Obstination

Chapitre 2 : Révélations

4346 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 22/01/2022 21:29

Je ne sais combien de jours s’étaient écoulés quand j’immergeais des abîmes. Ce fut une douce chaleur que je perçus en premier quand je recouvrais mes sens. Les battements de mon cœur résonnaient violemment dans mes tempes, toutefois je notifiais que leurs rythmes étaient ralentis. Le feu irradiait dans ma gorge, mes yeux brûlaient sous mes paupières. Je sentis un parfum, que je connaissais par cœur.

*Jacob*, j’essayais de prononcer son nom, mais seul un son à peine audible s’extirpa de mes lèvres. Je réussis à bouger mes doigts et essayais de reprendre le contrôle sur mon corps. La chaleur se rapprocha, je voulais qu’elle me porte, me saisisse et m’enlace.


-      Nessie ? Tu m’entends ? C’est moi…


-     Jake… Murmurais-je


-     Nessie, j’ai eu si peur ! Regardes moi ! CARLISLE ! Hurla-t-il


La lumière m’incendia les yeux, les bras de Jacob m’enlacèrent et me pressèrent contre son torse. Sa peau était plus brûlante qu’ordinaire, un frisson me parcourut. J’avais eu si froid. La proximité de Jacob, l’odeur de son sang me frappa pour la première fois, c’était d’une violence sans nom, une torture.


« Elle a repris connaissance » Entendis-je


Je posais mes doigts sur sa peau et lui fit comprendre qu’il devait s’éloigner. J’avais soif, terriblement soif. Je repris conscience d’un seul coup quand je sentis sa chaleur se dissipait. Mes yeux s’ouvrirent, mais ma vision était toujours floue. Carlisle était penché au-dessus de moi, ses prunelles dorées me fixaient.


-     Grand-père, j’ai soif. Dis-je d’un ton paniqué.


Il avait déjà tout prévu. Dans un grand gobelet, il versa l’équivalent d’une poche de sang et me l’a tendu. Je l’avalais d’une traite, jusqu’à la dernière goutte. Ce n’était pas suffisant. Il en versa une deuxième puis une troisième quand enfin la soif commença à s’atténuer. Mes pensées devinrent plus claires. Jacob se tenait à l’entrée de la pièce, nos regards se croisèrent, il semblait... changé. Je cherchais Edward et Bella, c’était étrange qu’il ne soit pas là.


-      Ils sont allés chasser, ils t’ont veillé des jours et des nuits durant ils ne pouvaient plus tenir. Comment te sens-tu Renesmée ? Me demanda Carlisle comme s'il avait lu dans mes pensées.


-      Je comprends. Je me sens... Vide.


-     C’est normal, tu étais dans le coma depuis des jours, tu nous as fait une belle frayeur.


Dans le coma ? J’attrapais la main de mon grand-père afin de lui montrer ce que j’avais ressenti, j’étais consciente au début, j’étais seulement prisonnière de mon corps. Je m’étais consumée intérieurement.


-     Nous pensons que tu as vécu une sorte de transition, ton cœur a ralenti puis ta température a baissé.


Ma moitié humaine s’opposait constamment à ma moitié vampire, au début elles cohabitaient sans soucis, mais en grandissant je vivais la lutte que ces deux parts de moi-même se disputaient. Le venin avait dû se dissoudre un peu plus dans mes veines ce qui expliquait le feu qui s’était emparé de moi.


-     Je suis heureuse que tu sois là Grand-père.


-     J’en suis également très heureux, j’aurais préféré que ce soit dans d’autre condition, ma merveilleuse petite fille.


Il m’enlaça et je ressentis immédiatement le réconfort et la tendresse de son étreinte.

Carlisle, Esmée ainsi que Tante Rosalie et Oncle Emmett étaient ceux qui habitaient le plus près de chez nous, ils vivaient à Carmacks près du fleuve Yukon, un endroit magnifique à seulement deux heures de route. Carlisle était l’homme le plus sage, le plus bienveillant que je connaisse. Il était le pilier de cette famille.


