Aro's heir

Chapitre 2 : Chapitre 2 : Le don

3260 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 05/05/2020 18:30

Les années passent et Maria Isabella grandit, toujours aussi loin de moi. Esmée a la délicate attention de m’envoyer régulièrement des photos de ma fille afin que je puisse assister à son évolution physique. Des photos que je garde précieusement dans un album retraçant l’histoire de ma Maria Isabella en y annotant ses derniers exploits, pour ceux que me rapportent les Cullen que je soupçonne de cacher de menus détails. Le temps passe et ma fille ne semble pas faire preuve d’un don particulier, elle ne peut pas transformer un humain en vampire. Si je n’avais pas eu autant d’affection pour elle, cela m’aurait profondément chagriné puisque je désirai un hybride pour consolider mon pouvoir mais vu toute l’affection que j’ai pour ma fille, ça ne fait rien si elle ne possède aucun pouvoir. Et puis, mine de rien, elle ne brille pas au soleil et peut donc profiter de biens d’autres opportunités.


Quelques jours après l’arrivée de Maria Isabella à Forks, Carlisle m’a appelé pour me dire que les Quileutes acceptent que je vienne à Forks pour voir ma fille mais à la condition que je ne reste pas plus d’une journée. Ça me fait mal mais je dois accepter, d’autant qu’une absence de Volterra deux fois par an durant une journée n’éveillera pas les soupçons… Enfin je l’espère. 


Malgré ma promesse de venir voir ma fille pour chacun de ses anniversaires et de ses noëls, il y des années où j’ai pu louper ces moments importants de la vie de ma fille chérie pour cause de crimes importants commis dans le monde vampirique, ainsi ai-je loupée son 3e noël, son 4e anniversaire, son 6e anniversaire et son 6e noël. (Il va de soi donc que ces crimes ont été l’occasion pour Caius de démonstrations punitives des plus efficaces et des moins retenues). Malgré ces absences, je tente de me rattraper comme je peux en lui envoyant de splendides cadeaux comme une Ferrari pour son 6e anniversaire (je n’ai pas compris la réflexion d’Esmée au sujet de l’âge de ma fille à propos de ce petit présent d’ailleurs) et en passant plusieurs heures au téléphone avec elle ainsi qu’en lui envoyant régulièrement des lettres. Maria Isabella change, je le sens à travers nos appels et les photos qu’Esmée m’envoi. Si au début, c’était une petite fille très souriante, pleine d’énergie il se révèle qu’en grandissant elle sourit de moins en moins et semble se refermer sur elle-même c’est d’autant plus flagrant depuis son 5e noël, la dernière fois où je lui ai rendu visite. Sur une photo qu’Esmée m’a envoyée peu de temps après le 6e anniversaire de Maria Isabella, j’ai cru décelé un léger hématome au niveau de son avant-bras. Quelque chose ne va pas et je dois découvrir qu’est que Carlisle et Esmée me cachent. 


Nous sommes le 19 juin 2017, dans deux jours Maria Isabella aura atteint ses sept ans, l’âge moyen de maturité pour un hybride d’après Nahuel. Je ne laisserai personne m’empêcher de rendre visite à ma fille ! Quant aux Roumains, il me semblerait que je me sois affolé pour rien, cela fait presque six ans qu’on a plus entendu parler d’eux, mon attention ne doit pas être relâché pour autant, si il semble possible que je puisse ramener Maria Isabella à Volterra, d’autres affaires nous occupent. Depuis environ un an, quelqu’un s’amuse à lâcher dans la nature des nouveau-nés sans leur avoir enseignés les Lois. C’est un crime très grave, on n’arrive pas à mettre la main sur le ou les créateurs mais la garde est continuellement hors des murailles de Volterra pour mettre fin à l’existence de ces nouveau-nés et capturer au passage le ou les responsables pour en faire un retentissant procès. Cela fait maintenant presque cinq mois que Caïus, Marcus et moi-même sommes seuls à Volterra, sans aucun garde pour assurer notre protection, ce contexte est clairement défavorable à un retour de ma fille à mes côtés. Malgré cela, je m’y prépare. J’ai fais installée un lit à baldaquins dans mes appartements en guise de remplacement pour le berceau, j’ai également ordonné la construction d’un trône accolé au mien, au point d’une sensation de fusion, sur ma droite pour Maria Isabella. 


