Ellie
Chapitre 9
Quand je fis à sa hauteur, je l’attrapa par le cou. J’allais lui tordre, je voulais qu’elle souffre, autant que moi je souffrais. Mais elle ne voulait pas se laisser faire, elle me donna un coup de pied dans le ventre qui me fit chavirer et je perdis l’équilibre. A terre, sans défense. Elle en profita pour se jeter sur moi, pris mes mains dans les siennes et essaya de me calmer :
-Arrête, ça ne sert à rien !!!
Comment pouvait-elle me dire ça ? Elle avait profité de moi, de nous tous. J’allais me dégager pour lui mettre de nouveau mon poing dans la figure quand un bras bien plus fort que moi m’en empêcha. C’était Emmett. Ils avaient tous assisté à la scène et me regardaient, ahuris.
-Comment as tu pu faire ça ? C’est mon mari, il est à moi…
-Peux être, mais tu es partie. Il était malheureux, j’étais là…
J’allais lui resauter dessus mais Emmett m’en empêcha et resserra de plus bel sa prise.
-Lâche-moi, lui ordonnai-je.
-Bella arrête, si c’est qu’une question de jalousie…
-Elle a embrassée Edward, et Renesmée les a vus…
Il me lâcha et je vis les regards de tous se tournaient vers Edward. Je ne voulais même pas le voir, le regarder. Il m’écœurait. Je lui avais tout donné, mon âme, mon cœur.
-Bella, je suis réellement désolé… Je ne savais pas qu’elle nous avait vu… Me dit-il
-Oui, elle vous a vu. Et tu crois que je ressens quoi ? Ma famille est détruite à cause d’elle. Ma fille ne peut plus te faire confiance, et moi encore moins… C’est fini Edward…
Sur ces mots, je commençais à partir mais Carlisle me retint.
-Bella, tu ne peux pas faire ça et tu le sais. On a besoin de toi. Si ce n’est pas pour lui, reste pour nous…
Il avait raison… Si je partais, Alice, Jasper, Rose, Emmett, Esmée ou lui pouvait mourir. Et même ma fille. Je devais rester, mais je ne voulais plus le voir.
-Je reste, mais ne m’en demande pas plus…
-Merci ma chérie, me dit Esmée. Tout va s’arranger…
-Non, je ne pense pas…
Alice vint se rejoindre à nous. Elle devait s’en vouloir, car elle avait su et elle ne m’avait rien dit. Mais ce n’était pas à Alice que j’en voulais. C’était à lui, à elle.
Pendant des années je l’avais attendu, quand il est parti, je ne suis pas allé vers un autre. Je lui ai toujours été fidèle. Je suis devenue vampire pour lui, j’ai renoncé à toute ma vie, car ma vie c’était lui… Je m’étais engagée dans une voie que lui n’avait pas suivie, il m’avait trahie…
Ces derniers jours, il avait accumulé les trahisons… Je devais au moins reconnaître quelque chose à Ellie, grâce à elle j’avais ouvert les yeux. Mon soleil, le seul homme que j’ai aimé, il n’était plus qu’un lointain souvenir. Si j’avais eu un cœur, il se serait brisé. Je sentis un trou au plus profond de moi. Ce même trou béant qu’au moment où il était parti. Je ne voulais plus réfléchir, plus vivre… Il me fallut un moment avant que je me rende compte qu’Alice et Esmée m’entrainaient dans la maison. Après ma fureur, la douleur m’avait envahie. Elle parcourait chacune de mes cellules, assommant mon esprit, mes sensations.
Mon regard était plongé dans le vide, sous le choc. Quand il m’avait dit l’aimer, une part de moi pensait qu’il m’aimait plus, que notre vie ne pouvait pas être remise en question à cause d’elle. Je savais que ce baiser n’était pas anodin car il ne se serait jamais permis ça avec une autre. Aucun attachement ne permet ce genre de chose.
