DE FEU ET DE SANG

Chapitre 7 : Ma place dans l'univers

Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 20:38

Point de vue de Bella

 

Les journées passent et rien n'est simple.

Des factions de combattants sillonnent la colline et les abords de la base nuit et jour.

Tout le monde est sur les dents depuis l'attaque de « la chose ».

 

Le réseau avance. La partie théorique est terminée et nous sommes passés à la mise en oeuvre.

J'ai un groupe de 6 hommes sous mes ordres et ensemble, nous creusons les tranchées, plaçons les câbles, etc...

Planter des piquets ou creuser des trous n'est normalement pas un travail de sous-officier mais ça me défoule. Je transpire sous le soleil toujours aussi brûlant mais là au moins je me sens utile et libre.

Pendant ce temps, je n'ai pas à affronter Mike, Jacob ou Edward.

Déjà une semaine que « l'incident des baisers » est passé mais ils continuent tous à m'éviter.

 

Coupable.

Coupable d'avoir eu un accès de faiblesse et de m'être laissée embrasser.

Coupable d'être une femme qui a du mal à gérer ses sentiments et ses émotions.

Coupable d'être Bella Swan...

 

Je mène une vie monacale.

Lever, douche, rassemblement, boulot, déjeuner sur place_j'en avais marre de manger seule dans la tente des repas, boulot, 10 kms de course à pied (2 tours de la base), douche, dîner rapide dans ma tente, lecture et sommeil.

J'ai perdu 3 kgs, je flotte dans mon treillis, mais j'ai gagné un joli bronzage... C'est déjà ça.

 

***

 

Ce matin, comme tous les matins depuis mon arrivée en Allemagne, il fait chaud.

Je suis perchée à califourchon sur le toit d'une tente, une jambe sur chaque pan.

Je fais entrer les câbles que mes hommes me font passer. Ils sont extrêmement lourds et j'essaie tant bien que mal de garder un minimum d'équilibre.

Il faut dire que je suis à plus de 3 mètres de hauteur et que je souffre terriblement... du vertige!

 

J'étais en pleine concentration, luttant contre ma peur lorsqu'un bruit attira mon attention.

Une jeep venait de se garer devant la tente de notre unité.

Deux types armés, très costauds, une radio à la main, sortirent de la jeep et scrutèrent les abords.

Puis un homme que je reconnus tout de suite les suivit.

Je l'avais vu pour la première fois dans mes bouquins d'Histoire au lycée, puis tous les jours quand je rentrais dans une classe de l'école des sous-officiers : le Général Cullen.

 

Le petit monde autour de moi commençait à s'agiter dans tous les sens. C'était l'effervescence.

Je dus rappeler mon groupe à l'ordre et leur demander de bien vouloir continuer leur boulot.

 

Il devait bien s'être passé deux heures et j'en étais à ma troisième ascension de toit de tente lorsque j'entendis quelqu'un s'adresser à moi... d'en bas.

'Voilà une façon très originale de peaufiner son bronzage Sergent Swan!'

Je m'apprêtais à répondre du tac-au-tac lorsque j'aperçus le Général Cullen, me regardant en souriant.

'Mes respects, Mon Général. Je.... aaaahhhhh'

Son intervention m'avait surprise et je perdis l'équilibre.

Je glissai le long du toit et m'écrasai lamentablement aux pieds du Général.

'Tout va bien? Vous n'êtes pas blessée?'

J'étais mortifiée.

'Tout va bien Mon Général. Vous n'allez peut-être pas me croire mais j'ai connu pire ces derniers jours...'

'C'est ce que j'ai cru comprendre, en effet', dit-il, toujours dans un sourire.

Il m'aida à me relever.

'J'organise un petit barbecue samedi soir et je me demandais si vous seriez intéressée... J'aimerais beaucoup que vous vous joigniez à nous.'

Cette invitation me scia littéralement!

'Et bien, Mon Général, votre invitation m'honore mais...'

'Ce sera très simple, rassurez-vous. Vous rencontrerez mon épouse et mes enfants qui sont du même âge que vous. Et puis vous ne serez pas seule, il y aura Edward bien sûr et le major Black'.

Là, c'était le bouquet...

Mais on ne refuse pas une invitation d'un général, et encore moins celle du Général Cullen.

'Et bien... ce sera avec grand plaisir Mon Général, merci'.

'Mais de rien, ma femme et mes deux filles sont déjà toutes excitées à l'idée de vous rencontrer!'

Cette réponse me cloua sur place.

