Ellie

Chapitre 14

                Pendant les quelques jours qui nous restaient, nous en profitions pour peaufiner notre plan et je demandai à Emmett et Jasper de me procurer un entrainement express. Ma force s’était atténuée depuis le temps et j’étais moins forte que ma brute de beau frère. Les entrainements tournaient régulièrement au règlement de compte après les dizaines de bras de fer où je l’avais battu.

                -Alors petite sœur tu fatigues ? me nargua Emmett.

                A croire que voir qu’il était redevenu le plus fort de nous lui procurait un immense plaisir. On était dans le jardin et il s’amusait à me montrait les différentes prises dans un combat contre un vampire. Mon pouvoir n’était d’aucun effet sur lui et donc je devais m’améliorer pour augmenter ma force physique.

                On passait nos journées à s’entrainer, et même si je ne pouvais pas ressentir la fatigue, les entrainements étaient éprouvants. Jasper lui était plus calme, plus compréhensif. Il essayait surtout de me rendre plus forte, Emmett s’amusait à me terrasser.

                Les nuits je les passais avec ma fille. Edward ne venait plus au cottage, il avait compris que je ne le souhaitais pas. J’avais expliqué à Renesmée qu’un danger approchait et qu’elle devrait passer la journée chez son grand père. Là bas, la meute pourrait la protéger. Ce qui me faisait le plus peur, c’est que face à Sébastian, ils ne pourront pas lutter. Si il utilisait ses pouvoirs… ça serait fini.

                Je n’avais pas eu la force de voir mon père encore, si je devais lui dire adieu, ça serait trop dur. A chaque fois que j’avais du le faire, je savais que je lui faisais beaucoup de mal. J’avais déjà du abandonner ma mère. Cette situation n’avait pas été si pénible au temps où je pouvais compter sur Edward.

                On suivait avec impatience toutes les visions d’Alice. Le traqueur changeait en permanence de décision, et on savait qu’il ne se déciderait qu’au dernier moment.

                On avait décidé que le premier groupe irait à sa rencontre tandis que les autres resteraient dans la villa. Si il y avait un problème il pourrait l’affronter. Alice m’avait promis d’appeler Jake si nous échouions, pour qu’il parte avec ma fille.

                Elle ne parlait toujours pas à son père, j’avais essayé de faire en sorte qu’elle lui pardonne mais pour l’instant rien n’y faisait. Et Edward était complètement abattu. Il restait très peu avec les autres, il partait dans les bois et quand on avait besoin de lui, Alice l’appelait.

                J’aurais cru que l’on me reprocherait sa souffrance, mais tout le monde pris ma défense. Il comprenait que cette situation avait été très dure pour moi et ne me jugeait pas. C’est pour ça que Edward ne restait pas, il entendait en permanence leur reproche. Il y avait qu’Esmée qui était impartiale. Elle avait toujours aimé Edward plus que les autres et elle voulait son bonheur. Elle savait que son bonheur passé par moi, et même si elle me comprenait, elle ne lui en voulait pas pour autant.

                C’est comme ça que se passèrent ces trois jours. Edward ne m’adressa pas la parole depuis notre partie de chasse. Le dernier soir avant la venue du traqueur, pour reprendre des forces, nous retournions tous chasser. J’avais finalement décidé que Renesmée serait mieux chez son grand père et Sue avait été très heureuse de pouvoir s’occuper de celle qu’elle appelait sa « petite fille », même si elle n’avait aucun lien de parenté avec ma fille. Mais j’aimais beaucoup Sue, alors ça ne dérangeais pas.

                Pendant la chasse, nous partîmes tous de notre côté. Je savais qu’ils en profiteraient pour pouvoir passer un peu de temps avec les personnes qu’ils aimaient. Moi, je restai seule pendant un moment avant qu’Edward vienne me rejoindre. Bien sûr, il ne disait rien. Mais le fait que l’on soit ensemble nous donnait des forces. Demain, j’aurais besoin de lui, et lui de moi. Et je savais que ce serait le dernier moment que nous passerons seul de toute manière.  Quand il eut fini de chasser, il s’assit sur un rocher, regardant le sol et attendit que je finisse la mienne.