-     Je vais aller chercher d’autres poches, tes yeux sont toujours très foncés, il va nous en falloir plus. M’avoua-t-il.


Il embrassa mon front, contourna Jacob avec un léger sourire et nous laissa tous les deux.

Jacob s’approcha avec hésitation, il ne me regardait plus désormais, il fixait le plancher. Le voir face à moi après tout ce temps remua des sentiments contradictoires. D’un côté la joie : mon cœur se gonflait, mon cerveau s’agitait en sa présence. Il était mon échappatoire, mon ami le plus cher, mon enfance avait été magique à ses côtés, il avait pris soin de moi toutes ces années, nous étions inséparables, puis, un beau jour, il m’avait abandonnée sans aucune explication. Il s’assit près de moi.


-     Tu es venu… Pourquoi ? Lui demandais-je


-      Comment peux-tu imaginer que je ne vienne pas quand tu vas mal ?


-     Je dois aller mal pour que tu te rappelles que j’existe.


La joie fut dissipée par la colère, je voulais hurler ma peine, ma déception, mais je n’en eus pas la force. Je baissais la tête et tentais de réfréner les larmes qui s’échappèrent. D’un geste de la main, je balayais mes joues. C’était moi désormais qui fixait le sol.


-     Je pense à toi chaque jour, chaque seconde.


-     Tu mens ! Tu m’as abandonnée ! J’ai attendu tes lettres, tes appels. Tu n’es jamais revenu. J'avais besoin de toi !



Il attrapa mon visage entre ses mains et sécha mes joues. J'aurais pu souffrir infiniment encore juste pour ressentir cela quelques secondes de plus. Je le voulais près de moi. Mon amour pour lui était immense, mais je pouvais clairement le définir. Il était un frère, un ami, il était tout à la fois et bien plus encore. Je désirais pénétrer son esprit, comprendre pourquoi il m’avait délaissée de cette façon. J’emprisonnais ses mains sur mon visage. Un nouveau flot d’images m’apparut, cette scène était familière. Je le revoyais avec mon père et Alice au milieu de cette forêt, je ressentis son désespoir quand il promit de me protéger. Je ne comprenais pas le sens de ces paroles. La scène changea, nous étions près du lac Chaden à quelques kilomètres d’ici, c’était un souvenir durant la dernière visite écourtée de Jacob. Nos visages s’étaient approchés, je ressentais son souffle brûlant sur mes lèvres. Il avait détourné la tête avant de m’annoncer son départ précipité. Sa visite avait été écourtée, soi-disant un problème à la réserve. Sam avait besoin de lui, il était parti le lendemain. Les images semblaient différentes dans mon souvenir de cette scène, je ressentais de la douleur, des regrets. Je renvoyais ces images à Jacob.


-     Comment ? Me demanda-t-il, l’air surpris.


Il recula légèrement et les images cessèrent, je compris qu’elles ne provenaient pas de mon esprit, mais du sien, j’absorbais ses souvenirs.


-      J’ai l’impression que mon don fonctionne à l’envers. Dis-moi que s’est-il passé ce soir-là j’ai du mal à saisir ?


Je rejouais la scène vécue du point de vue d’Edward puis du sien en posant ma main sur son torse.


-     Ce ne sont pas mes souvenirs, ça ne s’est jamais passé. Me souffla-t-il sèchement.


-     J’ai vu les mêmes images du point de vue d’Edward. Affirmais-je.


-     Tu devrais te reposer, tu divagues.


Il se releva brusquement, la porte d’entrée s’ouvrît violemment. C’étaient mes parents, ils savaient que j’étais éveillée. Ils se jetèrent sur moi, je les rassurais d’un sourire.


