Ellie
Chapitre 19
POV Ellie
Un an. Déjà un an que j’étais partie de Forks, loin des Cullen, loin d’Edward. Je n’avais pas eu de ses nouvelles, je ne souhaitais pas le revoir avant de connaître mes sentiments pour lui, me connaître aussi. Je m’étais installée à New York, dans un petit appartement de Brooklyn. Je le payais avec de l’argent que je piquais au dealer et aux gros trafiquants du coin. Ma vie était paisible, rythmé par mes voyages hebdomadaires dans le Vermont, pour chasser. Je commençais même à apprécier le bruit incessant de cette ville sans repos, mais j’étais seule, trop seule.
J’étais venue à New York car je savais que beaucoup de vampires y avaient fait résidence. On pouvait tuer librement les humains sans alerter les autorités humaines, ni les Volturis d’ailleurs. Avantage des grandes villes. Donc tous les soirs je partais à la recherche de compatriotes. J’avais fini par comprendre que je pourrais être heureuse dans ma condition, et que je me devais de trouver la personne qui changerait ma vie. Edward n’était pas cette personne, il appartenait à Bella. Mais j’aurais tant aimé que ce ne soit pas le cas…
Depuis un an, j’avais trouvé quelques vampires mais ils étaient trop sauvages pour pouvoir s’intéresser aux autres. Aujourd’hui, j’avais décidé d’aller me promener le long de la cinquième avenue. Il y avait des nuages, et pas de risque que je me fasse remarquer par les regards intrigués des humains. Depuis le temps, je m’étais habituée aux regards des hommes qui se retournaient à mon passage mais ça m’agaçait toujours. Ils me regardaient comme une proie, ils me désiraient. Ce qu’ils ignoraient, c’est que en réalité c’était eux les proies et moi le prédateur. Chaque jour je devais me concentrer pour ne pas succomber à mon envie de tous les tuer.
Je m’arrêtai dans une boutique de vêtements, je devais renouveler ma garde robe. Je pensais alors à Alice qui aurait si heureuse de pouvoir m’aider dans ma tache. Je devais arrêter d’y penser, penser aux Cullen étaient trop douloureux. Après avoir dévalisé la boutique, je m’apprêtais à sortir, mais à peine avais-je mis un pied dehors que je vis que le temps avait subitement changer. Saleté de ville, le temps y était si changeant que l’on ne savait pas comment s’habiller et maintenant je ne pouvais pas sortir de la boutique sans me faire remarquer. J’analysai les alentours, la première rue adjacente était trop loin pour que je m’y glisse sans que personne ne me voit. Mais il fallait que je le fasse. Je mis un foulard sur ma tête, et un gilet qui cachait mes bras mais mes jambes restaient encore nues sous ma jupe courte. Tant pis, je devais m’en aller. Je sortis en courant à une vitesse qui était lente pour moi, mais rapide pour un humain et je me glissai dans la rue. Personne ne m’avait vu me sembla t-il. Je restai là pendant un moment, essayant de calmer mes nerfs. J’avais couru un grand risque en sortant ainsi couverte.
-Je vois que je ne suis pas le seul à devoir me cacher du soleil…
Je me retournai brusquement en direction de la voie qui était sorti de l’ombre. Derrière moi se cacher un autre vampire. Je ne l’avais pas vu, trop occupée à observer les passants. Il était grand et beau, évidement. Ses yeux étaient rouges vifs. Ses cheveux étaient courts et d’un noir d’encre. Son visage était amical et il affichait un immense sourire. Il avait l’air d’un étudiant, mi homme mi enfant et son attitude désinvolte me choqua. Je n’avais pas peur, je ne me mis pas à la défensive.
-Qui es-tu ? lui demandai-je.
-Excuse-moi, je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Chris et toi, oh si belle créature !
Son compliment me fit sourire, car je le savais sincère. Ca faisait plusieurs mois que je n’avais pas souris mais un inconnu y était arrivé, sans problème.
-Je m’appelle Ellie, je me baladais et le soleil m’a surpris. Et toi, tu sors en plein jour également ?
-Oui, comme tu vois, mais je me suis mis dans la même merde que toi. Saleté de temps… Mais qu’est ce que tu as aux yeux ?
Evidement, je ne passais pas inaperçue avec mes yeux dorés et tous les vampires me posaient la question.
-Disons que je ne suis pas au même régime que toi, je ne tue pas d’humain mais des animaux.
Je me concentrai alors sur ce qu’il ressentait, je voulais savoir s’il était aussi amical que je le croyais. Il y a une chose que je ne pouvais changer, mon régime alimentaire. Je n’étais même sûre de pouvoir supporter de vivre avec quelqu’un qui buvait du sang humain, mais pour l’instant ce n’était pas le problème.