                Une fois que le puma avec lequel je m’étais battu n’avait plus une goutte de sang en lui, je retournai prés de mon mari et je m’assis à côté de lui, sans mot.

                -Tu ne feras pas de geste idiot demain ? me demanda t-il.

                -Pourquoi tu me demandes ça ?

                -Parce que tu es courageuse et que tu serais prête à tout pour sauver Renesmée, même te sacrifier et je…

                Il se tût. Il me regarda droit dans les yeux. Sa main se leva un instant, prête à me toucher la joue, mais il la remit le long de son corps à peine fût elle soulevée.

                -Tu quoi ?

                -Je ne veux pas qu’il t’arrive quoique ce soit… Si ça ne tenait qu’à moi, je préférerais que tu partes dès maintenant pour ne pas risquer de te perdre réellement. Même si tu ne veux plus de moi, je ne rêve qu’à une chose, c’est de pouvoir te resserrer dans mes bras, t’aimer comme personne n’a aimé sur cette terre, et que tu me pardonnes. Mais je sais que c’est impossible pour le moment, alors je ne te demande rien, à part de ne pas faire d’action téméraire demain.

                Sans réfléchir je lui pris sa main. Il me regarda intriguée et ses yeux me montraient tout l’espoir  que ce geste pouvait représenter. Je me leva, le tira pour qu’il fasse de même et je le serra prés de moi. Ses bras m’entouraient et aurait pu m’étouffer tellement leur emprise était forte. Nous restions ainsi quelques minutes. Son odeur m’enivra, je l’avais presque oublié. Puis je me retirai.

                -Je peux réaliser ton premier désir, le deuxième… Je ne peux pas t’empêcher de m’aimer. Mais je ne peux pas te dire si je peux réaliser ton dernier souhait. Je ne sais pas si je peux te pardonner.

                -Merci, me répondit il.

                Ce fut la seule chose qu’il me dit. Il m’embrassa sur la joue, un peu timidement. Il voulait savoir si j’accepterais son geste. Il le fit tellement lentement que j’aurais eu le temps de partir si je l’aurais voulu. Mais je ne le fis pas car ce geste représentait seulement l’attachement que nous avions l’un pour l’autre. Malgré ce qui c’était passé, je serais toujours liée à lui. Et ceci pour l’éternité. D’abord parce que nous avions un enfant, mais également car nos sentiments ne peuvent pas se défaire. Il y avait une attraction naturelle entre nous.

                Nous retournions à la villa, nos yeux toujours accrochés. Le reste de la nuit, nous le passions ensemble. Les autres étaient déjà dans leur chambre et nous étions tous les deux sur le canapé. Ellie rentra plus tard, mais alla directement à l’étage. Je fus heureuse qu’elle ne se soit pas immiscée dans notre intimité. Elle avait déjà fait beaucoup de dégâts mais là, elle ne s’imposa pas.

                Et c’est comme ça que se déroula la in de la soirée. Edward et moi regardant la télévision pour se distraire car une certaine tension commençait à poindre. Sa proximité de tout à l’heure m’avait perturbé et je n’étais plus sûre de ce que je faisais. Je devais alors me concentrer sur autre chose et les émissions qui passaient m’aidèrent un peu.

                Quand le soleil se leva, il ne nous restait plus que quelques heures. Alice surveillait l’avenir et au bout de quelques minutes, elle pu nous renseigner quand à l’endroit où nous allions le rencontrer.

                -La plaine, dit-elle simplement.

                Carlisle et Emmett embrassèrent leur compagne et nous partîmes (eux, Edward et moi) dans la plaine. Celle là même où ils avaient rencontré les nouveaux nés et il y a peu, où nous avions affronté les Volturis.

                Arriver là bas, nous n’attendions que quelques minutes avant que Edward ne puisse l’entendre et se mette sur la défensive. Nous étions prêts et j’étendis mon bouclier pour que l’ensemble des membres de ma famille soient protégés. Le traqueur ne pourrait pas nous faire subir son pouvoir.

                Et il arriva. Les yeux rouges sang et son regard déterminé. Déterminé à nous exterminé tous.