'Euh... je ne savais pas que j'étais si connue Mon Général'

'Vous plaisantez? Edward et Jacob ne tarissent pas d'éloges sur vous!'

'Ah'

'Bon, et bien je vous laisse à votre tâche et je vous vois samedi soir Sergent Swan'.

'Très bien Mon Général, au revoir'.

Je restai là, complètement sonnée.

Le général se retourna une dernière fois.

'Et au fait Sergent Swan, prenez garde à ne pas vous casser quelque chose!'.

Je lui souris puis me figeai.

 

Jacob... Edward... Cette soirée allait être catastrophique!

 

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Point de vue d'Esmée

 

Je terminais de dresser la table sous la pergola.

Alice, Emmet, Jasper et Rosalie étaient complètement déchaînés à l'idée de rencontrer Bella.

J'en étais ravie aussi et je retournai à la cuisine en chantonnant.

Depuis l'arrivée de Bella sur la base, Edward et Jacob avaient changé. Ils avaient un air enjoué que je ne leur connaissais plus depuis la déclaration de guerre des Volturis.

 

Edward s'était remis à composer sur notre piano et Jacob nous rendait visite quasiment chaque semaine.

Ils semblaient même s'entendre, et ça, c'était plus qu'étonnant!

Je les avais surpris ces derniers jours à discuter au fond du jardin. Ca me fait tellement plaisir de les voir ainsi.

Je pensais sincèrement que nous devions ce revirement de situation à Bella.

Avec les évènements qu'elle avait vécus ces dernières semaines, je trouvais cette fille vraiment courageuse et j'avais hâte de la connaître.

Carlisle semblait avoir une très haute opinion d'elle et je me fiais entièrement à son jugement.

 

***

 

19h10. J'entendis le bruit du portillon. Ils arrivaient!

A ma grande surprise, seuls Edward et Jacob étaient là.

Edward me serra dans ses bras en m'embrassant tandis que Jacob me soulèva de toute sa hauteur en me gratifiant de ses habituels compliments.

'Mais Edward, où est donc Bella?'

Ils se regardèrent d'un air entendu et je devins soupçonneuse.

'A-t'elle eu un empêchement?'

'Non maman, ne t'inquiète pas. Elle devrait arriver d'une minute à l'autre.'

'Mais vous ne l'avez pas prise avec vous? Qu'est-ce que c'est que ces manières! Je ne t'ai pas élevé comme ça Edward et toi Jacob, je te pensais plus galant!'

'Esmée, Bella avait... du travail... enfin... elle a préféré venir par ses propres moyens...'

Je n'étais pas très convaincue par les arguments des garçons mais décidai de les laisser tranquilles pour le moment.

 

Nous rejoignîmes le jardin où nous attendait le reste de la famille.

Les garçons furent accueillis en fanfare par Rosalie, Emmet et Jasper, chahutant ensemble, tandis qu'Alice fut la première à montrer sa déception de ne pas voir Bella.

Carlisle peinait à faire de la braise avec le barbecue, comme toujours. J'espérais secrètement que cette fois-ci, il ne sacrifierait pas une de nos antiques bouteilles d'eau de vie pour ranimer le feu!

 

Nous nous installâmes à table et commençâmes à prendre l'apéritif quand la cloche se mit à tinter.

'C'est Bella!', s'exclamèrent Emmet, Jasper, Rosalie et Alice d'une même voix.

Je partis accueillir Bella avec une Alice toute sautillante sur mes talons.

Devant le portillon, une très jolie jeune femme brune nous attendait, l'air intimidé.

'Bonjour Bella! Quel plaisir de vous rencontrer enfin! Je suis Esmée, la maman d'Edward et voici Alice, une de mes filles. Vous n'avez pas trop cherché?'

'Bonjour Mme Cullen. J'ai trouvé tout de suite, merci et je tenais à m'excuser pour mon retard, je devais récupérer mon linge propre de la semaine et il y avait beaucoup de monde alors j'ai demandé à Jacob et Edward de partir sans moi'.

Sa version ressemblait nullement à celle que m'avaient servie Edward et Jacob...

 

Alice prit aussitôt la main de Bella et l'entraîna vers le jardin.

Elle fut accueillie très chaleureusement par tout le monde, mon mari la priant de l'appeler par son prénom.

Seuls Edward et Jacob restaient en retrait.

Quelque chose n'allait pas. S'étaient-ils fâchés? Mais comment en vouloir à une si jolie et gentille créature que Bella?

De toute façon, je ne tarderais pas à mettre les choses au clair.