-      Tout va bien ! Leur lançais-je


-     Pardonne-nous, nous avons dû aller chasser, je ne savais pas quand tu te réveillerais… Regretta Bella


-     C’est ma faute. Renchérit Edward


Les voir aussi paniquait me fit culpabiliser. Ces derniers temps, j’avais agi comme une imbécile, je les avais défiés, ignorés. Ils ne méritaient pas cela.


-     Je n’aurais pas dû agir comme je l’ai fait.


Je me redressais et approchais de la fenêtre, l’air me manquait, je voulais sortir m’aérer.


-      Je vais aller marcher un peu. Soufflais-je


-     Jacob vient avec toi. Proposa Edward.


J’acceptais la proposition avec bonheur. Je demeurais certaine que les images que j’avais vues était bien réelle, je ne parvenais à les expliquer, me mentait-il ? J’allais avoir l’occasion d’en être certaine.

J’enfilais un manteau et des bottes et me dirigeais vers les bois, précédée par Jacob, l’air était parfumé par l’humidité et la fraîcheur. J’avançais en silence durant plusieurs minutes puis trouvais un tronc d’arbre et m’assis. Il en fit de même. J’inspirais profondément.


-     Ne pars Jacob. Ne retourne pas là-bas. Lui proposais-je


-     Il n’y a rien que j’aimerais plus au monde que d’être près de toi.


-     Alors restes ! Le suppliais-je


-     Je ne peux pas.


-     Emmènes moi avec toi, je veux retournais à Forks.


-     Ce serait trop dangereux Nessie.


La détresse dans ma voix était sans équivoque, ma tête se mît à tourner, tout s’embrouillait à nouveau. Pourquoi me faisait-il cela ? Je me relevais et me postais face à lui.


-     Tu as promis de me protéger ! Tentais-je


Il se releva d’un bond et me fit face. Il semblait en colère, il n’avait pas apprécié ma remarque.


-     C’est ce que je fais, je dois partir ! Tu ne comprends rien ! S’emporta-t-il.


-     Expliques moi alors ! Expliques moi pourquoi tu n’es pas là quand j’ai besoin de toi.


-      Je…


J’attrapais sa main, il tenta de s’extirper, mais je ne lâchais pas. Les images m’apparurent à nouveau, je me retrouvais dans la forêt.


-     Je l’ai vu mourir Jacob, les Volturis ne supporteront pas un nouvel affront. Soupira Alice.


-     Je peux l’emmener, nous pouvons partir. Souffla Jacob.


-     Ce ne sera pas suffisant. Renchéri Edward.


La scène disparue de mon esprit.


-     ARRETES ça ! M’ordonna-t-il.


-     Non ! Qu’a vu Alice ? Que voulaient les Volturis ? Lui demandais-je.


-     Tu ne dois pas savoir, tu ne veux pas savoir, fais-moi confiance ! Rentrons maintenant !


-     NON ! Si tu pars Jacob, tu ne me reverras jamais, je partirais aussi et vous ne me retrouverez jamais ! Le menaçais-je.


Je sentais le venin affluait à nouveau impulsait par ma rage, ma vision s’embruma. Je me laissais tomber à genoux. J’étais épuisée, je n’avais pas la force de me battre.


-     Ramènes moi... Murmurais-je


Il me porta, j’enfouis ma tête dans son cou et sombrais.


La nuit fut agitée, les Volturis occupèrent mes songes. Je vis des mares de sang dans lesquelles gisaient les corps de mes proches.

Je vis ensuite Aro me contraindre pendant que Jane torturait Jacob, j’étais impuissante. J’avais beau me débattre de toutes mes forces, hurler de tout mon souffle, je ne parvenais à le sauver. J’entendis alors mon prénom une première fois loin dans les abîmes, quasi imperceptible. Puis une deuxième, la voix se rapprochait. La troisième fois la voix réussit à m’extirper de mes cauchemars. J’ouvrais les yeux. J’étais dans mon lit. Edward et Bella a ma droite, Jacob debout près du fauteuil. À côté de mon lit.


