Ellie

Chapitre 11

                J’attendis encore quelques heures, je me sentais vide. Vide de tous sentiments et ma vie aussi était vide, vide de sens. Quand ma fille se réveilla, je la rejoignis pour la prendre dans mes bras. On resta dans son lit, les bras enserraient. Elle aussi avait besoin de réconfort. Elle m’apportait la force pour supporter les jours à venir. Puis on se leva, en silence. Il fallait que l’on aille chasser et je pensais qu’elle serait plus heureuse si Jacob y allait avec elle. Elle ne pourrait plus le voir après, autant qu’elle en profite maintenant. Il allait falloir que je lui dise, pour notre départ. Mais ça pouvait attendre et je ne voulais pas qu’elle soit trop bouleversée, la journée d’hier avait été dure, pas trop d’un coup. J’appelais Jacob, il arriverait dans une demi-heure. En attendant, je me mis dans le canapé et demanda à ma fille de venir à côté de moi :

                -Ca va ma chérie ? Tu as bien dormie ?

                -Non, j’ai fais des cauchemars… Vous allez vous quitter papa et toi?

                Je ne devais pas l’inquiéter, mais en même temps, elle devait savoir.

                -Tu sais, c’est compliqué entre ton père et moi. Pour l’instant, on doit prendre notre temps tous les deux. Mais ne t’inquiète pas ce n’est pas de ta faute. C’est de la faute de personne, on va régler ça. Mais il y a une chose que tu dois savoir, c’est qu’on t’aime plus que tout d’accord.

                Elle acquiesça et retourna dans mes bras. Quand Jacob arriva, elle lui sauta dans les bras. Je lui fis comprendre en le regardant, qu’il fallait qu’on parle, plus tard. Je restai seule un moment, puis j’allai vers la villa, je voulais voir Alice. Elle m’attendait dehors, elle avait vu que l’on allait avoir une discussion j’en suis sûre.

                -Je suis désolée Alice, je suis obligée de partir et tu le sais…

                -Mais on pourra venir avec Jazz, s’il te plaît Bella…Tu es ma sœur, tu vas trop me manquer ! On ira où tu veux, et puis quand tu lui auras pardonné…

                -Parce que je vais lui pardonner ? lui dis-je, intriguée.

                -Un jour, pour l’instant tu lui en veux tellement que votre avenir est assez flou. Il souffre tellement, Jazz peut pas rester prés de lui c’est trop submergeant comme émotion. Et Ellie, elle …

                -Sois gentille, parle pas d’elle ! Elle a fait assez de dégâts comme ça…

                Je devais me reprendre, mes nerfs étaient à fleur de peau. M’énervée ne servirait à rien, alors je devais me concentrer pour garder un peu de calme.

                -Ecoute, je pense que le mieux, ça serait que l’on reste uni, le temps que le traqueur vienne. Puis, ensuite, je partirais avec ma fille. Je dois essayer de comprendre, et refaire confiance à Edward… Je dois parler à Ellie aussi, et ça ne m’enchante pas.

                -Elle s’en veut, elle voulait savoir si c’était possible. Elle sait que non maintenant.

                -Il l’a embrassé aussi, ils étaient deux. Il est où d’ailleurs ?

                -Il est pas rentré, il est parti courir. Tu comptes lui faire payer combien de temps ?

                -Le temps qu’il me faudra pour lui pardonner…

                On se leva et on alla dans la villa. Je vis Esmée, seule sur le canapé et à mon arrivée, elle se leva pour me prendre dans ses bras. Elle comprendrait ma décision, mais je sais qu’elle ne voulait pas que sa famille se sépare. C’est pour ça que je refuserais toujours que l’on nous accompagne. Car je sais que leur force réside dans le fait qu’ils sont toujours là les uns pour les autres. Chacun apporte quelque chose à la famille, si un maillon s’en va, l’équilibre est rompu et la famille ne sera plus unie. Mais je savais qu’ils avaient vécus longtemps sans moi, ils s’habitueront à mon absence, je ne suis pas si indispensable que ça…

                Ellie était dans la chambre d’Edward, je montais les escaliers pour la rejoindre. Quand j’ouvris la porte, elle était allongée sur le lit, inerte. Si elle avait été humaine, on aurait pu croire à sa mort. Mais je savais que l’immobilité faisait partie de la nature même des vampires, je n’en pris donc pas compte. Je referma la porte et je m’avança vers le lit. J’attendis qu’elle sorte de sa léthargie pour pouvoir avoir la conversion voulue avec elle.