 

L'apéritif se passa joyeusement, Jacob, Jasper et Emmet parlaient de base-ball, se taquinant sur qui serait le champion de la saison pendant que Rosalie aidait vainement son père à allumer le feu dans le barbecue.

Edward discutait à voix basse avec Alice et j'en profitais pour faire connaissance avec Bella.

Je l'aimais beaucoup. Elle était simple et amusante. Intelligente et enjouée.

Elle proposa son aide à Carlisle et Rosalie et au grand étonnement de tout le monde, elle alluma le feu en moins de 5 minutes. Elle fut largement applaudie par nous tous, ce qui la fit rougir et je la trouvai charmante.

Puis je vis le regard admiratif que lui jetaient Edward et Jacob et je compris : ils étaient tous les deux tombés amoureux d'elle!

Bien sûr, je savais depuis bien longtemps qu'elle leur plaisait mais j'étais loin de me douter qu'ils l'aimaient!

 

Quand je me levai pour aller chercher la viande à cuire, Bella me proposa immédiatement son aide.

Arrivées dans la cuisine, je décidai de lui parler. Elle semblait si triste et gênée. Je voulais savoir si Edward ou Jacob s'étaient mal conduits avec elle.

'Bella, je sais que ça ne me regarde pas mais vous avez l'air triste et je voudrais savoir ce qui vous cause cette peine'

'Ne vous inquiétez pas Mme Cullen, tout va bien. Juste un peu de fatigue'

'Appelez moi Esmée, je vous en prie'

Je repris.

'Ecoutez Bella, je sens bien que quelque chose ne va pas entre vous et les garçons. Se sont-ils mal comportés avec vous?, Vous savez, même à leur âge, je suis encore capable de leur mettre une bonne fessée!'

'Et si c'était moi qui m'étais mal comportée, Esmée?'

Je ne m'attendais pas à cette réponse et les yeux plein de larmes de Bella me fendirent le coeur.

 

'Bella... Ca me navre de vous voir dans cet état. Je ne voulais surtout pas vous faire pleurer. Quoique vous ayez fait, rien ne mérite ces larmes et cette souffrance'.

'Je suis perdue,Esmée. Je ne sais plus ce que je suis et encore moins ce que je veux ou vaux...'

'Bella, nous avons tous un jour ressenti cette impression mais nous finissons toujours par trouver notre place dans l'univers.'

'Edward m'a embrassée... Et Jacob aussi... Et je me suis laissée faire... Je n'ai pas réagi assez vite et je les ai blessés. Je ne savais pas où j'en étais. Ils m'en veulent...'

'Oh, Bella... Ne vous mettez pas dans des états pareils pour une si petite chose...'

'Mais je me suis laissée faire et les ai rejetés tout de suite après, Esmée. C'était cruel!'

'Vous n'alliez pas bien et ils se sont tous les deux montrés très impatients et maladroits, ça leur servira de leçon et ils s'en remettront, croyez-moi'.

'Mais ils sont mes supérieurs, Esmée. Et ils se sont montrés si gentils avec moi... Jamais ils ne me pardonneront!'

'Bella, c'est à eux de se faire pardonner et pas le contraire! Et ils vous reparleront car aucun d'entre eux ne veut vous perdre. Je crois qu'ils tiennent sincèrement à vous et ils ont raison. Vous êtes adorable'.

'Merci Esmée, de tout mon coeur'.

 

Je pris Bella dans mes bras, comme je l'avais fait des centaines de fois auparavant avec Rosalie ou Alice.

'Nous devrions y aller, tout le monde doit commencer à avoir faim', lui dis-je en caressant ses cheveux.

Bella s'essuya les yeux et nous revînmes à table.

 

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Point de vue d'Alice


Bella me plut tout de suite. Sympa, simple et en plus, elle avait fait s'entendre Jacob et mon terrible frangin!

Je fus tout de suite très intriguée par le fait qu'elle n'était pas arrivée en même temps qu'eux. Leur air tendu lorsqu'elle se présenta dans le jardin confirma mon impression.


Edward et moi avons toujours été proches et je réussis à lui sortir les vers du nez pendant l'apéritif.

'Edward, tu vas finir par me dire pourquoi Jacob et toi êtes tendus comme des strings depuis que Bella est ici?'

'Alice, lâche-moi veux-tu? Je ne suis pas d'humeur à plaisanter'.

'Ouh...... Mister Eddy a la tête des mauvais jours...'

