bras. Il est mort, nous n’avons plus rien à craindre, mais Edward est salement amoché. Je ne comprends pas pourquoi il ne reprend toujours pas connaissance. Ce n’est pas normal pour un vampire, expliqua t-il.
-C’est parce qu’il n’a pas la force de se réveiller, rien ne le force à le faire, dis-je.
Ils me regardèrent, intrigués. Esmée se mit à côté de moi, plaça ses bras autour de mes épaules pour me réconforter. Et je me sentis presque apaisée. Je regardai Jasper, c’était grâce à lui que j’arrivai à me contrôler, je le savais et je lui souris pour le remercier.
Carlisle replaça le bras à son emplacement et mis un bandage autour pour le maintenir. Et nous attendions tous. Nous attendions un signe mais rien ne vint. Nous restions ainsi quelque minutes et je ne pus m’empêcher de poser la question qui me préoccupée :
-Alice, est ce que tu vois quelque chose ?
-Non, son avenir est flou. C’est comme si il refusait de prendre une décision…
-Il est conscient ?
-Je pense, répondit Carlisle. Il n’est pas mort, sa blessure est en train de se soigner. Je ne comprends rien, ce n’est pas normal qu’il reste ainsi.
Il ne se battait pas. Et c’était à cause de moi. Il se rangeait toujours à mes décisions et ne voulait pas me faire de mal. Mais il m’en avait fait. Il avait toujours pensé qu’il était mauvais pour moi, qu’il me forçait à prendre les mauvaises décisions. Je n’avais jamais pensé ainsi car notre amour était la seule chose qui comptait. Je savais qu’au vu de ces derniers jours, il préférerait s’effaçait, car sa raison d’être ne le voulait plus à ses côtés. Il ne s’accrochait pas à la vie, car il n’avait rien pour cela.
Je m’accroupis à côté de lui, caressant ses cheveux. Quand je me retournai pour pouvoir demander à Carlisle ce qu’il faudrait faire, je fis face à un bureau vide. Ils avaient décidé de nous laisser un peu d’intimité.
Et je restai ainsi. Les heures passèrent sans que rien ne se passe. Au bout d’un moment, je sentis qu’Ellie nous avait rejoins.
-Je suis réellement désolée Bella, c’est à cause de moi tout ça, me dit elle apeurée.
-Ce n’est pas de ta faute.
Je ne me retournai pas. C’était vrai, je ne lui en voulais pas, et malgré la rancœur que je lui vouai, j’étais presque heureuse qu’elle soit là.
-Je sais que tu m’en veux pour l’autre soir, mais pourquoi tu ne m’en veux pas pour ce matin ? Après tout, si je n’étais pas revenue, il ne serait pas là et Tanya ne serait pas…
Elle ne pu continuer.
-Je ne pense pas que ta mort nous aurait rendu service. Et puis, je préfère savoir ce qui c’est passé. Ecoute, c’est lui seul qui a fait l’idiot ce matin. Tu n’y es pour rien alors ne te torture pas…
-Tu sais Bella, s’il n’y avait pas eu cette histoire, on aurait pu s’entendre. Je suis certes la garce qui a voulu te piquer ton mari, mais je t’aime bien. Tu es forte et généreuse. Tu es quelqu’un de bien. SI je t’avais rencontré avant, j’aurais perdu tous mes préjugés sur les vampires…
-Merci… lui dis-je. Je dois aller chercher ma fille, tu peux demander à Carlisle de venir surveiller Edward ?
Elle acquiesça et descendit. Une fois qu’il fut là je sorti prendre la voiture, sans aller dans le salon. Je n’avais rien de nouveau à leur dire et la souffrance d’Esmée me ferait perdre mon calme. Et il fallait que je le garde si je ne voulais pas inquiéter ma fille. Je pris la Volvo d’Edward et je fonçai vers Forks. Une fois arrivée prés de la maison de mon père, je vis la meute dans la forêt. Je m’approchai du grand loup roux qu’était mon meilleur ami :
-Tout va bien. Il est mort…
Il me regarda avec un air intrigué. Malgré le fait qu’il était sous sa forme de loup, ses yeux étaient les plus compréhensifs du monde.
-Il y a eu une complication… Edward est blessé et il ne se réveille pas. Retournez à la réserve, je m’occupe de Renesmée.
Cependant il ne bougea pas.
-C’est bon Jake, tout va bien. Je prends Renesmée et je retourne à son chevet. Je n’ai pas besoin de toi, Carlisle s’occupe de lui…
Il avait entendu la détresse dans ma voix, je n’avais pas pu la contrôler. Il s’avança vers moi, mis sa tête prés de mon bras et se frotta à moi. C’était son soutien qu’il m’offrait. Et ils partirent tous.
Je me dirigeai de nouveau vers ma maison, et je rentrai sans frapper.
-Maman … cria ma fille avant de me sauter dans les bras.
-Oh ma chérie, tu m’as manquée… T’as passé une bonne journée ?
Et elle me raconta tout pendant que je m’installai sur le canapé, suivi de mon père et de Sue.
-Tout va bien ? me demanda t-il.
-Oui oui, on s’est occupé de notre problème.
Je ne pouvais pas lui dire que Edward était blessé, pas devant ma fille et puis il se poserait trop de question. Il savait certaines choses sur notre monde, mais je savais que tout lui dire aurait été de trop pour lui. Je restai un peu, ça faisait longtemps que je n’avais pas vu mon père. Puis quand vint l’heure du dîner, nous partîmes.
Il fallait que j’explique maintenant à ma fille pourquoi son père ne serait pas là à son retour. Et de plus, je ne pense pas que ma famille puisse cacher sa peine. Edward avait toujours été le fils prodige.
Je mis ma fille à l’arrière et je démarrai.
-Ma chérie, il faut que je te parle…
Je lui jetai un regard, et je vis qu’elle dormait déjà. Sa journée avait dû être vraiment mouvementée pour qu’elle soit autant fatiguée. Quelque part ça m’arrangeait, je pourrais reporter à plus tard cette discussion qui ne m’enchantait guère.
Le retour jusqu’à la villa me sembla si long, je m’inquiétai tellement. Quand on arriva, je pris lentement ma fille dans mes bras et l’amena dans le salon, où les bras de Rosalie l’attendaient. Elle avait du comprendre que ce soir, je devais m’occuper d’Edward et que j’aurais besoin d’elle pour ma fille. Depuis l’an dernier, Rose et moi, on était très proche et ça me rassurait de savoir que si j’avais un problème, ma fille serait en sécurité avec elle. Je l’appréciais réellement maintenant.
Je remontai à l’étage et je pris le relai de Carlisle. Son regard m’indiqua que rien de nouveau ne s’était passé pendant mon absence, à mon plus grand désespoir. Je repris ma place à ces côtés et je regardai sa blessure. Elle était soignée, aucune marque ne se faisait voir à présent. C’était comme si rien ne s’était passé. Et son inconscience fut d’autant plus insupportable. Avant, je pouvais me cacher derrière sa blessure, me dire que c’était son bras qui l’empêchait également de sortir de sa léthargie, mais il fallait que je me rende à l’évidence, j’étais la seule responsable. Quelque part, j’espérais que ce que ceci était faux, mais tout était de ma faute. Il avait décidé de se sacrifier.
-Edward réveille-toi, je t’en prie. Je t’aime…