Trop besoin de lui

Chapitre 5 : Douce addiction / amère affliction

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 01:42

Bonus: un autre chapitre ce soir pour vous remercier pour vos comm'... et une petite surprise!...

 

5. Douce addiction. Amère affliction.

 

-« Je ramène Bella en moto et j’arrive Sam ! »

La meute s’est rassemblée ce midi pour manger et discuter ensemble de problèmes en cours dans le comté voisin, qui nécessiteraient peut-être l’intervention des loups.

Je dois donc rentrer et laisser Jake à contrecœur. Lui aussi semble déçu de ne pas passé le reste de la journée avec moi, d’autant plus que demain on reprend les cours, et l’on ne pourra pas passer beaucoup de temps ensemble durant la semaine. Malgré tout, il me sourit, comme toujours, et son sourire solaire me met du baume au cœur.

J’enfourche la moto derrière lui, et dès que mes bras sont assez serrés contre lui, il démarre au quart de tour. Je me blotti dans son dos et profite encore un peu de sa chaleur le temps du trajet.

Nous arrivons devant ma maison, je descends rapidement de la moto. La voiture de patrouille de Charlie n’est pas là, il doit être au poste aujourd’hui.

Jake prend le temps de couper le moteur pour me dire au revoir. Il enlève son casque et jette un œil aux alentours, l’air soucieux. Je le serre dans mes bras un court instant puis quand je me recul pour l’embrasser il me retient, prolongeant l’étreinte.

-« Tu veux déjà te débarrasser de moi ? » Je lui réponds tant bien que mal, le visage complètement écrasé sur son torse :

-« Je ne veux pas te retarder, tout le monde t’attends à la réserve, en plus Sam a déjà une dent contre moi, alors... » Il se met à rire.

-« Mais non, tout ira bien, t’inquiète pas." Il continu sur un ton plus sérieux :

- "Je suis bien quand tu es là. Je suis tellement heureux de m’être imprégné avec toi. J’espère juste que ce n’est pas trop lourd pour toi, que ça ne te fait pas peur. Je ne supporterai pas de te rendre malheureuse. »

- « Le destin ne pouvait pas mieux choisir, je suis vraiment épanouie quand je suis avec toi Jake. L’imprégnation n’a fait qu’exacerber les sentiments que j’avais et que je refusais de voir. Mais je n’ai plus aucune raison de lutter contre eux ni de refuser de considérer la chance qui m’a été donnée. C’est une chance que de t’avoir dans ma vie, plus d’une fois tu m’as sauvée, dans tous les sens du terme, et j’espère pouvoir te rendre ne serais-ce que le quart de tout ce que tu as fait pour moi en étant auprès de toi jour après jour. On est ensemble maintenant, et c’est tout ce qui compte pour moi. » Il me serre étroitement dans ses bras forts et je me laisse bercer dans sa chaleur quelques minutes, trop courtes à mon avis. Il s’apprête à remettre son casque mais s’arrête :

-« Quand est-ce qu’on termine ce qu’on a commencé ce matin ? dit-il, l’air badin. Cette pensée me fait sourire et je lui donne un petit coup de poing sur le bras et en le narguant je lui dis :

-« C’est toi qui a voulu arrêté, tant pis pour toi ! » Il attrape mon poing et en une clé de bras m’attire contre lui et m’embrasse tendrement.

Il remet son casque, démarre, me fait un clin d’œil et fonce. Je le regarde dans l’allée un moment. Le soleil brille timidement, l’air est doux. Un sourire bête ne quitte pas mes lèvres, je me sens bien.

 

 

Je pousse la porte doucement après avoir contempler quelques secondes la forêt verdoyante depuis le porche.

La maison est calme. Je fais un détour par la cuisine, prend une poignée de chips dans un placard et monte en la mangeant.

La porte de la salle de bains est ouverte et j’aperçois mon reflet dans l’armoire à pharmacie en passant. Je m’arrête, y entre et me contemple dans le miroir. Mon teint est étonnement lumineux, mes pommettes rosies, mes yeux brillant. A croire que l’imprégnation a des effets bénéfiques sur mon physique aussi. Je souris en repensant à Jacob et à notre intimité nouvelle. C’est plutôt lui qui me rend belle. Je sors de la pièce après un dernier coup d’œil à mon image, ravie d’avoir enfin retrouvé l’allure d’une jeune fille normale, et entre dans ma chambre.

Mon corps se raidit d’un coup, je sens mon sourire se dissoudre sur mon visage et je ne fais pas un pas de plus dans la pièce. Une silhouette que je connais trop bien se tient dos à moi devant ma fenêtre, s’appuyant d’une main sur l’encadrement. Il se retourne à demi, m’offrant son profil parfait de statue grecque. Mon cœur, si patiemment raccommodé ces dernières semaines se déchire dans ma poitrine et je serre les mâchoires pour accuser le coup. Il ne me regarde pas mais prononce froidement :

-« Bonjour Bella.» 