                -Je suis désolée. Je sais que tu m’en veux, tu me détestes et c’est pas ce que je voulais. Je voulais juste savoir, me dit-elle.

                -Tu as eu ce que tu désirais. Il est à toi si tu le veux à présent , et si il le veut aussi, pensai-je.

                -Non, il ne m’appartient pas. Je le croyais, mais il ne m’a jamais appartenu. Je suis jalouse, Bella. Jalouse de voir qu’il peut aimer quelqu’un si fort et que ce n’est pas moi. Tu sais que je dis la vérité, et ça me fait mal de e l’avouer.

                -Ellie, peu importe qu’il m’aime plus ou pas. Je ne peux plus…

                -Tu sais, j’ai longtemps cru que je ne pourrais pas faire confiance à un vampire, et puis je l’ai rencontré. Il m’a fallu dix ans, mais aujourd’hui je sais que si je rencontre quelqu’un que j’aime autant qu’il t’aime, alors je ne devrais pas refaire l’erreur de la lancer partir. Je ne l’aime pas autant que toi, mais assez pour que je le veule à moi seule. Mais c’est impossible… il me l’a dit.

                -Quoi ?

                Alors comme ça, elle avouait qu’elle avait voulu me le piquer. Mais quelle égoïste ! Si elle savait que son amour était si faible, alors elle a saccagé mon mariage pour rien. Mais en fait, le problème n’était plus Ellie, c’était lui seul qui avait crée cette situation.

                Une autre chose me tracassait cependant.

                -Qu’est ce qu’il t’a dit ?

                -Cette nuit, quand il est revenu de votre maison je l’ai croisé dehors pendant que je fumais. Il m’a dit que je n’aurais pas du revenir et que nous deux c’était impossible. Car même si on avait été ensemble un jour, nos sentiments n’étaient plus aussi forts aujourd’hui. Tu as gagné, enfin non, car il n’y a jamais eu de bataille, il n’a jamais hésité. Tu lui en veux ?

                -Oui…  Ecoute, je resterais jusqu’au bout, puis après je partirais. Mais ne t’en veux pas, c’est ce qui devait arriver je pense. Il est aussi coupable que toi. J’espère qu’un jour, tu trouveras le bonheur, et si c’est pas Edward, ça sera un autre…

                Je commençais à sortir quand elle me retint.

                -Tu ne portes plus ton alliance ? Bella, il t’aime ne le quitte pas…

                -Tu aurais du y penser avant. Maintenant il y a une faille, je ne peux plus faire comme si de rien était… Je ne pouvais plus la porter, elle ne représente plus la vérité…

                -Mais tu l’aimes ?

                Je ne pouvais plus répondre, je m’en alla.

                Au rez de chaussée régnait une ambiance morbide. Personne ne parlait, aucun bruit ne se faisait entendre. Je m’approchai d’Emmett, d’habitude sa bonne humeur arrivait toujours à me faire sortir de mes démons intérieurs. Mais là, il ne me regarda même pas. Il était toujours maladroit, il ne voulait pas envenimer les choses et il préféra se taire. Je le regrettai.

                Ce fut qu’au bout de quelques minutes qu’enfin la maisonnée s’anima. Alice se leva d’un coup, elle était paniquée. Elle avait eu une vision. Elle prit son portable :

                -Edward, rentre. Tanya est morte.

                Quand elle prononça ses mots, on se joignit tous prés d’elle, choqués. Elle devait nous expliquer. Elle attendit que son frère rentre, il ne devait pas être loin car deux minutes plus tard il nous rejoignit. De larges cernes étaient apparus sous ses yeux noirs.

                -Le traqueur a appris qu’Ellie connaissait Tanya et Kate. Il leur a extirpé des infos, comme là où elle est cachée, et il a tué Tanya. Il nous envoie un message, rien ne l’arrêtera pour la retrouver.