-     Tu rêvais, nous avons cru que tu sais... Hésita ma mère.


-     Non, juste un mauvais rêve. Les rassurais-je.


Carlisle nous a laissé cela, c’est pour te... détendre. Dit mon père en me tendant un verre d’eau et des gélules colorées. Il a conseillé que tu en prennes trois fois la dose normale.


Je les avalais, peu confiante de leur efficacité sur mon métabolisme à demi-vampirique.

Jacob reste avec toi, nous sommes juste à côté, se sentit obligé de préciser Edward.

Merci. Marmonnais-je.


Ils sortirent de la pièce en prenant soin de laisser la porte entre-ouverte.

Jacob approcha le fauteuil de mon lit, ce n’était pas suffisant comme proximité à mon goût. Je saisis son bras et l’attirais dans ma direction. Je savais que mon père entendrait ses pensées, peu importe, je ne savais combien de temps il resterait, je devais en profiter un maximum. Imprimer son odeur, sa chaleur dans ma peau. Il s’allongea à mes côtés.


-     Tu criais mon nom. Lança-t-il.


-     Je faisais un affreux cauchemar


-     Ah bon ? Ça me semblait super agréable comme rêve ! Plaisanta-t-il.


Je me blottis contre son torse, j’aurais voulu pouvoir lutter jusqu’au matin afin de profiter de chaque seconde, mais mes yeux se fermaient de manière irrépressible.

Bonne nuit Jake, murmurais-je.


Du bout des doigts j’effleurais sa peau et lui fis part de la plénitude qu’il m’apportait, ses bras se resserrèrent autour de ma taille et cette fois je m’endormis paisiblement.


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Le lendemain matin, je me réveillais brusquement et remarquais immédiatement que l’odeur du loup s’était évaporée dans la pièce. Je me redressais d’un bond et courus dans le salon. Il n’avait pas pu partir comme cela ! Avait-il voulu éviter les au revoir ? Avait-il eut peur de ma réaction ? J’haletais, prise d’un violent sentiment de panique. Dans le salon, Bella lisait initialement près du feu de cheminée, Edward venait de raccrocher le combiné du téléphone. Ils me toisèrent.


-     Où est-il ? Où est Jake ? Hurlais-je.

-      Il est juste sorti, il va arriver. Répondit Bella stupéfaite.


J’étais vêtue d’une fine robe de nuit en coton, j’attrapais mon manteau, sautais dans mes bottes dans l’intention de rejoindre Jacob dans la minute, quand je songeais aux visions d’Edward puis Jacob. Je voulais comprendre la mise en garde d’Alice, pourquoi mon père avait ordonné à Jacob de me protéger et pourquoi diable, il m’avait abandonnée. Je fis quelques pas en arrière pour faire face à Edward.


-     Comment tu te sens ? Me lança-t-il

-     Bien... Merci. Je voulais seulement te demander quelque chose, enfin... Ce serait plus simple de te montrer.


Edward se releva, il était toujours très peu démonstratif, mais avec les années, je parvenais à mieux le déchiffrer. Je pouvais voir son appréhension en cet instant, peut-être, se doutait-il, de ce que j’allais lui demander. Bella me fixait, silencieuse.


Je le touchais timidement du bout d’une phalange, à mesure que la scène se déroula dans son esprit, il ne paraissait pas étonné par ce qu’il était entrain de voir.


-     Que s’est-il passé cette nuit-là, qu’à vue Alice ? Réclamais-je.


Ma mère fit un bond et ses yeux fixèrent Edward.


-     Edward de quoi parle-t-elle ? Dit-elle paniquée.