Je me concentrai alors sur ma fille et ce fut elle qui réussit à me sortir de ma souffrance. Je ne vivrais que pour elle maintenant. Elle souffrirait surement, mais je ne pouvais pas lui pardonner. Ma fille était la seule chose essentielle. Quand tout ça serait terminé, je l‘emmènerais, je partirais dans une autre ville. Les quitter me fera du mal, et à elle aussi. Mais je lui permettrais de les revoir. Quant à moi, si je n’étais plus avec lui, je ne pourrais pas rester. Si je devais vivre avec ma souffrance, je ne voulais pas que ma fille fasse de même. Et elle serait malheureuse de voir ses parents distants et malheureux ensemble. La séparation serait moins dure, au moins on ne se verrait plus, il pourra vivre avec Ellie, et m’oublier. J’avais appris à supporter son absence, je recommencerais.
Je le sentis approcher et sa présence fut alors insupportable. Je devais partir rejoindre ma fille, ne plus le voir… Jusqu’à que je sois capable de lui parler… pour le quitter. Il en aimait une autre, il m’avait dit que quand un changement s’opérait chez un vampire c’était irrémédiable, donc son amour l’était. Je ne pourrais plus changer ça. Et même si il m’aimait encore, je ne lui faisais plus confiance. Je ne pourrais plus le laisser me toucher. L’éternité serait longue, elle aurait du être avec lui. Je devais alors me concentrer sur ma fille, le seul amour qui me restait.
Je me leva et quand il me pris par le bras pour me retenir, je le rejeta. C’était fini, il devrait le savoir. Il avait compris que si j’avais choisi Jacob, il ne devait pas s’interposer. Il devrait comprendre que mon choix était fait, il ne sera plus là, plus avec moi.
Aucun de mes regards ne se posa sur lui, je regardai Alice. J’avais besoin d’elle à présent pour m’aider à supporter les quelques jours où je resterais ici. Elle le comprit et m’accompagna jusqu’à ma maison, sans un mot. Quand je fis devant la porte, elle parla enfin :
-Tu veux que je reste avec toi ?
Je devais affronter ça seule, je devais être forte et me ressaisir.
-Ca va aller, je… Renesmée a besoin de moi. Je suis désolée Alice, quand tout ça sera fini, je devrais partir…
-Bella tu es dans notre famille, si il le faut je pense qu’Ellie comprendra et s’en ira… Je n’en reviens pas qu’elle est fait ça…
-Non Alice, c’est votre amie. Je ne pourrais pas accepter qu’on la tue. J’en serais responsable, et même si tout à l’heure je l’aurais souhaité, au fond de moi, ce n’est pas ça dont j’ai envie…
-Je suis là Bella, je ne t’abandonnerais pas…
Je lui souris, incapable de dire plus et rentra dans la maison qui aurait du être le sanctuaire de l’amour qu’on ressentait, Edward et moi…
J’alla dans la chambre de ma fille, elle dormait. Son sommeil était agité. Je voulais connaître ses rêves, je pris alors sa main et la mis sur ma joue. En la posant sur ma joue, je pourrais connaître tous ses rêves.
Je ne sais pendant combien de temps je resta là. J’avais pris un fauteuil pour m’installer près d’elle, pour « voir » ses rêves. La plupart était des cauchemars, elle revivait la scène. Dans certains, elle nous voyait, son père et moi, se quitter… Quand elle eut terminée de rêver, je reposa sa mains.
A travers la fenêtre de sa chambre je pouvais observer la forêt. De la neige était tombée dans la nuit et elle commençait à recouvrir les feuilles d’un épais tapis blanc. Une vision idyllique au milieu de l’enfer.
Cette nuit avait commencé mon enfer. Je décida de laisser ma fille seule, elle ne rêverait plus cette nuit et il fallait que je reste seule, mais en entrant dans ma chambre il était déjà là… Depuis combien de temps je l’ignorais. Je ne désirais pas avoir une discussion avec lui, mais je ne pouvais faire autrement. J’ôta mon alliance et le lui tendit :
-Je ne peux plus rester avec toi, quand ce sera fini, je partirais. C’est fini nous deux…