DE FEU ET DE SANG

Chapitre 5 : Le vent de la colline

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 06:58

- Le vent de la colline -

 

 

...'s POV

 

- «  Où est la fille? Est-elle rentrée?

- Euh... et bien... il y a eu quelques complications... mais c'est en bonne voie, je vous rassure Maître, lui répondis-je en tremblant.

Je tenais le morceau d'ambre dans ma main moite, frissonnant à chaque nouvelle intonation d'Aro.

La pierre se remit à vibrer.

- Elle devrait déjà être hors-circuit, imbécile d'hybride! Je t'ai laissé 2 jours pour te charger de cette mission minime et j'attends toujours des résultats!, gronda t'il

- Elle n'est jamais seule mais je lui ai fichu une sacrée frousse dans les douches...

- Mais elle est toujours là!!!!

- Oui, je sais Maître. Elle est peut-être plus résistante que nous ne l'avions pensé

- Tais-toi! Tu irrites mon ouïe avec tes supputations désuètes! Ce n'est qu'une humaine, tu devrais en être venu à bout!!!

- Mais Maître, j'avais presque réussi et...

La pierre se mit à briller et à vibrer de plus belle.

- Une mission presque réussie est une mission échouée!!! Et tu sais ce que je fais à ceux qui échouent.. J'aurais du te laisser dans ton asile pour monstres!

Je sentis une emprise sur ma gorge. Aro m'étranglait par télékinésie. J'essayai de résister mais sa force était telle que des petits points rouges commençaient à se dessiner dans mes yeux.

- Maître..., l'implorai-je

- Tu n'es qu'un incompétent! Je te laisse une semaine pour faire échouer ce projet de réseau! Pas une de plus!

- Mais Maître, elle n'est jamais seule!

- Cherche... elle doit bien avoir des points faibles... une famille, des amis...

- Oui, Maître, je m'y mets tout de suite.

- C'est tout dans ton intérêt... »

La voix s'était éloignée. Le morceau d'ambre avait cessé de vibrer et plus aucune lumière n'en transparaissait. Je le rangeai dans son coffret.

Cette fois-ci, j'avais vraiment eu chaud.

Il fallait absolument que je me débarrasse de cette équipe de transmetteurs.

 

Et je prendrais un plaisir certain à m'occuper de cette maudite mascotte.

 

 

 

Bella's POV

 

J'étais heureuse. Ma petite incursion surprise lors du rassemblement avait obtenu le résultat escompté : reprendre ma place au sein de l'équipe.

Bien sûr, tout cela allait contre tout bon sens militaire mais sans cet accès de culot, Jacob ou le lieutenant Cullen ne m'auraient jamais laissée travailler aujourd'hui.

Je passai donc la matinée à étudier les plans du réseau avec Mike.

A nous deux, nous formions une équipe d'enfer.

Je décidai de partir l'après-midi même faire une reconnaissance dans la forêt avoisinante afin de trouver le meilleur endroit possible pour placer les antennes satellites.

 

Nous partîmes manger avec le reste de l'équipe.

Quand j'entrai dans la tente qui servait de cantine, tous les regards se focalisèrent sur moi.

Avec ce dernier événement, j'avais presque oublié ces deux petits détails : 1.je suis la seule femme – 2.dans une base, tout se sait.

Je pris sur moi pour ne pas fuir en courant.

Je récupérai ma ration alimentaire et cherchai une table libre afin de nous asseoir.

Jacob nous siffla bruyamment pour nous inviter à le rejoindre, lui et son unité.

Nous nous assîmes

J'avais bien sûr récupéré la dernière place libre, celle que personne ne veut... : à côté des chefs!

 

- « Alors Sergent, les plans avancent?, me questionna Jacob

- Oui, Major. D'ailleurs, je vais profiter de cet après-midi pour aller faire une reconnaissance terrain.

- Très bien, je vous laisse carte blanche pour constituer le groupe qui vous accompagnera.