Après la surprise, il fut admiratif. C’était la première fois que je rencontrais un vampire qui admirait la façon dont je me nourrissais. Souvent on me trouvait stupide, folle ou encore étrange. Aucun vampire au monde ne voudrait subir cette torture, le sang humain nous appelle à chaque instant, il est si apaisant, si bon. Le sang animal n’a rien de comparable au délicieux nectar qu’est le sang humain et tout vampire sur cette terre sait que si nous ne nourrissons pas de sang animal c’est parce que nous ne sommes pas faits pour ça. Nous sommes des prédateurs, nous devons tuer pour vivre et nous tuons des êtres doué de raison pour cela.
-Tu bois du sang animal, pas du sang humain ? Et tu arrives à tenir le coup ? Je veux dire, tu n’as jamais craqué ? me demanda t-il.
-Si, au début, mais maintenant je suis habituée à vivre ainsi. Tu ne me juges pas ? Tu ne trouves pas que je suis folle ? C’est bien la première fois.
-Je ne veux pas être un monstre mais je croyais que je ne pouvais pas faire autrement…
J’étais abasourdie. Jamais un vampire n’avait tenu pareil propos, à part les Cullen. Et c’est un vampire que je ne connais pas qui me dit ça. Je me mis à espérer. Je ne savais pas ce qu’allait m’apporter cette rencontre mais je savais que je ne pouvais pas quitter comme ça Chris. Il m’intriguait trop.
-Tu voudrais que je t’apprenne à te passer du sang humain ? lui demandai-je.
-Que dis tu pour le moment que l’on apprenne à se connaître d’abord, et après, je verrais si je peux m’en passer.
Les nuages étaient réapparus et nous nous dirigions vers mon appartement. Ce n’était pas tout prés, mais qu’est ce que le temps lorsque l’on a toute l’éternité. Pendant le trajet on parla de tout et de rien. Il me raconta comment il était devenu vampire il y a trente ans. Une vampire était tombé sous son charme et l’avait considéré comme son fils. Elle mourut deux ans plus tard, tuée par d’autres vampires. Il resta alors seul, ne prenant pas de compagne avec lui car les autres vampires étaient des êtres immondes qui ne pensaient à rien d’autre que tuer. Il était différent des autres car sa génitrice lui avait appris qu’on pouvait être des êtres respectables. Mais apparemment, elle ignorait aussi qu’on pouvait être « végétarien ».
Je lui racontai également mon histoire, lui parlant de William, des autres vampires, des Cullen, d’Edward… Il était très attentif et très compréhensif. Je voyais chaque sentiments se dessiner sur son visage aussi clairement que je les ressentais et cette clarté était extraordinaire. Je n’avais pas besoin de réfléchir s’il me disait la vérité car je savais que ce qu’il me disait était la vérité. On rigolait ensemble comme jamais je n’avais rigolé.
Arrivé à mon appartement, je ne savais pas si je faisais bien de le laisser entrer, ce n’était pas dans mes habitudes. Mais cette journée n’avait rien d’habituel et je me laissai tenter. Nous rentrâmes tous les deux, je lui présentai mon petit deux pièces.
-Je sais c’est petit, mais ça me permet d’entasser mes affaires. Je ne suis pas du genre à errer dans les rues. Que veux-tu, je ne suis pas un vampire comme les autres, rigolai-je.
-C’est très sympa, je n’ai jamais eu d’appart, mais je comprend ce que tu veux dire, au moins, les jours de beau temps, on n’est pas obligé de se trouver un endroit sordide pour se cacher. Mais dis-moi, à quoi sert ton lit ?
Je louais un meublé, et je n’avais jamais eu l’idée d’enlever ce lit. Il pouvait toujours servir m’étais je dis. Je le tournai vers lui et il me lança un regard plein de sous entendu. Alors, il se jeta sur moi et m’embrassa avec fugue. Ce baiser ne ressemblait à aucun des baisers que j’avais échangé auparavant. Et finalement, mon lit nous servit…
Il se trouvait toujours sur moi, m’embrassant la bouche et quand il se retirait c’était pour murmurer mon nom. Je me sentais bien, avec cet homme j’avais envie de passer plus d’une nuit et je ne savais pas pourquoi je ressentais ça, mais je savais une chose. Je ne le laisserais pas partir. Je lui souriais.
-Je suis en train de penser à une chose, me dit-il.
-Quoi ?
-Demain, tu pourras commencer à m’apprendre à devenir végétarien ?
Je le pris dans mes bras et nous continuâmes ce que nous faisions. Je ne voulais plus m’arrêter, je voulais juste profiter de cet instant, lui faire l’amour jusqu’à ce que le monde disparaisse car plus rien d’autre ne comptait.