Je la touchais également afin de lui montrer les images que j’avais arrachées à leurs propriétaires. Elle ne se doutait pas que mon don avait évolué, que j’étais capable d’aspirer les images dans leurs esprits et plus seulement d’en transmettre moi-même. Ils se regardèrent et je ressentis la complicité de leurs regards, ils savaient très exactement où je voulais en venir.


-     Pas de mensonges. Me hâtais-je de les prévenir.


Edward soupira avant de se lancer. Il m’expliqua tout d’abord qu’Alice m’avait vu mourir de la main d’Aro et qu’ils feraient tout pour que ça n’arrive jamais. Que ce qu’il avait demandé à Jacob dans la forêt était un grand sacrifice, qu’il n’y avait consenti de gaieté de cœur.


Bella prit la parole en premier.


-     Jacob et Toi étiez plus... proches dans sa vision, une source inconnue les a informés de votre…relation. Ils ont considéré cela comme un affront, Alice t’a vu morte. Sa voix défaillit, ces mots étaient bien trop dur à prononcer pour une mère.


-     Ils cherchent un prétexte depuis des années pour nous éliminer. Enchaîna Edward.


Ma respiration était saccadée, je commençais à comprendre où ils voulaient en venir.


-     Que lui as tu dis ? Il m’a laissée à cause de vous ?! Leur demandais-je furieuse.

-     Il fallait qu’il s’éloigne, c’est trop risqué. Balbutia Bella.


Je devais retrouver Jacob, je devais lui dire qu’il n’avait plus à partir, que je savais tout.


- Je t’en prie, Renesmée, comprends-nous. M’implora Edward.


Sans un regard, je sortis à toute vitesse du salon. Ils savaient que plus rien ne se mettrait en travers de mon chemin et n’essayèrent donc pas de me suivre. La moto de Jacob était stationnée devant la maison, il était à pied. Je n’eus aucune peine à flairer sa trace. Après une dizaine de minutes, je le retrouvais au détour d’un sentier, perché sur un rocher qui dominait le lac, le regard perdu dans le vide. Il semblait trop préoccupé pour m’avoir entendue arriver.


-      Jake... chuchotais-je.


Il ne daigna croiser mon regard. Je m’avançais jusqu’à atteindre son perchoir. À cet instant je voulais lui crier mon amour, ma douleur quand il était absent, mais je n’en fis rien.

Je n’étais pas assez habillée, l’air glacial me piquait la peau et je grelottais malgré moi. Toujours sans m’adressais la parole, il m’étreignit. L’ambiance était étrange, je m’abstins de pénétrer ses pensées bien que cela me démangeait.


-     Tu as bien dormi ? Commença-t-il


-     J’espérais que tu serais là à mon réveil. Avouais-je. Je dois te dire quelque chose…


Je fis une pause et plongeais mes yeux dans les siens. Je voulais y trouver un moyen pour passer chaque seconde ensemble sans mettre en péril nos proches, sans le mettre lui-même en péril. Je n’accordais que peu de valeur à ma vie, je n’avais pas peur de la mort, car elle faisait partie de moi. C’était assez lâche, pensais-je, d’accepter de pouvoir mourir, de briser ceux que j’aime tout en ne pouvant moi-même imaginer survivre à leur perte.


-      Je sais Jacob, pourquoi tu m’as laissée. Ils m’ont tout avoué.


Ses yeux s’écarquillèrent et sa bouche s’entrouvrit sous l’effet de ma révélation. Il s’apprêtait à répliquer quand je posais un doigt sur ses lèvres. Il baissa la tête.


-      Ne dis rien, je comprends. Le rassurais-je.