- En fait, Major, je ne vois pas bien l'utilité de réquisitionner des hommes alors que je comptais juste prendre des mesures.

Le lieutenant Cullen intervint.

- Vous ne comptiez pas y aller seule, Sergent?! Vous ne connaissez même pas cette forêt!

- Mon lieutenant, cette forêt fait à peine 3 km2! Il n'y a quasiment pas de dénivelé et je sais me repérer à la boussole!!! De plus je prendrai une radio et je serai largement revenue avant la nuit.

Jacob nous coupa.

- Il en est hors de question, Sergent. Vous prendrez le caporal Baldwin avec vous et n'oubliez pas d'aller récupérer votre arme de dotation car elle fera aussi partie du voyage. Point final.

- Si vous préférez travailler seule, il ne fallait pas choisir l'armée Sergent, me dit sèchement le lieutenant Cullen. Ici vous n'êtes pas à Seattle. Le danger peut être n'importe où, et vous devriez le savoir mieux que quiconque vu l'incident d'avant-hier...

Cette fois-ci, c'en était trop. Qu'on ne me laisse pas y aller seule, passe encore, mais remettre l'incident de la douche sur le tapis, c'était particulièrement bas!

- Reçu, mon Lieutenant ».

Je quittai la table brusquement en ayant à peine touché à ma ration.

 

Une heure plus tard, le caporal Baldwin me rejoignit.

Je portai mon arme à la ceinture, le chargeur plein était dans ma poche.

Porter une arme à feu ne m'avait jamais réellement rassurée. Nous n'avions le droit de nous en servir qu'en cas de légitime défense, et ce, à armes égales. Je ne lui trouvai donc pas grande utilité.

En revanche, je gardais un couteau que je cachais toujours dans ma rangers.

Mon père me l'avait donné à l'époque où je dus partir pour l'université. J'avais été atterrée par ce curieux présent mais depuis il ne m'avait plus quitté. Il me rassurait, même si, heureusement, je n'avais jamais eu besoin de m'en servir.

 

Je pris donc mon sac qui contenait tout le matériel de mesures et nous partîmes dans la forêt.

Baldwin était l'image-même qu'on pouvait se faire d'un combattant aguerri.

Il était large, musclé, le regard froid. Il me suivait tout en surveillant la zone de son arme.

-  « Baldwin, s'il vous plait, remettez cette arme sur votre dos et détendez-vous. Nous ne sommes pas sur le front!

- Je dois veiller sur vous, Sergent. C'est la mission qui m'a été donnée.

- Veiller sur moi? Mais je suis sergent et donc militaire, tout comme vous! Et je sais très bien me défendre, rassurez-vous!

- Il m'avait prévenu que vous me diriez ça, dit-il en souriant pour la première fois.

- Il? Qui IL?

- Le lieutenant Cullen, bien sûr

- Il commence à me courir sur le haricot celui-là, marmonnai-je

Baldwin sourit de nouveau.

- Vous fâchez pas, Sergent.

- Il remet en cause mon autorité et mes compétences alors, oui, je me fâche!!!

- Vous n'y êtes pas Sergent. En fait, je crois qu'il vous aime bien...

- Et bien il a une drôle de façon de le montrer! Et puis qu'est-ce que vous en savez vous, d'abord?

- Parce que lorsque j'ai connu ma femme, je la regardais de la même façon qu'il vous regarde.

Je restai bouche bée.

Je me repris aussitôt.

- Baldwin, n'oubliez pas que je suis la seule femme de cette base. En ce moment, tout le monde doit me regarder de la même façon!

- Non Sergent. Pas lui. Le major Black non plus. Et même Newton!

Cette conversation devenait trop gênante. Je changeai donc de sujet.

- Alors comme ça, vous êtes marié?

- Oui, Sergent. Depuis 2 ans. Et nous avons un petit garçon de 8 mois, Gabriel.

Il me présenta une photo de son fils. Je fus touchée.

- Il est très beau, vraiment

- Merci, Sergent ».