Je suis interloquée. Il est là, devant moi, il est revenu après ces longs mois d’absence. Il est revenu alors que je me relève seulement des souffrances qu’il m’a infligées. Mon cœur bat à tout rompre et mes pensées se bousculent. Je balbutie quand même :

-« Qu’est-ce que tu... » Il me coupe la parole brusquement, me dévisageant avec un air glacial :

-« Alors tu es avec lui maintenant ? » Je suis surprise par sa question, il nous observait depuis ma propre chambre ? Et depuis quand nous épie-t-il au juste ? Plus aucun son ne sort de ma bouche, mais de toute façon, que pourrais-je bien lui répondre ? Je suis tellement en colère contre lui, en colère qu’il m’ait laissée seule et démunie, en colère qu’il soit revenu maintenant, en colère qu’il soit toujours aussi beau. Mais oui je suis avec Jacob désormais et...

-« Il fallait que se soit lui bien sûr. Lui qui n’attendait que ça. Dès que j’ai eu le dos tourné il a du sauter sur l’occasion de consoler la belle demoiselle en détresse... »

Je n’en reviens pas, est-il vraiment entrain de médire de Jacob ? Ses yeux sombres sont pleins de rage, et ses mâchoires serrées laissent à peine filer les mots. Je ne me démonte pas devant son attitude exécrable et rétorque :

-« Demoiselle en détresse car Tu l’avais abandonnée à son sort me semble-t-il ! Ou étais-tu quand j’ai faillit me faire tuer par Laurent, quand j’ai faillit... » Je m’interromps, lui parler de la falaise ne ferait  que lui rappeler ma faiblesse, loin de me servir.

« ... Quand j’avais besoin de toi ? Jacob était là lui. 

Tu m’étonnes, il n’allait pas rater sa chance ! » Il se rapproche un peu de moi laissant quand même une distance raisonnable entre nous.

« Bella, je pourrais l’écraser d’une seule main... Je ne sais pas ce qui me retient de le faire. Est-ce que tu sais au moins ce qu’il est ?» Il prononce ces mots avec un dégoût non dissimulé.

« C’est une bête ! » Voyant que sa révélation fracassante n’a pas eu l’effet escompté, il poursuit, consterné :

« Je t’ai quittée car je ne voulais plus que ta vie soit en danger et tu n’as rien trouvé de mieux à faire que de t’amouracher d’un loup ?"

Je le regarde sans mot dire, choquée par sa fureur. Je vois son regard s’assombrir un peu plus quand il continue, l’air narquois:

« Et vous en êtes où tous les deux ?  Par dépit tu lui as finalement donné à lui ce que je me refusais à te prendre ?"

Ma main gifle sa joue instantanément.

Je doute que ça l’ai vraiment affecté mais son visage est tout de même détourné par le coup. Mon sang fourmille par contre dans mes doigts rougis.

-« Qu’est-ce qui te permet Edward ? » Je ne sais pas à ce moment si c’est sa curiosité déplacée, son sous-entendu trivial ou bien la culpabilité qui naît petit à petit en moi qui me met dans cet état mais je suis furieuse et je l’accable :

« Tu pense que tu peux me quitter du jour au lendemain, me laissant démunie et meurtrie, ayant perdu  la seule chose qui compte le plus pour moi -plus même que ma propre existence, puis revenir tranquillement au moment même ou j’ai fini de rassembler et de recoller un à un les lambeaux de mon cœur en charpie depuis ton départ pour t’immiscer à nouveau  dans ma vie, comme si de rien n’était? »  Les mots se déversent  d’un seul coup en un flux agressif, sans même que j’ai le besoin d’y réfléchir.

Son expression change à mesure que je répands ma colère, pour se muer finalement en un air affligé. Il se rapproche tout près de moi et saisi mes coudes dans ses paumes, rapprochant mes mains de son torse, et plonge son regard torturé dans le mien.

-« Bella je suis tellement désolé. J’ai fais ce que je pensais être juste, ce que je pensais être le mieux pour toi. Sans penser aux conséquences je l’avoue. Je m’en veux tellement de t’avoir laissée seule ici. Et si j’avais su un seul instant que tu courrais le moindre danger je serais revenu, crois moi. Mais je n’avais plus de contact avec Alice. Je me suis isolé à l’écart du monde. Mais aussi loin que j’aille, je n’ai pu cesser de t’aimer. J’ai souffert le martyre loin de toi mon amour ».

Mon cœur saute un battement à ces mots et une boule se fraye un passage dans ma gorge.  Toute la frustration accumulée après son départ, toutes mes questions quant à son amour pour moi disparaissent sur ses paroles assurément sincères.

 A la vue de mes yeux s’embuant, il me colle contre son torse de marbre, enserre ses bras autour des mes épaules et vient déposer des baisers sur mes cheveux en murmurant tendrement:

« Tout ira bien mon ange ».

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