Pour cet anniversaire particulier, nous avons de la chance, une dizaine de gardes est présente, Marcus et Caïus m’ont fait part de leur désir de m’accompagner à Forks pour voir Maria Isabella, après un appel à Carlisle pour m’assurer de l’accord des Quileutes pour une venue de vampires aussi massive. Aussitôt l’accord des Quileutes obtenu, Heidi s’est occupée d’organiser notre départ, la semaine précédente j’ai envoyé une lettre à Maria Isabella pour la prévenir de notre arrivée, je pense qu’elle a dû la recevoir. En repensant à son évolution physique, notre ressemblance est de plus en plus frappante au fur et à mesure que Maria Isabella grandie. D’un autre côté elle ressemble également à ma sœur, Didyme, c’est peut-être pour ça que Marcus l’adore… Bon en même temps Didyme me ressemblait fortement. 


Je compte désormais les secondes qui me sépare du moment où je verrai à nouveau ma fille et de celui où je pourrai la prendre dans mes bras. 


21 juin 2017, 


Avec la garde, Marcus et Caïus nous faisons particulièrement attention lorsque nous parcourons le territoire Quileute, bien que ils soient au courant de notre passage, je reste quand-même sur méfiant, au moins autant qu’eux puissent l’être à notre égard. Je sais qu’ils nous surveillent et c’est la raison principale aux précautions prises avant le départ, tous les membres de la garde destinés à nous suivre, autrement dit tous, et nous-mêmes, les maîtres, avons pris le soin de nous nourrir afin de ne pas attaquer d’humains aux alentours de Forks et ainsi s’attirer les foudres de ces étranges hommes-loups. Quand même, en avoir un ou deux d’obéissant au clan ne serait pas pour me déplaire… En arrivant à proximité de la demeure des Cullen, mon excitation est à son comble, je n’ai qu’une hâte : enlacer ma fille ! 


Je vois une table dressée dans le jardin supportant le poids d’une chaîne Hi-Fi, Maria Isabella adore la musique, je sais qu’elle a un faible pour les chansons du groupe Queen. En nous voyant arrivés, les Cullen sortent de la maison, je cherche alors ma fille du regard et c’est là qu’enfin mes yeux se posent à nouveau sur mon enfant, ma douce enfant… Son visage si doux, ses yeux étincelants comme deux émeraudes, ses longs cheveux noirs encadrant son visage. Ma fille, un véritable joyau, le trésor Volturi. Quoi ? La lumière me joue-t-elle un tour ? Non, ce que je vois est bien réel. Mais pourquoi diable a-t-elle quelques mèches blondes ? Encore une fantaisie de cette chère Alice en déduis-je… Maria Isabella est plus belle encore que sur la dernière photo qu’Esmée m’a faite parvenir. Ma princesse porte une très simple robe noire qui laisse paraître ses jambes à partir du genou. Visiblement ma fille n’est pas très à l’aise avec tout ce qui s’approche des tenues dites féminines puisque je constate qu’au lieu de chaussures qui mettent en valeur ses pieds si fins, ma fille a choisie de porter de grosses baskets montantes. Bon, la féminité n’est clairement pas sa tasse de thé… Je ferais avec, à moins que le temps ne fasse son œuvre également sur mon petit trésor. Elle me rappelle un peu Bella Cullen lorsque je l’ai rencontré la première fois avec son chemisier vert, son jean et ses baskets bref, quand elle était encore humaine. Elle ressemblait à une femme, certes ... vaguement dans l’allure mais point en manières et comportement. Chose que le temps à admirablement corrigé.


J’en déduis que la robe, c’est un choix d’Alice. Cette manie de la mode qu’ont les jeunes aujourd’hui, c’est agaçant, c’est au détriment du savoir, de la curiosité et du talent bien souvent. Et je ne parle pas de l’orthographe qui se permet d’oublier les S importants … Maria Isabella semble nerveuse, ce qu’elle n’était pas lorsque de ma dernière visite, il y a deux ans… A moins que ça ne soit la garde qui l’impressionne, mea culpa, dans ma lettre j’avais indiqué que je viendrai accompagner de quelques gardes, je suppose qu’elle s’attendait à deux ou trois gardes et non pas à une dizaine. Mais en même temps qu’est-ce qu’une petite dizaine quand nous aurions pu être d’avantage ? Et prendre d’inutiles risques avec ces loups au passage… Non, bon, revenons en à mon petit trésor. Nous déposons les cadeaux de Maria Isabella sur la table et je m’approche d’elle. 


« Maria, mia figlia. »  

  

De ce que j’avais cru comprendre ma fille n’aimait pas que l’on appelle Maria Isabella, elle préfère simplement Maria, plus discret. Je prends délicatement ma fille dans mes bras, je remarque une étrange grimace tordre son si joli petit minois, mais qu’est qui se passe enfin ? 