 

Nous débouchâmes sur le haut de la petite colline, dans une clairière qui dominait la forêt et la base.

Ce lieu semblait parfait pour installer des antennes satellites.

Je déposai mon sac et pris mes instruments de mesure.

 

Cela faisait déjà plus de trois heures que je prenais les mesures. Baldwin et moi avions sympathisé et il m'aidait à porter les instruments.

Quand j'eus tout noté dans mon petit calepin, je décidai de faire une pause avant de devoir ranger le matériel et repartir.

Nous nous assîmes dans l'herbe et Baldwin en profita pour se griller une cigarette.

 

Tout à coup, une sensation de malaise m'envahit. Baldwin dut ressentir la même chose car il se redressa immédiatement.

- « Nous ne sommes pas seuls, Sergent.

- J'ai la même impression, lui répondis-je en chuchotant.

En contrebas, à la lisière de la forêt, quelque chose se déplaça assez rapidement pour faire bouger les feuilles des arbres, comme un courant d'air.

- Vous pensez que c'est le vent, Sergent?

Je lui montrai l'anémomètre, planté à quelques mètres de nous.

- Non, ce n'est pas le vent. L'anémomètre ne montre aucune activité.

Je repris, toujours en chuchotant.

- Nous sommes trop à découvert ici, fichons le camp! »

Baldwin ôta la sécurité de son arme et je fis de même. Nous partîmes en courant vers la forêt, à l'opposé de l'endroit où nous avions perçu du mouvement, couvrant la zone de nos armes.

Nous nous postâmes chacun derrière un arbre.

 

Le mouvement d'air se rapprocha, faisant craquer les branches. Un grondement sourd l'accompagnait.

Je ne savais pas ce que c'était et l'idée de ne pouvoir mesurer le danger qui approchait me terrifia.

Je pointai mon arme en direction du bruit, prête à tirer.

Ce truc s'approchait de plus en plus mais nous ne pouvions le voir. Nous étions à sa merci. Que pouvions-nous faire contre une force invisible?

 

Une branche craqua derrière moi. J'avais Baldwin en visuel, à quelques mètres plus bas : ça ne pouvait donc pas être lui et je compris soudain que j'étais en danger.

 

Je me retournai vivement en tirant le couteau de ma rangers.

Une force retint mon bras alors que j'allais frapper.

 

C'était le lieutenant Cullen.

Il mit sa main sur ma bouche en signe de silence et me maintint fortement contre l'arbre.

- « Ne bouge pas, Bella. Il n'est pas loin.

Je regardai en direction de Baldwin.

- Ne t'inquiète pas, les renforts arrivent. Baldwin est un vrai combattant et il tiendra en attendant qu'ils soient sur place.

Je retirai sa main glacée de ma bouche.

- Edward, c'est quoi ce truc? C'est un vampire? Un loup-garou?

- Ni les loups-garou ni les vampires ne sont dotés du pouvoir d'invisibilité. Je ne sais pas ce que c'est.

- Et les volturis?

- Si c'était eux, on serait déjà mort ».

Le grondement se fit de plus en plus proche.

C'est alors que je blêmis. Il se dirigeait vers l'arbre où Baldwin était posté.

 

Je pensai à sa femme et à son petit garçon dont il m'avait montré la photo. Ca ne devait pas se passer comme ça. Ca ne pouvait pas se passer comme ça!

 

Je me dégageai de l'étreinte d'Edward et courus en direction de Baldwin.

Mon intention était claire : attirer cette chose vers moi. Faire diversion pour laisser le temps à Baldwin de s'échapper.

Il comprit ce que je comptais faire.

- « Sergent! Non! Allez vous couvrir! Ne faîtes pas ça! »

 

La vent se rapprocha de moi à une vitesse si fulgurante que je ne pus parer le violent coup que je reçus à l'épaule et qui m'envoya au sol.

Je n'avais pas le temps d'être sonnée. Il me fallait agir, vite. La chose revenait à l'attaque.