'Alice, s'il te plait'

'Cette fille est super et ça fait des jours que Jacob et toi nous parlez d'elle alors qu'est-ce qui se passe?'

'Elle est super'.

'Hein?'

'Elle est super et c'est ça le problème'

'Ok, t'as décidé de répondre par énigme Eddy? Désolée, ça ne marche pas! Je veux TOUT savoir!'

'On l'aime bien... bien'

'Oui, ça on l'avait pigé! Ca se voit comme tes incisives sur un sourire!'

'Je l'ai embrassée, Alice. Elle n'allait pas bien et j'en ai profité'.

'Merde... Mais qu'est-ce qui t'a pris?'

'C'était la nuit après l'attaque de cette chose. J'avais eu si peur de la perdre... J'ai déraillé.'

'Et elle t'a jeté..., normal.'

'Non, Alice. Pire : elle a fait comme si de rien était pour finalement s'excuser quelques heures après en me disant que ce n'était qu'un dérapage'.

'Aouch... Ca fait mal! Mais sans vouloir t'enfoncer, tu l'avais bien mérité.'

'Merci pour ta compassion Alice. Je n'en attendais pas moins de toi...'

'Désolée Eddy. Et Jacob? Il a décidé de faire front avec toi, genre « les hommes unis dans l'adversité »?'

'Il a fait la même chose le lendemain soir...'

'Tu veux dire qu'il l'a embrassée lui aussi! Je le crois pas!'

'Moins fort Alice, toute la table va finir par nous entendre!'

'Et j'imagine qu'il s'est fait jeté lui aussi...'

'Oui'.

'Mais enfin, à quoi vous vous attendiez tous les deux?'

'Ce n'est pas tout, Alice'.

'Quoi?'

'Suite à ces petits incidents...'

Il marqua une pause.

'La suite, Eddy, s'il te plaît'

'Nous l'avons laissée à l'écart. Même son meilleur ami l'ignore'.

'Mais c'est dégueulasse! Pauvre Bella! Je ne suis vraiment pas fière de vous deux!'

'Je sais... On n'est pas fier non plus, rassure-toi. On ne sait plus quoi faire pour s'excuser. Je crois que nous sommes allés trop loin'.

'Elle vous pardonnera Eddy. Laisse-lui le temps de se remettre. Tu ne peux pas attendre de miracle'.


Des applaudissements interrompirent notre conversation. Bella venait de réussir à allumer le barbecue.


***


Quand Bella revint de la cuisine avec ma mère, je compris qu'elle avait pleuré.

J'étais triste pour elle et j'en voulais à Edward et Jacob d'avoir été si maladroits.

Je passai donc le reste du repas à lui redonner le sourire, avec l'aide de Rosalie et de maman.

Et cela fonctionna. L'atmosphère devint plus respirable.


Après le repas, nous allâmes nous asseoir toutes les deux au fond du jardin, à coté du petit étang.

'Tu es songeuse Bella...'

Elle sourit.

'Non, c'est juste que je suis toujours étonnée... de voir des vampires prendre le soleil, ou manger de la viande, boire du vin...'

Je ris.

'Je ne veux surtout pas que tu le prennes mal, Alice. Ce sont de stupides réflexions de simple humaine!'

'Pas de souci, Bella. En fait, ça m'étonne toujours après tant d'années mais c'est vrai que « la petite pilule magique » accomplit bien des miracles!'

'C'est une sorte de traitement « anti-vampire »?'

'Plus ou moins, oui. En fait, c'est une hormone de synthèse basée sur les gènes des Nihili'.

'Des quoi?'

'Les Nihili étaient une race qui possédait le don d'annihiler les pouvoirs des créatures surnaturelles qui s'approchaient d'eux'.

'Ils leur ôtaient leurs pouvoirs?'

'Temporairement, oui. Les vampires ou les loups-garou devenaient de simples humains dès qu'ils se trouvaient dans le même périmètre qu'eux.'

'Waouh! Ca c'est de l'arme de dissuasion!'

'A qui le dis-tu!'

'Mais que sont-ils devenus?'

'Le peuple Nihil a été massacré. Pas un n'a survécu. La race s'est éteinte il y pas plus de 100 ans'.

'Quelle horreur! Mais qui a pu faire une chose pareille?'

'Les Volturis. Le peuple Nihil représentait un vrai danger pour eux'.

'Je n'avais pas connaissance de cette histoire'.

'Rare sont les gens qui en parlent, Bella'.


Il commençait à se faire tard et nous rejoignîmes la maison.

 

 

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