« Buon compleanno a te Maria Isabella Volturi. »


J’en profite pour déposer un baiser sur sa joue, voyant que Marcus désire lui parler, je m’écarte légèrement. Marcus la prend aussitôt contre lui dans un câlin assez tendre. 


« Bonjour Maria, je suis enfin heureux de te revoir enfin. Je suis ton oncle...

- Marcus, c'est ça ?

- Oui. Comment as-tu deviné ? 

- Oh une intuition…

- Je suis vraiment ravi de te rencontrer. Tu ressembles beaucoup à ta tante Didyme. »


Maria Isabella semble encore plus mal à l’aise. Marcus laissa la place à Caïus qui semble effrayer quelque peu mon adorable fille. 


« Joyeux anniversaire Maria. Ravi de te connaître. »


Mais quel imbécile que je fais, j’étais en train d’oublier de présenter notre garde à ma fille !


« Maria, laisse-moi te présenter notre garde... »


Ainsi lui présentais-je Jane, Alec, Félix, Démétri, Santiago, Mele, Corin, Renata… Quand je présente Jane et Alec à Maria Isabella, je remarque sur le gracieux visage d’Alice une étrange expression figée, a-t-elle encore une de ses formidables visions ? Maria Isabella prend une expression impressionnée devant la haute et solide figure de Félix.


« Et voici Félix. Même si il n'a aucun pouvoir, sa force ne doit pas être sous-estimée. »


Félix s’agenouille devant elle.


« Mademoiselle. » Fait-il de sa grosse voix. 


Les joues de ma fille prennent aussitôt une teinte rouge foncée ce qui me fait immédiatement éclater de rire. 


« Papa... Tu me fais honte avec ton rire ! 

- Oh excuse-moi mia cara, je ne voulais pas te faire honte. »


Aïe… Je n’avais pas prévu ce détail. Je ne pensais pas mettre ma fille dans l’embarras avec mon rire. Mais quoi ? C’est mon rire après tout… Maria Isabella a vraiment changée depuis notre dernière entrevue, je ne reconnais pas ma fille et ça m’attriste. Je lève la main pour la poser délicatement sur sa joue dans un geste paternel afin de lire ses pensées et comprendre ce qui se passe. Et ce que je lis n’est pas pour me faire plaisir du tout, à en être horrifiant pour le cœur d’un père. Ce que j’avais cru être un hématome sur la photo qu’Esmée m’a envoyée pour le 6e anniversaire de Maria Isabella était en réalité la trace d’une exposition prolongée au pouvoir électrique de Kate du clan Denali, je perçois également une claque particulièrement violente de la part de Garrett, le compagnon de Kate, au motif que ma fille a eu le malheur de chanter une chanson de son groupe préféré et que Queen est un groupe britannique. Le flot de pensées de Maria au cours des deux dernières années est insoutenable, je distingue une haine d’elle-même grandissante, une profonde colère à mon encontre, Maria Isabella est malheureuse ! Je perçois les taquineries souvent brutales des Quileutes rabaissant ma fille, je vois également le visage d’une humaine nommée Lindsay Johns qui fait vivre un enfer à ma fille chérie et qui l’humilie constamment sur ce que les humains appellent internet. Je vois également quelque chose qui me brise le cœur brutalement, je vois Maria Isabella voler une bouteille d’un alcool fort dans une superette et de puissants tranquillisants à l’hôpital de Forks pour tenter de mettre fin à ses jours. Je ne peux pas aller plus loin… Cela m’est trop douloureux. Je laisse tomber ma main le long de mon corps et me tourne vers Carlisle. 


« Carlisle, mon ami, je dois te parler. »


Carlisle m’invite à le suivre à l’intérieur de sa magnifique demeure afin de pouvoir discuter sans gâcher la fête. 


« Pourquoi ? Pourquoi ne m’as-tu rien dit au sujet des mauvais traitements que ma fille subie ? » 


L’expression de Carlisle laisse paraître qu’il craignait cette conversation. 


« Je ne voulais pas t’inquiéter avec toutes ces histoires mais… Aro, depuis l’affaire avec Renesmée ton pouvoir est de plus en plus contesté et tu as quand-même voulu un hybride. Manque de chance, ta fille te ressemble beaucoup trop physiquement, Kate et Tanya n’ont toujours pas pardonné pour Irina. 

- Elle a fait un faux témoignage, elle savait ce qu’elle risquait. 