Je pris un second coup, cette fois-ci dans le ventre, qui me fit tomber à genou.

C'est là que je compris.

Cette chose était peut-être invisible mais elle tapait comme un humain, très puissant certes, mais comme un humain...

 

Edward était entré dans le combat. Sa vitesse et sa force ne lui avaient cependant pas évité d'être touché.

Baldwin intervint mais la chose le repoussa si violemment qu'il atterrit contre un arbre, telle une poupée de chiffon.

 

- « Bella, va t'en! Sauve-toi!, me cria Edward ».

 

Baldwin gisait inconscient, Edward était sur le point de se faire massacrer, il fallait que j'agisse.

Je ne pouvais pas les laisser.

 

Je ne savais pas si mon raisonnement était le bon et je n'avais plus le temps d'y réfléchir.

Je me précipitai sur la chose. Elle m'envoya encore violemment au sol.

J'attendis qu'elle revienne à la charge et au moment où je sentis le vent sur mon visage, je me mis à frapper de mon couteau. Dans tous les sens. Sans savoir ce que je visais.

La chose émit un râle effrayant.

Le courant d'air partit.

 

Je regardai la lame de mon couteau. Elle était couverte de sang.

 

 

Edward's POV

 

Je venais de passer deux heures à voir avec Jacob et Newton quelles infrastructures supplémentaires nécessiterait l'installation du nouveau réseau.

J'avais besoin de me dégourdir les jambes et je sortis de la tente.

Il faisait un temps magnifique et cet après-midi était vraiment étouffant.

Je pensais à Bella. J'avais été brutal avec elle ce midi. Son inconscience me déconcertait et je m'étais emporté. J'aimais sa force de caractère mais je détestais bien plus encore sa ténacité face aux risques qu'elle courait. J'avais peur pour elle.

Jacob lui avait imposé la présence de Baldwin et c'était rassurant. Il était un de nos meilleurs combattants. Je lui avais donné malgré tout quelques consignes avant qu'il ne rejoigne Bella.

 

Je regardai la colline face à moi. Bella ne devait pas tarder à avoir fini et je scrutai de ma vue de vampire pour voir si je l'apercevais descendre à travers la forêt.

Je repérai le matériel de mesure dans la clairière, au sommet de la colline. Mais pas de Bella, ni de Baldwin...

Quelque chose clochait, Bella n'était pas du genre à laisser son matériel sans surveillance.

Mon regard descendit vers la forêt.

C'est à ce moment que je vis cette masse d'air fondre à travers les arbres.

L'odeur de Bella atteignit mon odorat au même moment. Elle était décuplée par la peur.

Son arôme était mêlé à celui de la peur de Baldwin.

Baldwin? Peur? Quelque chose de grave était en train de se passer.

 

Je me précipitai dans la tente et prévins Jacob d'envoyer du renfort.

Je m'enfuis aussitôt à vitesse vampirique en direction de la forêt.

 

Quand j'arrivai, Bella était postée derrière un arbre, prête à tirer. Baldwin, quelques mètres plus bas, faisait de même.

Je rejoignis l'arbre où se trouvait Bella, non sans lui faire une peur monstrueuse qui faillit me coûter un coup de couteau. Bella était bien plus rapide et alerte que je ne l'aurais cru.

Je lui posai ma main sur la bouche afin d'éviter qu'elle ne crie.

- « Ne bouge pas, Bella. Il n'est pas loin.

Elle jeta un regard en direction de Baldwin. Elle avait peur pour lui.

- Ne t'inquiète pas, les renforts arrivent. Baldwin est un vrai combattant et il tiendra en attendant qu'ils soient sur place.

Je retirai ma main de sa bouche.

- Edward, c'est quoi ce truc? C'est un vampire? Un loup-garou?

- Ni les loups-garou ni les vampires ne sont dotés du pouvoir d'invisibilité. Je ne sais pas ce que c'est.

- Et les volturis?

- Si c'était eux, on serait déjà mort ».

A ma dernière réponse, elle déglutit bruyamment.