Je collais mon front contre le sien, son souffle chaud vint chatouiller mes lèvres, il me laissa faire. Il avait fermé ses paupières. Je pouvais sentir son rythme cardiaque, d’ordinaire il était déjà élevé, mais j’aurais juré que son cœur pouvait sortir de sa poitrine en cet instant. C’était la plus belle mélodie que j’avais pu entendre. Je rapprochais encore mon visage quand une vision me frappa brusquement. Si les Volturis s’en prenait à moi, Jacob chercherait à me venger si tenté qu’il ne souhaitait pas l’anéantir lui aussi. Les miens aussi voudraient me venger. Ça se transformerait en bain de sang, en carnage. Je causerais tout cela, pour une noble cause certes : L’amour. Mais était-ce vraiment le bon choix à faire ? Nous pouvions partir, nous cacher à travers le monde, ils trouveraient un moyen de nous mettre le grappin dessus.


-      Je sais Jacob que tu dois partir. Je ne te retiendrais pas.


Chacun de ces mots me trancha la gorge, ils étaient comme des poignards. Mon cœur hurlait. Je lui montrais les raisons qui nous forçaient à être raisonnables, à prendre la meilleure décision possible, les images tournoyaient dans nos esprits.


-     Mais avant que tu ne t’en ailles, je voudrais quelque chose. Susurrais-je. Embrasse-moi.


Je n’eus pas à insister. Il s’exécuta, pressant sa bouche contre la mienne. Ce que je ressentis était indescriptible, j’étais pleinement vivante pour la première fois. Je voulais que cet instant dure à jamais. Mes doigts parcoururent son torse musclé, il agrippa mon cou, puis sa main glissa sur ma poitrine à travers le fin tissu avant de s’enroulait autour de ma taille. Nos lèvres dansaient l’une contre l’autre. Mon corps tout entier bouillonnait, je voulais arracher toutes les barrières qui séparaient ma peau de la sienne, je voulais le sentir tout entier contre moi, en moi. Je pouvais me damner, je pouvais sacrifier mon existence juste pour vivre ce moment. Jacob me souleva, mes jambes se resserrent autour de ses hanches. Ma tête bascula en arrière, il déposa de multiples baisers sur ma gorge qui irradiait, je sentis la soif transperçait mes tripes, j’avais irrésistiblement envie d’enfoncer ma mâchoire dans ses veines. Je soulevais son t-shirt et griffait son torse. Il me plaqua contre le rocher et releva ma robe. Il s’arrêta quelques secondes et me contempla.


-     Tu es magnifique.


Des papillons s’échappèrent de mon ventre, je ne voulais pas qu’il s’arrête. Mes ongles s’enfoncèrent dans son dos. Je pénétrais son esprit, et je me vis à travers ses yeux, il me désirait autant que je le désirais. Je déboutonnais son pantalon, sa bouche descendit sur ma poitrine. Je laissais échapper un gémissement de plaisir. Il vint davantage coller ma cuisse contre lui. J’essayais alors de faire glisser le dernier rempart de coton qui nous séparait.

 Il se stoppa brusquement.


-     Pas ici Ness, pas maintenant... Murmura-t-il.

-     C’est mon cadeau d’adieu.

-     Ce n’est pas un adieu, je trouverais une solution, je te le jure.


Je le voulais ici et présentement, je me cambrais encore et ressentis qu’il en avait envie lui aussi. Il posa un dernier baiser sur mes lèvres avant de me reposer au sol.


-     S’il te plaît. Le suppliais-je


-     Non, tu mérites mieux que ça. Dit-il en désignant les lieux alentour. 


-     Peu importe tant que je suis avec toi.


Il secoua la tête et je grimaçais, j’étais tellement frustrée, je voulais que nos corps n’en forment qu’un. Je finis par abdiquer.

Nous retournâmes nous asseoir au bord du rocher, surplombant le vide.


-     Promets-moi que tu me donneras des nouvelles cette fois. Évoquer notre séparation après ce qu’il venait d’arriver m’ôta toute forme de joie. Je posais ma tête sur son épaule et fondis en sanglots.


-      Tous les jours. M'assura-t-il.


-     Tu vas partir et je ne ferais que survivre en attendant ton retour.


-     Attends-moi, un jour je t’épouserais et nous ne nous quitterons plus.






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