- Le deuil d’un membre de sa famille est toujours difficile. Même au sein de ma propre famille, les avis divergent concernant ta fille. Alice et Renesmée partagent l’avis d’Esmée et le mien, qu’il faut pardonner et je crois que Renesmée est ravie de ne plus être la seule hybride à vivre ici. Par contre, Rosalie, Emmett, Jasper, Edward et Bella sont plus méfiants. Rosalie est ouvertement hostile à Maria mais pas autant que le sont Tanya, Kate et Garrett. 

- En effet, j’ai cru comprendre ça à travers les souvenirs de Maria Isabella. Comment tu as pu laisser Kate l’électrocutée et Garrett la gifler ? 

- Pour Kate, je n’ai rien pu faire, Garrett ça a été si brusque que je n’ai pas eu le temps de réagir mais saches que sans Eleazar, la situation serait allée beaucoup plus loin. Tanya était à deux doigts de mettre Maria Isabella dehors, de la faire dormir dans le jardin. Et vu les températures en Alaska, ta fille aurait subi de violents dommages liés à une hypothermie sans doute sévère. 

- Je ne t’en tiens pas rigueur Carlisle, mon vieil ami. Tout est de ma faute. S’il arrive un malheur à Maria Isabella je serai incapable de m’en remettre, elle est toute ma vie. »


Carlisle fait un signe approbateur de la tête. 


« Je comprends tout à fait. Mais j’ai beau à expliquer à ma famille que leur crainte au sujet de Maria Isabella est infondée, ça n’empêche que ta fille subi leur courroux. Edward et Bella ne te pardonneront jamais pour Renesmée. 

- Je sais. Et j’aurai bien dû mal à me racheter d’une telle erreur. En parlant de ça, il y a quelqu’un à qui je dois des excuses. » 


 Mon regard traverse la vitre pour se poser sur Maria Isabella en train de danser avec Démétri. Carlisle me raccompagne jusqu’à la fête, ma fille chantant à plein poumons avec Démétri le refrain d’une chanson de Queen : 


« All we hear is radio ga ga 

Radio goo goo 

Radio ga ga 

All we hear is radio ga ga 

Radio blah blah 

Radio, what's new ?

Radio, someone still loves you »


En me voyant arrivé avec mon air grave, Maria Isabella arrêta de danser. 


« Maria... Mia cara, mia figlia... Je voudrai te parler. 

- Papa je... 

- Viens avec moi Maria Isabella Volturi... 

- Maître.  

- Laisse Démétri, ça ira. » Lui dis-je en faisant un geste. 


Ma fille quitte la piste de danse et je l’emmène marcher dans la forêt. Nous marchons côte à côte, je garde la tête baissé par la tristesse et je garde le silence pendant quelques instants pour trouver mes mots. 


 « Je voudrais que tu me pardonnes Maria, je suis conscient que je ne suis pas le père que tu aurais voulu et que je suis, encore moins, le père que tu mérites. Je sais que toutes ces années n'ont pas été faciles pour toi. Porter le nom de Volturi est quelque chose de très lourd pour tes jeunes épaules et je m'en veux de te faire porter tout ce poids. Je t'aime, certes je ne te l'ai pas démontré correctement mais je t'aime. Je suis conscient de t'avoir fait souffrir. Tu es l'innocente victime de ta famille et de tes liens du sang. 

- Papa je...  

- Je comprends parfaitement ton état d'esprit de ces derniers mois. 

- Et je... »


Je relève la tête pour regarder ma fille dans les yeux quand je vois que Jane nous avait suivit. Je soupire avant de lui dire : 


« Jane, très chère, je croyais avoir été clair, je...

- Maître, votre présence est requise. Nous avons une affaire urgente. Nous devons nous rendre en Chine, quelqu'un a lâché un nouveau-né dans la nature sans lui avoir enseigné les lois. »


Je soupire lourdement à nouveau. Encore un… 


« Je suis désolé Maria Isabella... Je dois partir. On... On se reverra pour noël, d'accord ? Nous parlerons d'avantage à ce moment. »


Je commençais à rejoindre Jane quand un soudain séisme débuta, cet étrange tremblement de terre gagne en intensité au point que Jane et moi ne parvenons pas à rester debout. Par je ne sais quel miracle, Maria Isabella reste debout et hurle de toutes ses forces : 


« RESTE !!! J'AI BESOIN DE TOI !!! NE M'ABANDONNE PAS !!!! »


Je comprends alors que ce tremblement de terre n’a rien d’un phénomène naturel… Ce séisme est l’œuvre de Maria Isabella. Ma fille a un don !


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