 

Elle regarda de nouveau en direction de Baldwin. La masse d'air se dirigeait vers lui.

Elle se dégagea de mon étreinte et se plaça devant la masse d'air sans que j'eus le temps de l'en empêcher.

La chose se rua sur elle et l'assena de coups à une vitesse fulgurante.

C'en était trop. Je ne supportais pas qu'on puisse la blesser, la mettre en danger.

 

Mon irruption divertit la chose et je criai à Bella de s'en aller.

Baldwin était à terre. Il me suppliait des yeux de faire partir Bella.

J'avais beau avoir une force et une vitesse surnaturelle, la chose me surpassait.

Je pris de violents coups qui me désarçonnèrent. J'étais touché aux côtes.

 

Je croisai le regard de Bella. Elle n'avait aucune intention de partir.

Elle se jeta à nouveau sur la chose qui se détourna de moi pour s'attaquer à elle.

Je crus devenir fou lorsque je vis Bella s'écraser au sol.

Si j'avais été vivant, mon coeur aurait cessé de battre. Bella ne bougeait plus et la chose s'approchait d'elle. Il fallait que j'intervienne!

Au moment où je crus que tout était fini, Bella sortit son couteau et frappa dans le vide avec acharnement.

La chose émit un râle assourdissant et disparut.

Je n'en croyais pas mes yeux. Nous étions en vie, et ce, grâce au courage et à la témérité de Bella.

Elle m'impressionnait. Non, elle m'époustouflait.

 

Jacob arriva moins de 5 minutes après, accompagné par deux équipes de combat d'élite.

Il était sur les dents et le spectacle que nous lui offrions ne le rassura pas.

Il cria aux infirmiers de s'occuper de Baldwin, qui avait repris conscience assez tôt pour voir Bella en découdre avec la chose.

Il s'assura que j'allais bien et me demanda, inquiet, où se trouvait Bella.

Il m'aida à me relever et je le conduisis à l'arbre contre lequel elle s'était assise.

 

Nous la trouvâmes, fixant son couteau, silencieuse.

Je m'accroupis à ses côtés et Jacob m'imita. Elle était peut-être choquée.

- « Bella, ça va? Est-ce que tu as mal quelque part?, lui demandai-je avec douceur

- Je vais bien mais je crois que mon épaule est démise. Je ne peux plus la bouger, dit-elle en grimaçant.

Jacob et moi sourîmes. Elle allait bien.

- Bella, vous m'avez fait une sacrée peur!, lui dit Jacob

- J'ai eu peur aussi, lui répondit-elle en faisant la moue.

Elle reprit.

- C'est son sang, là, sur la lame. Ce truc invisible était humain!

- Un humain invisible?, s'étonna Jacob

- Oui, je n'arrive pas à l'expliquer mais cette chose était bien humaine, confirmai-je.

Jacob récupéra le couteau de Bella et nous la levâmes.

- Où est mon matériel? Je dois le récupérer!, s'écria t'elle soudain

- Bella, pour l'instant, on t'emmène à l'infirmerie. J'enverrai une équipe chercher ton matériel dès demain matin », lui promit Jacob.

 

Comme nous aurions du nous y attendre, Bella refusa de se faire porter. Elle ne mit pas la minerve non plus.

 

Le soir venu, je mangeai avec Jacob et lui expliquai ce qu'il s'était passé.

Il fut très impressionné par le courage de Bella... mais très inquiet aussi. En trois jours, c'était la 2è fois qu'on s'attaquait à elle. Nous savions aussi maintenant que nous n'arriverions pas à la convaincre de rester quelques jours au repos en tente pour autant.

Un coup de téléphone prévint Jacob que Baldwin allait bien mais resterait encore cette nuit à l'infirmerie. Par contre, nous pouvions venir récupérer Bella avant que le chef de l'infirmerie ne l'étrangle, celle-ci refusant de se faire soigner.

Nous éclatâmes de rire à l'idée de ce pauvre Adjudant-Chef Grey en train de courir après Bella à travers toute l'infirmerie!

 

Jacob envoya un soldat la chercher.

Nous rejoignîmes nos tentes respectives. Aucun de nous n'avait le coeur à aller boire une bière au foyer.

 

J'étais couché sur mon lit de camp mais la douleur lancinante au niveau de mes côtes m'empêchait de dormir.

J'avais entendu Jacob entrer dans la tente de Bella. Il m'avait dit qu'il irait voir si elle allait bien avant qu'il ne se couche.

Il avait du rester une dizaine de minutes puis était rentré.

Peu de temps après, ce fut Newton qui passa un peu de temps à discuter avec elle.

 

Cela devait faire quelques heures que j'épiais la tente de Bella sans le vouloir. Je ne trouvais pas le sommeil.

Je finis tout de même par m'assoupir.

 

Le bruit de la glissière de ma tente me fit sursauter.

Je regardai rapidement ma montre. Il était 2h25 du matin!

- « Edward? C'est moi, Bella...

J'étais juste en caleçon et je déposai rapidement le duvet sur moi.

- Entre.

- Je suis désolée. Je ne trouve pas le sommeil et...

- Pas de problème. Je ne dormais pas vraiment, mentis-je

- Je m'inquiétais pour vous. Je sais que cette chose vous a blessé et je voulais savoir si vous alliez bien

- A 2h30 du matin? Ecoute, Bella, tu as vécu une expérience vraiment traumatisante cet après-midi et il n'y a pas de mal à juste vouloir en parler. Inutile de me mentir

Son visage s'empourpra.

- Non..., je..., je m'inquiétais vraiment pour vous.... Et puis, pourquoi mettez-vous ma parole en doute?!! Pourquoi me considérez-vous toujours comme une petite fille fragile?!!!

J'aimais quand elle se mettait en colère. Je me mis à rire mais cela réveilla la douleur dans mes côtes et je grimaçai.

- Vous avez mal et vous n'avez pas été consulter à l'infirmerie?, me dit-elle

- Je vais bien. Je suis un vampire. D'ici demain, la douleur n'existera plus.

- Montrez moi ça! Tout de suite! C'est un ordre!

- Eh! Je suis le lieutenant et c'est moi qui donne les ordres!, répondis-je en riant

- Ne faîtes pas l'enfant!

Elle poussa le duvet pour inspecter mes côtes. Elle poussa un petit cri lorsqu'elle aperçut le bleu énorme qui s'y trouvait.

Elle pris le tube d'anti-inflammatoire qui était à côté de mon lit. Elle en mit une noisette au creux de sa main et caressa mon flan douloureux.

Etre à demi-nu si près d'elle, sentir son souffle sur mon épaule, le contact de sa peau sur la mienne, tout ça me troublait et me faisait perdre pied.

Se rendait-elle compte du pouvoir qu'elle avait sur moi?

 

Je me tournai vers elle. Je caressai une mèche de ses cheveux et la fixai du regard.

Ses grands yeux marrons étaient plantés dans les miens et nos visages étaient si proches que je fus pris d'une irrésistible envie de l'embrasser.

Elle semblait tout aussi troublée que moi par cette soudaine proximité.

Je déposai alors un baiser sur ses lèvres. Un baiser chaste. Juste pour sentir la chaleur de sa bouche.

Je voulus l'embrasser de nouveau, plus intensément, mais elle se détourna, gênée.

 

Je ne voulais pas qu'elle s'en aille mais je ne trouvais pas les mots.

Elle se leva.

Au moment où elle passait l'entrée de ma tente elle se retourna et me dit

- Normalement, avec ce baume, vous devriez mieux dormir ».

Elle me sourit, mal à l'aise, et s'en alla.

Je restai assis sur mon lit de camp. Heureux et triste à la fois. Sans trop savoir que faire ou que penser de cet instant.

 

Bella se trompait, cette nuit le sommeil serait d'autant plus long à venir.

 

 

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